FAYARD PAUVERT

à l'entendre, de plus en plus forte, de plus en plus claire dans le fracas lointain des vagues, il ne tenait qu'à elle –. À elle et au sujet qui l'occupait aux archives de La Haye depuis maintenant deux jours, un sujet qui intéressera beaucoup de monde, le scandale, le grand amour, les intrigues de cour, avec pour héros un.
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LITTÉRATURE

HIVER

2018 FAYAR D PAUVERT

FA Ï Z A G U È N E MILLÉNIUM BLUES

« Le monde a changé à partir du forfait Millénium. Désormais, on se parlerait sans limites. On pourra se dire autre chose que l’essentiel. La jeunesse devenait Millénium, le monde, sous nos yeux, était en train de devenir Millénium. (J’ai le Millénium Blues. Vous l’avez aussi ? Est-ce qu’on en guérira un jour ?) » Millénium Blues raconte une transition, de la fin des années 90 à nos jours, à travers le regard piquant et nostalgique de Zouzou. Dans une saga moderne, elle promène sur son époque son regard d’enfant, d’adolescente, puis de jeune femme, et enfin de mère, tout cela dans le désordre ou presque. On suit par épisodes, par âges, le parcours tourmenté de ce personnage, reflet de sa génération, bousculée de plein fouet par l’arrivée du nouveau millénaire. Chaque épisode fort de la vie intime de Zouzou est lié de près ou de loin à un épisode de notre vie collective. Le 11 septembre 2001, la coupe du monde 1998, le second tour de l’élection présidentielle de 2002 ou encore la Grippe A, sont autant d’évènements qui jalonnent le récit privé de la jeune femme. En parallèle, c’est aussi l’histoire d’une amitié, celle de Zouzou et Carmen, qui va traverser le temps et les épreuves. Tout commence à Paris, par un accident, en août 2003, en plein cœur de la canicule. « Comme si les gens avaient la vie qu’ils voulaient (…). D’ailleurs, même si on leur donnait la vie qu’ils voulaient, ils demanderaient à en changer. Au fond, peu importe la vie qu’on nous donne à vivre, on en fait n’importe quoi. »

À propos d’Un homme, ça ne pleure pas (FAYARD, 2014 ; 18 000 EXEMPLAIRES VENDUS EN GRAND FORMAT) :

« Un roman dense qui sait faire rire et tirer des larmes. »

Lisa Vignoli, Marianne

Dès son premier roman (Kiffe kiffe demain, Hachette littérature, 2004, vendu à plus de 400 000 exemplaires et traduit dans 26 langues), Faïza Guène s’est imposée comme une des voix les plus originales de la littérature française. Depuis, chacun de ses livres séduit un public fidèle.

« Faïza Guène nous guide au fil des pages vers un miroir, drôle et beau à la fois. »

Rachid Laïreche, Libération

« Langue qui tchatche et sens du pittoresque. »

Format 135 x 215 mm - 200 pages - Prix provisoire : 18 € Code Hachette : 3647112 - EAN : 9782213681245 Attachée de presse : Dominique Fusco Date de sortie : 10 / 01 / 2018

Grégoire Leménager, L’obs

A DE L I N E BA L DAC C H I NO CELUI QUI DISAIT NON

Celui qui disait non s’appelle August Landmesser. Le 13 juin 1936, le jeune ouvrier qui fut pourtant brièvement membre du parti nazi refuse de lever le bras pour faire le salut hitlérien sur le quai de Hambourg où le chancelier vient baptiser un navire-école. Ce qu’il ne sait pas alors, c’est qu’il est pris en photo : cette image ne resurgira qu’en 1991 et sera reconnue par ses deux filles survivantes. Ce livre se présente comme un roman vrai, librement inspiré de faits réels. Il reconstitue le parcours d’un homme ordinaire que rien ne vouait à devenir une icône de l’insoumission. Il raconte surtout l’histoire d’amour avec Irma Eckler qui transforma son destin. Frappé de plein fouet par les lois de Nuremberg qui interdisent en 1935 les mariages mixtes, le couple ne pourra ni s’unir ni s’aimer. Arrêté en 1937 pour « souillure raciale », envoyé en 1938 dans les camps de travail de l’Emsland, finalement enrôlé pour servir de chair à canon sur le front de l’Est en 1944, August connaîtra à peine ses filles. De son côté, Irma Eckler, déportée de prison en forteresse, de camp en clinique d’euthanasie, fera partie du premier contingent des gazées de Ravensbrück. Leur petite Irene, sans accent et sans espoir, subira les pires sévices lors de la nuit de cristal. Miraculée de l’Histoire, elle traversera la Seconde Guerre mondiale grâce à une improbable conjuration des justes. La narratrice, elle-même perdue dans les méandres de la mémoire et lancée dans une quête du père trop tôt disparu, part à la poursuite de ces deux amants magnifiques. Pour comprendre comment la politique rattrape toujours ceux qui croyaient pouvoir lui échapper. Pour nier la cendre et raviver la braise. Pour raconter l’irracontable – jusqu’au dernier seuil, celui où les mésanges chantent encore tandis que des femmes nues entrent dans la mort.

