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Il y a 1 jour - décidé d'accroître sa participation au capital de Kenyan Airways de .... Corée du Sud. 2,8. 3,0. 3,0. 1,0. 1,8 ... Colombie. 1,9. 2,2. 3,0. 7,5 .... France. 11/10/2017 Libye – Une longue guerre civile à l'issue incertaine. Emergents.
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Hebdomadaire – N°17/298 – 17 novembre 2017

PAYS EMERGENTS – L'actualité de la semaine Éditorial – Inflation : une aussi longue absence Le cycle économique prospère et continue de livrer d’agréables surprises. Les excès du cycle ne se manifestent toujours pas. Et notamment pas celui qui nous signalait que « la messe était dite » : l’accélération sensible de l’inflation. De multiples explications sont avancées, notamment, l’aplatissement de la courbe de Phillips, la concurrence internationale et les délocalisations de production de biens à fort contenu en main-d’œuvre, la tertiarisation et l’« ubérisation » du monde du travail. Les explications sont certainement perfectibles. Mais plaident en faveur d’une inflation durablement faible. Et cela complique singulièrement la tâche des Banques centrales. Les dispositifs monétaires « hétérodoxes » visant à éviter la déflation vont être progressivement resserrés. Alors que l’inflation se tient encore éloignée des cibles d’inflation ou ne les tangente que timidement, la remontée des taux directeurs est différée ou ne s’opère qu’à un rythme ralenti. Le problème du rythme est essentiel. Si l’inflation finit par infuser et se manifeste avec un retard inhabituel, elle risque d’être postérieure au pic du cycle réel et impliquer une action trop tardive des Banques Les faits marquants de la semaine centrales dont le resserrement se révélerait pro-cyclique. En Russie, les chiffres du PIB sont décevants. En Si l’inflation n’accélère pas sensiblement, peut-être seraTunisie, le redressement de la croissance du PIB t-il alors temps de revoir à la baisse les cibles d’inflation, est-il durable ? Quelle est la situation en Afrique du voire le système d’inflation targeting tout au moins dans Sud à un mois des élections au sein de l’ANC ? Au sa version « pure », quand l’objectif d’inflation n’est pas Venezuela, la messe serait-elle enfin dite ? assorti d’une cible en termes d’emploi. Revisiter, compléter l’inflation targeting ? Cela est loin d’être l’apanage des seules économies développées. Les pays émergents sont également concernés, mais pour des raisons bien différentes. Dans une économie développée, la crédibilité ancienne et indiscutable dont jouit la Banque centrale peut l’autoriser à adopter une approche flexible de la cible d’inflation. La politique monétaire peut être plus souple, sans que soit remis en cause son principal (voire exclusif) objectif : la stabilité des prix. Les décisions de modification des taux directeurs peuvent ne pas parfaitement coïncider avec les écarts de l’inflation par rapport à sa cible : la Banque centrale peut se donner le temps d’observer et de commenter. Son discours importe presqu’autant que ses actions, mais l’art de la forward guidance suppose qu’elle jouisse d’une crédibilité élevée. Dans les pays émergents, indépendance et crédibilité des Banques centrales sont plus récentes et, dans de nombreux cas, en voie de lente construction. Les interprétations de l’inflation targeting sont donc plus rigides. Or, une interprétation stricte de l’objectif unique de leur mandat ne garantit pas pour autant une efficacité sans faille ou se révèle d’une efficacité coûteuse en termes de croissance. Une illustration simple. En cas de poussée inflationniste violente due à un choc sur le change, sur les prix des biens importés ou sur celui des produits alimentaires (ceux-ci peuvent constituer une part d’autant plus importante des indices de prix que les économies sont peu développées), la remontée des taux d’intérêt directeurs peut être violente. Le choc de prix supposé exogène et transitoire se dissipe ; les taux d’intérêt réels atteignent des niveaux punitifs ; la croissance souffre. L’inflation targeting s’est cependant révélé efficace. Il a contribué à faire très sensiblement reculer l’inflation et les anticipations d’inflation, en fournissant un ancrage nominal solide qui s’est souvent substitué à celui que fournissaient les systèmes de taux de change fixe ou ajustable, peg ou crawling peg. Tant dans les économies avancées que les pays émergents, peut-être mériterait-il néanmoins d’être revisité, réinterprété ou complété.

