MANIFESTE
PRÉAMBULE 1 – Génération·∙s a éclos le 2 décembre 2017 au Mans après être né le 1er juillet sur la pelouse de Reuilly. Mais ce mouvement vient de loin, il est l’héritier d’histoires plurielles qui forment, agrégées, la grande histoire de la gauche et de l’écologie. Nous inscrivons nos pas dans ceux de toutes les révoltes qui, à chaque étape de notre histoire ont refusé l’ordre établi et les oppressions de toutes sortes. Nous inscrivons nos pas dans ceux des mineurs de Carmaux et de Jaurès, du Front populaire et de ses conquêtes sociales, du programme du Conseil National de la Résistance, du mouvement féministe, des luttes pour la décolonisation, des écologistes qui les premiers ont pris la mesure des périls que nous encourrons et ont inventé une alternative à la société consumériste, des étudiants et des ouvriers grévistes de mai 68, de ceux de 86, des luttes antiracistes, de l’altermondialisme. Et nous voulons faire résonner parmi nous toutes ces innovations locales dans l’économie sociale et solidaire, ces expériences collaboratives et participatives qui prouvent qu’un nouveau monde est possible. 2 -‐ Nous venons aussi d’une élection présidentielle et d’une campagne qui, malgré la défaite, a semé les graines de l’espoir qui nous animent aujourd’hui. Ce jour-‐là nous étions allés voter le sourire accroché au visage, fier.e.s de porter un projet résolument social, écologique, démocratique et convaincus de tracer la voie d’un avenir fécond. Pour beaucoup d’entre nous, cette élection fut celle des retrouvailles avec la démocratie. Libres et sourds aux enquêtes d’opinion, notre choix était fait : ce jour-‐là, nous avions décidé de voter ni par dépit, ni par vengeance. Oubliant enfin la grisaille démocratique, le sentiment général de résignation et la lassitude des citoyen.ne.s, nous avons voté « pour ». Des mois durant, nous nous étions battus contre l’abîme du nationalisme qui détruit avec violence et contre l’éternelle routine du néolibéralisme qui saccage avec méthode. 3 -‐ Nous n’oublierons jamais que nous sommes nés du refus de ces deux impasses et que, comme le clamait Aimé Césaire, « il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube ». 4 -‐ Nous avons ouvert la voie à un nouvel horizon politique à gauche. Cet horizon, obstinément tourné vers l’avenir, a un but : offrir aux générations présentes et futures une vie digne et libre dans un environnement préservé. En quelques mois, nous avons fait émerger dans le débat public des idées nouvelles comme le revenu universel d’existence et propulser un imaginaire puissant, seul capable de donner naissance à un changement radical et profond. Lucides, nous savons que sans ce
changement, c’est-‐à-‐dire sans rupture avec un système économique productiviste et profondément inégalitaire, sans rupture avec une démocratie intermittente et verrouillée, nous mettons en danger l’idéal qui est le notre : celui de la justice et celui du progrès. 5 -‐ Plus que jamais, l’heure n’est plus à sauver le système mais bien à le changer. D’où la nécessité de construire une alternative écologique, sociale, démocratique crédible, à la politique libérale et productiviste qui sévit dans le monde et dans notre pays depuis trop d’années. 6 -‐ Ce changement nous avons accepté d’abord de nous l’appliquer. Parce que nous croyons à la démocratie, nous avons rejeté sans regret le mythe de l’homme providentiel. Notre projet n’a pas mûri sur une estrade et par la volonté d’un seul, il est le fruit de l’intelligence collective, de citoyennes et de citoyens, capables de décider et d’agir par eux-‐mêmes, rassemblés par l’envie de faire et par la conviction que l’alternative existe. Parce que nous croyons qu’un autre modèle économique est possible, fondé sur la tempérance et l’équité, nous avons proclamé que nous serons socialistes et écologistes. Dans cette époque charnière où la crise écologique a rejoint la crise sociale, nous avons dit avec force : les idéaux du socialisme et les idéaux de l’écologie politique ne forment plus qu’un. 7 -‐ Parce que nous croyons à l’égalité et à l’émancipation, nous avons anticipé les menaces toujours plus grandes qui pèsent sur notre modèle social. Nous refusons de subir nos vies et d’assister, impuissants, à la perte de nos droits. Nous avons donc repensé en profondeur le monde du travail, nous en avons questionné le sens, nous avons fait germer les bases d’un nouveau contrat social du XXIème siècle. Ainsi, nous avons embrassé et fait la synthèse des trois enjeux majeurs de ce siècle qui s’ouvre : l’écologie, la justice sociale et la démocratie. 8 -‐ Voilà ce que fut le vote « pour ». 9 -‐ Même si les résultats du 23 avril n’ont pas été à la hauteur de nos espérances, nous savions que s’ouvrait un nouveau chemin. Il nous faudra de la patience et du courage. C’est humblement que nous ferons murir cette alternative. C’est depuis un an ce que nous entreprenons ensemble avec notre mouvement politique, Génération·∙s. Une nouvelle porte est ouverte, nos idées ont installé le doute, elles installeront demain le changement. 10 -‐ Nous ne sommes pas en avance. Ce sont les gardiens du système qui sont en retard.
