homme libre, toujours tu chériras la mer - Code Sport Monaco

bons, intelligents, avec une certaine réactivité, une vivacité, et pour moi c'est la base du football. Et lui, venant du foot espagnol, est dans la même philosophie.
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décembre octobre - -novembre janvier

Vous accompagner aux étapes clés de la vie de votre patrimoine et de votre entreprise.

n°26 Le magazine de sport de la principauté

monaco

23 bvd Princesse Charlotte - MC 98000 MONACO

code

Code Sport Monaco • n°26 • décembre-janvier 2017

"HOMME LIBRE, TOUJOURS TU CHÉRIRAS LA MER"

n°1

monaco Le magazine de sport de la principauté

CHAMPIONNAT D'EUROPE DE PÉTANQUE

WEEK-END DE CHAMPIONS

credit-agricole-monaco.com La Succursale du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur à Monaco, 23 Boulevard Princesse Charlotte, MC 98000 MONACO, Inscrite au RCI de Monaco sous le n° 89S02490. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit pour exercer son activité en France et à Monaco. Siège social situé Avenue Paul Arène - Les Négadis- 83300 DRAGUIGNAN. RCS DRAGUIGNAN 415 176 072. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753.» Photos ©Thinkstock Credit Agricole Provence Côte d’Azur Service Communication- 03/2016 - IP_CodeSport_230X280_COMAFF348

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AURON - AU PIED DES PISTES Chalet neuf d’une superficie de 220 m², accès aux pistes à ski. Composé d’un séjour de 60 m² avec cheminée, une cuisine équipée, 5 chambres – 10 couchages, 4 salles de bains, toilettes. Hammam et jacuzzi. Parking et garage.

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SOMMAIRE

16

23

36

CRÉDIT AGRICOLE MONACO

WATER POLO

E-RALLYE

• 3E TOURNOI INTERNATIONAL

• PREMIÈRE RÉUSSIE

• RÉMI RASO, DIRECTEUR ET SPORTIF

• TROPHÉE DES CHAMPIONS, PREMIÈRE

• LES FOUS DU VOLANT

• MOBILISATION POUR LA NO FINISH LINE

• SÉBASTIEN DERVIEUX, L'INTERVIEW

• UN QUATUOR DE RÊVE

42

52

MALIZIA

AVIRON

• RETOUR SUR UNE AVENTURE

• MONACO ACCUEILLE LES MONDES

• PIERRE CASIRAGHI, LE NAVIGATEUR

• QUENTIN ANTOGNELLI, LE SUCCESSEUR

8 LES MOTS DU SPORT

48 CROSS DU LARVOTTO

64 FONDATION FLAUJAC

• NOS CONSEILS LECTURE

• 40 ANS DE CROSS

• JOURNÉE MULTISPORTS

10 PLEIN CADRE

50 CYCLISME

66 PÉTANQUE

• LE SPORT EN IMAGES GRAND FORMAT

• L'ASCENSION

• CHAMPIONNAT D'EUROPE U18 • LES JEUNES QUI MONTENT

32 SPORTEL

58 NO FINISH LINE • DES PROJETS PLEIN LA TÊTE

• ISABELLE ITHURBURU, L'ATOUT CHARME

72 TENNIS DE TABLE

• ILS ONT COURU LA NFL

• L'ÉTOILE VENUE D'ASIE

• PHILIPPE GUILLARD RACONTE SES PROJETS

62 AS MONACO ATHLÉTISME

75 CAHIER SPÉCIAL

• SONNY FOLCHERI, RECORDMAN

• AS MONACO FOOTBALL

4

C S

PORT

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Edito

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En attendant des jours meilleurs Les mois passaient et le constat était toujours le même. Quand cette année finirat-elle ? Alors que décembre vient de débuter, et que les fêtes approchent, la délivrance est donc à portée de main. Rarement année aura été aussi noire. Nombreux y auront succombé, David Bowie, Prince, Leonard Cohen, sans oublier Ettore Scola, Michael Cimino, ou chez les sportifs, des noms devenus immortels, comme Mohamed Ali et Johan Cruyff, les brassards noirs ont régulièrement été de sortie. La haine a elle aussi contribué à cette année marquée du sceau du deuil, et nos voisins niçois en ont payé le lourd tribut. Nos affectueuses pensées pour les 84 familles et leurs proches. Heureusement, quelques éclaircies dans cet horizon obscur sont venues apporter un peu de lumière sur un tableau bien sombre. L'Équipe de France de football a fait rêver son monde, ratant d'un poteau un titre qui la fuit depuis 16 ans. Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont permis à la planète de s'évader quelques semaines durant et le couronnement de nouveaux Olympiens. Suscitant au passage des émotions que seul le sport sait créer. Les nombreuses marques de solidarité par le biais d'actions sportives, ou autres, ont aussi montré que le monde n'allait pas si mal et que les peuples pouvaient encore s'unir. On se dit donc que tout n'est pas perdu et que 2017 ne pourra être que meilleure. Monaco aura comme toujours son lot d'événements, et l'année sera à n'en pas douter marquée par les Jeux des Petits Etats d'Europe qui se dérouleront début juin à SaintMarin. Et on attend de l'AS Monaco Basket et l'AS Monaco Football qu'ils continuent de faire rêver tout un pays. Alors rendez-vous en 2017, en attendant, passez d'excellentes fêtes. Romain Chardan CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected] • Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected] • Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected] • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected] • Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected] • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO 6

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En Direct. En Replay. Partout. Soyez les premiers sur l’info de Monaco.

LES MOTS DU SPORT "MÉMOIRES" Par Johan Cruyff, Editions Solar, 18,90 euros Est-il encore nécessaire de présenter Johan Cruyff. "Hollandais volant", "meilleur joueur de l'histoire", les qualificatifs et superlatifs n'ont jamais cessé à son égard. Joueur d'un immense talent, entraîneur à succès, le Batave s'est éteint en mars dernier, non sans livrer un dernier beau geste à ses fans avec cette autobiographie. Un ouvrage dans lequel il évoque tout sans détours, que ce soit au niveau football ou d'un point de vue plus personnel. L'occasion pour certains de redécouvrir sa vie, et pour d'autres de découvrir un peu plus l'homme qui se cachait derrière le joueur et l'entraîneur, à savoir le père, le mari. L'homme en somme.

"CAPTURER LE LARGE" Par Fabrice Amedeo, Editions Glénat, Collection Neptune, 25 euros Le Vendée Globe est sans conteste l'une des plus grandes courses nautiques du monde, si ce n'est la plus grande. Le Trophée Jules Verne, la Route du Rhum ou la Solitaire du Figaro amènent elles aussi leur lot d'émotions et de sensations fortes. Basé sur les témoignages de skippers y participant, mais aussi sur leurs photos, ce livre permettra à ses lecteurs d'embarquer à leurs côtés et de les vivre grâce à leurs commentaires.

"LES BLEUS, C'EST NOUS" Par Thibaut Leplat, Editions Solar, 35 euros L'Équipe de France de football est sans doute l'un des sujets qui a le plus passionné les foules lors des derniers mois, notamment "IMMERSIONS, PLONGÉES INSOLITES grâce à un Euro de haute volée qui l'a vue À COUPER LE SOUFFLE" échouer en finale face au Portugal (1-0). Par Francine Kreiss, Éditions Vagnon, 35 euros Et malgré quelques périodes de troubles Suivre une ou de désamour de la part de son public, photographe "CAPITAINES, apnéiste n'est le maillot griffé du coq reste la chose des ILS ONT MENÉ pas chose Français. C'est sans doute ce qui a poussé LE XV DE aisée pour le FRANCE" Thibaut Leplat, journaliste et auteur, à commun des Par Emile Dudon, réaliser cet ouvrage. Un livre dans lequel mortels. Mais Jean-Philippe heureusement la grande histoire des Bleus est comptée, Moulet, Grégory pour nous, en partant de leur premier match face à Letort et Léo Francine Kreiss Huisman, Éditions la Belgique en 1904 jusqu'à cette maudite a décidé de Hugo Sport, finale perdue en juillet dernier. Rien nous faire 25 euros n'est occulté. Les exploits réalisés comme partager ses Malgré les troubles aventures par les désillusions, tout est soigneusement traversés récemment par le XV de France, la le biais de cet machine semble s'être un peu relancée depuis consigné à l'intérieur, agrémenté de clichés ouvrage. 160 la prise de fonction de Guy Novès. L'actuel d'une grande qualité. Platini, Zidane, pages durant, sélectionneur a d'ailleurs signé la préface de cet Griezmann, Fontaine ou Kopa se retrouvent le lecteur a ouvrage écrit à 4 mains. Avec 3 journalistes, la possibilité tous dans cette anthologie bleue. De même actuels ou anciens, du Midi Olympique et de découvrir, ou redécouvrir, ses explorations un photographe indépendant, ils ont mis sur que les sélectionneurs, qui ont aussi droit à sous-marines par le biais de photographies papier les portraits des capitaines du XV de leur chapitre, tout comme les stages effectués étourdissantes, mais aussi grâce au récit de France. Entre images fortes et souvenirs chocs, par les Bleus, retracés au travers d'images l'apnéiste, qui sait se montrer drôle et piquante. les amateurs de rugby pourront retrouver, 160 Un réel vent de fraîcheur et d'évasion qui vous parfois un peu folles. Un beau cadeau pour pages durant, les histoires de ces hommes pas emmèneront dans des endroits insoupçonnés. Un tout amoureux du football et des Bleus. comme les autres, tous passés par le capitanat voyage qui n'aurait pas déplu à Jules Verne. des Bleus. 8

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Laura Run pour

La course pour l'hommage Ils étaient une vingtaine en ce samedi d'octobre à répondre à l'appel de Rommy Gianni, le capitaine de la Monte-Carlo Polo Team. Avec un objectif dans la tête et dans le cœur : rendre hommage à Laura Borla, une des victimes de l'attentat perpétré à Nice le 14 juillet, mais aussi à tous ceux qui ont perdu la vie sur la Promenade des Anglais. Proche du papa de la victime, Rommy Gianni avait ainsi donné rendez-vous sur la place du Palais, point de départ d'un semi-marathon caritatif qui allait mener la vingtaine de coureurs jusqu'à Nice en passant par la basse Corniche. Au-delà de l'hommage, cette course a également permis de récolter des fonds, plus de 10 000 euros déjà, qui seront reversés à la famille de Laura ainsi qu'à l'association des victimes du 14 juillet. En parallèle, une opération de crowdfunding a été lancée sur le site internet Justgiving. Elle se tiendra jusqu'en janvier. 10

© Monte-Carlo Polo Team

disparaît Un champion de la paix

Guo Chuan happé par l'océan

"Guo Chuan avait de la grandeur dans sa modestie naturelle, dans sa façon de regarder le monde humblement, mais il regardait loin. Loin au-delà des vagues, loin à travers le vaste océan. Il rêvait d’exploits et il en a accomplis. Mais ce n’était pas le plus important. Ce n’était pas non plus pour l’argent. Guo Chuan avait compris que notre planète est si petite, petite au point de pouvoir en faire le tour à la voile et il voulait utiliser sa notoriété pour expliquer à tous que quand il naviguait autour du monde il ne voyait plus de frontières, et il voulait inciter les hommes à mieux partager les océans et cette petite planète Terre, à mieux vivre ensemble et en paix, au-delà de toutes les cultures, et par la richesse de toutes les différences. Aujourd’hui c’est une immense tristesse qui touche la grande famille de Peace and Sport, et en particulier notre groupe des Champions de la Paix dont il faisait partie. Mais son engagement, son optimisme, sa modestie, sa volonté et sa vision resteront à jamais dans nos cœurs et dans nos esprits pour continuer à faire avancer partout la Paix par le Sport." Joël Bouzou - Président de Peace and Sport. 12

© Guo Chuan Racing / Peace and Sport

AS Monaco Remise des Prix

Cassandre Beaugrand athlète de l'année C'est une cérémonie ancrée dans l'ADN de l'AS Monaco Omnisports. Chaque fin d'année civile voit ainsi la soirée de remise des récompenses se tenir dans l'Auditorium Rainier-III. Et cette année, comme en 2014, c'est la jeune et jolie Cassandre Beaugrand qui a remporté le trophée de l'athlète de l'année. Une belle récompense pour la quadruple championne de France de Cross cadet et junior qui a également pris part cette année à ses premiers Jeux Olympiques en triathlon, sous les couleurs de la France. Cassandre était ainsi "très heureuse et honorée de remporter ce prix", de même qu'une médaille de bronze de l'éducation physique et sportive, remise par le Prince Albert II. Son président, Alain Leclercq, a souligné l'apport de la jeune fille, déclarant qu'elle était "notre locomotive".

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© WSM/Colman

AVANT TOUT

"LE SPORT M’A APPRIS À NE RIEN LÂCHER" Texte et photos : Romain Chardan

A

ncien footballeur de bon niveau, passé par la pelote basque et la course à pied, aujourd'hui golfeur, Rémi Raso a vu autant de sports qu'il a baroudé au sein du Crédit Agricole. Mais ce qui accompagne toujours ce papa de deux enfants, c'est la passion. Du jeu, de Pelé, des gens.

Comment est-ce que l’on passe d’ingénieur en agro-alimentaire à directeur de banque ? C’est une très bonne question. Je n’étais pas du tout prédestiné à être banquier. Arrivé dans la région en 2001, trouver du travail dans ma spécialité s'est avéré compliqué. J’ai posé une candidature libre au Crédit Agricole. C’était ma banque et lorsque je faisais parti du bureau des élèves dans mon école d’ingénieur, je m’occupais des sports, j’organisais des compétitions de ski, de trail, de courses à pied. On était sponsorisé par le Crédit Agricole, et je me suis dit pourquoi pas. Du coup je suis entré par pur hasard au Crédit Agricole et j’y suis depuis janvier 2002.

En 14 ans, vous avez pas mal bougé, évolué, dans différents secteurs du Crédit Agricole. Comment êtes-vous arrivé à votre poste à Monaco ?

En poste à la direction de la succursale de Monaco depuis le mois de juillet, Rémi Raso est au Crédit Agricole Monaco ce qu'un manager est aux clubs de football anglais. De Bordeaux à Monaco, en passant par Clermont-Ferrand et Nice, rencontre avec un ingénieur agroalimentaire devenu directeur de banque.

Quand je suis entré, j’occupais des fonctions d’accueil et d’assistant commercial pour apprendre le métier. J’ai rapidement évolué en passant conseiller professionnel, c’était plus en lien avec mes études et j’avais cette volonté d’aller vers le commercial, ça me plaît, la relation client m'a toujours attiré. Je suis donc resté au Crédit Agricole, car je trouve que les valeurs et l’éthique portées par cette entreprise, la notion de durabilité dans la relation client, de loyauté, me correspondent bien. Et puis il y avait ce challenge professionnel, dans un secteur qui offre une diversité de métiers assez impressionnante. Après avoir été directeur d'agence à Fréjus, j'ai décidé de changer de voie en allant dans les ressources humaines, où j'ai passé 7 ans. Puis on m'a proposé le challenge Monaco. 16 17

Quels sports avez-vous pratiqué ? Dès l’âge de 5 ans, j’ai pratiqué le foot, comme beaucoup de gens de ma génération. Venant du Sud-Ouest, j’avais la chance de pouvoir pratiquer plusieurs sports, comme le rugby, la pelote basque, le bodyboard, sports initiés par mes parents, eux-même sportifs. Et mes parents étaient assez sportifs aussi. Ma première licence était à l’USC Leognan Foot, avec les terrains à côté des vignes. J'ai choisi ce sport parce que ce qui me plaisait, c’était de me retrouver à jouer entre potes, c’était quelque chose qui me passionnait. Puis j’ai été pris par la passion du ballon et comme je me débrouillais plutôt pas mal, j’ai continué dans cette voie-là. Depuis je suis supporter des Girondins qui ont bercé toute ma jeunesse et j’étais un vrai passionné, un dingue de foot.

Les événements sportifs qui vous ont le plus marqué ? Le premier, sans hésitation, est la Coupe du Monde 1998. Et de voir enfin une étoile sur le maillot de l'équipe de France, chez nous, face au Brésil en finale. Ce qui est formidable dans le sport, ce sont les émotions. Ensuite, plus lié à mes racines, le titre de champion de France de Bègles en 1991 (championnat de rugby à XV de 1e division), une équipe de fous furieux, des mecs incroyables, sans doute pas les meilleurs joueurs de rugby du monde, mais ensemble, indémontables. Le 1/8e de finale aller/retour contre Toulon était d'une intensité incroyable. Et plus récemment, l'énième titre de Teddy Riner. Ce que fait cet homme-là provoque encore cette émotion.

Le sportif qui vous a donné envie de vous lancer ? J'ai lu beaucoup de biographies sur lui, c'est Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé. Quand j'ai vu les premières images, c'était énorme ce qu'il faisait dans une équipe. Le foot, tout le monde peut y arriver, mais le talent, ça existe. Et ce mec-là, c'était un génie. Il me faisait rêver. Je voulais faire comme Pelé, même si j'ai vite compris que certains trucs, je n'arriverais pas à les faire (rire).

Football, pelote basque, rugby, course à pied, golf… En quoi la pratique de tous ces sports ont fait de vous le dirigeant que vous êtes aujourd’hui ? Je suis persuadé d’une chose, ça m’a apporté une éthique, des valeurs qui étaient déjà liées à mon éducation mais qui ont été renforcées par le sport, et notamment collectif. Il y a cette notion d’équipe, se rendre compte qu’on a besoin des autres. Seul je peux être très bon, mais sans les autres, je n’y arrive pas, et ça c’est quelque chose que je soutiens en permanence. Il y a le respect des autres, de l’arbitre, de l’adversaire, des collègues avec qui on joue. Tout le monde est dans le même bateau, et ça je le retrouve dans le groupe Crédit Agricole, avec cette volonté d’accompagner les collaborateurs, de former, de donner. Le sport m’a appris à ne rien lâcher.

Peut-on comparer le rôle d'un directeur de banque à celui d'un coach, d'un président de club ou d'une autre fonction dans un club de sport ? Le poste que j'occupe c'est directeur d'une succursale, ce qui englobe des fonctions très larges. De prime abord, j'aurais dit capitaine d'équipe. Mais il est un peu plus large que ça. La première valeur, c'est le capital humain, qui se motive dans le temps, s'accompagne, il suit des cycles. Mais il faut aussi gérer un budget, un écosystème, c'est-à-dire un environnement qui est mouvant. Vous devez aussi gérer tout un ensemble de partenaires. Donc on est au-delà du rôle de capitaine. On est plus dans un rôle de dirigeant d'entreprise, très large, puisqu'il faut à la fois fixer le cap mais aussi revenir à des choses pragmatiques et concrètes puisque c'est une équipe de 21 collaborateurs. On pourrait donc prendre en exemple le modèle du manager général anglo-saxon.

Le Crédit Agricole est une banque très liée au milieu sportif. Pourquoi s'investir à ce point dans ce domaine ? Le groupe Crédit Agricole, c'est 140 000 collaborateurs dans 70 pays. Comment fédère-t-on tant de personnes ? Je pense que le sport est un super vecteur, qui rapproche tout un chacun. C'est donc une des raisons qui ont poussé les dirigeants à investir dans le partenariat sportif. Et ce, même à l'international, puisque la sélection de rugby italienne, c'est le Crédit Agricole. Il y a ce partenariat avec la Fédération Française de Football depuis 1974. On voit l'équipe de France en premier, mais c'est aussi la coupe Gambardella, le challenge Mozaïc jeune, le challenge des débutants. On le fait avec le sport professionnel mais aussi dans les structures amateurs, parce que le Crédit Agricole est attaché à son territoire. Les clubs participent à la vie locale sociale, ce qui est essentiel. Monaco est sur notre territoire, donc c'est important aussi de pouvoir accompagner les structures de sport sur la place. Parce que c'est dans l'ADN historique du groupe.

Comment se matérialise votre engagement envers le sport monégasque ? Sur Monaco, l'exemple concret, c'est le partenariat avec Code Sport Monaco. Je trouve leur démarche intéressante parce qu'elle s'adresse à tous les sportifs. Je ne me voyais pas cibler un sport plus qu'un autre. Pour toucher le plus de sportifs possible, ce partenariat est judicieux. Notre action s'inscrit aussi dans la participation à des manifestations sportives à but associatif. Comme j'ai la chance d'avoir une équipe jeune, dynamique et investie, la participation à la No Finish Line tombe sous le sens. C'est ma démarche depuis que je suis là, de renvoyer cette image autour des valeurs que porte le Crédit Agricole et le sport est un super vecteur pour mieux nous faire connaître.

Une équipe de votre succursale a pris part à la No Finish Line. En quoi cet événement est-il important pour vous ? Je la découvre, mais je me suis rendu compte qu'elle était importante ici. C'est une histoire d'hommes et de femmes, sur la No Finish Line. Ce sont des collaborateurs qui ont, au début, décidé de le faire et puis ça a pris. L'an dernier, la caisse régionale comptait plus de 180 participants. C'est devenu maintenant un incontournable. J'ai donc dû me remettre à courir (sourire).

RÉMI RASO

DU TAC AU TAC

ASM ou OGCN ? Question piège, mais mon fils de cinq m'oblige à répondre OGC Nice. Mais le cœur est plutôt Girondin. Balotelli ou Falcao ? J'adore les fortes personnalités. Donc Balotelli. Stade du Ray ou Allianz Riviera ? J'ai peu connu le Ray, mais les choses évoluent, donc l'Allianz. Match en tribune ou devant la télé ? Clairement, match en tribune, pour l'atmosphère, la ferveur. Cinéma ou Classico ? Classico. Barbajuan ou pissaladière ? Joker, parce que Sud-Ouest oblige, cannelés bordelais et magret de canard. Messi ou Ronaldo ? Ronaldo, parce qu'au-delà du talent, c'est un bosseur, un perfectionniste qui ne lâche rien. Prost ou Senna ? Senna. Pelé ou Maradona ? (Rires). Pelé, pour l'ensemble de sa carrière.

