Espaces numériques de travail et mobilité - BeTomorrow

Les appareils mobiles comme cristallisation du numérique à l'école. 10. «One to .... tablettes dans les écoles. Pour parler ... Informatique et Internet). «One to ...
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Espaces numériques de travail et mobilité Novembre 2013 V1.0

Projet ENT Libre 2.0 Intégration entre Apps mob Livraison des travaux

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Introduction Faire l’appel en classe, communiquer les devoirs, partager un document pédagogique : ces activités quotidiennes dans les établissements scolaires sont peu à peu soutenues par les outils numériques. Les recommandations ministérielles stipulent que l’ensemble des services numériques mis à la disposition de la communauté éducative (élèves, enseignants, parents, personnels d’établissements) doivent être intégrés dans une plateforme portant le nom d’ENT : environnement numérique de travail. Une des fonctions essentielles de cet ENT, selon l’inspecteur Alain Marie Bassy, est «d’étendre le lieu et le temps scolaire». Et l’on observe en effet en étudiant les usages de ces ENT, que de nombreuses utilisations sont faites depuis le domicile des enseignants, parents et élèves, depuis des ordinateurs personnels. L’apparition brusque et hégémonique de nouveaux terminaux mobiles, d’abord les smartphones et plus récemment les tablettes, modifie en profondeur l’équipement et les pratiques numériques des familles. Le numérique s’utilise à présent partout, tout le temps, avec l’aide de ces terminaux nomades quasiment toujours connectés. Dans cette étude, nous emploierons le terme «mobilité» pour désigner l’usage d’appareils de type smartphones et tablettes, à l’exclusion par exemple d’ordinateurs portables ou de netbooks. L’usage de l’ENT en mobilité existe déjà, car l’ENT est accessible sur Internet, y compris via des terminaux mobiles. Cependant, l’usage de l’ENT en mobilité est loin d’être optimisé, car des développements spécifiques sont nécessaires pour construire une réelle expérience numérique en mobilité. Ce présent document étudie le contexte existant en termes d’ENT et de mobilité, et les implications de l’utilisation de terminaux mobiles en milieu éducatif. Il propose également une stratégie de déploiement des services ENT en mobilité.

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Espaces numériques de travail et mobilité A propos d’ENT Libre 2.0 : Cette étude a été réalisée par BeTomorrow dans le cadre du projet «  ENT Libre 2.0  » sélectionné lors du premier appel à projets "Services numériques innovants pour l'eProjet ENT Libre 2.0 IA éducation". Les partenairesentre du projet sont : mobiles l’ENT Intégration Apps Atos (chef de file), Institut de la communication - ICOM (laboratoire de recherche), Val’EISTI (Association), (PME), Pentila (PME), Fylab (PME), Belin (PME), et LivraisonArmadillo des travaux eduPad (PME).

Sommaire A propos de BeTomorrow : 1. Rappel du contexte : déferlante des usages mobiles

BeTomorrow (www.BeTomorrow.com) est une société autofinancée crée en 2002 qui compte 35 salariés basés à Bordeaux. 2.Depuis Périmètre des travaux sa création BeTomorrow est spécialisée dans le développement mobile et web (Facebook). BeTomorrow intervient dans les domaines du sport, du jeu vidéo, du service à et depuis 2012 sur l’eEducation. 3.l’innovation Travaux réalisés BeTomorrow a pour ambition de devenir un des leaders français du développement de contenus interactifs sur tablettes à destination de l’education. 4. Présentation des livrables

Pour joindre BeTomorrow et les rédacteurs du présent document : Jean-Dominique et perspectives Marie Mérouze: [email protected] 5.Lauwereins Synthèse et

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Table des matières 1. Etat des lieux

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1.1 Historique des usages mobiles 1.2 Arrivée des ENT dans les établissements scolaires 1.3 L’arrivée des tablettes dans les établissements scolaires

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2. Le «mobile learning» en débat

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Les appareils mobiles comme cristallisation du numérique à l’école. «One to one» en question Solomo : Social, Local, Mobile Gérer la perte de contrôle Changement des pratiques pédagogiques Appareils mobiles : création ou consommation? Possibilités et contraintes techniques Sécurité des personnes et des appareils Compatibilité et obsolescence Synthèse

3. Services proposés par les ENT 4. ENT en mobilité : définir une stratégie

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4.1 Qualité de service 4.2 Contraintes liées au développement de services pour mobile 4.3 Stratégie de développement mobile 4.4 Un déploiement à trois dimensions

5. Propositions pour le portage des services en mobilité

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5.1 Services de communication et de gestion du temps en mobilité 5.2 Services de vie scolaire en mobilité 5.3 Cahier de textes 5.4 Ressources pédagogiques

6. Questionnements technologiques

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6.1 Un vaste choix de terminaux mobiles 6.2 Gestion de parc de tablettes 6.3 Stockage et de partage de documents 6.4 Ressources pédagogiques : le cas des applications pour tablettes

Synthèse et Conclusion Annexe : le cas particulier LP2I

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1. Etat des lieux 1.1 Historique des usages mobiles L’usage des technologies numériques en mobilité connaît un essor mondial remarquable. Pour une population mondiale de 7 milliards d’habitants, on compte plus de 4 milliards de téléphones mobiles, dont plus d’un milliard de smartphones. Voici un historique synthétique du développement des technologies mobiles : 1983 : commercialisation du premier téléphone mobile par Motorola 1999 : débuts de l’internet mobile (i-mode) 2007 : lancement de l’iPhone. Début de la démocratisation des smartphones 2008 : ouverture de l’Appstore, qui change le mode de consommation de contenus numériques en mobilité. Apparition du mode 3G, de forfaits illimités. Google lance son OS Android. 2010 : lancement de l’iPad 2011 : Google lance sa gamme de téléphones : Google Nexus, en sous-traitance auprès de fabricants hardware (HTC d’abord, viendront ensuite Samsung, Asus et LG) 2012 : 600 millions de Smartphones et 120 millions de tablettes ont été vendus dans le monde au cours de l’année.

Source: Benedict Evans, BEA 05 2013 Les courbes d’adoption des terminaux par la population montrent une croissance très soutenue. Il est d’ailleurs intéressant d’observer que 2011 a été marquée par le croisement des courbes d’adoption des ordinateurs et des appareils mobiles. Le nombre d’unités vendues d’ordinateurs connaît d’ailleurs son premier déclin après une décennie de croissance continue.

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Espaces numériques de travail et mobilité 1.2 Arrivée des ENT dans les établissements scolaires 2003 : lancement du l’appel à projets ENT lancé par le Ministère de l’éducation nationale et la Caisse des Dépôts. 2004 : premiers déploiements d’ENT dans des établissements scolaires (par exemple en Alsace) 2005 : mise en place du dispositif de mesure d’audience des ENT piloté par la Caisse des Dépôts 2008-2010 : vague de généralisation importante des déploiements : on passe de 250 établissements équipés début 2008, à 1200 établissements équipés fin 2010 2013: toutes la académies sont engagées dans un projet d’ENT. 75% des départements et 87% des régions sont en phase de généralisation. 18 académies et 45 collectivités utilisent le dispositif de mesure d’audience des ENT piloté par la Caisse des Dépôts. Ce dispositif concerne près de 2700 établissements scolaires représentant à ce stade 3,6 millions d’utilisateurs potentiels. Un des indicateurs clés suivis par le dispositif est le nombre de visites enregistrées sur les ENT. Le seuil des 10M de visites a été franchi en novembre 2011. Ce chiffre continue de croître à mesure des implantations d’ENT : en janvier 2013, 13M de visites ont ainsi été enregistrées.

Source : Caisse des dépôts, Mesure d’audience ENT

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1.3 L’arrivée des tablettes dans les établissements scolaires Dès leur apparition dans le paysage numérique, les tablettes ont été identifiées comme des terminaux très prometteurs pour un usage en temps scolaire. On peut ici brosser un état des lieux des différentes expérimentations et déploiements à l’échelle nationale, et donner quelques éléments sur la tendance internationale. En France Des expérimentations impliquant des tablettes sont effectuées depuis 2010 au sein d’établissements scolaires.

Source : Eduscol, données 2013 De source ministérielle, environ 15 000 tablettes sont actuellement expérimentées en milieu scolaire sur le territoire français, dans 119 écoles, 174 collèges, et 42 lycées. Différents types de projets d’équipement sont en cours, allant de l’expérimentation ponctuelle à l’essai de généralisation. Un dossier très complet sur le site Eduscol traite en détail de l’usage de tablettes tactiles dans l’enseignement, avec l’analyse de nombreux retours d’expérimentations. Novembre 2013

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On peut citer ici plusieurs déploiements notables mettant en jeu plus de 250 tablettes : Date lancement

Nombre de tablettes

Etablissements

Type de matériel

Corrèze

2010

10000

Collèges

iPad

Académie de Grenoble

2010

450

Hauts de seine

2010

266

133 collèges

iPad

Projet TEN - Val d’Oise, Yvelines, Somme

2011

300

6 collèges

Galaxy Tab 10

Ville d’Angers

2012

env. 1300

68 écoles primaires

iPad

LP2I

2012

env. 250, 600 sont prévues

1 lycée

Acer

Lycée privé Charles Péguy à Clissons

2012

500

1 lycée

Archos (d’autres marques prévues ensuite)

Indre et Loire

2012

400

21 collèges

iPad et Android

environ 50 établissements : iPad(?), bornes écoles, collège, lycée Wifi, cartes achat applis

On relève également de nombreuses expérimentations portant sur des volumes allant d’une dizaine de tablettes à 250 tablettes. Parmi celles-ci, on peut citer les projets des académies de Bordeaux, Créteil, Paris, Toulouse, Besançon, Dijon, Nantes. Des projets ont également lieu dans le Rhône ou encore dans le Jura. Ces expérimentations devraient déboucher sur des extensions, dès la rentrée 2013. Afin d’aider au recensement de ces dizaines de projets, une carte interactive a été proposée fin juin 2013 par le blog «La Souris Grise», qui propose aux enseignants, directeurs d’établissements, ou collectivités de signaler et de quantifier leur projet, pour en permettre une vision globale.

