La montagne va devenir une citoyenne La pire ... AWS

tante sécheresse depuis les pre- mières mesures de précipitations dans la Corne de l'Afrique, il y a soixante ans. Mais à la différence de la Somalie toute proche, l'Éthiopie n'est pas empêtrée dans une guerre civile qui empêche les ONG d'accé- der aux habitants. « Un afflux constant ». Grâce à l'aide humanitaire, la popu-.
530KB taille 2 téléchargements 331 vues
La pire sécheresse depuis soixante ans en Éthiopie

Les communautés d’éleveurs éthiopiens et somaliens, dont le bétail meurt faute d’eau et de fourrage, ont pris la route des camps où les ONG tentent de faire face. Dolo Ado. De notre correspondante 100 km

YÉMEN DJIBOUTI

Addis-Abeba

SOMALIE

ÉTHIOPIE

Dans la chaleur d’un abri en tôle, Boqolo Omar attend que ses deux plus jeunes enfants soient examinés. Avant que l’absence de pluies, trois années de suite, ne la contraigne à changer de vie, cette mère de 30 ans parcourait la Somalie à la recherche de pâturages et d’eau pour ses bêtes. Celles-ci sont mortes, les unes après les autres. Pour survivre, elle a abandonné le nomadisme et rejoint le camp de Melkadida, au sud de l’Éthiopie. Le pays souffre de la plus importante sécheresse depuis les premières mesures de précipitations dans la Corne de l’Afrique, il y a soixante ans. Mais à la différence de la Somalie toute proche, l’Éthiopie n’est pas empêtrée dans une guerre civile qui empêche les ONG d’accéder aux habitants.

« Un afflux constant » Grâce à l’aide humanitaire, la population est maintenue juste en deçà de l’état de famine. L’afflux des personnes en détresse, la taille des régions concernées – représentant une superficie grande comme la France

Christelle Gérand

KENYA

O.-F.

Melkadida

SOUDAN DU SUD

À gauche : Boqolo Omar avec l’un de ses enfants et, en bas, Hussein Ibrahim avec ses sacs de sorgho.

rien qu’en Éthiopie – compliquent les efforts caritatifs. « Nous avons du mal à faire face à l’afflux constant de personnes dans le besoin », reconnaît Leighla Bowers, chargée des partenariats au Programme alimentaire mondial (PAM). Elle regrette aussi que les donateurs ne soient pas plus généreux : « Nous devons réunir 27 millions de dollars, sinon il nous faudra encore réduire les rations au mois de mars. » Le PAM, qui nourrit 3,3 millions d’Éthiopiens, ainsi que 215 000 réfugiés somalis, a déjà dû

diminuer son aide, faute de fonds suffisants. « Il est recommandé de donner 2 100 kilocalories par jour, mais nous avons dû réduire à 1 700 », déplore Edward Moyo, qui supervise les cinq camps que compte la zone de Dolo Ado. Hussein Ibrahim vient de recevoir 13,5 kg de sorgho pour sa famille de cinq. « Je suis très reconnaissant, mais ce n’est pas suffisant. Sans compter que traditionnellement, on ne cuisine pas cela, et qu’on aimerait bien pouvoir l’agrémenter

de temps en temps. » Ses enfants, eux, mangent des céréales enrichies deux fois par jour, à l’école. Outre l’assistance aux déplacés, les ONG tâchent de proposer une alternative durable aux réfugiés comme aux locaux. Ainsi, le gouvernement éthiopien a cédé 10 000 ha de terres fertiles à Buramino, tout près des camps. Ici, le travail des ONG porte sur l’irrigation de cette oasis au milieu du désert, avec pour objectif que les populations puissent y récolter de quoi se nourrir. Christelle GÉRAND.