malaise rural

«Tous les 8 du mois je n'ai plus rien et je dois demander ... début de la mobilisation elle regrette que de nombreux Gilets ... non discutent ensemble à comment.
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MALAISE RURAL

Maxime Reynié / Hans Lucas

Auch est une ville de 21000 habitants, chef lieu du département du Gers dans le sud-ouest de la France. À seulement une heure de route de Toulouse, la ville se trouve souvent bien vide, particulièrement les petits commerces face aux nouvelles zones commerciales. Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes le 17 novembre 2018, plusieurs habitants restent mobilisés quotidiennement, peu importe la météo. Ainsi depuis début décembre, après avoir quitté le rond-point, ils se retrouvent tous les jours sur un parking en plein centre-ville entre la Mairie et le Palais de Justice. Malgré les divergences politiques de chacun, ils font

ici front commun et restent unis comme une famille prévoyant les actions à mener pour chaque samedi de mobilisation même si certains préfèrent aller à Toulouse pour rejoindre les grosses manifestations. Récemment ils ont commencé à organiser des assemblés générales dans une salle prêtée par la Mairie. Le RIC est sur toutes les lèvres, mais les revendications ici, en zone rurale dépeuplée sont diverses en allant de l’agriculture aux déserts médicaux. Unis coute qui coute ils comptent bien continuer leur mobilisation pour arriver à leurs fins, avoir une meilleure vie.

Même si ici il n’y a jamais eu de confrontation avec la Police, les Gilets Jaunes montrent leur solidartié aux blessés du mouvement.

La principale rue commerçante de Auch reste vide en journée.

«On ne veut plus les miettes, mais le pain complet.»

José, père de famille, est un Gilet Jaune depuis le début de la mobilisation et essaie d’être présent le plus possible sur le parking du Palais de Justice. À travers ce mouvement social il espère pouvoir faire entendre sa voix comme celle de millions d’autres. Il souhaite que les citoyens français et internationaux puissent retrouver un pouvoir d’achat convenable et des finances stables. Pour lui, sans cela, on ne pourra pas résoudre le reste des problèmes. D’origine portugaise il ne croit que très peu aujourd’hui à la

devise de la république française «Liberté, Égalité, Fraternité» Dans un monde parfait, il rêve de voir les peuples du monde entier s’unir et reprendre la main sur la politique et la démocratie loin des dirigeants actuels : une démocratie mondiale et populaire.

«Aujourd’hui, je suis fière d’être une Gilet Jaune.»

Jeanne, 40 ans, est mère divorcée de quatre enfants. Sans emploi, elle touche 800€ d’aide sociale par mois en plus d’une petite pension alimentaire. «Tous les 8 du mois je n’ai plus rien et je dois demander à des amis». Elle aimerait passer le permis et avoir une voiture pour faciliter sa vie et trouver un travail plus simplement. Présente chaque jour de 8h à 18h depuis le début de la mobilisation elle regrette que de nombreux Gilets Jaunes avancent beaucoup de choses mais ne viennent jamais. Elle souhaite pouvoir s’en sortir financièrement pour subvenir aux besoins de sa famille. Pour elle l’Etat est hypocrite et que Macron «est mé-

prisent, faux et qu’il est là pour les riches, seulement pour les riches et que les soubassement il s’en fout». Elle déplore aussi l’abandon par les services publics des petites villes de campagnes comme Auch ou les centres villes se vident face aux grandes surfaces et leurs promos. Toujours avec le sourire elle trouve «abérant que notre France devienne ça» en parlant du pouvoir d’achat, de la politique etc.

Durant les assemblés, des curieux, des Gilets Jaunes actifs et d’autres non discutent ensemble à comment faire évoluer le mouvement ici, à Auch.