numero special - Calacs-Abitibi

2 oct. 2013 - physique, commis par un individu sans le consentement de la ... des signes physiques comme .... 50 ans, sont en couple et n'ont aucun.
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NUMERO SPECIAL :

La violence sexuelle faite aux enfants L’exploitation sexuelle à des fins commerciales L’hypersexualisation Banalisation de la prostitution Témoignage Dossier spécial : « Soutenir les victimes d’exploitation sexuelle » • • • •

Mythes et préjugés Conséquences L’approche privilégiée dans les calacs Les ressources

Dans ce bulletin spécial de la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d’actes criminels, nous avons choisi d’aborder l’exploitation sexuelle des mineures à des fins commerciales. Nous espérons ainsi démystifier cette forme de violence sexuelle et amorcer une réflexion sur notre responsabilité collective face aux victimes. Nous sommes dans une ère de perpétuelle provocation érotique et la région n’échappe pas à cette vague insidieuse! Nos jeunes filles sont de plus en plus soumises à la pression de répondre aux standards de l’hypersexualisation. Les magazines multiplient les dossiers à saveur sexuelle, le Web regorge de sites de rencontre et on ne compte plus les promotions et concours de type ‘’wet t-shirt’’ et ‘’gagne ta lapine de Pâques’’ dans les bars. D’ailleurs, leurs affiches pourraient faire pâlir n’importe quel film XXX! Évidemment, la vie nocturne n’a pas l’exclusivité de la tendance. Le sexe fait vendre et tout le monde veut sa part! Chez les petites filles, les cours de ‘’danse poteau’’ gagnent en popularité et on offre maintenant aux jeunes femmes d’être ‘’la saveur du mois’’ dans un calendrier érotique régional. Bref, notre époque est marquée par l’expansion de la culture pornographique dans toutes les sphères de notre vie. Jusqu’à quel point cela peut-il contribuer à la vulnérabilité des jeunes filles et comment soutenir celles qui s’y font piéger? C’est la réflexion à laquelle nous vous convions! Bonne lecture!

à caractère sexuel e contre les agressions Centre d’aide et de lutt

La violence sexuelle faite aux enfants constitue un problème social important, tant par son incidence, qu’en termes de conséquences pour les victimes. En effet, les répercussions chez les victimes sont multiples : dépression, syndrome de stress post-traumatique, problèmes de comportement, problèmes d’abus de substance, revictimisation, etc. L’ampleur de ce phénomène demeure encore difficilement mesurable, puisque trop rarement dénoncée, mais nous savons que ce sont les enfants suivies des femmes, qui en sont les principales victimes. Près de 50 % des victimes d’agression sexuelle sont des jeunes filles de moins de 18 ans.

Le Ministère de la Santé et des Services sociaux, dans ses Orientations en matière d’agressions sexuelles (2001 : 22), la définit comme suit :

« L’agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. »

Par Stassy Blais

Comment définir l’exploitation sexuelle à des fins commerciales chez les jeunes? Il s’agit d’échange d’actes sexuels contre de la nourriture, un abri, de la drogue ou de l’alcool, ou en contrepartie de biens, d’argent ou de services. C’est aussi pour certaines jeunes filles l’échange d’actes sexuels pour être acceptées dans « la gang ». Sources: Actes du Colloque international sur l’exploitation sexuelle des enfants et les conduites excessives, 1ère édition

L’exploitation sexuelle, plus communément appelée prostitution juvénile, n’est pas un choix de vie pour ces jeunes, c’est plutôt une forme de violence qui leur est faite, l’exploitation de leur vulnérabilité. Bien que des jeunes filles et garçons de tous les âges peuvent être victimes d’exploitation sexuelle, on ne peut nier que certaines jeunes filles sont davantage à risque. Le fait d’être en fugue ou de côtoyer des pairs qui banalisent la prostitution contribue aux facteurs de vulnérabilité. « Plusieurs ont accepté d’échanger du sexe contre un endroit pour dormir ou implicitement contre de la drogue. Souvent elles ne le perçoivent pas comme de la prostitution, mais comme un échange de services. » D’expliquer Josée Bélisle, intervenante au CALACS-ABITIBI et initiatrice d’un groupe de soutien et de prévention de la criminalité auprès d’adolescentes ayant subi de l’exploitation sexuelle

commerciale. Les défis que l’on rencontre avec ces jeunes filles sont nombreux. Dans la majorité des cas, elles ont peu de soutien de la part de la famille. Comme elles ont accepté une rétribution pour les actes sexuels, elles ne se perçoivent pas immédiatement comme victimes et l’entourage a tendance à les blâmer, même si elles n’ont, ni maturité, ni l’âge légal de consentir à des rapports sexuels. Il y a tout un travail de socialisation et d’éducation à faire avec elles. « Il faut pouvoir créer un réseau de soutien adéquat et cela demande du temps. Plusieurs d’entre elles se sentent trahies par la justice et le réseau d’aide habituel. Il devient alors plus difficile de rétablir des liens de confiance. » De conclure, madame Bélisle.

