Par Michel Lepage Société Provancher d’histoire naturelle du Canada Mars 2010
Origine et objectifs du programme Grandes lignes du programme Comment les paramètres du programme ont‐ils été définis? Orientations et espèces retenues Le calendrier de réalisation Concrètement: les méthodes d’inventaire La gestion des données Pour participer
C’est un programme du RMN Origine: réunion du RMN en 2004 Objectifs: ‐ Meilleure connaissance de la biodiversité ‐ Indicateurs de changements à long terme
Trois niveaux de cueillette de données
Niveau 1: Inventaires d’espèces ne requérant pas l’expertise de spécialistes Niveau 2: Listes taxonomiques de groupes d’espèces Niveau 3: Inventaires impliquant des spécialistes
Équipe de travail
Comité conseil
Anne Bérubé et Michel Lepage Pierre Brunel (IQBIO), Louise Gratton (CNQ), Bernadette Jacquaz (IQBIO), Jacques Jutras (MRNF), Luc Robillard (SCF), Pierre Valiquette (RMN)
Divers spécialistes consultés
L’identification des espèces Le coût du matériel d’échantillonnage et d’identification Le temps‐personne requis La conservation des spécimens La fluctuation naturelle des populations L’évolution des écosystèmes La persistance du programme Le financement à long terme
Trois niveaux selon l’expertise disponible Orienté sur le long terme Pour le niveau 1:
Axé sur des suivis à la portée de bénévoles Axé sur des espèces dont l’inventaire ne nécessite pas de formation poussée Requérant peu de temps personne chaque année et des frais minimes
Oiseaux de proie nocturnes Oiseaux diurnes Anoures Urodèles Couleuvres Noyer cendré (suivi du dépérissement)
2008 : Suivi des oiseaux nocturnes
2009 : Suivi des anoures + noyer cendré
2010 : Suivi des couleuvres
2011 : Suivi des urodèles + noyer cendré
2012 : Suivi des oiseaux diurnes
2013 : Le cycle recommence
Méthodologie
Chouette lapone Photo : Pierre Lessard
Méthodologie basée sur l’inventaire des rapaces nocturnes dans les réserves écologiques du Québec Points d’écoute active (chants et cris provoqués) Chouette rayée Photo: Pierre Lessard
Période d’inventaire:
De janvier à la fin avril Une demi‐heure après le coucher du soleil et dans les trois heures qui suivent
2 visites: 1ère en janv. ou févr. 2ième en mars ou avril
Les espèces visées:
La petite nyctale La nyctale de Tengmalm Le petit duc maculé Le hibou moyen‐duc La chouette rayée Le grand‐duc d’Amérique
Certaines espèces sont plus largement réparties
Le matériel
Lecteur de cd et cd des chants Lampe frontale Tablette, fiche d’inventaire, crayon Montre ou chronomètre Linge chaud Raquettes au besoin
Stations espacées de 200m (minimum) Nombre de stations: selon la grandeur du territoire
La méthode (à chaque station)
Écoute silencieuse de 2 minutes Diffusion du chant de chaque espèce suivie d’une écoute d’une minute entre chaque espèce
Petite nyctale Photo: Érick Lamontagne
Pour éviter les risques de prédation
La repasse des chants pend fin:
lorsque la saison de nidification a débuté (calendrier fourni) Ou lorsque l’espèce est entendue ou observée
Si une espèce est entendue, il faut arrêter la repasse des chants de toutes les espèces
Chouette rayée Photo: Érick Lamontagne
Fluctuation des populations reliées à l’abondance de la nourriture Conditions météorologiques
Investissement en temps/personne:
Repérage des stations le jour: 3 heures 2 visites de 3 heures
Méthodologie
Méthode retenue: celle utilisée pour la confection de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec Pourquoi?