Quand vous voyez vos collaborateurs se lancer, qu'est-ce que cela vous inspire ? Très sincèrement, un sentiment de fierté. C'est eux qui l'ont construit, je suis arrivé le 1er juillet, je n'ai fait que les accompagner. C'est un plaisir assez extraordinaire que de mobiliser autant de monde autour d'un évènement comme ça. Voir cette générosité qui s'exprime, ce n'est que le reflet de ce qu'ils sont. Cela se traduit dans la qualité des relations établies avec le client dans leur mission de conseils et d'accompagnement. C'est donc super agréable pour moi d'arriver dans un groupe de collaborateurs où il y a cet état d'esprit.

Ce genre d'événements est-il un bon moyen pour renforcer les liens entre collaborateurs ? En interne, ça permet de fédérer. On est au-delà de la simple activité sportive, mais bel et bien dans une équipe soudée face aux challenges. On est aussi plus armés auprès de notre clientèle. Ils le perçoivent et sentent cette volonté de personnaliser la relation. Ce n'est pas juste de la façade, une volonté de s'afficher, la volonté c'est "on y va". Et pour quelqu'un comme moi, qui demande beaucoup d'investissement à ses collaborateurs, arriver à ce que ça vienne d'eux, c'est incroyable. Surtout que ce qu'on fait là, c'est très sincère. Maintenant j'aimerais qu'on voit comment être encore plus immergé, encore plus actif sur ce genre d'événements, car je ne pourrais me satisfaire d'une simple publicité. 18 19

LA TÊTE ET LES JAMBES Sous l'impulsion de Jonathan Isoard, le Crédit Agricole Monaco a monté son équipe pour la No Finish Line 2013. Une équipe qui a été rejoint par un grand nombre de salariés français en poste dans les agences de la caisse régionale suite à sa création.

I

ls sont reconnaissables sur le parcours de la No Finish Line. Il suffit de regarder leur t-shirt. De face, on y lit l'inscription "Crédit Agricole Succursale de Monaco", inscrite à la verticale. De dos, on peut y apercevoir une phrase au graphisme d'une plume enfantine, "L'équipe Crédit Agricole Provence Côte d'Azur se mobilise pour l'enfance". Une maxime qui résume bien l'état d'esprit défendu par Jonathan Isoard, l'un des premiers de la succursale de Monaco à avoir enfilé short et baskets pour la bonne cause. "J'y participe depuis 2011 à titre personnel. J'avais entendu parler de la course et de la cause, donc je me suis lancé tout seul pendant deux ans", explique celui qui est aussi un coureur émérite, avec plusieurs courses de la région à son actif et notamment le marathon Nice-Cannes accroché à son tableau de chasse. Le jeune papa a d'ailleurs rapidement fait des émules au sein de la succursale de Monaco. "J'ai fini par en parler autour de moi à la banque et ils ont trouvé que c'était une bonne idée, que c'était fédérateur pour tout le monde et on a monté la première équipe Crédit Agricole en 2013 dans le but de s'associer à cette belle œuvre", explique Jonathan.

était sympa et qu'ils ont décidé de le proposer aux autres. Ça a plu tout de suite, d'abord aux coureurs qui ont l'habitude de faire la course à pied et ensuite aux autres collègues qui venaient marcher entre midi et deux ou qui avaient entendu parler de la course, ou pour certains qui y avaient participé aléatoirement ou avec des conjoints", détaille celui qui a intégré la succursale monégasque il y a un peu moins de 10 ans. Et dès la première année, ses collègues se sont tout de suite mobilisés pour la course. Mais jamais dans l'optique de réaliser une performance. Car comme l'explique Jonathan, "l'important est surtout de participer, d'apporter sa contribution. On n'a pas réellement de notion de performance car chacun fait comme il peut, en fonction de son temps libre et de sa situation. C'est comme un don que l'on fait, à la différence près que l'on marche ou qu'on court pour le faire." Avec une prise en charge des inscriptions par le Crédit Agricole, les employés du groupe n'ont qu'à donner de leur personne pour faire avancer la cause défendue par Children and Future et la No Finish Line.

Mobilisation

Si la mobilisation est forte, comme pour beaucoup d'autres participants, tous les membres de l'équipe ne sont pas forcément des coureurs émérites. "Il n'y a pas que des accros du sport, c'est vraiment

"La direction avait bien accueilli le projet, c'est eux qui étaient un peu à l'initiative de ça parce qu'ils m'ont dit que ce que je faisais

Coureurs et marcheurs unis pour les enfants

LE CRÉDIT AGRICOLE ET LA NO FINISH LINE EN CHIFFRES Rapidement rejoints par les employés de la caisse régionale Provence - Côte d'Azur, les collaborateurs du Crédit Agricole Monaco et leurs collègues français commencent à avoir pas mal de kilomètres au compteur depuis 2013. Après une première année à plus de 1 600 km, le chiffre n'a cessé de grimper en 2014 et 2015, avec une pointe à plus de 3 000 km l'année dernière. Et malgré une petite baisse cette année, les différents membre de l'équipe Crédit Agricole ont contribué à parcourir quelque 8 319,525 km depuis 4 ans.

le plaisir de partager ce moment, cette course. Marcher fait aussi du bien et cela permet de profiter d'un moment agréable." D'autant que le changement de parcours initié l'an dernier a été plutôt bien accueilli par l'ensemble des collègues de Jonathan. Et ce même si le nouveau circuit, placé à Fontvieille, autour du Chapiteau, a eu tendance à éloigner un peu plus les salariés du Crédit Agricole Monaco de leur agence. "Le circuit est très agréable, avec plus d'espace et c'est vraiment sympa quand on a du beau temps comme cette année", note Jonathan. Pendant la pause déjeuner, avant d'arriver au bureau le matin ou en partant le soir, tous prennent sur leur temps libre pour aller avaler quelques kilomètres sur le tracé de la No Finish Line. Et en fonction du moment choisi, cela peut aussi être l'occasion de croiser des employés d'agences de la caisse régionale Provence-Côte d'Azur, puisqu'eux aussi ont rejoint l'aventure. "Là aussi ça s'est bien développé et ça a permis un échange avec nos collègues français. Certains dans l'esprit sportif, qui viennent passer le week-end sur Monaco, ils en profitent pour aller à la foire, parce que c'est assez sympa en famille, ça a permis aussi de faire connaître le Crédit Agricole Monaco à tout le monde au travers d'un évènement informel et pour la bonne cause." Une cause qui réunit tout le monde, de la direction aux collaborateurs, le temps de quelques tours de piste, et sans doute un peu plus. 20 21

Le Maire et les membres du Conseil Communal vous adressent leurs meilleurs vœux pour 2017

Augüri sciurii - Sinceri auguri - Seasons greetings

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WEEK-END DE CHAMPIONS

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TROPHÉES

DIMENSIONS

Créé il y a maintenant deux ans, le Tournoi International de Water-Polo de Monaco s'impose désormais comme un rendez-vous incontournable du début de saison, tant pour l'équipe de l'AS Monaco Natation que pour celles qui ont ne serait-ce qu'une fois arpenté le bassin olympique du stade Louis-II. Cette troisième édition a ainsi eu lieu du 7 au 9 octobre. Les poloïstes du Cercle des Nageurs d'Antibes, fidèles de la première heure et "meilleur ennemi" des Monégasques, mais également Pont-de-Claix, pour sa deuxième venue et Lausanne, le petit nouveau étaient de la partie. Mais cette année, la grande fête du water-polo de la Principauté, c'était aussi son Trophée des Champions, qui rassemblait quatre des meilleures équipes du monde, pour un rendez-vous totalement inédit, aux allures de "mini ligue des champions" et qui a su charmer aussi bien les athlètes que le public venu nombreux pour l'occasion. Par Aurore Teodoro – Photos : Erika Tanaka et Aurore Teodoro

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3 E TOU RNOI I NTERN ATIO N AL

LA JEUNE GÉNÉRATION EN ORDRE DE MARCHE Le Tournoi International de Water-Polo a repris ses quartiers à la piscine olympique du stade Louis-II. L'occasion pour l'équipe monégasque, comme pour ses concurrents, de bien préparer une nouvelle saison qui s'annonce intense.

S

i l’affiche exceptionnelle du premier Trophée des Champions n’a pas manqué d’attirer tous les projecteurs, côté amateurs, le Tournoi International de la Principauté était cette année encore, l’un des rendez-vous majeurs de la discipline. En deux ans, cet événement s'est imposé dans le cœur des poloïstes monégasques et de leurs familles comme un moment incontournable, une véritable fête du water-polo et le coup d'envoi de la saison pour ses participants. Après l’Italie ou encore la Suède l’an dernier, on retrouvait pour cette 3e édition au bord du bassin olympique du stade Louis-II les voisins antibois (Nationale 3), fidèles de toujours, ainsi que Pont-de-Claix (Nationale 2) déjà présente l'an dernier. Pour compléter ce beau quatuor, ils étaient rejoints

pour la toute première fois par Lausanne, équipe de deuxième division suisse.

Des jeunes dans l’adversité

Au programme, trois jours de compétition, à raison d'une rencontre par journée. Une occasion unique pour tous de parfaire leurs stratégies ainsi qu’une préparation physique entamée il y a quelques semaines, tout en se confrontant à la réalité d'une rencontre et à d'autres équipes dans un cadre officiel. "Septembre, c'est surtout une grosse préparation physique. Il y a quelques oppositions pour ne pas arriver sans avant cet événement. Mais le tournoi, c'est le moment où il faut se mettre dedans et tout de suite donner le meilleur de soi-même, se confronter à une adversité. Il y a aussi l'aspect environnemental,

c'est une compétition. Le chrono, les arbitres…", souligne Sébastien Dervieux, le responsable de la section water-polo. "Cela nous permet de faire une mise en place, de voir ce que l'on fait de bien et de pas bien et ce que l'on peut améliorer pour qu'ils soient prêts pour le championnat", confirme Aigeas Pantelis, l’entraîneur de l’équipe première, dont le groupe présente la caractéristique d’être assez jeune. "On a trois groupes d'âge dans l'équipe : les plus âgés, les plus expérimentés, autour de la quarantaine, mais qui ont leur boulot, leur famille, leurs obligations respectives. On a trois joueurs entre 25 et 30 ans, ce qui est peu. Et nous avons à peu près 10 à 12 jeunes entre 14 et 16 ans qui sont à développer. Ce sont eux l'avenir, eux qui vont rester le plus dans les années futures", souligne le coach.

WATER-POLO

Le derby du sud

Trois semaines après la reprise des entraînements, c’est sans pression de résultats mais avec celle de donner le meilleur de soi à domicile que les poloïstes de la Principauté ont fait leur entrée contre Pont-de-Claix, contre lesquels ils s'étaient inclinés l'an dernier. Si les asémistes n'ont pas eu plus de chance cette année, le bilan s’avère toutefois positif. "On a fait deux périodes et demies, qui étaient très bonnes. On était à seulement un but derrière", explique leur entraîneur. "Après, on a lâché physiquement parce que c'était une équipe d'un niveau supérieur, qui s'entraîne cinq fois par semaine". Le lendemain, jour de "derby", les jeunes Monégasques ont confirmé leurs belles performances contre Antibes, leur copensionnaire de Nationale 3 et en quelque sorte le meilleur ennemi du Rocher durant le championnat. "Notre objectif principal, c’est toujours d’avoir un résultat positif contre Antibes parce que c'est l'équipe la plus proche de notre niveau et qu’on peut faire quelque chose", souligne le coach. Le rendez-vous est d'ailleurs tout aussi apprécié du côté de la Cité des Remparts. "C’est toujours sympa de venir jouer ici parce qu'on a le même niveau et les matches sont accrochés. Et c'est vraiment bien de les rencontrer en début de saison parce qu'on voit ce que ça donne aussi pour le championnat", confirme l’entraîneur du Cercle des Nageurs d’Antibes, dont l’équipe, dans une mauvaise répétition de l'édition 2015, s'est imposée contre les Monégasques au terme d'un match équilibré.

L’an dernier était une saison de transition. Même si on l'est toujours et on le sera encore pour deux-trois ans", précise Pantelis. "Cette année, on a pu imposer notre jeu, ce qui est très important, que l'on gagne ou que l'on perde. Cela montre qu'on a un jeu structuré". Notons par ailleurs que si les asémistes restent au pied du podium, ils ne repartent pas pour autant les mains vides puisque leur jeune portier, Filipo Sgarbi, a été élu meilleur gardien du tournoi. La jeune génération du water-polo monégasque est en marche !

Imposer son jeu

Ne restant pas sur leur échec, les locaux ont une nouvelle fois montré face à Lausanne leur rage de vaincre, en tenant la dragée haute à des adversaires qui évoluent pourtant dans une division supérieure. Après deux périodes équilibrées, ils ont pris l'avantage lors de la 3e avant de finalement s'incliner dans les dernières minutes en concédant un point à leurs adversaires. "Comme (la veille), l'équipe adverse a fait preuve de plus d'agressivité vers la fin du match. Mais c'est une équipe jeune, ils sont encore en apprentissage. Il faut qu'ils apprennent à avoir la patience, à ne pas s'enflammer quand ils ont l'avantage, à prendre l'habitude des matches", souligne l’entraîneur, confiant dans l’avenir. "L'équipe tourne mieux que l'année dernière, notamment grâce au fait qu'ils aient déjà fait une saison ensemble. 24 25

1 ER TR OP H ÉE D ES CHAMPIO N S

QUAND LES CHAMPIONS FONT LE SHOW Le champion et le vice-champion européens en titre, quatre champions nationaux, dix-sept médaillés olympiques… La Fédération Monégasque de Natation et l'AS Monaco Natation avaient mis les petits plats dans les grands pour leur tout premier Trophée des Champions.

A

u Centre nautique Prince Albert II, en ce dimanche midi, l'agitation était palpable. Dans les tribunes, le public venu nombreux brandissait leur drapeau national et encourageait leur équipe tandis que dans l'eau, les puissants poloïstes allemands et grecs se livraient à un étrange ballet. D’un bord du bassin à un autre, ils enchaînaient les sprints, en attaque comme en défense, dans la zone de 30 mètres aménagée tout spécialement pour l'occasion. Le tout, sous les yeux des joueurs des équipes croates et italiennes - maillots stratégiquement estampillés aux couleurs du club - qui s'échauffaient pour la"finale" du Trophée, en ne loupant pas une miette de ce combat aquatique.

Le top mondial

Au bord de la piscine, le plateau proposé par la Fédération Monégasque de Natation et l'AS Monaco Natation ne pouvait être plus alléchant. Quatre des meilleures équipes d'Europe - "je dirais même du monde, parce que le water-polo européen, c'est 85% du water-polo mondial", précise Sébastien Dervieux - étaient réunies en Principauté pour un premier Trophée des Champions aux allures de mini coupe d'Europe. On retrouvait ainsi les champions et les vice-champions d'Europe - le VK Jug Dubrovnik (Croatie) et l'Olympiacos WP (Grèce) - accompagnés par les Italiens de Pro Recco (champions d’Europe 2015, 4e de la Ligue des Champions 2016) et les Allemands de Wasserfreunde Spandau 04. Difficile de faire plus prestigieux ! Ce tout premier Trophée des Champions, aucune des équipes engagées n'aurait souhaité le manquer, comme le confiaient les quatre entraîneurs dans les coulisses de la manifestation. "C'est un grand honneur pour nous de venir ici et de jouer, ce qu'il me semble, être le premier tournoi officiel à Monaco. Nous avons une grande tradition de water-polo dans notre ville et au sein de notre club, c'est toujours un honneur et une bonne chose d'aller jouer un tournoi aussi fort. Ce n'est

WATER-POLO

faut beaucoup d'oppositions avant les matches importants."

Rendez-vous l'année prochaine ?

pas seulement une bonne préparation pour nous en début de saison, mais c'est également excellent pour promouvoir notre sport. Le water-polo a besoin de publicité, et encore plus d'être joué dans un bassin tel que celui-ci, où nous n'avons jamais joué auparavant", expliquait Vjekoslav Kobešćak, l'entraîneur du VK Jug Dubrovnik. D'ailleurs, le Croate, à l'image de son homologue italien, ont même fait décaler des matches de championnat ou de coupe, pour se rendre en Principauté.

Dans les mêmes poules

Et alors que tous ou presque s'apprêtaient à entamer leur saison régulière, ce tournoi représentait la parfaite opportunité pour remettre le pied à l'étrier tout en jugeant de l'état de forme de ses adversaires sur la scène européenne. D'autant que - hasard du tirage au sort - Spandau retrouvera l'Olympiacos Piraeus tandis que Dubrovnik affrontera Pro Recco dans les tours préliminaires de la Ligue des Champions qui commenceront début décembre. "Les équipes sont tombées dans la même poule. C'est un moyen de se jauger, de savoir qui va prendre l'ascendant psychologique. Eux déjà se jaugent. Les coaches jouent avec cet environnement-là. Cela leur permet aussi d'intégrer les plus jeunes et les moins expérimentés, par rapport à tous les médaillés olympiques qui ont besoin de souffler en début de saison", souligne Sébastien Dervieux. Et dès le samedi matin, les coaches ont pu tester leur combinaison. " On a voulu voir, donner de l’espace et du temps de jeu pour certains joueurs qui sont au deuxième rang, essayer aussi certaines solutions", confirme Petar Kovacevic, l'entraîneur de Spandau. "Il nous 26 27

Si les coaches n’ont pas manqué de mettre à profit ces rencontres de haut vol, tous savent que la route du succès est encore longue et que la saison ne fait que commencer. "Nous sommes seulement au début. Ces jeux sont des matches de préparation. A la fin de l'année, nous jouerons un water-polo très différent de celui que nous pratiquons aujourd'hui", rappelle l'entraîneur de Pro Recco, auteur d'une belle performance contre les Grecs lors du match d'ouverture. "Il n'y a pas vraiment de différences entre nous. L'équipe de l'Olympiacos est beaucoup plus forte que ce qu'ils ont montré ce matin. Mais je suis content de mon équipe, de ce qu'ils ont fait et de ce que j'ai vu. Maintenant, nous allons gagner", annonçait-il confiant. D’autant que son équipe fait déjà figure de favori pour la saison européenne. "Même si nous sommes les champions en titre, Pro Recco est le favori", confirme l'entraîneur de l'équipe croate. Et le Trophée semble lui donner raison. Alors que le "remake" de la dernière finale de la ligue des Champions - qui opposait samedi soir VK Jug Dubrovnik et Olympiacos Piraeus - a tenu toutes ses promesses, c’est finalement la toute dernière rencontre du tournoi, la "finale" qui opposait les invaincus Croates et Italiens, qui scellera ce premier Trophée. Impossible d'ailleurs de ne pas penser aux prédictions de l'entraîneur de l’équipe de Ligurie, tant son équipe a dominé la rencontre, et ce, malgré la combativité des Croates. Voilà qui promet de belles rencontres lors du premier tour préliminaire de Ligue des Champions… en attendant peut-être un deuxième rendez-vous en Principauté. Et ce ne sont certainement pas les quatre équipes de ce premier rendez-vous qui diront non !

1 ER TR OP H ÉE D ES CHAMPIO N S

UN QUATUOR DE GALA Le temps d'un week-end, quatre des meilleures équipes européennes ont fait un arrêt en Principauté. On vous emmène faire un tour d'Europe des clubs de ce premier Trophée des Champions.

VK Jug Dubrovnik

Wasserfreunde Spandau 04

Avec 31 titres de champion d'Allemagne et 26 coupes nationales, ce club du quartier de Spandau (Berlin) est l'héritier d'une longue tradition poloïste. Créé en 1922, le SchwimmClub Spandau 04 a été uni à celui du Spandauer Wasserfreunde en 1976. Et depuis, le club n'a jamais quitté les devants de la scène nationale, connaissant ses grandes heures de gloire européennes dans les années 1980. Composée de joueurs français, hongrois, américains, serbe, allemands, la "famille Spandau essaie chaque année de faire un petit peu plus", explique son entraîneur Petar Kovacevic, ancien coach l'Equipe de France. "Cette année, la Ligue des Champions est vraiment difficile. Beaucoup d'équipes se sont bien renforcées. Nous aussi,

même si on n'a pas le budget de clubs comme Pro Recco ou l'Olympiacos, on essaie chaque année de faire un peu plus". Confiant, le Monténégrin sait que les échéances européennes leur réservent "dix matches vraiment durs. L'an dernier, nous avons fait cinq nuls et perdu cinq matches. Cela a été intéressant comme saison. Cette année, on espère faire quelque chose de mieux mais cela dépend de notre travail. Et ce tournoi nous aide beaucoup".

Leur palmarès

S'il apparaît en 1923, ce n'est que dans les années 2000 que le VK Jug Dubrovnik s'impose comme l'un des clubs incontournables aussi bien dans son pays qu'en Europe. Depuis, le club enchaîne les titres et ne compte pas s'arrêter là. D'autant que la plupart de ses joueurs ont une expérience internationale et jouent pour leur sélection nationale (en or à Londres, l'équipe masculine de Croatie a terminé médaillée d'argent aux J.O. de Rio). "La pression des résultats est toujours très forte dans notre club et dans notre ville parce que nous visons toujours tout, nous essayons toujours de tout gagner", souligne Vjekoslav Kobešćak, leur entraîneur. "La pression est forte mais ce groupe de joueurs est très fort mentalement, ils travaillent dur et c'est pour cela que nous avons eu autant de réussite la saison dernière. J'espère que cette année, nous serons aussi compétitifs. Ce sera dur, mais j'espère que cela restera ainsi", Et pour les encourager, le coach peut compter sur le soutien de ses concitoyens. "Dubrovnik est peut-être la seule ville au monde à placer le water-polo comme sport n°1".