PARTIE 1 -‐ "L’ÉCOLOGIE : UNE URGENCE VITALE, UNE CHANCE HISTORIQUE !" 11 -‐ Si nous sommes pressés d’agir, c’est parce que nous sommes contraints par l’urgence. L’urgence écologique d’abord. Pendant des siècles, l’être humain a perçu la nature comme une menace à dominer ou une réserve inépuisable et abondante de ressources mais c’est aujourd’hui la nature qui étouffe. L’humanité est prise de court : elle attendait le bonheur dans le progrès continu des techniques et dans une croissance économique prétendument infinie, mais elle découvre, chaque jour davantage, que son bonheur futur tient au fil fragile de la préservation de notre planète. Oui, depuis des décennies nous produisons avec frénésie sans tenir aucun compte des dégâts de notre activité sur notre environnement avec pour seul horizon la croissance du produit intérieur brut. 12 -‐ Nous continuons à courir après des fantômes quand déjà l’humanité manque de tout : d’une eau potable, d’un air pur, d’une alimentation équilibrée, d’un logement décent, de lumière et d’espace. 13 -‐ L’humanité vit à crédit. Chaque année, notre dette écologique s’accroit. Si le monde vivait comme nous vivons en France nous aurions déjà consommé, depuis le 5 mai dernier, l'ensemble des ressources que la Terre peut renouveler en un an. Continuer ainsi est pure folie. Voilà des années pourtant que les scientifiques nous préviennent : si l’humanité continue de dormir, elle n’aura bientôt plus le droit de rêver. Déjà en 1987, le rapport Brundtland, intitulé « notre avenir à tous », faisait prendre conscience au monde de son destin commun et du besoin pressant d’agir. Il nous exhortait à prendre la voie d’un développement durable, c’est-‐à-‐dire d’un « développement qui réponde aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». 14 -‐ Plus que jamais, ce défi demeure inchangé. Notre communauté de destin fut encore portée l’hiver dernier par la voix et par l’alerte solennelle de 15 000 scientifiques issus de 184 pays. Leur message est limpide : « Pour éviter une misère généralisée et une perte catastrophique de biodiversité, l’humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement que la pratique qui est la sienne aujourd’hui. Nous devons prendre conscience, aussi bien dans nos vies quotidiennes que dans nos institutions intergouvernementales, que la Terre, avec toute la vie qu’elle recèle, est notre seul foyer ». Dans l’entassement des siècles, nous savons désormais que l’écologie est notre premier devoir, le seul chemin raisonnable, le rêve dont dépend tous les autres. 15 -‐ Ce rêve, Emmanuel Macron ne le partage pas. Lorsqu’il s’agit de défendre la planète, notre Président qui marche, recule sur tout. Il ne voit l’écologie que comme une opportunité politique là où nous la considérons comme la nécessité de notre siècle. En quelques mois, le gouvernement a déjà annoncé qu’il ne ramènerait pas à 50% la part du nucléaire dans la production française d’électricité d’ici à 2025. Pire, il a décidé de la réouverture d’un réacteur de la centrale de Fessenheim, dont l’état est pourtant jugé critique. Ce gouvernement cède sur tout. Si l’exploitation du gaz et
du pétrole sur le sol national doit être bannie d’ici 2040, les lobbys, et en premier lieu Total, ont obtenu des exceptions, notamment en Guyane. 16 -‐ La liste est longue : réduction des aides aux agriculteurs bio, refus de la France de soutenir un texte européen sur la régulation des perturbateurs endocriniens, une interdiction du glyphosate, ce pesticide si dangereux, repoussée à trois ans, un refus de renégocier le CETA (traité de libre-‐échange entre le Canada et l’Union européenne) malgré les risques inadmissibles que celui-‐ci fait peser sur l’environnement. 17 -‐ Alors que la France pourrait être la grande nation à l’avant-‐garde d’un nouveau modèle de développement, elle se voit réduite à une petite entreprise qui courtise les lobbys et dont l’unique obsession est de réduire ses déficits. L’absence de courage politique, la poursuite inconsidérée des politiques libérales et la collusion toujours plus forte avec les milieux financiers et industriels sont aujourd’hui les freins insupportables à toute politique environnementale d’ampleur. Le véritable drame n’est pas dans la cupidité de quelques intérêts privés, il est dans le refus actuel du Président de la République de bannir cette cupidité au nom de l’intérêt général. 18 -‐ Nous tracerons donc l’alternative écologique : celle de la fin du nucléaire, celle de la fin des pesticides et des perturbateurs endocriniens, celle de la fin du diesel, celle de l’investissement massif dans les énergies renouvelables, celle du développement continu des circuits courts et des filières bio. Aucune parcelle de notre projet politique ne s’écrira dans l’oubli irresponsable de l’écologie. Disons-‐le nettement : il ne s’agit plus seulement de penser l’écologie, il s’agit d’être écologistes. Pour nous-‐mêmes et pour nos enfants, nous refusons d’être une génération d’amnésiques et nous prendrons donc toute notre part à l’effort commun. Jamais nous ne serons indifférents au monde. PARTIE 2 -‐ EN FINIR AVEC LA CRISE SOCIALE PAR LA PROTECTION DE TOUS ET L’ÉMANCIPATION DE CHACUN.E 19 -‐ Cette indifférence, elle gouverne la France aujourd’hui. Indifférent au sort de la planète, Emmanuel Macron l’est aussi face aux Françaises et aux Français les plus démunis. Il demeure aveugle à la plus grave absurdité de notre société moderne que relevait déjà en 1932, Bertrand Russell : « les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi à la place le surmenage pour les uns et la misère pour les autres ». 