Plus facile d’utilisation que la méthode des points d’écoute (moins exigeant concernant la connaissance des chants d’oiseaux)
Caractéristique de la méthode:
Consiste à tenter d’obtenir le code de nidification le plus élevé possible pour chaque espèce:
Observation de l’espèce dans la parcelle Nidification possible Nidification probable Nidification confirmée
Lorsque l’indice de nidification le plus élevé a été noté pour une espèce, on se concentre alors sur les autres espèces présentes
Parcelles d’inventaire:
Si le territoire a moins de 500 ha: on inventorie tout le territoire Si plus de 500 ha, on choisit des parcelles de 300 m par 300 m Les parcelles doivent être représentatives des principaux habitats du territoire (forêts, marais, clairières, tourbières…)
Périodes d’inventaire:
Durant la nidification (mi‐mai à la fin juillet) Surtout le matin Au crépuscule pour les espèces crépusculaires (ex: engoulevents)
Combien de sorties d’observation?
Un minimun de trois jours d’observation à une semaine d’intervalle entre chaque Si possible, durant toute la période de nidification Plusieurs observateurs peuvent participer à l’inventaire
Source: Atlas des oiseaux nicheurs Du Québec
Liste des codes :
Observation de l’espèce X : observation de l’espèce durant la période de nidification
Nidification possible H: présence de l’espèce dans son habitat durant sa période de nidification
Nidification probable P : couple présent dans son habitat durant la période de nidification T : comportement territorial C : comportement nuptial V : visite d’un site de nidification probable A : cri d’alarme ou comportement agité N : transport de matériel ou construction d’un nid par des troglodytes ou forage d’une cavité par des pics
Nidification confirmée CN : construction d’un nid ou transport de matériel (sauf pics et troglodytes) NU : nid vide ayant été utilisé ou coquilles d’œufs AT : adulte transportant de la nourriture PH : preuve physiologique DD : simulation de blessure ou pour détourner l’attention NO : adulte transportant un sac fécal JE : jeunes en duvet ou venant de quitter le nid NJ : nid contenant des œufs ou des jeunes
Le matériel nécessaire:
Carte du territoire Fiches terrain et crayon Jumelles Guide d’identification Huile contre les moustiques
Investissement en temps:
Reconnaissance des lieux: environ 2 heures Inventaire de chaque secteur: minimum de 3 avant‐midi d’observation (12 heures ou plus) Minimum de 14 heures par personne par année à tous les 5 ans Note: faites appel à des amis ornithologues
Méthodologie
Grenouille des bois Photo: Jacques Trottier
11 espèces d’anoures au Québec: grenouilles, crapaud, rainettes… Deux espèces très rares:
La rainette faux‐grillon de l’ouest La rainette faux‐grillon boréale
Durant la période de reproduction, les mâles attirent les femelles par leur chant Chaque espèce a un chant différent
Rainette versicolore Photo: David Rodrigue
Méthode retenue: celle du programme de Suivi des populations d’amphibiens de la Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint‐Laurent Faiblesse de la méthode:
Certaines espèces chantent peu ou leur chant est difficile à détecter:
Grenouille léopard Grenouille des marais
La méthode consiste à écouter et à noter les chants des anoures à partir de points d’écoute Choisir un parcours représentatif du territoire et espacer les stations d’écoute d’au moins 300 m Une première visite de jour nécessaire pour établir les parcours et des stations d’écoute permanentes
Avant d’aller sur le terrain: se familiariser avec le chant des anoures
CD fourni sur demande
Trois inventaires au minimun:
Le premier pour les espèces qui se reproduisent tôt:
Le second inventaire pour:
Grenouille des bois Rainette faux‐grillon de l’ouest Rainette crucifère Grenouille léopard Crapaud d’Amérique Grenouille des marais