LES CONSÉQUENCES Les effets de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales sont pratiquement, les mêmes que pour toutes autres formes de violence sexuelle. Les victimes peuvent démontrer des signes physiques comme des problèmes de sommeil, des flash-back, des troubles alimentaires, des grossesses non désirées ou des ITSS (infections

transmissibles sexuellement ou par le sang). Elles peuvent aussi démontrer plusieurs signes émotifs, comme des états dépressifs ou anxieux ou encore des troubles de comportements plus sérieux tels que l’automutilation, le décrochage scolaire, des fugues, des comportements suicidaires, ou l’abus d’alcool et de drogues.

Parmi les autres effets possibles, nous pouvons constater une incapacité à se concentrer, un isolement social et de sérieux problèmes d’estime de soi. Ce n’est souvent que lorsqu’elles développent des troubles de comportement graves qu’on soupçonne une forme de violence sexuelle.

COMMENT LEUR VENIR EN AIDE? Il y a beaucoup de sensibilisation à faire auprès des différents intervenants. Il est évidemment nécessaire de procéder à un arrêt d’agir des comportements délinquants, mais ceux-ci auraient avantage à être explorés en tant que conséquences de la victimisation sexuelle. Parfois, en parlant simplement et sans jugement du problème avec la jeune fille, on lancera la

communication si vitale à l’adolescence. Il est aussi important de leur parler d’amour et de relations saines, de respect et d’affirmation de soi. Il est primordial de leur faire vivre dès que possible des succès et de les aider à ressouder les liens brisés avec la famille. Collectivement, nous devons dénoncer la banalisation de la prostitution et de l’hypersexualisation des enfants pour faire avancer les choses. DORAIS, M. (2006). Jeunes filles sous influence. Montréal

les facteurs de risques Peu de participation des parents dans la vie de leur enfant Absence de liens sécuritaires et solides avec un adulte Mauvaise communication parent-enfant Taux élevés de conflits à la maison Négligence ou mauvais traitements à la maison Parent toxicomane ou atteint de maladie mentale Liens avec un groupe de camarades antisociaux Isolation sociale ou rejet par les camarades Insécurité, naïveté ou impulsivité Comportements visant la recherche de sensations fortes Abus d’alcool, toxicomanie, ou dépendance Implication dans des activités criminelles Faible fréquentation scolaire Échecs à l’école ou manque de succès

les facteurs de protection Il est tout aussi important pour un parent de considérer les FACTEURS DE PROTECTION qui aident à prévenir l’exploitation d’enfants à des fins commerciales : Communication positive dans la famille Compétences parentales solides Limites familiales claires Modèles de relations intimes durables Sentiment de réussite chez les jeunes Liens solides entre la famille et l’école Influence positive des pairs Relations de coopération L’enfant se sent en sécurité à la maison et à l’école Sentiment d’identité positif Établir au moins une relation avec un adulte de confiance

Sources : Les cahiers PV, juin 2008. Page 45

QU’EST-CE QUE L’HYPERSEXUALISATION DE LA SOCIÉTÉ? QUELS EN SONT LES IMPACTS CHEZ LES JEUNES? « Scènes XXX et sexe porno se déclinent partout dans l’espace public et il est de plus en plus rare que l’on parle d’érotisme, de désir, de consentement et d’éducation à la sexualité. Comment un tel tapage porno, pourraientils être sans conséquence sur de jeunes êtres humains qui grandissent, en quête d’identification à des idéaux de genre, qui ont un criant besoin de s’affirmer, de se conformer et de performer pour être reconnus ? Le phénomène de l’hypersexualisation banalise la violence sexuelle envers les femmes et les jeunes filles et en fait même souvent la promotion. Les messages envoyés brouillent les repères des jeunes concernant le consentement. L’impact est que les agresseurs se sentent validés dans leurs comportements, alors que les victimes ont de la difficulté à se percevoir comme telles.