20 -‐ Ce constat alarmant, d’une triste actualité, porte un nom : l’inégalité. Elle prospère et s’érige en valeur, là où la République devrait en avoir honte et la combattre sans relâche. La France de 2018 compte toujours 8 millions de pauvres, 4 millions de mal-‐logés, 6 millions de chômeurs.
21 -‐ Derrière les chiffres, la réalité du sentiment d’abandon et de dépossession. Et pendant que le pauvre s’appauvrit, le riche s’enrichit. Les 10% des Français les plus riches accaparent plus 50% du patrimoine total. Au niveau mondial, les 10% les plus riches détiennent 86% du patrimoine global. Voilà longtemps que l’argent ne ruisselle plus mais s’accumule, longtemps que la rente a remplacé le mérite, beaucoup trop longtemps que le destin se décide au berceau. Pourtant, l’actuel gouvernement demeure aveugle à ces inégalités flagrantes qui heurtent tant l’efficacité économique que le sens moral. En une seule année de mandat, jamais Président n’avait autant favorisé les riches. Emmanuel Macron a supprimé l’impôt sur la fortune, supprimé l’exit taxe, instauré un prélèvement unique sur les revenus du capital. Et pour financer ces cadeaux de 4,5 milliards d’euros, le Président augmente la CSG et dépouille les services publics à commencer par l’hôpital. Depuis un an Emmanuel Macron encourage et organise une sécession des riches. Au pays de l’égalité, la violence de cette politique est insensée. 22 -‐ Hier, en France, l’on servait l’État et l’État organisait la République. Des générations de hauts fonctionnaires se sont succédés avec un sens aigu de l’intérêt général, avec l’ambition folle et grande de construire une France moderne et solidaire. Les élites d’alors ne confondaient pas le privilège avec le devoir. Aujourd’hui, la collusion entre les élites politiques, financières, économiques et la haute administration est patente. Emmanuel Macron aime à s’imaginer en monarque d’un peuple, il n’est que le héraut et le bienfaiteur des gagnants. La puissance publique s’étiole, les services publics sont attaqués, les pauvres stigmatisés, le territoire fragmenté. Depuis les années 1980, nous subissons une lame de fond néolibérale dont Emmanuel Macron n’est que le continuateur. Le sens de la République s’est progressivement mué en impératifs de l’entreprise. Partout, les salariés comme les fonctionnaires subissent les contraintes dictées par l’efficacité, l’optimisation, la réduction des coûts. Il ne s’agit plus de bien faire, il s’agit de faire vite. La souffrance au travail augmente, les cas de burn-‐out se multiplient, le besoin de retrouver un sens perdu est omniprésent. A cette pression renforcée sur le travailleur, s’ajoute l’automatisation et la robotisation grandissantes de la production. Sans maitrise et sans régulation, celle-‐ci pourrait détruire de très nombreux emplois, réduire encore le pouvoir de négociation des travailleurs, renforcer les inégalités. 23 -‐ De toutes ces mutations à venir, le pouvoir actuel ne dit mot. 24 -‐ Nous n’avons pas le sens du désespoir, nous avons le devoir d’être lucides, d’être prévoyants. Refuser de voir la nécessité de repenser en profondeur le travail, le rôle de l’État et de notre modèle social, de rebâtir une protection sociale qui assurera aux générations futures une vie digne, c’est s’enfermer dans le passé, c’est aller droit dans le mur, c’est perpétuer un système condamné à l’échec. 25 -‐ Notre ambition est la même que celle dont rêva Léon Blum : « installer la raison et la justice là où règnent aujourd’hui le privilège et le hasard ». C’est pourquoi nous continuerons, comme nous l’avons fait pendant toute la campagne électorale, au
sein de Génération.s à repenser le travail et sa place dans nos vies. C’est pourquoi nous plaiderons pour la réduction du temps de travail et une plus grande autonomie des travailleurs. C’est pourquoi nous croyons fermement à l’instauration d’un revenu universel d’existence, pilier de la protection sociale de demain, qui éradiquera la grande pauvreté et sera l’outil clé de l’émancipation de chacun.e. 26 -‐ Nous n’oublierons jamais, du haut de notre histoire, que l’inégalité est un fardeau terrible et le terreau qui prépare les frustrations et les haines de demain. L’égalité n’est pas seulement un principe éthique, elle n’est pas seulement une valeur fondamentale de la République, elle est d’abord une arme formidable contre le désespoir, contre tout ce qui désunit, contre les menaces identitaires et les envies d’en découdre. Ce n’est pas dans le laisser-‐faire du marché que nous trouverons demain les sources de notre émancipation. Convaincus qu’il n’est jamais de liberté concrète sans égalité réelle, nous lutterons pour une relance sans précédent de la solidarité, une refonte de notre modèle social et l’organisation à grande échelle d’une redistribution massive. 