Leur palmarès

1 Supercoupe d’Europe (2006) 4 Ligues des Champions (1980, 2001, 2006, 2016) 1 Ligue de la LEN (2000)

2 Supercoupes d’Europe (1986, 1987)

2 Ligue Adriatique (2009)

4 Ligues des Champions (1983, 1986, 1987, 1989)

23 titres de Champion de Yougoslavie

31 titres de Champion d’Allemagne

12 titres de Champion de Croatie

26 Coupes d’Allemagne

2 Coupes de Yougoslavie 11 Coupes de Croatie

WATER-POLO

Olympiacos Piraeus WP

Si le basket et le football sont les sports les plus populaires en Grèce, le water-polo commence à se faire sa place au soleil grâce aux bons résultats de son équipe nationale. Au pays de Platon, l'Olympiacos Pireaus WP, fondé en 1925, ne souffre d'aucune concurrence. Et c'est pourquoi le coach, Thodoris Vlachos, apprécie tout particulièrement ce premier Trophée des Champions. "En Grèce tout est facile. Et quand c'est facile, vous ne pouvez pas vous améliorer, ni améliorer votre jeu. Nous avons besoin ici de faire de nombreuses erreurs et de voir comment on peut s'améliorer", souligne celui qui est également le coach de l'équipe nationale. Avec deux médaillés olympiques dans ses rangs, le vice-champion d'Europe ne cache pas ses ambitions. "Pour moi, mon équipe et ma ville sont les meilleures. Si je n'y croyais pas, je ne pourrais pas avoir de bons résultats. Nous essayons de gagner tous les matches, les joueurs sont de qualité et ont cette passion de gagner contre tous. C'est l'un des buts des joueurs", souligne leur coach, depuis six ans, qui vise une nouvelle fois le Top 6 cette saison.

Leur palmarès

1 Supercoupe d’Europe (2002) 1 Ligue des Champions (2002) 2 Supercoupes de Grèce (1997, 1998) 30 titres de Champion de Grèce 18 Coupes de Grèce

Pro Recco

La Ligue des Champions n'a pas encore commencé, mais pourtant Pro Recco s'impose déjà comme le club favori de cette saison 2016-2017. Il faut dire qu'avec dix médaillés olympiques dans ses rangs tout juste revenus de Rio, ce club historique de Ligurie (créé en 1913), reste à ce jour le plus titré sur la scène européenne - en ayant remporté huit Ligue des Champions - et domine également le water-polo italien avec ses trente titres de champion d'Italie. Et le club, qui a accueilli cette année un nouvel entraîneur - le Serbe Vladimir Vujasinovic, lui-même plusieurs fois médaillé olympique et élu meilleur joueur du monde - ne compte pas s'arrêter là. "Chaque année c'est la même chose, nous avons les meilleurs joueurs du monde 28 29

ainsi que les joueurs de l'équipe nationale italienne. Ils gagnent tout ce qu'ils jouent. Et nous espérons que ce sera la même chose cette année. Nous espérons gagner le championnat, la coupe nationale et particulièrement la Ligue des Champions. L'équipe compte de très bons gars, très talentueux. En une seule équipe, nous avons le meilleur du monde"

Leur palmarès

6 Supercoupes d’Europe (2003, 2007, 2008, 2010, 2012, 2015) 8 Ligues des Champions (1965, 1984, 2003, 2007, 2008, 2010, 2012, 2015) 1 Ligue Adriatique (2012) 30 titres de Champion d’Italie 11 Coupes d’Italie

SÉ BAS TI E N DERVIEUX

"RENOUER AVEC LE PASSÉ DU WATER-POLO EN PRINCIPAUTÉ" Sébastien Dervieux, responsable de la section water-polo de l'AS Monaco Natation, confiait l'an dernier son envie de faire grimper d'un échelon le tournoi international, dont il est à l'origine. Son idée, organiser une épreuve européenne qui réunirait les meilleurs. C'est désormais chose faite. championnat. A partir de ce moment-là, la saison a démarré et ils savent que dès le week-end d'après, il faut qu'ils soient prêts. Cela les met de suite en tension sur les exigences de la compétition.

Y a-t-il eu des changements depuis la première édition ? Enormément ! On est allés crescendo dans l'organisation, on a essayé de proposer beaucoup plus de choses. On a commencé à quatre équipes, puis c'était cinq équipes. Le deuxième tournoi était meilleur que le premier. Pour cette 3e édition, vu la configuration avec le Trophée des Champions, on a quand même conservé quatre équipes, en fidélisant deux clubs qui étaient là à l'origine (Pont-de-Claix et Antibes) et en proposant à l'équipe de Lausanne.

Comment sont choisies les équipes ?

On avait lancé des invitations à quelques clubs d'Italie pour leur proximité, quelques clubs et connaissances du championnat français que l'on croise durant la saison. Les invitations peuvent être ouvertes à tout le monde. Maintenant, on a des exigences de qualité en terme d'organisation. On veut que cela soit bien ficelé et que les gens qui viennent jouent le jeu et pas qu'ils viennent à Monaco en dilettante parce que c'est attractif.

T

alkie-walkie à la main, l'organisateur du tournoi était par monts et par vaux lors de cette véritable fête de sa discipline. Tantôt à la régie commentant les rencontres du tournoi, tantôt au bord du bassin gérant la bonne marche des événements. Tout en trouvant le temps de parler de son évènement.

L'objectif était au départ de permettre à notre équipe de Monaco de pouvoir se confronter à un tournoi amical de début de saison face à des équipes d'autres pays, comme par exemple Stockholm, Imperia ou Aragno… qui changeaient de ce que nous vivons dans notre championnat actuel. L'objectif principal, c'était de faire une fête du water-polo et de préparer notre équipe première.

Comment est né le tournoi international, créé il y a 2 ans ?

Que représente-t-il pour l'équipe monégasque ? C'est la première phase du lancement de leur

Que représente cet événement pour Monaco ? Cela a un côté familial. Les parents viennent en tant que bénévoles, s'investissent autour du bassin. L'engagement des bénévoles est important car il ne pourrait pas y avoir de tournoi sans eux. Les parents et amis sont là. Les anciennes générations reviennent également. Le Tournoi international, comme le Trophée des Champions, c'est aussi pour renouer avec le passé du water-polo en Principauté qui, rappelons-le, était présent dès le début du siècle. Monaco a été vice-champion de France en 1947, troisième en 1950, sans compter certaines démonstrations

WATER-POLO

dans la piscine du port dans les années 60. Il y a une volonté de la Principauté de renouer avec cette histoire.

Vous passez cette année un échelon avec le Trophée des champions. Comment s'organise un tel événement ? Cela s'organise plusieurs mois en amont notamment, dans les contacts avec les équipes. Le fait d'être arbitre international, je suis allé bénévolement sur de grandes compétitions internationales ces deux dernières années, parce que j'avais un besoin d'apprendre. En parallèle, cela m'a permis de rencontrer les dirigeants de tous ces clubs, de leur proposer l'idée. Et après de la concrétiser avec une vraie invitation. On est amateurs, mais on voulait rassembler professionnels et amateurs sur un même événement, sans faire de distinguo. Les deux premières éditions du tournoi international nous ont permis petit à petit d'évoluer et d'arriver à cette formule de Trophée des Champions : la buvette, les stands,

les bénévoles, l'organisation, la régie… ces petits plus qu'on peut apporter, comme avoir un commentateur des JO, Frédéric Durand, des arbitres internationaux étrangers, de pouvoir habiller le champ de jeu, de proposer une animation autour du bassin un peu différente et qui permettent de promouvoir notre sport.

Pourquoi ce format-là ?

Nous avons des contraintes par rapport à la piscine olympique du stade Louis-II. On ne peut pas la fermer indéfiniment. Deux fois quatre équipes sous forme de mini-championnat, cela permet d'avoir un maximum de matches et pour les équipes, en terme d'entraînements, c'est positif.

Comment ont été sélectionnées les équipes du Trophée des Champions ? Ce ne sont que des équipes championnes dans leur pays en 2016, d'où le nom. On avait également invité le champion de France, qui n'a

Sébastien Dervieux en compagnie de Stéphanie Cabioch, adjointe administrative à l'ASM Natation.

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pas daigné nous répondre. On a proposé à cinq équipes pour en avoir au moins quatre sur le tournoi. En moins d'une semaine, toutes avaient signé leur engagement. C'était très positif, voire même un peu surprenant, mais je pense que Monaco est une place liée au sport et à la culture sportive et c'est intéressant pour ces équipes-là de venir ici.

Les trois équipes masculines médaillées olympiques sont européennes. Comment expliquer cette suprématie du Vieux Continent ? C'est une culture, une histoire. Le water-polo est né en Europe à la fin du XIXe siècle dans les pays anglo-saxons, comme tous les sports collectifs de la bourgeoisie anglaise. C'est arrivé dans le nord de la France, en Belgique, puis c'est plutôt parti sur les pays de l'Est qui ont dominé le water-polo mondial. La base de culture et d'histoire étant forte, on le retrouve toujours en Europe.

I S ABELLE I TH URB UR U

"LES FEMMES PRENNENT PLUS DE PLACE" Habituée du Sportel, Isabelle Ithurburu était de nouveau présente cette année en Principauté en qualité de membre du jury du prix de la publicité. Par Romain Chardan - Photo : Sportel

I

sabelle Ithurburu a rajouté une corde à son arc en prenant les rênes de l'émission Le Tube. Une aventure nouvelle qui a chamboulé son quotidien mais qu'elle apprécie.

Qu'est-ce qui vous plaît dans cette émission ? Ce n'est pas quelque chose que je voulais absolument donc je n'en avais pas forcément besoin, mais aujourd'hui que c'est fait et que je le pratique, ça me fait du bien. Je sens que j'arrive beaucoup plus fraîche et oxygénée (sur le Canal Rugby Club) et j'apprends aussi des choses différentes. La rigueur de l'enregistré par exemple, parce que dans Le Tube on n'est pas en direct. L'interview longue aussi, car, pendant plus de dix minutes avec une personnalité des médias, c'est un autre exercice que les sportifs, avec qui c'est plus spontané. Là, il faut construire une interview, face à quelqu'un qui très souvent pratique la langue de bois ou sait très bien ce qu'elle va donner.

De façon générale, dans le paysage audiovisuel français, on voit de plus en plus de femmes qui ont leurs émissions, et de plus en plus dans le sport. Qu'est-ce que cela vous inspire ? C'est surtout plus nouveau dans le sport. Je pense que c'est plus un effet de société qu'un effet de mode, parce que dans tous les milieux aujourd'hui les femmes prennent un peu plus de place. C'est juste logique. Quand je suis arrivée, il y avait des femmes dans le rugby, comme Nathalie Iannetta, mais c'est très rare. Il y a 5 ans je n'aurais pas pensé gérer le Canal Rugby Club. Je pense qu'à l'époque ils n'osaient pas. Ça a libéré les autres patrons de chaîne, surtout quand les femmes sont compétentes.

On voit aussi de plus en plus de femmes de terrain. Qu'est-ce qui explique cette évolution ?

Je pense qu'il y avait beaucoup moins de femmes que d'hommes qui voulaient faire ce métier à une époque, parce que c'était plus dur. C'est aussi assez récent qu'elles aiment vraiment le sport et sont aussi mordues que les hommes, il ne faut pas le nier. Je pense qu'aujourd'hui les femmes aiment encore plus le sport qu'avant et savent que c'est possible. Dans les écoles de journalisme, à mon avis, on voit une part de femmes proportionnelle à celles qu'on voit à la télévision. Avant il n'y en avait pas autant qui voulaient faire du journalisme sportif. Si c'était un effet de mode, ce seraient des filles qui n'y connaissent rien. Là c'est juste une évolution normale.

Le rapport hommes/femmes dans le milieu sportif s'est apaisé ou c'est encore compliqué ? On copie la société. On va dire que ça avance. Mais c'est comme au gouvernement quand on dit qu'il y a plus de femmes, il reste encore une majorité d'hommes. C'est l'ancienne école qui a du mal. Moi, les plus grosses critiques machistes que j'ai eues, ce sont des gens très cultivés, de la vieille école et qui sont très durs envers les femmes. Je pense que ça va aller de mieux en mieux, parce que mine de rien, ces anciens-là vont partir à un moment ou à un autre et ils vont laisser leur place à des gens qui sont ouverts d'esprit. Et encore une fois, il y a beaucoup plus de candidatures qu'à l'époque.

SPORTEL

P H I LI P P E GU ILLARD

"JOUER AU RUGBY EST PLUS DUR QUE DE FAIRE UN FILM" Ancien joueur de rugby et désormais écrivain et réalisateur au cinéma, Philippe Guillard était présent au Sportel en tant que membre du jury des podiums d'or. Par Romain Chardan - Photo : Sportel

Avez-vous des projets en matière de cinéma ? J'en ai deux ou trois. Après "Le fils à Jo", je pensais que tout allait marcher. Mais le dernier ("On voulait tout casser") n'a pas eu le succès attendu, et je me suis rendu compte que c'était assez fragile. J'ai passé une année assez difficile, mais je me suis battu pour repartir de l'avant, tout en étant un peu frileux. Il faut que je définisse quelle histoire j'aime le plus, sur les trois que j'ai, parce qu'après ça dure 3 ans et je vais être au service de cette histoire, je vais en être l'esclave.

C'est fort de dire qu'on est "esclave de l'histoire".

A

près "Le fils à Jo" et "On voulait tout casser", Philippe Guillard hésite entre trois histoires pour son prochain film. Sans oublier la télévision, qui reste dans un coin de sa tête.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de partir sur le journalisme, la télé et le cinéma après votre carrière ? A mon époque, on n'était pas des pros comme aujourd'hui. J'écrivais déjà pour des journaux, j'avais publié un roman, "Pourquoi c'est comment l'amour", qui a eu un succès intime mais sympathique. Donc ce n'est pas vraiment une reconversion. En faisant de la télé, j'ai rencontré Fabien Ontoniente, avec qui j'ai co-écrit quelques films, puis j'ai fait le mien. C'est arrivé un peu par hasard, même si au fond de moi je l'ai quand même cherché, mais j'ai toujours attendu

qu'on me tire un peu par les cheveux pour faire les choses. Au départ on a toujours peur d'être ridicule, d'être humilié, mais non en fait.

Le plus dur c'est d'être réalisateur ou joueur de rugby ? Je crois que c'est d'être joueur de rugby. Quand on est réalisateur, au moment du premier jour de tournage, c'est pas que c'est facile mais quand même, il y a déjà une histoire qui a été écrite, un casting qui a été fait. Tant qu'on a pas réuni tout ça, on n'est pas encore réalisateur. Au cinéma t'es super confort, avec une équipe de 40 personnes, une assistante, un chef-opérateur, etc. Alors qu'au rugby, le plus dur c'est que tu as tout prévu avant le match et que rien ne se passe comme prévu justement. Quand tu joues au rugby, tu te dis que tu vas marquer un essai à la 5e minute, mais à la 3e tu sors sur blessure et tu finis à l'hôpital (rires). 32 33

Je ne sais pas si c'est fort mais c'est la vérité. Au réveil, quand on mange, quand on dort, il y a toujours un petit truc qui est là, parce qu'on peut toujours mieux faire, améliorer le montage, qu'on a raté quelque chose dans le tournage. Dans l'écriture on se dit que la scène est un peu légère et on cherche comment on pourrait l'améliorer. Alors que quand il est sorti, c'est trop tard.

Canal+ n'a pas souhaité renouveler votre collaboration. Etait-ce dans le cadre des nombreux départs depuis l'arrivée de Vincent Bolloré et avez-vous des projets en matière de télévision ? J'ai des touches mais ça reste des touches. Mon départ de Canal+, c'est du 50/50. Je pense que je n'ai pas été très bon quand je suis revenu et je leur reproche juste de me l'avoir dit un peu tard. Quand on a 55 ans, on a envie de partager des choses et de raconter de belles histoires. Je leur ai demandé 10-15 minutes d'antenne sur une des chaînes, j'avais des projets d'écriture de documentaires sur le rugby. Moi, Bolloré ne savait pas que j'étais là, que j'existais, et je suis déçu parce que j'aurais aimé que ce soit lui qui me vire (rires).

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l y a depuis de nombreuses années le Rallye Monte-Carlo WRC et son pendant pour les amoureux des vieilles filles, le Rallye Historique. Il y avait jusqu'à présent le Rallye des Énergies Nouvelles ainsi que le Rallye ZENN ou Zero Emission – No Noise. Il y a donc désormais le e-Rallye. Quésako encore, me direz-vous ? C'est tout simplement un rallye de régularité ouvert aux véhicules "100% nonpolluants et sans émission de Co2", comme le précise l'Automobile Club de Monaco (ACM). La première édition de cette nouvelle course pensée par l'ACM a donc eu lieu en octobre, du 12 au 16 pour être exact. Un projet qui est né d'une réflexion des têtes pensantes du club, comme l'explique Christian Tornatore, commissaire général de l'ACM. "On s'est aperçu au fil des ans que les voitures hybrides étaient banalisées. Il y a 15 ans, la Toyota Prius arrivait sur le marché et c'était la nouveauté. Ça nous avait plu et on s'était dit que c'était peut-être l'avenir de l'automobile. On voit aujourd'hui des Toyota qui fonctionnent à l'hydrogène, du coup, eux sont déjà passés à l'étape suivante. Nous, on s'est dit que tous les constructeurs avaient des voitures hybrides et des véhicules électriques performants. Il est donc peut-être temps de supprimer tout doucement ces véhicules hybrides de notre compétition parce que ça n'apporte plus rien. On s'est donc dit qu'on allait associer l'électrique et l'hydrogène, parce qu'il nous semble que c'est la prochaine étape de l'automobile. Comme à l'ACM on veut anticiper, promouvoir, être à la pointe des technologies, on s'est lancé." Pour autant, les responsables de l'ACM ne partaient en terres inconnues. "Le rallye ZENN était déjà l'amorce de cette manifestation. On s'était dit qu'il fallait repartir sur de l'électrique pur, et là on a tout rassemblé sous un seul titre." 36 37

Liaison, régularité et recharges

Pas question cependant de chercher la vitesse sur ce premier e-Rallye. Car la course est une épreuve de régularité, comme peut l'être le Rallye Historique. Le principe est donc simple, effectuer un parcours de liaison tout en passant par des zones de régularité (ZR) qui définiront le classement final. Et en terme de parcours de ce type, l'ACM peut se targuer d'une certaine expérience. "On peut dire qu'on sait faire, avec l'Historique ou le WRC et puis ça ne nous dérange pas d'aller dans des zones pas toujours explorées, où il n'y a pas trop de risques, sachant qu'on ne dépasse pas les 50 km/h de moyenne étant donné que c'est de la régularité", glisse Christian Tornatore, qui avoue cependant que la ville de départ leur a causé quelques petits tracas. "On voulait partir depuis la capitale française, mais la mairie de Paris ne nous a jamais trop répondu. On a donc dû trouver un autre point de départ,

tout en gardant à l'esprit que l'on souhaitait une ville majeure. On a donc cherché un peu et la ville de Fontainebleau s'est déclarée partante. A partir de là, il a fallu tracer un parcours, mais pas vraiment parce que de Fontainebleau à Alès, c'était libre." Libre, mais pas complètement. Car pour ces véhicules électriques ou à hydrogène, il faut surtout penser aux points de recharge, car une simple station service ne leur serait pas d'une grande utilité. Si pour les équipages électriques trouver la prise adéquate n'est pas chose difficile, pour les voitures roulant à l'hydrogène, c'est une autre affaire. Chose qui a poussé les organisateurs à plancher sur un plan d'action qui contenterait tout le monde, quitte à créer une petite difficulté supplémentaire pour l'ACM. "Il fallait qu'ils passent par des points de recharge obligatoires. On avait un point mobile à Magnicourt, qui est un lieu mythique de l'automobile, un fixe à Grenoble puis un nouveau à Alès, à savoir celui que l'on avait installé à Magnicourt", détaille Christian Tornatore. Préalablement à l'établissement de ces villes étapes pour faire le plein, il avait fallu effectuer quelques calculs afin de voir quelle était l'autonomie des véhicules. Il en allait de même pour les électriques qui devaient établir leur plan de route jusqu'à Alès en fonction des points de recharge, même si pour certains, tout avait été prévu par le constructeur. "Au final, le but était que tout le monde rejoigne Alès en 46 heures. Mais je pense que l'on réduira ce temps l'année prochaine", annonce d'ores et déjà le commissaire général de l'ACM.

Des concurrents de tous horizons

Le succès d'une épreuve se mesure souvent au nombre de ses concurrents et au bon déroulé des opérations. Dans les deux cas, l'on peut facilement avancer que ce premier e-Rallye est une réussite pour l'ACM. "Je crois que pour un coup d'essai, même si ça n'en est pas vraiment un, c'est un coup de maître", avance Christian Tornatore. "Je pense même qu'on sera encore plus nombreux l'année prochaine." Car si l'Automobile Club avait tablé sur une quinzaine d'équipages pour cette première édition du e-Rallye, ils étaient en tout et pour tout 34 à prendre le départ. Parmi eux, deux équipages monégasques, avec Georges Marsan et Jacques Pastor d'un côté et les époux Ferry de l'autre (voir notre article page 40-41). Mais aussi pas mal d'habitués des courses électriques et autres énergies nouvelles, à l'image du vainqueur de l'épreuve, le Polonais Artur Prusak, déjà détenteur de plusieurs titres (vainqueur du Rallye des Énergies Nouvelles en 2013 à Monaco, double lauréat de la coupe des Energies Alternatives de la FIA en 2015 et 2016). "Un quart des inscrits connaissaient un peu nos épreuves, mais il y a aussi des gens qui ont découvert cela et qui y ont pris beaucoup de plaisir", note Christian Tornatore. Parmi ceux-là, une n'est pas passée inaperçue. Il faut dire que sa grande silhouette et sa chevelure ont de quoi attirer l'œil quand Adriana Karembeu est dans le coin. Co-pilote du Norvégien Groo Flaaten, il se murmurait même dans le parc fermé que la belle blonde aurait envie de prendre part au rallye cet hiver… De Alès à

Monaco, en passant par Manosque ou le Var, les 34 équipages ont ainsi rallié Monaco pour se départager lors de l'étape mythique du col de Turini. C'est d'ailleurs sur ces ultimes ZR que le classement final s'est chamboulé et a permis à l'équipage numéro 4, composé d'Artur Prusak et de Thierry Benchetrit, de s'imposer. Et d'empocher au passage le titre de premiers vainqueurs du e-Rallye Monte-Carlo.

