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ronnement, notamment vis-à-vis de la faune sauvage ... (zones de demi-tour), plus tassées et moins planes que le ... Un quart des agrinautes utilise les réseaux ...
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LE DE

FORUM

 18



JANVIER 2014

L’ENVIRONNEMENT

Loi d’avenir : convaincre et transmettre

SUR LE VIF

« Nourrir la planète, énergie pour la vie »

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a

l’occasion des 16es Rencontres Farre du 16 janvier, le ministre de l’Agriculture a déclaré : « Il y a les pionniers, il y a ceux qui ont pris des risques plus que d’autres. Et on ne peut pas demander à tous les agriculteurs de prendre des risques sans leur apporter des contreparties financières, ou les accompagner. » Ce message entendu cinq sur cinq par les agri­culteurs présents dans la salle correspond effectivement à ce qu’ils attendent de la loi d’avenir, c’est-à-dire une loi qui les aide à franchir un cap, qui mette à leur disposition une boîte à outils dans laquelle chacun puisera ce dont il a le plus besoin. Car l’enjeu n’est pas d’avoir une élite d’agronomes ultra-performants, l’enjeu est bien de massifier et de convaincre le plus grand nombre d’adopter des pratiques hautement productives et respectueuses de l’environnement. L’exercice est complexe et l’expérience que nous avons de l’agriculture raisonnée nous incite à être modestes tout en défendant une conviction forte : nous sommes persuadés que les solutions viendront davantage du terrain que de la mise en place d’un super-dispositif réglementaire. Tout l’enjeu de la loi est donc de permettre l’installation de structures souples car les agricultures productives et respectueuses de l’environnement partent des réalités locales du milieu et combinent différentes méthodes et techniques : l’agronomie bien sûr mais aussi des techniques de biocontrôle et de nouvelles solutions technologiques. L’outil GIEE*, de ce point de vue, peut produire le pire comme le meilleur. Le pire s’il se contente de labelliser des situations existantes, le meilleur si, dans une logique ascendante, il permet à des territoires et à des bassins de production d’innover et de servir d’exemples pour créer un effet boule de neige.  Gilles Maréchal

Tel sera le thème de l’exposition universelle qui se tiendra à Milan en 2015, première exposition du genre consacrée à la sécurité alimentaire et à la diversité de l’alimentation. Le pavillon français devrait donc décliner la contribution de la France à l’alimentation mondiale, ses efforts menés pour allier quantité et qualité, son implic ation dans le développement de modèles alimentaires durables et, enfin, sa contribution à l’amélioration de la sécurité alimentaire des pays en voie de développement. Voilà une belle opportunité pour notre pays de faire rayonner à l’international son savoir-faire agricole et agroalimentaire. C.R.

GIEE : Groupement d’intérêt économique et environnemental

Bonnes pratiques de semis : premiers résultats

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nstaller le potentiel de production tout en limitant l’impact sur l’environnement, notamment vis-à-vis de la faune sauvage, c’est tout l’enjeu d’un bon semis. Créé à l’automne 2012, le groupe thématique Bonnes pratiques de semis et environnement réunit, autour d’une dizaine d’agriculteurs Farre, les compétences d’Arvalis-Institut du végétal, d’Axema, de Bayer, du Gnis et de Sulky et travaille, dans un premier temps, sur les semis de céréales d’hiver avec l’objectif

de minimiser le nombre de grains en surface. Après une première campagne montrant des résultats très satisfaisants en cœur de parcelle, le groupe a mis en place différents protocoles pour améliorer la qualité de semis, en particulier dans les zones sensibles que sont les tournières (zones de demi-tour), plus tassées et moins planes que le cœur de parcelle. Réduction de la vitesse, augmentation de la profondeur de semis, augmentation du terrage, semis des tournières en dernier,

ou encore utilisation du GPS font partie des critères testés dans ces protocoles pour rester en dessous de la valeur seuil de quinze grains en surface par mètre carré. Jean-Marc Thullier, agriculteur Farre dans le Pas-de-Calais, témoigne : « Grâce aux bonnes pratiques de semis, au “relevage” des tournières avant le semis et à des conditions favorables, j’obtiens cet hiver sur mes deux parcelles tests une moyenne de 1,5 grain/m2 en tournière ! »  LLQ

REGARDS CROISÉS Le numérique au service de la diffusion du progrès

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Fondateur en 2007 de NTIC Agri Conseil*, Christian Gentilleau est un spécialiste des technologies de l’information et de la communication en agriculture. De nouveaux outils qui permettent aujourd’hui une meilleure diffusion des connaissances et du progrès.

