La jeunesse se lève et goûte à la lacrymo

de la CGT, de Solidaires et de la FSU flottant au vent. Michel, cégétiste depuis vingt ans, salue cette jeunesse mais émet un sérieux bémol : « Ça peut vite deve-.
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Nantes Métropole

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Ouest-France Vendredi 18 mars 2016

La jeunesse se lève et goûte à la lacrymo

Une semaine après la première mobilisation, plus de 4 000 manifestants, dont une majorité de lycéens, ont défilé hier à Nantes pour demander le retrait de la loi El Khomri. Mais pas seulement…. (lire aussi page 8).

« Nous serons toujours là » Chloé, une étudiante en lettres de 18 ans, s’informe sur le campus lors des assemblées générales, mais certains éléments lui échappent : « La loi a été écrite pour que nous ne la comprenions pas. » En terminale, Flaurine regrette que ses professeurs n’en aient pas parlé, « à part celui d’économie, car c’est un militant. » Angie, poing en l’air, galvanisée par la foule, a déjà manifesté pour le mariage homosexuel et contre l’état d’urgence. « Nous serons toujours là », gronde cette lycéenne en terminale et réserviste chez les gendarmes mais qui n’appartient à aucune organisation. « La loi, s’ils l’ont rectifiée, c’est pour mieux nous entuber. » Une semaine après la mobilisa-

tion de 10 000 personnes, la manifestation d’hier a réuni entre 3 500 et 6 000 opposants, selon les sources. Moins massive mais beaucoup plus jeune (initialement organisée par les syndicats étudiants), elle a laissé en queue de cortège les bastions syndicaux, leurs camions, les drapeaux de la CGT, de Solidaires et de la FSU flottant au vent. Michel, cégétiste depuis vingt ans, salue cette jeunesse mais émet un sérieux bémol : « Ça peut vite devenir n’importe quoi. Pour être plus forte, la contestation doit être organisée. » Ce que tentent de faire les jeunes militants communistes, venus en nombre.

Vent de panique Quai de Versailles, c’est la pagaille. Vent de panique chez les plus jeunes. Les CRS chargent à coup de lacrymo et de lanceurs de balles. Ça court dans tous les sens. Certains, bras en l’air, offrent à qui veut du sérum physiologique : « On est mineurs. Ce n’est pas bien de faire ça. » Aux avants poste, là encore, un petit groupe a voulu en découdre avec

les policiers. « Nous, on est juste là pour changer les choses. On a tellement de choses à dire », explique quatre filles qui se remettent de leurs émotions. C’est leur première manif. À 17 ans, elles s’inquiètent pour leur avenir, « les heures sup qui seront moins payées », redoutent de ne pas trouver de boulot, de travailler beaucoup pour pas grand-chose.

« Quelle énergie ! » François, 59 ans, trente ans de boîte, jeune licencié, savoure son plaisir d’être là, aux côtés des jeunes. « Quelle énergie ! Peut-être qu’ils ne comprennent pas tout de la loi. Mais ils sentent que les adultes leur font un mauvais coup. Ils ne sont pas d’accord avec le monde qu’on leur offre. Je comprends qu’une mobilisation comme ça foute la trouille. Ça peut déborder et c’est réjouissant. » En tête de cortège, le syndicat étudiant, Unef, tente justement de canaliser toute cette énergie. Tant bien que mal. Un militant rouspète contre les « casseurs qui gâchent tout à chaque fois ».

Franck Dubray

Pour beaucoup, c’était leur premier face-à-face avec les forces de l’ordre.

Une majorité de lycéens dans les rangs des manifestants, hier, dans les rues de Nantes.

Fin d’après-midi, le défilé s’arrête place du Commerce. Des centaines de jeunes s’assoient sur les rails de tram. D’autres dansent au rythme de la musique crachée par les enceintes de la CGT. Ils ont branché leur téléphone sur la sono du syndicat. Mais là encore, ça ne va pas durer. Il est plus de 19 h, nouvelles tensions entre les manifestants et les forces de l’ordre. Nouveaux jets de lacrymo. « Allez jouer ailleurs », lance un policier. Dispersion. Une vague déception s’empare des derniers opposants à la loi El Khomri.

Marylise COURAUD et Marie-Axelle RICHARD.

Franck Dubray

« C’est pire que les oignons ! », lâche le lycéen à ses copains, encore tout exalté par les heurts avec les forces de l’ordre, place Graslin. Sans un nuage bleu de lacrymogène, les gamins s’essuient les yeux et toussent en chœur. Un cordon de CRS bloque l’accès à la rue Crébillon. Après quelques jets de pierre, la vitrine d’une banque brisée par un petit groupe, les forces de l’ordre répliquent. « La police veut protéger l’architecture ? », s’interroge une vieille dame, qui jette un œil attendri sur cette jeunesse qui défile. Une jeunesse enflammée, très lycéenne. Des apprentis manifestants pour beaucoup, sans pancarte ni drapeau, mais tous contre la loi El Khomri. « C’est une loi de droite », assène une lycéenne de 16 ans, qui préfère taire son nom : « Je ne suis pas censée être là. » Ce que prévoit la loi, elle ne le sait pas trop. Ce qui a été retiré du projet initial, non plus. Elle a bien entendu parler à la télé des licenciements facilités. « En tout cas, c’est pas bon pour nous. »

Franck Dubray

Reportage

Sur la passerelle qui enjambe l’Erdre, quai de Versailles, un face-à-face tendu…

Sept interpellations et des dégradations de 18 ans, ont été arrêtés quai HenriBarbusse, et placés en garde à vue pour participation à une manifestation armée. Plus tard, vers 19 h 30, alors que le rassemblement prenait fin, deux autres hommes ont été interpellés, à proximité du cours des CinquanteOtages, pour jets de projectiles et violences à l’encontre d’un policier. Au cours de la journée, trois fonctionnaires ont été légèrement blessés, ainsi qu’une étudiante de 20 ans, rue Recteur-Schmitt. On ne sait pas s’il y a eu d’autres blessés parmi les manifestants. Les locaux de la mairie, rue de Strasbourg, ont reçu des jets de peinture, une vitre a été brisée. Des tags ont été apposés sur le local du Parti socialiste et l’écran du distributeur automatique de l’agence HSBC, rue du Calvaire, a été détruit.

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Franck Dubray

À trois reprises, des interpellations ont eu lieu hier après-midi sur le parcours de la manifestation nantaise. À 15 h, trois jeunes gens ont été interceptés quartier Graslin. Les trois hommes de 22, 32 et 18 ans ont été placés en garde à vue pour participation à une manifestation armée, jets de projectiles et pour avoir défilé le visage dissimulé. L’homme de 22 ans, déjà interpellé en février après les dégradations commises sur la permanence du député François De Rugy, et samedi, pour avoir inscrit des tags sur l’hôtel du département lors de la manifestation pour un référendum breton, est cette fois soupçonné d’avoir commis des dégradations sur la vitrine de l’agence de la Caisse d’épargne. Vers 16 h 30, alors que le cortège prenait la direction de l’hôtel de police, deux autres jeunes gens, âgés

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Les forces de l’ordre ont procédé à sept interpellations.

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