FAIR-TRADE INDIGO IN EL SALVADOR INDIGO ÉQUITABLE AU ...

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FAIR-TRADE INDIGO IN EL SALVADOR INDIGO ÉQUITABLE AU SALVADOR LAST AUGUST, 18 FAMILIES FROM THE COMMUNITY OF SAN LUCAS, LOCATED NORTHWEST OF EL SALVADOR’S CAPITAL, CELEBRATED THEIR FIRST HARVEST OF INDIGO UNDER FAIR AND SUSTAINABLE CONDITIONS. / AU MOIS D’AOÛT DERNIER, 18 FAMILLES DE LA COMMUNAUTÉ DE SAN LUCAS, SITUÉE À UNE HEURE DE ROUTE AU NORDOUEST DE LA CAPITALE DU SALVADOR, ONT PROCÉDÉ À LEUR PREMIÈRE RÉCOLTE D’INDIGO EFFECTUÉE SELON DES PROCÉDÉS ÉQUITABLES ET DURABLES. MARIE-ÈVE ROCHON

© SAN LUCAS CUISNAHUAT

BY/PAR

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EL SALVADOR

GREATER REVENUE The first step in raising the income of small farmers is to turn them on to the idea of making more money by getting involved in the production of indigo. Cane sugar farmers, who are also present in this region, make US$350 for every hectare of cane sugar crops they grow. This is in contrast to indigo farmers who receive US$430 for every hectare of cultivated land—or rather, $860, since they yield two harvests per year. “Nevertheless, we don’t want the community to put all their eggs in one basket,” says Luc Mougeot, the project leader at IDRC. Thus, the 18 families who are partaking in the project are using indigo in other ways; to dye clothes, jewellery and craft items. “When we sell products that are dyed rather than just sell the indigo in its powdered form, we can make 5 to 10 times more profit,” explains Luc Mougeot. “And if the product sold is certified organic, that’s even better—we can boost the sales price up 25%.”

Fair-trade certified Salvadorian products Some fair-trade certified Salvadorian products, like coffee, nuts and oilseed, are sold in Canada.

Les produits équitables salvadoriens Les produits salvadoriens certifiés équitables présentement vendus au Canada sont le café, les noix et les graines oléagineuses. Source: Transfair Canada

LA CULTURE DE L’INDIGO EN AMÉRIQUE Durant la période de colonisation espagnole, l’indigo était le premier produit d’exportation en Amérique du Sud. Lorsque les pays d’Asie, notamment l’Inde, se sont mis à cultiver l’indigotier de façon plus importante, le café est devenu le premier produit d’exportation en Amérique du Sud. La fin des années 1990 a, cependant, coïncidé avec une forte augmentation de la demande d’indigo, après qu’on s’est rendu compte que l’indigo naturel était plus sécuritaire que certaines teintures synthétiques. Résultat: une hausse du prix de vente de ce produit, qui a fini par s’établir autour de 100 $ le kilo, contre environ 4 $ le kilo dans le cas du café. DES REVENUS SUPPLÉMENTAIRES La première étape menant à une augmentation des revenus des petits producteurs, c’est de les inciter à se tourner vers l’indigo. La culture de la canne à sucre, également pratiquée dans la région, rapporte à un producteur, en une année, 350 $ américains par hectare cultivé. Dans le cas de l’indigo, le producteur reçoit plutôt 430 $ américains par hectare cultivé; mais, comme il procède à deux récoltes d’indigo au cours d’une année, ses revenus sont plutôt de 860 $. «Mais on ne veut pas que la communauté mette tous ses œufs dans le même panier», dit Luc Mougeot, responsable du projet au CRDI. Les 18 familles qui participent au projet utilisent donc l’indigo pour teindre des vêtements, des bijoux et des objets d’artisanat.

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PRODUCTION OF INDIGO IN AMERICA At the time of the Spanish colonization, indigo was South America’s main export. When Asian countries, most notably India, started growing a greater number of True Indigos than the South Americans, coffee became South America’s main export. During the late 1990s, when it was discovered that natural dyes were safer than synthetic dyes, there came a greater demand for natural indigo. As a result, the sale price of indigo skyrocketed; it now sells for roughly $100/kilo, as opposed to coffee, which sells for $4/kilo.

Jose Cosme est un père de famille de 54 ans. De 4 h à 13 h, il cultive l’indigotier, duquel on extrait l’indigo. «J’ai entendu parler du projet par l’association Balsamo, dit-il. J’ai voulu y participer, parce qu’il y a beaucoup de problèmes dans la communauté, il y a peu d’emplois et la situation financière est très difficile.» Santos Inocente Conce, 48 ans, est originaire de Los Conce. À 5 h, tous les matins, elle se rend à la plantation d’indigotiers avec le plus jeune de ses trois enfants pour nettoyer les plants et les fertiliser. Jose et Santos Inocente font partie des 18 familles de la communauté de San Lucas, située à une heure de route au nord-ouest de la capitale du Salvador, qui, au mois d’août dernier, ont procédé à leur première récolte de feuilles d’indigotier effectuée selon des procédés équitables et durables. Depuis 2000, l’organisme salvadorien Asociación Bálsamo tente de mettre au point un nouveau modèle de culture de l’indigo qui permettra aux petits producteurs d’augmenter leurs revenus. Une équipe de chercheurs de l’université de l’Alberta et du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), une société d’État canadienne, s’est jointe au projet.