Études Économiques Groupe http://etudes-economiques.credit-agricole.com

Pays émergents : L'actualité de la semaine

Europe centrale et orientale, Asie centrale

 Russie – Des chiffres du PIB décevants La publication du taux de croissance du PIB russe au troisième trimestre a soulevé des interrogations, car il est inférieur à ce que prévoyait le consensus, à 1,8% au lieu des 2% attendus. Le chiffre a surpris, mais surtout, il marque un assez net ralentissement par rapport aux résultats du deuxième trimestre (2,5%). Ce ralentissement est encore difficile à expliquer, car nous ne disposons pas du détail statistique. Cependant, compte tenu de la faiblesse de la construction et de la production industrielle, dans un contexte de forte consommation, ce ralentissement de la croissance globale s’explique très probablement par l'investissement et par des effets de stocks (qui

avaient été au contraire reconstitués au premier semestre, stimulés par l'appréciation de la devise). Malgré ces chiffres, il nous semblerait cependant prématuré de réviser à la baisse notre prévision de PIB annuel, car la croissance du quatrième trimestre pourrait être meilleure, comme en témoignent de bons indicateurs de confiance dans les entreprises. Par ailleurs, l’assouplissement graduel de la politique monétaire (une baisse des taux de 25 points de base lors du dernier comité de politique monétaire) devrait stimuler le crédit et la consommation. Et bien sûr, tout dépendra des évolutions du prix du pétrole.

 Commentaire – Ce ralentissement a été très commenté, car il met en lumière la faible croissance potentielle russe, qui plus est en période pré-électorale. La plupart des analystes s'accordent d’ailleurs à prévoir une croissance pour 2018 plus faible qu’en 2017. Mais surtout, les composantes de la croissance alertent, car le seul moyen de maintenir une dynamique correcte va certainement être de soutenir le crédit et la consommation, ce qui ramène en fait la Russie au modèle en place après la crise de 2009. Modèle qui ne résout donc pas le vrai problème de ce pays : un déficit d’offre…

Roumanie – Le gouvernement voudrait se doter d’un fonds d’investissement. Le projet de loi n’est pas encore voté, mais les ambitions sont de taille. Créer un fonds souverain d’investissement en regroupant les actifs d’une trentaine d’entreprises d’État en choisissant les plus rentables. Les profits de ces entreprises seraient réinvestis dans des projets de financement pour développer les infrastructures du pays. Le fonds devrait également faire appel à l’endettement via des émissions d’eurobonds ou d’autres formes d’endettement. Par la création de ce fonds, le gouvernement exclurait des finances publiques une grande partie de ses revenus, mais aussi de ses dépenses.  Commentaire – L’objectif de la création de ce fonds demeure difficilement lisible pour les milieux d’affaires en Roumanie. Plusieurs éléments soulèvent de fortes interrogations. Tout d’abord exclure du budget public les projets d’investissements sur les infrastructures qui représentent une des principales activités de l’État paraît étonnant. À cela s’ajoute le renoncement aux revenus publics que représentent les profits de ces entreprises publiques à un moment où le déficit budgétaire est susceptible de dépasser le seuil de 3% du PIB, suite à de nombreuses

réformes fiscales mises en place depuis le début de l’année. Ensuite, se pose la question fatidique de la gouvernance et de la surveillance de ce fonds. Comment serait constituée l’équipe dirigeante et qui en nommerait les représentants ? Cette question prend une dimension très forte dans un pays qui souffre encore beaucoup de la corruption des hommes politiques, de l’administration publique et du manque de transparence du système judiciaire. Enfin, et c’est sans doute le principal sujet d’étonnement, les pouvoirs publics roumains ont déjà de grandes difficultés à absorber les fonds européens alloués au développement des infrastructures du pays (le taux d’absorption n’atteint que 30%), et ce pour insuffisance de projets et de capacités de mise en œuvre. Il est donc difficile d’imaginer que la création d’un fonds pourrait résoudre (comme par magie) ces difficultés qui proviennent essentiellement du déficit de législation adéquate et du manque de réformes structurelles. Il pourrait donc au contraire être une source d’opacité et susciter plus d’inquiétudes que de certitudes de développement.