« C’est sûr que si une fille refuse de faire une fellation, il y en aura forcément une autre qui va accepter, pas de problème! » - Garçon d’une classe de 3e secondaire d’une école du Bas-Saint-Laurent lors d’une rencontre sur l’hypersexualisation. CALACS Rimouski

POUR EN SAVOIR PLUS: Sexy inc. Nos enfants sous influence https://www.onf.ca/film/sexy_inc_nos_enfants_sous_influence/ Hypersexualisation? Guide pratique d’information et d’action, CALACS de Rimouski http://calacsrimouski.com/documentation/hypersexualisation/ Guide d’accompagnement pour les parents de filles préadolescentes Capsules vidéos sur l’hypersexualisation http://www.ydesfemmesmtl.org/capsule.html Le projet «Outiller les jeunes face à l’hypersexualisation» vise à sensibiliser les jeunes et les adultes qui les accompagnent aux phénomènes d’hypersexualisation et de sexualisation précoce http://www.hypersexualisationdesjeunes.uqam.ca/

COMMENT INTERVENIR ?

Tiré du guide : Hypersexualisation? http://calacsrimouski.com/wp-content/uploads/hypersexualisation/02/Volume.pdf

Impact sur la société

*Tiré du manifeste contre le système prostitueur

Pour 10% des filles et 37% des garçons interrogés, il est normal de recevoir de l’argent ou des cadeaux en échange d’une fellation. 80% des garçons de 14 à 18 ans et 45% des filles du même âge ont vu un film pornographique dans l’année écoulée; presque 75% des garçons découvrent la pornographie à 14 ou 15 ans. Pour 25% des hommes, le concept de «viol » pour les femmes prostituées est « ridicule ». Le Nevada, où le proxénétisme est dépénalisé, est l’État américain avec le plus fort taux de viols.

Diversification des formes de prostitution La banalisation de la prostitution s’accompagne d’une diversification ahurissante de l’offre et des formes proposées: ‘’relation’’ complète, anale, oral, avec ou sans préservatif, pornographie, danse contact, cybersexe, sadomasochisme et domination, téléphones érotiques, escorte à domicile, dans la rue, dans les bars, les salons de massage, les hôtels, dans les petites annonces de journaux, les guides touristiques, sans compter l’offre omniprésente sur internet, qui inclut pédophilie, bestialité et autres pratiques déshumanisantes.Tout cela pour satisfaire une demande grandissante et pour répondre à tous les goûts! Le sexe tarifé s’arrime désormais aux horaires de travail des différentes classes de travailleurs. La consommation de « services sexuels » ou de pornographie constitue pour certains un moyen de divertissement, au même titre que les activités sportives et les jeux de société…

Il est commun d’évoquer la prostitution comme étant le plus vieux métier du monde. Il s’agit d’une fausse croyance, les femmes ont été agricultrices et sages-femmes bien avant d’être prostituées. Ce dangereux mythe sous-tend que c’est un besoin et un droit fondamental pour l’homme d’accéder au corps des femmes et qu’il est vain de vouloir lutter contre. Pour plus d’information sur la prostitution et ses conséquences individuelles et sociales, visitez le site de la CLES : http://www.lacles.org/

Noémie* venait tout juste d’avoir 18 ans quand elle a rencontré Juan Pablo Urizar dans un bar de Longueuil. C’était en 2009. Le jeune homme roulait en Jaguar et la couvrait de cadeaux. C’était le paradis. Au bout de trois semaines, il lui a suggéré de danser nue. Elle hésitait. Il lui a offert de la cocaïne pour l’aider à vaincre sa gêne. Elle a fini par se laisser convaincre. Et le paradis est devenu un enfer. Urizar a pris le contrôle de la vie de Noémie. De toute sa vie. Il lui a fait abandonner ses études. Il lui a interdit de communiquer avec sa mère. Quand il sortait de l’appartement, il lui confisquait son cellulaire. Il avait tous les droits sur elle. Elle lui appartenait. C’est d’ailleurs Urizar qui a choisi le nom de danseuse de Noémie. Il a même fait tatouer son propre nom sur le corps de la jeune femme pour que les clients du bar sachent bien qu’elle était à lui. Rien qu’à lui. Quand Noémie ne rapportait pas assez d’argent à la maison, Urizar la battait et lui reprochait de ne pas savoir « faire la pute ». Il était cruel et violent. Il forçait Noémie à prendre des douches glacées, la séquestrait des journées entières, la faisait dormir sur un matelas dégonflé. Il menaçait sans cesse de la tuer. Un jour, il l’a battue si fort et si longtemps qu’à la fin, Noémie « voyait des étoiles ». Il a rempli un seau d’eau et le lui a lancé au visage. Quand elle est revenue à elle, il a recommencé à la frapper. Juan Pablo Urizar a été condamné à six ans de prison, en 2010. Il s’agit de la toute première condamnation pour traite de personne au Québec depuis l’adoption d’une loi fédérale qui en a fait spécifiquement un crime, en 2005. Aujourd’hui, une trentaine de dossiers semblables occupent les tribunaux de la province. Extrait: La Presse, Publié le 02 octobre 2013

Les mythes et préjugés qui entourent la prostitution nuisent au support que nous pouvons offrir aux jeunes qui sont victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales. Nous vous invitons à remplir ce petit Quizz pour évaluer vos connaissances face à cette problématique.