27 -‐ C’est ici le choix de la raison si nous voulons que la modernité s’accompagne encore du progrès. PARTIE 3 -‐ "LA RÉVOLTE DE LA DÉMOCRATIE" 28 -‐ Alors pourquoi ? Pourquoi sommes-‐nous toujours si nombreux à attendre un véritable changement ? Face à la violente évidence de la crise sociale et à l’implacable menace de la crise écologique, pourquoi tant d’inertie, pourquoi tant d’ardeur à perpétuer un système archaïque, pourquoi tant de passion à continuer dans la voie des mêmes politiques néolibérales ? L’aspiration citoyenne de notre pays est immense, les initiatives ne cessent de se multiplier, les appels à un monde plus égalitaire et plus tempérant percent de toute part, chacun.e comprend que quelque chose ne fonctionne plus, que quelque chose doit changer, enfin. Ils sont ces étudiants qui manifestent pour leur avenir, ils sont ces cheminots qui défendent le service public, ils sont ces infirmier.ères qui exigent de soigner leurs patients dans des conditions dignes, ils sont ces parents qui s’inquiètent de l’air que respirent leurs enfants, ils sont ces banlieusards qui patientent depuis trop longtemps aux portes de la République et ces habitants des déserts ruraux qui s’indignent de la voir s’évanouir. Une France qui reste sourde à ces colères et aveugle à ces aspirations, c’est une France qui s’emmure. Emmanuel Macron nous offre une modernité sans âmes, peuplée d’individus isolés, consuméristes, infantilisés par la technocratie et contraints sans questionner d’accepter l’affaiblissement de leurs droits. Dans cette société là, l’individu est peut-‐être roi, mais il n’a plus de royaume. On exhorte constamment l’individu mais on ne croit plus dans le citoyen. 29 -‐ Nous sommes progressivement passés d’une réelle délégation de la démocratie où chacun participe et conserve une maitrise importante sur les choix collectifs à une démocratie de la délégation où le citoyen est simplement prié d’aller glisser un bulletin dans l’urne tous les 5 ans. Et après ? Que lui reste-‐t-‐il ? Que peut-‐il ce
citoyen isolé face aux institutions monarchistes de la cinquième République qui voit le Président puissant et le Parlement si faible ? Que peut-‐il ce citoyen isolé face au renforcement préoccupant du pouvoir des lobbys et des intérêts industriels et financiers qui empêchent si souvent tout progrès écologique et social ? Que peut-‐il ce citoyen isolé face à une Union européenne qu’il juge lointaine, technocratique et sourde aux intérêts des peuples ? 30 -‐ L’éloignement des cercles de décision, l’obscurité des processus, les manques ou les absurdités des Traités européens, la généralisation de l’austérité : qui peut nier qu’il y a ici les raisons du désamour des citoyens pour l’Europe et le terreau de la montée des populismes partout sur le continent ? Sans la démocratie, l’Europe n’est plus notre idéal commun, c’est un mirage funeste. Nous avons besoin d’un printemps européen. 31 -‐ Les citoyen.ne.s doivent redevenir maîtres de leur destin et de leurs voix, confisquées aujourd’hui par une minorité. Les citoyen.ne.s ne sont pas une masse soumise aux « experts » mais ont les compétences pour participer aux décisions qui les concernent. Générations est le seul mouvement qui défend publiquement mais aussi veut donner l’exemple d’une autre vision et d’une pratique du politique : qui récuse le pouvoir individuel et s’ancre dans l’intelligence collective des citoyen.ne.s mobilisées. 32 -‐ Cet impératif démocratique, c’est aussi en France que nous le mènerons. Nous croyons à la force du citoyen et à l’intelligence collective. Vous voulez libérer les énergies de ce pays ? N’allez pas saccager le Code du travail. Soignez la démocratie. Elle est là, bien vivante. Sur la ZAD de Notre-‐Dame-‐des-‐Landes où des centaines d’agriculteurs mûrissent des projets communs, dans nos banlieues où des centaines d’associations militent chaque jour, dans ces mouvements féministes qui n’acceptent plus la domination stérile des hommes, dans tous ces mouvements citoyens durables ou éphémères où se pense la collectivité solidaire de demain, dans le cœur de ces femmes et de ces hommes qui aident, poussés par leur humanité, les exilés qui arrivent sur notre sol. 33 -‐ Les Français.e.es. le montrent chaque jour : ils sont viscéralement attachés à la démocratie et ils n’ont pas attendu le renouvellement de nos institutions pour le prouver. Si la démocratie est un régime fragile, nous savons qu’il n’est pas de force sans elle. C’est donc par elle que nous bâtissons la force de notre mouvement politique. 34 -‐ Ecologie, Justice sociale, démocratie : voilà les bases et les objectifs, voilà les valeurs et le sens de ce que serons toutes nos propositions. Cette armature a porté toutes nos actions depuis le 1er Juillet dernier jusqu’à celui-‐ci, elle fut la boussole du souffle qui nous porte !
