Le vrai cadeau de Noël

Avez-vous jamais le vague senti- ment que notre .... Par conséquent, cette scène de la nativité, à jamais figée dans le ..... Il ne s'est pas contenté d'être ému par ...
1MB taille 2 téléchargements 96 vues
introduction

Le vrai cadeau de Noël

A

vez-vous jamais le vague sentiment que notre attachement émotionnel à Noël procède davantage de nos fêtes traditionnelles que des nouvelles annoncées aux bergers, voilà environ vingt siècles ? Nous lisons l’histoire de la nativité dans Matthieu et Luc, et nous répétons, tels des perroquets, tous les clichés appropriés : « Jésus est la raison de la saison », et « Gardons Christ au centre de Noël. »

[1]

Mais en fin de compte, nous nous demandons toujours ce qui alimente notre façon de percevoir Noël. Et la chose se répète immanquablement chaque année, tandis que nous nous creusons la cervelle pour savoir comment célébrer décemment l’entrée merveilleuse de Christ dans notre monde. Nous savons ce qu’il a fait ; même ceux qui ne croient pas connaissent l’histoire du premier Noël. Mais jusqu’où avons-nous poussé la réflexion à propos de cette histoire et de ses implications dans notre vie ? Voici le problème : lorsque quelque chose devient trop familier, nous avons du mal à le voir d’un œil nouveau. D’où l’objectif de ce livret : nous aider à voir au-delà du familier afin de retrouver le véritable esprit de Noël, esprit destiné à décorer nos cœurs de la même façon que les guirlandes lumineuses décorent un arbre nu.

[ 2 ]

Le vrai cadeau de Noël

sommaire un

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 deux

Quand on n’a pas l’impression que c’est Noël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 trois

Un cadeau de plus à offrir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Éditeur en chef : J. R. Hudberg Design de couverture : Terry Bidgood Design intérieur : Steve Gier Images intérieures : (p. 1) Terry Bidgood ; (p. 5) Peinture de Gerard van Honthorst / Domaine public ; (p. 15) Dovile Cizaite via Stock.xchng ; (p. 23) Lisa Fanucchi via Stock.xchng Tiré de In Search of the Real Spirit of Christmas de Dan Schaeffer. © 2003 Dan Schaeffer. Publié avec la permission de Discovery House Publishers. Sauf indications contraires, les citations sont issues de la Bible, Nouvelle Édition de Genève 1979. Utilisée avec permission. Tous droits réservés. © 2013 Ministères RBC, Grand Rapids, Michigan Imprimé aux États-Unis

un

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ?

C

haque Noël, dans notre salon, nous disposons notre petite crèche à l’aspect rustique mais charmant, composée de moutons, de bergers, de chameaux, de mages, et de deux bébés dans la mangeoire. (Le deuxième bébé, placé là par notre plus jeune enfant, provient d’une autre crèche égarée depuis longtemps.) Lorsque papa allume les lumières et que maman ajoute un peu de feuillage de saison pour couvrir le dessus de la crèche, cela procure à chacun le sentiment chaleureux d’une saison merveilleuse. Le problème est que pour avoir contemplé cette crèche depuis si longtemps, je suis devenu insensible. J’ai entendu

[5]

l’histoire si souvent que j’ai cessé d’y réfléchir. Pourtant, lorsque je pense à Noël, je me rends compte que cette scène de la nativité n’est pas quelque chose de banal. De plus, Dieu ne tient pas à ce que je la considère comme jolie et pittoresque. Il veut que je sois consterné, même déconcerté et confus, car ainsi, je suis obligé de réfléchir à cette scène au lieu de l’ignorer. Cette scène de la nativité n’a pas été conçue pour me mettre dans « l’ambiance des vacances ». C’est destiné à secouer les racines mêmes de mon âme. Noël est le jour où nous célébrons l’entrée du Dieu éternel, omnipotent, omniscient, omniprésent, juste, saint et glorieux, dans notre monde. Quand je fais une pause pour considérer cette réalité et que je regarde ensuite cette scène de l’enfant Jésus dans la crèche, je m’interroge et me demande : « Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ? » Quatre mots issus de l’histoire du premier Noël devraient interpeller mon esprit, au lieu de l’anesthésier. « Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Lu 2.12, italiques pour souligner). Le Dieu des âges, trop glorieux pour être vu, est couché dans une mangeoire. Le Dieu devant lequel Moïse et Ésaïe sont tombés faces contre terre et les chérubins se cachaient le visage, se trouve, à présent, dans une étable nauséabonde. Si cette histoire n’était qu’un mythe, nous pourrions y sourire et

[ 6 ]

Le vrai cadeau de Noël

Ce m C’ m

nous en détacher en toute quiétude. Mais il ne s’agit pas d’un mythe. C’est un fait réel. Couché dans une mangeoire. Ces quatre mots glorieux ne décrivent pas seulement l’endroit où l’enfant Jésus a été déposé. C’est un message de Dieu, une parabole en quatre

Cette scène de la nativité n’a pas été conçue pour me mettre dans « l’ambiance des vacances ». C’est destiné à secouer les racines mêmes de mon âme. mots, un testament fait de bois et de paille, qui est plus révélateur en matière de vérité qu’une série d’ouvrages.

