Laurence Jenkell

2008, la cote des œuvres de Laurence Jenkell ... beaux-arts de Calais, le World of Coca-Cola d'At- lanta ... des séries telles que « Butterflies », « Buildarts »,.
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PAR MARIE C. AUBERT

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Laurence Jenkell. La belle a la cote ! En témoignent les récentes vacations, en France comme à l’étranger, des œuvres de cette plasticienne qui a su garder son âme d’enfant.

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Laurence Jenkell (née en 1965), Ice Candy Man, 2015, bloc de Plexiglas sculpté à la main, pièce unique, 220 cm, 56e Biennale de Venise.

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epuis quelques années, les bonbons de Laurence Jenkell suscitent des passions sucrées. Et de préférence en version monumentale, sans doute pour rassasier les envies les plus gourmandes… C’est en 2008 qu’apparaissent sur le marché les ventes aux enchères de ses premières friandises sculpturales, tout de suite convoitées. Jugez-en par les 56 248 € d’emblée obtenus à Drouot, le 30 octobre (Millon & Associés SVV, Cornette de Saint Cyr SVV), par un Grand Bonbon USA avec paillettes (h. 200 cm). Outre leur taille, variant de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres, nos douceurs multiples ont l’avantage d’être uniques, chaque emballage offrant une torsion différente. Depuis le record inaugural de 2008, la cote des œuvres de Laurence Jenkell s’est confirmée. Mieux, même, le plus haut prix a été atteint à Cannes le 8 décembre 2013 (Cannes Enchères SVV) avec un vertigineux Bonbon rouge (h. 700 cm), qui culminait à 258 750 €. La jeune artiste s’est également ancrée à l’international : retenons les 56 250 £ dégustés à Londres (Sotheby’s) le 16 octobre dernier par un Bonbon marbre blanc Carrare (h. 80 cm), qui se singularisait par sa matière, tout comme un spectaculaire Bonbon victoire de Samothrace (h. 127 cm) en bronze adjugé 76 146 € à Monte-Carlo (Tajan SVV), le 21 juillet 2013. Terminons cette succession d’enchères par les 33 298 € frais compris atteints, le 12 février dernier, par un Bonbon en marbre, exécuté en 2013 (Christie’s, Londres).

« EXORCICER LES DÉMONS » Lors d’un entretien paru dans nos colonnes en avril 2014 (voir Gazette no 16 de cette année-là), Laurence Jenkell avait dévoilé une partie de son parcours, reconnaissant avec simplicité que c’est en autodidacte, dans les années 1990, qu’elle a entrepris ses recherches seule dans son atelier, après s’être familiarisée avec différentes techniques artistiques. En 2011, une exposition qui a duré cinq mois, présentée sur la Croisette à Cannes, a permis de faire connaissance avec des « drapeaux » d’un nouveau genre : des bonbons aux couleurs des pays participant au G20, et qui l’ont propulsée sur la scène internationale. Elle avait pourtant commencé à travailler sur la toile, avec des bonbons du type d’une célèbre marque, au slogan chantant bien connu, avant de réaliser ses compositions directement dans des résines à inclusion sous Plexiglas transparent. Dès lors, le four de cuisine est devenu son allié. Elle a vu la matière s’y transformer, lui offrant une malléabilité permettant de la travailler, la tordre… Ses « Bonbons », issus de la technique du wrapping, de l’enroulement de la matière, sont alors nés. Lorsque inévitablement lui est posée la question de ce thème qu’elle décline à l’envi, en marbre, en bronze, en aluminium, en polyester, l’artiste explique avoir été privée de sucreries pendant son enfance. Une thérapie du manque couronnée de succès, et ce grâce à une inventivité donnant naissance à des pièces ludiques et colorées ! En partant de ses fameux « Bonbons », Laurence Jenkell a proposé une nouvelle création en forme

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LA GAZETTE DROUOT ZOOM SUR…

Laurence Jenkell et ses créations, en 2016. © LAURENCE JENKELL

de spirale, évoquant la double hélice de l’ADN. Certaines pièces portent de drôles de titres, comme Duplication elliptique, Interphase chromosomique, ADN Loving Couple… Et de poursuivre ses investigations et innover en permanence : récemment, elle a mis en œuvre d’autres sculptures dans des séries telles que « Butterflies », « Buildarts », « Robots », cette dernière nécessitant une maîtrise technique et une forte concentration (Louise Robot, Gold Robot, Robot Max, Mr Robot…). Où s’arrêterat-elle ? Puisant son inspiration à la source de ses multiples voyages – notez qu’elle a déjà effectué trois fois le tour de la Terre ! –, l’artiste nous invite à partager, à travers des œuvres comme Tripoli et Bagdad, les univers qui la marquent, ceux qui connaissent des troubles environnementaux. Elle cherche à réinventer le monde, notre monde, celui qui présente des faces sombres. Son regard se matérialise également sur des créations beaucoup

plus architecturées comme Dubai Flamingo et Halle à Port-au-Prince. Indéniablement, son travail ne laisse pas indifférent. Outre de « grands enfants » comme notre Américain précité, qui a joyeusement cassé sa tirelire, plusieurs musées (celui des beaux-arts de Calais, le World of Coca-Cola d’Atlanta, celui des miniatures d’Amsterdam) et collections privées ou publiques (fondations Bouygues, Bettencourt-Schueller, Chanel…) se sont offert ses pièces. Laurence Jenkell s’adapte à vos demandes et crée des œuvres uniques, comme ce fut le cas pour les 125 ans de Coca-Cola, pour les jeux Olympiques de Londres en 2012… Alors, encore hésitants ? Pour vous faire une idée plus précise, rendezvous ici ou là voir ses expositions prévues tout au long de l’année !



Les prix sont indiqués dans la monnaie d’origine et frais compris.

ÀVOIR « Expo by Jenkell », jardin Grand Hôtel Cannes ; « Candies by Jenkell », Londra Palace, Venise Jusqu’en septembre. « Parcours d’art, Bonbons Jenkell», galerie Paul Janssen, 1, place de l’Église, Port-Grimaud, 83310 Grimaud, tél. : 04 94 97 31 28 - Jusqu’en octobre. « Sculptures monumentales Bonbons », aéroport Orly-Ouest, Paris. « Jenkell New Artworks », galerie Freites, Venezuela Art Fair, Caracas. www.jenkell.com

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