PARTIE 4 -‐ "CONSTRUIRE NOTRE MOUVEMENT, C’EST DÉJA APPLIQUER NOTRE PROJET !" 35 -‐ Notre mouvement a un an. Les rides à la surface de l’eau ont continué leur ballet concentrique depuis le caillou du 1er juillet et leurs ondes ont atteint peu à peu tout le territoire français, l’hexagone, l’outre mer et les français expatriés. A quoi reconnaît-‐on d’ores et déjà notre identité particulière ? En quoi Génération·∙s se distingue déjà, en dépit de sa jeune existence, des autres mouvements politiques ? Nous voulons que notre vie interne s’applique ce que nous jugeons bon pour la société. La modernité de Génération·∙s tient à la manière dont notre mouvement fonctionne et grandit en cohérence avec ses valeurs et ce qu’il propose pour la société. Le feminisme 36 -‐ Tous les partis politiques se revendiquent féministes. Mais combien le sont ils vraiment? Les Etats Unis ont connu le mouvement #metoo, la France le mouvement #balancetonporc, l’Espagne une grève suivie par des millions de femmes pour obtenir l’égalité des droits. La honte doit changer de camp ont proclamé des millions femmes victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viol. Des lois ont été votées. Mais les organisations politiques peuvent-‐elles ne rien changer à leur fonctionnement là où, dans ces lieux de pouvoir et de sélection, la domination masculine s’est souvent exercée sans aucun complexe ? 37 -‐ Nous avons proposé que toute personne victime de tels actes dans notre mouvement puisse être accompagnée en interne comme en justice, financièrement si nécessaire, pour obtenir réparation du préjudice subi et la mise à l’écart des individus responsables. Nous avons souhaité que la coordination politique provisoire soit tenue à l’écart de ces décisions afin qu’aucune contingence politique ne risque de reporter ou enterrer de telles procédures. Il reste beaucoup à faire, les propositions existent, notre Convention les concrétiseront. La démocratie 38 -‐ Le désenchantement démocratique que l’on observe en France et en Europe appelle une thérapie radicale. Peut-‐on déplorer les reculs de la démocratie sur toute la planète, de l’État de droit et des libertés publiques, notamment en France et ne rien modifier à la délibération politique dans un champ qui ne dépend pourtant que de nous : le fonctionnement des partis politiques ou des syndicats. Notre réponse est non. Nous ne rajouterons pas nos voix à la plaidoirie des avocats de la disruption, des porte-‐paroles de la rupture ou des chantres de la révolution qui veulent rompre partout sauf pour injecter de la démocratie et de l’intelligence collective là où ils gouvernent, président et dirigent. La démocratie peut elle s’épanouir durablement en reposant principalement sur des partis peu ou pas démocratiques ? Les innovations démocratiques ont elles vocation à rester cantonnées à la périphérie des institutions de la république et des partis politiques ? Notre réponse reste encore Non.