Un signe pour les bergers Au moment du recensement décrété par César Auguste, lequel avait exigé que chaque citoyen de l’Empire romain retourne obligatoirement à sa ville natale pour se faire enregistrer, la population de Bethléhem a certainement augmenté comme jamais auparavant. Les rues devaient être pleines de monde, les logements surpeuplés de parents plus ou moins lointains, et les auberges, sûrement pleines à craquer. Dans ces circonstances, comment un groupe de bergers pouvait-il trouver l’enfant qu’il cherchait ? Les mères et les nouveaux-nés ne manquaient pas. Lequel était le bon ?

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ?

[7]

Tous les bébés devaient être enveloppés dans des sortes de langes, ce qui ne simplifiait pas les choses. Les bergers étaient censés reconnaître le bébé au signe suivant : ils le trouveraient couché dans une mangeoire. Même pour l’époque et la région, il était franchement inhabituel d’assister à une scène de nativité dans une étable. Cette scène était anormale, et elle était destinée à l’être. Imaginez les bergers débarquant dans la nuit à Bethléhem : ils sont à la recherche d’une étable, à l’affût du moindre bruit de pleurs d’un nouveau-né susceptibles de les guider. Finalement, leur fidélité est récompensée. Ils trouvent le Sauveur promis, Christ le Seigneur, sous la forme d’un « enfant emmailloté et couché dans une mangeoire ». À présent, les bergers ont la certitude d’avoir été conduits par Dieu. La mangeoire leur a servi de signe. Sans elle, pas de boussole et pas d’espoir. Le bébé dans la crèche était le Grand Berger qui a conduit ces hommes pécheurs à un charpentier et à sa jeune épouse, et finalement à lui-même. La scène de la nativité était un signe promis aux bergers, la confirmation qu’ils n’avaient pas fait le trajet pour rien. Les bergers étaient eux-mêmes un signe révélateur pour les parents terrestres de l’enfant Jésus. Leur apparition leur procura un sentiment de paix et d’authenticité, au milieu des événements singuliers de la mise au monde d’un enfant du miracle dans un environnement abject.

[ 8 ]

Le vrai cadeau de Noël

Le Be à et

Le bébé dans la crèche était le Grand Berger qui a conduit ces hommes pécheurs à un charpentier et à sa jeune épouse, et finalement à lui-même.

Une confirmation pour Marie et Joseph Ce que nous célébrons chaque année a dû être une terrible épreuve pour Marie et Joseph. Marie l’avait-elle envisagé ainsi quand Élisabeth, son amie et parente, avait prophétisé qu’elle serait bénie et honorée (Lu 1.42) ? Marie avait une grande foi, certes, mais n’a-t-elle pas été mise à l’épreuve quand elle entra dans cette étable et commença à se sentir lourde à cause de l’enfant qu’elle portait, éreintée par le long voyage depuis Nazareth ? Je doute fort que cette jeune femme ait trouvé sa situation exaltante. Quand elle s’est mise à ressentir les douleurs de l’enfantement, sans sage-femme pour l’assister, et s’est retrouvée seule avec Joseph dans cette étable pour « célébrer » l’arrivée de l’enfant céleste, promis par de grands miracles et songes, ne s’est-elle pas demandé avec son mari : « Seigneur Dieu, qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ? » Puis les bergers sont arrivés. Ils ont raconté leur vision angélique et ont rapporté le signe hautement important qui leur avait été indiqué et qui était destiné au monde, celui d’un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Pas dans un palais ou dans un lit richement décoré, qui

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ?

[9]

conviendrait au Fils de Dieu. Pas dans une chambre confortable avec toutes les commodités nécessaires pour une femme sur le point d’accoucher, mais dans une étable froide et austère. Pourtant, le bébé était bien là où il devait être, couché dans une mangeoire. À la vue de ces adorateurs trapus, Marie et Joseph ont-ils soupiré de soulagement ? La joie de la confirmation n’est-elle pas venue inonder leurs âmes, les délivrant de tous les doutes qui auraient pu s’accumuler dans leurs cœurs ? Je pense que oui. La déclaration céleste des bergers confirmait que leurs circonstances présentes étaient saintes pour Dieu. Ce n’était pas une erreur divine. Dieu avait fait le choix de cet endroit pour faire son entrée dans notre monde, emmailloté dans des langes au point de ne pas pouvoir bouger. Cette grande entrée ne correspondait ni à sa personne ni à sa gloire. Mais elle nous laisse entrevoir quelques lumières sur son dessein.

