MISE À JOUR

fin de l'hiver 2011, permettant à l'économie américaine de ... pour 2010 et de 2,3 % pour 2011. .... Asie du Sud (Indonésie, Malaisie, Thaïlande et Philippines).
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Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

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25 mai 2010

MISE À JOUR

L’économie européenne marche sur des œufs Pour le moment, la crise des dettes souveraines a peu d’impact sur l’économie nord-américaine Au cours des dernières semaines, presque toute l’attention a été portée sur l’Europe, en particulier sur les pays membres de la zone euro. La situation critique en Grèce, tant sur le plan politique que sur le plan financier, a ébranlé la planète en ramenant à la surface les mauvais souvenirs de la dernière crise financière mondiale. La peur de la contagion à d’autres pays de la zone euro dont les finances publiques sont précaires comme le Portugal, l’Espagne, l’Irlande ou encore l’Italie a fait exploser leurs taux obligataires et fait craindre le pire pour le système bancaire européen. Un plan musclé de plus de 700 G€ (875 G$ US) de la part des autorités de la zone euro, de ses différents pays membres et du Fonds monétaire international (FMI) a permis de circonscrire le brasier sans toutefois l’éteindre complètement. Le feu couve toujours sous la cendre, et une surveillance étroite est de mise pour que les flammes ne se ravivent pas. La nervosité est bien réelle sur les places financières européennes et, étant donné l’intégration des marchés financiers à l’échelle internationale, elle se ressent jusqu’ici. Aucune Bourse n’a été épargnée lorsque la crise des dettes souveraines a atteint son paroxysme. Par exemple, le S&P 500 a chuté de 6,4 % durant la semaine du 3 mai, le S&P/TSX de 4,4 %, la Bourse de Shanghai de 6,3 % et le Nikkei 225 de 7,2 %. L’indice VIX de la volatilité du marché boursier américain s’est aussi envolé au cours de la même semaine (graphique 1). La monnaie eurolandaise a été durement touchée par les événements récents. La situation a probablement été amplifiée

TABLE DES MATIÈRES Outre-mer ........................................................................ 4 États-Unis ........................................................................ 6 Canada ............................................................................ 8 Provinces ...................................................................... 10

François Dupuis Vice-président et économiste en chef Hélène Bégin Économiste principale

Mathieu D’Anjou Économiste senior

Graphique 1 – Retour de la volatilité sur les marchés financiers Indice

80

80

70

70

60

60

50

50

40

40

30

30

20

20

10 2008

10 2009

2010

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

par l’évidence des faiblesses structurelles et institutionnelles de cette zone monétaire. L’euro aura du mal à se relever à court terme, mais sa faiblesse pourrait être en même temps une source de salut pour l’économie réelle. Une devise faible favorisera le secteur extérieur. Ce dernier pourra prendre le relais de la demande intérieure, qui est désavantagée par les actions posées pour redresser les finances publiques, soit des hausses de taxes et d’impôts et d’importantes compressions des dépenses gouvernementales. Le Royaume-Uni, dont les élections se sont soldées par un flottement politique momentané, aura aussi à affronter un grand défi sur le plan des finances publiques. Ces régions du globe, dont la croissance économique était déjà plutôt anémique et qui sont de plus aux prises avec un ciel perturbé par des fumées volcaniques, auront fort à faire pour se garder la tête hors de l’eau. Pour l’instant, l’impact anticipé sur les économies réelles américaine et canadienne est faible. Les échanges commerciaux avec la zone euro sont plutôt modestes. Les prévisions économiques et financières n’ont d’ailleurs subi que de légères modifications depuis le mois dernier. Cependant, si les

Yves St-Maurice Directeur et économiste en chef adjoint Benoit P. Durocher Économiste senior

Indice

Indice de volatilité VIX

Francis Généreux Économiste principal

514-281-2336 ou 1 866 866-7000, poste 2336 Courriel : [email protected] Hendrix Vachon Économiste

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et le Mouvement des caisses Desjardins n’assume aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2010, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.

1

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Tableau 1 Scénario économ ique : v ariation du PIB réel 2009 Taux annualis é en %

États-Unis Canada Ontario Québec

2010

Moyenn e an n uelle

T3

T4

T1p

T2p

T3p

T4p

2009

2010p

2011p

2,2 0,9 1,9 1,3

5,6 5,0 6,3 5,2

3,2 5,8 6,3 5,9

2,2 3,3 3,5 1,7

1,4 2,4 1,3 1,5

1,8 2,6 1,9 1,7

(2,4) (2,6) (3,4) (1,4)

2,8 3,3 3,6 3,0

2,3 3,0 2,7 2,4

p : prév is ions Sourc es : Ins titut de la s tatis tique du Québec , minis tère des Financ es de l'Ontario, U.S. Cens us Bureau, Statis tique Canada et Des jardins , Études éc onomiques

conséquences financières s’amplifiaient, que les conditions de crédit se resserraient, que les liquidités se raréfiaient au point de créer une autre crise majeure ou que les marchés boursiers trébuchaient de façon durable, la confiance pourrait chuter à nouveau, et ce, partout sur la planète. La reprise, toujours fragile, pourrait alors être remise en question. Même si ce n’est pas le scénario retenu, les risques en ce sens ont considérablement augmenté. Les nouvelles économiques sont généralement bonnes aux États-Unis. Même si elle perd en intensité, la croissance s’est poursuivie au premier trimestre de 2010 à un rythme annuel de 3,2 %. L’emploi revient en force, la consommation est plus vigoureuse que prévu, et les mises en chantier continuent leur remontée. La confiance des consommateurs se maintient, et l’indice ISM s’améliore encore. Alors que les pressions inflationnistes sont absentes, la Réserve fédérale devrait conserver une politique de taux directeurs stables jusqu’à la fin de l’hiver 2011, permettant à l’économie américaine de garder le cap sur une augmentation réelle du PIB de 2,8 % pour 2010 et de 2,3 % pour 2011. Tout porte à croire qu’au premier trimestre de 2010, la performance du Canada sera très enviable, avec une croissance estimée de près de 6 %. Les données économiques montrent une amélioration constante alors que 108 700 emplois ont été créés en avril. Il n’est donc pas surprenant qu’une première hausse du taux directeur soit attendue dès le 1er juin, malgré les inquiétudes sur le plan international. La hausse des taux hypothécaires réduira l’accessibilité et refroidira le marché immobilier. Dans l’ensemble, la croissance économique prévue demeure à 3,3 % en 2010 et à 3,0 % en 2011. L’Ontario profitera d’un retour graduel de l’industrie automobile et du secteur manufacturier en général, malgré un taux de change relativement défavorable par rapport à la devise américaine. Cette province enregistrera la meilleure performance canadienne en 2010 avec une hausse du PIB réel de 3,6 %. La performance du Québec n’en finit plus de surprendre. L’an dernier, la province n’a affiché qu’une baisse de 1,4 % du PIB réel comparativement à 3,4 % en Ontario, à 2,6 % au

