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RENCONTRE

Samedi 2 août 2014

WEEK-END C L

défi

Jérôme et Patrick de Ré à Oléron à la nage

z 60 kilomètres à la nage pour joindre l’île de Ré à l’île d’Oléron z Les deux Charentais se sont lancé un défi z Ils seront rejoints par quinze nageurs pour le dernier kilomètre de leur trajet. Alexandre GUÉRIN [email protected]

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i tout va bien au niveau météo et conditions de mer, ce sera mardi.» Patrick Laumont, vicechampion de France aux 15 km de nage avec palme, et Jérôme Parpand, son coach, sont venus s’entraîner lundi dernier dans la Charente, à côté du pont de Saint-Brice. Ils enfilent leur combinaison, vissent leur bonnet de bain et leurs lunettes de plongée sur la tête, enfilent leur palme et leur tuba. Les deux nageurs aux corps charpentés, dont celui du vice-champion orné de tatouages noirs, sont prêts. Ils se jettent dans la Charente et entament déjà leurs longueurs. Les deux nageurs charentais réalisent ce rituel depuis janvier, «pour s’habituer au froid de l’eau de mer» explique Patrick Laumont. Ils s’apprêtent à parcourir 60 kilomètres à la force de leurs jambes. Aidé cha-

cun par «une monopalme à ailettes en fibre de verre, fabriquée sur mesure en fonction de notre gabarit et de notre puissance», précise le vice-champion qui vit à Ars. Les deux quadragénaires se sont rencontrés en 2007 lors de la course de relais des neuf écluses, d’Angoulême à Châteauneuf. Depuis, ils sillonnent fleuves, rivières et mers, souvent ensemble. Jusqu’à se lancer dans ce pari fou, un parcours du phare des Baleines au phare de Chassiron, en contournant l’île d’Aix et le fort Boyard. Le départ de leur périple est prévu «vers minuit au phare des Baleines sur l’île de Ré pour arriver entre 18 et 20 heures au port de Saint-Denis sur l’île d’Oléron».

La peur d’échouer Au début, ils ont pensé traverser La Manche. «Quelqu’un nous a dit que c’était trop commun, reconnaît Patrick Laumont. On a pris une carte au pub à Cognac, on a décidé

Patrick Laumont et Jérôme Parpand veulent promouvoir le sport et sensibiliser aux attaques cérébrales.

de nager dans la région, au pertuis d’Antioche». Le détroit qui sépare l’île de Ré au nord et l’île d’Oléron au sud est «dur à gérer. C’est une zone compliquée où il y a beaucoup de courant» constate Jérémy Parpand, un peu angoissé. «On sait qu’on va avoir mal. Le mental va être très important», pronostique Patrick Laumont. Alors, impossible de ne pas se préparer pour affronter cette épreuve qui sera une première. «Nager dans la Charente et en mer, ça n’a rien à voir» assure Patrick Laumont. Les deux amis charentais s’entraînent trois à quatre fois par semaine. Des sorties de quatre heures à vélo, une heure et demie de musculation et deux heures de natation. Le programme a été complété par des virées en mer accompagnées par leur staff d’entraînement. «On a fait des tronçons pour réapprendre à nager avec les courants marins» explique Jérôme Parpand.

Travail d’équipe

Les deux sportifs s’entraînent trois à quatre fois par semaine depuis le mois de janvier. Les riverains de la Charente les soutiennent.

Leur dernière sortie dans le détroit, ils en gardent un goût amer. «C’était bien agité. Une fois, on voyait le voilier entier et après, seulement le mât. Dans ces conditions, ce n’est pas facile à nager. Un coup, on a un bras dans l’eau, l’autre dans le vide», s’en amuse presque Patrick Laumont. Pour autant, ils n’ont pas peur des

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Une quinzaine de nageurs va nous rejoindre pour le dernier kilomètre avant l’arrivée. C’est encourageant.

caprices de l’océan. «Ce qui rassure, c’est de voir l’autre à côté», confie Jérôme Parpand. Leur plus grande crainte, «c’est d’échouer et de ne pas arriver au bout» concède Jérôme Parpand. Pour réaliser ce défi, c’est le branlebas de combat. Sur le bateau qui suivra les deux courageux, un médecin sera aux aguets pour prendre leur température et leur tension. Un nageur de secours et une infirmière seront aussi sur le pont. Sans oublier, sur un autre navire, leurs amis du club de sports sous-marins. Parmi eux, Corinne Thomas, «la petite voix qui nous pousse et râle quand on n’avance pas». La présidente du comité charentais de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) est leur coach dans la préparation de cette épreuve. Avec

Photos Phil Messelet

elle, Jérôme Parpand et Patrick Laumont ont tout prévu. «On s’est calé sur un ravitaillement toutes les 20 minutes». Boulettes de riz, bananes et barres de céréales pour récupérer des forces. «Et beaucoup d’eau. On boit énormément» ajoute Jérôme Parpand. Au-delà du défi qu’ils se sont lancé, Jérôme Parpand et Patrick Laumont ont un autre but, plus sérieux. «Montrer l’importance du sport pour la santé et la rééducation» fait savoir l’entraîneur du vice-champion de natation. Tous les deux ont été touchés de près ou de loin par des accidents cardio-vasculaires. La mère de Jérôme Parpand en a été victime. Patrick Laumont, lui, a subi un accident cardiovasculaire il y a quatre ans. Il a mis un an pour se remettre d’aplomb. Pour le soutenir, il s’en réjouit, «une quinzaine de nageurs nous rejoindra pour le dernier kilomètre avant l’arrivée. C’est encourageant». Le port de Saint-Denis-d’Oléron sera animé toute la journée de mardi. Une présentation de la nage avec palme, un lien radio avec le bateau et des ateliers des pompiers pour apprendre les gestes de secours en cas d’accident cardio-vasculaire sont prévus.

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charentelibre.fr