EXTRAIT Celui qui disait non se demande ce qui reste quand on a tout perdu. Le formule-t-il ainsi ? Agenouillé derrière un rocher, l’épaule collée contre la pierre, son arme appuyée sur le bras, il fixe le rayon de soleil qui vient de transpercer la couverture nuageuse. Le serpent jaune effleure un buisson, Adeline Baldacchino mène une double vie promène sa lumière entre les baies rouges de l’arbuste qu’il semble fouiller. de poète et de magistrat. En plus de nombreux On aurait presque envie de tendre la main pour l’attraper, pour palper cette recueils de poésie, elle a notamment publié promesse de chaleur et de réconfort, mais il sait que ce serait la mort certaine. en 2013 une biographie primée et très remarquée Les partisans sont à quelques centaines de mètres, dissimulés derrière de l’écrivain, journaliste et résistant Max-Pol Fouchet et en 2015 un texte d’autres éboulis. Un coup de feu éclate à sa droite. En face, ils ripostent. Il d’analyse critique sur l’ENA. se serre un peu plus contre son rocher. Quelque part, une balle ricoche et Celui qui disait non est son premier roman détache quelques éclats de calcaire d’un bloc tout près de lui. Le souffle l’a fait sursauter. Sa mémoire est aussi érodée que le lit de la rivière en contrebas. L’odeur de poudre lui chatouille les narines. Il se dit je suis vivant pourtant mais combien d’heures encore, combien de secondes avant que je ressemble à ce caillou, les ronces l’enlacent, et qui m’embrassera, moi, qui me fermera les yeux, qui dira mon nom à mes filles, qui leur racontera l’odeur de la peau d’Irma le jour de ses vingt-trois ans sur la plage de Blankenese, qui se souviendra ? Format 135 x 215 mm - 200 pages - Prix provisoire : 17 € Code Hachette : 3981130 - EAN : 9782213705941 Attachée de presse : Marie Lafitte Date de sortie : 10 / 01 / 2018

ÉRIC PESSAN D O N Q U I C H O T T E , AU T O P O RT R A I T C H E VA L E R E S Q U E

Conserver sa joie, en ce monde tel qu’il va, tel que les journaux et la télévision nous le donnent à voir, demande à la fois un courage digne de la chevalerie et une imagination littéraire sans limites. Ces deux qualités ne se réunissent que rarement chez un seul homme, mais s’il en est un qui en fit preuve, et avec quel éclat, c’est sans conteste Don Quichotte. Aussi l’auteur a-t-il décidé de lui emboîter le pas. De partir à sa suite sur les routes poussiéreuses, combattre les moulins infâmes de la réalité. Épousant au plus près la structure narrative du célébrissime roman de Cervantès, Éric Pessan se demande : que ferait Don Quichotte aujourd’hui ? Qui peut douter en effet que, s’il était encore parmi nous, l’ingénieux hidalgo mettrait un point d’honneur à empêcher l’armée russe d’aller bombarder un hôpital d’Alep, ou à prendre la défense de locataires insolvables menacés d’expulsion ? Il y a tant à faire pour un redresseur de torts. Et puisqu’il est question de littérature, qui est une redresseuse d’esprits, pourquoi s’arrêter à Cervantès ? Ici se croisent Kafka et Borges, Pessoa et ses propres hétéronymes, Bernhard et Calaferte. C’est évidemment un pari fou. Terriblement ambitieux et terriblement naïf en même temps. Résister au monde tel qu’il est ! Conserver sa joie ! Ça n’arrive que dans les livres…

EXTRAIT

Romancier, dramaturge et poète, Éric Pessan est notamment l’auteur de Cela n’arrivera jamais (Le Seuil) et de La nuit du second tour (Albin Michel).