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Jose Cosme is a 54-year old family man. From 4 a.m. to 1 p.m., he grows true indigo plants from which indigo is made. “I heard about Asociación Bálsamo’s project,” he says. “I got involved because there are many problems plaguing the community, like unemployment and poverty.” Santos Inocente Conce, 48, is a native of Los Conce. Every morning at 5 a.m., she and the youngest of her three children head over to the indigo plantation, where they clean and fertilize the crops. Jose and Santos Inocente are among the 18 families of the San Lucas community—which is located about an hour’s drive northwest of El Salvador’s capital—who celebrated their first harvest of true indigo leaves under fair and sustainable conditions, last August. Since 2000, Asociación Bálsamo, a Salvadorian organization, has been trying to introduce a new method of growing indigo that would help increase the revenue of small producers. Now, a group of researchers from the University of Alberta and the International Development Research Centre (IDRC) has joined the project.

What is indigo? Indigo is a dye made from True Indigo (Indigofera tinctoria). It is dark blue with hints of purple and is used to dye fabric. Qu’est-ce que l’indigo? Il s’agit d’un colorant obtenu à partir de l’indigotier. Il est d’un bleu foncé doté de reflets pourpres. Il est utilisé pour teindre les tissus.

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SAN LUCAS CUISNAHUAT

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After fermentating in a vat, the plants are stirred up to add oxygen to the preparation / Après fermentation en bassin, les végétaux sont brassés pour introduire de l’oxygène à la préparation.

GREATER PRODUCTIVITY “Our desire to market indigo meant that we had to do field research and find out how we could increase productivity,” says Luc Mougeot. The team was able to get their hands on True Indigos with a 45% higher dye content in their leaves. Luc Mougeot is an expert in urban agriculture. For more than 10 years he has led IDRC programs focused on urban environment management. Luc Mougeot est spécialiste de l’agriculture urbaine. Pendant plus de 10 ans, il a dirigé les programmes du CRDI portant sur la gestion de l’environnement en milieu urbain.

ENVIRONMENTAL CONCERNS From production to waste management, this project follows green practices. The upright growth of the True Indigo’s roots enhances the soil’s fertility, so there’s no need for chemical fertilizers. The drying of the leaves is done in vats outside, so only solar energy is employed. The researchers also made a vow to avoid using chemical insecticides to get rid of insect pests; they set up “light traps” to attract them instead. Even the amount of nutrients in the crop residue, which is composted, is studied. A TARGET MARKET First, the indigo products from the community of San Lucas will be sold exclusively in El Salvador. “The local market, which includes the tourist market, is already booming,” says Luc Mougeot. Later, they will expand their market to neighbouring countries like Guatemala and Honduras, and eventually, maybe even Europe.

«Quand on vend des produits teints plutôt que de la poudre d’indigo, les profits sont multipliés par 5 ou par 10, précise Luc Mougeot. Si on va chercher une certification bio, on peut également augmenter le prix de vente de 25 %.» UN RENDEMENT ACCRU «La préoccupation de la mise en marché justifie la recherche de terrain dans le but d’augmenter le rendement», dit Luc Mougeot. Ainsi, on est parvenu à cibler des indigotiers ayant une teneur élevée en colorant — soit 45 % — dans leurs feuilles. DES PRÉOCCUPATIONS ÉCOLOGIQUES Le projet se veut écologique, de la production à la gestion des résidus. Les racines de l’indigotier poussent à la verticale, ce qui contribue à rehausser la fertilité des sols, rendant superflu le recours à des engrais chimiques. Le séchage des feuilles s’effectue dans des bacs extérieurs, ce qui ne requiert que l’énergie du soleil. Les chercheurs ont également résolu de se débarrasser des insectes nuisibles sans utiliser d’insecticide chimique: ils ont disposé des «trappes de lumière» pour y attirer les insectes nuisibles. Même la teneur en nutriments des résidus de culture, qui sont compostés, est étudiée. UNE COMMERCIALISATION CIBLÉE Dans un premier temps, les produits de l’indigo de la communauté de San Lucas ne seront vendus qu’au Salvador. «Le marché local, dont le marché touristique, est déjà très "appétissant"», assure Luc Mougeot. Par la suite, la vente sera étendue aux pays voisins, le Guatemala et le Honduras, et plus tard, pourquoi pas, à l’Europe.

- Article paru dans le numéro de novembre 2010 du magazine Atmosphere, produit par TVA Publications pour Air Transat. - This article appeared in the November 2010 issue of Atmosphere magazine, published by TVA Publishing for Air Transat. 36_ATMOSPHERE