2

Canada et à 2,4 % aux États-Unis. Avec une création de 35 000 emplois en avril, le Québec a déjà récupéré tous les emplois perdus lors de la récession (graphique 2). Le PIB réel a également rejoint son niveau d’avant récession. Le Québec peut ainsi se vanter d’être dans une phase d’expansion alors que tous ses voisins tentent encore de reprendre le terrain perdu. D’importants ajustements à la prévision ayant déjà été réalisés le mois dernier, la croissance prévue de l’économie québécoise demeure donc à 3,0 % pour 2010 et à 2,4 % pour 2011. Graphique 2 – Le Québec a rapidement récupéré les emplois perdus lors de la récession Sept. 2008 = 100

Sept. 2008 = 100

Emploi total

101

101 Qué be c

Ontario

Canada

100

100

99

99

98

98

97

97

96

96 Se pt. 2008

Nov .

Janv . 2009

M ars

M ai

Juill.

Se pt.

Nov .

Janv . 2010

M ars

M ai

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

En conclusion, même si nos prévisions économiques et financières n’ont pas fondamentalement changé depuis le mois dernier, les risques se sont amplifiés. On a d’ailleurs constaté ces dernières semaines la rapidité avec laquelle la situation peut évoluer et bouleverser le sentiment de confiance des marchés financiers.

François Dupuis Vice-président et économiste en chef Yves St-Maurice Directeur et économiste en chef adjoint

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Tableau 2 Croissance du PIB m ondial (ajusté selon la PPA*) et taux d’inflation Poids** (%) P ay s ou z one

Croissan ce du PIB réel (%)

T au x d’inflation (%)

2009

2010p

2011p

2009

2010p

2011p

Éco n omie s in du strialisée s États-Unis Canada Québec Ontario Japon Royaume-Uni Zone euro Allemagne France Italie Autres pays

49,7 20,4 1,7 0,4 0,8 6,2 3,1 15,6 4,2 3,0 2,6 2,9

(3,4) (2,4) (2,6) (1,4) (3,4) (5,2) (4,9) (4,0) (4,9) (2,5) (5,1) (1,3)

2,1 2,8 3,3 3,0 3,6 2,4 1,3 1,1 1,6 1,5 0,8 1,1

2,0 2,3 3,0 2,4 2,7 1,7 2,3 1,5 1,7 1,6 1,1 1,5

0,0 (0,3) 0,3 0,6 0,4 (1,4) 2,2 0,3 0,4 0,1 0,8 1,0

1,4 2,0 2,1 1,9 2,5 (1,0) 2,9 1,2 1,0 1,5 1,5 1,9

1,7 2,4 2,5 2,7 2,5 (0,2) 1,8 1,4 1,2 1,5 1,8 2,1

Éco n omie s e n d év e lo p p e me nt Asie du Nord ( Chine, Hong Kong, Inde et Corée du Sud ) Chine Inde Asie du Sud ( Indonés ie, Malais ie, Thaïlande et Philippines ) Amérique latine Europe de l’Est Autres pays

50,3 19,2 11,3 4,9 3,4 8,0 8,0 11,7

1,0 6,6 8,7 5,7 0,9 (2,0) (5,6) (2,2)

5,6 8,5 9,7 8,0 5,2 4,2 3,5 3,0

5,6 7,9 8,8 8,2 5,1 3,8 4,1 3,8

4,8 2,5 (0,7) 10,4 2,2 5,3 6,7 7,1

5,5 4,3 3,3 8,2 3,8 7,4 6,0 5,7

5,3 4,2 3,6 6,3 4,3 6,7 5,4 6,0

100,0

(1,2)

3,8

3,8

1,5

2,7

2,8

M o nd e

p : prév is ions ; * Parité des pouv oirs d’ac hat : taux de c hange d’équilibre entre les monnaies qui ass ure l’égalité des pouvoirs d’ac hat entre les pay s; ** 2008. Sourc es : Banque mondiale, Cons ens us Forec as ts et Des jardins , Études économiques

Tableau 3 Som m aire des prév isions financières 2009 Fin de période en % (s auf s i indiqué)

2010

2011

T3

T4

T1

T2p

T3p

T4p

T1p

T2p

T3p

T4p

Tau x d ’in térêt d ire cte u r États-Unis Canada Zone euro Royaume-Uni Japon

0,25 0,25 1,00 0,50 0,10

0,25 0,25 1,00 0,50 0,10

0,25 0,25 1,00 0,50 0,10

0,25 0,50 1,00 0,50 0,10

0,25 1,00 1,00 0,50 0,10

0,25 1,50 1,00 0,50 0,10

0,50 2,00 1,00 1,00 0,10

1,00 2,50 1,25 1,50 0,10

1,50 2,50 1,75 2,00 0,10

2,00 2,50 2,25 2,50 0,10

Ob ligatio n s fédérale s dix ans États-Unis Canada

3,30 3,31

3,84 3,61

3,83 3,57

3,40 3,50

3,75 3,75

4,00 3,90

4,10 3,95

4,20 4,00

4,30 4,05

4,40 4,10

M arché d e s d e v ise s Dollar canadien ( US D/CA D ) Euro ( EUR/USD ) Euro ( EUR/CAD )

1,07 1,46 1,56

1,05 1,43 1,51

1,02 1,35 1,37

1,02 1,26 1,29

0,98 1,29 1,26

1,00 1,26 1,26

0,98 1,24 1,22

0,97 1,22 1,18

0,99 1,21 1,20

0,96 1,20 1,15

M atière s p re mière s ( m oy enne annuelle ) Pétrole W T I * ( $ US /baril ) Or ( $ US /onc e )

62 (79**) 973 (1 096**)

80 (88**) 1 140 (1 100**)

95 (105**) 1 050 (1 000**)

1 115 11 746

Cible : 1 265 (+13,4 %) Cible : 13 100 (+11,5 %)

Cible : 1 365 (+7,9 %) Cible : 14 330 (+9,4 %)