Dans la salle de bain, je passe de l’eau sur mon visage ; à force de danser, je suis en sueur. J’ai besoin de faire une pause, je vais boire un grand verre d’eau gazeuse et monte me reposer quelques minutes dans mon bureau. Toutes lumières éteintes, simplement éclairé par la lueur de l’écran de mon ordinateur, j’aperçois la silhouette de Cervantès. Il s’est assis à ma chaise et fait défiler mon manuscrit en manipulant la souris de sa main valide. « Pourquoi écrivez-vous tout cela », me demande-t-il. J’hésite un instant, je ne sais quoi répondre, ou plutôt : j’ai tellement de réponses à donner à cette question que je ne sais pas par où commencer. « Pardonnez-moi, s’excuse-t-il, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise. Quichotte est dans le domaine public, il appartient à qui le souhaite. Non, je coupe Cervantès, je réfléchissais à votre question, je crois que je fais tout cela parce que j’en ai envie, c’est aussi simple que ça. »

À propos de La nuit du second tour « Éric Pessan ne nomme rien, mais dit tout. »

Jérôme Garcin, L’obs.

Format 135 x 215 mm - 280 pages - Prix provisoire : 19 € Code Hachette : 3981007 - EAN : 9782213705934 Attachée de presse : Dominique Fusco Date de sortie : 17 / 01 / 2018

« Un roman au ton juste. »

Jean-Claude Raspiengas, La Croix.

BENOÎT DUTEUTRE LA MORT DE FERNAND OCHSÉ

Pourquoi avons-nous oublié que Paris a été une ville heureuse ? Que les plus fins esprits, les plus grands artistes y adoraient la chanson légère, l’opérette et le music-hall, dont le rayonnement s’exerçait bien au-delà des frontières ? De 1910 à 1940, Fernand Ochsé fut une figure centrale de ce monde lumineux. Jeune dandy de la Belle Époque, tour à tour dessinateur, compositeur et décorateur, il allait contribuer à d’importantes créations théâtrales, mettre le pied à l’étrier du jeune Arthur Honegger, collectionner les tableaux rares et les objets étranges. En 1940, rien de tout cela ne suffit à ce fils de commerçants juifs pour échapper à la brutalité de l’Histoire. Réfugié un temps à Cannes, il est débusqué par la police allemande après l’invasion de la zone sud, et interné à Drancy, d’où le dernier convoi parti de la région parisienne, le 31 juillet 1944, le conduira vers la mort à Auschwitz. À travers ce destin, c’est au basculement de tout un monde artistique dans l’horreur absolue que nous assistons. Basculement d’autant plus tragique que, de cette école de la légèreté, il ne reste guère de traces. Artiste de second plan, mais omniprésent et plein de charme dans l’ombre de ses amis plus illustres, Fernand Ochsé est un guide idéal pour tenter de redécouvrir ce que furent ces années 1900 et ces Années Folles qui ont tant contribué au mythe parisien.

EXTRAIT

Essayiste, critique musical (spécialiste entre autres de l’opérette), auteur dans différents journaux de chroniques qui ne craignent pas de déclencher la polémique, Benoît Duteurtre est avant tout romancier. Chez Fayard il a notamment signé Chemins de fer (7 000 exemplaires vendus en grand format), La petite fille à la cigarette (7 800 exemplaires vendus en grand format) et Le retour du général (8 500 exemplaires vendus en grand format).

