Melanson tend la main aux gens d’affaires du Grand Moncton Publié: 19 h 32 min, lundi 20 avril 2015 par Jean-Marc Doiron
Roger Melanson, ministre des Finances, a rencontré la communauté d'affaires du Grand Moncton, lundi matin. - Acadie Nouvelle: Jean-Marc Doiron
DIEPPE – Le ministre des Finances, Roger Melanson, est allé à la rencontre de la communauté d’affaires du Grand Moncton, lundi matin. Les entrepreneurs de la région lui ont fait part de leurs préoccupations, notamment concernant la hausse de la taxe sur l’essence et l’absence d’une hausse de la TVH. La communauté d’affaires du Grand Moncton est l’un des moteurs économiques les plus importants du Nouveau-Brunswick, soutient Ben Champoux, président-directeur général de la corporation de développement économique 3+. Depuis 1996, plus de 55 % des nouveaux emplois créés dans la province se retrouvent dans la métropole du Sud-Est. C’est pourquoi, quand la chambre de commerce du Grand Moncton et la corporation 3+ ont invité M. Melanson à un déjeuner pour discuter du récent budget du gouvernement provincial, il n’a pas hésité à répondre dans l’affirmative. «On a un nouveau gouvernement qui a gagné une élection provinciale sur le mandat de créer de l’emploi. Le Grand Moncton, chiffre à l’appui, c’est le poumon de l’économie néo-brunswickoise», a martelé Ben Champoux, président-directeur général de 3+. Le député de la circonscription de Dieppe a prononcé un discours dans lequel il a survolé les grandes lignes du budget. Il a ensuite participé à une longue période de questions avec les gens d’affaires.
Bien qu’ils soient pour les mesures prises pour stimuler l’économie, les entrepreneurs ont émis des réserves concernant certaines décisions, dont celle de remettre à plus tard une hausse de la taxe de vente harmonisée (TVH). Le ministre a assuré qu’une hausse de la TVH est sur la table pour le prochain budget. Elle n’a cependant pas été implantée cette année, car l’économie de la province ne serait pas assez stable. «Nous avons une situation économique qui est encore volatile, même s’il y a des signes d’amélioration. Si nous prenons une décision de cette magnitude, notre économie doit avoir des bases plus solides.» La hausse de la taxe provinciale sur l’essence (1,9 cent le litre) et le carburant diesel (2,3 cents le litre) a aussi été soulevée durant la période de questions. Certains craignent que la mesure nuise au développement économique, particulièrement dans l’industrie du camionnage. M. Melanson assure cependant que son équipe croit «que ça va avoir un impact minimal sur l’économie». La mesure doit générer plus de 28 millions $ en revenus. «Souhaitons-nous avoir les taux de taxe sur l’essence les plus élevés? Non. Mais nous devons mettre notre situation fiscale en ordre. Avec les faibles prix de l’essence, nous trouvions que c’était le bon temps pour prendre une telle mesure.» Des intervenants ont également demandé que le gouvernement offre un meilleur soutien à l’industrie touristique, qu’il accélère le développement des ressources naturelles et qu’il collabore davantage avec les autres Provinces maritimes. Le ministre s’est fait rassurant sur ces points, et plusieurs autres. Il a toutefois ajouté que d’autres décisions difficiles sont à prévoir au cours des prochaines années. «Une chose que j’ai conclue rapidement en accédant au poste de ministre, c’est que quand tu as un déficit structurel de 400 millions $ par année et que tu dois l’arranger, tu ne vas pas plaire à beaucoup de monde.»
Le Grand Moncton, un joueur international? Le Grand Moncton a le potentiel de passer d’un statut de métropole d’importance régional à un joueur clé sur la scène nationale et internationale, croit Ben Champoux, président-directeur général de la corporation 3+. En plus des attractions touristiques et les événements majeurs, comme la Coupe du monde féminine de la FIFA et le spectacle d’AC/DC, Moncton pourrait bientôt jouer un rôle dans l’économie mondiale. Si les négociations en cours entre le Canada et l’Union européenne aboutissent à un accord de libreéchange, Moncton deviendra une «plaque tournante entre le marché européen et le marché canadien», explique M. Champoux. L’Aéroport international du Grand Moncton, qui vient d’agrandir sa piste d’atterrissage de 8000 à 10 000 pieds afin d’accueillir de plus grands avions de cargaison, deviendra un point de contact clé entre les deux continents. «Le corridor des échanges, qui était auparavant un corridor nord-sud, devient un corridor est-ouest.» M. Champoux ajoute le succès de la région passe par le projet de centre de divertissement multifonctionnel, au centre-ville de Moncton. Un engagement des gouvernements provincial et fédéral à payer une partie des coûts débloquerait jusqu’à 250 millions $ en investissements additionnels d’entrepreneurs de la région.
«La région du Grand Moncton n’est plus un gros village sur la scène néo-brunswickoise. C’est maintenant un centre urbain vibrant sur la scène nationale. C’est important qu’on soit conscient de ça, et qu’on s’équipe pour être compétitif dans cette ligue-là.»