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A l’étranger Des expérimentations à petite et moyenne échelles ont lieu dans de nombreux pays d’Europe (Angleterre, Ecosse, Suisse, Allemagne). Il est à noter cependant que l’opération Ordicollège de Corrèze, qui a déployé 10 000 iPads à ce jour et s’apprête à en déployer 3000 de plus à la rentrée 2013, est la plus grosse opération d’équipement local à l’échelle européenne. En Angleterre, selon un rapport du BESA (British Educational Suppliers Association), environ 100 000 tablettes étaient en usage en 2012, et les prévisions pour 2013 seraient de 260 000 tablettes. En Amérique du Nord, les usages de tablettes à l’école ont été un peu plus précoces qu’en Europe, avec une nette prédominance de matériel Apple. Aux USA, selon une étude de l’organisme IDC (International Data Corporation), 2,8 millions de tablettes ont été achetées en 2012 pour équiper des établissements scolaires, sachant que nombre d’achat en 2011 était de près de 1,3 millions. On estime au total que près de 5 millions de tablettes seraient utilisées en cadre scolaire. Au Québec, selon une étude publiée par Thierry Karsenti en mai 2013 concernant l’usage des tablettes au Québec, 5000 élèves utilisent une tablette en classe, chiffre qui pourrait être porté à 15000 à la rentrée prochaine. L'iPad représenterait 75% du marché des tablettes dans les écoles. Pour parler maintenant de projets d’équipement à l’échelle de pays, citons quelques exemples notables : En Thaïlande, l’accès aux technologies numériques dans l’éducation a été un thème de campagne des dernières élections, avec le programme «One Tablet per Child». Le gouvernement actuel a déjà distribué environ 850 000 tablettes de marque chinoise. L’appel d’offres pour l’acquisition de 1,7 millions de tablettes supplémentaires est en cours pour 2013, et 7 millions sont prévues pour 2013. En Turquie, le projet FATIH a pour but d’équiper 40.000 écoles avec 620.000 tableaux interactifs et 16 millions de tablettes tactiles. Le coût total de l’opération est estimé à 3 à 4 milliards de dollars. Un premier volet est en cours avec l’acquisition de 10,6 millions de tablettes, les premiers appels d’offres ayant été annoncés fin mai 2013. En Australie, un programme d’équipement national piloté par le NSSCF (National Secondary School Computer Fund) a déjà permis l’acquisition de près d’un million d’ordinateurs. Ce programme s’ouvre aux tablettes, avec un déploiement de 14000 tablettes Acer Windows 8. On peut également citer d’autres pays engagés dans des projets de déploiements massifs, comme la Corée du Sud, le Brésil ( estimation de 900 000 tablettes), l’Inde (avec la fabrication de tablettes «low cost» à moins de 50$).

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2. Le «mobile learning» en débat L’essor mondial de l’équipement en terminaux mobiles d’une part, et la généralisation progressive de l’implantation du numérique en cadre scolaire d’autre part amènent inévitablement la question de l’usage des terminaux mobiles pour un usage scolaire. Désigné par les anglo-saxons sous le terme «mobile learning», cet usage fait aujourd’hui débat au sein des communautés éducatives. On peut exposer ici l’essentiel des points de vue parfois contradictoires sur ce sujet. Les appareils mobiles comme cristallisation du numérique à l’école. L’usage d’appareils mobiles cristallise le sujet du numérique à l’école. En effet, l’usage de ces appareils est souvent fait dans une optique «one to one», c’est à dire un appareil par élève. Dans cette configuration, les possibilités d’usage du numérique sont poussées à l’extrême. Dans certains modèles, l’appareil n’est pas seulement mis à disposition de l’élève pendant la classe, il lui est affecté à titre personnel, rendant l’accès illimité et nomade à son appareil. Cette présence intensive du numérique dans la scolarité est logiquement à même d’exacerber les prises de position pour et contre le numérique à l’école. Au niveau des arguments pour l’usage de la mobilité pour la scolarité, on trouve d’abord les arguments classiques pour l’usage du numérique et d’Internet en classe (en effet, un appareil mobile est souvent considéré par défaut comme connecté à internet). Ces arguments sont entre autres les suivants: -Accès à la recherche d’informations via Internet, -Accès facilité à des outils-ressource type calculatrice, dictionnaire, atlas, etc. -Puissance pédagogique du multimédia (simulations scientifiques, accès à documents d’archives, etc.) -Adaptation à certains types de handicap. Enfin, on notera un dernier argument mais non des moindres : familiariser les élèves au numérique dans une démarche de travail (tri d’information, construction de documents, etc.). Cet aspect est d’ailleurs partie intégrante des programmes, avec le B2I (Brevet Informatique et Internet). «One to one» en question D’autres arguments pro-numériques prennent également tout leur sens avec la démarche «one to one», comme celui de la personnalisation de l’apprentissage permise par le numérique. Le fait que chaque élève dispose de son appareil permet en effet une traçabilité plus importante des activités pédagogiques individuelles. Le professeur peut avoir accès à des informations transférées par l’ensemble des appareils d’élèves, ce qui peut faciliter la mise en place d’une pédagogie différenciée.

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Espaces numériques de travail et mobilité Il est cependant à noter que l’équipement en «one to one», pratiqué dans de nombreuses expérimentations, n’est pas forcément un idéal à atteindre. Des travaux de recherche menés par Paul Kim, chercheur et professeur à Stanford, apportent un éclairage intéressant sur ce sujet. Paul Kim et son équipe ont observé l’usage de téléphones mobiles pour la résolution d’énigmes mathématiques présentées sous forme de jeux, à des populations de jeunes indiens, ruraux ou urbains. L’étude publiée sur ces expériences explique qu’une meilleure performance est mesurée quand les enfants sont à plusieurs autour d’un appareil, plutôt que quand chaque enfant dispose d’un appareil. L’étude précise également que la performance dépend de la taille du groupe: ainsi les groupes de 3 élèves pour un mobile étaient plus performants que les groupes de 7. Précisons que dans cette étude, l’usage des mobiles se faisait sans aucune intervention d’adulte. Ces résultats sont corroborés par l’expérimentation de tablettes en classe de collège en Aquitaine : des valises de 6 tablettes étaient mises à disposition de professeurs, pour des classes d’une trentaine d’élèves, soit une tablette pour 5 ou 6 élèves. Les professeurs ont indiqué que le nombre minimum de tablettes par classe pour travailler de manière confortable pourrait être 10 ou 12 tablettes, soit une tablette pour 3 élèves. Solomo : Social, Local, Mobile Ensuite, on notera des avantages spécifiquement liés à la mobilité. La dimension «mobile» est souvent indissociable de la dimension «locale» et «sociale», si bien que les anglo-saxons utilisent le terme «solomo» pour désigner le concept «social-local-mobile». Comme dit précédemment, les appareils mobiles sont en effet généralement connectés. Cette connectivité ajoutée au fait que l’appareil est en permanence avec l’utilisateur favorisent grandement la dimension sociale. L’appareil mobile étant souvent personnel, l’utilisateur est par défaut connecté en permanence sur les réseaux sociaux, sans avoir à se ré-authentifier. Cette caractéristique ainsi que la présence de fonctions de notifications «push» favorisent des usages intensifs des réseaux sociaux. Au delà de l’usage massif des réseaux sociaux pratiqué par les jeunes à des fins de loisir, l’usage pédagogique des réseaux sociaux existe déjà. Pour ne citer que deux exemples, on peut mentionner l’existence de nombreuses pages Facebook dédiées à des groupesclasse, et aussi la pratique de Twitter en classe, souvent dans le primaire (classes connues sous le nom de twittclasses, un site leur est même dédié). L’usage d’appareils mobiles dans les salles de classe pourra être de nature à développer ces pratiques, avec tout l’aspect stimulant qu’elles contiennent. La dimension locale est également inhérente au mobile: ses usages sont intrinsèquement nomades. Ceci favorise naturellement la continuité de la pratique éducative, et peut également présenter des avantages pédagogiques particuliers (apprentissage sur le terrain, en situation). On peut citer par exemple cette université de médecine à Leeds, qui a équipé ses étudiants de smartphones. Les smartphones sont utilisés dans la consultation de patients, pour cadrer l’examen, rechercher une information en temps réel, ou même pour l’évaluation par un médecin enseignant. Un docteur enseignant interviewé sur ce sujet témoigne que l’usage des téléphones favorise un lien étroit entre la théorie et la pratique clinique. Novembre 2013