Pas de place pour Dieu dans le monde qu’il a créé Le Dieu éternel, couché dans une crèche et réduit à l’impuissance, est un symbole impossible à ignorer. Cette scène surprend, à juste titre, les esprits critiques. Il n’est pas rare d’entendre des opposants au christianisme évoquer le Dieu de colère, de vengeance et de jugement de l’Ancien Testament. Mais comment ce même Dieu

[ 10 ]

Le vrai cadeau de Noël

La de to

accepterait-il d’être déshonoré en se couchant, impuissant, dans une crèche ? Non, la scène de la nativité est tout aussi révélatrice de la miséricorde et de l’amour divin que le sont toutes ses paroles ou ses actes de compassion. « Il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. »

La scène de la nativité est tout aussi révélatrice de la miséricorde et de l’amour divin que le sont toutes ses paroles ou ses actes de compassion. Au fil des siècles, on s’est familiarisé avec ces mots. En réalité, personne ne s’était préparé à lui faire bon accueil. Par conséquent, cette scène de la nativité, à jamais figée dans le temps, nous rappelle non seulement sa nature mais aussi la nôtre. Le Créateur a fait son entrée dans un monde résolument hostile à sa personne ; il n’est pas venu en vue de manifester sa colère divine, ni de détruire tous ceux qui le traiteraient avec mépris, mais avec l’objectif d’exprimer sa miséricorde divine et d’endurer tout ce que l’être humain était prêt à lui faire subir. La miséricorde et l’amour de Dieu à l’égard d’un monde hostile et rebelle pouvaient-ils être rendus plus évidents que lorsqu’il a été trouvé couché dans une crèche ? Quand nous avons du mal à retrouver le véritable esprit de Noël, il suffit de se représenter le Dieu d’éternité endurant cette situation très humiliante dans un cadre particulièrement répugnant. C’est son amour à

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ?

[ 11 ]

notre égard qui l’a placé dans cette crèche. Quand on se le représente couché dans une mangeoire, on comprend quelque chose qui serait insaisissable autrement.

Afin que l’on comprenne Dans notre monde, les gens importants ont tendance à s’associer à d’autres personnes importantes ; ils se cherchent les uns les autres. Être vu avec les bonnes personnes aux bons endroits peut vous mener loin. C’est donc avec beaucoup de confusion que nous voyons Dieu s’humilier si radicalement devant nous. Oui, nous. Vous et moi. Nous sommes la raison pour laquelle il a quitté sa gloire. Nous ne serons jamais à même de comprendre réellement, du moins, pas entièrement. Nous savons ce qu’il a fait, mais nous ne pouvons concevoir la raison pour laquelle il l’a fait pour nous. Quand quelqu’un de plus important que vous s’humilie devant vous d’une façon ou d’une autre, le geste est particulièrement éloquent. Vous êtes surpris et ému du fait que quelqu’un d’une telle stature et d’un tel rang puisse faire une chose pareille. Lorsqu’on vous fait un cadeau inattendu ou immérité, vous êtes particulièrement touché. Aussi, lorsque je pense à Dieu couché dans une mangeoire, je suis interpellé, ému et, surtout, reconnaissant. Dieu s’est abaissé de manière à ce qu’un berger ou un enfant, un percepteur d’impôts ou un pêcheur, une femme au passé mouvementé ou un pharisien bien-pensant, ou même une

[ 12 ]

Le vrai cadeau de Noël

Pa Di av

personne comme moi puisse le comprendre. Par le fait d’être couché dans une mangeoire, Dieu a cherché à nous communiquer que nous avons désespérément besoin de le connaître.

Tout le monde pouvait l’approcher L’enfant Dieu annonçait de manière spectaculaire qu’il était venu pour être disponible, accessible. Il n’était pas venu pour s’isoler ou sympathiser seulement avec les personnes importantes. Il était venu se mêler à tous, accueillir chacun

Par le fait d’être couché dans une mangeoire, Dieu a cherché à nous communiquer que nous avons désespérément besoin de le connaître. à bras ouverts et se mettre lui-même au service de tous. Tout cela, il l’a transmis en se laissant simplement trouver couché dans une mangeoire ! Un abreuvoir commun destiné aux bêtes de somme a accueilli l’enfant Dieu en personne. On est en droit de se demander : « Pourquoi ? » Oui, pourquoi ? Pour nous ! Dieu s’est lui-même humilié devant nous afin de nous faire prendre conscience qu’il ne renoncerait devant rien pour nous mettre en relation avec lui. Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ? Rien du tout ! La scène primitive de notre Dieu couché dans une mangeoire nous rappelle, en effet, cette vérité si chère à nos cœurs : nous ne sommes plus seuls.