39 – Génération.s recherche depuis un an les voies d’une modernité démocratique. Notre charte a été écrite à partir des 27 000 réponses au questionnaire remploi par nos membres sur la nature et l’identité de Génération·∙s. Pour la première fois, dans une organisation politique nationale, la trame de la démocratie interne du mouvement a été confiée à un conseil de 30 membres tirés au sort plutôt qu’à une direction politique. Dis en quelques mots, cela ne parait peut-‐être pas grand-‐chose. Pourtant jusqu’à présent, aucun mouvement ou parti politique n’a osé laisser la proposition de ses propres statuts à des membres tirés au sort. Et si les questions sont nombreuses sur la manière de faire vivre au quotidien la démocratie et la transversalité dans le mouvement Génération.s avec les moyens financiers et humains qui sont les nôtres, cette façon de faire unique est belle et bien constitutif de notre attachement viscéral à une démocratie active et continue. 40 -‐ Ces statuts font depuis, l’objet d’une écriture collaborative avec tous les membres du mouvement et d’un vote selon des modalités inédites : le choix préférentiel qui concilie pratique démocratique et recherche du consensus. Générations un an durant a voulu s’éloigner des modèles d’organisation où la démocratie est intermittente sinon factice. Au lendemain de sa convention, Génération·∙s disposera de règles de désignation de ses représentants, de ses candidats et délibération sur le fond, qui lui garantiront d’être le premier mouvement politique à démocratie continue. L’Europe 41 -‐ Combien sont-‐ils ces mouvements politiques qui prétendent réinventer l’Europe ou la transformer radicalement et n’ont d’autres alliés qu’eux même et d’autres programmes qu’un agenda franco-‐français jamais partagé avec qui que ce soit en dehors de nos frontières ? Notre charte a proclamé au Mans que Génération·∙s était un mouvement européen et fédéraliste. Dés le lendemain de la fondation du mouvement, nous avons travaillé à faire émerger une l'alliance progressiste et écologiste en Europe. En quelques mois, associés à Yanis Varoufakis et Diem 25, nous avons construit une alliance transnationale européenne dotée d’orientations fortes et d’un agenda de transformation de l’Europe. Nous avons coopéré avec d’autres mouvements politiques aux cheminements comparables aux nôtres. Nous nous sommes liés à « Alternativet » au Danemark, à la gauche du SPD en Allemagne, aux collectifs citoyens lancés par le maire de Naples en Italie, aux portugais de « Libre » ou aux polonais du mouvement « Razem ». De ces coopérations, est né un mouvement « le printemps européen », radicalement démocratique, radicalement écologiste, radicalement sociale ET radicalement européen, proposant une stratégie enthousiasmante de reconstruction de l’Europe entre les deux impasses du nationalisme et du libéralisme. Les exilés 42 -‐ Antoine de Saint-‐Exupéry affirmait qu’on ne voit bien qu’avec le cœur. C’est le cœur qui nous a réunis un an durant, le temps de deux campagnes, une primaire confiante et conquérante, une présidentielle cruelle et spectaculaire. Génération·∙s est d’abord un mouvement fraternel, épris de justice. Nous sommes un mouvement
qui ne se contente pas de proclamer la bienveillance mais assume l’impopularité qui accompagne hélas nos agnèlements publics en faveur des exilés. Génération·∙s est le mouvement politique national à avoir engagé une campagne de communication pour sensibiliser les français à l’importance de l’accueille et dénoncer la politique liberticide et répressive du gouvernement en matière d’immigration et d’asile. Comment déplorer le reflux de nos valeurs et refuser de mener la bataille culturelle. la campagne sur les exilés a valeur d’exemple. Il s’agissait de la toute première campagne de Génération·∙s. D’aucuns la trouveraient éloignées des préoccupations de nos concitoyens. Nous pensons, nous, que notre responsabilité est de parler de ceux qui n’intéressent personne, de ceux qui ne rapportent pas de voix et de rappeler inlassablement que ces personnes ont des droits, tout simplement parce qu’ils sont des êtres humains. 43 -‐ Depuis un an Génération·∙s s’attache à ouvrir des portes que l’on croyait fermées, à briser les clôtures des enclos politiques qui enferment parfois la gauche et l’écologie politique dans l’entre soi. Nous sommes aujourd’hui près de 60 000 femmes et hommes à avoir rejoint le mouvement dans près de 900 comités. Qui aurait pu prédire cela il y a un an le 1er juillet 2017 quand nous nous sommes réunis sur la pelouse de Reuilly ? La convention de Grenoble est le rendez vous de l’affirmation. PARTIE 5 -‐ "NOTRE FEUILLE DE ROUTE" 44 – Génération·∙s assumera la responsabilité qui est la sienne, responsabilité dictée à la fois par l’urgence des transitions en cours et par la situation de la gauche et des écologistes, en France, en Europe et dans le monde. 