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Afrique du Nord, Moyen-Orient

 Tunisie – Le redressement de la croissance du PIB est-il durable ? La croissance du PIB du troisième trimestre s’établit à 2,1% après un premier trimestre à 2% et un deuxième à 1,8%. La croissance annuelle pourrait donc atteindre les 2% cette année. Une performance plutôt favorable après les mauvaises années 2015 et 2016 à 1%, marquées par les attentats et la chute du tourisme. Certains signes de redressement sont effectivement bien là, notamment dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme et du commerce (+3,9% dans les services marchands depuis début 2017). Les perspectives pour l’année 2018 devaient confirmer cette tendance et le consensus table sur une croissance du PIB de 2,8%.

Tunisie : PIB, solde courant et change

a/a , % 6 4 2 0 -2 -4 -6 % PIB -8 -10 -12

1,4 1,8 2,2 2,6 3,0 3,4

PIB Solde courant Change TND/EUR (dr.) Sources : Institut Nal Statistique, Crédit Agricole S.A.

 Commentaire – Sous plan d’aide du FMI, la Tunisie terriblement besoin de relancer sa croissance pour aider à l’atténuation de ses déséquilibres macro-économiques, et notamment stopper la dérive de l’endettement. Et ce redressement ne se produira que si la situation sécuritaire est pleinement rétablie. Les licenciements récemment annoncés dans le secteur public pourraient affecter la consommation des ménages. Mais a contrario, la demande de la part de l’UE pourrait soutenir certains pans de l’activité exportatrice. Toutefois, la persistance d’un déficit courant à plus de 8% du PIB chaque année, dans un environnement de croissance molle, hypothèque fortement la rapidité de ce redressement. Effectivement, un tel déséquilibre de la croissance est généralement annonciateur d’ajustements qui passent par une activité contrainte. Les années 2019-2020 pourraient donc ne pas être aussi favorables que le prévoit actuellement le marché.

Oman – Rating dégradé. L’agence de rating S&P vient à nouveau de baisser d’un cran la note à long terme en devise du souverain omanais à BB, soit deux crans sous le niveau « investment grade ». Les raisons invoquées sont identiques à celles mises en avant en mai dernier, c’est-à-dire de larges déficits jumeaux qui font bondir les dettes publiques et externes avec l’entrée dans une position de débiteur net externe dès 2018. Liban – Quel avenir politique à court terme ? La démission surprise du Premier ministre Saad Hariri a plongé le Liban dans l’incertitude politique. Plus de dix jours après cette démission, il devrait quitter l’Arabie saoudite pour rejoindre la France, pays qui joue les intermédiaires diplomatiques dans la crise entre l’Arabie et le Liban. Le président libanais Aoun affirme qu’il n’acceptera cette démission que si S. Hariri rentre au Liban. Tous les partis politiques libanais, ainsi que les autorités, ont affirmé que cette démission ne remettrait pas en cause la tenue des législatives de mai 2018. Par ailleurs, aucun nom de successeur à S. Hariri ne circule actuellement à Beyrouth.

600

Liban : spread sur CDS 5 ans

550 500 450 400 350 300

Source : Crédit Agricole S.A.

 Commentaire – Il semble pourtant fort probable que cette crise politique rende plus difficile la tenue des élections législatives dans seulement six mois. Les dernières législatives datent de 2009 et la nouvelle loi électorale avait été adoptée avec difficulté au printemps dernier à l’issue de longues tractations entre partis. Conséquence de la hausse du risque politique, la prime de risque est passée de 374 à 555 points de base en un mois.

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Afrique sub-saharienne

 Afrique du Sud – Point à un mois des élections au sein de l’ANC Les élections de l’ANC, prévues entre le 16 et le 20 décembre prochain, revêtent une importance capitale pour l’Afrique du Sud, qui souffre d’une croissance atone, avec un président J. Zuma embourbé dans de nombreuses affaires de corruption, éclatant au grand jour les unes après les autres. L’issue de ce vote crucial impactera non seulement le parti avec la désignation du nouveau leader et candidat de l’ANC pour les élections présidentielles de 2019, mais également l’ensemble de l’Afrique du Sud ! En effet, selon les résultats de cette élection, il se pourrait que Jacob Zuma n’aille pas jusqu’au bout de son second mandat. Pour le moment, il est difficile de dire qui l’emportera entre Cyril Ramaphosa, viceprésident actuel, et Nkosazana DlaminiZuma, l’ex-femme du président, que ce dernier soutient avec ferveur. Ces deux candidats sont diamétralement opposés et ne sont