LE TOP 10 DU E-RALLYE Toyota Mirai : Artur Prusak (POL) / Thierry Benchetrit (FRA) H 1 Renault Zoe : Christophe Ponset (FRA) / Serge Pastor (FRA) E 1 Renault Zoe : Alexandre Stricher (FRA) / Michael Torregrossa (FRA) E 2 E 3 BMW I3 : Piotr Moson (FRA) / Jérémie Delran (FRA) J E 4 Kia Soul : Jean-Pierre Ballet (FRA) / Serge Lombard (FRA) H 2 Toyota Mirai : Georges Marsan (MCO) / Jacques Pastor (MCO) E 5 Renault Zoe : Greg (FRA) / Yves Munier (FRA) E 6 Tesla Roadster 2.5 : Romain Rollin (FRA) / Laurent Chareyre (FRA) E 7 Tesla S 5 : Didier Malga (FRA) / Anne-Valérie Bonnel (FRA) E 8 Tesla S : Raoul Fesquet (FRA) / Yorick Muller (FRA) 38

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E - R ALLYE

ON THE ROAD AGAIN Après plusieurs participations au Rallye ZENN, Pascal et Aurore Ferry se sont lancés à l'assaut du premier e-Rallye organisé par l'Automobile Club de Monaco en octobre dernier. Rencontre avec ce couple pour qui tout roule.

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as forcément des fous du volant, Pascal et Aurore Ferry n'en restent pas moins des amateurs de rallyes de régularité. En prenant le départ du e-Rallye, les tourtereaux ont ainsi pris part à leur sixième course organisée par l'ACM. "On avait fait plusieurs fois le Rallye ZENN. Au départ, on roulait sur une Mitsubishi I-Miev, une voiture de la Fondation Albert II, c'était déjà sympa à conduire. Il y a deux ans, Renault a voulu s'engager avec les Zoés sur le ZENN et ils nous ont proposé de participer avec eux dans la Team l'an dernier, ce qui avait bien marché puisqu'on avait gagné la régularité", explique Pascal. Et pourtant, le sport

auto n'est pas spécialement la passion première de celui qui est aussi capitaine de la Nationale 2 de l'AS Monaco Volley. "Mon père était porté sur le sport mécanique puisqu'il a fait pas mal de moto et de rallyes de régularité avec l'Historique. Ça m'a donc un peu attiré, tout comme le fait que les rallyes aux énergies propres se soient développés." Tandis que pour sa femme, Aurore, prendre part à ces courses est la concrétisation d'un petit rêve, elle qui "a toujours été derrière mon écran de télévision, que ce soit pour les rallyes ou la Formule 1. Quand on nous a proposé une voiture pour y participer, j'étais vraiment heureuse et j'ai sauté sur l'occasion", confie-t-elle, pleine d'entrain.

"Génération Y"

L'autre aspect qui a motivé deux des plus jeunes participants de la course est son côté écologique. "On n'est pas écologistes à aller manifester, mais comme toute personne de notre génération, on est sensible à tout ce qui touche à l'environnemental, d'autant qu'avec l'engagement du Prince Albert II, on est baigné dans cette culture à Monaco. En tant que citoyen de la génération Y, toutes les personnes de notre âge ont cette sensibilité et c'est ça qui nous a fait basculer", détaille Pascal. Mais pourquoi choisir un véhicule électrique plutôt qu'une voiture à hydrogène ou tout autre

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carburant propre ? "C'est l'occasion qui fait le larron", précise d'emblée Aurore Ferry. "On nous avait proposé la Mitsubishi sur nos premières participations et ensuite c'est Renault qui s'est manifesté. C'est très agréable à conduire et comme cette année il n'y avait que des énergies propres, rester sur l'électrique était dans la continuité de ce qu'on avait déjà fait". "On est reparti dans l'électrique parce qu'on était tombé là-dedans et qu'on nous l'a proposé. Même s'il n'y a pas trop de choix sur les énergies complètement propres pour le moment, je reste ouvert à toutes les propositions qu'on pourra nous faire", note Pascal.

Chacun son rôle

Avec 6 participations au compteur, les Ferry sont bien rôdés en ce qui concerne l'organisation en route. Pascal est le pilote et Aurore la co-pilote. "Ça s'est fait assez naturellement. Mais quand on s'est embarqué là-dedans, on ne savait pas réellement quel était le rôle du co-pilote. En régularité, il a énormément de choses à faire, il lui faut une concentration maximale tout le temps, il y a des points de repère pour se recaler et se maintenir dans la moyenne qu'il faut repérer, ne pas lâcher le roadbook, qu'il communique avec son pilote, qu'il surveille les instruments et je pense que les qualités d'un co-pilote de régularité sont très adaptés à des femmes. Il faut avoir cette faculté à gérer plusieurs choses en même temps", détaille le pilote. Et cette organisation marche plutôt bien puisqu'ils réussissent à performer régulièrement sur les rallyes. D'autant que leur complicité du quotidien

L'accroc du Turini

rejaillit naturellement sur leurs performances. "Je suis une grande râleuse et de nature stressée ce qui est assez complémentaire avec Pascal qui est très calme. Il me laisse m'énerver toute seule et ça repart comme si de rien n'était. On a une grande confiance l'un en l'autre. En cas d'erreur, on ne se crie pas dessus et on cherche la solution ensemble", explique Aurore. Pascal va dans le même sens que sa femme en expliquant que leur "grande complicité au quotidien est super bien adaptée à ce type d'épreuves. On se crie dessus très peu souvent mais on aime bien se taquiner ce qui nous permet de relâcher un peu la pression." 40 41

"La régularité est une épreuve d'erreurs. C'est un rallye qu'on perd plus qu'un rallye qu'on gagne", note Pascal. Et pour cette première sur cette distance, tout s'était bien déroulé jusqu'à l'ultime étape. "Le liaison entre Fontainebleau et Alès s'est bien passée. On avait 46 heures pour la faire et grâce à logistique de Renault, la préparation, tous les points de charge étaient prêts, on a toujours été bien accueillis par les concessions Renault où on utilisait les bornes. Vu la nouvelle capacité de la voiture, c'était très confortable (La Zoé était boostée pour tenir 400 km en autonomie)." Sans erreur majeure, le couple Ferry a rallié Monaco et s'est avancé vers l'ultime étape du Col du Turini en 4e position au général. Malheureusement, tout ne s'est pas déroulé comme prévu ensuite. "Après 2 bonnes ZR où nous sentons que nous sommes plutôt bien dans le rythme, nous commençons la dernière en confiance. Et là, catastrophe après à peine plus de 2 km, on roule sur une grosse pierre masquée dans une épingle qui crève le pneu. On doit donc changer la roue en plein milieu de la route, entre le stress et la déception, nous perdons beaucoup de temps." Un aléa de course qui les éloigne définitivement du podium avec une douzième place finale. Mais une expérience qui leur servira sans aucun doute pour leur prochaine aventure électrique.

GC32

MALIZIA : ACTE 1 Après une première saison réussie, l'équipage du Malizia, barré par Pierre Casiraghi, s'apprête à prendre des vacances bien méritées. Retour sur cette aventure qui les a vu naviguer sur les flots européens. Par Romain Chardan - Photos : Marian Chytka

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l'orée de l'année 2016, le sport nautique monégasque a vu poindre un nouveau navire à l'horizon, avec l'arrivée du dénommé Malizia dans la catégorie des GC32 (catamaran de 32 pieds avec un foil lui permettant de décoller et trois voiles). Petit dernier arrivé dans la flotte du Yacht Club de Monaco, le catamaran barré par Pierre Casiraghi a effectué sa première saison dans le GC32 Racing Tour, un circuit de cinq étapes dans les eaux européennes. Avec une sixième place à la clé,

l'équipage international a réalisé une très belle première saison. S'il leur reste encore quelques courses lors des Monaco Sportboat Winter Series, la fin de saison est proche. L'occasion pour Code Sport Monaco de revenir sur cette aventure qui est née du désir conjugué de Pierre Casiraghi et du Yacht Club de Monaco.

Une histoire de désir

Navigateur depuis de nombreuses années maintenant (voir son portrait p. 46-47), Pierre Casiraghi était à la recherche d'un nouveau défi

depuis quelques temps. "L'aventure Malizia est le fruit de plusieurs paramètres. Je cherchais un support depuis quelques années pour faire un championnat de voile mais je n'arrivais pas à en trouver un qui me corresponde", confie cet amoureux de la mer. Alors que la majeure partie des bateaux n'était pas en mesure de lui apporter ce qu'il recherchait, notamment par rapport à l'implication que cela peut demander, que ce soit en terme de temps mais aussi d'investissements, l'éclaircie est venue d'une nouvelle gamme émergente. "Les GC32 ont commencé

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Un équipage solide

Mais avant de lancer concrètement les choses, il fallait tout de même trouver les personnes qui allaient composer l'équipage du bateau. Le premier à rejoindre le "crew" est un ami de Pierre Casiraghi, Boris Herrmann, un navigateur allemand doté d'une grande expérience (3 tours du monde, 10 records du monde). "Il venait de rentrer de son Trophée Jules Verne, le tour du monde sans escale, et je pense qu'il en avait un peu assez de faire de la course au large, donc on a monté l'équipe ensemble." Pour naviguer en GC 32, cinq personnes sont à bord. Le coach reste en arrière pour observer et corriger les défauts tandis qu'un plongeur de sécurité et deux à trois techniciens sont également essentiels à l'équipe. "A l'époque, il n'y avait que 5 GC32 qui avaient fait un championnat. Il n'y avait donc pas beaucoup de marins expérimentés sur ce type de

à naviguer il y a 2-3 ans et j'ai commencé à suivre ces nouveaux bateaux, même si je n'avais jamais fait de catamaran auparavant", détaille Pierre Casiraghi. Toujours à la recherche de nouveaux défis et poussé par le Yacht Club de Monaco, qui recherchait également un support pour représenter le club, le jeune homme a décidé de se lancer en voyant l'importance que pouvait prendre cette nouvelle classe de navire. "Je trouvais que c'était le plus extrême, le plus à la pointe de ce qui se fait, ce qui était très motivant pour moi. Quand j'ai vu que les Extreme Sailing Series, qui sont un peu la référence en matière de championnat international, avec beaucoup de marins expérimentés, passaient en GC32, je me suis dit que ça allait devenir solide." Il n'en fallait donc pas plus pour que l'aventure Malizia ne se mette en marche. 42 43

bateaux. J'avais été faire une course à Kiel, en Allemagne et j'ai rencontré Richard Mason, qui sortait d'une demi-saison en GC32 et qui est un pur talent malgré son jeune âge (28 ans). Je lui ai dit qu'on envisageait de se lancer et que si ça se faisait, on l'appelerait. Ce qu'on a fait quelques semaines plus tard." Sur les conseils de Mason, Malizia recrute Adam Piggott, membre de l'équipe Red Bull et il ne manque alors plus qu'un tacticien. "Mais il n'y en avait plus beaucoup de disponibles, puisque nous étions à ce moment-là au mois de février et que la compétition débutait en mai", nous glisse en riant Pierre Casiraghi. Il faut cependant croire que l'horizon était dégagé puisque Sébastien Col était libre. "Il a un très beau palmarès et avait déjà fait lui-aussi une demi-saison en GC32. Il était ok pour nous rejoindre, mais seulement s'il venait avec son coach. Ce qui nous arrangeait puisque de fait, on n'avait pas besoin d'en trouver un." L'équipage, auquel un chef cuisinier s'est ajouté, "parce que c'est quand même plus agréable que d'aller au restaurant tous les jours", était donc au complet, même si un élément inattendu a fini par rejoindre la troupe. "On a une mascotte, mon chien, Uma. J'adore l'avoir avec moi et elle aime aussi m'accompagner. Elle est cool avec tout le monde et elle adore l'eau, donc elle est venue avec moi la première fois. Elle est montée sur le tender (bateau de soutien logistique) et est restée aux pieds du coach. Il n'y a qu'une course où elle n'est pas venue et tout le monde s'en est plaint", se rappelle Pierre Casiraghi.

Une première satisfaisante

Alors que l'équipage se formait, le bateau était lui aussi en construction. Commandé en janvier, livré en février, le skipper monégasque l'a essayé pour la première dans les eaux bretonnes à la livraison. Après une nouvelle session d'entraînement en mars, la version définitive a été livrée 10 jours avant la première course, en mai. Pas de quoi poser souci à Pierre Casiraghi qui était sûr de son coup dès le départ. "En décembre 2015, on a décidé de se lancer et je n'avais même pas essayé le bateau avant de le commander, je me suis simplement dit que ça devait marcher." Et si certains mettent parfois du temps à trouver un nom à leur navire, cette partie-là a sans doute été la plus aisée pour le fils de la Princesse Caroline. "Il y a quelques années, lorsque je faisais une course en Melges 32 à Miami, le tacticien qui était à bord avec moi m'avait demandé comment j'appellerais mon bateau si j'en avais un. J'y ai réfléchi et j'ai tout de suite pensé à Malizia. Je trouve que c'est un super nom pour un bateau, à Monaco ça représente beaucoup de choses pour nous et puis c'est sympa, c'est un clin d'œil à la Principauté. Et il faut aussi avoir un peu de malice sur un bateau." Bateau livré, équipage au complet, nom trouvé, il ne restait donc plus qu'à débuter la compétition. Et pour une première, force est de constater que le bilan est plus que positif. Avec une sixième place au général (5e exæquo avec le Team Engie, sur onze équipages), Pierre Casiraghi a de quoi se montrer satisfait, même s'il compte bien faire mieux à l'avenir. "Je

suis très content, j'ai eu plein de découvertes, je n'avais jamais barré de catamaran ou de bateau à foil avant, donc au début je devais apprendre assez vite. Je pense que l'équipe a été super forte, j'ai eu des hauts et des bas, j'ai fait de très bonnes courses et d'autres un peu moins bien, avec de bons départs et d'autres moins bien." D'autant que le niveau était très élevé, comme le confirme le skipper de Malizia. "En Italie par exemple, il y avait 8 médailles d'or aux JO, trois coupes America, c'était comme jouer au football contre Ronaldo ou Messi." Malgré un accident qui aurait pu leur coûter cher, mais qui a permis de renforcer la sécurité sur le championnat, "nos

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bateaux vont très vite, on est monté jusqu'à 38 nœuds (environ 70 km/h), donc c'est dangereux car on n'a pas la possibilité de s'arrêter, nos angles sont très serrés, si on s'écarte trop à cette vitesselà, le bateau se retourne", Pierre Casiraghi retient surtout ces moments où "l'on gagne, quand ça se passe bien. Je suis à l'arrière du bateau et quand je vois les gars qui se donnent à fond, sont en rythme, c'est génial, surtout quand ça a payé au niveau des résultats." Des résultats qu'il compte bien améliorer dès la saison prochaine. Mais avant ça, tout le monde aura bien mérité un peu de repos, avant la reprise des entraînements en février.

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PIERRE CASIRAGHI

UN HOMME

DE DÉFIS

Connu pour son affiliation familiale et ses talents de navigateur, Pierre Casiraghi est également un sportif émérite animé par l'idée de relever des défis. Rencontre avec un homme qui se pose souvent la même question, "pourquoi n'arriverais-je pas à le faire ?"

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endez-vous était pris dans un salon du Yacht Club de Monaco, dont il est vice-président. Entre deux étapes des Monaco Sportboat Winter Series et de son emploi du temps professionnel, Pierre Casiraghi a accordé un moment de son temps à Code Sport Monaco. Pour parler de Malizia, d'abord, mais aussi un peu de lui, ensuite. S'il est peu disert sur sa personne, le neveu du Prince Albert II économise moins ses mots dès lors que l'on parle de sport et de son attrait pour les différentes disciplines sportives qu'il pratique ou auxquelles il a pu s'essayer par le passé. Discret sur sa vie personnelle, il s'ouvre plus facilement pour évoquer l'un de ses moteurs dans la vie. Et des défis qu'il aime relever, grands ou petits, en compétition ou entre amis. Plongée dans son univers.

Sportif depuis toujours

Sur terre, en mer ou dans les airs, il n'y a pas un terrain de jeu que Pierre Casiraghi n'a pas encore exploré. Tout simplement fan de sports, au sens large du terme, le dernier de la famille a exploré de nombreuses pistes, et continue toujours de le faire. Avide de découvertes, parler sport avec lui revient à ouvrir une anthologie des disciplines existantes. Qu'ils soient collectifs ou individuels, d'adresse ou de contacts, en intérieur comme en extérieur, tout y passe pour celui qui est surtout connu comme navigateur. Et ce, dès son plus jeune âge. "Depuis gamin, tout le monde dans la famille a toujours fait beaucoup de sports, on y a été mis dès petit. Mon frère a fait de l'athlétisme, du foot, ma sœur du cheval, donc ça semblait normal." Amateur de football, il a évolué chez les jeunes dans le club de Saint-Rémy-de-Provence, où il a passé une partie de sa jeunesse,

avant de, plus tard, revêtir à plusieurs reprises le maillot de la Star Team lors du match opposant des personnalités aux pilotes de F1. Mais le football n'est pas le seul sport où il a évolué en club. Athlétisme, au CASA d'Avignon, mais aussi du judo, de la boxe… Cavalier, "j'ai deux chevaux et je monte de temps en temps", mais aussi pilote occasionnel, comme lorsqu'il a pris part au Rallye Historique Monte-Carlo en 2013, celui qui est aujourd'hui âgé de 29 ans aime les sensations fortes, puisqu'il pratique notamment le parachute, le parapente ou la chute libre. Des sensations qu'il a commencé à découvrir sur les pistes de ski, son sport préféré après la voile, comme il nous l'a confié. "J'ai commencé très tôt, j'avais 3 ans, c'est quelque chose qu'on a fait en famille. Ma mère a toujours aimé ça et elle a un très haut niveau. Quand vous skiez avec vos parents, vous voulez le faire aussi bien qu'eux."

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Passion navigation

Compétiteur

Avide de nouvelles découvertes, Pierre Casiraghi ne s'interdit rien. Amateur de chasse, il confie d'ailleurs aimer "le tir à l'arc. J'apprécie la chasse, et c'est venu d'une fois où je suis tombé sur un arc qui m'a plu. J'en possède quelquesuns et il m'arrive d'organiser de petits concours entre amis et de fabriquer les cibles", glisse-til, sourire en coin. "Je suis un amoureux du sport. Je me dis toujours, pourquoi est-ce que je n'y arriverais pas ? Et j'adore la compétition, ça me motive énormément. Le sport est bien

entendu concevable sans cela, mais ça vous permet quand même de vous amener un peu plus loin, de vous pousser, d'aller chercher ce petit centimètre de plus, tout comme de vous jauger par rapport aux autres, de savoir où l'on se situe par rapport à ses amis ou à ses concurrents. C'est toujours sympathique." C'est d'ailleurs grâce à la compétition que Pierre Casiraghi fait surtout parler de lui aujourd'hui, notamment avec l'aventure Malizia (voir pages 42-45). Et pourtant, c'est sans doute en voile que les compétitions sont arrivées le plus tard.

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A l'instar des autres disciplines qu'il a pratiquées depuis son enfance, la voile a toujours fait partie du paysage sportif de Pierre Casiraghi. Mais naviguer s'est révélé plus qu'une simple pratique au fil des ans, pour presque en devenir un leitmotiv. "Tout jeune déjà, je me louais un petit bateau l'été, un Hobie Cat (petit catamaran) et il y a 12-15 ans, j'allais en vacances chez un ami qui avait un petit dériveur. On l'a retapé et je n'arrêtais pas d'en faire avec lui. C'est là que j'ai vu que ça me plaisait vraiment", se remémore le petit frère d'Andrea et Charlotte. Et lorsqu'on lui demande ce qui a fait naître ce fort attrait pour la voile chez lui, la réponse ne se fait pas attendre. "J'adore être dehors, la mer, et ça me permet de réunir les deux. J'ai toujours été proche de la mer. Je pense que c'est un super sport d'équipe, je n'ai jamais fait de voile en solitaire et je ne pense pas vraiment en faire, et j'adore ça, l'équipe, l'avant, l'après, pendant, le partage avec les gars, trouver le bon rythme, l'effort commun, c'est ça qui m'a plu dans la voile." Si ses objectifs ne vont, pour le moment, pas plus loin que la prochaine saison, "faire un podium avec Malizia, ce serait très bien", Pierre Casiraghi n'en a sans doute pas fini dans sa découverte de nouvelles disciplines. "Il y a un sport que je n'ai jamais vraiment fait, c'est l'escrime et ça me plairait d'en faire un peu plus." Challenge accepted ?

AS MONACO ATHLÉTISME

LE CROSS A 40 ANS Le Cross du Larvotto a soufflé sa 40e bougie le 6 novembre dernier. L'occasion de revenir sur cette course emblématique du bord de mer monégasque, qui est aussi la plus ancienne en activité en Principauté. Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka

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onaco est un terreau fertile pour le sport, ce n'est un secret pour personne. En matière d'événements sportifs, la Principauté a son lot également, avec les plus connus que sont le Rallye ou le Grand Prix, le Monte-Carlo Rolex Masters de tennis ou le Meeting Herculis. D'autres se rajoutent chaque année. Mais certains perdurent sans pour autant attirer une lumière aveuglante. Et en matière de courses pédestres, les locaux n'ayant pas envie de parcourir beaucoup de kilomètres pour en rallier ont de quoi faire sur le sol monégasque. Parmi elles, il y en a une qui a fêté ses 40 ans cette année, le Cross du Larvotto. Sans interruption ou presque (l'édition 2011 avait été annulée pour intempéries, la seule à ce jour), les amateurs de cross ont pu profiter de l'épreuve de la Principauté depuis 1977.