QUIZZ

MYTHE OU RÉALITÉ ? 1. Les hommes ont des besoins sexuels irrépressibles. 2. La prostitution est le plus vieux métier du monde. 3. Si la prostitution n’existait pas, il y aurait beaucoup plus d’agression sexuelle. 4. Les clients de la prostitution sont des personnes bien correctes qui cherchent juste un peu de plaisir. 5. Une personne mineure qui accepte de l’argent en échange de services sexuels est consentante donc ce n’est pas de l’exploitation. 6. La meilleure façon d’assurer la sécurité des personnes prostituées est de légaliser la prostitution. 7. La majorité des clients de la prostitution sont des hommes au physique ingrat qui ne ‘’pognent’’pas.

QUIZZ

MYTHE OU RÉALITÉ ? 1. FAUX Toute personne est capable de contrôler ses désirs sexuels. C’est un mythe de croire que les désirs sexuels masculins sont incontrôlables et doivent donc absolument être assouvis. 2. FAUX Cette croyance sert à banaliser l’exploitation sexuelle et nous laisse croire qu’il est impossible de l’enrayer. Les femmes ont été cueilleuses, et sages-femmes bien avant que la prostitution n’apparaisse. 3. FAUX Loin d’endiguer la violence sexuelle, la prostitution la favorise, en banalisant l’idée que le corps des femmes doit être à la disposition des besoins sexuels des hommes. 4. FAUX Ce n’est pas la sexualité saine que recherche la majorité des clients dans la prostitution,. Ils payent surtout pour le contrôle qu’ils exercent sur elles. La majorité des femmes prostituées (de 63% à 76%) ont subi des agressions physiques répétées.

5. FAUX Quiconque obtient, moyennant rétribution, les services sexuels d’une personne âgée de moins de dix-huit ans est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans. 6. FAUX L’expérience des pays ayant opté pour la légalisation de la prostitution démontre clairement que cette politique ne résout en rien les multiples problèmes sociaux associés à la prostitution, incluant la violence subie par les personnes prostituées, et ne fait que les amplifier. 7. FAUX Les études démontrent que 15 à 20% de la population masculine aurait déjà payé pour un acte sexuel. La majorité de ces hommes sont âgés entre 30 et 50 ans, sont en couple et n’ont aucun problème à obtenir du sexe non tarifié. Le seul trait commun chez les clients de la prostitution est qu’ils sont majoritairement des hommes (90%).

*Tiré et adapté de la formation -Entendre les femmes dans la prostitution, agir ensemble contre l’exploitation. Concertation des luttres contre l’exploitation sexuelle-CLES

Les conséquences peuvent être multiples et variées. Elles n’apparaissent pas nécessairement au même moment. Un grand nombre de jeunes exploités sexuellement décrivent des sentiments de honte, de culpabilité et de manque de respect pour eux-mêmes. Certains pensent même qu’ils ne sont pas dignes d’être aidés. Pour soulager leurs souffrances, certains vont aller jusqu’à faire des tentatives de suicide à répétition ou se réfugier dans la drogue. Conséquences psychologiques • Perte de l’estime de soi • Sentiment de culpabilité • Perte de confiance envers les adultes • Démotivation • Difficulté à entretenir des relations affectives • Impression de mépris de son corps et qu’il ne nous appartient plus • Développement sexuel problématique • Apprentissage sexuel précoce • Dépression, stress, sentiment d’échec Conséquences physiques • Exposition aux MTS-sida • Fatigue intense due au rythme de vie irrégulier • Grossesse non désirée • Trouble du sommeil • Dépendance aux drogues et à l’alcool

Conséquences sociales • Isolement • Incompréhension de la part de l’entourage • Rejet (anticipé ou réel) de la part du milieu d’origine • Abandon scolaire • Instabilité avec les amis • Exclusion sociale • Stigmatisation

