Les moines-soldats de l'orthodoxie financière - Au fait

2 nov. 2013 - ILLUSTRATION ZAVEN NAJJAR. L'AMOUR VACHE. FORTS, MATHEUX ... Car le match est permanent entre les politiques, censés décider, et ...
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Deux silences Aller à Bercy (le ministère des Finances, pas le Palais omnisport). Puis passer par le service de psychiatrie de Lariboisière. Dans cet ordre, à moins de choisir le sens inverse, ce chemin peut donner lieu à de faciles ironies. L’une d’elles voudrait un rapprochement entre le silence dont font preuve les autorités publiques à l’égard des maladies mentales et autres désordres psychiatriques – on ne veut pas en parler, on ne veut pas regarder, on ne souhaite pas s’en occuper – et un autre, construit celui-là, la discrétion de ce Léviathan si français qu’est le ministère de l’Économie et des Finances, lieu de tous les pouvoirs certainement plus réels que supposés. Quand on écoute Frank Bellivier, patron du service de psychiatrie de l’hôpital Lariboisière à Paris, on s’aperçoit qu’il y a des silences qui inquiètent, que l’on a du mal à écouter parce que l’on ne sait guère qu’en faire et comment s’en défaire. Silence d’autruche, silence de lâche. Silence de l’institution face à des pathologies qu’elle ne sait pas comment regarder en face. Les pathologies associées à la psychiatrie que nous sommes tellement désireux de cacher. En clair, un silence aveugle. Il en est un autre qui sent sa porte capitonnée et sa moquette, un silence qui au contraire énerve, le silence des forts qui sent le mépris. Vous voulez savoir et comprendre ? Eh bien non, et vos vociférations n’y changeront rien. Et, pour manier la métonymie, on dira que Bercy, qui fut longtemps le nom par lequel était désigné le grand entrepôt de vin de Paris, incarne désormais le symbole d’une sobriété janséniste. Ils savent et les autres suivent. Cela vaut pour les simples contribuables. Cela vaut aussi pour les politiques – aussi élus de la République ou puissants qu’ils soient ou pensent être. Belle illustration de ce qui pourrait devenir un adage de notre XXIe siècle balbutiant : « ceux que nous avons élus n’ont pas le pouvoir et ceux qui ont le pouvoir, nous ne les avons pas élus ». X AV I E R D E L A C R O I X Directeur de la publication

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DANS LE SECRET DE LA FORTERESSE L’AMOUR VACHE FORTS, MATHEUX ET FORMATÉS RITES ET MYTHES UN MONDE EN CIRCUIT FERMÉ

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Les moines-soldats de l’orthodoxie financière

Bercy est rempli d’esthètes. Les œuvres d’art jalonnent les allées et les bâtiments du très soviétoïde ministère des Finances, paquebot de verre glacial à souhait qui semble s’être échoué en bord de Seine. Le bâtiment Colbert abrite ainsi une fresque signée Pierre Alechinsky, puissant pamphlet contre le pouvoir de l’argent. Le motif central fait allusion à la Roue de la Fortune. Ceux qui ont de l’argent atteignent le haut de l’échelle sociale. Les mendiants tombent dans les bas-fonds. L’artiste représente aussi les fluctuations d’une monnaie imaginaire, conçue par frottage et estampage de plaques d’égoût. Drôle de symbolique : l’argent sale, et sans pitié, niché au cœur de Bercy ? De l’affaire Cahuzac à l’affaire Tapie en passant par l’affaire Bettencourt, on pourrait parfois le penser. Mais ce n’est pas

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LEUR COMBAT QUOTIDIEN : LES BIENTÔT DEUX MILLE MILLIARDS DE DETTE DE LA FRANCE

exactement l’idée que les habitants de cette ville dans la ville se font de leur mission de service public. Chaque matin, 6 000 fonctionnaires pénètrent dans ce temple de l’intelligence à la française, où la densité de cerveaux au mètre carré n’a d’égale que celle des costumes anthracite et des cravates sombres. « N’oubliez jamais que notre bleu de travail c’est le gris »,

