Le logement social scruté à la loupe

Car contrairement au logement privé, la gestion entière et l'entretien des immeubles se font par les membres et non par des contractants souvent très onéreux.
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    Le 26 mars 2013    Réaction à l’article paru à la une de l’édition du journal Le Devoir du 25 mars 2013, intitulé : Le  logement social scruté à la loupe    À titre de porte‐parole de la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal  métropolitain (FECHIMM), j’ai pris connaissance avec étonnement et perplexité du projet de la Société  d’habitation du Québec (SHQ) présenté par son président‐directeur général, monsieur John MacKay.    Nous apprenons avec stupeur qu’une vaste réflexion s’amorce à la SHQ qui envisage d’empêcher les  personnes disposant d’un bon revenu de demeurer dans des coopératives subventionnées. La  décision de mener une telle réflexion émanerait entre autres de propos de commentateurs jugeant  inacceptable de voir une BMW dans le stationnement d’une coopérative d’habitation. Nous ne nous  arrêterons pas à la démagogie du commentaire, mais que la société d’État en arrive à vouloir négocier  avec la Régie du logement pour établir des règles, des balises, pour que les membres des coopératives  quittent leur logement si leur revenu est trop élevé nous inquiète au plus haut point. Les coopératives  ne seraient pas viables si elles ne comptaient pas au moins une moitié de membres n’ayant pas besoin  de subvention au loyer.    Nous en sommes à nous demander si monsieur MacKay ne confond pas les coopératives et les HLM.  On peut comprendre qu’un locataire occupant un logement subventionné ne devrait pas avoir les  moyens de s’offrir une auto de grande marque, mais la majorité des membres de coopératives qui se  sont mises en place avec le soutien de la SHQ paient un loyer équivalent à celui du marché, la fixation  du loyer exigée par la SHQ étant obligatoirement située entre 75 et 95% du loyer médian. Dans la  pratique, une fois déduit le rabais de membre obtenu grâce à une implication dans la gestion de la  coopérative, la norme de 95% est la plus répandue.    Monsieur MacKay semble oublier qu’une coopérative est une entreprise collective qui appartient à  ses membres et non à la SHQ. Si elle dispose de logements subventionnés, cela n’en fait pas un HLM.  C’est une entreprise citoyenne aux multiples avantages qui favorise l’apprentissage de la gestion  collective, de la participation citoyenne dans sa communauté, de la prise en charge de son milieu de  vie et de la mixité sociale. Les citoyennes et citoyens de milieux économiques et culturels diversifiés  s’entraident et se donnent ensemble un milieu de vie sécurisant et solidaire.     Vivre en coopérative est un choix qui amène à s’impliquer parfois plusieurs heures par semaine afin  de pouvoir notamment s’offrir une meilleure qualité de vie en ayant accès à un logement à prix  abordable. Car contrairement au logement privé, la gestion entière et l’entretien des immeubles se  font par les membres et non par des contractants souvent très onéreux.     Le PDG de la SHQ nous dit que le programme AccèsLogis n’a pas permis de faire baisser les listes  d’attente pour des logements sociaux et qu’il faudrait se tourner vers le privé. Il songe même à y  investir des fonds publics réservés au logement social, pour que les propriétaires puissent héberger  des locataires subventionnés!    _________________________________________________________________________________________________________________ 3155, rue Hochelaga, bureau 202, Montréal (QC) H1W 1G4 - Tél : (514) 843-6929 - Télécopieur (514) 843-5241 Site web : www.fechimm.coop - Courriel : [email protected]

 

Quand on est entouré de coopératives et d’organismes communautaires qui se plaignent d’être  limités dans la construction d’unités et qu’on apprend que la SHQ entend financer le logement privé  dont la qualité est inférieure et les prix supérieurs, il y a de quoi s’inquiéter.    Oui, il nous faut une politique de l’habitation au Québec. Mais vouloir expulser des membres de  coopératives sous prétexte qu’ils ont un revenu trop élevé et financer le logement privé pour y placer  des personnes bénéficiaires du supplément au loyer n’a rien à voir avec le B A BA d’une politique.     Comme en témoignait le rapport de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement  menée par le FRAPRU, la situation du logement au Québec est très grave et une politique du logement  ne peut se penser et se mettre en place qu’avec toute la diversité des acteurs communautaires et  coopératifs.      Luc Brisebois  Président du conseil d’administration   

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