Les derniers vidéoclubs Les derniers vidéoclubs

de battant, son amour du cinéma et son côté très humain lui don- nent la force quotidienne d'y croire. Vers une mort annoncée. Du jeune couple adolescent.
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MARDI 19 AOÛT 2014 LA CÔTE

MORGES

Sandro Santoro expose son œuvre sur la recherche de l’identité, après un voyage à pieds de 1850 km vers la terre natale de ses parents. PAGE 7

RÉGION

MIES Malgré les difficultés, le Glandois Rafael Soler se bat pour

que la location de DVD survive. Mais le temps est compté.

Les derniers vidéoclubs [email protected]

Un âge d’or révolu

MÉMENTO

Conscient que son activité va bientôt disparaître, Rafael Soler tient tout de même à tenter l’aventure jusqu’au bout. Par passion pour le cinéma – il visionne environ 500 films par année – mais également par respect pour ses clients. Dans la région, il n’y a plus que trois vidéoclubs. CEDRIC SANDOZ

« J’ai baissé de ● 20 à 30% mon chiffre d’affaires. RAFAEL SOLER GÉRANT DE VIDÉOCLUB

vieux. Le chiffre n’a rien de comparable avec les 150-200 films qui étaient empruntés certains jours des «belles années 2000». Ces derniers temps, les difficultés n’ont fait qu’empirer. «Il y a trois ans, j’ai baissé de 20 à 30% mon chiffre d’affaires». Les vidéo-

clubs se réduisent comme peau de chagrin, le Glandois a d’ailleurs déjà dû mettre la clé sous la porte de son enseigne copétane l’an passé. Les chiffres virent au rouge, les factures deviennent toujours plus difficiles à payer. Pourtant, c’est lui qui a décidé de reprendre le vidéoclub de Mies – qu’il gérait déjà de 2007 à 2010 – pour qu’il puisse continuer de (sur)vivre. «Oui, certains disent que je suis fou, mais il y a encore des raisons d’y croire. Il y a quelque chose à faire». Comme le héros de son film préféré, «Rocky», Rafael Soler livre un combat permanent. «J’ai déjà touché le fond, failli tout arrêter, mais il faut se battre tous les jours et

savoir se relever». Son caractère de battant, son amour du cinéma et son côté très humain lui donnent la force quotidienne d’y croire.

Vers une mort annoncée Du jeune couple adolescent venu trouver un film romantique, à la famille dénichant un film d’animation pour les enfants, en passant par le célibataire endurci désirant occuper son samedi soir pluvieux, Rafael Soler est attaché à tous ses clients. C’est, selon lui, dans la diversification que les boutiques de location de films peuvent trouver leur salut. «Je propose des vêtements, des figurines et des posters à

l’effigie de personnages cinématographiques. Mais également des pop-corns ou bonbons car la location des DVD, seule, n’est pas assez rentable». La démarcation est également l’une des clés. «Il faut proposer des films d’auteurs, indépendants, primés dans des festivals et des classiques que les «box» ne proposent pas forcément.» Et Rafael Soler se bat avec son cœur. Pour vivre et transmettre sa passion du cinéma. Optimiste, il n’en demeure pas moins réaliste. «Il est clair que c’est bientôt fini. D’ici trois à quatre ans, il n’y aura plus de vidéoclubs, ils sont devenus obsolètes». Mais d’ici le K.-O. final, il promet, comme «Rocky», de ne rien lâcher. 

BEROLLE Week-end dédié aux vieux tracteurs Les passionnés de machines agricoles anciennes se donneront rendez-vous samedi et dimanche prochains, dès 9h, sur les terres de la petite commune des hauts de Morges. Il s’agit de la première édition de cet événement organisé par l’Amicale tracteurs nostalgie. La manifestation accueillera également une grande bourse d’échange et de vente de modèles réduits liés à l’agriculture. AGO

www.tracteursnostalgie.ch

LA MI-ÉTÉ DE SAINT-CERGUE EN IMAGES

Aujourd’hui, dans les meilleurs jours qui deviennent exceptionnels, Rafael Soler loue environ 80 films. En général les weekends, principalement le samedi et d’autant plus lorsqu’il est plu-

Atmosphère à la Barillette Dimanche, le soleil a réchauffé l’atmosphère, et arrosé de ses rayons les participants de la commune de Chéserex qui s’étaient réunis à l’alpage de la Barillette afin de fêter la mi-été. Tous les moyens de déplacements étaient prévus, à pied et à vélo, avec une petite pause-café à mi-chemin, ou en voiture. La Société de développement offrait à l’arrivée un apéritif fort apprécié par les excursionnistes. Une trentaine de personnes s’est retrouvée pour cette fête de l’amitié et pour déguster la grillade que chacun se préparait autour du feu, accompagnée par des garnitures offertes.  AL

SYLVAIN BOLT

Internet est son pire ennemi et la pluie son meilleur ami. Rafael Soler est propriétaire du «Movies Club» de Gland et va reprendre, dès septembre, un autre vidéoclub à Mies: «Hollywood Boulevard». Aujourd’hui, les films sont téléchargeables sur la toile (de manière frauduleuse ou non), lorsqu’ils ne sont pas directement envoyés par la poste à la maison. Grâce aux «box», ces boitiers électroniques, plus besoin de bouger de son canapé pour visionner l’œuvre de son choix. Pourtant, dans la région, il est l’un des seuls, avec le Nyonnais «Vidéo Folies», à ne pas (encore) lâcher l’affaire et il continue à louer les vertus de son activité. «Il n’y a rien qui remplace le fait de pouvoir toucher le produit, le voir et de bénéficier de conseils avisés avant de voir un film». L’occasion pour le cinéphile de déplorer une société qui a évolué. «Aujourd’hui, il y a de moins en moins de relationnel, c’est affligeant». Et logiquement, l’arrivée d’Internet n’a pas été accueillie de manière bienvenue par le quadragénaire, qui dénonce des autorités qu’il juge trop laxistes. «Internet tue le marché. Nous devons payer des sommes conséquentes de droits d’auteurs à la SUISA, alors que sur la Toile tout semble permis…J’ai juste l’impression que nous (ndlr: les vidéoclubs) payons pour les autres.»

CHÉSEREX

ARCHIVES CÉDRIC SANDOZ

CEDRIC SANDOZ

Sur les traces de ses origines calabraises

Jour de Fête Bien qu’il ait plu, la fête n’en fut pas moins belle. Au programme de ce samedi au Vallon, le défilé des vaches, bien sûr. Mais aussi la course au cochons et la bouse au carré, un jeu de hasard des plus sympathiques. PHOTOS CÉLINE REUILLE

Lauréate du concours Parmi les traditions de cette mi-été, le concours de la plus belle vache. Après avoir défilé dans la matinée, il fut temps, à midi, pour le jury, de rendre son verdict. Et c’est «Devinette» qui a été sacrée, conduite par la jeune Amélie Auberson.

Art choral Les bergers savent chanter, comme ici Pascal Michel. Durant la journée, différentes musiques, et façon de la faire, ont été à l’honneur. Le jodle, bien sûr. Mais aussi les incontournables cors des Alpes. Sans oublier les sonneurs de toupins et les claqueurs de fouets.