M archés b o u rsie rs** ( niveau et c rois s anc e ) États-Unis ( S &P 500 ) Canada ( S& P /TS X) p : prév is ions ; * W es t Texas Intermediate ; ** Fin d’année. Sourc es : Datas tream et Desjardins , Études éc onomiques

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OUTRE-MER Les bouleversements financiers ne rejoignent pas encore l’économie réelle ÉCONOMIE MONDIALE •





L’économie mondiale continue de croître et de se remettre de la récession. Les PIB publiés jusqu’à maintenant pour le premier trimestre sont généralement assez bons. Plusieurs statistiques concernant la confiance des agents économiques ou certains indicateurs avancés suggèrent que la production internationale de biens et services continuera de progresser au cours des prochains trimestres. Les bouleversements financiers des dernières semaines n’ont donc pas encore eu d’influence sur les données économiques. La recrudescence des risques financiers et les appréhensions envers une contagion de la crise grecque ont profité au dollar américain. Dans la foulée, les autres devises sont généralement en baisse, notamment l’euro (graphique 3). Les prix du pétrole sont aussi en recul.

Graphique 3 – L’euro a fortement diminué au cours des dernières semaines $ US/€

$ US/€

Taux de change

1,47

1,47

1,44

1,44

1,41

1,41

1,38

1,38

1,35

1,35

1,32

1,32

1,29

1,29

1,26

1,26

1,23

1,23

1,20 Janv ie r 2010

1,20 Fé v rie r

M ars

Av ril

M ai

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Après quelques révisions à la hausse, les prévisions de croissance pour l’économie mondiale demeurent stables pour le moment. Une éventuelle révision à la baisse est plausible si les tensions financières perdurent.

Graphique 4 – La reprise de l’économie eurolandaise est peu convaincante En %

En % PIB réel de la zone euro

EUROPE •







La zone euro est évidemment l’épicentre de la remontée des tensions financières. La crise, grecque à ses débuts, s’est maintenant étendue à d’autres pays aux finances publiques fragiles. L’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Irlande sont maintenant dans la ligne de mire des spéculateurs. Pourtant, ces pays ont connu une croissance de leur économie au cours du premier trimestre de 2010, tout comme la zone euro dans son ensemble qui a vu son PIB réel augmenter de 0,2 %, non annualisé (graphique 4), soit un peu plus que les attentes consensuelles. Évidemment, ce résultat reste faible et suggère une reprise bien plus molle et fragile qu’ailleurs dans le monde. La consommation fait encore défaut en zone euro malgré l’amélioration de la confiance des consommateurs. La construction continue aussi à se contracter. En fait, les principaux points positifs proviennent de la production industrielle et du commerce extérieur. Heureusement, le faible niveau de l’euro devrait tôt ou tard profiter davantage aux exportations nettes européennes. Alors que plusieurs gouvernements devront imposer des mesures d’austérité afin d’assainir leurs finances, la baisse de l’euro constitue un espoir. Jusqu’à maintenant, peu d’indicateurs reflètent l’ampleur des problèmes financiers qui se manifestent en zone euro. La confiance reste relativement élevée. Un très léger ressac de l’indice ZEW des investisseurs allemands s’est manifesté en mai (graphique 5). Les prévisions économiques concernant la zone euro sont peu modifiées, et une hausse de 1,1 % du PIB réel en 2010 demeure prévue. Si elles se poursuivent, les incertitudes sont toutefois assez importantes pour engendrer une stagnation prolongée de l’économie.

4

4

4

2

2

0

0

(2)

(2)

(4)

(4)

(6)

(6) Variation trime strielle annualisée Variation annuelle

(8)

(8)

(10)

(10) 2006

2007

2008

2009

2010

Sources : Eurostat et Desjardins, Études économiques

Graphique 5 – Les indices de confiance de la zone euro sont jusqu’à maintenant peu affectés par les tensions financières Indice

Indice

100

5

80

0

60

(5)

40

(10)

20

(15)

0

(20)

(20)

(25)

(40)

(30)

(60)

(35) (40)

(80) 2004

2005

2006

2007

2008

2009

Alle magne – indice ZEW (gauche ) Zone e uro – confiance de s consommate urs (droite ) Sources :Datastream et Desjardins, Études économiques

2010

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ASIE •



Le Japon continue de profiter de l’économie mondiale par le biais d’une forte progression de ses exportations. C’est d’ailleurs cette composante qui a permis au PIB réel nippon de croître de 4,9 % au premier trimestre (graphique 6). La relance de l’économie devrait encore se poursuivre au deuxième trimestre alors que l’on remarque une amélioration des commandes industrielles au cours du mois d’avril ainsi qu’une hausse des indices de confiance des consommateurs. Toutefois, certaines données atténuent ces espoirs, dont les ventes au détail qui demeurent assez faibles. Le Japon n’est pas non plus immunisé contre les pressions concernant les dettes souveraines alors que ce pays détient le plus haut taux d’endettement des pays avancés. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment signalé que « le besoin d’ajustements fiscaux prochains et crédibles est devenu critique ». La progression économique de la Chine se poursuit à vive allure, mais certaines incertitudes quant à la réelle santé de l’économie chinoise subsistent. Les données économiques montrent toujours que la demande intérieure continue de croître. Ces résultats alimentent cependant les craintes de surchauffe. L’inflation se rapproche de 3 %, tandis que la progression annuelle de la masse monétaire était de 31,3 % en avril. Les prix des maisons sont aussi encore en hausse. Les autorités ont déjà mis en place des mesures visant à freiner la spéculation dans le marché immobilier. Certains observateurs craignent que ces freins, jumelés à d’éventuelles hausses de taux d’intérêt, risquent d’arrêter brusquement la croissance chinoise. Déjà, on peut percevoir certains signes d’un ralentissement des transactions immobilières à Pékin. De plus, la chute d’environ 20 % de la Bourse de Shanghai depuis le début de l’année s’ajoute aux craintes d’un ressac de l’économie (graphique 7).

