OP MAG N°41.indd - Ouest Provence

7 déc. 2012 - la chimie, la sidérurgie et l'aéronautique, les projets innovants soutenus par l'intercommunalité se multiplient : éoliennes offshore, ...
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Interview

Métropole

Danse

Portrait

René Raimondi, nouveau président

Non merci

Emanuel Gat à La Colonne

Lionel Parra, travailleur de la mer

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Pages 20-21

N° 41 décembre 2012

Industrie, un nouveau monde Notre dossier pages 9 à 18

actualités

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Préserver l'avenir

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raditionnellement le débat d'orientation budgétaire est l'occasion de dessiner les contours de l'action qui sera conduite, de prévoir les investissements structurants, de conforter, voire de renforcer tel ou tel axe. Il s'appuie sur les résultats de l'exercice écoulé, mais également sur les indications que donnent les services fiscaux ou qui peuvent se faire jour sur le plan du développement économique notamment. Cette année, l'exercice revêt un caractère particulier. Non pas en raison des résultats de la gestion passée, bien au contraire. La réduction de l'endettement de plus de 50 millions d’euros sur trois exercices et la part de l'autofinancement qui atteint 100 %, démontrent si besoin en était, la pertinence et la justesse des choix qui ont prévalu à la gestion conduite par mon prédécesseur. Par ailleurs, les amendements obtenus pour le calcul des différentes dotations de l'État, parfois âprement négociés au nom des intercommunalités industrielles au Comité des finances locales atténuent les effets désastreux de la suppression de la taxe professionnelle et l'on ne peut que s'en féliciter. L'inconnue à laquelle nous devons faire face touche à l'essence même de notre intercommunalité. Les choix qui ont été les nôtres, l'outil moderne et proche de chacune et chacun d'entre vous, que nous avons construit en plus de quatre décennies, l'intercommunalité hier citée en exemple pour sa politique culturelle est aujourd'hui au cœur d'interrogations fortes. Le projet de créer une grande métropole autour de Marseille avec en corollaire la pure et simple intégration des intercommunalités, et donc leur disparition en tant que telles, pose un réel questionnement. Personne ne peut nier le nécessaire essor du Grand Port Maritime de Marseille-Fos indispensable au renforcement de toute une région. Personne ne peut nier l'importance de la création d'un réseau routier et ferroviaire digne de ce nom pour servir ce développement économique. Mais cette nécessaire dynamique ne doit pas se faire au détriment de ce qui fait le quotidien des 100 000 habitants de notre territoire. C'est le sens de l'action engagée que je conduis avec détermination et conviction pour préserver l'avenir.

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René Raimondi : « Le président est là pour porter le débat, c’est aux élus de trancher »

René Raimondi a été élu à la tête de Ouest Provence, le 19 octobre. Son élection intervient en pleine préparation d’un budget 2013 et au cœur des débats sur la Métropole. Interview.

Comment abordez-vous votre mandat ? C’est un mandat qui court jusqu’aux élections municipales de mars 2014, donc assez limité. Mon élection intervient en pleine discussion du budget de notre intercommunalité. Ce n’est pas pour me déplaire. C’est la gestion de la commune de Fos qui a fondé mon action politique et les questions de gestion sont aujourd’hui au cœur du débat d’orientation (voir page 5). Nous avons fait réaliser une étude financière prospective 2012-2020. Cette étude montre que les choix qui ont été les nôtres ont été bénéfiques, et ce malgré la suppression de la taxe professionnelle. Cette taxe nous permettait d’avoir une structure financière dynamique fondée sur la croissance. Aujourd’hui, les ressources de l’intercommunalité reposent en grande partie sur les dota-

tions de l’État. L’évolution de nos ressources est donc grandement contrainte. En conséquence nous allons devoir répondre à beaucoup de questions : doit-on réduire nos investissements ? Passer de 50 à 40 millions par an ? Nos dépenses de personnel progressent de 4%, doiton tendre à 3% ? Les décisions que nous prendrons nous engageront pour l’avenir. Votre é le c tion inte rvie nt e n ple in dé bat su r l a M é tropole La question de la Métropole va générer de grands changements. La question est de savoir à quel rythme le changement va s’installer. Sommes-nous contraints à une marche forcée vers la Métropole ou prendrons-nous le temps de construire quelque chose de raisonné ? Je suis partisan de la seconde option. On ne fait rien de

bon dans la précipitation. Nous sommes prêts à discuter avec le gouvernement, mais il y a des points sur lesquels nous ne lâcherons rien. Notamment la question du droit des maires en matière d’urbanisme et d’aménagement, ce que l’on appelle le droit du sol. La question des ressources de la Métropole se pose toujours. Cette structure percevra-elle la fiscalité jusqu’ici perçue par les intercommunalités ? Nous essayons d’être constructifs et croyons qu’il est encore possible de faire évoluer la loi en préparation. Les maires du département sont unanimes. Ils sont disposés à travailler ensemble. Pour autant, cela sera-t-il suffisant pour répondre aux besoins des Marseillais. Je crains que les problèmes de Marseille se situent au-delà des questions de transport, de logements et d’économie. Son équilibre social est fragilisé depuis

des années, et ce n’est pas en fragilisant l’équilibre social de nos villes que l’on trouvera une réponse adaptée (voir page suivante). vou s ave z anno ncé l’ouve r tu re d’u n dé bat su r l a re pré s e ntativité d’ I s tre s au comité s yndic al . Je l’ai annoncé, je le ferai. Le président est là pour porter le débat, c’est aux élus de trancher. J’ai également annoncé que nous engagerions une réflexion sur la gestion de l’eau et de l’assainissement. Doit-on revenir à une régie ou rester dans la délégation de service public ? L’intérêt de nos administrés primera dans nos décisions. Au cours des dix-sept prochains mois, je vais veiller au quotidien à ce que les engagements de Ouest Provence en faveur des investissements dans les communes soient respectés. Je serai un aiguillon.

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Ouest Provence

La nouvelle gouvernance Le maire de Fos-sur-Mer a été élu à la présidence d’Ouest Provence le 19 octobre. Seul candidat en lice, René Raimondi succède à Bernard Granié. Frédéric Vigouroux, le maire de Miramas a été élu premier vice-président. victimes. « Il faudra au nouveau président trouver de nouvelles ressources, réduire les dépenses tout en maintenant un niveau important d’investissement. » Yves Vidal, s’est réjoui que René Raimondi poursuive «  l’action conduite  par Bernard Granié (…) la délégation gransoise veillera à ce que les grands axes développés par la précédente présidence soient respectés ».

Un besoin de stabilité

Le 19 octobre, les délégués communautaires ont élu, le président de Ouest Provence, vingt et un vice-présidents et les membres du bureau syndical.

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ené Raimondi succède à Bernard Granié. Les délégués communautaires ont élu le 19 octobre le maire de Fos-sur-Mer à la présidence de Ouest Provence. Présidence vacante depuis l’acceptation par le préfet de la démission de Bernard Granié. Seul candidat en lice, René Raimondi

a été élu. Le maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, devient premier viceprésident. Le poste de deuxième viceprésident revient au maire d’Istres, François Bernardini. Jean-Marc Charrier, le maire de Port-Saint-Louis-duRhône a été élu troisième vice-président, Yves Vidal, le maire de Grans, quatrième vice-président et Daniel

Gagnon, maire de Cornillon-Confoux, cinquième vice-président. René Raimondi a annoncé qu’il serait un président rassembleur. Il a salué le travail de Bernard Granié, indiquant qu’il poursuivrait dans le sillon tracé par son prédécesseur. Pour Jean-Marc Charrier, l’élection d’un nouveau président « est un acte fort dans un

contexte difficile. » L’élu saint-louisien s’est félicité que la mandature de René Raimondi s’inscrive « dans la continuité ». Georges Louvard, qui s’exprimait au nom de Daniel Gagnon, le maire de Cornillon, absent, a mis en garde les délégués contre « un futur tour de vis » budgétaire du gouvernement, dont les collectivités pourraient être

François Bernardini a salué le bilan de la gestion précédente, notamment celle des dossiers relatifs à la fiscalité des territoires. Il s’est également félicité que la représentativité des élus istréens fasse l’objet d’un prochain débat. « La volonté et la sincérité de René Raimondi sont indiscutables, nous attendrons, nous verrons et nous serons loyaux », a-t-il conclu. Frédéric Vigouroux a salué « l’esprit d’ouverture » du nouvel exécutif. « Nous sommes ici pour contribuer tous ensemble au développement de nos communes et au mieux vivre de nos administrés (…) le déroulement de cette élection est un pied de nez à ceux qui pensaient que nous allions nous déchirer. Nous avons besoin de stabilité », a-t-il plaidé. Aux côtés des maires des communes de Ouest Provence, siègeront au bureau syndical, six délégués communautaires élus le 19 octobre : Jean Guillon (Miramas), Philippe Pomar (Fos-sur-Mer), Roland Monturli (PortSaint-Louis-du-Rhône), Marc Royer (Grans), Joseph Deluy et Alain Aragneau (Istres).

vingt et un vice-présidents 1er vice-président, Frédéric Vigouroux : délégué à l'administration générale, aux CUCS, à l'action sociale économique, maire et délégué communautaire de Miramas.

8e vice-président, Gérald Guillemont : délégué aux aides à l’entreprise et à l’enseignement supérieur, délégué communautaire de Miramas.

2 vice-président, François Bernardini : délégué à l’habitat, maire et délégué communautaire d'Istres.

9 vice-présidente, Georgette Taffignon : déléguée à l’eau et à l’assainissement, déléguée communautaire de Port-Saint-Louisdu-Rhône.

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3 vice-président, Jean-Marc Charrier : délégué à l’aménagement du territoire, maire et délégué communautaire de PortSaint-Louis-du-Rhône.

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4e vice-président, Yves Vidal : délégué aux finances et au sport communautaire, maire et délégué communautaire de Grans. 5 vice-président, Daniel Gagnon : délégué à la communication maire et délégué communautaire de Cornillon-Confoux. e

6 vice-présidente, Nicole Joulia : déléguée à la culture, premier adjoint et déléguée communautaire d'Istres. e

7e vice-président, Gilbert Delcorso : délégué au personnel et au transport, délégué communautaire de Fos-sur-Mer.

10e vice-présidente, Fabienne Gruninger : déléguée au tri, à la collecte et au traitement des déchets, déléguée communautaire de Grans. 11e vice-président, Gilbert Ferrari : délégué aux pôles de compétitivité et aux zones d’activités, délégué communautaire d’Istres. 12e vice-président, Eric Marchesi : délégué à la formation, délégué communautaire de Miramas. 13e vice-président, Louis Michel : délégué à l’urbanisme et à l’environnement, délégué communautaire de Fos-sur-Mer. 14e vice-président, Oula Azouz : délégué à la politique de la ville, délégué communautaire de Port-Saint-Louis-du-Rhône.

15e vice-présidente, Murielle Ginies : déléguée aux événements intercommunaux, déléguée communautaire d’Istres. 16e vice-président, Serge Santamaria : délégué au tourisme, délégué communautaire de Fos-sur-Mer. 17e vice-présidente, Liliane Fleury : déléguée au plan climat territorial, déléguée communautaire de Miramas. 18e vice-présidente, Brigitte Lebœuf : déléguée à l’action d’accompagnement au handicap, déléguée communautaire de Grans. 19e vice-président, Eric Chastagner : délégué aux relations avec les syndicats, délégué communautaire d’Istres. 20e vice-présidente, Mireille Reynaud : déléguée à l’insertion et à l’emploi social, déléguée communautaire de Fos-sur-Mer. 21e vice-présidente, Martine Arfi-Ayala : déléguée aux médiathèques et aux ludothèques, déléguée communautaire de Miramas.

OUEST PROVENCE Bimestriel n°41, décembre 2012 Directeur de la publication : René Raimondi ­- Rédaction : Mission promotion et communication de Ouest Provence ­Conception, réalisation  : Mission promotion et communication­- Crédits photos et illustrations : C.C - MPC Ouest Provence - Dépôt légal : 17 mars 2010 ­- Numéro ISSN : ISSN 1764-3295 ­Impression : Imprimerie IPS ­- Diffusion : 43 000 exemplaires dans les six communes de Ouest Provence - Ce journal est imprimé sur papier recyclé­- Nous écrire, donner votre avis : Mission promotion et communication SAN Ouest Provence Chemin du Rouquier B.P 10647 13808 ISTRES cedex. Tél. 04 42 56 16 16 - [email protected] - www.ouestprovence.fr

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Ouest Provence

Métropole : mille fois non ! fOrce

d’opposition et de propositions !