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our le philosophe Michel Serres, nous assistons actuellement à la troisième révolution : après le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé, nous passons de l’imprimé au numérique. Une avancée majeure pour une plus large diffusion des connaissances.

« Les réseaux sociaux et les forums permettent le partage d’expériences » Christian GENTILLEAU spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la communication en agriculture

Constatez-vous une évolution dans l’utilisation d’Internet chez les agriculteurs ? Christian Gentilleau : Les agriculteurs, comme le reste de la population française, utilisent massivement Internet. On peut estimer que seulement 20 % à 25 % environ des exploitations n’ont pas cet outil. En 2010 (derniers chiffres incontestables dont nous disposons avec le recensement général agricole), 45 % des 400 000 agricul-

teurs utilisaient Internet. Mais quatre ans, c’est beaucoup dans le numérique, surtout lorsque les équipements et les usages se multiplient et s’amplifient. Néanmoins, le milieu agricole souffre encore d’une fracture numérique liée aux réseaux. Alors que les opérateurs se battent avec la 4G pour offrir aux urbains en mobilité

Repères

Un quart des agrinautes utilise les réseaux sociaux dans le cadre professionnel

Les principaux réseaux sociaux utilisés par les agrinautes Viadeo : 3 %

Dans le cadre privé et professionnel :

17,40 % Dans le cadre de la vie privée (amis, famille…) :

Ne savent pas :

45,70 %

Trombi : 4 % Linkedin : 4 % Twitter : 6 %

30,30 %

Autres-Divers : 15 %

Facebook :

38 %

Google+ :

13 % Agriavis : 6 % Copainsd’avant :

Dans le cadre de l’activité professionnelle : 6,60 %

11 %

Agrinautes-Agrisurfeurs 2013 BVA Ticagri, Équipements et usages des agriculteurs sur internet juin 2013

des débits supérieurs à 20 Mb/s, la moitié des agriculteurs n’a pas plus de 1 Mb/s en connexion fixe et 16 % n’ont pas de couverture mobile sur l’exploitation. Cette situation est préoccupante car les usages mobiles se multiplient avec le développement des ordiphones (smartphones) et des tablettes. L’usage d’un terminal Internet sera majoritairement mobile d’ici peu, comme c’est déjà le cas pour le téléphone. En téléphonie aujourd’hui, l’usage du portable est plus important que celui du fixe. Le même mouvement est en cours pour Internet. Le monde rural a un combat prioritaire à mener pour obtenir une couverture en 4G identique à celle des urbains plutôt que de donner la priorité à l’ADSL. Les ondes se déploient bien plus facilement que les paires de fils de cuivre. Déjà en 2013, 22 % des agrinautes utilisaient un ordiphone et 5 % une tablette**. Les exploitations de grandes cultures sont les plus équipées en terminaux mobiles (29 % en ordiphones et 12 % en tablettes)**, devant les maraîchers et arboriculteurs

Les réseaux sociaux se sont-ils généralisés auprès des agriculteurs ? CG : La pratique des réseaux sociaux a plus que doublé en deux ans chez les agrinautes pour atteindre 54 %, mais majoritairement pour un usage privé. Seul un sur quatre utilise les réseaux sociaux pour des besoins professionnels. Les jeunes, qui sont les plus gros utilisateurs des réseaux sociaux, le font à 65 % dans le domaine privé. Les plus de 55 ans, à l’inverse, utilisent moins les réseaux sociaux mais beaucoup plus pour l’exploitation. Contrairement aux idées reçues, les plus anciens utilisent plus les réseaux sociaux pour le professionnel que les jeunes agrinautes (29 % contre 25 %). Les viticulteurs sont les plus gros utilisateurs de réseaux sociaux pour leurs usages professionnels (32 %) à l’opposé des céréaliers (22 % seulement). Parmi les 54 % d’agrinautes inscrits à un réseau social, 38 % utilisent Facebook, 13 % Google+, 11 % Copainsd’avant, 6 % Agriavis, 6 % Twitter, 4 % Linkedin, 4 % Trombi et 3 % Viadeo. Les jeunes utilisent deux fois plus Facebook que les plus de 55 ans (61 % contre 30 %) avec un résultat inverse pour Google+ (19 % pour les plus âgés et 8 % pour les moins de 35 ans). Il faut remarquer que les réseaux sociaux spécialisés sur le secteur agricole (Agrilink, Pardessuslahaie) ne se sont pas imposés, mis à part Agriavis. Les usages internes à la profession se développent plutôt sur des groupes Google+ actuellement. Pour leurs communications professionnelles, les agriculteurs préfèrent les échanges par mail pour 56 % d’entre eux, 16 % privilégient les forums et 7 % les réseaux sociaux, d’après l’enquête Agrinautes-Agrisurfeurs 2013. L’usage des forums varie de 1 à 4 suivant les productions (23 % pour les polyculteurs-éleveurs et 5 à 6 % pour les viticulteurs et les cultures spécialisées).