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Graphique 6 – La reprise de l’économie japonaise est en place, surtout grâce aux exportations Var. trim. ann. en %

Var. trim. ann. en %

PIB réel et ses contributions

9

9

6

6

3

3

0

0

(3)

(3)

(6)

(6)

(9)

(9)

(12)

(12)

Contributions des autres composantes Contributions des exportations nettes Total

(15)

(15)

(18)

(18) 2007

2008

2009

2010

Sources : Cabinet Office et Desjardins, Études économiques

Graphique 7 – La Bourse chinoise connaît une forte baisse Indice

Indice

Indice boursier de Shanghai

3 500

3 500

3 300

3 300

3 100

3 100

2 900

2 900

2 700

2 700

2 500

2 500

2 300

2 300

2 100

2 100

1 900

1 900

1 700 Janvier 2009

1 700 Avril

Juillet

Octobre

Janvier 2010

Avril

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Tableau 4 Outre-m er : croissance du PIB réel et taux d’inflation Croissance du PIB réel (%)

Taux d’in flation (%)

P ay s ou z one

2008

2009

2010p

2011p

2008

2009

2010p

2011p

Euro p e Royaume-Uni Zone euro Allemagne France Italie Espagne Russie

0,5 0,4 1,3 0,1 (1,3) 0,9 5,6

(4,9) (4,0) (4,9) (2,5) (5,1) (3,6) (7,9)

1,3 1,1 1,6 1,5 0,8 (0,4) 4,6

2,3 1,5 1,7 1,6 1,1 1,0 4,6

3,6 3,3 2,6 2,8 3,4 4,1 13,3

2,2 0,3 0,4 0,1 0,8 (0,3) 8,8

2,9 1,2 1,0 1,5 1,5 1,5 6,8

1,8 1,4 1,2 1,5 1,8 1,6 6,6

Asie e t Pacifiq u e Australie Japon Chine Inde Corée du Sud

2,4 (1,2) 9,6 6,3 2,3

1,3 (5,2) 8,7 5,7 0,2

3,3 2,4 9,7 8,0 4,9

3,4 1,7 8,8 8,2 4,0

4,4 1,4 5,9 9,0 4,7

1,8 (1,4) (0,7) 10,4 2,8

2,6 (1,0) 3,3 8,2 2,8

2,8 (0,2) 3,6 6,3 3,2

Amériq ue latine Argentine Brésil Mexique

6,8 5,1 1,5

0,9 (0,2) (6,5)

4,5 5,7 4,1

3,0 4,5 3,5

7,2 5,9 6,5

7,7 4,3 3,6

10,7 5,4 5,4

10,6 4,9 4,1

p : prév is ions Sourc es : Cons ensus Forecas ts et Des jardins , Études éc onomiques

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ÉTATS-UNIS La reprise amène enfin une bonne création d’emplois

ÉCONOMIE •











Le PIB réel américain a augmenté de 3,2 % à rythme annualisé au cours du premier trimestre de 2010. Ce troisième gain consécutif est tout de même moindre que la hausse de 5,6 % enregistrée à la fin de 2009. Cette fois-ci, ce sont davantage les dépenses des ménages, en augmentation de 3,6 %, qui ont contribué à la progression du PIB réel. Ainsi, alors que la croissance du PIB réel a ralenti, la demande intérieure finale se porte légèrement mieux (graphique 8). De plus, les récentes données sur le commerce extérieur et les ventes au détail suggèrent une révision à la hausse du PIB. La reprise se manifeste également sur le marché du travail. Il s’est créé 290 000 emplois au cours du mois d’avril. Depuis décembre dernier, le total des embauches est de 573 000. De ce gain, l’effet du recensement est plutôt mince avec 138 000 postes créés. Il devrait cependant être plus important en mai. Le taux de chômage, tout comme sa durée, et les nouvelles demandes hebdomadaires d’assurance-chômage restent élevés. On s’attend néanmoins à ce que l’amélioration du marché du travail se poursuive : pour l’ensemble de 2010, environ 1 700 000 embauches devraient être enregistrées.

Graphique 8 – La croissance du PIB réel américain a ralenti, mais la demande intérieure a fait un peu mieux Var. trim. ann. en %

Var. trim. ann. en %

6

6

4

4

2

2

0

0 (2)

(2)

(4)

(4) PIB ré e l De mande inté rie ure finale ré e lle

(6)

(6) (8)

(8) 2006

2007

2008

2009

2010

Sources : Bureau of Economic Analysis et Desjardins, Études économiques

Graphique 9 – Les niveaux des stocks des entreprises américaines sont particulièrement bas par rapport aux ventes Ratio

Ratio

Stocks/ventes

Si la consommation s’est bien comportée au premier trimestre, les plus récentes données suggèrent maintenant une décélération. Les ventes au détail ont diminué en avril, à l’exception de celles des centres de rénovation. Les indices de confiance restent assez faibles, même s’ils ne se détériorent plus.

1,65

1,65

1,60

1,60

1,55

1,55

1,50

1,50

1,45

1,45

1,40

1,40

1,35

1,35

L’amélioration de la situation des entreprises se reflète dans la hausse des indices ISM. Les gains sont surtout remarquables du côté manufacturier alors que l’ISM est passé à son plus haut niveau depuis juin 2004. Les stocks des entreprises sont particulièrement bas (graphique 9).

1,30

1,30

1,25

1,25

1,20

1,20

1,15

1,15

Malgré une baisse en avril, l’indicateur avancé suggère d’autres bonnes croissances du PIB. Toutefois, des statistiques du même type font présager un certain ralentissement de la croissance économique. C’est le cas de l’indicateur avancé hebdomadaire ECRI (Economic Cycle Research Institute) et de certaines données sur la consommation d’énergie au sein de l’industrie des transports (graphique 10). Les récents mois ont été favorables au marché de l’habitation grâce au programme de crédit d’impôt du gouvernement fédéral. Avec l’expiration de ce dernier (à la fin de juin pour la livraison de la maison), il faut s’attendre à un certain ressac.

1,10

1,10 2000

2001

2002

2003

2004

Détaillants

2006

Grossistes

2007

2008

2009

2010

Fabricants

Sources : U.S. Census Bureau et Desjardins, Études économiques

Graphique 10 – Certains indicateurs commencent à suggérer une modération de la croissance économique aux États-Unis Var. trim . ann. en %

Var. trim . ann. en %

Var. trim . ann. en %

Var. trim . ann. en %

20 60

8 6

40 20 0

Conclusion : La croissance économique a été bonne au cours des deux derniers trimestres, mais on peut douter de la viabilité d’une reprise si forte. Nos scénarios économiques ne changent donc pas, et une progression plus faible du PIB réel est anticipée dès le printemps. Le PIB réel devrait croître de 2,8 % en 2010 et de 2,3 % en 2011.