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epuis plusieurs semaines, les présidents de toutes les intercommunalités des Bouchesdu-Rhône, à l’exception de celle de Marseille, dénoncent tant la méthode que le calendrier de la pseudo-concertation imposée par le Gouvernement dans le “dossier métropole” qu’il a initié.

« C’est la raison pour laquelle nous avons proposé aux maires de ne pas aller aux réunions initiées par le préfet, les 4 et 5 décembre prochains» précise René Raimondi, président de Ouest Provence. « Nous avons adressé une demande d’audience urgente à Monsieur le Premier Ministre pour lui faire entendre nos arguments et trouver ensemble une alternative. » En effet, toutes les intercommunalités du département ont délibéré en faveur de la création d’un pôle métropolitain. Dans ce cadre alternatif à une métropole, plus souple et plus respectueux des identités territoriales, des questions telles que celle des transports pourraient être rapidement résolues. « C’est ce qu’attendent tous les habitants de Marseille et du département » poursuit René Raimondi, qui rappelle, à titre d’exemple, que sur son territoire le réseau de transports est commun avec le Pays de Martigues. « C’est bien la preuve que nous avons la capacité à travailler ensemble. » Les délibérations relatives à ce pôle métropolitain seront remises au préfet. Une manifestation le 21 décembre ? À cette date, est en effet prévue la tenue d’une “conférence métropolitaine”, en présence du Ministre de la réforme de l’Etat et de la décentralisation. René Raimondi affirme « Si rien ne bouge d’ici là, nous pourrions proposer aux maires de tout le département de venir manifester avec leurs élus aux côtés des acteurs du territoire et de tous les habitants pour exprimer avec force notre refus d’une structure centralisée et sans âme. »

Les intercommunalités du département se sont prononcées pour la création d’un pôle métropo litain, 90 maires des Bouches-du-Rhône, ont rédigé un courrier au Président de la République pour faire part de leur opposition à leur intégration dans une Métropole marseillaise. L’État assure poursuivre la concertation, mais la disparition des intercommunalités est le préalable à toutes discussions. Pour René Raimondi, c’est inacceptable.

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e 23 novembre, les maires des Bouches-du-Rhône étaient réunis autour du préfet Laurent Théry, en charge de la question métropolitaine. « J’ai exprimé mon opposition farouche au simulacre de concertation que le préfet nous a proposé. D’un côté, il déclare vouloir une discussion, mais de l’autre, il rappelle que le cadre reste la disparition des intercommunalités. Or, justement, c’est ce cadre que je rejette et avec moi, la totalité des maires présents. Dans le dossier des coopérations intercommunales, je peux affirmer que notre département est exemplaire. Les 119 communes sont regroupées en intercommunalités. C’est bien la preuve d’une démarche volontaire et choisie qui s’est inscrite dans le cadre de la loi Chevènement. Et pour répondre à la loi 2010 sur la réforme des collectivités territoriales, nous avons abouti en septembre 2012 à des propositions de coopération », explique René Raimondi. Les présidents des intercommunalités, se sont engagés depuis deux ans dans un processus visant à accroitre leur coopération, notamment en matière de transports, de développement économique, de recherche et d’enseignement supérieur. Ce travail a abouti en octobre par la création du Pôle de coopérations Provence 13, un pôle métropolitain, traduisant le volonté des élus d’œuvrer ensemble sur la base de coopérations librement consenties.

L'heure est à l'offensive

ERRATUM

Pour le président de Ouest Provence, l’heure est à l’offensive. « Nous avons constitué un groupe de travail avec vingt maires afin de faire des propositions acceptées par tous. Je le redis, la parole des maires et des présidents d’intercommunalités doit être pleinement écoutée et entendue. C’est pourquoi nous n’irons pas à la conférence territoriale du 21 décembre où sera présente la ministre de la réforme de l’État et où devrait nous être présentés les contours de la loi. Je le redis ce n’est qu’un simulacre de concertation. En revanche ce 21 décembre, s’il le faut, avec mes collègues, je suis prêt à déposer ma démission de maire au préfet ».

Dans le numéro 40 de notre magazine Ouest Provence nous avons commis une erreur en page une. Il fallait lire “Bergues” au lieu de “Berck”.

Réunis en comité syndical, le 23 novembre, Yves Vidal, le maire de Grans, Daniel Gagnon, le maire de Cornillon et Frédéric Vigouroux, le

Pour affirmer cette opposition, un référendum populaire pourrait être organisé en janvier.

Les délégués communautaires de Ouest Provence ont adopté la création du Pôle de coopérations Provence 13 le 5 octobre dernier. Un vote que l'État semble ignorer.

maire de Miramas ont assuré être prêts à mettre leur écharpe dans la balance. Pour René Raimondi, « la Métropole ne réglera pas les problèmes d’insécurité, de logement et d’emploi des Marseillais, qui attendent autre chose de plus tangible qu’une réponse administrative et d’une structure centralisée de quatre-vingtdix communes, par nature éloignée des préoccupations du quotidien. Les communes ont besoin de leurs intercommunalités pour financer les services et les travaux au plus près de leurs attentes. La Métropole n’a aujourd’hui aucun contenu concret et reste seulement un principe qu’on nous demande d’accepter sans même savoir de quoi il s’agit exactement. Ce que les maires ont en revanche bien compris, c’est que tous les services communaux de proximité y laisseraient des plumes avec en supplément des charges financières importantes. On ne pourra pas faire plier facilement les quatre-vingt-dix maires et les six intercommunalités qui partagent mon sentiment de révolte ».

En savoir plus

Suivez le dossier “Métropole” sur ouestprovence.fr

Quand la société civile est contre la Métropole

L

e 20 novembre, Jacques Boulesteix, le président du Conseil de développement de Marseille Provence Métropole (MPM) et le sociologue, Jean Viard, tous deux élus marseillais lançaient un "manifeste métropolitain". Ce plaidoyer prométropole est sensé porter la voix de la société civile. Cette même société civile qui représentée au sein du Conseil de développement, organe consultatif de MPM, estimait en mars dernier, « que le choix de la coopération consentie, partagée, a contrario d’une intégration imposée, trouvera toute sa légitimité et recueillera l’assentiment général ». En clair, les membres du Conseil étaient à ce moment-là favorables au projet de pôle métropolitain défendu alors par les neuf intercommunalités du département, plutôt qu’à celui d’une métropole telle que prévue dans la réforme des collectivités territoriales. Le manifeste métropolitain n’a pas fait l’unanimité dans les rangs de la société civile de Ouest Provence, des Pays d’Aix, de Martigues et d’Aubagne. Les représentants associatifs, les acteurs économiques, sociaux et culturels qui siègent aux conseils de développement des quatre intercommunalités ont pris

leurs distances et fait entendre un autre son de cloche. « Ils regrettent que certains acteurs des territoires veuillent à tout prix forcer la main de leurs homologues alors qu’il existe une réelle possibilité de coopération métropolitaine au sein de nos espaces de vie fondées sur la diversité, la spécificité et le respect de chaque territoire », écrivent-ils dans une déclaration commune. Dans une autre déclaration les représentants de la société civile de Ouest Provence, du Pays de Martigues et du Pays d’Aubagne et de l’Étoile assurent être « extrêmement réticents face à cette future métropole comme nous l’avons été en 2010 pour d’autres raisons. » Enfin, ils posent des questions qui pour l’heure restent sans réponse : « Comment faire admettre à tout un chacun que la métropole serait plus efficace que nos agglomérations et nos communes dans la gestion des territoires ? Comment faire comprendre que l’espace citoyen de démocratie sera accentué, alors que la proximité s’éloigne ? Comment faire accepter d’être écarté des décisions qui se prendront à une échelle centralisée allant à contre courant du concept même de la décentralisation ? »

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N°41 décembre 2012

Les arguments des présidents des intercommunalités Dans un courrier adressé aux maires des Bouchesdu-Rhône, le 16 novembre, les présidents de huit intercommunalités du département (Arles-CrauCarmargue-Montagnette, Ouest Provence, Pays d’Aubagne et de l’Étoile, Pays de Martigues, Pays d’Aix, Rhône-Alpilles-Durance, Vallée des Baux-Alpilles et Agglopole Provence) réitèrent leur opposition au projet de Métropole porté par le Gouvernement

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ls déclinent un à un leurs arguments et soulèvent les graves menaces qui pèsent sur les communes qui avec la Métropole, seraient privées de leur autonomie, et de leurs outils de développement. « Au mois de septembre, à l'issue d'un comité interministériel qui s'est tenu à Matignon, le premier Ministre est venu deux jours à Marseille exprimer son souhait de mise en chantier immédiate d'une Métropole, écrivent-ils. Si tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut aider Marseille, le chemin pour y parvenir diffère selon les interlocuteurs nationaux ou locaux. Nous pensons, comme la plupart

Peut-on imaginer sérieusement un retour en arrière…

d'entre vous, qu'une organisation territoriale autour d'une Métropole, même réformée, qui ferait disparaître ou fusionner nos intercommunalités, n'est pas la solution. » Les présidents dénoncent les délais de création de la Métropole, « on nous annonce un projet de loi qui serait déposé en janvier 2013 pour être voté en mars 2013 ! Nous ne pourrons régler en quelques semaines ce qui n'a pas été réalisé depuis près de trente ans. » Ils déplorent l’absence de concertation, « nous constatons que l'État avance dans sa démarche sans tenir compte des rencontres, que nous avons eues avec madame Lebranchu ou le préfet Théry. » Les présidents rappellent que la Métropole signe la mort des intercommunalités : « Madame la ministre, lors de sa rencontre avec les maires du département, nous a cer-

tifié qu'il n'y aurait pas de fusion ou de disparition de nos intercommunalités. Or, comme vous le savez, une commune ne peut pas appartenir à deux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. C'est une réalité : la création d'une Métropole aura pour conséquence immédiate la disparition de nos intercommunalités. La seule possibilité qui s'offre à nous pour mener une coopération métropolitaine tout en maintenant nos EPCI, c'est la création d'un syndicat mixte. C'est cette forme juridique que nous proposons avec le Pôle métropolitain ». À propos des compétences de la Métropole et de celles que pourraient conserver les maires, ils s’interrogent : « quand bien même les maires continueraient de signer les permis de construire quelles seront leurs véritables marges de manœuvre ? Jusqu'où aurontils la liberté d'action ? Enfin, de nombreuses questions restent aujourd'hui sans réponse. Quelle sera la représentativité des maires et de nos villes et villages au sein de la Métropole ? (…) Quid des missions aujourd'hui assurées par nos intercommunalités et qui ne seraient pas transférées à la Métropole ? Peut-on imaginer sérieusement un retour en arrière sur la collecte des déchets, la gestion des services de l'eau ou de l'assainissement alors même que les modes de gestion diffèrent selon nos EPCI ? Quel personnel en assurera le fonctionnement ? Qui en assumera les coûts ? (…) » Ils redoutent que l’ensemble des habitants de la Métropole soit soumis à la taxe additionnelle et que la démocratie locale soit étouffée : « Qu'en sera-t-il demain dans une Métropole, où les décisions seront prises loin de nos territoires sans que nous soyons même représentés ? »

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Budget 2013

89 millions d’investissements et des incertitudes «Le budget 2013 s’annonce bien, mais il pourrait être le dernier» a prévenu René Raimondi, lors du débat d’orientation budgétaire. Le président de Ouest Provence redoute que la Métropole soit synonyme de disparition de l’intercommunalité.

L

e débat d’orientation budgétaire (DOB) s’est déroulé lors de la réunion du comité syndical le 23 novembre. Ce débat dresse les grandes lignes de ce que sera le budget 2013 de Ouest Provence. Il s’appuie également sur un travail de prospective. Il donne une visibilité pour les trois prochaines années, mais butte sur la brulante actualité, comme l’a souligné René Raimondi, le président de Ouest Provence, devant les délégués : « L'analyse montre que les finances de Ouest Provence sont solides, que le non-recours à l'emprunt en 2013 et 2014, et juste un peu en 2015, nous permettra d'ancrer cette solidité et de poursuivre notre désendettement. Grâce au travail de collaboration mené ces dernières années par les communes et les services du SAN, ce budget 2013 s'annonce bien, avec un niveau d'investissement jamais atteint. Précisons que ce DOB est particulier, il risque d'être le dernier. Il reste contraint par ce qu'il risque de se passer en 2013 sur la question de la Métropole. Espérons que l'on ne va pas nous couper les ailes. » La situation financière actuelle de

Ouest Provence est solide, pour l’essentiel du fait de l’implantation en 2009 d’importantes unités industrielles sur la zone portuaire de Fos-sur-Mer, quelques mois à peine avant la réforme de la taxe professionnelle.