45 -‐ Partout la gauche démocratique et écologique est en repli. Désorientée et minée par l’échec et la division le reflux n’épargne aucun continent. Les mouvements les plus spectaculaires ont lieu en Europe en Amérique du Sud. La gauche et les écologistes ne dirigent plus aucun des 5 pays membres permanents du conseil de sécurité des Nations Unies. Elle est absente du gouvernement des 20 économies les plus riches du monde. 46 -‐ La conséquence de cette crise en France est flagrante. Le camp progressiste français s’est décomposé par ses deux extrémités. Dans les deux cas, des formations issues de la gauche ou de l’écologie, pourtant radicalement opposées dans le débat politique se retrouvent sur le diagnostic selon lequel le clivage droite-‐gauche n’est plus opérant, sur le fond pour les uns, sur le plan stratégique pour les autres. D’un côté, une partie de la social-‐démocratie s’est convertie aux axiomes économiques et sociaux du libéralisme. Rien ne distingue plus vraiment un gouvernement social-‐ démocrate européen d’un gouvernement conservateur ce qui explique le statut de supplétif auquel cette évolution réduit la sociale démocratie dans des coalitions dirigées par la droite. A l’autre extrémité, la tentation populiste qui rejette pour des raisons tactiques le clivage entre la droite et la gauche, concentre ses feux contre la mondialisation et ses élites au risque de basculer dans une alternative autoritaire,
nationaliste et anti-‐européenne. Entre les deux une nouvelle gauche écologique et démocratique est née : notre gauche, celle que nous incarnons et incarnerons, un pôle intellectuel, culturel et social robuste dans la tempête politique actuelle. Quelle est notre responsabilité particulière? 47 – Génération·∙s porte un projet politique moderne en phase avec les transitions en cours et fidèle aux valeurs historiques de la gauche. Ce mouvement initialement créé autour de Benoit Hamon accompagné de femmes et d’hommes venant d’horizon politique divers, les uns déjà engagés dans d’anciens partis, les autres très nombreux, citoyens actifs, s’est installé en quelques mois comme le mouvement citoyen et politique susceptible d’incarner l’alternative. A l’issue des élections présidentielles, le score réalisé par Jean Luc Mélenchon conférait à celui-‐ci l’autorité, la légitimité démocratique et la responsabilité de rassembler toute la gauche. Ce n’est pas le choix qu’il a fait. Il a décliné la tâche, ô combien difficile et ingrate par certains aspects, mais ô combien historique et féconde de recoudre la gauche, de la réunir autour d’un projet démocratique, social et écologique. Nous respectons son choix. Même si des partisans du rassemblement de la gauche, des écologistes, militent nombreux au sein de la France Insoumise, les principaux dirigeants de celle-‐ci ont théorisé le refus de rassembler leur famille politique d’origine. Ils considèrent que le rassemblement des gauches, des écologistes, n’est plus le bon moyen de conquérir le pouvoir et qu’il est urgent de lui substituer une stratégie populiste structurée autour d’un clivage vertical entre le peuple et les élites. Cette décision nous oblige à prendre nos responsabilités. Cela fonde le désaccord stratégique fondamental qui existe entre la France Insoumis et Génération·∙s. 48 -‐ La gauche est émiettée entre des formations aux cultures socialistes, communistes, libertaires, radicales ou réformistes, Elle traverse une crise qui coïncide avec la crise profonde des utopies pour lesquelles elle s’est battue, l’état-‐ providence, l’Europe, la démocratie jusqu’au bout. Au-‐delà de la gauche, Génération.s se considère partie prenante du destin de l'écologie politique. Un temps pionnière et solitaire, l’écologie politique est parvenue à placer la question de la responsabilité de l’activité humaine sur la santé, la dégradation du climat ou de la biodiversité au cœur de l’agenda des institutions internationales et des débats politiques contemporains. Elle a conquis les consciences. Il lui reste à conquérir le pouvoir. C’est principal défi de l’écologie politique, celui de s’extraire de l’entre soi pour atteindre le seuil de crédibilité qui lui permettra de transformer des majorités civiques en majorités politiques. 49 -‐ La gauche renaitra si elle retrouve les voies de l’émancipation. De sa propre émancipation des dogmes du XXème siècle que sont la croissance, le productivisme et la croyance déraisonnable en la suprématie de l’homme sur la totalité du vivant. Le chantier vous semble immense. Il l’est. Comme il le fut de tous temps pour ceux qui refusent que l’ordre social soit la reproduction de la nature sauvage. La renaissance de la gauche passera par l’indignation, la colère, l’espérance, le doute, la