pas enclins à collaborer avec leur adversaire en cas de défaite. En revanche, le troisième candidat, le trésorier général actuel Zweli Mkhize, n’est pas contre une collaboration avec les deux précédents dans le but d’unifier l’ANC en vue des élections de 2019. Cependant, les sondages ne lui confèrent pour le moment qu’un poste d’arbitre dans ce duel pour la présidence du parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. En cas de victoire de C. Ramaphosa, il se pourrait que les jours de J. Zuma à la tête de l’Afrique du Sud soient comptés, tant le candidat axe sa campagne sur la lutte contre la corruption qui caractérise les huit ans de mandat du président en poste. En revanche, si N. Dlamini-Zuma l’emporte, J. Zuma est sûr de rester en poste jusqu’aux élections de 2019.

 Commentaire – Dans les deux cas de figure, il semble fort probable qu’une grande cassure ait lieu au sein de l’ANC et éventuellement la création d’un nouveau parti par le candidat perdant. Le parti au pouvoir depuis 1994 pourrait alors connaître une crise politique, qui aurait évidemment un impact sur la confiance des citoyens envers un ANC déjà sur le déclin. Rassembler en vue des élections présidentielles constituerait alors un défi de taille pour le nouveau leader du parti. Quant aux marchés, ils voient d’un meilleur œil le succès de C. Ramaphosa qui marquerait une rupture avec la présidence corrompue de Zuma. Mais cette vision positive demeurera seulement, si son élection permet d’enfin enrayer la dynamique de croissance moribonde et d’endettement croissant. En revanche, une victoire de N. Dlamini-Zuma, qui assurerait à Zuma de terminer son second mandat, serait un signal négatif pour les investisseurs qui espèrent la fin de huit années de faux pas, de dépenses injustifiées et de nominations controversées.

Kenya – Le gouvernement devient actionnaire majoritaire de Kenya Airways. Après une année 2016 très morose pour la compagnie aérienne kenyane (un déficit de 253 millions de dollars), le gouvernement a décidé d’accroître sa participation au capital de Kenyan Airways de 30% à 49%. Cela s’effectue dans le cadre d’un « debt-equity swap », c’est-à-dire une transformation d’une partie des dettes de la compagnie en capitaux propres (plus de 400 millions de dollars ont ainsi été convertis, dont plus de la moitié par le gouvernement, le reste ayant été converti par des prêteurs du secteur bancaire). Ceci dilue alors les parts des actionnaires historiques de la compagnie comme Air FranceKLM, qui devient désormais actionnaire minoritaire avec un peu moins de 27% des parts de la compagnie.

 Commentaire – Cette manœuvre a pour objectif d’aider Kenya Airways à sortir la tête de l’eau. De plus, le gouvernement se réserve le droit de recourir à nouveau à cette méthode, dans le cas où cela ne suffirait pas à aider la compagnie à redevenir profitable. Après avoir dû réduire sa flotte de 47 à 39 avions, supprimer des emplois et annuler la desserte de certaines destinations l’année passée, Kenya Airways doit désormais rebondir et faire sa place dans ce secteur très concurrentiel. Mais la route est encore longue pour la compagnie kenyane, si elle veut rivaliser avec Ethiopian Airlines ou Turkish Airlines, leaders du marché africain.

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Amérique latine

 Venezuela – La messe serait-elle enfin dite ? Pour éviter un défaut de paiement, le président Maduro a constitué une commission spéciale chargée de mener des négociations en vue de restructurer la dette extérieure (dette souveraine et dette de PDVSA). Les créanciers étaient invités à Caracas le 13 novembre 2017. Le Venezuela a fait défaut sur le paiement d’une échéance et a, en conséquence, été placé en selective default, par Fitch et S&P.

700

Venezuela : exportations, prix du baril et réserves de change 100=1997

160

USD/b

600

140

500

120

100

400

80 300

60

200

40

100

20

0

0

97 99 01 03 05 07 09 11 13 15 17 Export. de pétrole Source : Banco Central de Réserves de change Venezuela, Reuters WTI (éch. dr.)