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Espaces numériques de travail et mobilité Gérer la perte de contrôle Plusieurs utilisateurs et experts le soulignent : l’utilisation du numérique et plus particulièrement des appareils mobiles en classe, dans une situation «one to one», sont de nature à modifier en profondeur les pratiques pédagogiques. L’usage simultané d’appareils par une trentaine d’élèves, en considérant la nature intrinsèquement multifonction de ces appareils, crée nécessairement une situation de perte de contrôle par l’enseignant. C’est une situation inconfortable et qui doit être anticipée. Cet argument est d’ailleurs, en creux, l’une des critiques les plus virulentes contre l’usage des smartphones en classe. Quand bien même une grande partie des élèves du second degré sont équipés de ce type d’appareil à titre personnel, leur usage est strictement réglementé dans plupart des établissements. D’un point de vue réaliste, il est clair que l’usage principal des téléphones en classe est vu d’abord comme une nuisance. L’envoi de textos entre élèves, la consultation clandestine de contenus sans lien avec le cours est un élément perturbateur en puissance. De pénibles vidéos circulent d’ailleurs sur Internet, qui montrent des chahuts filmés en classe, et des infractions au règlement (élèves fumant en cours par exemple). Ce type de comportement est logiquement de nature à effrayer quant on évoque l’usage de mobiles en classe. Quand on met entre les mains des élèves des appareils conçus pour le divertissement, il est irréaliste d’espérer en retirer immédiatement un effet 100% pédagogique. Cette question doit être traitée par un travail spécifique. La canalisation de l’usage des appareils mobiles en classe peut être facilitée. Plusieurs solutions peuvent être envisagées, elles seront abordées dans la partie «Questionnements technologiques» de cette étude. Changement des pratiques pédagogiques Le caractère nomade et social liés à la mobilité permettent de faire émerger d’autres pratiques pédagogiques. Même si les outils numériques servent prioritairement à assister les pratiques pédagogiques existantes, par exemple la diffusion de documents créés par l’enseignant, on observe bien souvent que les possibilités offertes par le numérique sont un ferment d’innovation et de modification des usages. Ceci est particulièrement vrai pour le cas des mobiles, en raison de leur caractère nomade et personnel. Un rapport de l’Unesco traitant du mobile Learning résume ainsi la situation : les frontières entre apprentissage formel et informel sont en train de se brouiller. L’apprentissage mobile crée un espace grandissant à l’apprentissage informel, ce qui défie l’apprentissage formel.  Ce point est à prendre en compte pour accompagner les enseignants dans un projet d’équipement mobile. Il faut garder en mémoire que tout projet d’équipement numérique implique une conduite du changement à plusieurs niveaux : logistique mais aussi pédagogique.

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Espaces numériques de travail et mobilité Appareils mobiles : création ou consommation? Un autre point fait débat, il concerne la posture de l’utilisateur face aux contenus : utilisateur-créateur ou utilisateur-consommateur? Observant le modèle verrouillé d’Apple, certaines voix s’élèvent pour dénoncer les contraintes liées à l’utilisation des appareils mobiles. Pour ce qui concerne Apple, la personnalisation des appareils est en effet étroitement contrôlée, et toute la diffusion de contenus obéit à une contraignante logique de DRM (digital rights management). Les défenseurs du logiciel libre se sont par exemple exprimés suite à la décision du conseil général de la Corrèze d’équiper les collégiens d’iPads. Une lettre ouverte publiée par les promoteurs du libre en Corrèze souligne que «le libre favorise la relocalisation du développement du logiciel au plus près des utilisateurs finaux», l’expérience utilisateur proposée par les tablettes du fabricant américain étant vécue comme un enfermement. En ce qui concerne la position de consommateur ou de créateur, les avis divergent pourtant. Certains enseignants et experts dénoncent l’impossibilité de créer des contenus sur tablettes, en raison par exemple de l’absence de clavier physique, et la puissance réduite de la plupart des logiciels bureautiques pour tablettes. Pourtant, d’autres enseignants voient au contraire les possibilités de création offertes par les appareils mobiles comme un argument en faveur de leur utilisation. Les outils de captation audio, photo et vidéo de ces appareils, et la capacité de transférer rapidement les créations via le réseau peuvent en effet être exploitées dans de nombreuses situations pédagogiques. Dans les écoles primaires et maternelles, des enseignants ont déjà illustré l’usage d’outils de création de contenu, accessibles par les enfants eux mêmes. Les enfants sont amenés à créer des livres électroniques, des bandes dessinées, de petits reportages. Plusieurs blogs comme par exemple celui de François Lamoureux ou de Véronique Favre relatent au quotidien de tels usages en classe. Possibilités et contraintes techniques Pour continuer cet exposé du débat concernant l’utilisation d’appareils mobiles en classe, on peut évoquer les arguments liés aux caractéristiques techniques de ces appareils. Pour certains, la logistique est facilitée par l’usage de tablettes en classe, par opposition aux ordinateurs. Un enseignant explique ainsi: "On ne perd pas un temps infini pour démarrer les machines, on ne tombe pas en panne de batterie au bout d’une heure et demie. On peut se permettre d’oublier les aspects techniques pour aller à l’essentiel : les apprentissages." Pour d’autres, il existe au contraire des contraintes techniques pénibles : la faible capacité de stockage des terminaux, l’absence de ports usb sur certains modèles, la fragilité des écrans.

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Espaces numériques de travail et mobilité L’absence de clavier physique est décrit par les uns comme un frein important à l’usage des tablettes en classe, mais ce point est également controversé, d’autres enseignants avançant que les enfants semblent s’adapter rapidement à cette interface. Sécurité des personnes et des appareils Un autre frein à l’usage des appareils mobiles en classe concerne des craintes pour la sécurité. Pour la sécurité du matériel tout d’abord, à deux niveaux. L’attractivité des appareils mobiles peut faire craindre le vol des appareils eux mêmes, et ensuite le déploiement d’une flotte d’appareils mobiles multiplie les points d’entrée au réseau interne des établissements, ce qui peut diminuer la sécurité du système d’information global. Mais quand on parle de sécurité, c’est aussi la sécurité des personnes qui est évoquée. Trois points de vigilance sont soulevés: Tout d’abord, la présence corollaire de réseaux WIFI, dont l’innocuité fait encore débat, surtout en France. Ensuite, la crainte pour les données personnelles des élèves, car l’utilisation de mobiles va de pair avec la création d’un compte utilisateur auprès de l’exploitant (généralement Google ou Apple). Enfin, la crainte d’un risque accru d’exposition des élèves à des contenus inappropriés (pornographie, etc.), et ce au sein même des établissements scolaires. Des risques d’addiction au «toujours connecté» sont également pointés. Concernant ce dernier aspect, on peut s’interroger sur le rôle de l’éducation nationale quant aux risques liés aux comportements et contenus numériques. Quant on sait que le contrôle parental est extrêmement disparate selon les familles, cette question doit nécessairement se poser. Dans le cas où l’on confie à des élèves des appareils à titre personnel, il semble cohérent d’éduquer les élèves sur les bonnes pratiques d’utilisation. Dans une expérimentation en Suisse, où des smartphones et des forfaits illimités avaient été fournis à des élèves (tout ceci aux frais d’un opérateur téléphonique!), un enseignant avait la charge de surveiller les volumes de consommation des élèves, et intervenait quand il observait des dérives. Sans être un modèle, cet exemple illustre un pas en avant vers une éducation à la consommation numérique. Compatibilité et obsolescence Un dernier point à évoquer pour conclure ces débats autour du mobile en classe concerne la problématique de la compatibilité et de l’obsolescence. Concernant la compatibilité, le choix d’Apple d’écarter la technologie Flash est une contrainte à prendre en compte. D’autres technologies comme Java ne sont également pas encore compatibles avec les appareils mobiles, ce qui est pénalisant pour certains outils pédagogiques, par exemple de géométrie dynamique. L’obsolescence est également un frein à considérer. Vu que les constructeurs sortent environ tous les ans un modèle aux performances supérieures, un appareil de 3 ans d’âge est considéré par les fabricants comme obsolète (on parle même d’obsolescence programmée). Les éditeurs d’applications sont amenés à développer des applications destinées aux appareils derniers-nés de la gamme, la rétro-compatibilité sur les appareils Novembre 2013

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Espaces numériques de travail et mobilité les plus anciens n’étant pas nécessairement assurée, ni même encouragée par les éditeurs d’OS. Ceci peut poser des problématiques importantes pour les établissements scolaires. En effet, si l’on considère le délai nécessaire à la prise en main généralisée de nouveaux matériels et au changement des pratiques pédagogiques, on est rapidement confronté à des échelles de temps où l’obsolescence des matériels deviendra un problème. Ce point peut légitimement faire hésiter à équiper un établissement de tablettes dernier cri : si les usages numériques dans l’établissement sont encore peu matures, il est à craindre que seule une fraction des possibilités des appareils seront exploités, et que le temps que les usages se développent, le matériel soit alors devenu obsolète.

