3 - Vendredi 4 mai 2018

N°6637 / www.lettreaudiovisuel.com

“‘Le Grand Bleu’ est une œuvre sur le suicide” INTERVIEW. Jean-Marc Barr revient sur le succès du film “Le Grand Bleu” et évoque les apnéistes dans le documentaire “Génération Grand Bleu”, de Jérôme Espla, le 7 mai à 20h40 sur Ushuaïa TV. Comment définiriez-vous ce documentaire ?

“Le Grand Bleu” de Luc Besson fête ses 30 ans. Comment avez-vous vécu le succès de ce film à sa sortie ? Je l’ai vécu bizarrement. J’habitais alors en Angleterre. Le film n’a pas eu le succès qu’il avait en France à ce momentlà. Je jouais une pièce de théâtre avec Vanessa Redgrave. J’ai commencé à comprendre quand, à la fin du spectacle, au moment des applaudissements, on ne donnait pas des fleurs à l’actrice mais à moi. C’étaient des Français, fans du film, qui étaient venus voir ce spectacle. J’ai alors compris qu’il y avait quelque chose de bizarre. Six mois après la sortie du “Grand Bleu”, pour le millionième spectateur, Luc m’avait invité et j’ai eu une réception de rock star à laquelle je n’étais pas du tout préparé. Habitant loin, j’ai pu me préparer et vivre ce succès de manière assez saine. Pourquoi avez-vous accepté de repartir sur les lieux du tournage  ? Comment avezvous réagi quand on vous a proposé cette expérience ?

© Philippe Graton

Jérôme Espla m’avait contacté. Il voulait que je participe à ce film qui montre comment des plongeurs ont été inspirés par “Le Grand Bleu”, et ont créé leur réalité à travers cette fiction. Je ne suis qu’une image dans ce film, ce sont les spectateurs qui ont projeté leur propre amour et leur vécu sur ce personnage. Je me suis en fait rendu compte que ce film avait donné envie à des personnes comme Loïc Leferme ou Pierre Frolla de faire des compétitions sans limite, comme dans le film. Pensez-vous que “Le Grand Bleu” a fait évoluer la vision qu’ont les gens de l’apnée ? Luc Besson, à travers l’histoire de Jacques Mayol, a permis à l’apnée de devenir une

Je l’avais fait pour connaître les plongeurs. Quand j’ai vu toutes ces personnes, je me suis dit : “Le film a vraiment servi à faire évoluer l’approche de l’apnée dans le monde.” Comment aviez-vous préparé ce rôle à l’époque ?

pratique importante. Il est même question qu’elle devienne une discipline olympique aux JO 2024. “Le Grand Bleu” a fait évoluer le rapport entre l’être humain et la mer, qui si nécessaire. Nous en venons et cette connexion doit vraiment exister. Quand on descend à 10-15 mètres, il y a quelque chose de très spirituel et de sensuel qui se passe. C’est important surtout dans un monde bouffé par le capitalisme et en danger écologique. Trente ans après, est-ce que “Le Grand Bleu” a toujours autant de fans ? Je pense que l’innocence du film est intemporelle. Outre “Génération Grand Bleu”, j’ai fait la narration d’un long-métrage, “L’Homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol”, de Lefteris Charitos (distribué par Destiny Films, au cinéma le 30 mai, en partenariat avec Ushuaïa TV, ndlr). Ce qu’essayait de partager Jacques Mayol, son rapport à la nature, à la mer, a été popularisé avec le film de Luc Besson. Trente ans après, l’homme qui a initié cela est toujours très important, il a été suivi par des plongeurs qui ont fait évoluer ce sport et l’ont ouvert au plus grand nombre.