Le troisième inventaire pour les espèces tardives:
Rainette versicolore, grenouille verte, ouaouaron et grenouille du nord
Grenouille des bois Photo: Jacques Trottier
Grenouille verte Photo: Jean‐François Desroches
Les inventaires débutent ½ h après le coucher du soleil et se terminent au plus tard à minuit Meilleures conditions d’écoute:
Vent inférieur à 3 à l’échelle de Beaufort (moins de 12 km/h) Nuit pendant ou suivant la pluie ou températures chaudes
Écoute de trois minutes Indices d’abondance:
0 = aucun individu 1 = quelques individus peuvent être entendus séparément 2 = quelques individus avec chevauchement des coassements 3 = chorale avec coassement non dénombrables Crapaud d’Amérique Photo: David Rodrigue
Matériel:
Fiche de terrain et crayon Lampe frontale Thermomètre Montre ou chronomètre Guide d’identification Lecteur cd et cd des chants d’anoures
Investissement en temps/personne
Repérage: 2 heures Familiarisation avec les chants: 2 heures Inventaires : 3 inventaires de 1h à 1h ½
Environ 10h /parcours /personne
Méthodologie
Couleuvre à ventre rouge Photo: David Rodrigue
Huit espèces au Québec Animaux ectothermes (leur métabolisme dépend de la température ambiante) Par temps froid, les couleuvres vont chercher à trouver refuge sous une surface chaude
Des bardeaux d’asphalte sont placés le long de transects Une fois par semaine, les bardeaux sont soulevés pour vérifier la présence des couleuvres Photo: Simon Bédard
Installation des bardeaux
Chaque couvert artificiel est fait de ½ bardeau Une distance d’au moins 6 m entre chaque bardeau Le nombre de bardeaux par transect dépend de la grandeur du territoire et des milieux propices (zones de friches, clairières, bordures de marais…)
Installation des bardeaux (suite)
Si certains bardeaux sont colonisés par les fourmis, on peut les déplacer de quelques m. Établir si possible une dizaine de bardeaux dans chaque milieu propice Conserver toujours les mêmes transects et le même nombre de bardeaux par transect
Période d’inventaire
Les inventaires se font durant tout l’été à raison d’une visite par semaine Tôt ou tard en après‐midi Choisir les journées fraîches: s’il fait trop chaud, les couleuvres auront quitté les bardeaux
L’identification des couleuvres peut être difficile: elles fuient rapidement Leur capture à la main est souvent nécessaire pour les identifier Manipuler les couleuvres le moins possible et avec délicatesse Si l’identification est incertaine: prenez une photo
Photo: Simon Bédard
Il est nécessaire de se procurer une permis SEG (scientifique, éducatif et de gestion de la faune) auprès du MRNF car il y a capture et manipulation d’animaux
Couleuvre à collier Photo: Jean‐François Desroches
Matériel nécessaire
Bardeaux d’asphalte Fiches de terrain et crayon Guide d’identification Gants Appareil photo
Coûts:
Pour 4 transects de 10 bardeaux: 20 $ à 25$
Temps/personne
Prévoir un avant‐midi par inventaire durant 12 semaines
Méthodologie
Salamandre rayée
L’ordre des Urodèles comprend les salamandres, les nectures et le triton La plupart côtoient les milieux aquatiques et les milieux terrestres à divers stades de leur cycle de vie Dix espèces présentes au Québec
Quatre méthodes en fonction des milieux
Les fouilles de ruisseaux Les fouilles en milieu terrestre Les inventaires visuels lors de déplacements printaniers La méthode des planchettes
1. Les fouilles des ruisseaux
On échantillonne 25 m à tous les 50 m Chaque section est numérotée Lors de soirées ou après les journées pluvieuses En mai ou juin, ou de la fin août à octobre Chaque section est ratissée en fouillant sous les pierres plates, les bûches, les branches dans le ruisseau et sur les berges (2 m de largeur)
2. Les fouilles en milieu terrestre