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Espaces numériques de travail et mobilité Synthèse Voici un schéma synoptique résumant les arguments du débat sur la présence d’appareils mobiles dans les classes:

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3. Services proposés par les ENT Les ENT sont des plateformes multi-usages, qui assemblent généralement des briques logicielles répondant à des services spécifiques. Le Ministère de l’Education publie depuis 2004 un Schéma Directeur des ENT (SDET), qui explicite les préconisations officielles en termes de services attendus. Cet ensemble de caractéristiques fonctionnelles et techniques a été mis à jour plusieurs fois. La dernière version du SDET porte le numéro 4.1 et a été publiée en décembre 2012. Elle est accessible sur le site Eduscol. Voici la nomenclature des services établie dans le cadre du SDET :

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Espaces numériques de travail et mobilité Pour les besoins de cette étude, qui concerne spécifiquement la mobilité, on proposera un schéma synthétique avec un regroupement des services légèrement différent :

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On identifie d’abord les outils de communication et de gestion du temps. Schématiquement, il s’agit de la transposition en contexte scolaire d’outils généralistes comme le mail ou l’agenda. On distingue ensuite les outils de vie scolaire, comme la gestion des absences, les notes, etc. Le cahier de textes est également un outil de vie scolaire, mais il est pertinent de le voir comme un sous-ensemble à part entière, pour plusieurs raisons. Il faut d’abord noter que depuis la rentrée 2011, l’usage d’un cahier de texte numérique a été rendu obligatoire. La circulaire qui y est consacrée précise que le cahier de texte doit mentionner à la fois le récapitulatif du travail fait en classe et les devoirs à effectuer. En tant qu’outil pivot de l’organisation du travail scolaire, il est en lien avec l’emploi du temps, mais aussi les différents outils de ressources pédagogiques. Les services regroupés sous le terme ressources pédagogiques ont trait à l’activité pédagogique en tant que telle. On y trouve à la fois les outils de création de documents, que ce soit à l’aide d’outils bureautiques ou multimédia, mais également les outils de consultation. La consultation de ressources fait appel à des outils très divers selon la provenance de la ressource. On demandera par exemple à l’ENT d’être aussi bien capable de pouvoir afficher en ligne un document déposé par un enseignant, que d’assurer la passerelle vers des services d’éditeurs tiers, par exemple une encyclopédie en ligne. Le stockage et le partage de documents, thématiques corollaires, sont également un point épineux dans l’usage des ENT. Dans ce schéma, les outils collaboratifs comme les blogs, forums et wiki, au lieu d’être positionnés avec les outils de communication, ont été placés dans les ressources pédagogiques, pour refléter la finalité de l’utilisation de ces outils. Les différents services concernant la création, la consultation, le stockage, le partage et l’indexation de ressources sont des points délicats, car ils font traditionnellement appel à des outils propres au terminal numérique. Par exemple, la création de contenus se fait généralement sur des outils logiciels installés par ailleurs sur l’ordinateur, et pas nécessairement implémentés dans l’ENT. De même, le stockage de documents est assuré dans un grand nombre d’établissements par un serveurs de fichiers, qui n’est pas intégré à l’ENT, même si des passerelles existent parfois. Enfin, on a regroupé sous le terme Administration les services «backoffice», de gestion et d’inscription d’usagers, de statistiques, etc.

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4. ENT en mobilité : définir une stratégie Au regard de l’explosion de la diffusion de terminaux mobiles, il est indispensable de se poser la question de l’accès à l’ENT depuis ces terminaux. 4.1 Qualité de service Il est à noter que le SDET ne livre pas de recommandations précises sur ce point, si ce n’est des considérations générales sur la qualité de service, qui stipulent que l’ENT doit être accessible tous azimuts, selon 4 points essentiels suivants : " -accès illimité dans l’espace (établissement / domiciles) " -accès illimité au niveau horaire " -dimensionnement suffisant du réseau pour éviter les saturations liées aux horaires cadencés " -accès depuis tout types de terminaux. Ce tout dernier point mérite à lui seul un développement. 4.2 Contraintes liées au développement de services pour mobile Les terminaux mobiles induisent en effet des contraintes de développement tout particulières que l’on peut lister ci dessous. -Tailles d’écran : c’est l’une des principales difficultés pour le développement pour mobiles. Les dimensions écrans s’étendent de 3 pouces pour les plus petits smartphones (sans compter les téléphones non «smartphones), à plus de 10 pouces pour les tablettes. Ce schéma qui date de 2011 (source : TheLathe) illustre ce point. Il est à noter qu’alors que sur ce schéma on arrive à distinguer les smartphones des tablettes, le même schéma actualisé pour 2013 serait encore plus dense, la tendance étant aux «grands» smartphones de 5 pouces, parfois appelés «phablets».

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Espaces numériques de travail et mobilité -une seconde difficulté liée au développement pour terminaux mobiles est la diversité des interfaces utilisateurs, en termes de boutons notamment. Le marché converge vers une interface majoritairement tactile, mais des différences importantes continuent d’exister, par exemple la présence ou non d’un clavier physique (marque de fabrique de Blackberry, aujourd’hui en perte de vitesse). -une autre contrainte est la disparité des systèmes d’exploitation (OS). Différents acteurs se disputent en ce moment le marché. Les principaux OS sont iOS développé par Apple, Android développé par Google, et Windows 8 développé par Microsoft. Pour diffuser des contenus en ligne depuis un smartphone, deux approches existent : web app ou app native. Une web app est un site développé et mis en forme spécifiquement pour les mobiles. On parlera également de «site mobile». Il sera consulté depuis le navigateur Web du terminal, qui varie selon les appareils (traditionnellement, Safari pour les appareils Apple, et Chrome pour les appareils Android). L’avantage de cette solution est de n’avoir à développer qu’un seul site, mais le développement peut en être assez délicat (gestion des tailles d’écrans, etc.). Il existe des techniques dédiées permettant de construire une ergonomie adaptative, aussi appelée «responsive design». Une app native est en revanche un logiciel développé spécifiquement pour un terminal mobile, qui sera téléchargé puis installé directement sur l’appareil, habituellement depuis des «places de marché» dédiées (AppStore, GooglePlay, ...). L’avantage de cette méthode est de pouvoir avoir un accès facilité à toutes les fonctionnalités du mobile : GPS, voix, notifications, et aussi un accès plus immédiat à la mémoire physique de l’appareil (stockage de contenus lourds, notamment pour une consultation hors connexion). L’inconvénient est bien sûr la nécessité de faire autant de développements que de plateformes différentes. Des solutions existent, qui permettent de mutualiser un développement et de déployer des apps semblables sur sur les différentes plateformes. Ces solutions sont par exemple PhoneGap, Titanium, ou Unity, mais leur usage ne garantit pas toujours des performances optimales pour chaque plateforme. En fonction de l’ampleur des fonctionnalités souhaitées, une telle approche peut se justifier. Pour illustrer ici la nécessité de procéder à des développements spécifiques pour les terminaux mobiles, observons comment se présente la page d’accueil d’un ENT depuis un smartphone (voir schéma page suivante). On voit que la zone de login, prévue pour une utilisation sur écran large, sera très peu manipulable. Dans une interface spécifiquement conçue pour terminal mobile, la zone de login est optimisée, quelle que soit la taille de l’écran.

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4.3 Stratégie de développement mobile Porter l’intégralité des services ENT sur les terminaux mobiles est une tâche d’une grande ampleur, compte tenu d’une part de la grande étendue et diversité des services proposés par l’ENT, et d’autre part de la présence d’un spectre très larges de terminaux. En effet, la compatibilité doit être envisagée non seulement pour des terminaux mobiles «officiels» déployés dans l’équipement, mais aussi pour des terminaux personnels acquis à titre privé par les usagers de l’ENT, qu’ils soient parents, élèves, ou enseignants Dans un objectif pragmatique d’assurer une bonne qualité de service aux usagers tout en maîtrisant les coûts et les délais, il est important d’appliquer une stratégie de déploiement mobile, en visant prioritairement les services les plus utiles en mobilité. Pour la définir, penchons nous sur les usages globaux de l’ENT. Le dispositif de mesure d’usage piloté par la CDC fournit d’intéressantes données sur l’utilisation réelle es ENT. Un premier point est tout d’abord à considérer : celui de la fréquentation par tranche horaire. On observe schématiquement que pour les élèves, il y a autant d’usages de l’ENT entre 8h et 17h qu’en dehors de cette plage horaire. Il est donc clair que la consultation des services se fait fréquemment dehors de l’établissement, depuis des appareils personnels, dont il est fort à parier qu’une proportion non négligeable est des mobiles.

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Source : Caisse des dépôts, données 2011 Il n’existe malheureusement pas encore de données publiées sur la répartition exacte des visites par type de terminal : Ordinateur/tablette/smartphone, mais quelques indicateurs existent tout de même. Dans les résultats de l’enquête EvaluENT , publiée par l’éducation nationale à l’occasion des 10 ans des ENT, on trouve les données suivantes : 53 % des chefs d’établissement accèdent à l’ENT depuis des équipements mobiles, principalement des ordinateurs portables (31%) et/ou des téléphones mobiles (21%) et/ou des tablettes (13%). Les enseignants sont moins nombreux à accéder à l’ENT en mobilité, puisqu’ils ne sont que 17% à accéder à l’ENT depuis un ordinateur portable, 14% depuis leur téléphone mobile et 5% depuis des tablettes. Dans la majorité des cas, les enseignants ont financé eux-mêmes le matériel. Les élèves sont plus nombreux que leurs parents (38%) à accéder à l’ENT depuis un appareil mobile, 26% y accèdent depuis leur téléphone et/ou 12% depuis des ordinateurs portables et/ou des tablettes (8%). Pour la très large majorité des sondés, les équipements mobiles ont été acquis par la famille de l’élève. 30% des parents d’élèves accèdent à l’ENT depuis un appareil mobile.

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Espaces numériques de travail et mobilité Ces chiffres prouvent, si besoin en était encore, que l’accès à l’ENT en mobilité est d’ores et déjà une réalité. Cependant, la plupart des ENT n’étant pas à ce jour adaptés pour un usage mobile, notamment l’accès depuis un smartphone, l’expérience utilisateur est vraisemblablement dégradée. Afin d’essayer d’établir les points de développements prioritaires, penchons nous sur la répartition des usages par type de profils.

