riques qui ont les yeux jaunes, les peuples que l'ar- deur d'Vne vengeance enragée contre ceux qui leur font mal, va conſommant, nous croient tous eſchauffés.
quelque perſonne pour demeurer en ceſte forte au- pres de luy, il eſt tellement obei, qu'on croiroit ce- luy-là bien ingrat qui luy refuſeroit ceſte courtoiſie,.
canots d'eſcorce qui ſont fort petits; Mais quäd il fut queſtió de feparer les enfans de leur mere, la ten-. dreſſe extraordinaire que les femmes Sauuages ont.
ment ainſi, & nous les appellons des Diables. Eſtans entrez il leur enuoye querir l'ame de celuy, ou de ceux qu'ils veulent tuer. Si ces perſonnes ſont d'au-.
morts entre vos mains, carie fçais bien que vous en auez grand foing, lors qu'on me rapporta ces paroles, mes yeux en furent auſſi toſt frappez que mes oreilles. Les parens de Satouta, voiant que la contagion efgorgeoit les Hurons en leur païs,
Manitou, & quand nous parlons du Diable ils l'appel-. 1ent le meſchant Manitou. Or tous ceux qui ont quel- que cognoiſſance particuliere auec le Manitou bon ou.
effect, il s'eÅ¿toit mis en grande cholere, Å¿e figurant qu'on le vouloit induire à croire en Dieu par menaces. & par force, & pour monÅ¿trer que Å¿on cÅur ne Å¿e laiÅ¿-
ſe trouuant dans le grand lac de Champlain, & le vent l'empeſchant d'auancer, il ſe mit à terre, continuant. ſon chemin dans les halliers & dans les ronces des ... ne tOy bien de garde de plus parler comme tu as fait, l'amour que ie te porte me
I1 1es faut bien loger & bien nourrir, & encore ces Barbares. ſe perſuadent-ils que vous leur eſtes beaucoup obli- gez. I'adiouſte bien dauantage, il faut ordinaire-.
qui tire outre pour ſuiure ſon chemin, auec les autres. Hurons qui le cöduiſoient, ſe miſt en la compagnie de. Taratoian, pour nous venir ret1oir. Comme ils s'en venoient doucemêt dans le grâd lac de S. Pierre, qui n'eſt pas beaucoup eſloig
nerre, c'eſt, dit il, le Manitou qui veut vomir vne. groſſe couleuure qu'il a auallee, & à chaque effort de. ſon eſtomach il fait ce grand tintamarre que nous en-.
aux os par leur gourmandiſe, ſans compter les pre-. ſens qu'il leur faut faire. Quand nous deſirons ob- tenir quelque choſe, nous ne ſommes point ſubiets à tant de Demons, à des pierres & à des rochers, à des courants d'eaux, à des ceremo
du lour, ils dreſſoient des Tabernacles, fichans des pieux en terre, les lians & arreſtans auec vn cercle, puis les entourans de robes ou de couuertures : quâd.
toit lors qu'on le penſoit, l'vn d'eux dit à l'aureille à . ſon compagnon, tout noſtre malheur ne vient, ſinon de ce que nous ne prions pas Dieu. Le P. leur expliquant ...
qui ſe ietta à bas d'vn baſtion du fort pour ſe fauuer, nos François accourent les armes au poing, retiennent ce Capitaine côme priſonnier, voiant qu'il contreue- noit à ſa parole, & qu'il nous vouloit enleuer nos. Hurons, la deſſus Monſi
laquelle ils recitent trois fois l'oraiſon de noſtre Sei- gneur, & trois fois la ſalutation Angelique, pour ho- norer la ſaincte Vierge. Ils recitent auſſi le ſymbole.
Hyuernant auec les Sautuages ievy faire ceſte diable- rie, ie vy ſuër de grands ieunes hommes dreſſans ce. Tabernacle; ie le vy branſler, non pas auec la vio-.
Voicy vin Å¿uject de conÅ¿olation. Le 30. nous commençames vine neufuaine en l'hon- neur de la bien-heureuÅ¿e Vierge; nous auions fait ce vÅu, afin qu'il pluÅ¿t à Dieu tirer Å¿a gloire de la ma- ladie d'vne femme de noÅ¿tre bourgade. Ce qui nous a