Diviser le territoire en secteurs Inclure les forêts matures, les tourbières En mai Retourner les roches, les bûches et les écorces Écarter délicatement la sphaigne des buttons de sphaigne (Salamandre à quatre orteils)
3‐ L’inventaire visuel durant les déplacements printaniers
Espèces visées: salamandre maculée, salamandre à points bleus et le triton vert Repérage des étangs temporaires à la fonte des neiges Inventaire en avril ou mai: soirs pluvieux 30 minutes de recherche à chaque secteur d’inventaire
4‐ La méthode des planchettes
Les salamandres ont tendance à se cacher dans les endroits humides à l’abri du soleil Installation de planchettes de 30 cm x 30 cm Installées sur le territoire l’automne précédent 6 m entre chaque planchette 40 planchettes par transect Inventaires: de mai à juillet
Photo: Simon Bédard
Matériel nécessaire:
40 planchettes (minimum) Guide d’identification Fiches terrain, crayon Montre Lampe de poche (ou frontale) Épuisette Bottes de caoutchouc Thermomètre
Permis SEG nécessaire (manipulation pour identification) Temps/personne requis
Au total: 88 heures/personne
Coûts: environ 90 $ incluant le bois pour les planchettes, une épuisette, un thermomètre
Méthodologie
Photo: Pépinière La Feuillée Photo: Nichole Ouellette
Espèce désignée en voie de disparition au Canada en 2003 Déclin causé par le chancre du noyer impliquant un champignon (Sirococcus clavigigneti juglandacearum)
But du suivi:
documenter l’évolution du dépérissement Identifier des arbres résistants (?)
Localisation d’un certain nombre d’arbres Marquage (peinture, rubans, piquets) Pour chaque arbre: prendre le diamètre à hauteur de poitrine Appliquer la grille d’évaluation du dépérissement À tous les deux ans, du début juillet à la fin août
2008 : Suivi des oiseaux nocturnes
2009 : Suivi des anoures + noyer cendré
2010 : Suivi des couleuvres
2011 : Suivi des urodèles + noyer cendré
2012 : Suivi des oiseaux diurnes
2013 : Le cycle recommence
Chaque ONG a intérêt à conserver les informations qu’elle recueille pour les niveaux 1, 2 et 3 et à les utiliser pour ses propres besoins (plans de gestion, activités éducatives…)
ONG participante ¼ Fiches terrain « Fiche synthèse Fiche synthèse transmise au coordonnateur du RMN Compilation des fiches par le coordonnateur Résultats sommaires sur le site du RMN Rapport aux 5 ans Analyse éventuelle dans le cadre de projets d’études universitaires
Listes taxonomiques de groupes d’espèces
Champignons
Anoures
faire appel à des clubs de mycologues Inventaires visuels : g. léopard, g. des marais
Tortues
Observation des tortues se chauffant au soleil Recherche de signes de ponte
Mammifères (autres que micromammifères et chauves‐souris)
Oiseaux diurnes (surveillance des marais)
Observation directe Signes de pistes, marques de dents Programme d’Études d’oiseaux du Canada
Plantes exotiques envahissantes
Autres: plantes, insectes… Profitez de l’expertise de clubs, de mordus de sciences naturelles , d’universités ou de CEGEP
Inventaires impliquant des spécialistes
Sous forme de journées d’inventaire avec des spécialistes Exemples d’espèces concernées
Chauves‐souris Micromamifères Poissons Moules d’eau douce Insectes…
Un programme à trois niveaux Accent mis sur le niveau 1 Peu d’investissement en temps et en argent Favorise la participation de vos membres Vous alimente en données pour les activités d’interprétation et la mise à jour des plans de conservation Favorise une meilleure connaissance de l’évolution de la biodiversité au Québec
Vous avez tous la capacité d’y participer Une expérience enrichissante Une meilleure connaissance de votre territoire Peu exigeant en temps/personne
Michel Lepage, coordonnateur du programme de suivi de la biodiversité pour le RMN:
[email protected]
Environnement Canada Fondation de la faune Fonds d’action québécois pour le développement durable RMN Société Provancher d’histoire naturelle du Canada