Qu’est-ce qui ne cadre pas avec ce décor ?

[ 13 ]

[ 14 ]

Le vrai cadeau de Noël

deux

Quand on n’a pas l’impression que c’est Noël Quelque chose de différent, quelque chose de profond

L

e message de Noël est porteur d’espérance. Mais parfois, « on n’a pas l’impression que c’est Noël ». Le sentiment d’espoir nous fait défaut. Il arrive, de temps à autre, que la vie conspire pour contester le message de Noël, la « bonne nouvelle, […] sujet d’une grande joie ».

[ 15 ]

Chaque culture a ses propres traditions à l’époque de Noël. Alors que bon nombre de ces traditions n’ont pas grand-chose à voir avec l’entrée de Dieu dans notre monde, elles sont devenues si inextricablement liées à nos façons de fêter Noël, qu’il est difficile, voire impossible, de séparer la vérité de Noël des traditions avec lesquelles nous avons grandi. Par exemple, en Occident, Noël est devenu un moment de célébration familiale incluant des mets traditionnels, des échanges de cadeaux et des fêtes. Ainsi, lorsque la douloureuse réalité de la vie interrompt nos célébrations à l’époque de Noël, c’est-à-dire lorsque nous perdons certains de ces supports traditionnels, nous avons l’impression que ce n’est pas Noël. Pendant des années, l’esprit de Noël a entraîné une immersion dans les panoplies de rigueur pour la saison : les couleurs, les lumières, les décorations, les chants, les cadeaux, les retrouvailles familiales… et aussi l’histoire du petit bébé dans la crèche. Mais l’histoire de Noël, la véritable histoire, est devenue un élément secondaire à notre célébration. Elle a son importance, mais elle n’est pas absolument indispensable. Il est facile de vivre cette saison avec beaucoup de joie, de festivités et de souvenirs précieux, sans envisager sérieusement les conséquences de la venue de Dieu dans notre monde. Un simple signe de tête comme pour saluer « la raison de la saison » peut suffire, semble-t-il, même s’il est bref. Des millions de chrétiens s’en contentent chaque année et ne semblent pas s’en porter plus mal pour autant.

[ 16 ]

le vrai cadeau de noël

   

Il la no

Mais que se passe-t-il quand une famille se retrouve désunie ou que la perte douloureuse d’un être cher ou la détérioration de relations fragmentées et les problèmes de santé conspirent pour nous ôter notre joie ?                

Il est difficile, voire impossible, de séparer la vérité de Noël des traditions avec lesquelles nous avons grandi C’est précisément dans ces moments-là que l’on commence à voir à quel point on s’est écarté du véritable message de cette saison bénie. On a besoin de quelque chose de différent, quelque chose de plus profond. Jill Briscoe, auteure et conférencière, se rappelle avoir été sollicitée pour prendre la parole lors d’un rassemblement dans une église en Croatie, devant deux cents réfugiés nouvellement arrivés. Il s’agissait de femmes pour la plupart, car les hommes étaient soit morts, soit au camp de base, soit au combat. Ce soir-là, elle parla de Jésus aux réfugiés ; elle leur dit que lorsqu’il n’était qu’un bébé, il était, lui aussi, devenu un réfugié. Il avait été chassé par des soldats, et ses parents s’étaient vus dans l’obligation de fuir en Égypte, dans la nuit, en laissant tout derrière eux. Sentant que son auditoire l’écoutait attentivement, elle poursuivit son discours en leur parlant de la vie de Jésus. Quand elle parvint à la scène de la crucifixion, elle dit : « Il fut crucifié nu, pas comme vous le montrent les

Quand on n’a pas l’impression que c’est Noël

[ 17 ]

images. » À la fin de son message, elle conclut en disant : « Toutes ces choses vous sont arrivées. Vous êtes sans-abri. Vous avez dû fuir. Vous avez souffert injustement. Mais vous n’aviez pas le choix. Il avait le choix. Il était au courant de tout ce qui allait lui arriver, mais il est quand même venu. » Ensuite, elle leur expliqua pourquoi. Beaucoup de réfugiés s’agenouillèrent ; ils levèrent leurs mains et se mirent à pleurer. « Il est le seul à pouvoir vraiment vous comprendre », dit-elle en guise de conclusion1. C’est la partie de l’histoire de Noël qui est souvent négligée. Dieu avait le choix, et il choisit de devenir un être humain vulnérable. Il choisit de venir sur terre, de souffrir et de mourir. Nous pouvons décorer sa venue dans le monde avec des myriades d’anges et d’étoiles, mais ces décorations ne sauraient masquer le but de sa venue, à savoir, souffrir et mourir pour nous.