Ce que je jouais n’était pas du tout le vrai Jacques Mayol ! C’était un homme très social, avec un fort ego, qui adorait les femmes. J’ai joué une adaptation très libre, un peu juvénile, de l’histoire entre lui et Enzo Maiorca. Pendant un mois, on fait de l’apnée de 10-20-30 mètres… Le rôle n’avait pas beaucoup de texte, je devais vraiment essayer de communiquer une spiritualité de ce personnage. Si l’on regarde ce film avec un peu de distance, c’est une œuvre sur le suicide. Cet homme n’arrivait pas à participer au monde et préférait être dans la mer. C’était un rôle où l’acte même de plonger donnait du sens au personnage. C’est d’ailleurs ainsi que Jacques Mayol est parti, en se suicidant… Je lui ai parlé deux semaines avant sa mort, il était très déprimé. Il avait tout laissé pour suivre sa passion, même sa famille. A 73 ans, il s’est retrouvé seul avec son corps qui ne répondait plus. Il a pris la décision d’un samouraï et a payé le prix de sa passion. Vous faites de l’apnée ? Je m’y suis mis depuis une dizaine d’années. Je plonge à 10-12 mètres, c’est très “gériatrique”. Je fais cela juste pour la sensation, cela me calme. Etre comme un poisson dans l’eau est magique. Propos recueillis par Emma Mahoudeau Deleva

ÉCHOS

Valeurs Actuelles : Yves de Kerdrel sur le départ ? C'est au cours du conseil d'administration du groupe Valmonde, qui s’est tenu en fin de semaine dernière, que le sort d'Yves de Kerdrel DG de Valeurs Actuelles aurait été scellé. D’après nos informations, son départ de l’hebdomadaire, qu'il dirigea depuis 2012, serait acté le 9 mai. Son successeur serait Erik Monjalous, actuellement en mission à L’Opinion, président de l’agence numérique 6Medias et ancien directeur commercial et marketing de l'AFP.

Plan de départs volontaires chez EBM Un plan de départs volontaires au sein d’Est Bourgogne Média (EBM), qui regroupe Le Journal de Saône-et-Loire et Le Bien public, les deux quotidiens bourguignons du groupe Ebra (Crédit mutuel), supprimera jusqu’à 47 postes sur un total d’environ 300, a-t-on appris mercredi 2 mai de source syndicale, rapporte Le Monde. Ces départs concerneront 29 postes dans les services techniques, huit à la rédaction et dix dans les autres services, a détaillé le syndicat SNJ de ces journaux.

L’Equipe cherche un nouveau directeur général Cyril Linette, le DG parti fin mars au PMU, laisse le quotidien L’Equipe (161 millions d’euros d’activité en 2017) en bonne santé. Les ventes sont en hausse de 5 %, à 234 800 exemplaires par jour (dont 39 128 abonnements digitaux individuels, source ACPM). De même, la chaîne L’Equipe a progressé en audience. Selon Challenges, le contexte social serait compliqué, le groupe ayant perdu une dizaine de millions d’euros en 2017. Un plan social, prévoyant la suppression de vingt-cinq postes, a entraîné deux journées de grève et le blocage du quotidien. Ce plan et la fusion des rédactions restent d’actualité, explique l’hebdo. L’intérim est assuré par Jean-Louis Pelé, directeur délégué du roupe Amaury, et d’Aurore Amaury, directrice juridique. Aucun candidat n’aurait été reçu par la présidente Marie-Odile Amaury.

4 - Vendredi 4 mai 2018

N°6637 / www.lettreaudiovisuel.com ECHOS

France TV : un film en VR avec Thomas Pesquet AUDIOVISUEL. La direction des Nouvelles Ecritures de France Télévisions continue de développer des films documentaires ou de fiction en immersion 360.