2005

(20) (40) (60) 2007

2008

2009

2010

6

15 4 10

4

5

2

2

0

0

0

(5)

(2)

(10)

(4)

(15)

(6)

(20)

(8)

(25) 2007

(2) (4) (6) (8) 2008

2009

Indica te ur a va ncé he bd om a da ire de l’ECRI* (ga uche )

Ind ice Ce ridia n-UCLA Pulse of Com m e rce ** (ga uche )

PIB ré e l (droite )

PIB ré e l (d roite )

* Economic Cycle Research Institute; ** Basé sur la consommation de carburant diesel par l’industrie du camionnage. Sources : Economic Cycle Research Institute, UCLA Anderson School of Management et Desjardins, Études économiques

6

2010

Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

INFLATION •



Les pressions inflationnistes sont actuellement quasi inexistantes aux États-Unis. Certes, la variation annuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC) se situe à 2,2 % en avril, mais c’est moins que les 2,7 % enregistrés en décembre 2009. En fait, les niveaux des indices de prix ont à peine bougé depuis le début de l’année, et ce, malgré la reprise économique qui se fait de plus en plus apparente. Comme prévu dans nos précédents scénarios, l’inflation de base est finalement passée sous la barre de 1 %. La variation annuelle de l’IPC excluant les aliments et l’énergie s’établissait à 0,9 % en avril, son plus faible taux depuis janvier 1966 (graphique 11). La stagnation des prix liée au logement est la principale source de ce ralentissement, mais on observe aussi d’autres facteurs, notamment du côté des prix des vêtements et des prix des véhicules. Les prix des biens (excluant les aliments et l’énergie) semblent être en train de renverser leur tendance à la hausse de l’année dernière. Rappelons que l’imposition de certaines taxes et les déséquilibres du marché de l’automobile avaient amené des pressions haussières.



L’ampleur de la crise économique et financière, l’anémie du crédit et la faible utilisation des capacités de production, notamment dans le marché du travail, font que la croissance de l’IPC de base ne peut que demeurer faible à court terme. Il faut donc s’attendre à plusieurs mois sous la barre de 1 %.



En hausse durant l’hiver et au début du printemps, les prix du pétrole ont connu une chute durant les derniers jours. Si les cours du pétrole demeurent relativement bas, les pressions sur l’inflation totale devraient aussi s’amoindrir.

www.desjardins.com/economie

Graphique 11 – Le ralentissement de l’inflation de base s’accentue aux États-Unis En %

En %

Indice des prix à la consom mation excluant aliments et énergie

14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1955

14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

Plus faible depuis 1966

1960

1965

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

2010

Sources : Bureau of Labor Statistics et Desjardins, Études économiques

Tableau 5 États-Unis : principaux indicateurs économ iques 2009 V ariation trim es trielle annualis ée en % (s auf s i indiqué)

Prod u it in térie u r b ru t rée l* Dépenses personnelles Construction résidentielle Investissement des entreprises Variation des stocks (G$) Dépenses publiques Exportations Importations Demande intérieure finale

T3

2010 T4

2,2 5,6 2,8 1,6 18,9 3,7 (5,9) 5,3 (139,2) (19,7) 2,7 (1,3) 17,8 22,8 21,3 15,8 2,3 1,4

Autre s in d icate u rs Revenu personnel disponible réel (3,6) 1,0 (3,1) (1,3) Emploi ( s elon entrepris es ) Taux de chômage (%) 9,6 10,0 Mises en chantier (1) 587 559 Profits des entreprises*** (2) (6,6) 30,6 Taux d’épargne personnelle (%) 3,9 3,9 Taux d’inflation global (2) (1,6) 1,5 Taux d’inflation de base** (2) 1,5 1,7 Solde budgétaire fédéral (G$) (3) (1 354) (1 307) Solde du compte courant (G$) (409,4) (462,4)

Moyen n es an n uelles

T1

T2p

T3p

T4p

3,2 3,6 (10,9) 4,0 31,1 (1,8) 5,8 8,9 2,2

2,2 1,9 14,3 3,1 30,0 1,1 4,5 4,0 2,3

1,4 1,6 4,7 3,2 30,0 0,3 2,5 3,5 1,7

1,8 1,6 12,8 3,2 32,5 0,4 2,5 3,5 2,0

0,0 2,9 2,5 2,5 0,2 2,3 0,9 1,2 9,7 9,9 9,9 9,7 617 644 598 657 12,5 10,0 1,0 5,0 3,1 3,1 3,4 3,6 2,4 1,8 1,8 2,0 1,3 0,9 0,9 0,9 (1 100) (950) (900,0) (850,0) (487,6) (490,2) (497,3) (504,4)

2008

2009

0,4 (2,4) (0,2) (0,6) (22,9) (20,5) 1,6 (17,8) 16,0 (108,3) 3,1 1,8 5,4 (9,6) (3,2) (13,9) (0,4) (2,7)

2010p

2011p

2,8 2,1 2,2 1,7 30,9 0,3 8,6 7,9 1,8

2,3 1,6 16,6 2,8 53,8 0,2 3,9 2,9 2,0

0,5 0,9 1,1 2,6 (0,6) (4,3) (0,3) 1,5 5,8 9,3 9,8 9,1 901 554 629 773 (11,8) (3,8) 6,8 6,0 2,7 4,2 3,3 4,3 3,8 (0,3) 2,0 2,4 2,3 1,7 1,0 1,5 (642,6) (1 225) (950,0) (850,0) (706,1) (419,9) (494,9) (492,9)

p : prév is ions ; * $ US 2005; ** Ex c luant aliments et énergie; *** A v ant impôts ; (1) Milliers d’unités à rythme annualis é; (2) Glis s ement annuel; (3) Comptes nationaux. Sourc es : Datas tream et Desjardins , Études éc onomiques

7

Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

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CANADA Une croissance économique remarquable au début de 2010 ÉCONOMIE •







L’évolution récente des indicateurs économiques confirme notre prévision d’une croissance du PIB réel d’environ 6 % (à rythme trimestriel annualisé) au premier trimestre de 2010. Après une hausse de 5 % à la fin de 2009, l’économie canadienne demeure donc très vigoureuse. Les principales composantes de la demande intérieure sont toujours robustes, comme en témoigne la progression des ventes des grossistes et des détaillants au cours des derniers mois (graphique 12). L’investissement résidentiel sera favorisé par la hausse de 10,6 % des mises en chantier au premier trimestre de 2010. Par contre, les dépenses de rénovation domiciliaire devraient avoir ralenti significativement avec la fin des programmes d’aide gouvernementaux. Malgré l’appréciation du huard de 3,6 % au premier trimestre, les ventes des manufacturiers et les exportations de marchandises ont poursuivi leur remontée avec des hausses respectives de 3,2 % et de 4,8 % durant la période (graphique 13). Exprimées en termes réels, les importations de marchandises ont toutefois progressé plus rapidement que les exportations en raison de la vitalité de la demande intérieure. Le solde commercial s’est donc détérioré quelque peu au premier trimestre de 2010. Les inquiétudes mondiales associées aux problèmes d’endettement de certains pays européens (la Grèce en particulier) amènent plusieurs investisseurs à se réfugier au sein des valeurs refuges. Après une brève incursion au-dessus de la parité en avril, le huard a donc perdu du terrain par rapport au dollar américain au cours des dernières semaines (graphique 14). En dépit d’une très grande volatilité, plusieurs facteurs continueront toutefois à favoriser une tendance haussière de la devise canadienne au cours des prochains trimestres.



