La ville selon Michael Bloomberg

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urbanisme

La ville selon Michael Bloomberg

julie zaugg new york

Il a été le premier à interdire la fumée dans les lieux publics. Il a obligé les restaurants à cuisiner sans graisses trans. Il a créé une hot-line qui permet aux citoyens de dénoncer les services publics inefficaces. Ce ne sont que quelques-unes des initiatives prises par Michael Bloomberg durant ses douze ans en tant que maire de New York. Désormais à la retraite, le fondateur de l’agence financière Bloomberg, dont la fortune est estimée à 33 milliards de dollars, veut se concentrer sur ses activités bénévoles. Notamment sur sa nouvelle agence de consulting urbain, Bloomberg

Associates. Créée début 2014, elle compte une quinzaine d’employés, presque tous issus de son administration, comme Rohit Aggarwala, son chef du développement durable, George Fertitta, qui a augmenté le nombre de touristes étrangers à New York de 100%, ou Rose Gill Hearn, qui a mis en place un ambitieux programme contre la corruption locale. Cette agence fonctionnera comme un service de mentorat pour aider les villes à améliorer leur empreinte écologique, leurs espaces verts, leur système de transports ou leur image. Cette task force urbaine travaillera avec quatre ou six villes par an et ne facturera pas ses services. Elle cherchera notamment à exporter les projets les plus novateurs lancés par Michael Bloomberg à New York. «Il a révolutionné l’usage de l’espace en ville, confisquant des surfaces dévolues aux voitures pour les redonner aux bus, aux vélos ou aux piétons», détaille l’économiste Paul Romer, qui dirige l’Urbanization Project à l’Université de New York. Cela a débouché sur la création de 54 places piétonnes, comme celle au cœur de Times Square, ou à la transformation d’espaces industriels en parcs, soutien L’agence

que vient de créer Michael Bloomberg conseillera surtout les villes qui n’ont pas à l’interne les moyens d’innover.

mark lennihan / keystone

Décodage. Fraîchement retraité de la mairie de New York, le financier de 72 ans vient de lancer une agence de consulting urbain. Elle lui permettra d’exporter sa politique novatrice, en matière d’espaces verts ou de santé, aux quatre coins du monde.

comme la Highline, une ancienne ligne de métro aérienne convertie en promenade verte. Il a en outre développé un plan pour résister aux gros orages après l’ouragan Sandy de l’automne 2012, qui pourrait servir à toutes les villes côtières. Et il a aussi déployé des policiers newyorkais dans onze points chauds de la planète pour anticiper les attaques terroristes. Sur le front de la santé, Michael Bloomberg a également fait preuve d’audace. En plus de lutter contre la cigarette et les mauvaises graisses, il a obligé les fast-foods à publier le nombre de calories dans leurs plats et a cherché – sans succès – à interdire les sodas de plus d’un demi-litre. «Les conseils de Bloomberg Associates profiteront surtout aux villes qui n’ont pas les moyens d’innover à l’interne, comme les métropoles dans les pays émergents ou les cités de taille moyenne aux Etats-Unis», pense Steven Cohen, directeur de l’Institut de la Terre, à l’Université Columbia. Premier client: Mexico City

Lorsqu’il était encore maire, Michael Bloomberg avait subventionné La Nouvelle-Orléans, Atlanta, Chicago, Memphis et Louisville à hauteur de 23 millions de dollars pour que ces villes engagent des experts externes. Il en est sorti une agence pour lutter contre les gangs, l’organisation de matchs de basket nocturnes dans les quartiers défavorisés ou de fêtes de quartier destinées à propager la bonne parole sur l’efficience énergétique des bâtiments. «Ces solutions ne peuvent pas toujours être transposées telles quelles, met toutefois en garde le politologue Benjamin Barber, auteur du livre If Mayors Ruled the World. La rénovation écologique de bâtiments ne sera pas possible là où le parc immobilier est jeune, comme à Los Angeles. De même, le système de partage des vélos new-yorkais ne fonctionnera pas à Phoenix, une cité étalée sur 43 000  km2.» En février, Mexico City est devenue la première ville à faire appel à Bloomberg Associates, pour améliorer ses transports publics et la qualité de l’air. Son maire, Miguel Mancera, a déjà introduit un programme de restitution volontaire des armes à feu, inspiré par celui de New York. ■ 5 juin 2014 l’hebdo 33