Elèves Enseignants Parents Admin et technique Personnels vie scolaire

16 %

19 %

62 %

Source : Caisse des dépôts, données 2011 On constate que plus de 60% des usages sont le fait des élèves, et que 97% des usages sont le fait des de l’ensemble des élèves, enseignants et parents réunis. Ceci donne déjà des axes prioritaires pour le développement des usages en mobilité. Si l’on regarde maintenant la répartition des usages sur les différents services, en se basant sur la nomenclature des services cités plus haut, voici ce que l’on observe :

13 %

20 % 5 %

25 %

Email Gestion temps Vie scolaire Cahier textes Ressources pédagogiques Autres

35 % Source : Caisse des dépôts, données 2012

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Espaces numériques de travail et mobilité Voici les mêmes données avec le détail des sous-catégories :

On note déjà l’important volume des 20% de visites lié à la messagerie électronique, prouvant que l’une des fonctions essentielles de l’ENT est la communication. Dans une optique de mobilité, ce chiffre prend tout son sens : il devient important de savoir dans quelles conditions les usagers de l’ENT pourront accéder à leur messagerie depuis un mobile. On note ensuite une nette prévalence de l’utilisation des outils de vie scolaire, et surtout des notes. L’usage des ressources pédagogique reste encore minoritaire, et notamment la consultation de ressources externes depuis l’ENT, qui représente moins de 1% des usages. Il est probable que la plupart des actions liées aux ressources pédagogiques numériques s’effectuent en dehors de l’ENT, par exemple par le biais d’un serveur de fichiers non relié à l’ENT, ce qui expliquerait que ces usages ne remontent pas dans les statistiques. A noter également, l’importance du cahier de textes, outil qui rassemble à lui seul le quart des usages. Cette donnée est clairement à rattacher à son caractère obligatoire depuis la rentrée 2011 : le cahier de textes représentait uniquement 10% des visites en 2010. Novembre 2013

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Ces statistiques permettent de donner une tendance générale mais il faut garder à l’esprit que chaque établissement a un usage propre des différents services, et que l’on peut observer en fonction des pratiques locales des variations importantes dans ces statistiques. Des études comparées portent précisément sur ce point ( Caisse des dépôts et consignations, Guide ENT suivi usage). Pour creuser davantage, il est intéressant de noter que ces statistiques représentent tous les profils confondus, mais que les usages sont naturellement distincts en fonction des profils. Par exemple, on peut observer les données d’usage, concernant uniquement les parents

11 % 5 % 22 %

Courrier électronique Agenda Vie scolaire Cahier textes Ressources Autres

58 % Source: Caisse des dépôts, données 2011 On constate ici une forte prévalence des outils de vie scolaire, et notamment du service de consultation des notes, qui est l’objet de la moitié des visites des parents d’élèves ! Ces éléments sont très intéressants pour nourrir une stratégie de portage des services ENT en mobilité.

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Espaces numériques de travail et mobilité 4.4 Un déploiement à trois dimensions Pour guider la réflexion sur le déploiement mobile des ENT, considérons que les ENT doivent par nature gérer deux dimensions : les services d’une part, et les profils utilisateurs d’autre part. En fonction des cas, les services peuvent être quasiment identiques pour tous les utilisateurs (par exemple la messagerie), ou au contraire fortement différents (par exemple l’outil d’absences, saisi par l’enseignant, agrégé par le personnel scolaire, et consulté par les parents et élèves). A ces deux dimensions, la question de la mobilité vient rajouter une troisième : celle du terminal. On ne conçoit pas de la même manière, ni avec les mêmes méthodes techniques, un service pour ordinateur, tablette ou smartphone, fût-il un service web. Ceci pose le cadre de la réflexion stratégique : pour chaque croisement service/profil, quel est l’intensité du besoin d’un développement multi-terminal?

Dans la suite du développement, on gardera à l’esprit que les «terminaux» ne sont pas uniquement ceux mis à disposition par l’établissement scolaire, mais aussi la multiplicité des équipements personnels, induisant une grande diversités de marques, d’OS, et de capacités techniques.

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5. Propositions pour le portage des services en mobilité A la lumière des différentes statistiques présentées, voici une proposition de déploiement pour les différents croisements service/profils/terminaux.

5.1 Services de communication et de gestion du temps en mobilité Pour ce qui concerne les services de communication, en considérant que la messagerie électronique représente 20% des visites à l’ENT, il est clair que la proposition du portage de ce service est prioritaire. On peut imaginer rendre prioritairement ce service disponible pour smartphone. Le besoin de développement pour tablettes est moins crucial, car une interface de webmail reste assez correctement accessible depuis le navigateur de la tablette. Dans la réalité des faits, les utilisateurs qui souhaitent avoir accès aux emails de l’ENT depuis leur smartphones ont recours à une astuce : ils redirigent leurs emails ENT vers un mail personnel qui lui, est consultable depuis un téléphone. Pour la gestion du temps, la problématique est identique : les service d’agenda font partie de ceux pour lesquels une consultation en mobilité représente une forte valeur ajoutée. De même que pour les services de communication, le terminal privilégié serait le smartphone, la tablette étant moins prioritaire.

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Espaces numériques de travail et mobilité Si l’on considère ces deux ensembles de service, communication et gestion du temps, on s’aperçoit qu’il s’agit de briques métiers relativement standard. Il est d’ailleurs à noter que dans la plupart des ENT libres assemblés par des éditeurs spécialisés, ces services sont assurés par l’intégration de briques toutes faites : par exemple, Atos a intégré le logiciel Zimbra pour créer une messagerie électronique dans son ENT libre. Dans ces conditions, il est pertinent de recommander aux éditeurs d’ENT de s’appuyer autant que possible sur les développements réalisés par les éditeurs des briques. Pour ce qui concerne le mail, la solution la plus simple est probablement de s’appuyer sur les applications de messagerie électronique inclus nativement dans presque tous les téléphones et tablettes, applications qui permettent l’accès aux mails via le protocole IMAP notamment. Pour ce qui concerne les annuaires et les agendas, des formats standardisés existent également (CalDav, CardDav) un suivi de ces standards permettrait d’utiliser directement les applications natives des terminaux mobiles, ce qui représente une économie considérable. En effet, les éditeurs d’OS se chargent eux-mêmes d’améliorer ces applications, pour optimiser l’expérience utilisateur ! Au sujet des services de gestion du temps, une petite précision s’impose. Au niveau fonctionnel, il serait assez pertinent d’avoir une jonction entre l’agenda, l’emploi du temps et le cahier de textes : par exemple, si un élève visualise dans son agenda une séance de cours, il serait utile qu’il puisse directement consulter les devoirs à faire, en principe consignés dans le cahier de textes. La plupart des formats de calendrier comportent la possibilité de joindre un lien hypertexte à un évènement, ce qui pourrait être une solution. Cependant, une continuité de service parfaite sera peut être difficile à assurer : si on imagine que le cahier de texte fait l’objet d’une application native à part entière, il faudra prévoir que le clic sur le lien des devoirs ouvre préférentiellement l’application cahier de textes, plutôt qu’une vue web pas forcément idéale sur un smartphone. 5.2 Services de vie scolaire en mobilité La portabilité des services de vie scolaire sur terminaux mobile est également un point important. Il est cette fois ci intéressant de considérer séparément les différents profils d’utilisateurs. Pour les enseignants, l’usage des outils de vie scolaire peut se faire aussi bien en classe (par exemple pour l’appel), que depuis leur domicile (par exemple la saisie des notes). Si l’on regarde par exemple le cas particulier de l’appel et du relevé des absences, les pratiques actuelles prouvent que cette action est tantôt effectuée depuis un poste informatique présent dans la salle, tantôt traditionnellement, sur une feuille de papier. Dans le cas où l’appel est fait sur papier, une saisie informatique est ensuite souhaitée, ce qui rajoute du travail, et le signalement des absences en est légèrement retardé. On peut imaginer qu’un enseignant qui n’aurait pas accès à un poste informatique dans la salle de cours trouve utile de se servir de son smartphone personnel pour s’acquitter de cette tâche, encore faut-il qu’il dispose d’une interface adaptée, qui l’assiste efficacement et n’entrave pas sa procédure d’appel ! Pour ces services, on peut recommander l’usage d’applications natives, dont l’accès est facilité sur les terminaux (présence automatique sur Novembre 2013

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Espaces numériques de travail et mobilité l’accueil d’une icône de raccourci). En cas de connectivité limitée, l’application native est capable de stocker en local les données puis de se synchroniser dès la connexion retrouvée. Considérons ensuite le cas des parents : on a vu que les notes génèrent à elles seules 50% des visites de parents sur l’ENT; et que l’ensemble des services de vie scolaire attiraient 60% des visites. Ayant identifié aussi distinctement les usages réels, il semble très pertinent de prévoir un accès facilité à ces services pour les parents, notamment par le portage en mobilité. On peut ainsi d’ores et déjà recommander a minima la création d’interfaces web spécialement dédiées aux smartphones pour la consultation des notes et des absences. Mieux, un développement d’application native permettrait de paramétrer l’envoi de notifications en mode push, pour que les parents soient alertés en temps réel en cas d’absence par exemple. Certaines équipes éducatives utilisent déjà le téléphone ou l’envoi manuel de SMS pour joindre les parents en cas d’absence de leur enfant. Cette fonctionnalité de notification voire d’envoi de SMS pourrait être automatisée. On peut imaginer que ce genre d’outils conviendrait également à un élève; il y a fort à parier que nombreux seraient intéressés par une notification push sur leur téléphone lorsqu’une nouvelle note est donnée par un enseignant La performance dans la gestion de ces procédures de vie scolaire étant un élément important pour l’efficacité du personnel, il sera sans doute pertinent d’envisager de développer d’une part un portage de ces services pour smartphones, mais aussi un service pour tablettes, surtout dans le cas particulier des enseignants. En effet, les enseignants seront amenés à manipuler ces services pour y pousser du contenu (notes, absences), tandis que les élèves ou parents viendront la plupart du temps simplement consulter des données. Pour les élèves et les parents, au delà du portage sur smartphone, il n’est pas forcément prioritaire de prévoir une interface pour tablettes qui soit différente de la simple vue web. En ce qui concerne le personnel d’établissement, le besoin du portage de ces services en mobilité est peut-être moins crucial, car l’accès à l’ENT se fait traditionnellement depuis leurs bureaux, sur leurs postes de travail informatiques. Les services en mobilité étant nécessairement plus épurés et moins riches que leur version «bureau», il est souvent plus efficace d’utiliser un ordinateur quand il est disponible et allumé. Pour autant, si des versions «mobiles» des services de vie scolaire sont développés pour les parents et les enseignants, leur déclinaison pour des besoins «personnel d’établissement» ne sera pas forcément très coûteuse et pourra rendre service, on pense notamment aux chefs d’établissements, souvent amenés à quitter leur bureau.