Il y a un risque que la croissance économique soit éventuellement entravée par une réduction de la confiance advenant la poursuite d’importants soubresauts au sein des marchés financiers, en particulier la Bourse.



Le rétablissement du marché du travail s’est intensifié en avril avec la création de 108 700 emplois. Près de 70 % des 417 400 postes perdus durant la récession ont maintenant été récupérés. Conclusion : Notre scénario demeure inchangé, le PIB réel canadien devrait croître de 3,3 % cette année et de 3,0 % en 2011.

Graphique 12 – Le plus important gain trimestriel du commerce de détail depuis le début de la reprise au Canada Var. trim. ann. en %

10

8

8

6

6

4

4

2

2

0

0

(2)

(2)

(4)

(4)

(6)

(6)

(8)

(8)

(10)

(10) 2005

2006

2007

2008

2009

2010

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

Graphique 13 – La remontée du secteur manufacturier canadien se poursuit En %

En G$ Ventes des manufacturiers

8

56

6

54

4

52

2

50

0

48

(2)

46

(4)

44

(6)

42

(8)

40

(10)

38 2007

2008

2009

Variations mensuelles (gauche)

2010

En niveau (droite)

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

Graphique 14 – Le dollar canadien s’est fortement déprécié au cours des dernières semaines et la volatilité demeure élevée $ US/$ CAN

$ US/$ CAN

Taux de change

1,01

1,01

1,00

1,00

0,99

0,99

0,98

0,98

0,97

0,97

0,96

0,96

0,95

0,95

0,94

0,94

0,93

0,93

0,92 Janv ie r 2010

0,92 Fé v rie r

M ars

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

8

Var. trim. ann. en %

Ventes au détail en termes réels

10

Av ril

M ai

Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

INFLATION •





L’indice total des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % en avril. Le taux annuel d’inflation totale est passé de 1,4 % à 1,8 %. L’indice de référence de la Banque du Canada (IPCX), qui exclut huit des composantes les plus volatiles, a progressé de 0,3 % durant le mois. Sa variation annuelle est remontée à 1,9 %, contre 1,7 % en mars. À 1,8 %, le taux annuel d’inflation totale se rapproche de la cible médiane de la Banque du Canada (2 %). À court terme, il est toutefois probable que ce dernier diminue quelque peu alors que l’effet de l’importante hausse des prix observée au printemps 2009 disparaîtra du calcul. Cela dit, le mois de juillet sera marqué par un sursaut considérable de l’inflation totale alors que de nouvelles taxes de vente entreront en vigueur en Ontario et en Colombie-Britannique. De plus, la Nouvelle-Écosse a annoncé dans son dernier budget une augmentation de deux points de pourcentage de sa taxe de vente harmonisée pour le 1er juillet 2010 (graphique 15).

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Graphique 15 – La hausse de certaines taxes gonflera l’inflation totale au Canada... mais l’IPCX demeurera très stable Var. ann. en %

Var. ann. en % Indices des prix à la consommation (IPC)

4,0

4,0 Prévisions de Desjardins

3,5

3,5

3,0

3,0

2,5

2,5

2,0

2,0

1,5

1,5

1,0

1,0

0,5

0,5

0,0

0,0 (0,5)

(0,5) IPC total

IPCX (1,0)

(1,0) 2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

L’IPCX, qui exclut non seulement huit des composantes les plus volatiles, mais aussi l’effet des impôts indirects (dont les taxes de vente), fait preuve d’une grande stabilité depuis plus d’un an, une situation qui se poursuivra vraisemblablement au cours des mois à venir.

Tableau 6 Canada : principaux indicateurs économ iques 2009 V ariation trim es trielle annualis ée en % (s auf s i indiqué)

Prod u it in térie u r b ru t rée l* Dépenses personnelles Construction résidentielle Investissements des entreprises Variation des stocks (G$) Dépenses publiques Exportations Importations Demande intérieure finale Autre s in d icate u rs Revenu personnel disponible réel Rémunération hebdomadaire Emploi Taux de chômage (%) Mises en chantier (1) Profits des entreprises*** (2) Taux d’épargne personnelle (%) Taux d’inflation global (2) Taux d’inflation de base** (2) Solde budgétaire fédéral (G$) (3) Solde du compte courant (G$)

2010

Moyen n es an n uelles

T3

T4

T1p

T2p

T3p

T4p

2008

2009

2010p

2011p

0,9 3,7 9,5 6,4 (1,5) 9,0 12,2 36,0 5,6

5,0 3,6 29,7 (8,8) (4,3) 7,4 15,4 8,9 4,6

5,8 4,4 4,9 4,7 (0,3) 7,0 10,5 11,0 5,2

3,3 3,1 4,4 4,9 1,0 4,7 4,0 6,4 3,8

2,4 2,8 (5,2) 3,5 2,5 2,5 3,0 4,0 2,4

2,6 2,8 (0,9) 4,5 4,5 1,2 2,0 3,0 2,4

0,4 3,0 (2,7) 0,2 12,2 4,8 (4,7) 0,8 2,6

(2,6) 0,2 (7,4) (17,4) (4,9) 4,5 (14,0) (13,4) (1,7)

3,3 3,4 8,0 0,5 1,9 5,8 6,7 9,9 4,0

3,0 3,0 1,0 4,1 10,1 0,5 3,6 3,3 2,4

0,4 3,1 (0,1) 8,5 155,9 (39,9) 4,9 (0,9) 1,6 (32,3) (55,2)

2,4 2,3 1,3 8,4 179,8 (14,8) 4,6 0,8 1,6 (28,7) (39,1)