Un Noël « sans paix » Ironiquement, quand on n’a pas l’impression que c’est Noël, c’est peut-être à ce moment-là que l’on est le plus proche de l’esprit de Noël. Au milieu de circonstances anormales, inconfortables et chaotiques, l’espérance est peut-être plus proche du véritable esprit du premier Noël. Souvent, le manque de paix intérieure (laquelle nous recherchons désespérément) nous convainc presque de l’affaiblissement de l’amour de Dieu à notre égard. Comment est-il possible que Dieu nous aime vraiment

[ 18 ]

le vrai cadeau de noël

Di un ve

Dieu avait le choix, et il choisit de devenir un être humain vulnérable. Il choisit de venir sur terre, de souffrir et de mourir. alors qu’il permet de douloureux événements dans notre vie ? Toutefois, c’est à cause même de cette douleur et de cette souffrance que Dieu est venu, en premier lieu. En réalité, c’est dans un tel contexte d’agitation que notre Seigneur est arrivé. Ainsi que l’écrit l’auteur Emmy Arnold :



Comment Dieu pourrait-il nous haïr, alors qu’il nous a donné ce qu’il aimait par-dessus tout ? C’est pourquoi je vous annonce une grande joie qui va gagner tous les peuples. Paix sur la terre ! La véritable expérience de Noël, c’est le sentiment que cette paix de Noël est la plus grande puissance et qu’aujourd’hui même, dans ce monde, elle permet de surmonter toute inquiétude. Que cette paix atteigne chacun : telle est l’espérance et la croyance qui caractérisent Noël. L’étoile de Noël dans le ciel nocturne, l’éclat de la lumière de Noël dans la nuit, voici les signes annonçant que la lumière triomphe des ténèbres. Malgré ce que nous voyons autour de nous – les ténèbres de l’agitation, la discorde familiale, la lutte des classes, la jalousie, la compétition et la haine nationale – la lumière finit par luire et chasse ces ténèbres. Partout où l’enfant de Noël fait son entrée dans un cœur, Quand on n’a pas l’impression que c’est Noël [ 19 ]

partout où Jésus commence à régner, la vie de l’amour et de la paix de Dieu se lève à nouveau2 . Lorsque tout ce qui définit notre sécurité et notre confort nous sont ôtés, nous prenons conscience à quel point nous avions besoin que Dieu vienne dans notre monde. En dépit de tous nos efforts et de toutes nos décorations artificielles, il nous est impossible de recréer le paradis sur terre. Le péché a affecté et infecté tout ce que nous touchons. Une rédemption s’imposait. Nous avons besoin d’un Sauveur. Nous aspirons à la paix. La paix sur terre et dans nos cœurs. Voilà l’espérance et l’attente qui caractérisaient les parties prenantes de l’histoire de Noël. Afin d’apprécier le fait d’avoir un Sauveur, il est indiqué de s’imaginer à quoi ressemblerait la situation s’il nous faisait défaut. Imaginez un instant que votre douleur et votre souffrance n’aient aucun sens. Votre vie serait simplement régie par le destin et vous seriez juste malchanceux. Les torts ne seraient jamais redressés, la vérité serait toute relative, et l’espoir d’un monde meilleur serait juste un rêve. Votre souffrance silencieuse et votre douleur seraient juste votre lot à supporter seul ; elles n’émouvraient personne. L’espoir n’existerait tout simplement pas au-delà de cette vie. Or, nous avons des raisons de nous réjouir. Un Sauveur nous est né, et notre souffrance touche son cœur miséri-

[ 20 ]

le vrai cadeau de noël

N et l’a pr

cordieux et compatissant. Il ne s’est pas contenté d’être ému par nos souffrances : il est venu se joindre à nous dans nos afflictions. Il s’est réduit à souffrir ce que nous souffrons, à ressentir ce que nous ressentons, à pleurer avec nous, à ressentir la faim et la soif à nos côtés, et à vivre parmi nous. Le Dieu tout puissant s’est rendu vulnérable à toute la douleur de la vie humaine. L’une de mes plus grandes joies est de savoir que Dieu existe et qu’il est juste et plein d’amour. Le fait que Dieu