L’APPROCHE PRIVILÉGIÉE DANS LES CALACS Depuis leur création, les CALACS travaillent à aider les femmes et les adolescentes agressées sexuellement et victimes d’exploitation sexuelle. Au quotidien, le travail d’aide directe des centres se caractérise par deux aspects. Premièrement, il vise la réalisation du plein potentiel des femmes, et deuxièmement, il se fait dans une perspective féministe. L’intervention féministe repose sur une lecture sociopolitique qui soutient que la source des problèmes vécus par les femmes n’est pas d’ordre intrapsychique. Dans cet esprit, les problèmes reliés au bien-être personnel et social des femmes sont le résultat de l’oppression spécifique qu’elles ont vécue en tant que femmes. « Par conséquent, l’intervention féministe ne vise pas à aider les femmes à s’adapter aux conditions sociales qui contribuent à les opprimer, mais bien à ce qu’elles reprennent du pouvoir sur leur vie. » (Legault, 1980 et al. in Vandal, 1997b : 25)

POSITION DU CALACS-ABITIBI CONCERNANT LA PROSTITUTION Le CALACS-ABITIBI défend une position abolitionniste et considère que la prostitution compromet gravement l’égalité des femmes, car elle repose sur l’exploitation de femmes pauvres, de femmes de couleur, de filles mineures et de femmes et filles ayant vécu des traumatismes sexuels. La prostitution est aussi associée à une hausse du harcèlement des femmes dans la rue et elle est étroitement liée à la culture de la pornographie et du viol. Le CALACS-ABITIBI considère que la prostitution est en soi une forme de violence sexuelle. Bien que les parcours menant vers la prostitution soient diversifiés et que les conditions de sa pratique puissent varier, les études démontrent que la grande majorité des personnes prostituées ont un passé d’agression sexuelle et ont commencé à se prostituer en étant mineures, ce qui fait qu’on ne peut dissocier l’exploitation sexuelle des jeunes filles de la prostitution des femmes à l’âge adulte.

CALACS-ABITIBI Le CALACS-ABITIBI est l’organisme communautaire spécifique en matière de violence sexuelle de la MRC Abitibi. Il offre des services gratuits et confidentiels aux adolescentes de 14 ans et plus, victimes de toutes formes de violence sexuelle, ainsi qu’à l’entourage et aux parents de victimes. Les services sont :

Soutien psychosocial et intervention post-traumatique; Groupe de soutien pour les victimes d’agression sexuelle; Accompagnement dans le système judiciaire et assistance technique (IVAC) Accompagnement médicosocial; Information et références vers les ressources complémentaires; Défense de droits des victimes d’agression à caractère sexuel.

Téléphone : 819 732-7889 [email protected] | www.calacsabitibi.com

AUTRES RESSOURCES POUR FEMMES ET ADOLESCENTES EN LIEN AVEC L’EXPLOITATION SEXUELLE a DES FINS COMMERCIALES

DE L’AIDE AU BOUT DU FIL!

La ligne téléphonique d’écoute, d’information et de référence, destinée aux victimes d’agression sexuelle, à leurs proches ainsi qu’aux intervenants et intervenantes, vous offre un service bilingue et confidentiel. Cette ligne sans frais est accessible 24 heures par jour, 7 jours par semaine, partout au Québec.

POUR DE L'ECOUTE ET DES REFERENCES, COMPOSEZ LE 1 888 933-9007

Constitué depuis novembre 2013, il souhaite venir en aide aux femmes et aux jeunes filles qui veulent sortir de la prostitution et y prévenir l’entrée. Il prône l’abolition de cette forme d’exploitation sexuelle. Ce dernier entame une recherche-action régionale qui a comme objectif d’avoir un portrait de la prostitution en région ainsi qu’un portrait des organismes et services pouvant aider les femmes et jeunes filles en situation d’exploitation sexuelle qui désirent en sortir ainsi que leurs besoins pour y arriver. Plusieurs organismes et établissements seront sollicités dans les prochains mois.

Pour information : [email protected]

La Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES) est une concertation d'organismes et de personnes critiques de l'industrie du sexe. Mise sur pied en 2005, elle regroupe 44 groupes membres, plus d’une centaine de membres individuelles et de nombreux et nombreuses sympathisant(e)s qui croient qu’un monde sans prostitution est possible. Le travail de la CLES se décline en trois principaux volets soient les services aux femmes, la sensibilisation et la formation de même que l’action politique.

Pour information: 514-750-4535 [email protected] | http://www.lacles.org/

Le Calacs-Abitibi existe pour venir en aide à toutes femmes ou adolescentes qui désirent briser le silence, être comprises et appuyées dans leurs démarches, dans une perspective de reprise de pouvoir sur leur vie.

partenaires

Cette brochure a été produite grâce à une contribution financière du Fonds d’aide aux victimes du ministère de la Justice du Canada.