Espérons que l'on ne va pas nous couper les ailes. René Raimondi Ces investissements économiques ont généré une hausse de 20% des ressources. Ce surplus aura été mobilisé au cours du mandat actuel en faveur du désendettement qui s’est traduit par une diminution de l’encours de la dette de 40 %. Celui-ci s’élevait à 249 millions en 2009. Il sera ramené à 194 en 2013 et 155 en 2015. Ce surplus aura également permis de réaliser des investissements de plus de 300 millions d’euros et d’augmenter de 41%, depuis le début du mandat, les dotations

versées aux communes. Cependant, le contexte actuel reste très défavorable. Le budget, depuis la réforme de la taxe professionnelle repose pour 72% sur les dotations d’État. Le DOB a mis en évidence les relations financières qui existent entre les 248 millions d’euros du budget de Ouest Provence et les structures : dotation aux communes, 76 millions ; régie des déchets, 12 millions ; autres régies, 6 millions ; associations, 7 millions et des différents syndicats mixtes. Pour l’année 2013, comme ce fut le cas en 2012, Ouest Provence ne devrait pas recourir à l’emprunt et le montant de ses investissements devrait s’élever à 89 millions d’euros. L'augmentation de la masse salariale sera limitée à 4%, comme celle des subventions aux associations le sera à 2%. Enfin, pour la troisième année consécutive, l'imposition des ménages sera réduite de 5%.

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actualités

N°41 décembre 2012

Istres Chapelle Saint-Etienne : travaux de confortement De mi-septembre à début novembre, la société Art de Pierre de Fossur-Mer a conduit des travaux de réhabilitation sur le site de la chapelle Saint-Etienne. Le mur de soubassement a été conforté, créant ainsi un lieu totalement sécurisé pour contempler les étangs de Berre et de l'Olivier. Un escalier de pierres a été totalement créé, permettant un accès à la chapelle des plus bucoliques à travers les sorbiers. 58 574 euros ont été investis par Ouest Provence pour redonner du charme aux vestiges de cette chapelle romane.

Fos-sur-Mer Chemin de Méry : travaux d'envergure L'aménagement complet du chemin de Méry, depuis le chemin de Robert jusqu'à la nationale 569 a été réalisé pour un montant total de 1 787 548 euros. Les réseaux électriques aériens (basse et haute tension) ont été enfouis, ainsi que tout le réseau numérique. Les chaussées ont été refaites, et de nouveaux trottoirs aménagés. Des espaces verts ont été intégrés, et un nouvel éclairage public installé.

Grans Que la lumière soit Ouest Provence a investi 70 000 euros afin que Grans soit mis en lumière. L'éclairage urbain a été changé chemin de la Goule, chemin de la Roque, rue de l'Enclos, boulevard Camille Pelletan, chemin des Lumières, autour de la salle des sports et du jardin des Souvenirs.

Cornillon-Confoux Des pavés, des pavés, toujours des pavés... Les travaux d'aménagement du centre ancien se poursuivent. Engagés depuis quatre ans, ceux -ci ont connu une nouvelle étape : le parvis de la mairie est dorénavant pavé. Ouest Provence a financé intégralement ce chantier de 140 066 euros.

Miramas Séance relooking pour le théâtre La Colonne L'entrée des artistes du théâtre La Colonne se refait une beauté, pour un montant de 35 408 euros. Trois colonnes menaçant de s'écrouler ont été détruites. Sciées à la base, elles ont été ôtées de leur socle le 21 novembre 2012. Les huit colonnes s'élevant sur le parking, rue Arphons Bruno, ont été rénovées. Deux, particulièrement endommagées, laissaient apparaître leurs structures de fer et exigeaient de rapides mesures de remise en état. Grâce à un investissement de 91 092 euros de Ouest Provence, les passerelles de réglage du plateau ont été changées.

20 12 13

Opéras et Ballets du Royal Opera House dans votre cinéma

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CASSE-NOISETTE

Tchaïkovski Jeudi 13 décembre à 20 H 30 EN DIRECT

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Le vieux est le neuf Stop de audemain gâchis !

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Le Réemploi, parlons-en Pour éviter le gaspillage et l’explosion continue du volume des déchets produits, vous pouvez désormais donner les objets que vous ne voulez plus à Déclic 13, association pionnière du réemploi dans notre région.

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les objets que vous allez donner ici vont être triés, nettoyés, réparés,… bref remis en état. Reconditionnés, ils seront mis en vente dans la boutique solidaire « Déclic13 », allée des Echoppes, à Istres.

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Fos-sur-mer

Grans / Cornillon-confoux

Istres

Route d’Istres, RN 568 - 04.42.05.17.14. Du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h, le dimanche de 8h30 à 12h.

Quartier de la Canebière, RD 19, route du Merle - 06.24.57.02.71. Du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h, le dimanche de 8h30 à 12h.

ZI du Tubé, rue Copernic - 04.42.55.36.28. Du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h, le dimanche de 8h30 à 12h.

Les déchèteries Ouest provence sont fermées les jours fériés

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Industrie, un nouveau monde Ouest Provence, territoire façonné par l’industrie, s’engage pour la diversification de son économie. Adossés aux industries matures, comme la chimie, la sidérurgie et l’aéronautique, les projets innovants soutenus par l’intercommunalité se multiplient : éoliennes offshore, biocarburants, engins stratosphériques… De Fos à Istres, l’avenir se dessine aujourd’hui. Visite guidée de l’innovation.

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C Grand

arrêt sous contrôle

La société Kem One a procédé en septembre et octobre 2012 à six semaines de “grand arrêt”. Un temps nécessaire au bon fonctionnement industriel du site, garant de sa pérennité économique et sociale, qui nécessite l'intervention de plus de 1000 personnes.

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historiser les retours d'expérience de cours de ce temps de relâche, sont ertains industriels ont le sens l'arrêt passé afin que trois ans après, effectués les travaux qui ne peuvent du paradoxe. Alors qu'ils nous nous remettions au travail en être réalisés en temps de production, parlent de “grand arrêt”, leur prenant en compte les améliorations améliorées les unités et accomplis les société n'est jamais aussi animée à apporter ». « Nous procédons aussi travaux réglementaires. « Le grand : un ballet continuel de grues danà des audits internes et externes afin arrêt est un des moments les plus sant dans le ciel du Caban à Fos-surde capitaliser tous les atouts d'une importants de la vie de notre société, Mer, des centaines de techniciens bonne préparation », confirme Jeanpour lequel nous investissons 26 milœuvrant dans des tuyauteries à Philippe Gendarme. « Parce taille de géant bardées d'échaqu'une bonne préparation, faudages, des dizaines de camions à la suite les uns des « Le grand arrêt est un gage de notre c'est 80% de la réussite de l'arrêt », appuie Eric Le Tiec. autres au poste de garde... Pendant six semaines, de fiabilité future et de la continuité Deux ans avant le lancement du grand arrêt, des septembre à octobre 2012, le personnels spécifiques sont site Fos-Vauvert de la société économique de notre entreprise » détachés à sa préparation. Kem One a réalisé le troisième « Nous mettons en commun grand arrêt de son histoire intoutes les compétences au sein d'un lions d'euros, reprend Jean-Philippe dustrielle. « En période de production, comité de pilotage qui se réunit Gendarme. Il est un gage de notre nos unités tournent 24 heures sur 24, une fois par mois durant les deux fiabilité future, de la continuité éconoexplique Jean-Philippe Gendarme, le années qui précédent le grand arrêt, mique de notre entreprise et de notre directeur du site chimique. Si nous reprend le responsable des services ancrage dans le tissu régional. » devons opérer des actions de maintechniques. Tout doit être pensé, Un grand arrêt ne s'improvise pas. tenance ou de réparation durant ce organisé, rationalisé. Les travaux à « Il se prépare dès la fin de l'arrêt prétemps, nous mettons en place des faire, l'organisation humaine et les cédent, confirme Èric Le Tiec, ressolutions fiables mais transitoires. aspects règlementaires. Nous devons ponsable des services techniques Tous les cinq ans, nous procédons à prévoir le plus pour ne pas nous laisau sein du site de Fos. Nous devons un arrêt total des installations. » Au

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Repères L’industrie emploie 8 500 personnes à l’échelle du SAN, soit une part de 16 % dans l’emploi local. Sur le territoire du SCoT Ouest Étang de Berre qui regroupe Ouest Provence et le Pays de Martigues, le secteur de la cokéfaction et du raffinage emploie 1608 personnes. Les effectifs de la sidérurgie sont de 3589 personnes. Plus largement, la filière “acier”

emploie 5300 personnes (sidérurgie, maintenance, chaudronnerie). La chimie et la pétrochimie emploient 1260 personnes. Les effectifs des secteurs aéronautique et avionique, emploient 730 personnes.

Sources : IEP d’Aix-en-Provence / SCoT Ouest Étang de Berre, novembre 2010.

ser surprendre par l'imprévu et gérer les risques. Nous apportons une attention particulière aux chemins critiques, ces moments délicats qui pourraient impacter la reprise de la production. » « Nous n'oublions pas nos clients, précise Jean-Philippe Gendarme. Nous les prévenons très en amont, quitte à faire des stocks chez des concurrents, afin de minimiser l'impact de notre arrêt sur leur propre production. » Durant le grand arrêt, l'organisation du travail sur le site change totalement. Les équipes sont renforcées par des salariés des entreprises sœurs de Kem One, comme celle de Lavéra. Du personnel de l'ancienne maison mère Arkéma vient en appui. Il est aussi fait appel, en grande mesure, à des salariés d'entreprises extérieures. «  800 personnes supplémentaires viennent travailler chaque jour sur le site, ce qui porte les effectifs à 1000, explique le directeur. Nous faisons appel à 104 entreprises différentes, que ce soient dans les domaines de

la maintenance générale, de l'échafaudage ou encore du levage. » Les niveaux de sous-traitance sont vérifiés. « Nous n'allons pas plus loin que deux niveaux, confirme Éric Le Tiec. Nous sommes vigilants sur le quota des intérimaires, qui ne doit pas dépasser 20%. Nous exprimons notre volonté de faire travailler du personnel expérimenté et local, qui a l'habitude d'intervenir sur nos installations. » La même volonté de contrôle et de planification s'exprime dans le secteur hygiène, sécurité et environnement (HSE) dont est responsable Patrick Grimaldi : « Nous disposons de moyens adaptés à la prévention des risques identifiés. Nous renforçons notre effectif HSE pendant le grand arrêt. Un poste de garde supplémentaire est ouvert. Les zones de circulation et de parking sont parfaitement identifiés. La gestion des déchets est sous contrôle. » À ces mesures, sont ajoutées les 1500 formations G.I.E.S. obligatoires pour tout personnel

devant entrer sur un site Seveso 2 comme l'est Kem One. Une planification rigoureuse et pertinente, le respect des règles, des qualités de grande souplesse, de réactivité et d'adaptation contribuent à un grand arrêt réussi. 300 équipements ont reçu des interventions de maintenance, plus de 1000 vannes ont été changées, des adaptations ont été faites pour remplir les conditions nécessaires du plan de prévention des risques technologiques (PPRT).

Infos

Acteur important dans le tissu industriel de la région, le site Kem One (anciennement Arkema) produit de la soude, du chlore et est spécialisé dans le chlorure vinyle monomère (CVM). Le site industriel de Fos-sur-Mer / Vauvert emploie plus de 320 salariés.

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Direction du développement économique : la boite à outils loppement.. »Cette mesure est un outil parmi d’autres. Ouest Provence attribue des subventions directes aux programmes de recherche portés par des entreprises ou des pôles de compétitivité. En octobre dernier, le comité syndical a adopté l’attribution d’une sub-

Il est primordial d’inciter l’implantation d’activités à forte valeur ajoutée.