 Commentaire – Retard de paiement, paiement d’un coupon seulement différé, pas de défaut, expiration de la période de grâce, défaut. Le Venezuela a « enfin » fait défaut sur sa dette souveraine : Fitch et S&P ont donc abaissé les notes du souverain et de PDVSA à selective default. Après avoir cherché à honorer sa dette à court terme à tout prix (notamment celui, élevé, qu’a constitué la contraction des importations, et même de produits essentiels, en raison de l’affectation des recettes en devises au paiement de la dette extérieure), après avoir cherché à gagner du temps grâce aux soutiens russe et chinois, le gouvernement pensait encore probablement éviter que ne soit prononcé le nom infamant de défaut. Il s’agissait alors de « refinancement », de « restructuration ». Celle-ci est évidemment à l’ordre du jour et s’accompagnera de pertes inévitables pour les créanciers obligataires. La dette est actuellement cotée à 25% du pair et les estimations optimistes tablent sur un taux de recouvrement de 60%. Il faudra cependant s’armer de patience pour espérer réaliser un gain. Les négociations s’annoncent difficiles, si ce n’est impossibles à brève échéance. Tout d’abord, les sanctions américaines qui empêchent, entre autres choses (y compris le gel des avoirs), aux créanciers américains de s’engager dans de nouvelles transactions avec le Venezuela (pas de nouvelle dette à plus de trente et quatre-vingt-dix jours avec, respectivement, le souverain et PDVSA). Le président de la commission chargée de renégocier la dette extérieure se trouve accessoirement être le vice-président, Tareck El Aissami, désigné comme narcotrafiquant par les autorités américaines. La visibilité ensuite. L’état de l’économie est évidemment pitoyable et les perspectives d’amélioration à brève échéance inexistantes. Quelques estimations. La contraction du PIB (estimé à 410 Mds USD) aurait atteint 8% l’an depuis 2013. L’inflation tangenterait 1 000%. La part des exportations dans le PIB serait passée de quelques 30% en 2012 à près de 8% désormais. Les importations seraient inférieures de deux tiers à leur niveau de 2012. La dette extérieure atteindrait 145 Mds USD. Enfin, les paiements (intérêts et principal sur la dette en devises) s’élèveront successivement à 9, un peu plus de 10, puis environ 13 Mds USD, en 2018, 2019 et 2020. Le Venezuela bénéficie encore du soutien de la Chine et de la Russie. Le Venezuela et la Russie ont notamment signé un accord de restructuration de la dette bilatérale (portant sur 3,2 Mds USD dont les paiements seront étalés sur dix ans avec des paiements « minimaux » au cours des six premières années). Cet accord n'inclut pas la dette existante de PDVSA à l’égard de Rosneft (6 Mds USD), qui est remboursée avec du pétrole. La Russie continue donc de témoigner sa volonté d’aider le Venezuela et Rosneft d’apporter son soutien financier à PDVSA, soutien évidemment et logiquement intéressé. Cependant aussi généreux les Russes (et éventuellement, les Chinois) puissent-ils être, leur générosité ne devrait pas permettre au Venezuela de faire face à ses engagements. L’année 2018 est une année électorale : les élections présidentielles devraient avoir lieu en décembre 2018. Même si sa survie est loin d’être assurée, il serait fâcheux que Maduro se prive des derniers irréductibles (dont la population extrêmement pauvre et les salariés de la fonction publique) en imposant des barrières supplémentaires aux importations, afin de donner la priorité au remboursement de la dette extérieure.

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Tendances à suivre Spreads sur les émissions souveraines 550

Devises émergentes 120

pdb

/USD

500 115

450 400

110

350 105

300 250

100

200 95

150 100 nov.-16

début de période = 100 févr.-17 Afrique Asie Moyen-Orient

mai-17

août-17 nov.-17 Amérique latine Europe centrale Source : JP Morgan

90 nov.-16 Source : WM/Reuters

févr.-17 mai-17 Real brésilien Roupie indienne Rand sud-africain

Coût du fret

Pétrole 65

1 600 USD/pts 1 400

60

1 200

55

1 000

50

800

45

600 nov.-16

févr.-17

mai-17

août-17

nov.-17

Baltic dry index

Source : Baltic Exchange

août-17 nov.-17 Rouble russe Yuan chinois Peso mexicain

Baltic dry index : indice de référence pour le prix du transport maritime en vrac de matières sèches.