Au commencement

En remontant un peu plus dans le temps, on se rend compte que la Principauté disposait d'un cross avant que celui du Larvotto n'existe. "De

1964 à 1976, l'AS Monaco Athlétisme a organisé une manifestation dite Cross de Monaco à Fontvieille. Elle utilisait la nouvelle emprise sur la mer avec un départ et ligne d'arrivée sur l'ancien stade Louis-II en direction de Cap d'Ail et de la plage Marquet en passant par la digue de la nouvelle extension en mer", explique le club présidé par Alain Leclercq. Le changement de localisation a été motivé par des travaux de constructions d'immeubles qui ne permettaient plus l'utilisation de ce parcours. C'est donc sous l'impulsion de l'ancien président de l'AS Monaco Athlétisme, Bernard Fautrier, aujourd'hui président d'honneur, que la manifestation s'est déplacée sur le Larvotto pour la première fois en mars 1977. "A l'époque, la course était placée en fin de la saison de cross. Ce n'est qu'à partir de 2008 qu'elle a été déplacée en novembre, qui en est l'ouverture", précise Alain Leclercq.

Une participation fluctuente

Dès le départ, le cross a su lever les foules. Pour preuve, l'édition de 1977 avait attiré plus

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de 1 000 participants. Une constante au fil des ans, même si la participation s'est un peu amoindrie les années passant. Si les enfants ont maintenu une certaine constance dans leurs venues, les adultes ont joué avec leurs inscriptions. La course étant gratuite, fait rare dans la région, il suffit que la météo se montre un tantinet capricieuse pour que les moins courageux décident de faire faux-bond aux organisateurs. Mais ce n'est pas la seule raison. Car comme l'explique l'équipe dirigeante, "la multiplication des courses ne nous aide pas. Il y a des années où l'on est seul sur la date, ce qui nous permet d'avoir pas mal de monde, mais dès qu'une autre course est prévue le même week-end pas très loin de chez nous, les sportifs font forcément un choix et ça nous fait perdre du monde." Quoi qu'il en soit, le succès de la course est toujours de mise et cette année encore, ils étaient plus de 400 à avoir pris le départ au matin du 6 novembre. Car les raisons du succès, elles, n'ont pas bougé en 40 ans d'existence. "Il y a différentes choses. La plage,

le côté convivial de la manifestation, la remise des prix avec des cadeaux grâce aux partenaires, les inscriptions sont gratuites. Le regain de la course, c'est qu'il y a eu très longtemps le plaisir de courir sur route, et on s'aperçoit que depuis quelques temps, les gens vont de plus en plus vers les courses de nature ou d'obstacles, ce qu'on ne s'interdit pas pour l'avenir. La remise des prix, qui est très rapide, est faite dans le ¼ d'heure. Ce sont des choses bien rodées."

Evolution

D'autant que la course a évolué au fil des ans, et continuera sans doute de le faire à l'avenir. Si le parcours a dû s'adapter aux évolutions économiques et structurelles du bord de mer, le cross a aussi dû passer de l'après-midi au matin à partir de 2005. Pour insuffler de la nouveauté à leurs événements, les équipes de l'AS Monaco Athlétisme n'hésitent pas à moderniser leurs courses. "Comme sur toutes nos manifestations, on est toujours en train de voir ce qu'on peut améliorer. On a besoin, 48 49

public ou organisation, de casser la routine, mais ça ne doit pas se faire au détriment de ce qui fonctionne." C'est d'ailleurs ce qui s'est passé cette année à l'occasion des 40 ans du cross. Au programme, en plus des parcours habituels, une course à élimination directe et des obstacles en structures gonflables pour les plus petits. "Les structures nous viennent des courses à obstacles qui nous ont donné des idées, en nous adaptant niveau sécurité. La course à élimination est venue de Brice Etes, qui est en fin de carrière et qui a pas mal bourlingué et nous a soufflé l'idée. Pour les structures gonflables, ça faisait un moment qu'on y pensait et on en a installé trois : une sur la plage, une au point intermédiaire et une à l'arrivée, qu'on avait placée sur le côté pour que ça ne gêne pas les plus grands." Si ces nouveautés devraient être pérennisées pour les années à venir, l'équipe organisatrice ne s'interdit pas d'en penser de nouvelles dans le futur. Avec, toujours, l'envie d'attirer de plus en plus de jeunes.

HAUTE ROUTE DES ALPES

SI MON EQUIPE GAGNE Trois agents de la Société Monégasque de l'Électricité et du Gaz ont pris part à la Haute Route des Alpes l'été dernier. Une aventure humaine rendue possible par le soutien de la SMEG. Par Romain Chardan - Photos : Philippe Human

A

ventures sportives et humaines sont souvent liées. Christophe Petitfourt, Lionel Ipert et Jean-Pascal Farrugia ont pu le vérifier l'été dernier. Tous trois agents de la Société Monégasque de l'Électricité et du Gaz, ils ont eu l'idée un peu folle de se lancer à l'assaut de la Haute Route des Alpes, une course cycliste d'une semaine qui les a menés de Nice à Genève en passant par des routes de montagne. De quoi resserrer les liens entre les trois hommes qui ont pu prendre le départ de la course grâce au soutien de leur société.

Une histoire d'hommes

Pour qu'une aventure se lance, il faut un point de départ. Un homme de base. Dans ce cas-là, ils étaient deux. Jean-Pascal Farrugia, 50 ans, et Christophe Petitfourt, 34 ans, avaient envie de se lancer dans un défi cycliste en prenant connaissance de la course la Haute Route des Alpes. Mais avant de se lancer, ils voulaient qu'un de leurs collègues les rejoigne, comme l'explique l'intéressé, Lionel Ipert, 45 ans. "En novembre de l'année dernière, Christophe et Jean-Pascal sont venus me voir pour me proposer de faire cette course avec eux. Je leur ai dit oui tout de suite", se souvient celui qui est aussi un vététiste averti. Seul bémol à l'aventure,

CYCLISME

les frais d'engagement. Très conséquents, ils constituent un frein pour les trois employés de la SMEG. "Quand ils sont venus m'en parler, je leur ai dit qu'il n'y avait pas de souci pour que je participe avec eux, mais qu'il faudrait qu'on voit avec notre hiérarchie s'ils pouvaient nous sponsoriser sur la course parce que les frais d'inscriptions étaient trop élevés. On a eu un retour positif de notre direction, du coup on a pu se préparer en vue de cette course", explique Lionel Ipert. Si les frais d'inscriptions ont été pris intégralement en charge par la SMEG, l'aspect logistique a été facilité par la Société Monégasque d'Assainissement (SMA), qui les a aidés pour la location du véhicule et les hébergements. De quoi leur faciliter la tâche, d'un point de vue administratif. Pour ce qui est du sportif, ce sont bien les trois agents de la SMEG qui étaient sur les vélos. "Je m'entraîne tout le temps parce que d'habitude, je suis en VTT, mais là je l'avais mis de côté et tous les jours je faisais des sorties sur route. Jean-Pascal, qui a une maison à Auron, et qui a découvert la course comme ça, s'entraînait entre Nice et Auron. Christophe est quelqu'un qui fait des Ironman et s'est aussi entraîné dans le coin."

Des cols à perte de vue

Car la Haute Route des Alpes, c'est une course de montagne que bon nombre de grimpeurs cyclistes apprécient. Avec plus de 20 cols au programme, 855 km et plus de 20 000 mètres de dénivelé, mieux vaut avoir les cuisses solides avant de s'attaquer à ce genre d'ascensions. Avec 7 étapes en 7 jours, nos trois cyclistes

allaient donc rejoindre Genève en prenant leur départ depuis Nice. Et la première étape a révélé quelques surprises aux trois compères, notamment à Lionel Ipert. "Quand je vais sur une course je veux tout le temps gagner, mais je me suis tout de suite aperçu, dès le premier jour, que ce serait difficile. Même dans ma catégorie, en 40 ans, je me suis vite rendu compte que ce serait compliqué. J'ai pris très vite du retard, j'ai complètement craqué dans la montée d'Auron et j'ai perdu beaucoup de temps." D'autant que le format de la course était particulier, ce qui a pu surprendre Lionel et ses collègues. A l'instar de ce qui se fait sur les rallyes de régularité, certaines zones voyaient le chronomètre gelé, ce qui permettait à certains de récupérer lors de ces moments où la montre ne tourne pas. "Ce point là, je ne l'ai pas trop bien géré les deux premiers jours. Ensuite j'ai un peu plus compris, parce qu'il y avait une étape 100% chronométrée, et j'ai réussi à prendre 6 et 10 minutes sur les deux gars devant moi." Rageant pour celui qui a été capitaine du Team SMEG au Raid GDF-SUEZ à de nombreuses reprises et qui est finalement arrivé au bout avec une 10e place au général et une 3e place dans sa catégorie (plus de 40 ans). Là encore, l'important n'était pas le classement, mais bel et bien l'aventure humaine, même si la 24e place de l'équipe est à noter. "Il y a eu des moments difficiles pour tout le monde. Jean-Pascal avait beaucoup de doutes avant de partir, et le voir arriver au bout et retrouver sa femme et ses enfants qui l'attendaient, c'était très beau. On a un peu douté à 3 étapes de la 50 51

fin, sur la plus dure, mais à chaque fois qu'on arrivait le soir, on se disait que le lendemain serait un autre jour."

Soutien

D'autant que les trois hommes de la SMEG pouvaient compter sur le soutien sans faille de leurs proches, mais aussi de leurs collègues. Car au fil des mois, un engouement général s'est formé derrière eux, jusqu'à les porter un peu dans leurs ascensions. Pour preuve, dès leur retour, ils n'ont cessé d'être félicités dans les couloirs de la société. Tout au long de la course, ils avaient pu faire suivre leurs aventures grâce au réseau social de l'entreprise où ils postaient régulièrement, "surtout quand on avait du réseau", des nouvelles d'eux sur la course. Un petit film a d'ailleurs été réalisé, retraçant leur épopée, de quoi laisser de beaux souvenirs de cette aventure entre collègues.

CHAMPIONNATS DU MONDE DES CLUBS

QUAND LE ROCHER DEVIENT LA CAPITALE MONDIALE DE L'AVIRON DE MER Du 20 au 23 octobre, la Principauté a créé l'événement en accueillant les championnats du monde des clubs d'aviron de mer, organisé par la Société nautique de Monaco. Par Aurore Teodoro - Photos : Erika Tanaka, Gaëtan Luci / Palais princier et AT

AVIRON

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xit les super yachts ! En ce vendredi d'octobre, les palaces flottants qui mouillent habituellement en baie de Monaco avaient laissé place à un tout autre type d'embarcation. Ici, pas de diesels ni de moteurs super-puissants, tout passait par la force des bras et des bras uniquement. Trois jours durant, la Principauté s'était transformée en capitale mondiale de l'aviron de mer à l'occasion des championnats du monde des clubs organisés par la Société Nautique, sous l'égide de la Fédération Internationale des Sociétés d'Aviron (FISA). L'aboutissement de longs mois de travail pour le club monégasque.

Edition record

Mis en place il y a 10 ans maintenant, les championnats du monde d'aviron ont battu tous leurs records cette année avec 750 rameurs engagés, venus de 31 pays différents. Cela représente environ 500 compétiteurs de plus que l'an dernier à Lima ou même 200 de plus que l'édition

2016 du challenge Prince Albert II, qui avait réuni 550 athlètes, un record également ! Si cela n'a guère effrayé les organisateurs, cette affluence exceptionnelle a tout de même nécessité quelques ajustements dans le calendrier initial de la manifestation. "Il y avait plus d'engagés que ce qu'il est possible d'accueillir sur le bassin de Monaco. Chaque manche ne pouvant comporter que 20 bateaux, toutes les épreuves de plus de 60 bateaux nécessitaient donc des éliminatoires", souligne Roland Weill, viceprésident de la Fédération Française d'Aviron et également membre de la Société Nautique. Ainsi, dès le jeudi après-midi, avant même la cérémonie d'ouverture qui s'est tenue le soir-même à l'Auditorium Rainier-III, le plan d'eau de la Principauté s'était transformé en terrain de jeu pour une quarantaine d'équipages masculins en solo et en double, obligés d'en découdre lors de manches qualificatives à élimination directe. Tandis qu'en mer, la lutte était acharnée, sitôt de retour sur le quai Louis-II, juste aux pieds de la Société Nautique et du Yacht Club, l'heure était à la fête. Un beau melting pot où l'italien, l'allemand, l'espagnol et bien d'autres encore se mélangeaient dans une joyeuse cacophonie. Les avirons s'engageaient dans un étrange ballet, sortant et rentrant au gré des courses et des catégories, tel un Tetris. Sur le quai qui semblait bien plus petit qu'à l'accoutumée, les équipages s'assuraient de la taille de leurs pelles ou réglaient les cale-pieds des embarcations. Et parmi le festival bigarré des combinaisons et autres vestes aux couleurs des différents clubs, difficile de manquer les nombreux bénévoles, vêtus de leur polo bleu marine estampillés du 52 53

logo de la Société Nautique. Il faut dire que les tâches ne manquaient pas pour ces 190 âmes de bonne volonté : location de bateau, distribution de bouteilles d'eau, logistique, à terre comme en mer, sans compter la tenue des différents stands du village de la compétition, installés sur l'esplanade Jacques Boissy. La jetée Luciana n'était pas en reste. Avec son point de vue imprenable sur la baie, elle accueillait les loges des VIP, ainsi qu'un snack où l'on pouvait suivre la retransmission des courses ou autres interviewes menées par la jolie Sévérine, une des bénévoles qui a conduit d'une main de maître les deux jours de direct que l'on pouvait retrouver sur YouTube. Notons que sur le quai de la jetée se tenait également le premier "Coastal boat show" qui réunissait la plupart des constructeurs d'aviron de mer.

Six équipages monégasques

Dès le vendredi, place aux choses sérieuses avec les séries qualificatives. Le temps maussade de la veille avait laissé place à un soleil éclatant, qui a illuminé la Principauté pendant les deux jours de compétition. Un signe de bon augure pour ce rendez-vous automnal qui marque la fin de saison. D'autant que ces championnats se sont également illustrés par la qualité des équipages engagés. "Il y a du beau monde", confirme le président du club monégasque, Jean-François Gourdon. D'anciens champions d'Europe, du monde ou encore des médaillés

olympiques… Voilà qui promettait, à terre, de belles courses pour les nombreux spectateurs, curieux ou supporters qui s'étaient rassemblés sur la jetée pour suivre les courses et encourager les rameurs franchissant la ligne d'arrivée. Cela promettait également une sérieuse concurrence pour les six équipages monégasques engagés, dont notamment les champions du monde 2015 - le quatre de couple de Mathias Raymond, Gaëtan Delhon, Maxime Maillet, William Ader, barré par Pierre Zervos et le double de Quentin Antognelli et Giuseppe Alberti - qui remettaient leur titre en jeu devant famille et amis. Toute la journée, la corne de brume ponctuait les départs, donnant tour à tour le coup d'envoi des solos, doubles et les quatre barrés, masculin comme féminin, pour une course de 4 km. Une boucle en forme de rectangle qui partait de la pointe de la nouvelle digue, en direction du Cap Martin, avant un retour le long de la réserve naturelle du Larvotto et une arrivée en mer face à l'Auditorium Rainier-III. "C'est une spécificité monégasque" souligne Jean-François Gourdon. "En principe, le départ et l'arrivée se font sur la plage. On avait la possibilité de faire cela au Larvotto, mais dès qu'il y a un peu de vent, il y a un creux qui se forme et cela devient compliqué". Si la mer s'avérait plutôt calme en début de matinée, très vite un petit clapot est venu agiter les yoles. Mais pas d'inquiétudes, "un vrai rameur de mer veut

AVIRON

de la vague" confiait Roland Weill à la veille des épreuves. La principale embûche pour les compétiteurs résidait avant tout dans les virages, une des caractéristiques propres à l'aviron de mer. "Ces points sont spectaculaires. Souvent ils s'accrochent. Ils aimeraient des fois se taper dessus", plaisante même le président du club monégasque. Et effectivement, si à terre, seuls les commentateurs en folie pouvaient s'en faire l'écho, en mer, on pouvait parfois entendre les insultes fuser.

Des finales en pagaille

Samedi, rendez-vous était pris, presque à la même heure, en tout cas au même endroit. Côté monégasque, cette deuxième journée s'annonçait sous les meilleurs auspices puisque les trois quatre de couples, le double et le solo avaient décroché leur laissez-passer. Et alors que les finales matinales s'apprêtaient à faire place nette pour les séries A, un drôle d'attroupement se formait sur le quai Louis-II. A l'image de la veille où il avait fait un passage très remarqué, l'arrivée du Prince Albert II détournait une nouvelle fois l'attention des foules du plan d'eau monégasque le temps d'une parade historique (voir encadré). C'est aussi en début d'après-midi que la Princesse Charlène rejoignait son époux pour assister aux finales A. Des courses à fort enjeu pour les Monégasques qui comptaient bien garder leurs titres de champions du monde. Premiers en lice, Quentin et Giuseppe semblaient bien partis pour réitérer l'exploit. Malheureusement, une vague à la quatrième bouée les a stoppés en plein virage et perdre la tête de la course au profit des deux équipes espagnoles et italiennes. S'ils ont tenté de remonter, ils ne sont pas parvenus à les rattraper malgré leurs efforts, mais se sont tout de même emparés de la médaille de bronze. "On est un peu déçus de ne pas avoir conservé le titre, mais on est sur la boite", tempère Quentin. Du côté du quatre de couple barré, la chance n'était pas non plus au rendez-vous. Après un beau départ lancé, initié par Gaëtan Delhon, les Monégasques accrochent rapidement une quatrième place qu'ils ne quitteront plus pendant les 6 km de cette finale. Un résultat "extrêmement décevant" pour eux, d'autant plus "qu'on échoue au pied du podium", explique Mathias Raymond, qui ne pouvait cacher sa tristesse à l'issue de sa course. Notons toutefois qu'à l'inverse des rameurs de la Principauté, véritable équipage de club, les compétiteurs "des trois bateaux qui sont devant nous sont tous dans des collectifs nationaux". Si les prochains mondiaux en mer se dérouleront en octobre 2017 à Thonon-les-Bains, il y a fort à parier que nombreux sont les athlètes qui répondront à l'appel de la Société Nautique, pour son traditionnel Challenge Prince Albert II (11-12 février). Après tout, comme le rappelait JeanFrançois Gourdon, "pour nous ces championnats du monde, c'est un booster. On a un focus mondial aujourd'hui, le monde entier nous regarde, à notre niveau d'aviron. C'est un travail de fond pour le challenge, ce n'est pas une fin en soi. On continue d'avancer". Rendez-vous donc en février pour de nouveaux records ? 54 55

YOLE PRINCIÈRE C'est un événement historique auquel a assisté le public en ouverture des finales A, le samedi midi. Le Prince Albert II et son cousin germain John B. Kelly III ont pris place à bord d'une yole traditionnelle à 8 le temps d'une parade qui les a menés du quai Louis-II à la dernière bouée du parcours, au large du Grimaldi Forum. "L'aviron, c'est dans les gênes des Kelly, et par conséquent des Grimaldi", rappelle Jean-François Gourdon. "Le Prince a ramé à la Société Nautique. Il a appris comme tous les enfants de Monaco qui sont scolarisés puisqu'on accueille 800 à 900 petits chaque année". Un bel hommage à leurs aïeux puisque, rappellons-le, le grand-père maternel du Souverain ainsi que son oncle furent tous deux médaillés olympiques. A leurs côtés, on retrouvait également d'anciens rameurs de la Principauté, dont Robert Calcagno, directeur du Musée Océanographique et Gilles Tonelli, ancien président de la Société Nautique et actuel conseillé de gouvernement - ministre aux relations extérieures, Jean-Christophe Rolland président de la FISA et Roland Weill. Notons que John B. Kelly III était venu en Principauté pour accompagner la délégation du Vesper Boat Club, le club historique auquel est rattachée la famille Kelly à Philadelphie, qui participait pour la première fois à ces championnats du monde.

QU ENTI N ANTO GN ELLI

LA RELÈVE

Il était de retour sur ses terres pour les championnats du monde des clubs d'aviron de mer. L'occasion pour nous de rencontrer Quentin Antognelli, qui rame aujourd'hui à Lyon. amené sur un canoë, au milieu du port", se souvient son papa-manager, Jean-Louis Antognelli. Et depuis Quentin n'a jamais quitté les plans d'eau. S'il reprend le flambeau (son père et son oncle ont tous deux garni le palmarès de la Société Nautique à leur époque), ce passage à la discipline familiale, "c'était pour moi", précise le jeune athlète. "Je n'ai jamais fait pour les autres, c'était surtout pour m'éclater moi. Je suis venu à l'aviron parce que mon père en avait fait, qu'il est toujours dans le milieu, tout comme ma mère d'ailleurs. Mais tous les rameurs ont à peu près commencé comme cela parce qu'ils en ont un dans leur famille…". Il rame d'abord en Italie, puis à Menton, avant de rejoindre la Principauté, attiré par le niveau du club et l'envie de s'entraîner plus sérieusement. Car le jeune homme l'avoue volontiers, il a un fort esprit de compétition. "Ne pas avoir de buts, c'est un peu nul", explique Quentin. "L'aviron demande beaucoup d'entraînement. Si c'est pour ne rien faire, c'est un peu dommage. Même si c'est pour ne pas gagner, c'est cool de se mesurer aux autres."