Nous aspirons à la paix. La paix sur terre et dans nos cœurs. Voilà l’espérance et l’attente qui caractérisaient les parties prenantes de l’histoire de Noël. m’aime ne cesse jamais de m’étonner. Aussi mon espoir peut-il briller malgré toute la douleur, la confusion et la souffrance qui me frappent, car je sais que mon Sauveur se soucie de moi. Mon espoir est toujours renouvelé, car je sais que mon Dieu m’aime, même dans la souffrance. Noël nous rappelle que nous pouvons mettre notre espoir dans quelque chose de sûr : l’amour de Dieu, démontré si magnifiquement ce merveilleux jour où il a fait son entrée dans notre monde sous la forme d’un bébé. En raison de notre désespoir, de notre comportement, de notre impuissance, il a quitté son trône céleste.

Quand on n’a pas l’impression que c’est Noël

[ 21 ]

C’est « une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie » (Lu 2.10). C’est le Noël que nous pouvons tous célébrer, avec ou sans famille, amis ou connaissances. Noël ne se limite pas au sapin, aux décorations, aux chansons et aux cadeaux ; il s’adresse à notre véritable condition. 1 Jill Briscoe, “Keeping the Adventure in Ministry,” Leadership Journal, été 1996.

2 Emmy Arnold, “Christmas Joy,” When the Time Was Fulfilled, Farmington, Pa. Plough, 1965.

[ 22 ]

le vrai cadeau de noël

trois

Un cadeau de plus à offrir

À

l’occasion de Noël, l’un des versets bibliques les plus cités vient du prophète Ésaïe : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (És 9.5). Ce passage est l’accomplissement de la promesse divine visant à nous faire un cadeau pour établir notre relation avec lui (voir Ge 3.15). Le jour de la naissance de Jésus, cette promesse d’espoir, oubliée depuis longtemps, a été accomplie. Quelque chose devait être fait pour combler ce fossé

[ 23 ]

et ramener nos cœurs à lui. Ce quelque chose était le Fils, présent à nos côtés. Ce fameux passage biblique d’Ésaïe 9.5 orne d’innombrables cartes de Noël ; il est également cité dans de nombreuses églises chaque année. Et, tout comme pour la scène de la nativité, la familiarité peut générer de l’indifférence à l’égard de la belle imagerie du message de cette promesse.

« Un enfant nous est né » Ésaïe était en train de prophétiser contre Israël à cause de son infidélité. Il n’allait pas tarder à annoncer aux Israélites que les Assyriens seraient l’instrument utilisé par Dieu pour les discipliner : ils allaient fondre sur Israël et l’accabler. Cependant, Dieu a interrompu cette prophétie tragique pour évoquer tendrement l’avenir de la nation d’Israël en lui faisant la promesse qu’il ne l’abandonnerait jamais, malgré son infidélité. Pour preuve de cette promesse, un enfant allait lui naître. « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (És 7.14). Il ne s’agit pas là d’une leçon allégorique ou d’un vœu pieux. Non, c’est une vraie promesse. Dieu allait un jour délivrer son peuple inconstant, et cette délivrance impliquerait une naissance humaine miraculeuse à un moment précis dans l’Histoire.

[ 24 ]

le vrai cadeau de noël

Di in un un

Dieu allait un jour délivrer son peuple inconstant, et cette délivrance impliquerait une naissance humaine miraculeuse à un moment précis dans l’Histoire.

Lorsque nous faisons des promesses que nous avons vraiment l’intention de tenir, nous devenons particulièrement explicites quant aux dates, aux heures et aux détails. C’est ce que Dieu a fait avec Israël. Il a été très précis sur cette venue du Messie. Ce ne serait pas juste un enfant ; ce serait un enfant né d’une vierge. On ne saurait être plus clair ! Notez, cependant, que ce même enfant ne naîtrait pas seulement d’une vierge : il naîtrait aussi pour nous. Cet enfant serait né pour Israël. Et tous ceux qui deviendraient les enfants d’Abraham par la foi bénéficieraient également du plan éternel de Dieu. Cet enfant serait donc un cadeau non seulement pour Israël, mais aussi pour toute l’humanité. Ensuite, Ésaïe devient encore plus précis : cet enfant sera né d’une vierge, il sera né pour nous, et ce sera un fils.