Aucun carton d’invitation n’avait été envoyé mais la rumeur avait commencé à courir, quelques semaines plus tôt, lors d’une conférence donnée par Reynaldo Hahn sur « Venise et les auteurs modernes ». Toutes ces dames élégantes, éprises d’art nouveau, s’étaient précipitées au 90, Champs-Elysées, dans la salle du théâtre Femina (créé par le magazine du même nom), où le célèbre compositeur de trente-quatre ans reliait avec esprit la musique, la peinture et la littérature. Quelques-unes avaient remarqué, aux places d’honneur, les deux jeunes frères Ochsé : Fernand et Julien, si ressemblants par leurs visages allongés, leurs petites moustaches, leurs costumes aux étoffes rares et leurs écharpes assorties en élégants camaïeux. Chacune, surtout, avais noté, lors de la réception qui avait suivi, le grand cas que Reynaldo semblait faire de ces deux personnages qu’il présentait à ceux qui ne les connaissaient pas encore en précisant : – On parle souvent d’« art total » à notre époque ! Eh bien mes amis Ochsé représentent l’art tout entier appliqué à chaque instant de la vie...

Format 135 x 215 mm - 280 pages - Prix provisoire : 18 € Code Hachette : 3532397 - EAN : 978221362995 Attachée de presse : Marie Lafitte Date de sortie : 24 / 01 / 2018

PI E R R E DAY M É LE RÉCON FORT

PREMIER ROMAN Je vais vous raconter une histoire. Celle d’un garçon qui avait quelque chose à offrir. Cette chose, il ne sait pas très bien ce que c’est. Il appelle ça « l’amour ». Son problème, c’est qu’il ne sait pas à qui donner ce qu’il estime être son bien le plus précieux. Jusqu’au jour où il rencontre Quentin. Malheureusement Quentin ne voudra pas de ce cadeau car il est hanté par le fantôme de celui qui l’a abandonné, Kristian Hansen. Quentin, depuis que Kristian Hansen a cessé de l’aimer, n’est plus en mesure de recevoir quoi que ce soit. Ça aurait pu s’arrêter là, cette histoire. Un deal qui ne se fait pas. Une offre qui ne trouve pas preneur. Une transaction qui ne se fait pas, entre un marchand en faillite et un passant qui ne veut rien acheter. Le garçon aurait pu s’en tenir là, « passer à autre chose », comme on dit. Mais par un curieux hasard, les routes du garçon et de Quentin vont se recroiser. Au gré d’errances, de poursuites et de filatures entre Berlin, la Bretagne et la Suède, le garçon trouvera un moyen de raccommoder les morceaux de son amour refusé. Et quand enfin, il y arrivera, il accédera au but qu’il poursuivait dans l’ombre, sans le savoir : il accèdera au réconfort.

EXTRAIT

Pierre Daymé travaille pour la radio. Le réconfort est son premier roman.

Ça a duré cinq ans. Pendant ces cinq ans, je n’ai jamais éprouvé ni le besoin, ni l’envie, de retrouver mon fils. Soudain, je n’avais plus d’enfant, et rapidement, ce fut comme si je n’en avais jamais eu. Aux nouvelles personnes que je rencontrais, je ne disais pas que j’avais un fils. Ce n’était pas quelque chose que je cachais, mais disons que j’oubliais de le préciser. Quand il est rentré en France et qu’il s’est installé chez sa grandmère, j’ai attendu qu’il se manifeste. J’étais très angoissée. J’avais peur de ce que sa présence exigerait de moi, des débordements de larmes, de joie ou de culpabilité face au fils retrouvé. Je redoutais surtout une discussion désagréable. J’ai fini par prendre les devants et je suis allée chez ma mère, à Botréal. Quentin m’a accueillie, moins bien que s’il avait accueilli une étrangère. Vous ne pouvez pas savoir comme ça m’a soulagée, j’en ai même pleuré de joie. Je me suis dit que ce n’était pas ma faute, que je n’y pouvais rien, et je suis repartie dans l’après-midi. C’était comme s’il m’avait donné l’absolution.

Format 135 x 215 mm - 200 pages - Prix provisoire : 17 € Code Hachette : 5429975 - EAN : 9782213706139 Attachée de presse : Dominique Fusco Date de sortie : 10 / 01 / 2018