Pensez-vous qu’Internet et les réseaux sociaux peuvent jouer un rôle pour développer l’agroécologie ? CG : Internet est un outil à usages multiples. L’agroécologie, pour se développer, a besoin

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nternet est un outil essentiel. Encore faut-il que celui-ci soit accessible à tous et partout. L’ADSL, c’est du passé. Notre lieu de travail n’est pas le bureau mais l’extérieur. Nous avons donc besoin de connexion mobile, en 3G ou 4G pour transmettre ou recevoir de l’information. Or, aujourd’hui, en ce domaine, la campagne est très fortement défavorisée par rapport au milieu urbain. Autrefois, le progrès dépendait essentiellement de la rapidité de l’information, avec l’envoi de fiches techniques par fax et messagerie électronique. Maintenant, pour passer à l’agroécologie et adapter nos pratiques, il nous faut plus de pédagogie, plus de formation continue en ligne. Cela passe aussi par une rénovation de nos moyens de communication pour que l’information circule avec des outils d’échange sur Internet, comme des vidéos Mickaël JACQUEMIN techniques ou des forums. À paragriculteur Farre tir de liens vers ces sources, les dans la Marne réseaux sociaux, tels que Twitter ou peuvent éventuellement « Les nouvelles technologies de Facebook, servir de simple relais d’information. communication nous ouvrent les Dans mon cas, par exemple, j’ai trouvé sur Youtube une vidéo frontières du possible » américaine qui m’a permis d’adapter un équipement spécifique pour du semis direct. Il n’y a plus de frontière géographique pour trouver des solutions. Il reste toutefois à vérifier que ces techniques sont compatibles avec nos systèmes de cultures et nos conditions climatiques spécifiques. Aujourd’hui il y a une trop grande dispersion des informations. Il faudrait mettre en place une arborescence avec un moteur de recherche dédié aux techniques innovantes. Tout cela doit être animé, organisé pour guider et accompagner les agriculteurs vers de nouvelles pratiques. DR

(21 % et 12 %), les polyculteurs-éleveurs et les viticulteurs (22 % et 9 %), les éleveurs étant moins équipés (18 % et 7 %).

Mieux hiérarchiser l’information sur le net



de bases de connaissances accessibles à tous les agriculteurs, d’outils d’aide à la décision bien paramétrés et d’échanges d’expériences entre les producteurs. Les réseaux sociaux et les forums sont les outils idéaux pour le partage d’expériences entre les différents acteurs qui sont souvent isolés dans leur pratique et leur localisation (voir maraichagesursolvivant sur Google+). Mais pour être efficaces, ces

CR

plateformes d’échanges doivent acquérir rapidement un seuil de fréquentation et de contenu qui leur confère une certaine notoriété. Pourquoi pas un « mooc » (un cours en ligne ouvert à tous) dédié à l’agroécologie ? 

Propos recueillis par Claude Richard

* Pour en savoir plus : www.blog-agri.com/ticagri ** Agrinautes-Agrisurfeurs 2013 BVA Ticagri, Équipements et usages des agriculteurs sur internet juin 2013

Stéphane Le Foll a proposé à Farre de « bâtir ensemble une charte et des objectifs ».

Le colloque « La protection intégrée : notre ambition pour produire autrement », coorganisé le 16 janvier à l’Assemblée nationale par Farre, l’UIPP, IBMA et l’Afa*, a été l’occasion d’un large point sur les techniques de protection intégrée, sur des cultures aussi variées que les grandes cultures, l’arboriculture ou la viticulture. Les pistes de travail déjà explorées ou à venir ont été présentées.