2,0 2,5 1,6 8,2 198,7 5,0 4,3 1,6 1,9 (55,0) (35,0)

2,8 3,0 3,4 8,0 200,0 21,5 4,0 1,5 1,7 (55,0) (32,0)

2,0 3,5 1,6 7,8 167,7 19,0 4,5 2,5 1,8 (50,0) (30,0)

2,5 4,0 2,8 7,7 162,0 13,0 5,0 2,5 1,8 (50,0) (25,0)

4,2 2,9 1,5 6,1 211,1 5,7 3,7 2,3 1,7 2,7 8,1

1,4 1,6 (1,6) 8,3 149,1 (33,2) 4,1 0,3 1,7 (31,1) (41,3)

2,2 2,7 1,6 7,9 182,1 14,4 4,5 2,1 1,8 (52,5) (30,5)

3,0 4,5 2,7 7,4 173,5 8,9 5,0 2,5 1,9 (35,0) (18,8)

p : prév is ions ; * $ 2002; ** Ex c luant les huit c omposantes les plus v olatiles ; *** A v ant impôts ; (1) Milliers d’unités à ry thme annualis é; (2) Gliss ement annuel; (3) Comptes nationaux . Sourc es : Datas tream et Desjardins , Études éc onomiques

9

Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

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PROVINCES Le Québec a une longueur d’avance

QUÉBEC •







L’activité économique a déjà récupéré tout le terrain perdu pendant la récession. La durée de celle-ci s’est donc limitée à 8 mois alors que les récessions des années 1980 et 1990 avaient mis respectivement 15 mois et 22 mois avant de se résorber. Le PIB réel a bondi de 0,9 % en janvier, ce qui a permis au Québec d’amorcer une nouvelle phase d’expansion. La province a ainsi une longueur d’avance sur ses principaux partenaires commerciaux, notamment le Canada et les ÉtatsUnis. À l’image de l’économie, le rebond de l’emploi a été spectaculaire (graphique 16). Après avoir atteint un creux en juillet, le nombre de travailleurs a progressé de 91 400. Ce gain fait plus que compenser les pertes de 69 200 emplois encaissées lors de la récession. Le Québec est l’une des premières provinces du pays à s’être complètement rétablie des dommages au chapitre de l’emploi. Le taux de chômage, qui a fléchi à 7,9 % en avril, se maintient sous celui du Canada (8,1 %) pour un quatrième mois d’affilée. Du côté des entreprises, la confiance est revenue à son sommet pré-récession, et les profits ont repris le chemin de la croissance (graphique 17). Les ventes des manufacturiers ont amorcé un timide redressement, mais certaines poches de faiblesse persistent, notamment dans le secteur aéronautique. En dépit des risques accrus sur le plan international, le scénario de prévisions est demeuré inchangé pour le Québec. Pour cette année et l’an prochain, des hausses du PIB réel de 3,0 % et de 2,4 % sont respectivement prévues.

Graphique 16 – La période de récupération de l’économie et de l’emploi est complétée au Québec En G$ de 2002

3 930 PIB ré el (gauche )

Emploi (droite )

252

3 910

250

3 890

248

3 870

246

3 850

244

3 830

242

3 810 3 790

240 2007

2008

2009

2010

Sources : Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

Graphique 17 – La confiance des entreprises ainsi que les profits ont remonté au Québec Indice

En G$

71

29

68

28

65

27

62

26

59

25

56

24

53

23

50

22 21

47 44

ONTARIO

En milliers

254

20

Confiance des entreprises (gauche)

41

19

Profits des entreprises (droite)

18

38

10

2008

2009

2010

Sources : Institut de la statistique du Québec, Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et Desjardins, Études économiques

Graphique 18 – La croissance de l’emploi dans plusieurs provinces a déjà permis de combler les postes perdus durant la récession En %

En %

Pourcentage de récupération des emplois perdus lors de la récession

200

200

180

180

160

160

140

140

120

120

100

100

0

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

C.-B.

20

0

Alb.

40

20 Sask.

60

40

Man.

80

60

Ont.

80

Qc

L’indice de confiance des consommateurs ontariens s’est maintenu légèrement au-dessus de la barre de 85 au cours des derniers mois, une amélioration considérable par rapport au creux de 45,9 observé à la fin de 2008. Contrairement à la situation dans la plupart des autres régions, la confiance des ménages ontariens n’a pas subi de réduction en avril dernier.

2007

N.-B.



Un peu plus de la moitié des 249 700 emplois perdus durant la récession ont été récupérés (graphique 18). À 8,8 %, le taux de chômage de la province demeure toutefois significativement supérieur à la moyenne nationale (8,1 %).

2006

N.-É.



Les exportations de marchandises ont progressé de 3,4 % à l’hiver. Les importations ont diminué de 0,8 % durant la même période. Le solde commercial de la province s’est donc encore amélioré au premier trimestre de 2010, ce qui devrait contribuer positivement à la croissance économique.

2005

Î.-P.-É.



Le rétablissement du secteur manufacturier ontarien se poursuit. Après une hausse des ventes de 10,2 % à l’automne, une augmentation de 1,4 % a été répertoriée durant l’hiver. L’industrie de l’automobile est au cœur de cette embellie. Le nombre de véhicules automobiles neufs produits au pays a crû de 15,6 % au premier trimestre de 2010.

T.-N.-L.



Prévisions économiques et financières





Mise à jour – Mai 2010

www.desjardins.com/economie

Après plusieurs mois de progression vigoureuse, le marché immobilier ontarien a montré quelques signes d’essoufflement en avril. Le nombre de ventes de maisons existantes a diminué de 4,3 % durant le mois, tandis que le prix moyen est descendu à 347 574 $, contre 354 967 $ en mars. Serait-ce les effets néfastes de l’entrée en vigueur prochaine de la nouvelle taxe de vente et aux hausses de taux d’intérêt qui commencent à se faire sentir?

Graphique 19 – Les prix du pétrole brut ont fortement diminué $ US/baril

Après une hausse de 3,6 % en 2010, le PIB réel ontarien devrait progresser de 2,7 % l’an prochain.

$ US/baril

Prix du pétrole brut – WTI*

88

88

85

85

82

82

79

79

76

76

73

73

70

70

PROVINCES DE L’OUEST •



Les incertitudes mondiales ont amené une réduction des prix des matières premières au cours des dernières semaines. Par exemple, le prix du pétrole brut (WTI – West Texas Intermediate) est passé de 86,19 $ US au début du mois de mars à moins de 70 $ US au moment d’écrire ces lignes (graphique 19). La reprise économique des provinces de l’Ouest pourrait être freinée par la faiblesse des prix des matières premières si elle se poursuivait. Pour l’instant, les effets sur l’économie réelle semblent toutefois limités alors que les investissements non résidentiels ont recommencé à croître, notamment en Alberta et en Colombie-Britannique.