Un cadeau de plus à offrir

[ 25 ]

« Un fils nous est donné » Un jour, dans l’éternité, le Père et le Fils ont parlé du plan de la création. Le Fils s’est ensuite dépouillé de sa divinité glorieuse, avant de descendre sur terre, et sous le couvert de l’humanité, il est devenu l’enfant de la promesse. Un enfant est né, le Fils a été donné. Marie a donné naissance à Jésus, mais pas avant que le Père ne l’ait donné au préalable. Il était le Fils de toute éternité, mais à un moment précis, il est devenu un enfant, ce qui a permis d’identifier cet enfant spécial en raison de ses origines divines et éternelles. La tradition d’échanger des cadeaux, à laquelle nous participons avec tant de ferveur et d’impatience durant cette saison de Noël, remonte, en fin de compte, à notre Père céleste. La tradition des cadeaux a commencé avec lui. Le plus beau cadeau est venu de lui. Il nous a donné un monde dans lequel vivre, et il nous a donné la vie pour en profiter. Par la suite, lorsque nous avons été privés de cette vie à cause de notre propre péché, le Père a donné à nouveau. Il nous a donné son Fils et, grâce à lui, une vie nouvelle, une vie éternelle, pas simplement comme il aurait pu la donner à ses créatures, mais à ses enfants bien-aimés. Néanmoins, cette vie avait un prix qui était bien au-delà de nos moyens. Un peu comme une voiture de

[ 26 ]

le vrai cadeau de noël

La no d’ re La

luxe qui n’est pas à notre portée ou une demeure que nous ne pouvons même pas imaginer acquérir. Nous ne méritions pas cette seconde chance : quelqu’un a dû payer pour qu’elle nous soit attribuée.

La tradition d’échanger des cadeaux, à laquelle nous participons avec tant de ferveur et d’impatience durant cette saison de Noël, remonte, en fin de compte, à notre Père céleste. La tradition des cadeaux a commencé avec lui.

« La domination reposera sur son épaule » Les gens s’attendent souvent à ce que leur gouvernement leur assure la prospérité, la paix, la justice, la compassion et une bonne orientation. Or, les gouvernements du monde ont reposé sur des épaules plutôt faibles et étroites au fil des ans, et aucun d’entre eux n’a jamais atteint ce noble objectif. En fait, peu de gens ont même cherché à servir une cause aussi désintéressée. La plupart ne cherchent qu’à asseoir leur propre pouvoir et à se glorifier. Nous avons tendance à être durs avec nos dirigeants quand ils échouent, mais nous devons nous rappeler qu’ils ont un handicap inhérent. Ils sont imparfaits comme nous. Demander à une personne imparfaite de gouverner

Un cadeau de plus à offrir

[ 27 ]

parfaitement revient à demander à une vache de s’envoler vers le Sud pour y passer l’hiver, ou à un chien de vivre sous l’eau comme un poisson. Les personnes imparfaites font des lois imparfaites, qu’elles appliquent imparfaitement, et qui sont incapables de changer des cœurs imparfaits. Imaginez un gouvernement qui serait parfait, juste, équitable, efficace et plein de compassion. Ne serait-ce pas merveilleux ? Qui donc serait qualifié pour prendre la tête d’un tel gouvernement ? Qui pourrait se charger d’un tel fardeau ? Seul l’enfant qui nous est né, le Fils qui nous a été donné. Un jour, en effet, la domination de toutes les nations et de tous les peuples reposera sur lui pour toujours, et il gouvernera parfaitement, équitablement, et éternellement.

« On l’appellera Admirable Conseiller » La vie est pleine de choix innombrables, de décisions sans fin qui doivent être prises. Souvent, nous cherchons des conseillers susceptibles de nous aider à prendre les bonnes décisions. Mais tout conseiller a également besoin d’un conseiller. La raison est simple : malgré tous nos efforts, il nous est impossible, en tant qu’êtres humains imparfaits, d’avoir un point de vue parfait. Aucun de nous n’a toutes les réponses, tout le temps. Ne serait-il pas merveilleux s’il en était ainsi ?

[ 28 ]

le vrai cadeau de noël

   

Un le su pa

Ésaïe utilise le mot hébreu pele, qui signifie « merveille », indiquant que tout ce qui a trait à Jésus est merveilleux. Il dépasse notre imagination. Jésus est si merveilleux, si parfaitement capable, qu’il n’a pas besoin de conseillers. Il n’a jamais besoin de demander conseil, ni de se renseigner sur quelque chose. Il a toutes les réponses pour toutes choses, en tout temps. N’est-ce pas merveilleux ? Le cœur et l’esprit parfaits sont associés dans un cadeau divin qui nous est destiné sous la forme d’un Conseiller merveilleux.                

Un jour, en effet, la domination de toutes les nations et de tous les peuples reposera sur lui pour toujours, et il gouvernera parfaitement, équitablement, et éternellement.