Dans les pas de son idole de jeunesse

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l a le regard rieur, le sourire aux lèvres, jamais loin d’un éclat de rire contagieux. Et pourtant dès que l’on parle de sa passion, c'est avec sérieux - mais sans se prendre au sérieux - que Quentin Antognelli l'aborde. Un amour sans limites pour la rame qui a guidé ses pas de pré-adolescent à ceux du jeune adulte qu'il est maintenant,

du haut de ses 23 ans. Fils d'un entraîneur d'aviron de la Société Nautique et d'une basketteuse qui a également taquiné les pelles, le jeune Monégasque a ça dans le sang, même si ses premières expériences sportives l'ont mené à la natation puis au basket. "Un beau jour, il a dit : "j'en ai marre du basket, je veux faire de l'aviron". Il devait avoir 10 ans. Je l'ai

Il faut dire aussi que le rameur a eu la chance de bénéficier très tôt d'un modèle en Mathias Raymond, de sept ans son aîné, que son père entraînait. Son idole de jeunesse - même si "maintenant c'est un copain", qu'il suit sur de nombreuses compétitions internationales. "Je prenais les pelles pour lui, tandis que mon père briefait Mathias. Je restais à côté et j'écoutais en me disant : "j'espère qu'un jour je pourrai faire ça aussi". Nous sommes en 2008-2009. Quentin en est encore à ses premiers coups de pelle, mais l'expérience le marque. "On commence et on est déjà dans le grand bain. On côtoie des mecs qui sont très forts. Et à l'époque, j'étais vraiment impressionné par tout. Je pense que c'est cela qui m'a donné l'envie du haut niveau." Rapidement, il enchaîne les compétitions et les titres : champion de France cadet en double en 2010 avec

AVIRON

"son meilleur pote Raff" (Raffaelo Daniele) - son meilleur souvenir encore aujourd'hui - champion de France juniors en skiff deux ans après… Depuis Quentin vit et respire aviron. De six entraînements par semaine à Monaco en parallèle du lycée, il en enchaîne désormais une dizaine au Pôle France où il évolue depuis 2012, comme Mathias avant lui. Avec au programme des sorties matinales, de la musculation, du vélo… De quoi renforcer ce "petit gabarit" d'1m90 qui a pris 10kg de muscles en quatre ans et tend aujourd'hui à se rapprocher des "normes" dans cette discipline. "Cela m'a fait énormément progresser, physiquement et en puissance, mais aussi en technique". Une exigence qui rythme les journées du jeune athlète qui, malgré quelques bières entre amis, avoue un mode de vie plutôt "spartiate". "Cela prend du temps", confirme Jean-Louis. "Mathias était pareil. Je retrouve

des similitudes d'investissement personnel dans les deux". Si l'aviron est toute sa vie, le jeune homme garde tout de même la tête sur les épaules. Son sport est encore amateur, alors il prépare son avenir sur les bancs de l'université Claude Bernard en management du sport. Mais il n'est pressé d'avoir son diplôme, ni de travailler. L'aviron reste sa priorité. "Continuer l'université après ne pose pas de problème, alors que l'aviron c'est maintenant. C'est un choix à faire", explique le sportif. Sa licence, il la fera en quatre ans, après l'avoir mise entre parenthèses le semestre dernier pour se concentrer sur sa préparation aux championnats du monde des - 23 ans. D'autant qu'il le sait, il n'a pas encore exprimé tout son potentiel. "L'aviron est un sport à maturité tardive", rappelle Quentin qui envisage de continuer ses études en GrandeBretagne, où l'aviron universitaire tient une place importante.

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Tokyo dans le viseur

Evoluant aussi bien en rivière, discipline olympique, qu'en mer, le jeune homme cale un peu quand on lui demande laquelle il préfère. "C'est compliqué comme question. Je dirais la rivière quand même, car il y a beaucoup plus d'objectifs importants". Quels sont-ils justement ? A long terme, le Monégasque ne s'en cache pas, il espère bien obtenir son ticket pour Tokyo en 2020. "'Pour se qualifier tout seul ça va être compliqué, mais je vais essayer de mettre toutes les chances de mon côté pour ne pas être déçu comme cette année". En attendant, on le retrouvera aux championnats du monde de Sarasota l'an prochain, où, après sa belle 24e place l'an dernier, il vise désormais une finale C et le Top 18 des meilleurs rameurs du monde. On le retrouvera également aux Jeux Méditerranéens ou encore aux étapes de Coupe du monde… tout un programme !

N O FI NI S H LIN E 2016

TOUJOURS PLUS LOIN Cette année encore la No Finish Line a battu des records. Sur le plan de la participation comme sur celui de des kilomètres parcourus, l'objectif Lune a été atteint puisqu'ils ont emmagasiné 392 000 km. De quoi porter leurs nombreux projets à terme. Par Romain Chardan - Photos : Children and Future, Palomba, Philippe Fitte / CCM

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l faut croire que la cause des enfants permet de déplacer des montagnes. Ou dans ce cas précis, de courir en relais jusqu'à la Lune, et même au-delà. Cela deviendrait presque une habitude pour les organisateurs, mais les records sont encore tombés cette année. Et même au-delà de leurs espérances. Alors que l'objectif initial était fixé à 384 400 km, soit la distance qui sépare la Terre de la Lune, les 11 739 coureurs et marcheurs de la No Finish Line ont avalé 392 000 km. Soit presque 10 000 de plus que l'an dernier (383 179 km en 2015) alors que le nombre d'inscrits a, lui, baissé par rapport à 2015 (13 617). Mais

qu'importe, les participants 2016 ont rempli leur contrat en établissant un nouveau record. Et qui dit 392 000 km, dit aussi 392 000 euros dans les caisses de Children and Future. Un argent qui servira, comme depuis la création de la No Finish Line (NFL), à mener à bien de nombreux projets. A Monaco comme à l'étranger, les enfants continuent de bénéficier de l'apport des coureurs.

Une multitude de projets

Children and Future n'a que peu le temps de chômer. Que ce soit pendant la huitaine de la NFL ou le reste de l'année, les bénévoles n'arrêtent

jamais vraiment. Car quand ils ne sont pas sur l'organisation de l'événement phare de l'association, ils doivent décider de ce qui sera fait avec les fonds récoltés. "On a un noyau dur qui forme le conseil d'administration, qui prend les grosses décisions. Il y a un bureau qui fonctionne bien et des commissions pour chaque chose, comme les inscriptions, la logistique ou la communication. On fait des réunions pour que tout le monde soit d'accord et il y a aussi une commission projets. Les projets reviennent aussi lors des assemblées générales", explique Ariane Favaloro, présidente de l'association. Et depuis le lancement de la NFL, de nombreux projets ont été menés à bien. Mais

SOLIDARITÉ AVIRON

LA NFL À L'ÉTRANGER

la Trinité. Children and Future met également à contribution la jeunesse monégasque avec le lycée FANB. "Ils vont fabriquer une machine pour rendre l'eau potable et elle devrait être créée cette année. C'est un professeur de physique très engagé qui conduit le projet, mais ce sont eux qui sont venus nous voir. Maintenant les gens viennent nous voir avec des projets alors qu'à une époque on devait en chercher par nous-même", se réjouit Ariane Favaloro.

La NFL commence à bien s'exporter en dehors de Monaco. Car après les éditions parisiennes de 2015 et 2016, une s'est tenue à Oslo (Norvège) en septembre dernier. Toutes deux reconduites pour 2017, d'autres débuteront l'année prochaine, comme à Athènes, qui se tiendra du 26 au 30 avril. Comme le veut la tradition, leurs bénéfices sont "intégralement reversés à des organismes pour les enfants", note Philippe Verdier, fondateur historique de la NFL. "D'autres villes sont dans les tuyaux, mais rien n'est encore fait."

pour les choisir, les choses ont bien changé depuis 1999 et la première édition de la NFL. "On a bien une vingtaine de projets menés à bien. Au départ, on avait fait des projets à l'étranger, mais on s'est aperçu qu'il faut un bon suivi derrière, sinon on ne sait pas où va l'argent. Donc on s'est rapproché de la direction de la coopération internationale et eux nous sollicitent aussi pour des appels à projets", détaille Ariane Favaloro. Car c'est bien là où les choses ont changé. Si au départ Children and Future cherchait ses projets, ils viennent désormais à eux. "La direction de la coopération internationale nous sollicite et on fonctionne bien avec eux parce qu'ils peuvent avoir facilement un suivi. On

Les enfants, cœur d'activité

Mais ce qui correspond à l'essentiel des actions menées par Children and Future grâce aux fonds de la NFL, ce sont les opérations d'enfants avec le centre cardio-thoracique de Monaco. Depuis 2004 et le début de leur collaboration, de nombreux enfants ont ainsi été opérés, environ un tiers de bénéfices étant reversés au Monaco Collectif Humanitaire (MCH). "C'est à peu près 30% des gains de la course qui vont aux interventions du centre cardio. Le MCH coordonne avec les associations de famille d'accueil, l'association qui gère le transport", explique Ilse Bertels, responsable des relations publiques et de la communication du centre, mais aussi bénévole sur la NFL. "Au centre cardio-thoracique, il y a des forfaits appliqués par pathologie. Le centre a décidé de diviser ce prix en deux. Une moitié est prise en charge par l'équipe médicochirurgicale et le centre cardio, et l'autre moitié est facturée au MCH ou toute autre association qui souhaite financer une opération. Le centre cardio n'a jamais dit non aux enfants dans le besoin. Et si le financement n'est pas là à ce moment, ce n'est pas grave parce qu'ils le trouvent après." De quoi permettre à ces enfants d'entrevoir une vie meilleure.

reçoit de plus en plus de projets de partout. Là par exemple on a inauguré le terrain de sport à la Trinité. C'est quelqu'un de Fight Aids qui est venu nous voir. Du moment que c'est lié aux enfants en difficulté ou malades, ça rentre dans le cadre." Ainsi, depuis que la NFL a débuté son aventure, Children and Future a pu financer des tableaux numériques dans les écoles de la Principauté, la construction d'une salle de cathétérisme (salle pour une intervention cardiaque) à Bamako, dont la construction devrait être terminée courant 2017, ou encore la construction et l'aménagement d'un terrain multisports pour la maison de l'enfance de 58 59

N O FI NI S H LIN E

"POUR LA BONNE CAUSE" Ils sont membres ou non d'une équipe, viennent depuis plusieurs années ou tout simplement pour la première fois, mais tous ont pris part à la No Finish Line 2016. Texte et photos : Romain Chardan

CARLO, 64 AN S

L AU R E N T, 5 6 A NS

"Je viens depuis 1999 à la No Finish Line, pour servir à quelque chose de bien pour les enfants. Chaque année je viens, avant je travaillais à la mairie de Monaco et je faisais partie de l'équipe, maintenant je le fais pour l'entreprise Richelmi. Je viens tous les jours, et ce depuis ma première participation. J'espère faire un peu mieux que l'an dernier puisque j'avais fait 205 kilomètres, mais je devrais réussir. C'est important d'être là pour participer à faire quelque chose de bien. "

"C'est ma 4e participation. J'étais venu parce que c'est une autre façon de courir et l'ambiance est top, ce sont deux choses vraiment sympas sur cette course. On court pour quelque chose, on se bat pour quelque chose et ça nous pousse à aller beaucoup plus loin. En général je fais du trail plus que de la route, mais c'est important d'être là. J'ai choisi ce costume de bagnard pour l'évasion, on s'évade en étant là. Je suis là tous les jours, je fais partie des 49 à faire le non-stop."

MAN UELA, 3 4 AN S "C'est la première fois que je fais la No Finish Line. J'en avais entendu parler l'an dernier et c'est une course pour la bonne cause donc pourquoi ne pas venir y participer. Et puis ça fait une belle pause pendant une longue journée de travail. C'est une manifestation très sympa, on est privilégié avec le climat, je suis là vraiment par plaisir et je ne m'étais fixé aucun objectif de kilomètres."

G UI LLAU M E , 26 AN S ST ÉP H A NE , 4 6 AN S

N O É M I E , 2 0 A NS BE N JAM I N , 2 4 A NS

"On l'a déjà faite l'année dernière, et moi (Guillaume) je le fais depuis la première année. A l'époque je marchais avec mon père. Moi (Stéphane), c'était la première année l'an dernier. On avait fait un challenge avec l'équipe du magasin et du coup on est venu la faire et on a remis ça cette année. Avant je (Guillaume ) faisais ça avec mon père, mais c'est vachement plus motivant de le faire dans le cadre du challenge, et au final on se tire même la bourre avec d'autres magasins, donc c'est sympa. C'est une compétition saine pour la bonne cause. On aime bien l'ambiance, qui est plutôt sympa, il y a des petites activités, de la musique, du monde. C'est la solidarité aussi, parce qu'il y en a plein qui ne font pas de sports de l'année et qui viennent là pour marcher ou courir et ils sont tous là. C'est vraiment génial."

"On vient pour la cause des enfants, on soutient la Fondation Flavien, d'où notre tenue orange, et on a un petit challenge entre 50 coureurs de la fondation. Il y a 50 numéros sur la piste et c'est à celui qui va faire le plus de kilomètres. Il y a aussi un autre challenge pour la Team Orange, mais ce qui nous a vraiment motivé c'est de soutenir les enfants. On essaye de venir un maximum en fonction des disponibilités et on s'est engagé à faire au minimum 100 tours."

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SONNY FOLCHERI

"METHOD MAN"

Après avoir couru son premier marathon en 2010, Sonny Folcheri a récemment fait tomber le record monégasque sur l'épreuve, record qui tenait depuis 27 ans. Rencontre. Par Romain Chardan - Photos : RC et DR

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l est le nouveau recordman monégasque sur marathon. Après deux tentatives infructueuses fin 2015 et début 2016, Sonny Folcheri a réussi à passer sous la barre des 3 heures lors du marathon d'Amsterdam, tombant au passage un record vieux de 27 ans (2h59'26" - Pierre Maccario, en 1989), avec un temps de 2h58'18". De quoi récompenser les efforts du sociétaire de l'AS Monaco Athlétisme qui s'était fixé cet objectif il y a un peu plus de deux ans. Pourtant, celui qui s'engage aujourd'hui régulièrement sur les marathons et triathlons n'était pas forcément destiné à ce genre d'épreuves d'endurance.

Tennis et passion paquebot

Dans ses jeunes années, bien qu'il n'affiche que 29 printemps, celui qui est aujourd'hui journaliste à Monaco, n'aimait pas courir. Mais pas du tout. "Dès tout jeune, j'ai toujours fait du sport. Mais jusqu'à mes 18 ans, je n'aimais pas

la course à pied". Après des tentatives infructueuses dans le football et le handball, c'est au tennis que le natif de la Principauté trouve son équilibre, 10 années durant. "Ce n'est pas que je suis un solitaire, mais je préfère ne m'en remettre qu'à moi-même plutôt que de devoir compter sur les autres. C'est comme en course à pied, tu prends tes baskets et tu vas courir tout seul. Même si ça, il m'a fallu un moment avant de m'y mettre." Et pourtant, il avale désormais les kilomètres. La faute à un départ à Londres pour ses études de journalisme, même si là encore, ce n'était pas son choix premier. "A la base, comme tous les mecs, j'aime bien le sport et le foot, et quand on est jeune et qu'on regarde les matches à la télé ou qu'on les écoute à la radio, je voulais être à la place du commentateur. Mais c'est arrivé assez tard, parce qu'au départ, je rêvais d'être commandant de bord sur les paquebots." Car depuis petit, ce grand blond aux yeux azur voue une

XXXX ATHLÉTISME

passion pour ces navires. "Je connaissais tous les noms de paquebots. Mais il fallait être très bon en math et avoir une vue parfaite." Si les mathématiques auraient pu se travailler, la vue, elle, ne pouvait s'améliorer. Direction le journalisme.

Moment père-fils

Après deux ans passés à l'école de journalisme de Nice, c'est le départ pour Londres afin de valider une troisième année. "Le seul sport que je faisais là-bas, c'était d'aller courir dans Hyde Park", confie le jeune homme. Résultat, première course fin 2009 avec le Giru de Natale et ses 10 km dans Monaco. "J'ai réussi à la finir mais avec un énorme point de côté parce que j'étais parti trop vite", se souvient Sonny. Qu'importe, l'histoire était en marche. Après cette première expérience, il se laisse vite prendre au jeu des courses régionales sur lesquelles l'objectif est toujours de faire mieux que la fois d'avant. Et l'idée du marathon commence à poindre, alors que cela lui apparaissait inenvisageable quelques années auparavant. "Je n'aurais jamais pensé le faire il y a 10 ans. Il y avait comme une barrière psychologique. Alors que je venais juste de commencer à courir, un ami a fait le marathon de Paris. Il l'a terminé en un peu plus de 4 heures et je lui ai dit qu'il était mon idole parce qu'il avait réussi à le finir." Et un an plus tard, c'est bien celui qui avait la course en horreur qui prend place sur la ligne de départ du marathon Nice-Cannes. Résultat : 3h59'25". Le mythe est tombé et la machine lancée. C'est ensuite l'étape new-yorkaise qui se dresse sur sa route. Mais là, nul objectif de résultat, si ce n'est celui de profiter. "On s'y est inscrit avec mon père et on voulait simplement partager ce moment ensemble. On l'a couru côte à côte et c'était le premier marathon qu'il terminait." En couple à cette époque, il confie alors à son amie qu'il envisager d'arrêter après celui-là. "Mais ça devient comme une drogue en fait." Pourtant, tout n'est pas rose dans la période précédant une telle épreuve.

métier, il y a une certaine rigueur, une certaine préparation à mettre en place, notamment dans les 3 mois précédents la course. Que ce soit dans les entraînements avec des sorties répétées et variées, comme dans l'alimentation." Et après deux tentatives à Milan et Valence, le record qu'il avait en tête depuis deux ans est finalement tombé à Amsterdam. "J'avais vu qu'il était accessible, mais je visais surtout de passer sous la barre des 3 heures. Le record, c'était la cerise sur le gâteau." Pragmatique, organisé et méticuleux, il a réussi à transposer cela dans les autres disciplines qu'il pratique, puisque le garçon est également triathlète. Où là encore, il ne se voyait pas réussir au départ. Comme pour le marathon, c'est grâce à son entourage qu'il s'est tourné vers le "tri", avec en ligne de mire son nouvel Everest, l'Ironman de Nice auquel il prendra part en juillet prochain.

"Pas un solitaire"

Et pourtant, tout cela ne l'empêche pas de profiter de la vie."Je suis quelqu'un de très organisé et j'ai la chance de vivre ici et de ne pas avoir beaucoup de trajet pour aller travailler. J'arrive à caler mes entraînements juste avant ou après le travail, tout en gardant du temps pour mes amis, mais aussi pour moi. La vie sociale est une chose très importante, je ne suis pas un extrémiste de l'entraînement, sinon on craque. J'ai l'avantage d'avoir des cercles d'amis dans ce que je fais au quotidien, ce qui

Le méthodique

Au fil des marathons, sa préparation s'affine pour être toujours plus optimale. Et si l'aspect sportif est important, l'hygiène de vie l'est tout autant, notamment à mesure que le top départ se rapproche. Il faut alors s'organiser afin d'arriver dans la meilleure forme possible. "Sans aller jusqu'à dire que je suis maniaque, je pense être quelqu'un d'organisé. Comme dans notre 62 63

me permet aussi de mixer les choses." Il en va d'ailleurs de même pour les voyages, chose qu'il affectionne particulièrement. Et nombre des pays ou villes qu'il a pu visiter l'ont été au moment de courses. Ou inversement, comme lors de son séjour à Hawaï au cours duquel il en a profité pour prendre part à un triathlon sur place. Méthodique, on vous dit.

FONDATION CÉDRIC ET CHRISTOPHE FLAUJAC

TOUJOURS DANS NOS CŒURS Pour son premier tournoi multisports, la Fondation Cédric et Christophe Flaujac a pu compter sur le soutien du Tennis Club de Cap d'Ail et de nombreux participants malgré la pluie. Un bon moyen pour tous de se retrouver autour du sport, dans une ambiance conviviale afin de lever des fonds pour le soutien des sportifs suivis par cette association monégasque. Texte et photos : Romain Chardan

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e rendez-vous était donné à 9 heures au Tennis Club de Cap d'Ail. Et en ce dimanche matin, lendemain d'Oktoberfest, les courageux ayant réussi à se lever et à braver la pluie affichaient de petits yeux. Mais, déjà, les sourires étaient présents. Les bénévoles de la fondation avaient installé les stands d'accueil et recevaient chaque équipe qui arrivait et validait son inscription avant de recevoir un t-shirt griffé du logo de la journée. Direction la pièce d'à côté pour le petit-déjeuner. Tandis que certains restaient tranquillement assis à l'abri, d'autres se lançaient déjà. Parties de ping-pong et lancer-francs face aux panneaux de basket étaient au programme. Si plus de cent participants au tournoi étaient attendus, ils étaient finalement cinquante-six à répondre présents. Car la pluie avait décidé de s'inviter à la fête. D'une bruine légère au petit

matin, elle s'était transformée en averse soutenue au moment où le top départ devait être donné.

Namasté, Keep Cool et Belubustù

Mais avant de débuter, il fallait d'abord en passer par le briefing de Christophe Chevalier, maître d'œuvre de l'événement et chef d'orchestre de la journée. Les équipes réunies dans la salle qui allait accueillir le repas, le responsable du Tennis Club de Cap d'Ail distillait consignes et conseils. Chaque équipe allait devoir se mesurer aux autres sur chacune des disciplines sportives prévues. Au menu : lancer-franc au basket, oppositions en double au ping-pong, partie en six points à la pétanque, tir à l'arc et match de beach-soccer. Le tennis devait être également au programme, mais la pluie avait rendue impraticables les courts en terre battue. Ce qui ne déplaisait pas à Philippe Narmino.

"Ça m'avantage car je ne sais pas y jouer", nous glissait-il, rieur. Peu de temps après le briefing, la pluie s'estompe et le challenge multisports peut donc commencer. Quatorze équipes de quatre vont donc s'affronter sur l'ensemble des disciplines. Que ce soient les Belubustù, Keep Cool, Principotos, Sans nom, Namasté ou les All 4, tous n'ont qu'un objectif : profiter de la journée tout en jouant le jeu à fond. Et que ce soit sur le terrain de beach, le playground ou autour du bouchon, rires et envie de gagner s'entremêlaient sans problèmes.