67 Janvier 2010

67 Février

M ars

Avril

M ai

* W est Texas Intermediate. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques



La valeur des exportations de marchandises de Terre-Neuveet-Labrador a diminué significativement au premier trimestre de 2010. En outre, la production du champ pétrolier White Rose demeure relativement faible.

PROVINCES DE L’ATLANTIQUE •

Les dépenses de consommation ont connu une croissance assez robuste depuis le début de l’année au sein des provinces de l’Atlantique.

Tableau 7 Québec et Ontario : com ptes nationaux 2007

2008

2009

2010p

2011p

Qu ébe c Produit intérieur brut réel Dépenses personnelles Construction résidentielle Investissement des entreprises Variation des stocks (M$ 2002) Dépenses publiques Exportations Importations Demande intérieure finale

2,8 4,3 5,2 6,3 2 057 3,7 1,2 4,0 4,5

1,0 3,3 (2,3) (0,8) 679 6,4 (3,4) 0,5 3,3

(1,4) 0,6 (1,5) (13,2) (1 535) 4,9 (11,4) (8,6) 0,1

3,0 3,7 5,2 3,6 (325) 3,0 4,0 5,7 3,6

2,4 2,2 (0,7) 4,4 1 350 1,4 3,4 3,5 2,0

On tario Produit intérieur brut réel Dépenses personnelles Construction résidentielle Investissement des entreprises Variation des stocks (M$ 2002) Dépenses publiques Exportations Importations Demande intérieure finale

2,3 3,7 2,2 3,5 5 410 3,7 1,5 4,0 3,7

(0,5) 2,6 (2,3) (0,5) 4 334 2,5 (6,3) (2,8) 1,9

(3,4) 0,3 (8,0) (15,3) (4 414) 3,9 (14,5) (14,4) (1,0)

3,6 3,1 9,2 (1,9) (1 063) 6,1 8,9 10,5 3,8

2,7 2,6 (4,0) 3,6 3 063 2,1 3,8 4,5 2,3

M oy enne annuelle en % (s auf s i indiqué)

p : prév is ions Sourc es : Institut de la statistique du Québec , minis tère des Financ es de l'Ontario, Statis tique Canada et Desjardins , Études éc onomiques

11

Prévisions économiques et financières

Mise à jour – Mai 2010

www.desjardins.com/economie

Tableau 8 États-Unis : m arché des titres à rev enu fixe 2009

2010

2011

Fin de période en %

T1

T2

T3

T4

T1

T2p

T3p

T4p

T1p

T2p

T3p

T4p

Tau x d ire cte urs Fonds fédéraux

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

0,25

0,50

1,00

1,50

2,00

Bo n s d u Tréso r 3 mois

0,21

0,19

0,14

0,06

0,16

0,25

0,25

0,30

0,70

1,20

1,70

2,20

Ob ligation s fédérale s 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans

0,81 1,68 2,69 3,57

1,12 2,56 3,52 4,31

0,95 2,31 3,30 4,05

1,14 2,68 3,84 4,63

1,02 2,55 3,83 4,71

0,90 2,25 3,40 4,30

1,25 2,65 3,75 4,60

1,70 3,05 4,00 4,70

2,35 3,50 4,10 4,75

2,95 3,85 4,20 4,80

3,50 4,10 4,30 4,85

3,90 4,20 4,40 4,90

Pe n te 5 ans - 3 mois 10 ans - 2 ans 30 ans - 3 mois

1,47 1,88 3,36

2,37 2,40 4,12

2,17 2,35 3,91

2,62 2,69 4,57

2,39 2,81 4,55

2,00 2,50 4,05

2,40 2,50 4,35

2,75 2,30 4,40

2,80 1,75 4,05

2,65 1,25 3,60

2,40 0,80 3,15

2,00 0,50 2,70

p : prév is ions Sourc es : Datas tream et Des jardins, Études éc onomiques

Tableau 9 Canada : m arché des titres à rev enu fixe 2009

2010

2011

Fin de période en %

T1

T2

T3

T4

T1

T2p

T3p

T4p

T1p

T2p

T3p

T4p

Tau x d ire cte urs Fonds à un jour

0,50

0,25

0,25

0,25

0,25

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

2,50

2,50

Bo n s d u Tréso r 3 mois

0,40

0,25

0,23

0,19

0,29

0,77

1,25

1,80

2,30

2,50

2,50

2,80

Ob ligation s fédérale s 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans

1,07 1,75 2,78 3,56

1,21 2,46 3,36 3,86

1,26 2,58 3,31 3,84

1,48 2,77 3,61 4,08

1,73 2,91 3,57 4,07

1,85 2,85 3,50 3,95

2,25 3,20 3,75 4,15

2,60 3,45 3,90 4,20

2,85 3,65 3,95 4,25

3,25 3,80 4,00 4,30

3,50 3,95 4,05 4,35

3,80 4,00 4,10 4,40

Pe n te 5 ans - 3 mois 10 ans - 2 ans 30 ans - 3 mois

1,35 1,71 3,16

2,21 2,15 3,61

2,35 2,05 3,61

2,58 2,13 3,89

2,62 1,84 3,78

2,08 1,65 3,18

1,95 1,50 2,90

1,65 1,30 2,40

1,35 1,10 1,95

1,30 0,75 1,80

1,45 0,55 1,85

1,20 0,30 1,60

Écart ( Canada - É tats -Unis ) 3 mois 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans

0,19 0,06 0,09 0,13 0,27 0,09 0,31 0,34 0,07 (0,10) 0,26 0,09 0,09 (0,16) 0,00 (0,22) (0,00) (0,45) (0,21) (0,55)

p : prév is ions Sourc es : Datas tream et Des jardins, Études éc onomiques

12

0,13 0,52 1,00 1,50 0,72 0,95 1,00 0,90 0,36 0,60 0,55 0,40 (0,26) 0,10 0,00 (0,10) 0,00 (0,35) (0,45) (0,50)

1,60 1,30 0,80 0,60 0,50 0,30 0,00 (0,10) 0,15 (0,05) (0,15) (0,20) (0,15) (0,20) (0,25) (0,30) (0,50) (0,50) (0,50) (0,50)