D

ès le 9 mai prochain, la direction des Nouvelles Ecritures de France Télévisions sortira une nouvelle appli en réalité virtuelle 360, “Dans la peau de Thomas Pesquet”, produite par la Vingt-Cinquième Heure. Par le biais du site n o u v e l l e s ecritures.francetv.fr et sur des applis mobiles iOS et Android (l’expérience étant optimisée au maximum avec un casque de réalité virtuelle), le spectateur peut accompagner l’astronaute français au cours de son entraînement et de l’expédition dans la Station spatiale internationale (ISS), qui s’est déroulée du 17 novembre 2016 au 2 juin 2017. De la NASA à Houston, du décollage de la capsule Soyouz à la mission elle-même dans l’ISS, en passant par les sorties extravéhiculaires dans l’espace, deux films en 360 de 13 minutes nous permettent de partager l’émotion de Thomas Pesquet, qui s’est filmé lui-même au cours de son voyage. Et c’est plutôt bluffant. “Quand on est làhaut dans l’espace, un des objectifs est de faire ressentir ce fameux ‘overview effect’, que tous les astronautes racontent quand ils

L’application de France TV proposera deux films de 13 minutes en immersion avec Thomas Pesquet.

voient la Terre d’en haut. Et c’est très émouvant, notamment lorsque l’on se retrouve à côté de la station spatiale”, commente Annick Jakobowicz, conseillère éditoriale au sein de la direction des Nouvelles Ecritures à France Télévisions. “Nous recevons pas mal de projets en réalité virtuelle (VR), mais la première question que l’on pose aux auteurs, c’est ce que la réalité virtuelle apporte à ce que l’on veut raconter qu’un film classique ne pourrait pas apporter. Il faut que ce soit une expérience que l’on ne pourrait pas vivre dans la réalité”, poursuitelle. Un conte en VR de Jan Kounen A l’origine aussi de l’escape game “Emilie

S” ou de “The Enemy “, un documentaire interactif en réalité augmentée autour de combattants israéliens et palestiniens, avec lesquels le spectateur peut entrer en interaction, la direction des Nouvelles Ecritures poursuit son exploration de la VR. Le réalisateur Jan Kounen (“Dobermann”, “99 Francs”) vient de démarrer le tournage de “7 Lives”, une fiction d’une vingtaine de minutes tournée en images et décors réels en 360. “C’est un conte en réalité virtuelle qui raconte l’odyssée d’une âme en quête de salut. Il y a une dimension interactive, de façon à nous impliquer dans l’histoire que l’on raconte”, précise Annick Jakobowicz. Elle ajoute : “Pour ce

projet aussi, il y a une nouvelle façon de tourner, une grammaire à inventer sur l’écriture, comme dans les débuts du cinéma. Le réalisateur a dû apprendre à tourner avec un casque de réalité virtuelle sur les yeux. La 360 demande des temps d’installation et de tournage encore longs. Le montage est plus complexe que sur un film traditionnel. Et les budgets sont assez conséquents. Mais la technologie évolue sans cesse et les logiciels de montage se perfectionnent.” Autre projet en développement : “Mégaphone” nous permettra d’aller à la rencontre des dinosaures, en marge cette fois d’un documentaire diffusé sur France 5. Caroline Gourdin

Publication quotidienne du lundi au vendredi — Editée par Audiovisuel Business System Media SARL au capital de 300€ — 64 rue Regnault – 75013 Paris – France. Tel : 01 44 24 02 80 Twitter : @lettreaudio, E-mail : [email protected] Site : www.lettreaudiovisuel.com Directrice de la publication : Sandra Muller ([email protected]). Rédaction : Emma Mahoudeau Deleva, Gilles Tourman, Caroline Gourdin et Sandra Muller. Service abonnement : Publicité : [email protected]. Tarifs : abonnements France 1 an : 1 920 euros TTC (TVA 20%). Abonnement d’un an (220 numéros et un Hors Série en avril 1600€ HT) –– ISSN : 1288-2593. REPRODUCTION INTERDITE.