avait conseillé un inspecteur des finances aux deux architectes, Paul Chemetov et Borja Huidobro qui, au début des années 1980, avaient remporté l’appel d’offres pour bâtir l’enceinte destinée à gérer les finances de l’État. À des années lumière du charme suranné du Louvre. Pas de fantaisie ici. Et gare aux politiques qui se verraient beaux à leur arrivée dans la maison : les autochtones se chargent bien vite de leur rappeler ce qu’ils peuvent faire. Et ce qu’ils ne peuvent pas faire. Avec un État en déficit depuis plus de trente ans et une dette qui augmente de 12 milliards d’euros par mois, pour approcher un total de 2 000 milliards, les marges de manœuvre sont plus que jamais réduites. Mais si c’est à Bercy que toute la politique économique se met en place, il serait absurde de rejeter sur les technos du ministère des Finances la faute de ce

fiasco économique qui oblige aujourd’hui le pouvoir à baisser les dépenses, à augmenter les impôts, bref à assumer un mot que les politiques ont en horreur : l’austérité. Même systématiquement brandi comme un totem, l’intérêt général n’est pas toujours compris de la même façon par les uns et par les autres. Car le match est permanent entre les politiques, censés décider, et l’administration qui se targue d’exécuter en toute loyauté. L’administration n’a pas le pouvoir, c’est entendu. Mais elle a du pouvoir, et beaucoup. Bien davantage, en tous cas, que ce qu’elle veut bien admettre. Un pouvoir de décision, un pouvoir d’exécution, un pouvoir de nuisance, un pouvoir d’influence à travers la circulation de la « pensée Bercy » au sein de toute la vie politique et économique française.

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[ Bercy et ses ministres ]

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Dans la grande salle du septième étage de l’Hôtel des ministres, là où ont lieu les conférences de presse, la passation de pouvoir avec François Baroin, son prédécesseur, vient de se terminer. Les appariteurs n’ont pas encore fini de ranger les chaises que, ce jeudi 17 mai 2012, Pierre Moscovici est déjà descendu d’un étage. Il pénètre dans son bureau, celui du ministre de l’Économie et des Finances. Cette vaste pièce n’a évidemment pas le charme suranné des classiques dorures de la République. Décorée par deux stylistes de renom, Andrée Putman et Isabelle Hebey, elle évoque plutôt La Défense que le Louvre. Depuis Pierre Bérégovoy, premier locataire des lieux en 1988, personne n’a jamais osé remettre en question

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UNE ÉLITE SEXISTE l’équilibre général du bureau. Christine Lagarde, qui l’a occupé pendant plus de quatre ans de 2007 à 2011, a été la première à bouleverser l’harmonie imaginée par les deux professionnelles du design. Quelques semaines après son arrivée, elle a fait poser une moquette zébrée noir et blanc quasi-psychédélique, qui donne le tournis à ceux qui la fixent trop longtemps. Expliquant dans la presse que cela inciterait les hauts fonctionnaires du ministère à éviter de regarder leurs pieds quand ils s’adressaient à elle.

LE « DOSSIER » REMIS AU NOUVEAU MINISTRE, C’EST LE PHARMAKON : LE REMEDE EN MEME TEMPS QUE LE POISON Astigmate, Pierre Moscovici est troublé par ces rayures. Le nouveau ministre se dit déjà qu’il faudra changer la moquette – ce sera fait au cœur de l’été – mais il y a plus urgent. Le chômage ne cesse d’augmenter, la croissance est en berne, la dette a explosé et François Hollande a été élu pour que la France sorte de la crise.

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Sur son bureau en acajou, un classeur à la couverture blanche, épais d’une centaine de pages, attend le nouvel arrivant : c’est le « dossier ministre », appelé en interne « Rapport sur l’état de l’union », une référence un rien pompeuse au discours annuel du président des États-Unis devant le Congrès. Ramon Fernandez, le directeur du Trésor, l’administration sur laquelle règne désormais Pierre Moscovici, l’a bouclé la veille. Il n’a pas pu le remettre en mains propres au ministre car il est en déplacement à Londres pour l’élection du président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Pierre Moscovici l’ouvre. D’abord, une note de synthèse sur les principaux enjeux de la politique économique française et les priorités à donner, note signée par Ramon Fernandez et son adjointe, Claire Waysand. Puis une centaine de fiches de deux pages chacune, sur des sujets aussi variés que la crise de la zone euro, la coopération franco-allemande, la réforme de l’État, la situation du commerce extérieur, Dexia ou encore la Banque publique d’investissement, première des soixante propositions du candidat socialiste.