Ouest Provence s’engage à soutenir, encourager et promouvoir l’innovation. L’intercommunalité met à disposition des porteurs de projets, son volontarisme, un ensemble de dispositifs et de mesures incitatives.

E

n juillet dernier, le comité syndical de Ouest Provence a adopté une délibération exonérant les “jeunes entreprises innovantes” et les “jeunes entreprises universitaires” —

au sens du code des impôts—, de la cotisation foncières des entreprises (CFE). Cette exonération d’une durée de sept ans, se traduit également par une exonération des cotisations sur la

valeur ajoutée des entreprises. Pour le rapporteur du projet de délibération, « l’intérêt fiscal lié aux activités industrielles ayant été fortement revu à la baisse dans le cadre de la réforme de la taxe professionnelle, il semble primordial d’inciter l’implantation d’activités à forte valeur ajoutée. Ces implantations favoriseraient l’attractivité du territoire de Ouest Provence et généreraient des synergies économiques grâce au développement d’activités de recherche et de déve-

vention de plus de 37 000 euros à un projet “innovant”, labellisé par le pôle aéronautique Pégase (voir page 14) et présenté par la société VSM (voir page 13) en partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Pour Ouest Provence, ce soutien contribue à renforcer l’image “internationale du pôle essais et simulations d’Istres”. Des programmes de recherches initiés par le syndicat mixte du SCoT  (voir page 17)  Ouest Étang de Berre, qui réunit notre intercommunalité et le Pays de Martigues, sont également subventionnés. C’est le cas du projet Vasco (voir page 18) sur le captage, le stockage et la valorisation du CO2. L’argent n’est pas le seul nerf

de la guerre. Bras armé de Ouest Provence, la direction du développement économique (DDE) « participe à la définition d’une stratégie de développement économique déclinée en actions et élabore des moyens et outils associés à cette stratégie : zones d’activités, bâtiments locatifs, pépinières spécialisées, accompagnement à l’innovation et à la diversification des filières économiques », résume le directeur de la DDE, Emmanuel Thomas. À l’instar d’une agence de développement, le service accueille, accompagne, soutient les porteurs de projets, des plus petites entreprises aux conglomérats les plus ambitieux. « Notre intervention varie en fonction de la nature des besoins. Elle peut se réduire à du conseil juridique, fiscal et social à la recherche des financements les plus adaptés auprès de nos partenaires, les conseils régional et général, les fonds privés des grandes entreprises, les fonds européens et les dispositifs classiques d’aide à l’innovation d’Oséo. Notre rôle se limite parfois à la mise en relation, mais nous pouvons aller jusqu’à défendre un projet auprès des financeurs ou des pôles de compétitivité », explique-t-il. Sur le territoire de Ouest Provence, l’industrie emploie plus de 8 500  salariés, mais seul 0,3% de ces effectifs travaille dans le domaine des hautes technologies.

Frédéric Vigouroux : « Le rôle des élus est d’imaginer l’avenir »  turants afin d’accroître l’attractivité de leur territoire, elles ont également soutenu des filières de formation », explique Frédéric Vigouroux. En clair, les élus locaux ont mis la puissance publique au service d’une

diversification et développement économique », dans le cadre d’une « approche intégrée de l’étang de Berre et du golfe de Fos. » Pour le représentant de l’État, ce travail vise à élaborer « une référence partagée, susceptible

Nos choix s’orientent vers le développement durable, les énergies renouvelables, les biocarburants, la chimie verte, la dépollution et très logiquement à Istres, vers l’avionique. Le premier viceprésident de Ouest Provence, délégué à l’économie sociale, estime que le territoire peut devenir un “leader” de l’innovation industrielle.

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a finance s’est détournée de l’industrie, préférant la rentabilité à court terme de la spéculation au soutien de l’appareil productif. Les collectivités territoriales, que l’on accuse de tous les maux en matière de dépenses publiques, ont mis en œuvre tout un panel d’aides à la création d’entreprises. Elles ont acquis et aménagé des terrains pour de nouvelles implantations, elles ont investi dans des équipements struc-

croissance en panne, faute de financements. « Mais nous ne sommes pas chefs d’entreprises, souligne le maire de Miramas. Nous sommes là pour anticiper, imaginer l’avenir, avoir une vision d’ensemble pour ne pas réitérer les erreurs du passé et pour relever les défis que nous impose une crise économique qui n’est pas prêt de s’achever, même si, là encore, les collectivités ont fait en sorte d’en atténuer les effets ». À la demande du préfet de région, Frédéric Vigouroux anime un groupe de travail sur « les enjeux de mutation,

de guider les décideurs publics dans leurs actions et leurs décisions. » « Il est capital de dresser un état des lieux, de travailler avec les industriels, les chercheurs, le Grand Port Maritime de Marseille afin de mieux repérer les nouvelles filières capables de s’appuyer sur les filières déjà existantes. Nous devons être en mesure d’évaluer la potentialités de certaines filières, de nous consacrer à leur développement et enfin d’en devenir les leaders », assure le premier vice-président de Ouest Provence. Ouest Provence a déjà engagé ce

travail de prospective et les projets prennent forme. « La raréfaction des énergies fossiles, l’impact de la pollution sur l’homme et l’environnement imposent que nous nous engagions dans de grands projets industriels auxquels les citoyens adhéreront. Nos choix s’orientent vers le développement durable, les énergies renouvelables, les biocarburants, la chimie verte, la dépollution et très logiquement à Istres, vers l’avionique. Là encore, notre rôle est de soutenir les projets innovants, d’insuffler une dynamique, d’initier de nouvelles filières de formation, de créer les conditions favorables à de nouvelles implantations et de diversifier l’économie de notre territoire. Nous devons faire preuve d’imagination, d’audace en gardant présent à l’esprit que l’humain est au centre de tous les projets. Et pour s’épanouir, l’homme a besoin d’un travail, certes, mais aussi d’un logement, de réseaux, d’offre culturelle, d’écoles…». Ouest Provence a été créé pour aménager une ville nouvelle. Quarante ans plus tard, sa mission initiale est toujours d’actualité.

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La simulation ne craint pas l'avenir Anticipant la mise en place d'un pôle aéronautique sur Ouest Provence, Jean Benoît, le directeur de la société VSM, s'est installé en 2010 sur le territoire intercommunal. élus et les services de Ouest Provence ont compris tout l'intérêt de notre implantation. Ils se sont engagés auprès de nous. Depuis deux ans, nous sommes donc établis sur Ouest Provence. » Dans un premier temps, VSM s'installe dans des locaux sur la zone du Tubé à Istres ; elle occupe dorénavant un bâtiment sur le site CMM de Dassault, en cours d'acquisition par l'intercommunalité (lire page 15).

Légende

« T

out est possible, tout est réalisable », tel est le credo de Jean Benoît, le directeur de la société VSM. Devise allant de soi dans le milieu de la simulation, mais surtout symbolisant la volonté énergique d'un entrepreneur qui a trouvé sur le territoire de Ouest Provence les principaux arguments économiques lui permettant de conduire sa société vers les marchés internationaux les plus ambitieux. « Longtemps à la tête du centre de simulation de Dassault Aviation, j'ai créé ma propre société VSM en 1988, se souvient Jean Benoît. Aujourd'hui celle-ci compte une dizaine d'employés, majoritairement des ingénieurs formés à haut niveau

Séance de formation sur simulateur dans les locaux de VSM. Ci-dessous, Jean Benoit, directeur de VSM.

technique qui développent des systèmes de simulation essentiellement pour le secteur aéronautique. Bien que nous ayons aussi été sollicités par les services de Marseille Provence Métropole pour concevoir une modélisation du boulevard urbain sud ». Cette dernière, qui offrait une modélisation en trois dimensions du nouvel aménagement urbain marseillais, servait de base à la concertation avec les habitants. La société initialement implantée dans le nord de Marseille a déménagé à l'ouest de l'étang de Berre en 2010. « Je rencontrais un problème de hauteur de structure pour pouvoir implanter mon matériel, explique Jean Benoît. Nos entraîneurs né-

cessitent une hauteur d'au moins six mètres pour être opérationnels dans les conditions prévues par nos

ingénieurs. J'aspirais aussi à être positionné sur un futur pôle aéronautique. Dès nos premiers contacts, les

« VSM doit une partie de sa réussite au Pôle Pégase, complète Jean Benoît. Ce pôle de compétitivité est un vrai soutien pour les PME du secteur aéronautique. Il est une aide précieuse au quotidien : conseils, aide au montage de projets recherche et développement, mise à disposition d'un réseau de plus de 300 adhérents, constitution d'un réseau franco-français permettant de se positionner à l'étranger. Aujourd'hui Pégase est un partenaire essentiel de Ouest Provence dans le développement d'un pôle aéronautique à Istres ». Ce dernier offre des opportunités de croissance et d'ouverture à de nouveaux marchés à VSM, que la PME ne veut en aucun laisser passer. « En travaillant en partenariat avec le Pôle Pégase, Ouest Provence va certainement concevoir un pôle aéronautique des plus attractifs en France, prévoit le directeur de VSM. Les disponibilités foncières du futur site, dont l'accessibilité est rigoureuse et souple, offrent des possibilités d'implantations avantageuses pour des sociétés. En outre, la possibilité sur un même site, de se mettre en synergie les uns avec les autres va être un atout considérable pour le développement sur le marché aéronautique de ces mêmes sociétés. » Jean Benoît, conforté dans son choix géographique et son futur environnement économique, regarde ainsi avec confiance l'avenir qui s'ouvre à VSM.

Des ambitions internationales

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epuis vingt ans, la société VSM (Visualisation Simulation Modélisation) est spécialisée dans la simulation pilotée en temps réel. Elle conçoit des entraîneurs avions et hélicoptères, des systèmes visuels pour simulateur, des bases de données terrains, des modèles de simulation ainsi que des structures logicielles. Le principal atout de VSM sur le marché des simulateurs est de proposer toute la chaîne de conception et de réalisation, depuis le hardware et le software intégré jusqu'au visualiseur lui-même, en passant par l'élaboration des visuels. La société VSM développe actuellement son propre visualiseur (photo ci-contre), afin d'être plus autonome par rapport à ceux du com-

merce et de satisfaire au mieux sa clientèle. Depuis trois ans, la PME est aussi très engagée dans le projet Esthel, qu'elle développe pour la direction générale de l'armement (DGA) et la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DG CIS). L'objectif du projet Esthel est de concevoir un entraîneur au sauvetage et au tir pour hélicoptère, dans le but de former des treuillistes, des tireurs ou des équipages complets. Cet entraîneur pourra être modulable, selon les besoins des clients, et proposer différents scénarii de simulations : sauvetage en mer, sur terre ou encore par toutes conditions météorologiques ou de visibilité. Avec le projet Esthel, VSM entend bien créer de nouveaux partenariats au niveau international, notamment s'ouvrir des marchés sur le continent d'Amérique du Sud. Pour en savoir plus : www.vsm.fr

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Comme un avion sans aile Et si Istres devenait la base de lancement et de construction d’aérostats stratosphériques ? Utopique ? Non, plutôt visionnaire. Les premiers ballons pourraient décoller d’ici 2020, assure Jean-Yves Longère, le directeur général du pôle de compétitivité aéronautique Pégase. Rencontre en altitude. d’industries dont la visibilités à dix ou quinze ans n’est pas assurée. Ouest Provence soutient les pôles de compétitivités, et les PME innovantes. L’intercommunalité a investi pour l’acquisition de sites comme le bâtiment Mercure (voir page 15). Elle est en mesure de financer des infrastructures. Les élus sont à la recherche de nouveaux secteurs industriels et le développement des aérostats pourrait se traduire par la création d’une industrie massive. On peut estimer à un millier, le nombre d’emplois directs que pourrait générer cette filière. En outre, les industriels de l’aéronautique sont présents sur le territoire ou à proximité immédiate. Lorsque l’on lance une nouvelle filière, on met d’abord l’accent sur la recherche et le développement, donc on doit réaliser des essais. Et en matière d’essais, ce qu’il y a de mieux est à Istres. Il y a aussi un effet d’aubaine. Le centre d’essais est situé sur un couloir aérien qui permet d’atteindre la stratosphère. C’est le seul “trou réglementaire” de la sorte en Europe. Il avait été instauré quand les Américains ont fait d’Istres, la zone de délestage pour leur navette.