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Espaces numériques de travail et mobilité 5.3 Cahier de textes Le cas du cahier de texte est assez similaire à celui des outils de vie scolaire : on recommanderait a minima une adaptation de l’interface pour smartphone, et également une adaptation tablette spécialement pour les enseignants, car ils sont amenés à créer du contenu sur le cahier de textes, et non seulement à le consulter. Le choix d’une application native semble également judicieux, pour permettre une utilisation hors ligne, avec une synchronisation régulière aux données du serveur. Se pose ici une question: si l’on parle d’applications natives pour les notes, les absences, le cahier de textes, est-il pertinent de regrouper ces applications en une seule ou plutôt de prévoir une série d’applications distinctes? Les deux points de vue se défendent, l’avantage d’une application unique étant probablement la facilité d’installation et d’authentification. Cependant, avoir plusieurs applications dédiées n’est pas sans intérêt. L’accès à chaque application s’en trouvera facilité, chacune ayant un raccourci propre, et les mises à jour et évolutions du produit seront probablement plus faciles si chaque service est décorrélé techniquement des autres. 5.4 Ressources pédagogiques L’usage de ressources pédagogiques est au coeur de l’activité d’enseignement, et pourtant cet usage constitue un des points de complexité majeurs quand on aborde le sujet de la mobilité. Comme expliqué précédemment, on distinguera pour les ressources pédagogiques différents besoins : consultation, création, stockage et partage, indexation. Pour ce qui est de la consultation, des problématiques se posent déjà : tous les formats et outils utilisés par les enseignants ne sont pas nécessairement compatibles avec les mobiles. Si les mobiles sont en général équipés de lecteurs multimédia et de visionneuses de documents standard, on rappellera que le format Flash est exclu des appareils Apple, et que Java n’est pas encore supporté. Pour ce qui est de la création de ressources, on observe deux faits apparemment contradictoires: les outils traditionnels de création de ressources (traitement de textes, tableurs, etc.) sont d’un accès très malaisé sur les mobiles, et pourtant les mobiles peuvent être de très bons outils de production d’autre types de contenu, on pense par exemple à la création d’e-books sur tablettes, si accessible que plusieurs classes de maternelle l’utilisent régulièrement.

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Espaces numériques de travail et mobilité Pour ce qui est du stockage et du partage de documents, il s’agit également d’un point problématique. Schématiquement, on distingue deux contraintes techniques majeures : la saturation de la bande passante des établissements quand des dizaines de terminaux lancent une action au même moment, qui limite les solutions de stockage distant, et d’autre part la capacité limitée des terminaux mobiles, qui limite les solution de stockage local. Une analyse plus poussée de ce point, ainsi qu’un éclairage sur les problématiques de création et de distribution de contenus pédagogiques sur terminaux mobiles est proposé dans la partie «Questionnements technologiques» de cette étude.

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6. Questionnements technologiques Plusieurs problématiques sont soulevées de manière connexe lorsque l’on aborde le sujet des ENT en mobilité. 6.1 Un vaste choix de terminaux mobiles L’utilisation de terminaux mobiles dans les établissements scolaires peut concerner soit des terminaux individuels et privés, soit des terminaux déployés par les institutions scolaires ou les collectivités locales. Parlons tout d’abord de la tendance «Bring your own device», ou BYOD. Cette approche pragmatique part du constat que les familles sont de plus en plus équipées. Une manière rapide d’apporter les tablettes en classe est ainsi de demander aux élèves d’amener leurs outils personnels. Cette approche est à l’oeuvre dans plusieurs établissements notamment aux USA. Malgré les avantages évidents de cette approche, en termes de calendrier et de coût notamment, des freins pèsent lourdement sur son déploiement : tout d’abord l’inévitable hétérogénéité des terminaux, qui réduit à l’utilisation d’outils généralistes comme la navigation web ou l’envoi de messages ensuite les problématiques de sécurité posées par l’accès au réseau de l’établissement de dizaines d’appareils non maîtrisables. Enfin et surtout, le problème de l’inégalité entre élèves, certains élèves disposant de matériels moins performants que d’autres, voire ne disposant de pas de matériel du tout. Certains programmes américains assortissent d’ailleurs l’approche BYOD de bourses pour tenter d’aplanir la fracture numérique. Au delà de l’approche BYOD, les projets ayant fait le choix d’acquérir une flotte de terminaux pour diffuser l’usage de terminaux mobiles dans l’éducation se heurtent à la question du choix du type de terminal. Considérons par exemple le cas des tablettes. Il en existe plusieurs dizaines, de caractéristiques très différentes. Les tablettes les plus vendues sont l’iPad d’Apple et la Samsung Galaxy Tab, qui existent chacune en plusieurs versions et dimensions. Rappelons que l’iPad a pour système d’exploitation iOS tandis que les tablettes Samsung utilisent une base d’OS Android. Ces deux familles de tablettes représentent les tablettes «généralistes», utilisables tant dans le monde familial que professionnel. Elles ont l’avantage d’être très polyvalentes, avec une qualité d’interface très poussée. Leur coût d’acquisition, assez élevé, est à mettre en regard avec le niveau de compatibilité des outils quotidiennement utilisés en classe ; certains retours d’expérimentation soulignent que l’usage des tablettes reste encore assez accessoire dans la vie de la classe, faute d’une adéquation avec les pratiques actuelles. Compte tenue de la rapide obsolescence de ces matériels, la question de l’utilisation de terminaux moins puissants, mais plus spécialisés et moins coûteux peut se poser. Les liseuses ont un exemple de terminaux moins onéreux. Optimisées pour la fonction de lecture électronique, ces appareils dont une durée de batterie bien plus grande que les tablettes, et présentent l’avantage d’un meilleur confort de lecture, et d’un encombrement moindre. Il est à noter que la frontière entre liseuses et tablettes est perméable : ainsi la liseuse Kindle d’Amazon a évolué pour devenir la Kindle Fire HD, véritable tablette basée Novembre 2013

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Espaces numériques de travail et mobilité sur Android. Les liseuses permettent de consulter les formats standards de livres numérisés, et notamment les manuels scolaires rendus compatibles. Les tablettes spécialisées pour l’éducation se sont multipliées rapidement. On peut citer par exemple les tablettes LearnPad, Kuno, TabPilot, Intel StudyBook, XO-4 issue du projet One Laptop Per Child, Vinci, Amplify, ... De manière connexe, on note l’apparition de de nombreuses tablettes destinées aux enfants dans un cadre familial : par exemple MEEP, Tabeo, ChildPad, Kurio, Lexibook, Nabi, SuperPaquito. Sur le territoire français, 3 tablettes spécifiquement dédiées à l’éducation ont déjà vu le jour : tout d’abord la tablette Bic Education, basée sur un noyau Linux, développée par Bic en partenariat avec Intel, et sortie fin 2012. Deux nouvelles tablettes issues de projets financés par le Grand Emprunt voient le jour en 2013. Le projet TED, Tablette pour une éducation Digitale, est mené par la société Unowhy, qui avait déjà lancé la tablette Qooq. Cette tablette est déjà en tests dans des collèges, et devrait faire l’objet d’un déploiement de 3000 tablettes en Saône-et-Loire d’ici l’année prochaine. Enfin, le projet Galago est porté par la société Stantum, installée à Bordeaux, société connue pour avoir commercialisé la première tablette intégrant un écran multitouch en 2004, près de 3 ans avant l’iPhone et 5 ans avant l’iPad. 1200 tablettes Galago seront déployées sur l’Académie de Bordeaux en 2013.

6.2 Gestion de parc de tablettes Des besoins spécifiques existent concernant l’utilisation d’un grand nombre de terminaux mobiles en cadre scolaire. Sur le plan logistique, le transport, le stockage et le rechargement des tablettes sont des premières problématiques à prendre en compte. Sur le plan technique, il faut également assurer la connexion des tablettes au réseau de l’établissement, et dimensionner en conséquence le réseau sans-fil. Sur le plan de l’organisation, il faut préparer l’affectation de tablettes à des utilisateurs, dans le cas d’une approche «one to one», et prévoir le déploiement des services correspondant à chaque utilisateur. Dans le cas de tablettes affectées à des groupesclasse, des déploiements spécifiques peuvent également être prévus : applications dédiées à telle discipline, etc. Sur le plan de l’entretien, un dispositif doit être prévu pour veiller à la sécurité du parc de tablettes en lien avec la protection du réseau global de l’établissement. Des solutions de monitoring doivent permettre d’assurer un contrôle du parc. En prévision de détérioration ou de perte d’appareils, des solutions permettant d’assurer une réparation ou un remplacement des outils doivent être préparées, idéalement à l’aide d’outils de prise en main à distance.

