L A
V I E
P R O F E S S I O N N E L L E
LIVRES
LIVRES
PAR NATHALIE VALLERAND
PAR EMMANUÈLE GARNIER
GUÉRIR EST HUMAIN
POUR UNE PRESCRIPTION DE LA RELATION
LA COMMUNICATION PROFESSIONNELLE EN SANTÉ
DU DR PAUL GRAND’MAISON ET DE M. JEAN PROULX
SOUS LA DIRECTION DE CLAUDE RICHARD ET DE MARIE-THÉRÈSE LUSSIER
Au cours des dernières années, le Dr Paul Grand’Maison, médecin de famille et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, a accompagné son épouse en fin de vie. Cette période riche en émotions l’a conduit à réfléchir sur la relation patient-soignant et sur le processus de guérison. Dans l’essai qu’il cosigne avec le philosophe et écrivain Jean Proulx, il plaide pour une approche plus humaine de la pratique médicale.
Les deux principales fonctions de l’entrevue médicale sont l’échange d’informations et l’établissement d’une relation, indiquent M. Claude Richard, psychologue, et la Dre Marie-Thérèse Lussier, médecin de famille, dans le livre sur la communication qu’ils ont rédigé en collaboration avec de nombreux auteurs.
D’entrée de jeu, les deux auteurs rappellent que le corps humain est bien plus qu’une machine à réparer. Dans la souffrance comme dans la guérison, le corps, l’âme et l’esprit sont entrelacés. Dans la première partie, M. Proulx invite les patients à accueillir la souffrance et à accepter la dure réalité, ce qui permet de mieux vivre la maladie, d’y trouver un sens et de connaître une évolution intérieure. Il souligne que c’est en soi-même qu’on trouve des forces de guérison. Si le médecin soigne, c’est le patient qui guérit.
Ce volumineux ouvrage vise à aider les professionnels de la santé à mieux communiquer avec leurs patients. Commençant par des bases théoriques, le livre offre rapidement des chapitres très pratiques s’appuyant sur des exemples concrets de conversations. Il explore ainsi l’essentiel de l’entretien clinique : les fonctions de l’entrevue médicale, sa structure, certaines approches-clés et la manière d’aborder des sujets comme les médicaments ou les risques.
En deuxième partie, le Dr Grand’Maison se penche sur le rôle des soignants. Pour lui, la médecine est un art autant qu’une science, car elle requiert une complémentarité entre la compétence technique et l’engagement humain envers la personne malade. Cette approche est trop souvent déficiente, déplore-t-il en conviant les soignants à faire preuve d’altruisme, d’empathie et de compassion. Certes, une certaine distance avec la souffrance des patients est essentielle, mais non un gouffre, insiste l’auteur pour qui le lien avec des êtres souffrants constitue une source de transformation intérieure.
Toute une section porte sur l’entrevue clinique adaptée à différents types de patients : les enfants, les gens âgés, les personnes handicapées, celles de cultures différentes ou vivant dans la pauvreté. Certains cas peuvent sembler plus difficiles, comme ceux des personnes souffrant d’une dépendance ou se plaignant de problèmes médicalement inexpliqués. Plusieurs chapitres se penchent sur la communication dans des milieux précis : les urgences, les soins palliatifs et les soins à domicile.
Médiaspaul, Montréal, 2016, 244 pages, 26,95 $
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Le livre traite aussi de la question des communications entre professionnels de la santé : médecin-infirmière, médecin-pharmacien, médecins entre eux, mais aussi pharmacien-patient. On y trouve entre autres des conseils pour améliorer la collaboration interprofessionnelle. Cet ouvrage très dense permet finalement de mieux comprendre le patient, de mieux lui parler et de mieux le soigner. Pearson/ERPI, 2e éd, Montréal ; 2016. 838 p., 99,95 $
lemedecinduquebec.org
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