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djuvants aux produits phytosanitaires, insectes auxiliaires, génétique, machinisme, agronomie… La protection intégrée a été présentée comme une grande boîte à outils, avec des pratiques nombreuses et complémentaires. « L’enjeu est maintenant de faire connaître ces pratiques, a expliqué Christophe Grison, président de Farre, en ne commettant pas l’erreur de ne se placer que sur le curseur technique, mais en raisonnant filière. »

Un consommateur à convaincre… C’est l’un des consensus de la journée : la nécessité de tenir compte de l’aval, jusqu’au consommateur. Ainsi, alors que Didier Merdinoglu, de l’Inra*, annonce pour 2016 une première vague de cépages résistants aux maladies fongiques, Charles Duby, viticulteur de l’Hérault, s’interroge : « Ces cépages auront-ils les mêmes atouts gustatifs que les cépages actuels ? Il faudra convaincre les consommateurs. » Dans le même ordre d’idées, Franziska Zavagli, du CTIFL*, explique que des bâches protectrices, posées sur les arbres, peuvent

préserver de la pluie et éviter les maladies fongiques. Étienne Benoît, arboriculteur dans la Meuse, répond que « les consommateurs locaux, qui représentent un tiers de mes ventes, se posent des questions sur l’allure des vergers ».

… et des techniques à répandre En conclusion, Stéphane Le Foll a tenu à saluer le travail de Farre : « Ce colloque a permis de mettre en avant ce qui a déjà été fait, et notamment le travail de pionnier de votre réseau. Vous avez su prendre des risques par conviction, il faut maintenant aider et accompagner ceux que le risque refroidit. Le potentiel est là, ce mouvement va s’accélérer. L’approche réseau est cruciale pour une meilleure transmission de la connaissance. C’est le sens des GIEE, groupements d’intérêt économique et environnemental », a-t-il notamment rappelé. Eloi Pailloux * Farre : Forum des agriculteurs responsables et respectueux de l’environnement • UIPP : Union des industries de la protection des plantes • IBMA : International Biocontrol Manufacturers’ Association • Afa : Association française pour les adjuvants • Inra : Institut national de la recherche agronomique • CTIFL : Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes

PRATIQUES AGRICOLES - ENVIRONNEMENT - PROGRÈS TECHNIQUES - ÉCHANGES & PARTAGES

Vous voulez faire mieux connaître votre métier ? Vous êtes engagé en faveur de l‘agriculture durable et vous souhaitez le faire savoir ? Vous avez mis en place sur votre exploitation des réalisations concrètes pour mieux respecter l’environnement ? Vous voulez participer à l’amélioration de l’image de l’agriculture ?

Retrouvez-nous à FARRE le Forum des Agriculteurs Responsables Respectueux de l’Environnement Nous vous présenterons toutes les possibilités qui s’ouvrent à vous en rejoignant notre Forum.

La synthèse du colloque coorganisé : PROTECTION INTÉGRÉE par Farre, l’UIPP, IBMA et l’Afa, le GRANDES 16 janvier à CULTURES VITICULTURE l’Assemblée ARBORICULTURE nationale, est téléchargeable sur le site de Farre : www.farre.org 16E RENCONTRES FARRE

LA NOTRE AMBITION ENT POUR PRODUIRE AUTREM

h 00 à 17 h 30 Jeudi 16 janvier de 9 salle Victor Hugo Immeuble Jacques Chaban-Delmas, – 75007 Paris 101 rue de l’Université

Farre au Salon de l’agriculture 2014 Farre sera présent au salon du 22 février au 2 mars, dans le hall 2.2 au sein de l’Odyssée végétale, au cœur d’une ferme de plus de 1 300 m2, sur laquelle les agriculteurs du réseau expliqueront leur travail et leurs pratiques au quotidien.

Des pratiques et des témoignages en image L’Atelier-Farre a réalisé des vidéos de portraits d’agriculteurs afin de présenter leurs exploitations et leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Ces agriculteurs, médiateurs de champs, font ainsi passer leur message notamment sur la chaîne Youtube Asso Farre.

Ont participé au Forum de  l’environnement : L’équipe de Farre, Nadège Lanier, Laure Le Quéré, Gilles Maréchal, Claude Richard 19, rue Jacques-Bingen 75017 Paris Tél. : 01 46 22 09 20 Fax : 01 46 22 02 20 Site : www.farre.org Mail : [email protected] @AssoFarre

- impression : Galaxy Imprimeurs (72)

Pascal XiclunaMin.Agri.Fr

Protection intégrée des cultures, boîte à outils à faire connaître

EN BREF La protection intégrée : notre ambition pour produire autrement

Réalisation :

ÉCHOS FARRE