CNC : un appel à projets pour des films de genre Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) lance son premier appel à projets en faveur de la production de films de genre. Doté d’un budget annuel de 1,5 million d’euros, le jury, présidé en 2018 par Julia Ducournau (“Grave”) et dont le vice-président sera le cinéaste Quentin Dupieux, se réunira une fois par an. Trois films seront soutenus. “Le CNC a déjà manifesté son intérêt pour les films de genre en soutenant l’organisation de résidences d’écriture, nous franchissons une nouvelle étape en intervenant cette fois directement au stade de la production”, a déclaré Frédérique Bredin, présidente du CNC. Cette nouvelle aide incitera les créateurs à imaginer des films fantastiques, thrillers ou des comédies musicales. Date limite des dépôts le 18 juin.

Thomas Langmann en garde à vue Le producteur Thomas Langmann, visé par une plainte de sa femme, est entendu depuis mercredi sur des accusations de “harcèlement” et “d’ appels téléphoniques malveillants”. Sa garde à vue a été prolongée ce jeudi. Son audition au commissariat des 5e et 6e arrondissements de Paris se poursuivait jeudi dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris à la suite de la plainte. Le fils de Claude Berri avait évoqué ses déboires sur France 2 dans l’émission “Stupéfiant !”, expliquant vivre une procédure de divorce difficile avec sa femme Céline Bosquet, mère de deux de ses enfants.

Michaël Youn accusé de plagiat Après Gad Elmaleh, Jamel Debbouze ou Rémi Gaillard, la chaîne YouTube CopyComic Videos accuse Michaël Youn de plagiat. L'humoriste aurait “emprunté” des blagues à Coluche pour son spectacle “Pluskapoil”. La vidéo montre aussi des similarités entre des scènes de son film “Fatal”, sorti en 2010, et les longs-métrages américains “Hot Rod” et “Anchorman”, respectivement dans les salles trois et six ans plus tôt. Il aurait en outre plagié des caméras cachées de Rémi Gaillard.

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5 - Vendredi 4 mai 2018

“Grey's Anatomy” leader, “Burger Quiz” se maintient AUDIENCES. Pour compléter nos tableaux des audiences (voir ci-dessous), nous vous détaillons les résultats des chaînes.

M

ercredi soir, TF1 a pris la tête du classement avec “Grey's Anatomy” dont les deux épisodes inédits de la saison 14 ont réuni 3,9 millions d'amateurs en moyenne soit 16,4% de part d'audience. Selon les chiffres de Médiamétrie, la série gagne 228 000 téléspectateurs par rapport à la semaine dernière. France 2 avec le téléfilm “Parole contre parole” a séduit 3,4 millions de téléspectateurs soit 13,9% de PDA. Sur France 3, ils étaient 2,5 millions à suivre le

“Burger Quiz” continue de performer avec 1,6 million de fidèles sur TMC.

jeu d'aventure “La Carte aux trésors”. La chaîne publique obtient 10,8% de PDA tandis que le programme perd 74 000 téléspectateurs en une semaine. TMC avec

Mercredi 2 mai 2018

le jeu “Burger Quiz” : les deux premiers épisodes inédits de la saison 2 sur les trois diffusés ont amusé 1,6 million de fans soit 7,1% de PDA. Par rapport à la se-

AUDIENCES

n PART D’AUDIENCE EN PRIME TIME

n PART D’AUDIENCE EN NIGHT TIME

Source : Médiamat-Mediamétrie – Tous droits réservés Médiamétrie - Base : ensemble des individus âgés de 4 ans et plus. 1% = 583 770 individus

maine dernière, 169 000 téléspectateurs ont disparu. M6 suit avec "Top Chef" a fait saliver 1,6 million de gourmands. La chaîne privée affiche 8,1% de part d'audience. C8 suit avec la Ligue des Champions de football opposant l'AS Roma à Liverpool : 1,5 million de téléspectateurs ont assisté à la victoire des Italiens (4-2) soit 6,1% de part d'audience.W9 avec le magazine “Enquêtes criminelles” a captivé 1,1 million de téléspectateurs (4,8% de PDA).