« Dieu puissant » En hébreu, El Gibbor se traduit par « Dieu, le Puissant ». Cependant, le mot Gibbor signifie « héros ». Il pourrait être traduit par « un Dieu héroïque », ou « un Dieu héros », c’est-à-dire un héros dont la qualité principale est d’être Dieu. Il n’est pas seulement notre Dieu, il est notre héros. En effet, il n’a pas seulement le pouvoir, mais aussi le désir de nous sauver.

Un cadeau de plus à offrir

[ 29 ]

Notez le contraste entre les termes Dieu puissant, Enfant et Fils. Nous pensons au Fils de Dieu comme à l’enfant Jésus, doux et gentil. Mais il était revêtu d’humanité. Dieu revêtu de caractéristiques humaines. Dieu incognito. De toute éternité, l’Enfant né, le Fils donné, était et demeure El Gibbor, le Dieu puissant. Nous savons que les gens peuvent faire des promesses qu’ils n’ont pas l’intention de tenir. Mais qu’en est-il de la personne qui ne peut tenir sa promesse faute de puissance pour l’accomplir ? Il n’y a rien de plus décevant. Or, toutes les promesses que ces titres sous-entendent concernant la venue de Christ seront accomplies, car il est El Gibbor, le Dieu tout puissant.

« Père éternel » Dans cette phrase, Ésaïe ne confond pas Jésus, le Fils de Dieu, avec le Père. En revanche, il décrit la nature de la relation du Messie avec son peuple et son rapport au temps. Cet enfant à naître est éternel ; il est paternel dans ses rapports avec nous. Père ! Ce seul mot peut être source d’émotions fortes. Nous aimons nos pères ; nous les meurtrissons. Nous les blâmons pour notre situation ; nous les bénissons. Toutefois, que nous les bénissions où les meurtrissions, nous sommes tous, semble-t-il, à la recherche de cette relation paternelle parfaite, et nous languissons après elle. Or, nos pères humains sont imparfaits (même le meilleur d’entre eux).

[ 30 ]

le vrai cadeau de noël

   

N l’e re

               

Nous pensons au Fils de Dieu comme à l’enfant Jésus, doux et gentil. Mais il était revêtu d’humanité.

Alors nous languissons après celui qui va venir nous chercher, nous protéger, pourvoir à nos besoins, nous tenir dans ses bras puissants et répondre à toutes nos questions absurdes. Tout ce que nos esprits et nos cœurs peuvent désirer ou imaginer chez un Père parfait, Jésus le sera pour nous… pour toujours !

« Prince de la paix » Dès le moment de notre naissance, ou presque, les conflits commencent. Nous nous battons avec nos parents, nos frères et sœurs, nos amis, nos conjoints, nos enfants, les membres de notre famille et nos dirigeants. La paix devient notre quête éternelle et insaisissable. La paix parmi les nations, la paix entre voisins, la paix entre époux, la paix avec les membres de la famille, et même la paix dans nos propres esprits et nos cœurs. Nombre d’hommes et de femmes ont réalisé de grandes choses, mais personne ne peut prétendre avoir apporté au monde une paix réelle. Nous voulons la paix, mais nous voulons aussi faire ce qui nous plaît. Nous aspirons à la paix, mais nous ne

Un cadeau de plus à offrir

[ 31 ]

pouvons pas ôter toutes les choses qui dérangent la paix dans notre vie. Je peux être en paix avec vous, mais que se passe-t-il si vous ne vous sentez pas en paix avec moi ? Une paix véritable et durable dans notre monde est tout simplement hors de notre portée. Aussi est-il particulièrement intéressant de noter que, dans la liste des noms du Messie telle qu’elle nous est donnée, le dernier que nous entendons résonner dans nos esprits est : Prince de la paix. La paix réelle et durable, pour les nations comme pour les individus, n’est pas quelque chose que nous obtenons ; c’est quelque chose que nous recevons par le Fils. Elle fait partie du cadeau céleste. Vance Havner a jadis écrit : « Noël est basé sur un échange de cadeaux : le cadeau de Dieu à l’homme, à savoir son Fils, et le cadeau de l’homme à Dieu, lorsque nous nous donnons d’abord à Dieu³. » Le véritable esprit de Noël nous rappelle le plus beau cadeau de Dieu : l’offre du salut, sa présence parmi nous. Voilà de bonnes nouvelles ! De bonnes nouvelles pour chacun !

3 Vance Havner dans Draper’s Book of Quotations for the Christian World,

compilé par Edythe Draper, Wheaton Ill., Tyndale House Publishers, 1992, #1360.

[ 32 ]

le vrai cadeau de noël