FRIEDRICH CHRISTIAN DELIUS C E L L E Q U I R A C O N T A I T D E S H I S T O I R E S D ’A M O U R

Marie, mère de famille et écrivain, s’échappe au bord de la mer du Nord et entreprend un voyage de cinq jours et un siècle à travers trois époques, trois guerres, trois histoires d’amour. Avec pour toiles de fond successives l’union illégitime avec la Hollande, la période national-socialiste et le destin des deux Allemagnes, Marie retrace trois histoires d’amour qui se rejouent : l’amour impossible entre le roi Guillaume Ier d’Orange et une danseuse berlinoise ; l’union défendue d’une héritière de la bourgeoisie avec un capitaine sous-marinier à la fin de la Première Guerre mondiale ; son propre mariage, enfin, avec Reinhard, prisonnier durant cinq ans de l’armée soviétique. À travers ce récit d’apprentissage, Marie s’émancipe de la mémoire familiale comme de la place qui lui est attribuée dans la société de la fin des années 1960 pour venir à bout de son projet littéraire. Orfèvre du récit, Friedrich Christian Delius excelle à nous transporter dans l’histoire et les paysages d’Allemagne. Renouvelant brillamment le thème de la culpabilité des générations suivantes, il livre un récit poétique, d’une grande sensibilité et d’une nécessité évidente. Traduit de l’allemand par Odile Demange

EXTRAIT

Friedrich Christian Delius est un poète, romancier et essayiste allemand. Membre de l’Académie des arts de Berlin, il a reçu le prestigieux Georg-Büchner-Preis en 2011. Quatre de ses romans ont été publiés en France, dont Le Dimanche où je suis devenu champion du monde (Fayard, 2008).

Format 135 x 215 mm - 230 pages - Prix provisoire : 19 € Code Hachette : 7269572 - EAN : 9782213705026 Attachée de presse : Dominique Fusco Date de sortie : 17 / 01 / 2018

Enfin tout était prêt, il ne lui restait plus qu’à bannir de sa tête le chœur de voix lointaines, elle voulait trouver sa propre voix et réussissait enfin à l’entendre, de plus en plus forte, de plus en plus claire dans le fracas lointain des vagues, il ne tenait qu’à elle – À elle et au sujet qui l’occupait aux archives de La Haye depuis maintenant deux jours, un sujet qui intéressera beaucoup de monde, le scandale, le grand amour, les intrigues de cour, avec pour héros un prince, devenu par la suite le premier roi des Pays-Bas, pour héroïne une danseuse, fille de boulanger, dont l’enfant sera l’arrière-grand-mère du père capitaine, et tout cela sur la toile de fond pittoresque de l’Histoire, dans les palais berlinois et néerlandais, dans les grands domaines du Mecklembourg – L’histoire de ta mystérieuse arrière-arrière-grand-mère, enfouie sous la poussière des documents, tu la coucheras sur le papier, personne d’autre que toi, personne ne te prendra cette histoire, se disait-elle, Fontane n’a fait ses débuts qu’à ton âge, après tout, dès la semaine prochaine, le plan de l’intrigue, avec les nouvelles découvertes, les nouveaux faits tirés des archives, tu n’as plus d’excuses, il suffit que tu oublies l’impératif paternel et que tu obéisses au tien, enfin, la grande histoire d’amour que tu as toujours voulu écrire, toi la conteuse d’histoires d’amour ; elle rit et se leva –

« L’amour en plein cœur de la guerre, dans une période annonciatrice de haine – qu’est ce qui pourrait mieux faire écho à notre époque ? »

Neue Westfälische

ALISTER L A F E M M E E S T U N DA N DY C O M M E L E S AU T R E S

Pourquoi le mot « dandy » serait-il réservé aux hommes ? Pourquoi cette esthétique du moi ne serait-elle pas accessible à la gent XX ? L’histoire de cette mouvance d’origine anglo-française apparue vers 1800 nous montre en effet que ce sont les hommes qui en ont posé les bases. Mais, près de deux siècles plus tard, n’est-il pas nécessaire de leur présenter celle qu’ils n’ont jamais vraiment reconnue : la « Lady Dandy » ? Aucun de ce qu’on pourrait appeler les « dandy commandements » – élégance formelle, esprit, anticonformisme et surtout le fameux je-ne-sais-quoi, cette arme secrète qui permet de rester insaisissable – n’échappe aux compétences féminines. Et lorsque Barbey d’Aurevilly remarque que « paraître c’est être, pour les dandies comme pour les femmes », n’avoue-t-il pas qu’il considère ces dernières comme de redoutables rivales ? Las ! Un autre connaisseur, et non des moindres, Charles Baudelaire, écrivit pour sa part : « La femme est le contraire du dandy. […] La femme est naturelle, c’est-àdire abominable. » Alors ? Alors ce livre se fixe l’ambition déraisonnable de démentir l’auteur des Fleurs du mal. Des salons parisiens aux cocktails new-yorkais, de Sarah Bernhardt à Dorothy Parker en passant par Marlène Dietrich, de l’art de porter le pantalon à celui de faire scandale, du sens de la répartie aux mille et une façons de claquer son argent, il démontrera que, oui, décidément, les femmes savent y faire.

