James Ensor (Ostende, 1860-1949) Coquillages
1936, huile sur toile, 51x60,5 cm, signé en bas à droite « Ensor », signé au dos de la toile et titré au dos du châssis, Musée des Beaux-Arts de Liège, inv.n°BA.AMC. 05b. 1939. 21319. Historique : ?, Bruxelles, Augusta Boogaerts.-?, Paris et New-York, Sam Salz.-?-1939, Paris, Pierre Loeb.-1939, Liège, Musée des Beaux-Arts, achat.
Peinte durant la période tardive de l’article, considérée comme sa « période claire » également appelée « époque rose », cette nature morte présente une composition triangulaire. Posés ça et là, des coquillages aux couleurs nacrées et aux formes chantournées défient les lois de l’équilibre. La facture n’a pas perdu les qualités picturales des oeuvres de jeunesse mais montre le goût nouveau de l’article pour une esthétique imprégnée de rococo. Celui-ci peint
alors des oeuvres « sensibles,
charnelles, inquiétantes » comme en témoignent ces coquillages que l’artiste plonge dans une lumière douce soulignée par des teintes claire et pastel : « roses et bleues, relevées de vert de jade et de rose indien ». Tout au long de son oeuvre, le peintre portera un intérêt tout particulier à la manière dont la lumière s’accroche aux objets,
naturellement « réceptacles de lumière ».
L’inspiration, Ensor la puise ici dans ses
souvenirs d’enfance , ceux du magasin de coquillages et de souvenirs que ses parents tenaient à Ostende et qui l’inspirera à de multiples reprises. Cette oeuvre s’inscrit enfin dans un genre ancré dans la tradition flamande : la peinture morte.
Par Sophie Delruelle
Article publié dans le catalogue d’exposition "L'art dégénéré selon Hitler. La vente de Lucerne, 1939. », 2015.