USD/baril

40 nov.-16 févr.-17 mai-17 août-17 Sources : ICIS Pricing, Thomson Reuters

Brent WTI nov.-17

Brent : pétrole de Mer du Nord, et qualité de référence pour fixer le cours du brut. WTI - West Texas Intermediate : (autre) qualité de référence pour fixer le prix du pétrole brut.

Métaux

Agriculture

100

7 500

6,0

7 000

5,5

6 500

5,0

360

6 000

4,5

350

4,0

340

3,5

330

USD/M t 90

380

USD/ bushel

370

80

70

5 500 60

50 nov.-16

5 000 USD/M t

4 500 févr.-17 mai-17 août-17 nov.-17 Minerai de fer Sources : Steel Home, LME Cuivre (dr.) Minerai de fer : Brésil et Inde = 2e et 3e exportateurs mondiaux, et un indicateur pertinent pour suivre la demande (et la production) chinoise d'acier. Cuivre : métal de référence.

3,0 nov.-16

USD/pts

févr.-17

Sources : USDA, CRB

mai-17

320 août-17 nov.-17 SRW CRB foodstuffs index (dr.)

SRW : Soft Red Winter Wheat de Kansas City, qualité de référence pour fixer le prix du blé. CRB foodstuffs index : indice synthétique de l'évolution des cours de dix produits alimentaires calculé par le Commodity Research Bureau.

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Scénario économique du Groupe Crédit Agricole S.A. PIB (a/a, % )

Inflation (a/a, % )

2016

2017

2018

Etats-Unis

1,5

2,2

Japon

1,0

1,6

Zone euro

1,7

Asie

Balance courante (% du PIB)