EXTRAIT

Auteur-compositeur-interprète, Alister est également le rédacteur en chef de la revue Schnock, dont le succès ne se dément pas depuis la parution de son premier numéro en 2011.

La cooptation est un geste fondamentalement dandy. En effet, il faut bien que les membres émérites de ce club imaginaire se reconnaissent pour savoir qui peut entrer, même ivres et légèrement décoiffés, dans les lieux. Le dandy ne pouvant s’auto-désigner comme tel, il lui faut alors un frère, une sœur, un grand-oncle pour le faire. Ce que l’inénarrable Nietszche appelait la « fraternité sidérale » (sternenfreundschaft en français), peut ainsi très bien s’appliquer ici. Mais qui va donc bien pouvoir entrer dans cette sororité ultra-select ? Quoi de mieux que d’être adoubée par le daron ? Oscar Wilde in personam. Sarah Bernhardt, toujours dans les bons plans, le croise à Londres le 2 juin 1889 lors d’une représentation de Phèdre. Il l’admire au point, par la suite, de lui écrire la pièce Salomé. C’est tout ? Non. Elle est, selon OW, « l’une des trois femmes » qu’il aurait voulu épouser. Connaissant le personnage, on s’asperge d’eau de Cologne. Citation sujette à caution, certes. Mais on préfèrera toujours la légende à la vérité.

Format 135 x 215 mm - 200 pages - Prix provisoire : 18 € Code Hachette : 5398673 - EAN : 9782720215506 Attachée de presse : Marie Lafitte Date de sortie : 24 / 01 / 2018

A L E X IS A N N E -BR AU N L’A P P R O X I M AT I O N D E S C H O S E S

De son séjour à Séoul, le narrateur de cet étrange récit aurait pu rapporter le souvenir du café aromatisé à l’orange, le goût des tempuras de crevette, ou un selfie devant la tour la plus célèbre de la capitale coréenne, dont le nom sonne en français comme celui d’un poisson. Mais si bien sûr comptent les lieux, les ambiances et les rencontres de hasard, si l’effet de dépaysement aussi inévitable que séduisant, plus que d’un récit de voyage, il s’agit surtout du récit de l’éloignement et de la solitude. Car il faut sans doute s’éloigner pour comprendre qu’on finit toujours par réduire l’immensité d’une ville aux rues qu’on y a parcourues ; le monde à ce qu’on en a vu. Mais aussi pour découvrir que c’est dans la conscience de ce rétrécissement que l’immensité reprend ses droits.

EXTRAIT

Alexis Anne-Braun enseigne la philosophie. L’approximation des choses est son premier livre.

Comme l’on se met facilement à penser aux autres dans ces soirs d’été où, attendant un orage, et que la température tout à coup redescende, on se penche à une fenêtre et regarde par-dessus une haie – une haie de quoi d’abord ? –, sur une autre terrasse, tendant l’oreille à tous les orgasmes d’une ville, à un coup de klaxon, un accident de scooter, une porte qui claque, à la vibration des enseignes lumineuses, aux froissements des habits qui passent. La nuit est chargée d’une violence qui ne trouve pas spontanément la détente. Et redevenus un peu animaux, le cercle du monde se rétrécit, et l’on se sent moins seul. Des solidarités se créent, on descend acheter un jus de fruit, l’on s’en remet aux hasards, traverse des parkings d’immeuble, l’on force la connivence, parcourt des parcs qui d’ailleurs ne sont pas vides, remplis de jeunes filles sur des balançoires toutes prêtes d’exploser ainsi que des grenades trop mûres. Sur des bancs rigolent des garçons, et dans les kiosques, des hommes en costumes et chaussettes blanches sont allongés dans leur ronflement, avant de reprendre le travail des heures. Alors, une nouvelle fois retourné dans ce quatrième étage d’immeuble, à demi-allongé contre la table basse, je fixe la carte de Séoul, jusqu’à ce que la forme des rues, l’éparpillement du relief, la répartition des eaux me soient devenus tout à fait familiers. Je la projetterai demain par mes errances, et alors mes jambes, mes yeux, mon front auront compris la carte. Parfois trois heures entières passent ainsi, à attendre la fatigue.