Qu’est-ce qu’un pôle de compétitivité ? C’est une réunion d’acteurs initiée et soutenue par l’État qui regroupe des organismes de recherche, de formation, des collectivités, des petites et grandes entreprises, sur un territoire, généralement à l’échelle d’une région, et sur une thématique définis. Il s’agit de développer par l’innovation des filières, facteurs de croissance et d’emplois. Les pôles de compétitivité accompagnent des projets coopératifs innovants, assurent l’ingénierie des projets, les labélisent, ce qui ouvre à des financements. Quels sont les spécificités du pôle Pégase ? Un pôle de compétitivité aéronautique a vu le jour dans le Sud-ouest où sont concentrés les avionneurs et l’aérospatiale français. Son objectif est de soutenir l’outil de production et les nouvelles technologies embarquées. Notre ambition est différente. Il s’agit à partir des moyens aéronautiques et spatiaux déjà présents et nombreux sur le territoire, de chercher de nouvelles pistes de croissance. Soit l’on revisite les usages d’un engin, soit nous développons des filières nouvelles comme les aérostats ou les nano-satellites. Notre cible reste la création d’emploi, donc les PME. Pour résumer, notre démarche est de dire aux grands groupes du secteur : posez vos questions et laissez tout le monde vous répondre, même les plus petites entreprises. Et lorsque vous aurez validé la technologie, celle-ci sera prise en charge par une structure qui vous convient et certifiée par le Pôle Pégase. Notre rôle sera alors de faire monter en puissance la PME, soit d’initier un conglomérat, soit de récu-

Jean-Yves Longère

pérer la technologie. Ensuite, il faut transformer le produit en service, c’est-à-dire trouver des exploitants. Cela met en jeu tout une chaîne d’intervenants que ni un grand groupe, ni une PME ne peuvent mobiliser. En revanche, un pôle de compétitivité est en mesure de le faire. Le Pôle Pégase a pour vocation de répondre et d’entretenir cette dynamique.

Pourquoi développer des projets sur le territoire de Ouest Provence ? Les territoires à avoir une vision stratégique sur le long terme sont rares. À Ouest Provence, il y a certes la volonté de trouver des vecteurs de croissance à court terme, mais il y a aussi une projection dans l’avenir qui s’explique par la présence

Le développement des aérostats, des dirigeables constitue-t-il une filière d’avenir tangible ? En 2009, à l’occasion d’un congrès nous avons invité les poids lourds de l’aérospatiale européenne comme Thales et Astrium EADS pour présenter l’état d’avancement de la technologie des aérostats. Puis nous avons réalisé un avant-projet que les industriels ont validé en octobre 2012. Maintenant nous devons nous engager dans les étapes suivantes, dont le financement. Les premières réalisations pourraient se faire sur

le territoire de Ouest Provence d’ici six à dix ans. Mais d’ici là, d’autres projets, comme la filière des essais et de la simulation de vol, portée par Safran et Eurocopter pourrait être développée à Istres. L’aérostat est une vraie filière et sur le territoire de Ouest Provence peut émerger un acteur majeur. À quels usages seraient destinés les aérostats ? Leur champ d’application est immense. Concernant les aérostats stratosphériques, il s’agirait de construire est d’envoyer entre 20 et 40 kilomètres d’altitude, des engins pour faire soit de l’observation soit des télécommunications. Les ballons serviraient de bornes de réseau ce qui éviterait la multiplication des antennes, les effets de masquage, les perturbations. Les aérostats présentent des avantages en termes d’entretien et de maintenance. Nombre de pays sont peu équipés et sont autant de marchés potentiels. En cas de cyclone, on peut rétablir les communications, ou doter les aérostats de caméras infrarouges afin de rechercher les victimes. Des dirigeables pour le transport peuvent aussi être développés. Ils pourraient être destinés à l’exploitation minière sur des sites difficiles d’accès ou à des zones d’exploitation forestière dans des milieux inhospitaliers. Ces pistes permettraient de développer la technologie et un modèle économique. Avec un investissement d’une dizaine de millions, donc amortissable et accessible, une première pierre pourrait être posée, elle servirait de socle pour l’étape suivante. en savoir plus

www.pole-pegase.com

Patrick Jullien : une logique très appliquée

«

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e cherchais des locaux à proximité des donneurs d’ordres, c’est logiquement que j’ai installé les bureaux de ma société à Istres, le 1er octobre », raconte Patrick Jullien. Ce trentenaire, enseignant à l’Institut universitaire professionnel d’Aix-enProvence a mis à profit son congé “création d’entreprise”, pour développer sa société de services en informatique, Evaelys. « Nous consacrons 50% de notre activité à la recherche et développement, l’autre moitié à la prestation de services pour les constructeurs aéronautiques. Nous sommes spécialisés dans la création d'outils innovants d’évaluation et de tests d'équipements fonctionnant sur des réseaux numériques embarqués», explique‑t‑il.

Evaelys, travaille pour Dassault Aviation, mais sa gamme de produits est également destinée à répondre aux besoins d'Eurocopter ou d'Airbus.

Patrick Jullien intervient sur les “bancs d’essais”, qui sont des laboratoires constitués par l'ensemble des équipements réels d’un aéro-

nef, « à l'exception de sa structure. »  « Je savais que le Service du développement économique (SDE) de Ouest Provence cherchait à attirer sur le territoire des entreprises à haute valeur ajoutée technologique. Je me suis rapproché de ce service en juin dernier et depuis, il m’accompagne efficacement. Ainsi je bénéficie d’un peu plus de temps à consacrer à mon activité. La problématique est la même pour tous les chefs d’entreprise : ils doivent mener à bien leur mission, tout en administrant et en développant leur société. Le SDE de Ouest Provence, me soutient dans la recherche de fonds et m’épaule afin de pouvoir défendre mes dossiers devant le comité du pôle de compétitivité Pégase (voir ci-dessus). L’objectif est d’obtenir un label “pôle de compétitivité” et de pouvoir

bénéficier de financements, d’une plus grande visibilité, mais aussi du réseau et de la dynamique portée par le collège des PME et TPE membres du Pôle Pégase. »  Evaelys entend développer à court terme trois produits, obtenir le statut de jeune entreprise innovante et poursuivre sa croissance, « le marché est important », souligne Patrick Jullien. L’entreprise compte quatre salariés, trois recrutements sont programmés en 2013 et l’effectif devrait être porté à quinze salariés en 2014 et bénéficie déjà du soutien d'Oséo * dans la réalisation de ses projets. * Oséo est une société anonyme détenue par l’État (61,5 %) qui finance les PME françaises pour l'emploi et la croissance.

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Interview

Gilbert Ferrari

vice-président de ouest provence, délégué aux pôles de compétitivité et aux zones d’activités la maintenance, la fabrication. Pourquoi pas en lien avec les militaires. Nous pouvons en effet offrir des solutions à des activités en lien avec la défense. Nos réserves foncières nous permettent plusieurs scénarii : un ensemble de PME, un mixte grosse entreprise et un tissu de PME, une ou deux grosses entreprises et quelques PME... La structure de ce pôle aéronautique est encore à déterminer. Elle est surtout à protéger dans un contexte très dur de concurrence forte à l'échelle mondiale. Pou rq u o i dé ve loppe r u n pôle aé ro nautiq u e ? Un pôle est un vecteur incontestable de dynamique économique. Il allie l'innovation et le marché, rapproche les chercheurs et les industriels en les faisant travailler à des projets communs et est à terme un moteur de croissance. Historiquement, Istres a une tradition aéronautique : l'implantation de la base aérienne 125 ; le centre d'essais en vol, aujourd'hui DGA Essais en vol ; Dassault ; la SNECMA... Autant de grands noms de l'histoire aéronautique qui font aussi celle d'Istres. Dans le cadre du développement économique de Ouest Provence, et de l'émergence de projets structurants pour le territoire intercommunal, il allait de soi de poursuivre l'aventure aéronautique en faisant du Pôle Pégase un partenaire . Qu e l s so nt le s atout s d' I s tre s ? L'acquisition du centre de montage Mercure, appartenant à la société Dassault Aviation, est en cours de finalisation. Ce site est contigu au secteur nord-est

de la base aérienne. Il permet à Ouest Provence de disposer d'une réserve foncière de 40 hectares exploitables et d'un hangar de 28 000 m², qui est toujours en très bon état. Nous pouvons créer une zone aéronautique avec un atout majeur : l'accès à la piste de la base aérienne 125, la plus longue piste d'Europe. Un accès qui se fera sous le contrôle et avec la collaboration de l'armée. N'oublions pas la présence de la DGA Essais en vol et de l'Ecole du personnel navigant d'essais et de réception (EPNER) qui, par leur voisinage, présentent des atouts évidents. S u r q u e lle s forme s de proje t s s e positionne O u e s t Prove nce ? Le champ d'investigation de l'aéronautique est large. Très tôt, Istres s'est positionnée sur des projets structurants portés par le pôle Pegase dans le domaine de nouvelles applications aéronautiques telles que les plateformes stratosphériques, les dirigeables, la plateforme NumAIRic dans le domaine de la simulation et des essais. Nous souhaitons mettre en place des activités axées sur

Q u e l s m oye n s O u e s t Prove nce me t e n pl ace pou r accompag ne r le proje t ? Les élus de Ouest Provence sont parfaitement conscients de l'intérêt d'accueillir sur le territoire la filière aéronautique, qui est un secteur économique à forte valeur ajoutée, porteur d'emplois. Nous allons jusqu'au bout de notre schéma de cohérence en proposant le développement de formations professionnelles sur le territoire (lire ci-contre) en nous associant avec le CFAI, le CNAM et l'Université de Provence. Ce pôle aéronautique est à part entière un écosystème à construire, qui relève d'un projet de territoire dont les enjeux dépassent le seul cadre du secteur aéronautique. Il faut construire une offre hôtelière, résoudre la problématique des transports, conforter les offres de services. Autant de perspectives de développement économique qui engagent à ne pas laisser se refermer la fenêtre de tir...

CFAI L'envol

Soutenir l’innovation c’est aussi développer de nouvelles filières de formation. Ouest Provence a souhaité enrichir l’offre de formations supérieures sur son territoire. Depuis la rentrée de septembre, en partenariat entre l’Afpi Provence, le Cnam Paca, l’Université Aix-Marseille, l’IUT d’Aix, l’alliance PolYAéro, le Pôle aéronautique et spatial Pégase ainsi que l’IUMM, de nouveaux diplômes dans le domaine aéronautique sont accessibles au CFAI d’Istres. Il s’agit d’un diplôme universitaire (D.U) “rédacteur technique aéronautique“, de deux licences “maintenance des systèmes pluritechniques aéronautiques” et “coordinateur technique des méthodes d’industrialisation”. www.cfaiprovence.com

PÔLE AÉRONAUTIQUE Le « Mercure » monte de nouveau

Ouest Provence est en passe de faire l’acquisition du bâtiment “Mercure”, propriété de Dassault, implanté sur les terrains de la base aérienne d’Istres. Le site de l’ancienne chaîne de montage du Mercure compte près de 40 ha de terrain ainsi que plusieurs bâtiments dont un imposant rectangle long de 300 mètres, large de 80 et haut de 20 mètres. En tout, ce sont 45 000 m² développés dont une partie a notamment été louée à la NASA pour accueillir les équipes de secours mises en place en cas d’atterrissage forcé de la navette spatiale américaine, mais aussi à l’US Air Force lors du conflit en ex-Yougoslavie. Ouest Provence entend y installer un pôle aéronautique de premier plan. L’intercommunalité projette deux phases : l’optimisation des locaux existants et leur mise à disposition des entreprises du secteur avionique. La mise à disposition de foncier interviendra ultérieurement.

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La revanche des algues L'ouest de l'étang de Berre possèderait les atouts nécessaires à l'implantation d'une chaîne de production de biocarburants de troisième génération. Découverte d'une filière verte innovante. les qualités des microalgues et sur leurs productions de lipides, tout en cherchant à lever les verrous technologiques d'une production à grande échelle. « Tout l'enjeu est là, insiste Pierre Joubert. Pour le moment, les moyens trouvés pour la production et l'extraction des lipides des microalgues sont énergivores et donc coûteux. Nous devons abaisser ces coûts de production pour permettre une viabilité économique du projet. C'est pourquoi la recherche fondamentale doit s'adosser à la recherche appliquée ». La plateforme Héliobiotec va prochainement s'établir dans des locaux lui permettant de développer des prototypes de production, « de passer de l'aquarium à une petite unité de fabrication ». À terme, cent personnes composeront les équipes de recherche.