2016

2017

2018

2016

2017

2018

2,5

1,3

2,1

2,2

-2,4

-2,5

-2,7

1,3

-0,3

0,4

0,5

3,8

4,0

4,1

2,2

2,0

0,2

1,5

1,2

3,1

3,2

3,2 1,0

6,2

6,1

5,8

2,6

2,3

2,4

2,2

1,3

Chine

6,7

6,8

6,6

2,0

1,3

1,7

1,8

0,8

0,5

Inde

8,0

7,1

6,2

4,9

4,5

3,6

-1,0

-1,4

-1,5

Corée du Sud

2,8

3,0

3,0

1,0

1,8

2,0

7,0

6,0

5,5

Indonésie

5,0

5,2

5,2

3,5

4,0

4,2

-2,2

-2,4

-2,2

Taiwan

1,5

2,0

2,0

1,4

0,8

1,5

13,6

13,0

12,0

Thaïlande

3,2

3,5

3,2

0,2

1,2

1,4

11,3

8,0

7,0

Malaisie

4,2

5,3

4,7

2,1

3,6

2,5

2,2

2,5

2,6

Singapour

2,0

2,7

2,0

-0,5

0,9

1,0

20,0

18,0

18,0

Hong Kong

2,0

3,4

2,5

2,4

1,6

2,5

4,6

4,0

3,0

Philippines

6,9

6,6

6,5

1,8

3,0

3,5

0,2

-0,1

0,0

Vietnam

6,2

5,8

6,0

2,7

4,0

3,8

4,7

0,5

0,5

-1,0

1,6

2,6

10,7

5,5

4,5

-2,1

-1,8

-2,3

Brésil

-3,5

0,7

2,6

8,8

3,1

4,0

-1,3

-0,8

-1,7

Mexique

1,9

1,8

2,0

2,8

4,9

3,4

-2,9

-2,6

-2,9

Argentine

-1,5

3,5

3,5

40,0

18,0

10,0

-2,1

-2,5

-2,5

Colombie

1,9

2,2

3,0

7,5

3,3

3,3

-4,5

-3,7

-3,3

1,3

2,8

2,5

6,1

5,4

4,9

-0,2

0,1

-0,1

Russie

-0,2

2,0

1,7

7,1

4,4

4,0

1,7

2,2

2,0

Turquie

3,0

4,0

2,8

7,8

10,5

9,0

-3,8

-4,0

-4,0

Pologne

2,7

4,1

3,8

-0,6

1,9

1,6

-0,2

-1,2

-2,0

Rép. Tchèque

2,3

3,9

3,0

0,7

2,4

2,2

1,1

0,6

0,9

Roumanie

4,8

4,1

3,5

-1,5

1,2

3,0

-2,4

-2,5

-2,6

Hongrie

2,0

3,9

3,7

0,4

2,5

2,6

4,9

3,7

3,3

Ukraine

2,3

1,5

3,0

12,4

9,5

8,5

-4,1

-4,8

-4,1

2,7

2,0

2,9

6,3

7,9

6,2

-2,9

-1,6

-0,9

Arabie Saoudite

1,4

0,5

2,0

3,5

2,5

3,4

-3,9

-1,9

-0,5

Emirats Arabes Unis

2,1

2,6

3,0

2,5

2,9

3,0

1,4

3,1

4,2

Afrique du Sud

0,3

0,6

1,5

6,3

5,6

5,4

-3,3

-4,0

-4,0

Egypte

3,1

1,5

3,5

13,0

24,0

13,0

-5,5

-5,1

-4,5

Algérie

3,5

2,5

2,6

6,4

6,5

5,3

-17,0

-14,0

-12,0

Qatar

2,2

2,5

3,7

2,7

3,0

3,0

-5,5

0,5

1,0

Koweit

2,4

1,6

2,7

3,2

3,3

3,5

1,3

8,0

8,5

Maroc

1,0

3,9

4,0

1,6

2,0

2,2

-3,0

-2,5

-2,6

Tunisie

1,0

2,2

2,8

3,8

4,2

4,2

-8,9

-8,5

-7,3

Total

3,0

3,5

3,5

2,9

2,9

2,7

0,4

0,3

0,2

Pays industrialisés

1,6

2,1

2,1

0,7

1,7

1,7

0,1

0,2

0,2

Pays émergents

4,1

4,5

4,5

4,6

3,9

3,5

0,6

0,3

0,2

Amérique latine

Europe émergente

Afrique, Moyen-Orient

MAJ le 16/11/2017

Vous pouvez consulter nos prévisions économiques et financières sur notre site Internet.

Achevé de rédiger le 17 novembre 2017

N°17/298 – 17 novembre 2017

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Pays émergents : L'actualité de la semaine

Consultez nos dernières parutions en accès libre sur Internet : Titre

Thème

15/11/2017

Date

France – Établissements de santé : Tendances à fin novembre 2017

France, santé

13/11/2017

Europe - L'actualité de la semaine

Europe

10/11/2017

Pays émergents - L'actualité de la semaine

Emergents

07/11/2017

France - Immobilier résidentiel : évolutions récentes et perspectives 2018

France, Immobilier

25/10/2017

France - Travail temporaire : tendances à fin octobre 2017

Secteurs

24/10/2017

Allemagne – Scénario macro-économique 2017-2018

Europe

23/10/2017

Chine – Conjoncture : sous la houlette du Parti

Emergents

19/10/2017

France – Scénario 2017-2018 : L’embellie conjoncturelle se confirme

France

12/10/2017

Emerging Countries - Monthly News Digest

Emergents

12/10/2017

France – Réforme du marché du travail : vers plus de souplesse

France

11/10/2017

Libye – Une longue guerre civile à l'issue incertaine

Emergents

04/10/2017

Monde – Scénario macro-économique 2017-2018 : inflation, une aussi longue absence

Monde

04/10/2017

PRISME – L'analyse de la conjoncture et de l'actualité agricole et agroalimentaire du CA

Agro et Agriculture

03/10/2017

Italie – Conjoncture : une narration plus favorable

Italie

02/10/2017

France – Projet de loi de finances pour 2018 : le déficit public ramené à 2,6% du PIB

France

29/09/2017

Espagne – Enjeux politiques – Madrid vs Barcelone : més que un clasico

Espagne

25/09/2017

Comprendre la crise du Qatar : une infographie des Economistes

Qatar, Emergents

22/09/2017

Royaume-Uni – La BoE suggère une hausse de taux en novembre

Royaume-Uni

21/09/2017

Allemagne – Enjeux politiques : Merkel 4.0, quelles mutations politiques attendre ?

Allemagne

18/09/2017

Allemagne – Enjeux politiques : le bilan des années Merkel

Allemagne

04/09/2017

France – Conjoncture : une embellie durable ?

France

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N°17/298 – 17 novembre 2017

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