Julia Cagé

Nous avons donc installé des boîtes de collecte dans 4 parkings de la ville », explique Marion. Breelle, coordinatrice de Règles. Élémentaires à Marseille. Pour.
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samedi 26 au dimanche 27 janvier 2019 / La Marseillaise

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PROVENCE

Julia Cagé : « Limiter l’influence de l’argent » ENTRETIEN

L’une des boîtes de collecte créée par l’association. PHOTO RÈGLES ÉLÉMENTAIRES PARIS

Une hygiène intime pour toutes MARSEILLE L’association Règles Élémentaires œuvre pour l’accès aux produits d’hygiène pour les femmes SDF. Loin des tabous, un partenariat avec les parkings Indigo a été lancé, pour collecter ces produits.

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usqu’à la fin du mois de février, l’association Règles Élémentaires organise, en partenariat avec les parkings Indigo, une collecte de produits hygiéniques à destination des femmes SDF et en situation précaire. « Nous avons choisi les parkings pour ce partenariat afin de faire changer l’image que les gens ont des SDF. Nous avons donc installé des boîtes de collecte dans 4 parkings de la ville », explique Marion Breelle, coordinatrice de Règles Élémentaires à Marseille. Pour

faire un don, il faut se rendre dans les parkings des Terrasses du Port, du Centre Bourse, du Panier et de Castellane. « Parler des menstruations était jusqu’à présent tabou mais la parole commence à se libérer », précise-t-elle. Cette collecte s’inscrit dans la continuité de la libération de la parole à ce sujet. Les règles sont incommodantes pour les femmes mais elles le sont encore plus pour celles qui vivent dans la rue. « Nous avons tendance à occulter que les femmes sont indisposées donc on ne pense pas forcément à faire des dons de produits hygiéniques, estime la coordinatrice. Mais c’est une vraie nécessité car il y a des risques de maladie si les femmes se protègent mal. » Prix trop élevés, risque de chocs toxiques, aucun suivi gynécologique et aucun accès aux médicaments sont le quotidien de ces femmes et les besoins se chiffrent en millions. A.L.

Économiste des médias, Julia Cagé vient présenter son dernier ouvrage « Le Prix de la démocratie » samedi à 17h dans la salle bleue de « La Marseillaise ». Elle y questionne la place de l’argent dans nos démocraties. La Marseillaise : Après « Sauver les médias », il faut « sauver la démocratie » ? Julia Cagé : Ce livre est la suite logique du précédent. En m’intéressant aux raisons qui poussent des milliardaires à acheter des médias, je me suis intéressée à l’autre chose qu’ils achètent : le vote. Le financement des partis politiques est-il assez encadré en France ? J.C. : On est souvent classé dans les bons élèves parce que les entreprises n’ont pas le droit de financer des candidats depuis une loi votée en 1995, contrairement à l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les États-Unis. Mais là-bas, on peut retrouver sans problème le nom des donateurs. En France, les dons individuels sont, certes, plafonnés à 7 500 euros mais il n’y a aucune obligation de transparence sur leur identité.

Julia Cagé est aussi l’auteure d’un essai : « Sauver les Médias ». PHOTO BALTELSIPA

L’argent fait donc le politique ? J.C. : La démocratie a un coût, c’est normal. Ce qui l’est moins, c’est que des milliardaires se payent une influence. Le système est profondément inégalitaire : je le montre dans le livre, ce sont majoritairement les plus riches qui financent les partis politiques. Comment limiter l’influence de l’argent en politique ? J.C. : Il est urgent de remettre le système de financement à plat. D’abord, limiter les dons à 200 euros par personne. On pourrait aussi imaginer des « bons pour l’égalité ». Chaque citoyen recevrait 7 euros d’argent public qu’il devrait verser à un parti de son choix.

L’association La Seyne de l’Espoir vient en aide aux enfants hospitalisés en organisant des campagnes de dons pour financer jouets ou équipements médicaux.

C Des militants des jeunesses communistes des Bouches-duRhône ont protesté, vendredi après-midi, devant le consulat des États-Unis à Marseille, contre le coup de force au Venezuela. Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale, s’y est autoproclamé « président par intérim » mercredi. Ils dénoncent la tentative de déstabilisation du pays par les « puissances impérialistes », États-Unis en tête. M.Ri. PHOTO M.RI.

Réparer la démocratie avant le reste en somme ? J.C. : C’est la première des choses à faire. On le voit aujourd’hui avec les gilets jaunes, les gens ne se sentent plus représentés, parce que des intérêts privés prévalent sur l’intérêt général. On ne peut comprendre la suppression de l’ISF ou le glissement libéral des partis de gauche sans prendre en compte la question du financement. Propos recueillis par M.Ri.

Des jouets offerts pour l’hôpital de Toulon-La Seyne SOLIDARITÉ

MARSEILLE. Manifestation contre le coup d’État au Venezuela

Aujourd’hui, la défiscalisation des dons pour les plus riches (ceux qui payent l’impôt sur le revenu) coûte 63 millions d’euros par an aux contribuables. Un donateur qui investit 7 500 euros pour un candidat n’en paye que 2 500 ! Ça, c’est un vrai scandale, c’est indéfendable.

’est l’histoire d’un type qui se lançait des défis pour récolter des dons au bénéfice des enfants malades et de ceux des services hospitaliers publics. Il s’agit de Serge Féraud, son fils aîné a été hospitalisé et son aventure a débouché sur la création d’une association seynoise. Grâce à La Seyne de l’Espoir, le service de pédiatrie du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (Chits) vient de recevoir une maison de jeux pour enfants ainsi qu’un écran grand format

Serge Feraud ne manque pas d’idées pour récolter des fonds pour les enfants hospitalisés. PHOTO DR

pour ses petits patients. Par ailleurs, l’association participe avec d’autres au projet de création d’une salle dédiée aux parents. En 2004, avec sa première association la Marche de l’Espoir, il a parcouru la dis-

tance reliant La Seyne à Paris. Les dons récoltés provenaient des casernes de pompiers, des communes traversées (21 étapes), du Rotary, du Lions Club du Beausset, des particuliers et des entreprises ou de la commune. Au total les dons se sont élevés à plus de 40 000 euros. En 2011, avec la Traversée de l’Espoir, il a ramé en Méditerranée avec deux kayaks biplaces jusqu’à Calvi, avant de faire le tour de la Corse et de revenir jusqu’à La Seyne, 34 jours plus tard. Un périple sportif qui a permis aussi de collecter plus de 45 000 euros. Avec la nouvelle campagne de dons lancée en 2016, avec La Seyne de l’Espoir. Les services pédiatriques de Toulon-La Seyne, n’ont pas été les seuls bénéficiaires de ces actions mais aussi les hôpitaux d’Aubagne, d’Hyères, de Marseille ou des associations. G.ST.V.