Malgré la pluie, la bonne humeur

"Avec le temps, on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait autant de monde. Une jeune fille m'a fait une réflexion là-dessus en me disant que Cédric et Christophe pleurent de là-haut et nous mettent au défi de venir. Et ils sont tous venus", glisse Charles

Flaujac, ému de la mobilisation sans failles des fidèles de la fondation. "Il y a beaucoup de personnes qui connaissaient Cédric et Christophe et c'est une journée très conviviale", notent Charles et Françoise Clérico. Le président de la Fondation Flaujac en profite d'ailleurs pour louer le travail des bénévoles. "On a une petite équipe de jeunes filles et d'un garçon qui sont supers et Françoise ma compagne, qui s'occupe de tout ce qui est administration et fait un travail super, parce qu'il faut savoir qu'une association, c'est beaucoup de travail. Et il ne faut pas oublier tout ce qu'ont fait Christophe Chevalier et ses équipes." Car cette journée était prévue depuis un moment dans l'esprit de l'hôte du jour. Ancien professeur de tennis des garçons, le responsable du tennis club de Cap d'Ail avait à cœur de tenir sa promesse. "J'avais promis à Christophe de faire quelque chose quand il m'a parlé de la fondation, malheureusement il nous a quitté aussi et c'est pour eux que je la réalise aujourd'hui. C'est très particulier, c'est un moment tout de même difficile et quand je vois que malgré la pluie, avec tout le monde qui est là aujourd'hui, toutes les organisations de la Fondation Flaujac où il y a toujours plein de monde, ça veut dire beaucoup de choses."

Tombola, paella et tirs au but

Si le programme a été légèrement chamboulé par la pluie, le beach soccer passant à une série de tirs au but l'après-midi, le repas proposé aux convives à quant à lui fait le plein (une centaine de personnes), avec la fameuse paëlla de "José et Fafa" de la Bodeguita. De quoi redonner des 64 65

forces à ces sportifs ou non du dimanche avant la deuxième partie de la journée. Il fallait bien terminer le challenge, une fois la tombola passée. Toujours entre éclats de rires et éclats de voix, ce sont finalement les Branado qui l'ont emporté devant les 4 Fantastiques (2e) et les Sans nom (3e), équipe où figurait un Arnaud Alessandria sur le retour. De quoi tirer un bilan positif de la journée pour Romain Pedreno, bénévole de la fondation. "Malgré le temps qui n'a pas été super, on a réussi à attirer du monde et les gens ont l'air de s'amuser, c'est le principal. Qu'on pense à Chris et à Ced' c'est le principal, le plus important, et il faut que les gens s'amusent. Ces journées-là, c'est un peu tous les mondes qui se côtoient, des étudiants aux grands patrons, tout le monde est en short et en basket, il n'y a pas de différences et c'est l'esprit de la fondation, celui qu'on a toujours voulu insuffler depuis le début, à savoir un esprit famille, avec des gens qui entouraient Cédric et Christophe, qui étaient dans leur cercle d'amis ou proches. Ça fait 4 ans que la fondation existe et le cercle s'agrandit de plus en plus."

PÉTANQUE

LE SPORT BOULES 

Le boulodrome Rainier-III a fait le plein 10 jours durant ou presque. Avec trois évènements organisés sur ce laps de temps, le Club Bouliste Monégasque et la Fédération Monégasque de Boules n'ont pas chômé. Tout a commencé avec le 3e championnat d'Europe vétérans où 28 équipes étaient venues en découdre afin de prendre la succession de Monaco sur le toit du Vieux Continent. Ce sont finalement les Pays-Bas qui l'ont emporté alors que les Monégasques ont vu leur course se stopper en quart de finale. Dans la foulée, c'est le désormais classique Challenge Costa qui a eu lieu, se tenant comme à l'accoutumée sur deux boulodromes. Le samedi, c'est Nice qui accueillait la première partie tandis que les phases finales se sont déroulées à Monaco le lendemain. Avec une nouvelle fois une forte affluence puisque plus de 250 triplettes ont pris part au Costa. Et pour clôturer en beauté cette dizaine bouliste, c'est le championnat d'Europe U18 qui s'est tenu au Boulodrome Rainier-III. De quoi mettre à contribution la quarantaine de bénévoles du CBM. Par Romain Chardan - Photos : FMB

SPORT BOULES

À L'HONNEUR

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10E CHAMPIONNAT D'EUROPE U18

LA FRANCE RAFLE LA MISE Le 10e championnat d'Europe U18 de pétanque s'est tenu à Monaco du 27 au 30 octobre. Avec un niveau de jeu très élevé, cette édition a vu le sacre de la France, que ce soit pour la compétition principale ou le concours de tir. Les Monégasques se sont inclinés en huitièmes de finale.

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l règne toujours une atmosphère conviviale sur les concours de pétanque. Et ce même si l'on est aujourd'hui très loin de ce que certains essaient encore d'appeler le "sport pastaga". Car aujourd'hui, les boulistes sont de vrais athlètes et ont érigé au rang d'art leur discipline. Pour s'en convaincre, il suffisait d'aller faire un tour au Boulodrome Rainier-III à la fin du mois d'octobre. Entre le championnat d'Europe Vétérans, le Challenge Costa ou le championnat d'Europe U18, les spectateurs présents ont pu voir que la partie entre amis du week-end n'a rien à voir avec le sport qui était pratiqué sous leurs yeux. Et tout cela était peut-être, et même sans doute plus impressionnant encore lors de la compétition réservée aux moins de 18 ans. Trois jours durant,

une vingtaine de nations ont croisé le fer, ou plutôt l'acier, dans le but de soulever le trophée pour la 10e édition des championnats d'Europe U18.

Programme chargé

Avec 23 nations engagées, les nombreux terrains de l'espace Saint-Antoine n'étaient pas de trop, tout comme les bénévoles du Club Bouliste Monégasque qui étaient eux aussi en force pour assurer l'organisation des débats. Après une cérémonie d'ouverture dans la cours du palais princier où le Prince a reçu l'ensemble des délégations, tout ce petit monde a réellement débuté le vendredi matin. Et les tribunes installées de part et d'autres des aires de jeu n'ont que peu désempli trois jours durant. De quoi apporter un soutien marqué aux jeunes boulistes. Car dès

SPORT BOULES

concours comme sur le tir de précision, c'est la France qui s'est imposée, avec un Joseph Molinas de gala. Sûr de lui, le jeune homme d'à peine 16 ans a montré à tout le monde qu'il avait tout d'un futur très grand. Vainqueur au tir, il a porté son équipe pour à nouveau vaincre la Belgique, invitée surprise de cette finale et qui avait également placé un des siens en finale du tir. La finale par équipes a d'ailleurs été très indécise, durant près de deux heures, un monde dans le milieu de la pétanque où les finales vont généralement plus vite. Mais c'est finalement logiquement que les Français l'ont emporté.

lors que ces derniers réalisaient un beau point, les applaudissements pleuvaient. De quoi galvaniser ces jeunes pousses de la pétanque européenne. Si les pays latins ont longtemps dominé cette discipline, la donne est désormais tout autre. "On voit qu'aujourd'hui c'est devenu un sport mondial et les pays font des efforts pour s'améliorer", nous glisse Marc Costa, le président du Club Bouliste Monégasque et de la Fédération Monégasque de Boules. "On a assisté à une compétition de haut vol avec un niveau inattendu. On a vu beaucoup d'équipes très jeunes avec un état d'esprit tout à fait sportif, avec beaucoup de fraîcheur dans les attitudes, sans animosité. J'avais presque l'impression de regarder des sportifs d'autres sports, c'était presque nouveau, même pour moi", renchérit d'ailleurs Marc Costa.

Haut niveau

S'il est très satisfait de l'aspect organisationnel - "on a donné une magnifique image du pays et l'ensemble des nations a eu les yeux grands ouverts et ont été épatées par nos installations, notre qualité d'accueil et d'organisation"-, le président du CBM et ses 40 bénévoles ont surtout assisté à un concours de haut vol. Car entre la compétition par équipe et le tir de précision, il

y en avait pour tous les goûts, ou presque. Malgré de belles dispositions et de réelles chances, l'équipe monégasque s'est inclinée lors des huitièmes de finale. Mais son tireur, José Rivière, s'est hissé jusqu'en demi-finale du concours de tir. "On a eu droit à un joueur très fort avec José Rivière, qui a été le porte drapeau de l'équipe dans tous les sens du terme. Il y avait beaucoup trop de pression sur les épaules des autres, ils n'ont pas réussi à se libérer et on a perdu contre la Suède sur deux coups de malchances mais malgré une belle partie, on n'a pas joué à notre niveau. Sur le tir de précision, José est arrivé en demi-finale, il a fait ce qu'il a pu, il avait la place d'aller en finale, mais il a subi, je pense, le contrecoup de la défaite et ça l'a affecté pour la demi-finale", explique Marc Costa. Et sur le 68 69

CLUB BOULISTE MONÉGASQUE

LA JEUNESSE AU POUVOIR Les équipes de jeunes (U18 et U23) du Club Bouliste Monégasque figurent parmi le top européen. Tout sauf une surprise pour les dirigeants qui veillent au grain et choisissent avec un œil avisé ceux qui viennent garnir leurs rangs.

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rouver un joueur de pétanque au potentiel important n'est pas chose facile quand on se trouve à Monaco. Et pourtant, si l'on prend le temps de regarder les résultats des U18 et des U23 du CBM, on se rend rapidement compte que la quinzaine de joueurs qui composent ces groupes n'ont rien à envier aux autres nations européennes du haut de tableau. "On peut dire sans prétention que l'on fait partie des 4-5 meilleures nations européennes", avance Marc Costa, le président du Club Bouliste Monégasque. Et pourtant, la "réserve" de joueurs potentiels n'est pas énorme en Principauté. Pour pallier à cela, le CBM se focalise un recrutement ciblé. "Nicolas Rivière, qui coache les U18 et joue avec la sélection de Monaco qui se rendra aux championnats du monde, connaît bien le secteur et détecte des jeunes de qualité qui rejoignent ensuite le club et se produisent sur des compétitions nationales et

internationales, comme les championnats d'Europe ou du monde", explique Didier Fulconis, secrétaire général de la Fédération Monégasque de Boules qui chapeaute la section jeunes au club. "Les jeunes qu'on intègre, ce n'est pas fait au hasard, parce qu'à Monaco, tout le monde a envie d'y venir étant donné qu'on a des déplacements à l'international. Mais on ne prend que des jeunes qui, boulistiquement tiennent la route, ont le profil monégasque, de politesse et de correction et qui peuvent avoir un avenir dans ce sport", renchérit de son côté Marc Costa.

Compétitions et force mentale

Si le recrutement semble donc être la partie la plus importante pour le CBM et ses jeunes, ces derniers sont tout de même accompagnés par les dirigeants dans leur évolution boulistique. Mais pas forcément tous les jours. Alors qu'on pourrait penser qu'ils viennent quotidiennement 70

s'entraîner au club pour y suivre les préceptes de leurs coaches, il n'en est rien. "Il n'y a pas réellement d'entraînement parce que ces gamins ont un niveau de jeu qui leur permet de jouer en senior. Vous les verrez régulièrement dans le département affronter les équipes locales et ensuite on cible avec le président quelques déplacements à l'étranger, comme les Internationaux de Barcelone, où vous avez 32 équipes qui sont toutes fortes. Ils s'entraînent chez eux, ils n'ont pas besoin qu'on leur fasse des entraînements ici", explique Didier Fulconis. Cela s'explique aussi par le fait que ces boulistes plus vraiment en herbe ont commencé très tôt à jouer. Sous l'influence du papa ou d'un membre de la famille, la pétanque accueille les joueurs souvent très jeunes, ce qui leur permet d'ailleurs de développer un sens tactique et une connaissance du jeu importante. "Le fait que ce soient des gamins qui jouent à la pétanque depuis une dizaine d'années, au bout d'un moment, la tactique et la philosophie de jeu sont automatiquement assimilées. Après, sur un championnat d'Europe ou du monde, le coach a un rôle prépondérant. Sur le terrain, le joueur perd sa lucidité au fil du jeu tandis que le coach analyse tout et peut aussi repérer le joueur faible dans l'équipe d'en face, définir s'il faut plus orienter le jeu sur le tir ou le point", détaille Didier Fulconis. De quoi produire des joueurs de qualité et amener de beaux résultats à la pétanque monégasque.

TENNIS DE TABLE

XIAOXIN YANG

L'HISTOIRE DE SA VIE Elle représente la Fédération Monégasque de Tennis de Table et donc la Principauté lors des tournois internationaux depuis quelques années, de même que lors des Jeux des Petits Etats d'Europe. Elle, c'est Xiaoxin Yang. Rencontre. Par Romain Chardan - Photos : ITTF et Romain Chardan.

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hez les sportifs de haut niveau, on trouve différentes motivations qui les poussent à continuer, à performer encore et toujours. Et surtout à ne rien lâcher, à s'entraîner d'arrache-pied pour rester au top. Ils aiment leur sport, c'est une certitude. Mais tous n'en font pas un credo. Pour Xiaoxin Yang, pas de doute, le tennis de table, "c'est (sa) vie", confie-t-elle sans mal. Depuis plusieurs années licenciée à la Fédération Monégasque de Tennis de Table ainsi qu'à l'AS Monaco, elle s'est fait connaître l'an dernier avec ses 3 médailles aux Jeux des Petits Etats d'Europe (deux en argent et une en or). Et continue de faire parler d'elle sur le circuit professionnel où elle engrange les belles performances. Et pourtant, elle est d'un naturel assez discret et ne se met que peu en avant, voire pas du tout. Dévouée à son sport, la jeune fille a cependant une histoire derrière la raquette, histoire qu'elle a accepté de raconter.

Des débuts en Chine

La culture sportive est une des choses inculquées très tôt chez les enfants de l'Empire Céleste. Et le tennis de table est sans conteste l'un des sports les plus pratiqués en Chine. Le pays domine d'ailleurs la discipline, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Xiaoxin Yang s'est ainsi dirigée assez vite vers ce que l'on appelle plus communément le ping-pong, alors qu'elle n'avait que six ans. "C'est le sport national en Chine. Et comme il n'y avait pas beaucoup de risques à le pratiquer, cela rassurait mes parents. Ce sont eux qui m'ont inscrite la première fois", raconte la jeune fille aujourd'hui âgée de 28 ans. Il n'était alors pas encore question d'envisager un avenir professionnel. Mais très vite, les choses s'emballent. Naturellement douée, Xiaoxin progresse à vive allure. "Au début je ne jouais que 3 fois par semaine, ce qui n'est pas beaucoup pour la Chine. Quand j'ai commencé, on était à peu près 20 à avoir entre 6 et 8 ans et je suis la seule à avoir progressé très vite. Au bout de 3 72 73

mois, je savais déjà jouer." Un talent précoce qui va lui permettre de disputer ses premiers matches au bout de sept mois de pratique alors que les autres enfants de son âge en étaient encore à l'apprentissage des gestes. "Pour moi, cela venait naturellement. On jouait trois fois par semaine avec des séances de trois heures à chaque fois", se rappelle la native de Pékin. Et au bout de ces 7 mois, elle était déjà capable de battre des adultes qui "pratiquaient depuis 5 ou 6 ans." Pas question pour autant de brûler les étapes. Avant de penser aux compétitions, Xiaoxin a d'abord dû passer par des entraînements plus réguliers. A l'issue de sa première année, elle a commencé à jouer tous les jours. "Normalement, quand tu es un jeune joueur en Chine, il y a différentes étapes à passer. Tu commences au niveau départemental avant de passer au régional, qui est le niveau semi-professionnel. Comme j'étais très forte, à 12 ans, je suis directement entrée dans l'équipe de province, qui évoluait au niveau régional et je jouais avec des personnes qui avaient 15-16

ans." C'est d'ailleurs à cette époque qu'elle se lie d'amitié avec celle qui est sa meilleure amie aujourd'hui, la numéro un mondial, Ding Ning. Sélectionnée en équipe nationale jeune à partir de 15 ans, elle y évolue pendant deux ans, jusqu'à son départ pour l'Europe.

Un nouvel univers

Le tennis de table étant le sport numéro un en Chine, il est difficile de percer. Beaucoup de joueuses ont ainsi fait le choix de s'expatrier pour aller découvrir de nouveaux championnats et intégrer les équipes nationales de leur pays d'accueil. Face à la concurrence qui se faisait de plus en plus rude, mais aussi pour répondre à ses envies de voir le monde, Xiaoxin décide de quitter le cocon familial et sa terre natale pour aller de l'autre côté du globe. "Je voulais apprendre un nouveau style de vie, découvrir la culture européenne." Après avoir pris contact avec un club français dans lequel elle allait signer en arrivant, la jeune fille plie bagage et s'envole pour la France. Et lors de son arrivée, c'est un monde à la fois nouveau et totalement différent qui lui tend les bras. "La vie en Chine et en Europe est vraiment différente. La mentalité n'est pas la même qu'ici en Chine, on ne pense pas de la même manière. On est un pays populaire et un peu communiste, le niveau de vie y est très différent." Les coutumes ne sont pas non plus les mêmes, et la façon de faire "à la française" peut parfois désorienter les nouveaux arrivants. "Quand je suis descendue du train, mon président de mon premier club est venu me chercher et m'a fait la bise. J'étais choquée parce qu'en Chine, on se sert la main, on ne se fait pas la bise." Si le fromage est une chose qu'elle a découverte en arrivant, bien qu'elle en ait entendu parler auparavant - "j'avais regardé dans des livres et lors de mon premier repas, on m'a fait goûter du gruyère, je n'en avais jamais vu et je me suis dit, ouah, ça existe vraiment"les débuts en Europe n'ont cependant pas été simple pour Xiaoxin. "Quand je suis arrivée, je ne parlais pas français donc je ne parlais pas du tout, c'était vraiment très dur. Je vivais avec une famille française où je suis restée 10 mois et j'apprenais la langue pour pouvoir parler avec eux. Ça m'a beaucoup aidée." Une acclimatation qui s'est faite avec le temps, d'autant que, comme l'explique "Xiao", les jeunes chinoises ne vont pas facilement vers les autres. "En Chine, surtout les filles, on a un peu peur. Quand je connais les gens, je suis assez bavarde, mais si je ne connais pas, je suis assez réservée. C'était dur d'aller vers

les gens au début pour moi, car j'avais peur de déranger parce que je ne parlais pas bien, mais ça c'est bien passé et les gens ont fait preuve de patience avec moi."

De la France à Monaco, en passant par l'Italie A son arrivée dans l'Hexagone, Xiaoxin évolue en National, mais n'y reste qu'une saison avant de monter en Pro B. Passée en Pro A les deux années suivantes, elle file ensuite en Italie, répondant ainsi à une proposition d'un des meilleurs clubs de l'époque, Castel Goffredo. Après une année passée en Italie, c'est finalement un retour en France qui l'attend, la faute à la crise économique qui touche le pays. Licenciée à Lys-Lez-Lannoy, à quelques kilomètres de Roubaix, Xiao enchaîne les belles performances et les titres. Récente championne de France en simple et double, elle fait partie de la Fédération Monégasque de 74

Tennis de Table, et de l'AS Monaco TT, depuis plus de 3 ans maintenant. "Ça a changé ma vie car grâce à eux je peux désormais participer à des rencontres internationales sur les Pro Tour et je veux maintenant pouvoir faire mon entrée dans le top 30 mondial", assure Xiaoxin Yang. La jeune fille fait d'ailleurs tout ce qu'il faut pour cela, s'entraînant au minimum trois heures par jour. Professionnelle jusqu'au bout des ongles, Xiaoxin a tout de même des envies pour la suite, en dehors du sport. Notamment dans le milieu associatif. "J'ai créé une association l'an dernier, mais je n'ai pas trop le temps de m'en occuper. Mais l'objectif est de faire quelque chose pour favoriser les échanges entre la Chine et l'Europe. Je cherche des relations pour mettre ça en place petit à petit, mais c'est une chose qui me tient beaucoup à cœur." De quoi la tenir occupée pour les années à venir, même si sa carrière est loin d'être terminée.

AS MONACO MBAPPÉ PREND DU GALON

BERTRAND REUZEAU

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KYLIAN MBAPPÉ-LOTTIN

L'ÉTOILE

MONTANTE

Avec Kylian Mbappé-Lottin, tout va très vite. Aussi rapide sur le terrain que dans sa progression, le gamin de Bondy prend de plus en plus de place sur le Rocher. Aussi mature pour son âge que déstabilisant avec un ballon, il n'a pas fini de faire parler de lui. Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux / AS Monaco, AS Monaco et Manuel Vitali / Direction de la Communication.

S

ouvent comparé à Anthony Martial ou Thierry Henry, Kylian Mbappé-Lottin est la nouvelle pépite venue de l'Academy. A presque 18 ans (il les a le 20 décembre), le champion d'Europe U19 continue sa route en rêvant de remporter, un jour, une coupe du monde.

être performant, donc c'est tout "benef" pour moi et pour l'équipe. Je m'attendais à être dans la continuité de l'année dernière, c'est ce que j'espérais. L'an dernier j'ai découvert le monde pro, tout ce que je prenais c'était vraiment du bonus et j'espérais avoir la continuité de tout ça cette année et c'est ce que j'ai en ce moment.

Quel bilan faites-vous de votre première partie de saison ? Vous vous attendiez à jouer autant ?

Je m'y attendais, oui et non. Je ne m'attendais pas à être aussi décisif tout de suite. Mais je savais que si je travaillais bien et que je me donnais à fond, je le serais un jour. Mais aussi vite, je ne m'y attendais pas forcément. Au niveau de la

Je pense qu'il est plutôt positif, surtout en ce moment*, j'arrive à enchaîner les matches et à

Tu t'attendais à être aussi décisif ?

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confiance, quand on est attaquant, qu'on marque des buts et qu'on fait des passes décisives, on fait le plein. J'espère continuer sur cette voie pour aider l'équipe au maximum.

Vous évoquiez dans une interview votre appréhension avant votre premier entraînement avec les pros l'an dernier. Comment vous sentezvous aujourd'hui ? Elle a disparu parce que ça fait un moment que je suis avec eux. Mais les premiers moments, quand vous êtes jeunes, et j'étais très très jeune, vous vous faites beaucoup de films dans votre

tête, vous imaginez plein de choses qui en réalité, quand vous allez sur le terrain, ne se passent pas. A l'arrivée, c'est un entraînement de foot où il y a beaucoup plus de qualités.

