La culture… c'est prendre des risques - BKW

Discours de Laurent Gerber, directeur de scène à la Scala de Milan, lors de la présentation de « ESPRIT MONT-SOLEIL Nature humaine » le 13 octobre 2010 à.
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Seul le discours prononcé fait foi

La culture… c’est prendre des risques Discours de Laurent Gerber, directeur de scène à la Scala de Milan, lors de la présentation de « ESPRIT MONT-SOLEIL Nature humaine » le 13 octobre 2010 à Bienne. S’il est vrai que la musique et le cinéma suscitent la réflexion et le plaisir par des chocs émotionnels, alors cela vaudra toujours la peine de les faire se rencontrer. L’énergie artistique est en principe sans limite, mais la création a des lois qu’il n’est pas toujours facile de modifier. On dit souvent que la musique se suffit à elle-mème, or nombreux compositeurs ont cherché à séduire en associant leurs œuvres à d’autres langages qui ont contribué à la naissance de nouveaux mouvements artistiques qui, a leur tour, en ont suscité d’autres… En musique et en art, la révolution est permanente, riche et contradictoire à la fois: L’impressionisme musical ne dure que quelques années, chassé sous l’impulsion du monde de la peinture. Dans notre projet, nous avons choisi trois auteurs qui ont traité les thèmes liés à la nature de manière totalement différente: Différences d’époques, de styles et de cultures. Avec eux nous avons cherché, non sans risque, de parcourir un siècle musical : l’an prochain seront fêtés les cent ans de la mort de Mahler. Pour la partie visuelle du spectacle, les sources d’inspiration suivent parfois fidèlement celles des compositeurs, comme chez Frank Martin où l’image est traitée comme une illustration impressionniste. Avec Sonton, par contre, le langage est à l’opposé et dialogue en protagoniste avec l’œuvre jusqu’à l’astrattisme. Et chez Mahler domine l’harmonie sereine du «Naturlaut», et les images exaltent l’énergie des musiciens, le retour à la parole et à la poésie du soprano. Pour l’élaboration de cette rencontre de la musique avec le cinéma, il a fallu un long travail d’équipe soutenu par l’impulsion déterminante de Jean-Louis Porchet: Avec Rinaldo Marasco et Jérome Piguet, l’équipe s’en est tenue à la rigueur des thèmes et du concept, mais elle a aussi laissé que les créateurs prennent la liberté d’agir suivant leurs sensations, leur technique, et leur talent.