Une filière verte à Fos

Le laboratoire de bioénergétique et biotechnologie des bactéries et microalgues (LB3M) à Cadarache. Ci-dessous, Pierre Joubert, directeur de recherche industrielle et Claire Sahut, chercheur au CEA.

Q

uittant les bassins de thalassothérapie pour les réservoirs de nos véhicules, les algues —ou plus exactement les microalgues— présentent toutes les vertus nécessaires à la création de nouvelles sources d'énergies renouvelables, permettant ainsi de faire face à la diminution des réserves fossiles. Lancés dans une course contre la montre, tant technologique qu'économique, de nombreux laboratoires de recherches testent et évaluent les conditions de production de biocarburants de troisième génération. Parmi ceuxci, un projet adossé à la plateforme Héliobiotec, groupe de travail du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA), qui a pour objectif de soutenir

l'implantation d'une unité de production de biocarburants à partir de microalgues, à l'ouest de l'étang de Berre, à l'horizon 2022.

Associer les compétences « Notre groupe de travail associe la recherche fondamentale au génie de procédés, explique Pierre Joubert, chef de projet. Nous mettons en synergie les chercheurs du laboratoire de bioénergétique et biotechnologie des bactéries et microalgues (LB3M) avec des développeurs du laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux (LITEN). En associant ainsi leurs compétences sur un axe de recherche industrielle, nous marquons notre volonté de développer

des systèmes qui répondent à des besoins économiques et ont un avenir marchand certain. Et ceci à moyen terme, c'est-à-dire au cours

de la décennie à venir. » La plateforme technologique soutenue par le CEA et associée à des industriels développe ses connaissances sur

« Notre objectif à moyen terme, c'est-à-dire d'ici une dizaine d'années, est d'aider des industriels à établir des unités de production sur la zone de l'ouest de l'étang de Berre, reprend Pierre Joubert. La zone industrielle de Fos présente tous les avantages de la production de microalgues. Il y a l'eau, le soleil, les serres, le CO2 des entreprises industrielles qui peut être capté pour “nourrir” les microalgues, ainsi que l'ingénierie industrielle en permettant l'exploitation... Autant d'atouts géographiques et économiques qui font que nous nous intéressons de très près à cette région ». L'implantation d'une nouvelle filière, liée à la chimie verte, serait un vecteur incontesté de développement économique. Le secteur pourrait assister à l'essaimage de sociétés développant les systèmes d'exploitation des biocarburants, mais aussi à l'émergence de nouveaux métiers autour de la production des microalgues. Pour en savoir plus

www-dsv.cea.fr/dsv

Un monde vertueux

L

e monde des microalgues et des cyanobactéries constitue un formidable réservoir de biodiversité à peine exploré (30 000 espèces décrites, près d’un million estimées). « Certains de ces organismes photosynthétiques ont développé des capacités métaboliques particulières, explique Claire Sahut, chercheuse au sein du LB3M. Certaines microalgues accumulent en quantité importante des lipides en utilisant l’eau, le CO 2 et l’énergie solaire comme ressources principales. » Ces lipides ont la composition moléculaire d'un biocarburant. « Les microalgues ont de nombreux avantages écologiques, précise Claire Sahut. Elles peuvent être produites dans tous les environnements, depuis la glace ou le désert, en passant par les eaux douces ou salées. Ce sont des microorganismes qui se reproduisent très vite, certaines ayant un temps de reproduction de huit heures. Elles sont photosynthétiques, produisent de l'oxygène à l'état naturel. Leur production est des plus intéressantes : leur rendement est trois fois plus élevé que celui des autres oléagineux et surtout, leurs zones de production n'entrent pas en concurrence avec les surfaces agricoles. »

dossier

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L’éolien prend le large Nénuphar, une start-up lilloise, projette de réaliser un parc éolien offshore au large de Fos-sur-Mer. Un prototype est en cours de construction sur le site du Caban et le premier engin flottera dans le golfe en 2014.

« L

es trains se prennent ou se ratent. La France a raté celui du photovoltaïque, de l’éolien fixe, elle a rattrapé de justesse celui de l’éolien en mer. Le prochain train à ne pas rater est celui de l’éolien flottant », affirme Charles Smadja, le fondateur de Nénuphar. Créée en 2006, sa société développe une technologie d’éolienne flottante à axe vertical. Pour ne pas louper le train, Nénuphar s’est associée avec Technip, un des leaders mondiaux de l’offshore, EDF Energies Nouvelles et le Pôle Mer Paca. En 2010, à Boulogne-sur-Mer, Nénuphar a construit un prototype de 35 kW à l’échelle 1/10 e. Deux ans plus tard, l’heure est à la construction d’un prototype grandeur nature. Et comme la Méditerranée est le milieu le plus adapté à sa technologie, Nénuphar a choisi Fos-sur-Mer pour poursuivre ses essais. « Mieux vaut tester un véhicule sur un circuit que sur un crash test. Le golfe de Fos sera notre circuit. Il n’y a pas de marées, plus de vent qu’en Bretagne et de grandes profondeurs », martèle Charles Smadja. Fos présentait un autre avantage : « Il y a une véritable culture industrielle, et l’on a trouvé localement un tissu d’entreprises, comme Eiffel et Fouré Lagadec pour construire notre prototype. Enfin, quoi de mieux qu’un atelier sur un port pour développer notre produit ». L’objectif de Nénuphar est d’achever son prototype, de le mettre à l’eau en 2014 et de déployer un parc de treize engins de 25 MW au large de Fos à l’horizon 2016-2017. « Mais dès 2016, autant dire demain, nous aurons besoin d’implanter une unité de production ». Nénuphar voit loin et grand. « Sans une décision au plus haut niveau de

Ci-dessus, installation du mât du prototype au Caban en octobre. (à droite) image de synthèse d'un parc éolien flottant.

l’État, la Chine ne serait pas devenue le premier fabricant de panneaux photovoltaïques. Nous attendons une décision du même ordre de la part du gouvernement français. L’objectif, à terme, est d’être présent sur le marché international. On ne peut imaginer vendre notre technologie aux États-Unis sans avoir commer-

cialisé nos éoliennes en France. » Fos pourrait-il devenir le berceau du “redressement productif ” made in France ? Pourquoi pas. Le Service du développement économique de Ouest Provence y contribue. « Nous avons reçu un soutien important du SAN qui intervient comme un facilitateur », souligne Charles Smadja. La conduite d’une politique industrielle ambitieuse relève du seul domaine de l’État : « Ce qui préoccupe les hautes sphères, c’est de savoir si avec notre technologie nous pouvons parvenir à la parité réseaux, c'est-

à-dire si nous sommes en mesure de produire de l’énergie à des coûts identiques à ceux existant sur l’actuel réseau de production électrique. La réponse est oui. » Dans quelques mois, les cent mètres du mât du prototype culmineront audessus du quai minéralier du Caban. Assemblée à terre, la plateforme sera ensuite remorquée au large, « là où elle ne générera aucune nuisance pour les riverains, la faune, et les pêcheurs. Pas besoin de faire des travaux longs et couteux pour fixer l’éolienne sur les fonds marins qui ne doivent pas

excéder les cinquante mètres. Nous pouvons ancrer nos plateformes jusqu’à 200 mètres de fond. » L’énergie produite est transportée par câble jusqu’à la terre. Installées sur des flotteurs, les éoliennes sont facilement remorquables, ce qui en facilite la maintenance. L’axe et les pales, hautes de 75 mètres, sont plus robustes que les “hélices” des éoliennes terrestres. Cette première technologique pourrait bien participer à la “transition énergétique” défendue par le Président François Hollande.

SCoT

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Un forum pour le développement industriel

uest Provence et le Pays de Martigues ont lancé il ya deux ans, dans le cadre du SCoT* une étude-action destinée à identifier les pistes de développement industriel pour notre territoire. Lors d’une première étape, l’étude avait permis d’élaborer un diagnostic de l’activité industrielle, avec ses caractéristiques en termes d’emploi et d’aménagement. Une première journée de rencontres s’était déroulée devant 200 personnes, en novembre 2010. Depuis, cette démarche a réuni

régulièrement à la fois les collectivités territoriales, les acteurs économiques et de l’emploi, les instances portuaires et les chambres de commerce, les élus, les associations environnementales, pour avancer sur l’élaboration des axes de développement de la ZIP et du territoire. Dans ce cadre, un forum pour le développement industriel de l’Ouest de l’Etang de Berre est organisé le 14 février afin, à la fois de partager les premières pistes envisagées et de travailler sur les conditions de réussite de ce pro-

cessus. Ce forum s’adresse à tous les acteurs économiques et politiques concernés par le domaine industriel à l’échelle du territoire et du département. * Les schémas de cohérence territoriale (SCoT) sont composés de trois documents : un diagnostic, un projet d'aménagement et de développement durable (PADD) et un document d'orientations générales (DOG). En 2005, les intercommunalités du Pays de Martigues et de Ouest Provence se sont associées au sein d’un

syndicat mixte pour l’élaboration du SCoT de l’Ouest Étang de Berre. Les deux intercommunalités ont estimé que le bassin de vie de leur territoire était l'échelon pertinent pour mettre en œuvre des politiques d'aménagement, le SCoT fixe les objectifs des politiques publiques d'urbanisme en matière d'habitat, de développement économique, de loisirs, de déplacements des personnes et des marchandises, de stationnement des véhicules et de régulation du trafic automobile.

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Le CO2 joue un nouvel air Réduire les gaz à effets de serre en captant le C02 des sites industriels et en le valorisant, telle est la philosophie du projet VASCO qui projette de s'implanter sur la zone de FosLavéra. de valorisation du C02 par des applications industrielles ou par la production de micro-algues. Elle évalue les possibilités d'exportation du C02 par bateau et présélectionne des zones favorables de stockage géologique du CO2 à proximité de la zone FosLavéra ». Une fois intégrée cette première phase et ouvertes des voies d'innovation, VASCO pourra remplir des objectifs supplémentaires. « Préciser les réseaux de collecte des fumées, de C02 et de solvant ; quantifier et qualifier les sites et capacités de stockage géologique ; dimensionner les installations nécessaires à l'activité d'exportation du CO2 ; créer un site expérimental de production de microalgues », énumère Sébastien Giraud. Définie par le ministère de l'écologie et du développement durable comme un des dix-huit filières industrielles stratégiques de l'économie verte, la méthodologie de capture et stockage du CO 2 appliquée au territoire FosLavéra est une promesse de développement. *Les partenaires de VASCO : Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), IFP Énergies nouvelles, Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), Air-Liquide, GDFSuez, Geogreen, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), Pôle Risques, GPMM, SCoT Ouest Étang de Berre, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ArcelorMittal, Ciments Calcia, EDF, E-On.

Souffler le chaud et le froid Le syndicat mixte du SCoT Ouest Etang de Berre qui regroupe Ouest Provence et le Pays de Martigues, a initié en 2011 une étude “des potentialités de valorisation des calories et frigories de la Zip de Fos-Lavéra”. La thèse de Jérémy Rodriguès a été rendue publique l’été dernier. « Les différentes activités industrielles produisent du chaud et du froid, l’étude porte sur la possibilité d’échanger ces flux qui généralement ne sont pas exploités » résume Guillaume Junqua chercheur à l’école des Mines d’Alès qui a chapeauté le rapport. Cet échange de "bons procédés” n’est pas nouveau, mais dans un contexte de renchérissement des matières premières et de compétitivité mondiale, il prend tout son sens. À Fos-sur-Mer, des synergies entre GDF et Air Liquide sont développées de longue date. Mais aujourd’hui, « ce qui est innovant c’est que nous pourrions aller plus loin et généraliser cela à l’échelle d’un territoire. À Dunkerque, on expérimente un système qui permet d’alimenter un lotissement en chaleur à partir d’un site industriel ». La faisabilité technique d’un tel système butte pour l’heure sur « un modèle économique qui reste à trouver, un modèle dans lequel tout le monde sorte gagnant », conclut Guillaume Junqua.