Qu'est-ce qui vous a frappé en arrivant sur le premier entraînement avec les pros ? La première chose, c'est de voir les joueurs de près, de voir qu'ils te saluent. On a la chance d'avoir des joueurs qui ont eu de grandes carrières, qui ont connu le très très haut niveau et, personnellement, ils m'ont tout de suite mis à l'aise, c'est ça qui m'a choqué. Ils ne me connaissaient pas et ils m'ont intégré comme si ça faisait des semaines et des semaines que j'étais là à m'entraîner avec eux.

Pour votre premier but en pro, vous avez le fameux numéro 33 dans le dos et votre meilleur ami et votre famille sont en tribunes. Comment c'était ? C'était particulier parce que, je ne sais pas si c'était un signe du destin ou non, mais la veille, on parlait beaucoup de marquer un but. Depuis que j'avais fait mes débuts en pro, jamais on n'en avait autant parlé. Mon meilleur ami évoquait souvent le sujet, il me disait "je sens que demain tu vas marquer", et moi je le laissais parler. Quand je l'ai fait (20/02/2016 contre Troyes), déjà mettre son premier but c'est une sensation inoubliable, c'est un souvenir qui reste gravé à vie dans la carrière d'un footballeur, mais surtout à ce moment précis, c'était un grand moment.

Votre première convocation en pro pour un match ? C'était à Marseille (3-3, 15e journée de L1, le 29/11/2015) l'an dernier. Je l'ai su le matin même. Bernard est venu me dire que je partais avec le groupe et j'étais vraiment heureux. Il y avait aussi beaucoup d'appréhension de mon côté, ce qui est normal, parce que tout était nouveau avec la mise au vert, le stade, c'était une grande affiche, celle de 21h, donc c'était un grand souvenir.

Et vos débuts en L1 ?

Quelques jours après Marseille, contre Caen (1-1, 16e journée, le 02/12/2015, entré en jeu à la 88e à la place de Fabio Coentrao). Le coach m'avait prévenu après le match contre Marseille qu'il voulait que je découvre tout ça. Donc j'étais

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Quand on est un jeune de l'INF et qu'on voit les Bleus ou les Bleuets, c'est comment ? C'était assez fou parce qu'on rentrait de l'école, on enfilait nos maillots, shorts chaussettes et on allait voir les espoirs ou les A, parce que les terrains sont juste à côté, et à cet âge-là, on se met à rêver, on se dit qu'un jour on sera peut-être à leur place. Les joueurs étaient vraiment abordables, on les voyait descendre du château, ils étaient gentils avec nous, ils nous donnaient leurs crampons ou nous passaient des équipements en cachette et nous on les cachait en dessous de nos maillots et on courait au bâtiment pour les ranger.

Qu'avez-vous envie de réaliser avec l'AS Monaco ?

resté en tribunes, mais j'avais vu de l'intérieur comment on préparait un match et il m'avait dit que je devais me tenir prêt. Il m'a utilisé le match d'après contre Caen.

Votre saison 2015/16 a été assez folle, avec les débuts pros, ce premier but, la Gambardella, l'Euro. Comment l'avez-vous vécue ? La Gambardella, c'était une aventure où je n'étais pas là au début, je ne les ai rejoints que pour la demi-finale, mais vraiment, au-delà de la compétition, c'était l'idée d'aller donner un coup de main aux copains, parce qu'il y a beaucoup d'amis à moi dans cette équipe, et donc aller les aider pour aller le plus loin possible. Je savais que je ne jouerais plus dans cette catégorie, donc c'était l'occasion pour moi aussi de leur montrer que je ne les avais pas oubliés. L'Euro n'était pas prévu au départ mais vous savez, quand vous gagnez des titres, comme la Gambardella, c'est une source de motivation pour en gagner d'autres, donc j'étais vraiment déterminé à gagner l'Euro. On a mal commencé mais au fil des jours et des matches, on se sentait de mieux en mieux et on est allé au bout.

On vous a vu célébrer l'Euro très sobrement, parlant de respect de l'adversaire... Dans les moments comme ça il faut savoir se mettre à la place de l'adversaire. Si j'avais

perdu une finale, j'aurais un peu mal pris le fait qu'une équipe se mette à sauter partout. Donc une fois qu'on relativise et qu'on se met à la place de l'adversaire, intérieurement j'étais un des plus heureux du monde, mais extérieurement, il fallait le montrer mais pas exagérer non plus. On voyait les Italiens vraiment déçus, au coup de sifflet ils étaient en pleurs et, vis à vis d'eux, il faut quand même les respecter parce qu'ils avaient fait un grand parcours eux aussi.

J'ai envie de gagner des titres. J'ai gagné en jeunes et Monaco est le club qui m'aide à grandir, qui m'a toujours accompagné, qui me protège aussi et j'ai envie de rendre toute la confiance que le club m'a donnée en gagnant des titres, parce que je pense que ce n'est que comme ça qu'on reste dans l'histoire, en gagnant des titres, en battant des records. Le championnat de France, parce que je pense que la Ligue des Champions, c'est un rêve, après si on peut le faire on ne va pas se gêner, mais le championnat de France c'est vraiment ce que je voudrais remporter avec le club.

C'était important pour vous d'intégrer cette équipe de France après votre passage à l'INF Clairefontaine ? Oui, revenir à Clairefontaine avec l'équipe de France, c'est particulier, parce que j'y ai passé deux ans et je les ai vus là-bas. Il y a toujours une émotion spéciale et puis c'est surtout une grande fierté de représenter son pays, surtout dans les grandes compétitions internationales comme ça. C'est du pur bonheur.

Quels sont vos souvenirs de Clairefontaine ? On voyait l'équipe de France, les joueurs, on avait un train de vie exceptionnel. On avait au moins dix terrains de qualité internationale, une cafétéria avec une chef étoilé, une scolarité adaptée, on était vraiment "les rois du pétrole"(rires). 02 03

KYLIAN MBAPPÉ-LOTTIN

DU TAC AU TAC Fifa ou Pes ? Fifa.

Ronaldo ou Messi ? (il hésite) Ronaldo. Côte d'Azur ou Île de France ? (grosse hésitation) Côte d'Azur. But ou passe dé ? Un but. Gambardella ou l'Euro U19 ? Joker (rires). *Interview réalisée trois jours avant AS Monaco - Tottenham (2-1).

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A S M ONACO ACADEMY

BERTRAND REUZEAU, FORMATEUR DE TALENTS Arrivé du centre de formation du Paris-Saint-Germain au début de l'été, Bertrand Reuzeau a pris la direction de l'Academy monégasque. Précis, direct, le nouveau boss de la formation asémiste explique son travail, sa vision des choses et son organisation.

D

éjà très performant depuis des décennies, le centre de formation de l'AS Monaco a frappé un grand coup cet été en faisant venir Bertrand Reuzeau, l'ancien patron de la pépinière du PSG. Car cet ancien défenseur jouit d'une très belle expérience dans ce domaine où il officie depuis près de 20 ans. "J'ai commencé à Sochaux il y a 18-19 ans. J'avais passé mes diplômes d'entraîneur pendant ma carrière de joueur professionnel et à 31 ans, j'ai demandé la résiliation de mon contrat et j'ai intégré le centre du FCSM. J'avais eu la chance de faire une carrière pro, avec 300-350 matches en L1 et j'étais un peu usé psychologiquement, c'est pour ça que je voulais arrêter. J'estimais que j'avais eu la chance de ne pas travailler, c'était ma perception de ma carrière, et je me disais que ce serait bien de le rendre aux jeunes et de leur faire comprendre aussi, en ayant joué près de 12 ans au haut niveau, que ce n'est pas si facile que ça." Passé par Sochaux, Saint-Etienne et Sedan, Bertrand Reuzeau pose ses valises à Paris et y reste près de dix ans. Des expériences qui lui ont permis de savoir s'adapter à un environnement donné tout en mettant en place une politique de formation, et en gardant une certaine forme de flexibilité. Chose qu'il compte également faire avec l'AS Monaco, où il est arrivé en juin. "J'ai pu faire un bon bout de chemin dans un grand club où j'ai eu la chance d'avoir des moyens et de bien travailler, avec de bons résultats. Et derrière c'était le challenge quand Monaco m'a rencontré en fin de saison dernière. C'est un grand club, il y a la renommée, l'histoire et c'est aussi un club réputé dans la formation."

Méthodologie, travail, technologie

Et pour commencer, le nouveau boss de l'Academy veut d'abord apporter une certaine méthodologie. "J'aime bien qu'on ait une certaine uniformité du travail. Des U17 jusqu'à la CFA

et la post-formation. Avec une méthodologie bien définie, en s'adaptant à l'environnement jeunes, avec les nouvelles technologies." C'est en cela que les U17 ont découvert l'apparition de GPS pour leurs entraînements, chose que les U19 et la CFA vont aussi avoir au quotidien. Un point important pour Bertrand Reuzeau. "Il faut aussi une méthodologie adaptée aux jeunes, qui sont très visuels, très tactiles, qui ont besoin de vidéos, de pouvoir avoir la chance d'utiliser de nouveaux outils, comme les GPS, etc, qui nous permettent de mieux quantifier leur charge d'entraînement, et sur le plan pédagogique, d'être beaucoup en discussion avec eux et d'avoir des outils et des données à leur faire voir pour progresser." Si le travail se fait avec de nouveaux outils, d'autres objectifs ont été définis pour les pensionnaires du centre, notamment en accord avec le nouveau directeur sportif, Antonio Cordon. Fort de son expérience en la matière lors de son passage à Villareal, Cordon et Reuzeau ont également défini ce que doit être le joueur de l'AS Monaco et un plan de jeu collectif afin d'uniformiser au mieux la formation. "Il y a toutes sortes de projections de projets de jeu et on était sur la même longueur d'onde. Dans le foot de très haut niveau, on s'en rend compte quand on joue la Champions League, il faut des joueurs techniquement très bons, intelligents, avec une certaine réactivité, une vivacité, et pour moi c'est la base du football. Et lui, venant du foot espagnol, est dans la même philosophie. Pour être un bon, footballeur à l'AS Monaco, il faut être coordonné, très technique très vif et avoir une certaine intelligence. Ça nous permet d'amener les gamins très très loin." Et en termes de jeu collectif, l'idée colle bien au profil des joueurs recherchés. "Ce serait d'avoir une certaine possession du ballon pour pouvoir le remonter de derrière, avoir une maîtrise collective et trouver des points pour déstabiliser les adversaires par de l'animation offensive." 04 05

S'appuyer sur l'équipe en place

Avec son prédécesseur, Nicolas Weber, aujourd'hui en charge du recrutement des jeunes, un process a ainsi été mis en place pour que les joueurs qui arrivent au centre dans les prochaines années correspondent au profil souhaité. Mais pas question pour autant de tout révolutionner. Pour Bertrand Reuzeau, il est aussi important de s'appuyer sur les personnes en place. "Dans chaque structure où je suis arrivé, j'ai toujours travaillé avec les gens du club, parce qu'ils le connaissent bien. Avoir des anciens qui sont à disposition pour les jeunes, c'est un plus pour le travail. C'est pour ça qu'à Monaco c'est intéressant avec les personnes qui sont là et viennent de différents milieux, que ce soit Manu Dos Santos comme ancien joueur, Fred Barilaro qui a une grosse expérience d'entraîneur ici, Souleymane Cissé, de la CFA, il y a une vraie homogénéité dans le travail qui permet d'être efficace." Et l'efficacité, c'est un maître-mot chez Bertrand Reuzeau, qui ne laisse rien au hasard. S'il est attentif au travail fourni sur le terrain, celui qui est originaire de Mayenne ne délaisse pas l'extra-sportif. Déjeunant tous les jours au stade Louis-II, il rencontre régulièrement les responsables de la scolarité et de la vie quotidienne, Virginie Gollino et Laurent Tinca. "On fait un point ensemble chaque semaine pour voir si tout va bien, car je suis intransigeant là-dessus. En cas de soucis, on peut toujours se servir du football comme levier et en discuter avec le coach. Mais tout commence au recrutement. Il faut parfois se passer d'un joueur talentueux qui pourrait devenir ingérable. Ils sont jeunes et peuvent faire des erreurs, c'est normal. Mais en me basant sur mes expériences, les joueurs qui ont réussi ont toujours été des gars bien. On peut d'ailleurs le voir ici, les bons joueurs de football sont des gens biens et bien éduqués."

L ' A S M ONACO SUR SO N R O CHER

L'AS MONACO AMBASSADEUR DE LUXE DE LA PRINCIPAUTÉ Depuis plusieurs saisons, l'AS Monaco lie son image à celle de la Principauté. Par ses opérations de communication, ses actions auprès des jeunes de Monaco ou par le récent accord avec le gouvernement, les liens entre le club et le pays semblent toujours plus forts.

L

'AS Monaco et la Principauté sont intimement liées. Si le Prince Albert II est le premier supporter de l'équipe monégasque, le maillot Rouge et Blanc est le symbole de l'appartenance du club à son Rocher. Avec la diagonale imaginée il y a plus de 50 ans par Grace Kelly, et maintenue saison après saison, la relation perdure entre l'entité sportive et le pays auquel elle appartient. Une relation qui a été un peu plus renforcée dernièrement avec la signature d'une convention entre le gouvernement princier et l'AS Monaco. "C'est une première, mais cela resserre un peu plus les liens qui existent entre le gouvernement et l'AS Monaco, qui est un vecteur de représentation du pays", a déclaré Serge Telle, le Ministre d'Etat, lors de la signature de cette convention. "C'est un jour particulier pour nous, car depuis le début, nous avons toujours cherché à nous rapprocher des Monégasques", a pour sa part expliqué Vadim Vasilyev, vice-président de l'AS Monaco.

Ambassadeur

Par le biais de cet accord, qui formalise un peu plus tout ce qui a déjà été mis en place par le club, le gouvernement s'associe ainsi aux opérations menées qui visent notamment à véhiculer le message Monaco et à participer au "rayonnement de la Principauté à travers l'image le club", comme l'explique le communiqué de presse. De quoi renforcer un peu plus la stratégie de l'AS Monaco qui s'appuie de plus en plus sur l'image du pays. Ainsi, depuis quelques mois, la nouvelle campagne intitulée "Unique Forever", mêle un joueur à "un lieu ou un événement emblématique de la Principauté et des actions régulières sur les réseaux sociaux participent à cette mise en lumière", détaille Bruno Skropeta, directeur communication et marketing du club. L'AS Monaco, dans son rôle d'ambassadeur de luxe de la Principauté, joue ainsi avec son environnement dans ses opérations de communication ou la

Spécial

ACO AS MON

différent. Parler à des publics différents fait aussi partie de nos objectifs", explique le directeur communication et marketing de l'AS Monaco.

Actions communes

production de contenus pour son site internet. Les présentations des recrues ont ainsi toujours eu lieu dans certains lieux phares de la Principauté, comme l'hôtel Hermitage ou le Yacht Club, comme la photo officielle de l'équipe, qui a été prise à l'Opéra Garnier en 2014, dans la salle des étoiles en 2015, ou à l'Hermitage cette année. Le coach a également récemment joué le jeu le temps d'une interview téléphonique durant laquelle il se baladait dans le Musée Océanographique. "L’objectif est tout simplement de valoriser les reportages, les sujets et les lieux dans lesquels on souhaite tant que possible les inscrire. Nous évoluons dans un cadre fantastique, il est donc naturel de le mettre en avant. La logique et l’habitude poussent généralement les clubs à réaliser les photos d’équipe sur leur terrain d’entraînement ou au stade. Quand on organise la présentation des recrues au Yacht Club, l’objectif est de participer, à notre échelle, à la reconnaissance de cet incroyable ensemble. Et lorsqu’on voit le résultat, on est ravi de constater que les joueurs, les couleurs Rouge et Blanche,

et la vue sur le Palais se marient parfaitement", précise d'ailleurs Bruno Skropeta.

Si le club s'efforce d'être un acteur de la vie local par le biais d'actions menées auprès des jeunes, notamment, le partenariat signé avec le gouvernement devrait donner lieu à la mise en place d'activités communes, comme l'explique Bruno Skropeta. "Plusieurs programmes d’ancrage local sont en cours de lancement, notamment avec les associations Fight Aids Monaco, l'Amade Monaco et la Croix Rouge monégasque et dont les contours sont en train d’être dessinés. Le projet "Connecting Values", qui sera prochainement dévoilé, prévoit de faire participer les équipes de l’Academy à un programme d’échanges poussés avec des associations locales." Autre action, déjà lancée depuis quelques semaines, "Esprit Sport". Lancée en collaboration avec l'Education nationale, elle doit amener une plus grande proximité avec les écoles. C'est d'ailleurs dans l'esprit de ce programme que Valère Germain, qui avait ouvert le bal, s'était rendu à l'école Saint-Charles où il a passé un long moment avec les élèves d'une classe de CM1. De son côté, le coach Jardim a été à la rencontre de jeunes licenciés UNSS et de leurs éducateurs au Moneghetti. "Toutes ces actions visent à resserrer un peu plus encore les liens entre le club, la Principauté et ses institutions."

Plateforme

Dans cet esprit de représentation et d'ambassadeur de la Principauté, l'AS Monaco a récemment lancé une nouvelle plateforme web, accessible depuis son site internet. Un espace interactif où le visiteur peut découvrir les lieux emblématiques de Monaco via quelques bouts d'Histoire, mais aussi en partageant des souvenirs communs au club et au Rocher. "MyMonaco, qui offre une immersion dans l’univers unique de Monaco à travers ses principaux lieux et événements, répond à un objectif multiple : expliquer à notre public qui on est en lui faisant découvrir notre environnement et notre histoire, valoriser cet environnement, offrir à nos fans une expérience différente et un outil de qualité. D’ailleurs les retours en terme de chiffres sont déjà impressionnant avec plus de 100 000 visiteurs depuis le lancement. MyMonaco est un outil intuitif et stylisé qui offre un axe de lecture du club 06 07

1929, les passionnés de vitesse découvrent le Grand Prix de Monaco. \ 1993, ils découvrent Thierry Henry.

UNIQUE

FOREVER

E - SP OR T

L'AS MONACO SE LANCE DANS LE VIRTUEL L'AS Monaco est désormais présente dans l'e-sport. Via son partenariat avec Epsilon eSport et le recrutement d'un e-joueur, le club du Rocher entre dans l'arène sur sport virtuel.

L

a révolution est en marche. Alors que la Ligue de Football Professionnel a annoncé la création d'un e-Ligue 1 et que beIn Sports en sera le diffuseur, nombreux sont les clubs de football professionnel à investir dans l'e-sport (voir encadré). Si le Paris-Saint-Germain a créé une division e-sport, en recrutant notamment un e-directeur sportif, l'AS Monaco s'est elle aussi lancée dans l'arène. "C’est un sujet que nous discutons depuis plusieurs mois. Il nous est rapidement apparu comme un marché dans lequel on doit s’impliquer pour les opportunités qu’il peut créer. Un peu partout des clubs commencent à se lancer dans l’aventure, sous diverses formes", détaille Bruno Skropeta, directeur communication et marketing. Une orientation qui trouve aussi sa motivation sur l'impact que peut avoir le club sur les réseaux sociaux et dans le paysage multimédia. "C’est une cible logique si on analyse nos fans sur le digital qui est constitué de 80% d’hommes de 13/35 ans, ce qui est la même cible que les fans d’e-sport. Nous avons choisi d’y mettre un pied en nous lançant dans le football virtuel avec FIFA17. Ce n’est qu’un début mais ce lancement marque une étape importante et représente une marche supplémentaire dans l’offre digitale mise en place depuis quelques années."

Partenariat

Mais plutôt que de se lancer seule dans le grand bain, l'AS Monaco a décidé de faire ça main dans la main avec Epsilon eSports. Grâce à ce partenariat, le club monégasque s'avance ainsi en terre inconnue au côté d'un acteur majeur du domaine. "Nous nous lançons dans un nouveau secteur, avec ses codes et ses spécificités. Se lancer en tenant la main d’un acteur référence du secteur, Epsilon eSports, avec qui nous discutons depuis un certain temps et avec qui nous partageons des valeurs, nous est apparu comme la bonne

solution. Nous profitons de l’expérience et de l’expertise d’Epsilon pour se lancer dans l’aventure et en contrepartie, Epsilon profite de notre visibilité", explique Bruno Skropeta. Et pour mettre tout cela en pratique, l'AS Monaco a recruté un membre d'Epsilon eSports pour intégrer son e-team en la personne de Nathan "Sneaky" Nayagom, membre du top 4 français. Après une petite année de carrière chez les pros de la manette, le jeune homme est présenté comme une valeur à la fois sûre et montante des gamers. "Pour représenter les couleurs de l’AS Monaco, il était important de choisir un joueur bénéficiant d’une bonne image dans la communauté FIFA et du talent nécessaire pour espérer aller le plus loin possible en compétition. Epsilon nous a tout de suite parlé de Sneaky qui est un jeune joueur très prometteur." Et pour cette première saison en e-sport, il se pourrait bien que la Principauté accueille quelques événements... 08

l'e-sport

C'EST QUOI ?

L'e-sport ou sport électronique est une pratique comptant de plus en plus d'adeptes à travers le monde. Si tout a commencé sur des jeux comme League of Legends, la pratique se diversifie de plus en plus. Aujourd'hui, via un jeu comme FIFA, la simulation de football développée par EA Sports et actuellement la plus vendue au monde, les sports collectifs se transposent dans le monde du jeu vidéo avec l'organisation de ligues professionnelles. Plusieurs chaînes de télévision retransmettent d'ailleurs cela, à l'image de l'E-Football League qui avait été organisée par L'Équipe et diffusée sur L'ÉQUIPE 21. Le Sénat a d'ailleurs adopté en mai dernier une recommandation qui vise à réglementer la pratique de l'e-sport en France, preuve de l'essor considérable pris par cette nouvelle pratique.

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n°26 Le magazine de sport de la principauté

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monaco Le magazine de sport de la principauté

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