F-Signet A-2

À la mort du meunier, le fils aîné hérita du moulin. Quant au plus jeune, Karl, il n'eut droit qu'au chat. Déçu de son héritage, Karl se plaignait. — C'est bien gentil ...
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Un héritage sans valeur ! À la mort du meunier, le fils aîné hérita du moulin. Quant au plus jeune, Karl, il n’eut droit qu’au chat. Déçu de son héritage, Karl se plaignait. — C’est bien gentil un chat, mais c’est inutile. Ça ne rapporte pas d’argent ! En entendant cela, le chat dit à son nouveau maître : — Au lieu de te plaindre, va me chercher un grand sac. Tu vas voir qu’un chat, c’est utile ! Peu convaincu, Karl lui remit le sac. Le chat partit à toute vitesse dans la forêt. Arrivé dans une sapinière, il déposa le sac par terre en prenant soin de le camoufler avec des branches. Quelques minutes plus tard, un lièvre étourdi, mais bien dodu, y pénétra. Le chat s’empressa de fermer le sac. Il courut alors chez le roi et demanda à voir Sa Majesté. — Sire, mon maître Karl vous offre ce lièvre qu’il a chassé sur ses terres.

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— Ton maître est très aimable. Remercie-le de ma part. Le lendemain, c’est une perdrix que le chat attrapa avec son sac. Il alla aussi l’offrir au roi. Il fit de même tous les jours de la semaine, à la grande satisfaction de Sa Majesté.

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Un héritage sans valeur ! (suite) Le dimanche, le chat dit à Karl : — Il fait si beau. Allons nous baigner à la rivière. Karl barbotait dans l’eau lorsqu’on entendit venir le carrosse du roi. Le chat bondit et se mit à crier : — Au secours, mon maître se noie ! Au secours ! Le roi reconnut aussitôt le chat. Il ordonna à ses gens d’aider Karl à sortir de l’eau. Pendant ce temps, le chat dit au roi : — Sire, mon malheureux maître est mal à l’aise. Des plaisantins ont volé ses habits pendant qu’il se baignait. — Rassurez-vous, dit le roi. J’envoie tout de suite quelqu’un lui chercher des vêtements. Dans ses nouveaux habits, Karl avait l’air d’un seigneur.

À la fin du repas, le roi lui fit une proposition : — Mon secrétaire prend sa retraite. Voudriez-vous le remplacer ? Vous habiteriez au château. Vous pourriez, bien entendu, chasser sur mes terres. Sans hésiter, Karl accepta. C’est ainsi que son chat, qu’il croyait sans valeur, assura son avenir. D’après Charles Perrault, Le chat botté.

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— Montez avec nous, dit le roi. Venez dîner au château. Nous discuterons.