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Des outils dédiés à cette gestion sont intégrés dans plusieurs solutions de tablettes spécifiquement dédiées à l’éducation. Pour le cas de tablettes «généralistes», des solutions existent également, appelées «Mobile Device Management» ou MDM. Elles sont initialement dédiées à un univers professionnel et devront subir quelques adaptations liées au cadre scolaire. Certaines solutions expérimentées par l’entreprise BeTomorrow permettent par exemple de piloter en temps réel un groupe de tablettes, de les activer ou les désactiver en fonction d’un planning horaire, d’une zone géographique, ou de la connexion à tel ou tel réseau. Au sein d’applications spécifiques installées sur la flotte de tablettes, on peut également prévoir qu’une tablette «maître» pilote en temps réel le comportement de tablettes environnantes, ce qui permettrait par exemple à un enseignant de garder un meilleur contrôle sur le déroulé pédagogique d’une séance. 6.3 Stockage et de partage de documents Avant même l’introduction d’appareils mobiles, une des problématiques qui se pose avec l’utilisation de solutions GED intégrées à l’ENT est l’espace de stockage mis à disposition sur le serveur de l’ENT. Le volume fourni au départ est  souvent insuffisant pour héberger l’ensemble de la base documentaire de l’établissement scolaire, et la mise à disposition d'espace supplémentaire occasionnerait un coût supplémentaire. La plupart des établissements scolaires du secondaire disposent déjà d’un serveur de fichiers en local (type Samba), qui permet le partage et la gestion de droits sur des documents, organisés par arborescence de dossiers. En parallèle, différents ENT proposent des services de Gestion Electronique de Document (GED). Par exemple, l’ENT Libre 2.0 développé par Atos intègre une brique GED basée sur la solution open source Alfresco. Avant même l’introduction d’appareils mobiles, une des problématiques qui se pose avec l’utilisation de solutions GED intégrées à l’ENT est l’espace de stockage mis à disposition sur le serveur de l’ENT, souvent insuffisant pour héberger l’ensemble de la base documentaire de l’établissement scolaire. La cohabitation est donc nécessaire entre d’une part un serveur de fichiers local, et d’autre part un ENT hébergé à distance, généralement en mode Saas (Software as a service). Quand on introduit les terminaux mobiles, le système se complexifie. Contrairement à ce qui se passe pour des postes fixes, où la consultation de documents stockés sur le serveur de fichiers peut se faire directement, et où il n’est pas besoin de conserver de copie locale des documents, la nécessité apparaît de pouvoir conserver un accès au document en mobilité, et notamment en dehors des murs de l’établissement scolaire. La solution d’héberger tous les documents sur le «cloud», et de les télécharger à la demande, serait une solution séduisante si elle ne se heurtait pas à des contraintes techniques, notamment les limites de débits pour un établissement scolaire. La saturation du réseau induit d’importants délais dans le cas où une flotte de dizaines d’appareils essaye de télécharger ou d’uploader des documents, comme ce sera probablement le cas en début ou en fin de cours (cf focus sur le Lycée Pilote Innovant International présenté en annexe). Novembre 2013

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La solution d’héberger les documents en local sur les terminaux est une solution, mais partielle, car on se heurte rapidement à une autre contrainte technique, la capacité de stockage des appareils mobiles. A l’heure actuelle, faute de solution intégrée, plusieurs établissements recourent à des solutions type «Dropbox», qui ont l’inconvénient d’introduire un outil supplémentaire, extérieur à l’architecture du système d’information. Pour résumer ce point, on a donc un donc un système à trois pôles : serveur de fichiers local, gestion documentaire via l’ENT, et terminaux mobiles.

Un usage fluide des documents pédagogiques requiert la mise en place d’une solution de synchronisation entre ces trois pôles. Différentes solutions techniques sont à étudier, on peut citer les pistes suivantes : désactivation des synchronisations automatiques pour épargner la bande passante mise en place de routines de synchronisation distinctes selon les profils (ainsi les modifications d’un enseignant sur un document pourraient être traitées de façon prioritaire) mise en place de système de «cache» au niveau local, qui permet de stocker une version de document et de la diffuser aux demandeurs locaux, sans avoir à repasser par le cloud prise en compte du calendrier scolaire pour les routines de synchronisation (par exemple, synchronisation dans la nuit ou à un délai donné avant le début du cours pour éviter la surcharge du réseau en début de cours) prise en compte du lieu : une synchronisation «complète» des tablettes pourrait être effectuée en Wifi quand les tablettes sont présentes sur l’établissement scolaire, avec accès notamment au serveurs locaux 6.4 Ressources pédagogiques : le cas des applications pour tablettes Abordons maintenant synthétiquement le sujet des ressources pédagogiques spécifiquement dédiées aux terminaux mobiles, et en particulier aux tablettes. On note en effet que les tablettes permettent de visualiser du contenu présent sur le web, ou d’accéder à des fichiers, modulo certaines compatibilités de format déjà citées, mais elles permettent également d’accéder à des applications, surnommées «apps» ou «applis», généralement créées par des éditeurs spécialisés. Novembre 2013

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Ces applications utilisent les caractéristiques natives des tablettes (écrans tactiles, multitouch, appareils photo) pour proposer des activités pédagogiques généralement interactives, souvent en lien avec une dimension ludique. Une grande variété d’applications existe, essentiellement sur la plateforme iOS. Depuis les applications de productivité détournées pour un usage éducatif, aux applications créées spécifiquement dans un but pédagogique, en passant par les applications de créativité très appréciées par les enseignantes de primaire, le spectre est très large et de multiples sites de recommandation des «meilleures applis» fleurissent sur internet. Distribution des applications L’accès à ces applications en milieu scolaire pose pourtant des questions logistiques. En effet, ces applications sont protégées par un système de gestion de droits (DRM), piloté par les éditeurs d’OS des tablettes : notamment Apple avec son AppStore, et Google avec son GooglePlay. Ce système a été initialement prévu pour une distribution de contenus au grand public, avec des achats unitaires d’applis directement depuis des terminaux, en lien avec des comptes utilisateurs personnels reliés à des cartes de crédit. Pour un usage en cadre scolaire, ce système est très inadapté. Dans certaines expérimentations de tablettes en classe, des cartes prépayées ont été jointes aux dotations en matériel. Dans d’autres cas, les enseignants ont été confrontés au souhait d’acquérir tel ou telle ressource, sans disposer de manière simple de le faire. Aussi bien Apple que Google ont mis en place des solutions spécifiques pour l’éducation. Apple a inclus depuis plusieurs années une catégorie «enseignement» dans l’AppStore, et a également développé le service iTunesU, à destination des universités. Ce service met l’infrastructure de l’iTunes Store à disposition des institutions, pour diffuser du contenu incluant des leçons et conférences sous forme de documents texte, audio ou vidéo. Enfin, pour favoriser la distributions d’applis dans le monde de l’éducation, Apple a mis en place en 2010 le programme «Achat en volume pour l’éducation», qui simplifie l’achat de multiples exemplaires d’applications pour leur installation sur une flotte de terminaux. Ce programme prévoit une remise de 50% sur les prix des applis pour des volumes dépassant les 20 exemplaires. L’entreprise Google s’intéresse aussi de près à ces thématiques, et a annoncé en 2013 le lancement de «Google Play Education», programme qui permet également d’acheter en volume des applis. Ce programme offre aussi des fonctionnalités pour tester des applications avant achat, et pour faciliter le déploiement des applications sur des groupes de tablettes. Ces solutions sont logiquement poussées par les éditeurs d’OS car le chiffre d’affaires généré par les places de marché ne cesse de croître. On estime à 27 milliards le chiffre d’affaire qui sera généré en 2013 par ces places de marché, tous acteurs confondus, Apple représentant environ les deux tiers de ce volume. Il faut garder à l’esprit que toute transaction réalisée sur les places de marché donne lieu à une commission de 30%, que ce soit sur l’AppStore, Google Play, ou le WIndows Store.

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Espaces numériques de travail et mobilité Au delà des solutions mises en places par ces différents acteurs, la question se pose de la mise en place au niveau national d’une plateforme de diffusions de contenus pour tablettes, avec gestion unifiée des droits d’accès. Une telle centralisation des DRM pourrait être architecturée en tenant compte des besoins des différents acteurs, qu’ils soient prescripteurs, utilisateurs, ou payeurs. Un des points clés sera la négociation d’accords avec certains éditeurs d’OS, comme Apple ou Windows, pour voir comment une plateforme nationale peut cohabiter avec le système de DRM mis en place par défaut. Le rôle des ENT serait ici essentiel, cette plateforme de distribution devenant l’un des services intégrés aux différents ENT. Cette approche permettrait également de favoriser l’indexation des ressources pédagogiques disponibles sur tablettes avec des formats normalisés, comme LOM-FR. Le rôle de l’ENT serait ici également de gérer les problématiques d’accès aux contenus. Par exemple, si un établissement est abonné à l’usage d’une ressource d’un éditeur scolaire, la consultation de la ressource pourrait être faite aussi bien sur le Web depuis un ordinateur, via une authentification SSO depuis l’ENT, que via l’autorisation de téléchargement gratuit d’une application présentant la même ressource sur tablettes. La création de ressources pour tablettes, du point de vue des éditeurs de contenus pédagogiques La logique d’«applications» renvoie à une valeur pédagogique réelle, car elle maximise le potentiel d’immersion dans une activité pédagogique et induit une réelle interactivité avec les capacités physiques du terminal. Cependant cette logique pose aussi des contraintes éditoriales pour les éditeurs souhaitant adresser le monde scolaire. En effet, notamment pour la plateforme Apple, des contraintes formelles existent sur le format des applications, notamment en termes de granularité. Pour prendre un exemple concret, un éditeur souhaitant proposer de petites activités scientifiques sera invité à «packager» un ensemble d’activités scientifiques sur un même thème pour constituer une application plus conséquente, ce qui peut aller à l’encontre de la logique initiale d’un éditeur souhaitant continuer à préserver la granularité de son catalogue. D’une manière générale, pour des éditeurs ayant déjà investi dans la construction de bases de données de ressources pédagogiques interactives, la migration vers les supports tablette est un chemin complexe, en raison de questions de compatibilité de formats mais aussi de contraintes formelles comme celles citées ci-dessus. On assiste d’ailleurs à l’émergence de nouveaux éditeurs pédagogiques, qui développent leur activité exclusivement sur le marché des tablettes, leur essor étant favorisé par la complexité pour les acteurs déjà positionnés sur les formats papier, logiciel ou web à migrer leur contenu vers du mobile. De nouveaux outils sont à imaginer pour favoriser la diffusion de contenus sur tablettes, que ce soit via des applications ou via une forme web enrichie, et notamment pour valoriser des bases pédagogiques existantes. A titre d’exemple l’éditeur Pearson a rendu publique une API permettant de construire des applications mobiles à partir de sa base de contenus, avec une rémunération basée sur le nombre de de consultations à ses données.