confiance et la joie aussi. Autant d’émotions que seules de nouvelles passions positives peuvent sublimer et transcender. 50 -‐ Quelles sont ces passions positives ? Nous voulons changer d’horizon démocratique, et pour commencer démocratiser la République malmenée par l’autoritarisme présidentiel et la technocratie libérale, démocratiser l’entreprise, démocratiser le local et le global. Nous voulons laisser à nos enfants une planète hospitalière, reconstituer la biodiversité, convertir l’économie à l’écologie, engager la transition énergétique. Nous voulons changer de modèle de développement, désintoxiquer les hommes et les sociétés du culte de la croissance et de la propriété. Nous voulons changer la place du travail dans nos vie, qu’il soit mieux partagé, plus épanouissant et moins central dans la place qu’il attribue à chaque individu dans la société. Nous voulons changer l’avenir de l’Europe menacée par les libéraux qui la gouvernent et les nationalistes qui l’exècrent. Nous voulons inventer les nouveaux services publics à partir de la reconnaissance des biens communs de l’humanité que sont l’air, l’eau, l’éducation ou l’information. 51 -‐ Nous voulons tourner le dos à l’impasse des gauches aliénées, aliénées par le libéralisme ou aliénées par le nationalisme. Emancipée des dogmes qui brouillent sa vision, détournent ses valeurs, l’éloignent des aspirations intimes des citoyens, la gauche française et européenne, deviendra à nouveau crédible. 52 -‐ Seuls, séparés, divisés et opposés, nous échouerons. Génération·∙s comme les autres. Sans audace, rien ne bougera. Nous prenons la responsabilité que d’autres ont décliné. 53 -‐ Il revient à notre mouvement, Génération·∙s de faire une proposition simple aux citoyens, aux collectifs, aux associations, aux syndicats et aux formations politiques qui se revendiquent du patrimoine historique et des combats futurs de la gauche et de l’écologie politique. 54 -‐ -‐ Nous proposons de construire le projet écologique, démocratique et social de l’alternance en 2022. -‐ Nous proposons qu’il soit adossé à une stratégie de reconquête culturelle des français. Nous proposons qu’il repose sur alliance nouvelle des forces de progrès et de l’écologie en Europe parce que c’est notre horion démocratique. 55 -‐ -‐ Nous proposons de construire un grand mouvement citoyen, politique et démocratique inspiré des succès des mobilisations populaires et horizontales qui résistent partout dans le monde à la prédation du capitalisme. 56 -‐ -‐ Nous proposons que chacun vienne avec ce qu’il est, son histoire, sa culture et sa philosophie pour construire ce mouvement d’un genre nouveau, à la charnière de l’héritage des lumières, de la tradition socialiste du mouvement ouvrier et de l’histoire plus récente de l’écologie politique. Nous ne commençons par aucune excommunication.
57 -‐ -‐ Nous proposons donc aux citoyens et adhérents écologistes de toutes sensibilités, à ceux, socialistes fidèles à Jaurès, à ceux, communistes épris de liberté, aux réformistes comme aux révolutionnaires, de venir penser la reconquête des cœurs, des consciences et des travées locales, nationales et européennes où se scelle l’avenir de nos sociétés. 58 -‐ Nous proposons un nouveau départ, un commencement, une aube nouvelle, une éclosion, une renaissance de la gauche fécondée par l’écologie politique. 59 -‐ Nous invitons tous ceux qui croient à la pertinence du clivage droite-‐gauche, tous ceux qui se réclament de la gauche et de l’écologie politique, tous ceux qui veulent rassembler ces familles quelles que soient leurs appartenances, politique bien sûr ou syndicale pour ceux qui jugent que l’action revendicative doit irriguer un projet politique alternatif à la politique libérale; 60 -‐ Nous invitons les collectifs citoyens impliqués dans la juste représentation des habitants des banlieues ou des territoires ruraux maltraités par l’Etat, les collectifs de lutte contre le sexisme, le racisme, l’antisémitisme et les discriminations; 61 -‐ Nous invitons les citoyens favorables à une 6ème république démocratique, les collectifs citoyens engagés dans la lutte contre le libre-‐échangisme ou les prédations de l’homme sur l’environnement, les mouvements d’éducation populaire; nous les invitons tous à répondre à cet appel. 62 -‐ Qu’il s’agisse de tribunes, de déclarations publiques ou d’un simple courrier, nous leur proposons de répondre aux 3 questions ouvertes suivantes : 1 -‐ Voulez-‐vous enrayer la spirale de la défaite et de la marginalisation et participer à la construction d’une alternative écologique, démocratique et sociale nouvelle au libéralisme prédateur? 2-‐ Acceptez-‐vous de dépasser l’identité qui a forgé votre existence pour construire entre nous les ponts indispensables à l’affirmation de cette alternative à vocation majoritaire? 3 -‐ Si oui, acceptez-‐vous de participer dés la fin de l’été -‐car le temps presse-‐ à la construction démocratique, concrète et décentralisée de cette future maison commune et selon quel rythme, quel agenda et quelle formule? 63 -‐ « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ». C’est avec ces mots que Danton réveillait le cœur des révolutionnaires et des citoyens afin qu’ils s‘arrachent aux mâchoires de l’ancien régime. La crise écologique nous oblige à nous arracher des mâchoires du productivisme et de la croissance. la crise démocratique nous oblige à nous arracher aux mâchoire de l’autoritarisme et de la technocratie. La crise sociale nous oblige à nous arracher aux mâchoires de l’austérité et du libéralisme. Il faut de la constance dans l’audace pour braver les vents contraires et défier les colosses qui protègent le régime en place.