Le développement « industriel » durable est un facteur de croissance

L

es élus de Ouest Provence ont souhaité s’engager dans la diversification de leur tissu industriel et économique. Forts des potentialités structurelles du territoire, ils ont fait le pari de l’innovation et des filières à forte valeur technologique. Ces nouvelles filières créatrices d’emplois et de ressources vont s’appuyer sur les industries et les infrastructures existantes. Une façon d’offrir de nouvelles perspectives aux industries “matures”. Cette volonté politique est traduite et orchestrée chaque jour par les agents de la direction du développement économique de Ouest Provence (DDE) qui prospectent autant qu’ils accompagnent les porteurs de projets innovants. Entre une croissance nécessaire à l’équilibre social et un souci toujours plus aigu de l’impact de l’activité industrielle sur l’environement et la santé, Ouest Provence est en passe de réaliser une synthèse. Pour Emmanuel Thomas, le directeur de la

DDE, « l’objectif est d’attirer des projets qui puissent concilier la doctrine du mieux industriel, portée par les élus de Ouest Provence, avec un apport de nouvelles ressources. Il s’agit donc de considérer le développement industriel durable comme un facteur de croissance ; et de valoriser autant que possible les déchets en ressources, d’où les projets en cours de captage, de valorisation et de stockage du CO². Chaque contrainte peut être in fine transformée en opportunité de développement économique sur notre territoire ». Une idée que partage Marie-Claude Dho-Fiandino, chef du service du développement durable de Ouest Provence. «  Aujourd’hui sur les sites industriels implantés sur notre territoire, on peut désormais envisager des espaces “abandonnés” investis par des fermes photovoltaïques, des marais où se cultivent des algues gourmandes en

CO2 transformables en biocarburants ou en nourriture pour la pisciculture, de la géothermie pour créer du chauffage quasi gratuit… Créer de l’activité, supprimer de la pollution devient rentable, donc intéressant. D’autres territoires en Europe et dans le monde se penchent très sérieusement sur ces débouchés potentiels et la rentabilité des expériences menées finissent de convaincre les sceptiques (…). À tous ceux qui pensent encore que le développement durable est un phénomène de mode, il convient de rappeler que la zone industrialoportuaire de Fos qui fut l’exemple brillant de la dynamique des Trente Glorieuses, s’apprête à jouer aujourd’hui, le même rôle d’innovation et de synergie, grâce aux débouchés offerts dans le contexte même de ce développement durable ».

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D

epuis 2008, le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) a initié un groupe de travail en vue d'élaborer un projet de gestion du dioxyde de carbone, répondant ainsi aux objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement de réduction des gaz à effets de serre. L'idée est simple : capter le CO2 produit par des sites industriels et le valoriser en créant de nouvelles activités économiques durables. Sur un grand centre industriel comme celui de Fos-LavÉra, les possibilités techniques et économiques sont importantes, si le captage et l'exploitation sont faits de manière rationalisée et organisée. Cette stratégie de valorisation et stockage du CO 2 (VASCO) s'élabore en partenariat avec des organismes publics et des sociétés expertes*, dans une démarche de concertation avec Ouest Provence et le Pays de Martigues, les services de l'État et des associations. Depuis 2010, le pôle de compétitivité « Risques » coordonne administrativement et financièrement le projet VASCO. « Nous avons lancé une étude de préfaisabilité technique et économique, dont les résultats vont prochainement être rendus publics, confirme Sébastien Giraud, coordinateur du projet pour le pôle. Elle identifie pour la zone considérée les schémas et les technologies les plus adaptés à une gestion globale du C02 capté sur les différentes installations émettrices. L'étude examine les possibles voies

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LO L I P A P R U E I S N O M

S E T S E G 5 S E L . R U E I R T DU AVEC

Oui Pour le plastique, seuls les flacons et les bouteilles se trient.

Non Inutile de laver les emballages, il suffit de les vider.

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Non La vaisselle et les objets en verre ne se recyclent pas.

portrait

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chrono

Lionel Parra a installé son chantier naval à Port-Saint-Louis, il y a cinq ans. Rencontre avec un autodidacte mélomane.

marin

quel pied !

T 1963 naissance à Arles 1990 ouverture d’un studio d’enregistrement à Boulbon (13) 1983 achat du premier bateau 2008 installation à Port-St-Louis-du-Rhône.

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empes poivre et sel, large sourire, Lionel Parra embrasse du regard le mince bras de mer qui baigne le quai de Port Napoléon. « Ici c'est préservé, calme, on s'y sent protégé. Paradoxalement, il règne une sorte de rigueur nordique. L'environnement et les gens sont respectés. Mais ce n'est pas le monde réel, malheureusement. Le monde est dur, de plus en plus et il faudrait que tout soit comme ici, un havre. » Le quinquagénaire a perdu pas mal d'illusions en chemin, mais il a conservé intacte

sa passion pour les bateaux « ces espaces minuscules où la seule règle est le respect ». Avant de se jeter à l'eau, le patron du chantier naval “ Mer et Composites ” a pas mal navigué et pas seulement sur les océans. « J'ai toujours eu deux passions : la musique et les bateaux. Jeune, je pouvais parcourir des kilomètres pour me rendre dans des salons nautiques, mais finalement, c'est la musique qui a pris le dessus. J'ai acheté un studio d'enregistrement et monté une société de production. J'ai croisé des grands noms

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comme Nina Simone et des anonymes. Le jazz est ce que je préfère. J'apprécie ce qui s'est fait dans les années 80 et 90, une décennie où les artistes produisaient plus des paysages sonores que de la musique. » Aux standards du label Blue Note, Lionel Parra préfère l'expérimentation et la fusion. Côté bateaux, c'est un peu la même chanson. Le fameux trois mats et les vieux gréements c'est bien, mais les “cata” en fibre de carbone, c'est mieux. Lionel Parra quitte son studio installé dans le Vaucluse où défilent les musiciens pour des sessions d'enregistrement. « Je suis parti six semaines à Tahiti, j'ai navigué aux Îles-sous-le-Vent. Ça a été un choc. Le vert de la végétation qui plonge dans le bleu du lagon, c'est impressionnant. La puissance de la nature est telle que l'on se retrouve face à soi-même. Puis il y a cette langueur des habitants, c'est radicalement différent de la frénésie que l'on peut rencontrer dans nos sociétés. On se sent étranger. Finalement, c'est là-bas que quelque chose s'est déclenché. À mon retour, j'ai vendu mon studio et j'ai acheté un bateau. Ma vie a pris un virage à 180 degrés. » C'était il y a quinze ans. Il fréquente alors, les équipes professionnelles des voiliers de courses en carène à Marseille. « J'ai appris la rigueur avec eux. Rien n'est laissé au hasard. Il n'y a pas de place pour l'erreur. Ça fonctionne comme les équipes de mécaniciens de formule 1. Dans mon entreprise nous avons conservé cet esprit. » Un jour, dans le train qui le ramène du salon de La Rochelle, il rencontre un personnage qui lui transmettra les secrets du métier. Déterminant. « Il m'a appris les 20 % indispensables de ce que je devais savoir, le reste je l'ai appris auprès des teams de courses et par moi-même. Il n'y a pas d'école pour ça. Il n'y a pas d'école qui enseigne le bon sens et l'usage de matériaux aussi pointus que les composites. Il y a des écoles pour la charpente de marine, mais travailler sur des bateaux c'est maitriser pas mal de corps de métiers. C'est aussi bien de la charpente que de l'électricité, de la mécanique. »

résultats exceptionnels. Cela signifie, souvent que nous faisons mieux que ce qu'il y avait à l'origine. Nous sommes en mesure de construire des navires, mais l'occasion ne s'est pas encore présentée. Nous construisons des pièces, souvent de grandes tailles pour la réparation navale ».

Les gens préfèrent réparer leur bateau qu'en acheter un nouveau Sous le hangar tendu de toile blanche, où un catamaran semble suspendu au plafond, Lionel Parra discute avec un client. « Il y a deux ans, nous avons réparé son bateau qui avait un trou gros comme une machine à laver dans la coque. Aujourd'hui il revient pour d'autres réparations. C'est une marque de confiance et une belle récompense, nous avons une réelle responsabilité à l'égard du propriétaire du bateau qui passe entre nos mains, sa vie en mer peut dépendre de nous aussi. » La clientèle du chantier est issue pour moitié des marins de Port Napoléon, l'autre moitié vient parfois de loin, pour son savoir faire. « C'est un métier en pleine croissance. Avec la crise, les gens préfèrent réparer leur bateau qu'en acheter un nouveau. Malheureusement, ce métier souffre d'un manque de visibilité. Les matériaux composites sont utilisés pour des applications médicales ou dans la recherche spatiale. Il y a de réelles opportunités pour les jeunes. Reste à les convaincre, ce n'est pas une mince affaire. C'est un métier très physique, gratifiant mais dur. Il faut savoir être patient et rigoureux. Et il ne faut jamais sauter une étape, au risque de tout reprendre et de le payer très cher. » Depuis son installation à Port-Saint-Louis, il n'a pas eu le temps de sortir son bateau, « trop occupé, cet été je crois n'avoir pris qu'un seul bain dans la mer. » Il nourrit le rêve, d'un jour tout plaquer de nouveau, pour un tour du monde en voilier. Un voilier dans lequel il a installé une sono high‑tech. Ses salariés, eux, naviguent. « C'est important qu'ils sachent pourquoi et comment travailler, il faut qu'ils sachent à quoi servent les pièces sur lesquelles ils travaillent.. » Lionel Parra se verrait bien animer une école de réparation navale ou prendre sous son aile des jeunes en rupture de ban « à qui nous montrerions qu'une autre vie est possible. » Une vie au fil de l'eau.

Il y a des écoles pour la charpente de marine, mais travailler sur un

bateau c'est maitriser pas mal de corps de

métiers. C'est aussi bien de la charpente que de l'électricité, de la mécanique…

Il n'y a pas d'école qui enseigne le bon sens Il y a cinq ans, ce natif des Salins-de-Giraud ancre son voilier à Port-Saint-Louis-duRhône. « Lorsque j'ai débarqué ici, c'était pour terminer mon bateau. Je me suis rendu alors compte qu'il y avait des besoins en composites, mais pas de réponse adaptée. » La réponse ce sera son chantier naval de Port Napoléon. « Depuis mon arrivée nous avons réparé 70 navires. » Il rejoint la vingtaine d'entreprises navales implantées à Port Napoléon. Sa société compte aujourd'hui, six salariés qu'il a formés. « Nous sommes spécialisés dans le haut de gamme. Nous utilisons les mêmes matériaux, avec le même niveau d'exigence que dans les domaines du nucléaire ou de la défense. Nous avons des

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culture

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carte blanche à emanuel gat distinguent intrinsèquement son style : « la danse comme un système de mouvements, la musique comme un système de sons ». Extrêmement séduisante et harmonieuse, la chorégraphie, généreuse et complexe, sensuelle et rigoureuse, emporte les danseurs dans des flux et reflux déambulatoires, sur un fond sonore emprunté à Tristan et Isolde de Wagner. Une pièce qui positionne incontestablement Emanuel Gat comme l'un des chorégraphes contemporains les plus réputés du moment. Le second temps de la soirée sera offert à la formation professionnelle Coline, installée à la maison de la danse intercommunale. La nouvelle promotion de jeunes danseurs in-

Samedi 19 janvier 2013,au Théâtre La Colonne

lé gende

L

a régie culturelle Scènes et Cinés met à l'honneur Emanuel Gat, le chorégraphe en résidence à la maison de la danse intercommunale, lors de la soirée du

terprètes présentera la première création de son répertoire, élaborée avec Emanuel Gat. Lors d'une précédente collaboration avec la formation Coline, le chorégraphe avait transmis un extrait de sa création K626. Cette année, au terme de dix-huit jours de collaboration, concentrés essentiellement à la fin du mois de novembre et dans les premiers jours de décembre 2012, le chorégraphe va créer une pièce exclusive pour les jeunes danseurs de Coline. À partir de ce qu'ils sont, de leurs qualités artistiques, de leurs créativités, Emanuel Gat, comme il sait si bien le faire, organisera l'écriture d'une pièce chorégraphique dont le titre et le contenu seront à découvrir au Théâtre La Colonne le 19 janvier.

samedi 19 janvier 2013 au Théâtre La Colonne à Miramas. Dans un premier temps, sera présenté Organizing Demons, la création pour le Ballet national de Marseille.