Format 135 x 215 mm - 180 pages - Prix provisoire : 17 € Code Hachette : 4917984 - EAN : 9782720215612 Date de sortie : 31 / 01 / 2018

JA R ET T KOBE K JE HAIS INTERNET Ceci est un mauvais roman. Parce qu’il se dresse contre le matérialisme, le racisme, la misogynie, la gentrification de nos centres-villes, la musique pop commerciale, le monde de la bande dessinée, les « bons romans » financés par la CIA à des fins de propagande, les réseaux sociaux, YouTube, Facebook, Twitter, Instagram… Après avoir commis « la seule faute impardonnable du début du xxie siècle » – exprimer publiquement une opinion impopulaire –, Adeline, célèbre illustratrice de bande dessinée, devient la cible d’attaques haineuses sur les réseaux sociaux. Ellen, une jeune femme de vingt-deux ans sans histoire, subit le même sort lorsque des photos de ses ébats sexuels avec son petit ami du lycée se propagent de manière virale sur la toile. Dans le San Francisco de 2013, elles ont fait l’erreur d’être des femmes dans une société qui déteste les femmes. Dans Je hais Internet, Jarett Kobek pose un regard satirique sur une société hyper-connectée, tout acquise au virtuel, intrusive. Il s’en prend à l’idéal libertaire aux origines d’Internet, et se demande comment les géants du net ont réussi à générer des milliards de dollars en exploitant la créativité d’internautes impuissants, sans rencontrer d’opposition. À l’ère du sacre des réseaux sociaux, un récit jubilatoire et salutaire. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jérôme Schmidt.

EXTRAIT

Jarett Kobek est un écrivain américano-turc, diplômé de la Gallatin School de l’Université de New-York. Il vit aujourd’hui en Californie.

Format 135 x 215 mm - 300 pages - Prix provisoire : 22 € Code Hachette : 7927941 - EAN : 97820215544 Attachée de presse : Pauline Faure Date de sortie : 10 / 01 / 2018

Longtemps après avoir commis l’unique crime impardonnable du xxie siècle, Adeline a reçu un message sur Internet. Le message disait : « Salut la pute, j’espère que tu vas te faire violer par tout un groupe de clandestins syphilitiques. » Internet était une invention formidable. Un réseau informatique que les gens utilisaient pour rappeler à leurs semblables qu’ils n’étaient que des tas de merde. Adeline avait reçu ce message car elle avait commis l’unique crime impardonnable du début du xxie siècle. Mais avant d’en arriver à cette très grosse erreur, elle avait dû en commettre d’autres moins importantes. Certaines de ses autres erreurs : 1/ Être une femme au sein d’une société qui déteste les femmes. 2/ Être plus ou moins célèbre. 3/ Avoir exprimé des opinions impopulaires. Être une femme presque célèbre exprimant des opinions impopulaires au sein d’une société qui détestait les femmes était en soi une grave erreur, mais cela ne constituait pas pour autant — pas plus que les erreurs qu’elle impliquait — un crime impardonnable. Le crime impardonnable, c’était encore autre chose.

« Ce livre a une âme et du cran […] Un conseil ? Déconnectez-vous de Twitter et lisez-le. »

The New York Times

ATTACHÉES DE PRESSE Dominique Fusco 01 45 49 82 32 [email protected] Marie Lafitte 01 45 49 79 74 [email protected] Pauline Faure 01 45 49 82 43 [email protected]

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DROITS SECONDAIRES ET AUDIOVISUELS Carole Saudejaud 01 45 49 82 48 [email protected] Sandrine Paccher (en l’absence de Carole Saudejaud) 01 45 49 82 48 [email protected]

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ÉDITIONS FAYARD 13, rue du Montparnasse 75006 Paris www.editions-fayard.fr

DIFFUSION ET DISTRIBUTION Hachette Livre