« SI ON NE DIT PAS LES CHOSES MAINTENANT, ON NE LES DIRA JAMAIS « Le dossier ministre, c’est le kit de survie du ministre à son arrivée, résume un ancien de Bercy, proche de François Hollande. C’est indispensable, même si évidemment, il décrit davantage l’agenda de l’administration que celui du ministre. » C’est que cette feuille de route a un arrière-goût de pharmakon : elle est le remède en même temps que le poison. S’il entre dans sa logique, le ministre se condamne aussitôt à en être prisonnier. Car dans ce document, la nomenklatura de Bercy

n’hésite pas à mettre en garde sur les conséquences de telle ou telle mesure défendue pendant la campagne électorale qui n’a pas ses faveurs. « On essaie de dire ce qu’on pense, pas nécessairement ce qu’attend le ministre, explique-t-on au Trésor. Il y a des choses qui ne font pas plaisir mais si on ne les dit pas quand le ministre arrive, on ne les dira jamais. » Ce « dossier ministre » est lu aussi à Matignon et à l’Élysée. Lionel Jospin s’en souvient comme si c’était hier. À peine devenu Premier ministre en 1997, il reçoit la note de son prédécesseur Alain Juppé et manque de s’étouffer. « Elle présentait une analyse de la conjoncture économique, ce qui est logique, se remémore-t-il, mais aussi, pratiquement, les instructions à suivre si je voulais respecter les critères de Maastricht et réussir le passage à l’euro. L’accent était évidemment mis sur la réduction des dépenses. À travers la succession de deux Premiers ministres, et sans tenir compte de l’alternance politique, ils voulaient déjà, d’une certaine façon, imposer leur loi. » Lionel Jospin fera les 35 heures et les emplois-jeunes. Servi par la reprise économique peu après son arrivée à Matignon, il pourra se targuer d’avoir fait fi de l’orthodoxie Bercy. Premier socialiste de retour aux affaires depuis Jospin, François Hollande se débat dans un tout autre contexte. Le « dossier ministre » qu’il découvre est d’autant plus réfrigérant qu’il comporte des éléments d’analyse auxquels, candidat d’opposition, il n’avait pas eu accès. En septembre 2012, lorsqu’il annonce sur TF1 un plan de réduction du déficit dès l’année suivante, l’ouverture d’une négociation avec les partenaires sociaux pour donner aux entreprises davantage de flexibilité en matière d’embauche et le lancement d’une réflexion sur la compétitivité pour diminuer le coût du travail, le Trésor savoure

son triomphe. Il le savoure à la Bercy : profil bas et force circonvolutions. « À ce moment-là, explique un haut fonctionnaire, nous avons, c’est vrai, le sentiment que notre discours a porté. Nous faisons notre travail, nous contri-

QUAND HOLLANDE, SUR TF1, PARLE BAISSE DU COUT DU TRAVAIL ET FLEXIBILITE, BERCY SAVOURE SON SUCCES. A VOIX BASSE

Le ministère des Finances compte au total 152 208 fonctionnaires (équivalents temps plein au 31 décembre 2012). 3 591 appartiennent à la  catégorie A +, l’élite de la fonction publique. Ils sont répartis dans dix directions et treize services, agences ou délégations. Les femmes représentent 57,6 % des troupes, mais sont très minoritaires dans la haute administration. • Direction générale des Finances publiques (impôts) : 116 236 fonctionnaires (France  entière) ; • Direction générale des  Douanes : 17 034 ; • Insee : 5 762 ; • Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des  fraudes : 3 057 ; • Secr. général : 2 508 ; • Direction générale de la Compétitivité, de l’industrie et des services : 1 518 ;

buons à la réflexion collective et même si nous ne sommes pas là pour nous approprier uniquement les bonnes décisions du gouvernement, il est clair que, de notre point de vue, c’était une bonne séquence. » À Bercy, on sait manier l’art de l’euphémisme. Celui de l’influence, aussi. « Imposer sa loi » n’est certainement pas le meilleur terme pour qualifier les rapports de l’administration avec les politiques. Mais on n’en est pas très loin. Sur le papier, le patron, c’est le ministre ; les hauts fonctionnaires sont là pour appliquer.

• Direction générale du Trésor : 989 (+ 690 dans les ambassades) ; • Dir. du Budget : 247 ; • Direction des Affaires juridiques : 173 ; • Inspection générale des Finances : 97. Ces directions sont regroupées sur le site de Bercy, où travaillent 5 000 personnes environ.

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NAISSANCE À VERSAILLES.

DIPLÔMÉ DE MÉDECINE à l’université de Paris-René Descartes.