Dans cette pièce pour six danseurs, pour laquelle il a composé la chorégraphie, la musique, les lumières et les costumes, le démiurge Emanuel Gat applique les principes qui

Organizing Demons suivi de la création avec la formation professionnelle Coline.Spectacle gratuit.

sélection CIRQUE VODKA BURLESQUE Par le Teatr Semianyki, scénographie Boris Petrushanskiy. Avec Alexander Gusarou, Olga Eliseeva, Marina Makhaeva, Yulia Sergeeva, Kasyan Ryukin, Elena Sadkova. Préambule aux Élancées qui s'annoncent à partir du 8 février 2013, l'incontournable Semianyki revient sur le territoire Ouest Provence. La famille carrément burlesque de la troupe russe se donne en spectacle dans une suite de courts tableaux relatant le quotidien d'un père alcoolique, d'une mère enceinte jusqu'au cou et d'une pléiade de marmots loufoques préméditant d'assassiner leurs parents. Sans aucun mot, les comédiens se font comprendre par leurs mimiques et leurs postures. Du grand clown à ne rater sous aucun prétexte. Vendredi 25 janvier 2013, 20h30, Le Théâtre, Fos-sur-Mer.

Danse Poétique du duende Ana Perez de Palo Santo. Avec Ana Perez, Carlos Carbonell, Manuel Tane, Pepe De Pura, Javier Leal, Ramon Porrina. Le temps d'une soirée, Grans passe à l'heure flamenco. La jeune prodige marseillaise, Ana Perez, présente la première pièce de sa compagnie, créée à Séville. Formée auprès des plus grands maîtres du flamenco :

Pilar Ortega, Adela Campallo, Mercedes Ruiz, Eva la Yerbabuena, Rocio Molina... Depuis trois ans, elle vit à Séville où elle continue à se former auprès des plus grands, tout en continuant à développer un style qui lui est propre, une signature et une identité singulière. Ana Pérez et Carlos Carbonell proposent dans De Palo Santo, un flamenco intense en pleine mutation. La musique et la danse fusionnent, les corps ne sont plus que les pulsations qui émanent de la musique. Jeudi 17 janvier 2013, 20h30, Espace Robert Hossein, Grans.

dies et les textes signés Arthur H s'enrichissent de collaboration avec Izia, Saul Williams et JeanLouis Trintignant. Le 11 janvier, c'est à l'Olivier qu'Arthur H présentera L'Or noir, fruit d'une collaboration avec Nicolas Repac. Une mise en musique de la poésie “noire” d'Edouard Glissant, Aimé Césaire, René Depestre ou Dany Laferrière, sur les thèmes de la terre, de l’amour, de la mort. Vendredi 7 décembre 2012, 21h, l'Usine, Istres et vendredi 11 janvier 2013 à 20h, Théâtre de l'Olivier, Istres.

Musique

Theâtre La jalousie, reine de Bohême

Le H tel qu'on l'aime Deux rendez-vous hivernaux avec Arthur H sont programmés. À l'Usine le 7 décembre, où il présentera son dernier opus, Baba Love. Le chanteur revient avec une instrumentation variée, qui fait la part belle aux sons simples des claviers et s'appuie sur de nouveaux musiciens. Les mélo-

Le Conte d'hiver de William Shakespeare. Mise en scène Sylvie Osman. Adaptation Béatrice Houplain. Avec Mathieu Bonfils, Marion Duquenne, Fanny Fezans, Franck Gazal, Youna Noiret, Jean-Baptiste Saunier. Le théâtre de marionnettes s'empare d'un des derniers textes de Shakespeare, jouant pleinement son rôle de mise à distance pour mieux interroger l'humain dans le jeu des apparences dans Le Conte d’hiver. Cette tragicomédie questionne la représentation du vivant et de l’inerte, de l’illusion et de la réalité, de la croyance en l’humain. L'histoire commence mal, la jalousie mettant à mal l'amour, mais se termine en “happy end”.

Mardi 15 janvier 2013 à 20h30, Théâtre La Colonne, Miramas.

Jeune public

chaque soir une nouvelle recette pour trouver le sommeil. Des recettes aux sonorités iliennes, créant des paysages sonores rassurants, pour se laisser bercer dès 18 mois... Mercredi 23 janvier 2013 à 10h, Théâtre de la Colonne, Miramas et vendredi 25 janvier 2013, Espace Gérard Philipe, Port-Saint-Louis-du-Rhône.

Marionnettes Le retour de Big Brother

Les îles des enfants D'une île à l'autre de Serena Fisseau. Avec Serena Fisseau et Fred Soul. D'une île à l'autre est le titre du premier album de Serena Fisseau,une réunion de berceuses et chants traditionnels que Serena a collectés au fil des ans, au travers de ses voyages et de ses rencontres. Elle y chante en indonésien, malgache, japonais, grec, créole, malais, tahitien, balinais, corse… Le spectacle éponyme raconte l'histoire de la petite Nina qui a tant de mal à s'endormir, une fois sa maman partie. Son ami Nyamuk le moustique lui révèle

2084, un futur plein d'avenir de Philippe Dorin. Compagnie Flash Marionnettes. Mise en scène et musique Ismaïl Safwan. Avec Vincent Eloy, Vanessa Revelaygue, Marie Seux. Fable futuriste en forme de réquisitoire implacable et désopilant contre la standardisation des esprits, la nouvelle collaboration de l'auteur jeune public, Philippe Dorin et de la compagnie Flash Marionnettes se joue de l'uniformisation et des règles. Dans un futur proche, 2084, en référence à 1984 de Georges Orwell, des clones portant des numéros et soumis à des règles absurdes et totalitaires ne peuvent agir ou penser librement. Philippe Dorin use du pessismisme pour mieux alerter et mieux révolter. Il le fait avec une arme incomparable, puisqu’offerte à tous : le rire. Vendredi 14 décembre 2012 à 19h, Le Théâtre, Fos-sur-Mer.

rendez-vous

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N°41 septembre 2012

Artothèque Janvier 2013 «Regards au pluriel - N°1 : Rachel Poignant » Médiathèque intercommunale de Miramas Horaires d’ouverture mardi, mercredi et vendredi de 9h à 18h30 et le samedi de 9h à 12h et de 13h à 18h30 Renseignements au 04 90 58 53 53

Centre d'art contemporain intercommunal

exposition “Odette Spirite, l’exposition” du 1er décembre 2012 au 12 janvier 2013 Exposition Virginie Barré, Claire Guezengar, Florence Paradeis Centre d’art contemporain intercommunal - 2, rue Alphonse Daudet 13800 Istres - Horaires d’ouverture : du lundi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h Fermé au public le mardi matin. Entrée libre - Accès gratuit Public scolaire et visites Renseignements : 04 42 55 17 10

ADAPP expositionS Du 28 novembre 2012 au 7 janvier 2013 : exposition Stanislas Leszez, Sculpture, au Comœdia à Miramas. Mardis 11 et 18 décembre 2012 de 10h à 12h : cours d'initiation à l'art contemporain. Mardis 11 et 18 décembre 2012 de 14h à 16h : cours d’initiation à la lecture de la peinture. Mardis 8, 15, 22 et 29 Janvier 2013 de 10h à 12h : cours d'initiation à l'art contemporain  Mardis 8, 15, 22 et 29 janvier 2013 de 14h à 16h : cours d’initiation à la

lecture de la peinture Mardi 8 janvier à 18h30 : conférence “L’Art de la Ville : Jean Prouvé” par Ève Roy, au cinéma le Coluche à Istres Mercredi 9 Janvier de 17h à 18h30 : cours d’histoire de l’art 3ème année de 18h45 à 20h15 : cours d’histoire de l’art 2ème année  Du 11 janvier au 8 février 2013 : exposition Annie Krier, peinture mixte (huile, encre, aquarelle), à l’espace Gérard Philipe à Port-SaintLouis-du-Rhône - Vernissage jeudi 10 janvier 2013 à 18h30. Renseignements : ass.adapp.free.fr

Desmas (flûte traversière), Vincent Barthélémy (hautbois), Frédéric Baron (basson)) à l’Usine à Istres. Vendredi 11 Janvier 18h30 : concert interclasses “Moment musical n°3” Auditorium du conservatoire de musique de Miramas Mercredi 30 Janvier 18h30 : concert interclasses “Moment Musical N°3” Auditorium du conservatoire de musique d’Istres Jeudi 31 Janvier 18h30 : concert interclasses, audition de classe de guitare. Auditorium du conservatoire de musique d’Istres Renseignements au 04 42 47 10 30

Ludothèque Noël

Médiathèque intercommunale chants, contes de noël et poésie

Mercredi 19 décembre à partir de 13h30 : le Noël des ludos dans toutes les ludothèques (CEC Les Heures Claires, Prépaou, Entressen). Course de lutins, twist du Père Noël, œil du renne, sapin de Noël, dobble Noël…, ainsi que des jeux défis toute au long de l'après midi. Renseignements : 04 42 56 82 43 ou 04 42 56 82 42 - Tarifs : 1,20€ l'entrée ou 10 € la carte de 10 entrées

Samedi 15 décembre de 15h à 17h : Noël, le foyer des seniors “La Farigoule” de Fos-sur-Mer présentera sa chorale. Au programme chants de Noël, histoires racontées par les bibliothécaires, décoration du sapin et goûter. Médiathèque de Fos-sur-Mer. Renseignements : 04 42 11 32 15. Mercredi 19 décembre à 16h : Rendez-vous du mercredi : ”Moments magiques de l'hiver”, contes tradi-

tionnels de veillée d'hiver, contes de froid et de neige, récits d'anciennes histoires de Père Noël. Médiathèque de Cornillon-Confoux Renseignements au 04 90 50 41 40 Mercredi 19 décembre 2012 à 15h : Les rendez-vous du mercredi : “Contes de Noël” au conservatoire de musique intercommunal d'Istres. Les musiciens en herbe mêleront leurs notes aux voix des bibliothécaires autour de contes et musiques de Noël. Renseignements au 04 42 11 28 40 Mercredi 23 janvier 2013 à 18h : Conférence et vernissage de l'exposition “Mas-Felipe Delavouët, poète universel” qui se tiendra jusqu'au mercredi 22 février. Médiathèque de Miramas. Renseignements au 04 90 58 53 53

Golf intercommunal Compétitions Mardi 11 décembre : compétition du Tiger’s House “Trophée Georges Serre”. Samedi 15 et dimanche 16 décembre 2012 : compétition Club des 18. À l’occasion de la coupe du personnel, 2 partenaires mis à l’hon-

neur, Optique Blanc et Clesud. Mercredi 23 janvier 2013 : rencontre UNSS. Renseignements sur www.golfouestprovencemiramas.fr

Club des entreprises les vœux du club 12 décembre 2012 : conseil d’administration. 18 décembre : petit déjeuner en partenariat avec la CCIMP : “Bilan économique et social de 2012, pronostics pour 2013”. 10 janvier : vœux du Club des Entreprises Ouest Provence et galette des rois. 16 janvier : vœux de l’économie en partenariat avec la CCIMP, le GEOEB, le GMIF et le FFB au théâtre des Salins à Martigues. Renseignements au 06 98 90 17 19

Maison de l'emploi FORUM EMPLOI 12 et 13 décembre 2012 : forum emploi pour les personnes de 45 ans et plus. Maison de l’emploi Ouest Provence Impasse du Rouquier - 13800 Istres Renseignements au 04 42 56 21 59

Conservatoire intercommunal de musique et de danse CONCERTS Mercredi 5 décembre à 18h30 : concert interclasses “Moment musical N°2” Auditorium du conservatoire de musique d’Istres Jeudi 20 décembre à 18h30 : concert interclasses “En scène ensemble” Espace Gérard Philipe, Port-Saint-Louis-du-Rhône Vendredi 21 décembre à 18h30 : concert interclasses “Moment musical N°2” Auditorium du conservatoire de musique de Miramas Mardi 11 décembre 19h30 : L'ensemble orchestral du conservatoire : Vivaldi et les concertos pour instruments à vents (Solistes : Philippe

Ambassadeurs du tri Campagne de sensibilisation En décembre et janvier, les ambassadeurs du tri se consacreront à la sensibilisation en porte à porte de la campagne Déchèterie - Recyclerie sur Istres. Des actions de sensibilisation au tri seront ponctuellement menées à Fos-sur-Mer ainsi qu'à la Maille à Miramas et à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Renseignements : 0800 800 424