Etude de cas : un milieu entre nature et société : la baie de Somme, pp

Depuis on a construit au fond de la baie une route et une voie ferrée sur remblais : il n'y a plus d'ouverture sur le lit amont de la rivière et la mer, à marée haute, ...
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Etude de cas : un milieu entre nature et société : la baie de Somme, pp. 36 à 38 1. Caractériser le type de milieu, sur le plan naturel et humain. 2. En quoi est-ce un site exceptionnel ? 3. Quels usages ? 4. Quels risques ? 5. Comment cet espace est-il géré et protégé ? 6. Comment ce site est-il mis en valeur, développé ? 7. Quels sont les avantages mis en avant ? 8. Avec quelles restrictions ?

Les inondations de la basse vallée de la Somme auront marqué le printemps 2001, par leur ampleur et par leur durée : plus d'un millier de maisons inondées, avec parfois jusqu'à 2 mètres d'eau, pendant 2 à 3 mois (mars à juin). Mais, bien plus que la pluie, c'est l'accumulation de fautes humaines dans la plus parfaite inconscience qui paraît en être responsable. […] L’eau de la Somme doit s'écouler par un canal, rectiligne, de 14 km de long, d'Abbeville à St Valéry. Tout le fond de la baie s'ensable inexorablement. Phénomène naturel peut-être... mais considérablement accéléré par les aménagements humains ; en effet, avant la canalisation, la rivière balayait la baie. Depuis on a construit au fond de la baie une route et une voie ferrée sur remblais : il n'y a plus d'ouverture sur le lit amont de la rivière et la mer, à marée haute, est bloquée par les écluses fermées du canal. Il n'y a donc plus d'effet de chasse à marée descendante. […] Alors, si le débit de la rivière dépasse les normes prévues, si cela coïncide avec de grandes marées qui ne permettent pas l'ouverture des écluses pendant le temps suffisant, on devine le scénario : c'est l'inondation assurée à l'amont du canal. […] Les pluies, en ces mois de mars et avril, ont été particulièrement importantes. […] L'aménagement rural, entrepris à partir des années 1960, et la mise en culture de surfaces immenses, dans l'Aisne et la Picardie, avec l'élimination des haies et fossés susceptibles de retenir les eaux de ruissellement, a certainement joué un rôle important. […] L'urbanisation inconsciente des zones inondables a fait le reste, c'est à dire l'ampleur de la catastrophe. La très grande majorité des maisons inondées sont récentes ; elles ont été construites depuis 1960 et surtout depuis la loi de décentralisation de 1982 qui a donné aux Maires le pouvoir de délivrer les permis de construire. Alors, l'assèchement des zones humides, le remblaiement de certaines zones inondables, a rendu toute la vallée vulnérable. Emile Vivier, nord-nature.org