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Synthèse et Conclusion L’intégration des technologies numériques dans l’éducation est annoncée et attendue depuis près de 10 ans, mais les usages du numérique en classe commencent seulement à décoller en France, notamment grâce à l’introduction progressive des ENT, qui viennent soutenir le travail scolaire sur de nombreux plans : gestion administrative, logistique, pédagogique.  L’arrivée des terminaux mobiles, et surtout des tablettes, suscite énormément d’intérêt au sein de la communauté éducative. Les tablettes, en raison de leur facilité de prise en main et de leur format, sont perçues comme l’outil qui permettra peut être d’équiper chaque élève de l’outil informatique, permettant d’intégrer le numérique au cœur de la pratique pédagogique.  De nombreux freins se présentent pourtant face à ce déploiement : le coût d’opérations à grande échelle, les problématiques de sécurité du matériel, les contraintes technologiques de compatibilité, et également les risques de perte de contrôle inhérents à l’impossibilité de contrôler totalement l’usage qui en sera fait par les élèves.  L’adaptation des ENT pour un usage en mobilité semble une priorité. L’une des principales contraintes de cette adaptation est qu’on ne peut se limiter à des développements spécifiques pour rendre l’ENT compatible avec un modèle de terminal choisi, car une partie significative des usages des ENT se fait depuis des terminaux personnels, d’une grande diversité de marques, de formats, de systèmes d’exploitation.  L’ENT étant un outil vaste, présentant de nombreuses strates, il semble pertinent d’appliquer une stratégie de développement mobile afin de cibler prioritairement les services dont un usage en mobilité fait sens, ceci en distinguant les différents profils utilisateurs. Par exemple, on voit émerger de façon nette le besoin de développer des versions pour smartphone des services de vie scolaire, comme les notes ou les absences, à destination des parents, pourquoi pas en faisant usage des possibilités de notifications «push» permises aux applications. Selon les services, différentes solutions seront mises en place : une simple adaptation du site web pourra suffire pour certains services, mais pour d’autres, le développement d’une application aura une valeur ajoutée, notamment dans les situations où on souhaite accéder au service en mode hors connexion. Des problématiques technologiques apparaissent suite à l’introduction des appareils mobiles en classe : les problématiques de stockage et de partage de document, la création et la  distribution d’applications éducatives, et la gestion d’un parc de centaines d’appareils. Des solutions techniques sont à construire, qui devraient logiquement s’intégrer aux ENT, afin d’aider à diffuser les bonnes pratiques, et aplanir les difficultés liées à l’introduction d’un nouveau type de matériel.  L’ENT pourra jouer un rôle essentiel dans la résolution de points épineux, comme par exemple la gestion de droits d’accès aux services en mobilité en fonction des profils, par le biais par exemple d’applications passerelles, permettant de transférer les informations d’authentification sur la galaxie d’applications utilisées en cadre scolaire. La problématique de protection des données individuelles ayant été travaillée dans les ENT, en lien avec les schémas directeurs, il semble judicieux de s’appuyer sur ce travail, et de conserver au Novembre 2013

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Espaces numériques de travail et mobilité niveau des ENT la centralisation des annuaires et des droits d’accès. Un des principaux points délicats sera notamment l’intégration de la distribution d’applications, que ce soit en adaptant les places de marché actuelles Google Play et AppStore, ou en construisant un système parallèle.  Un autre point essentiel sur lequel l’ENT a un rôle à jouer concerne la création de contenus éducatifs dédiés à la mobilité. L’ENT pourrait en effet réunir trois éléments essentiels, à savoir d’abord l’accès à une bibliothèque de briques éditoriales de base, ensuite l’accès à des logiciels d’intégration et de création, et enfin la gestion des droits d’accès et la distribution automatique sur des devices individuels. 

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Annexe : le cas particulier LP2I Le Lycée Pilote Innovant et International (LP2I), situé en région Poitou Charentes, est un terrain d’expérimentation de pratiques pédagogiques et d’usages numériques. Solution ENT existante Le lycée est déjà équipé d’une solution ENT basée sur un assemblage de briques. La brique centrale de l’ENT pour la gestion de la vie scolaire repose sur GEPI, logiciel libre permettant des services de cahier de texte, de gestion des notes, de gestion d’absences. La suite GEPI a été modifiée et agrémentée de briques spécifiques aux pratiques pédagogiques du LP2I. Une de ces briques gère par exemple la gestion des ateliers de soutien scolaire, appelés BAS (Besoin Approfondissement soutien), qui reposent sur une inscription des élèves via l’ENT à des ateliers proposés par les enseignants. Les élèves du lycée participent tout au long de l’année à différents projets transverses, dont les ACF (activités complémentaires de formation). L’appartenance des élèves à différents projets est également prise en charge dans un module spécifique lié à GEPI, car elle conditionne l’accès à des documents partagés. Pour ce qui concerne le suivi des élèves, une approche d’évaluation par compétence ayant été mise en place pour les classes de seconde, le logiciel «Sacoche» a été implémenté de manière complémentaire. Au delà de l’ensemble GEPI customisé, d’autres services sont présents: Gestion de calendriers collaboratifs, messagerie électronique, gestion et réservation de ressources. Pour ce qui concerne la gestion des documents pédagogiques, le coeur du système est un serveur de fichiers SE3, qui permet l’accès partagé à des fichiers. Chaque utilisateur dispose d’un espace privé et d’un accès à différents dossiers partagés en fonction de son appartenance à différents groupes (notamment les projets ACF cités plus haut). On ajoute que le LP2I possède également un site internet public, propulsé par SPIP. Au delà de la suite logicielle proposée à tous les élèves et enseignants, il est à noter qu’il est ponctuellement fait usage d’autres services externes : un service de blogs (basé sur Wordpress), proposé par l’académie, utilisé par des groupes d’élèves ; le travail pédagogique permis par cet outil semble très apprécié des pages Facebook sont fréquemment créées par les élèves réunis par un même projet" de multiples partages Dropbox ont été installés pour répondre à des problématiques de partage de documents sur différents devices. Equipement matériel Niveau équipement hardware, en plus de l’équipement des locaux du lycée (ordinateurs fixes, vidéoprojecteurs, etc) la région a fait le choix d’équiper chaque élève d’une tablette. Les modèles choisis sont des tablettes ACER, d’une capacité de 32G, dont l’OS est Android. Novembre 2013

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Contrairement aux équipements personnels (smartphones), pour lesquels l’accès wifi a été restreint, ces tablettes sont toutes par défaut connectées au réseau de l’établissement par wifi. A l’heure actuelle, 250 tablettes ont déjà été distribuées, et à terme 650 tablettes sont prévues. Problématique identifiée : saturation du réseau Maintenant que nous avons décrit brièvement l’équipement du LP2I, il est révélateur d’étudier une problématique que rencontre le LP2I dans le déploiement de sa flotte de tablettes. Le principal problème identifié concerne la saturation du réseau de l’établissement. Dès que les tablettes ont été déployées, le trafic de données avec l’extérieur a brusquement augmenté, ce qui a conduit à un ralentissement des services habituels. L’architecture wifi ayant été volontairement surdimensionnée à son installation, le ralentissement n’est pas lié à une saturation du wifi en local, mais bien à l’échange de données entre l’établissement et l’extérieur. Pour l’heure, les accès réseaux des tablettes ne sont pas bridés. Ce point devra être étudié ; les équipes du LP2I souhaitent notamment tester une restriction de l’accès à Google Play. Le phénomène de synchronisation automatique et de téléchargement de mises à jour d’applications pourrait en effet constituer une cause de trafic important. Cette problématique d’accès à internet par une flotte de dizaines voire centaines de devices se fait particulièrement sentir pour l’accès à des documents pédagogiques. Un test a été réalisé au sein du lycée : les trente élèves d’une classe ont déclenché simultanément le chargement d’un document de 2 Mo environ. Le test a été mené deux fois : une fois en passant par le réseau local, par accès direct au serveur de fichiers installé dans l’établissement, et l’autre fois en passant par un téléchargement du document depuis un serveur distant. Dans le cas du serveur distant, il a fallu attendre 30 minutes avant que tous les élèves aient enfin accès au document (rappelons qu’un cours dure généralement une heure), alors que seules 25 secondes ont été nécessaires en passant par le réseau local. Le LP2I souhaite poursuivre le déploiement de ses usages numériques, avec une utilisation optimisée des tablettes. Des cahiers des charges décrivant les besoins d’évolution du système informatique sont déjà établis, et la recherche de solutions est actuellement en cours.

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