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Poste d’Accueil INSERM Hôpital Pitié Salpétrière. DOCTORAT EN NEUROSCIENCES à l’université de Paris-René Descartes.

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HABILITATION à diriger des recherches. Groupe de recherche sur les facteurs de vulnérabilités génétiques dans les troubles bipolaires.

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PROFESSEUR des Universités.

CHEF DU SERVICE de Psychiatrie adulte et du service de médecine addictologique de l’hôpital Fernand Widal. Centres experts bipolaire et dépression résistante de la fondation FondaMental.

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CRÉATION D’UNE NOUVELLE UNITÉ DE RECHERCHE INSERM en neuropharmacologie des troubles de l’humeur et des addictions.

... « VOUS, LES JOURNALISTES, METTEZ-VOUS BIEN UNE CHOSE DANS LA TÊTE : LES MALADES MENTAUX NE SONT PAS DES GENS DANGEREUX » AU FAIT – N O V E M B R E 2 0 1 3

vous le pourcentage de ces meurtres, des viols, des troubles graves, répréhensibles pénalement, commis par des malades mentaux ? 0,4 %. Vous, les journalistes, mettez-vous bien une chose dans la tête : les malades mentaux ne sont pas des gens dangereux. »

Mais le tueur du cinéma d’Aurora dans le Colorado – 12 morts à la projection du film Batman –, celui de l’école de Newtown

(26 morts dont 20 enfants dans le Connecticut, juste avant Noël 2012), le sergent américain Robert Bales qui s’en va massacrer de sangfroid 16 villageois afghans un samedi soir et rentre tranquillement à sa base, ce sont des gens atteints d’une pathologie mentale ? « Attribuer ces actes à une maladie mentale permet surtout de ne pas s’interroger sur les facteurs, essentiellement individuels, qui ont

pu être à l’oeuvre. Une approche rationnelle de telles barbaries est difficile. Cette irrationalité renvoie à la psychiatrie mais il n’est pas certain que tous les auteurs de ces horreurs soient reconnus “ malades mentaux ”. Il y a parfois des comportements crépusculaires, des moments de pseudo-conscience, fugaces, exceptionnels, épouvantables, d’onirisme délirant mais qui n’entrent pas dans la catégorie des maladies mentales diagnostiquées parce que les comportements des patients répondent à un certain nombre de critères. La tuerie de masse n’est pas un de ces critères observés. »

...

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Comité éditorial Lucas Delattre Bernard Poulet  Bernard Raudin-Dupac Ont collaboré à ce numéro : Thomas Bronnec, Laurent Fargues (dossier), Jean Lesieur (entretien), Zaven Najjar (illustration), Marc Chaumeil (photo) Mise en page Iségoria Communication, www.isegoriacom.fr Gestion des ventes au numéro À Juste Titres Julien Tessier Tél. : 04 88 15 12 42

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Pourquoi Au fait ? Parce que l’essence même du métier de journaliste est de chercher à voir ce qui est derrière l’apparence, que cette quête n’est aujourd’hui pas satisfaisante avec une investigation oscillant entre des enquêtes trop brèves dans la presse et des livres trop longs de journalistes. En particulier dans un univers largement déserté par un politique impotent et dominé par un économique imprudent. Parce qu’un ancien monde est à l’évidence en train de disparaître et qu’un autre émerge, il est urgent de laisser de la place à une analyse longue, choisie, qui puisse proposer un autre regard sur l’alternative : parole impuissante, décision impossible. Parce que l’on a besoin de temps lent, de temps long, de temps apaisé qui refuse un suivisme supposé attendu par des lecteurs-internautes-zappeurs. Pour ces raisons, le magazine que vous avez entre les mains propose de creuser le réel et de donner la parole à des gens qui nous suggèrent de le regarder autrement. Deux sujets seulement, une longue enquête travaillée, écrite, charpentée, d’une part ; un entretien qui laisse l’interlocuteur approfondir sa pensée, d’autre part. D’un côté le regard qui perce, de l’autre le regard qui porte. Le choix délibéré et clair d’une totale absence de publicité. Tout cela pour permettre au lecteur de re-prendre son temps. Se poser mieux pour regarder les choses, les comprendre et vous proposer de scruter avec lenteur un monde qui voudrait nous faire croire qu’il va plus vite que le monde d’hier alors que l’on ne fait que regarder plus mal le monde d’aujourd’hui. La rédaction

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