Enquête nationale à indicateurs multiples

2.6.3 Organisation du travail sur le terrain. 29 ..... En dépit de l'importance de son programme de travail, l'ONS n'a pas hésité et a accepté ...... coopératifs.
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

Office National des Statistiques

Suivi de la situation des enfants et des femmes

Enquête nationale à indicateurs multiples

Rapport principal

Fonds des Nations Unies pour l'enfance Fonds des Nations Unies pour la population Système des Nations Unies pour le Développement pour l’Algérie

ONUSIDA

HCR UNICEF PAM PNUD UNFPA

ONUDC OIT UNESCO OMS BANQUE MONDIALE

PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/SIDA

Avec la participation au niveau de la région MENA de PAPFAM

Décembre 2008

ISBN : 978-9961-9657-2-6 Dépôt légal : 41-2009 NIS: 0 982 1601 50000 53 Crédit Photos : Photos: © UNICEF Alger/2006/Giacomo Pirozzi Conception graphique et photogravure : RUBICUBE

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

Office National des Statistiques

Suivi de la situation des enfants et des femmes

Enquête nationale à indicateurs multiples

Rapport principal

Fonds des Nations Unies pour l'enfance Fonds des Nations Unies pour la population Système des Nations Unies pour le Développement pour l’Algérie

ONUSIDA

HCR UNICEF PAM PNUD UNFPA

ONUDC OIT UNESCO OMS BANQUE MONDIALE

PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/sida

Avec la participation au niveau de la région MENA de PAPFAM

Décembre 2008

Table des matières

Préface du Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

8

Préface du Directeur National de l’enquête

10

Préface du Représentant de l’UNICEF en Algérie

11

Tableau de synthèse des résultats

12

Présentation de l’Algérie

15

Données démographiques

15

Caractéristiques économiques

16

Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement

16

I - Contexte et objectifs Introduction

19 19

1.1 Objectifs de l’enquête

20

1.2 Organisation administrative de l’enquête

21

II - Echantillonnage et méthodologie de l'enquête

23

2.1 Organisation spatiale de l’Algérie

23

2.2 Elaboration du plan de sondage

23

2.2.1 La base de sondage

23

2.2.2 La population cible

23

2.2.3 Taille de l’échantillon

23

2.2.4 Plan sondage

25

2.2.5 Tirage de l’échantillon

25

2.3 Mise à jour des grappes échantillons

25

2.4 Enquête test

25

2.5 Mise au point définitive du dossier technique

27

2.6 Exécution de l’enquête sur le terrain

28

2.6.1 Le personnel d’enquête

28

2.6.2 La formation du personnel

28

2.6.3 Organisation du travail sur le terrain

29

2.7 Exploitation de l’enquête

30

2.7.1 Récupération des supports d’enquête

30

2.7.2 Recrutement et formation du personnel

30

2.7.3 Organisation de l’archivage

30

2.8 Taux de réponse et données de l'échantillon

32

3

III - Conditions de vie du ménage 3.1 Caractéristiques de la population

35

3.1.1. Structure par âge et par sexe

35

3.1.2 Etat matrimonial

37

3.1.3 Education

37

3.2 Caractéristiques des ménages 3.2.1 Caractéristiques des chefs de ménage

39 40

3.3 Conditions de vie et commodités

41

3.3.1 Type de logement habité

42

3.3.2 Statut d’occupation

42

3.3.3 Nombre de pièces

42

3.3.4 Eau et assainissement

43

3.3.5 Type d’éclairage

48

3.3.6 Type de combustible

48

3.3.7 Equipement

48

IV - Maladies chroniques et handicaps 4.1 Maladies chroniques

51 51

4.1.1 Prévalence globale des maladies chroniques

51

4.1.2 Répartition de la population enquêtée souffrant d’une ou de deux maladies chroniques par âge

54

4.1.3 Distribution des ménages enquêtés selon le nombre de personnes malades chroniques déclarées

55

4.2 Handicaps

56

4.2.1 Prévalence des handicaps par types

56

4.2.2 Répartition des handicaps par causes

57

V - Nutrition

61

5.1 Statut nutritionnel des enfants

61

5.1.1 Prévalence de l’insuffisance pondérale (poids - pour âge - Zscore)

62

5.1.2 Prévalence du retard de croissance (taille-pour âge-Zscore)

63

5.1.3 Prévalence du retard de l’émaciation (poids-pour taille-Zscore)

63

5.1.4 Prévalence de la surcharge pondérale

64

5.2 Allaitement maternel

4

35

66

5.2.1 Allaitement initial

66

5.2.2 Statut d’allaitement maternel par âge

67

5.2.3 Proportion des enfants de moins de 12 mois adéquatement nourris

70

5.2.4 Fréquence de l’allaitement maternel

71

5.2.5 Modes d’alimentation des enfants de moins de 3 ans

72

5.2.6 Sevrage

73

5.3 Iodation du sel

78

5.4 Faible poids à la naissance

79

VI - Santé des enfants 6.1 Vaccination des enfants

81 81

6.1.1 Présence d'un carnet de vaccination selon la strate et la région de résidence

82

6.1.2 Etat vaccinal des enfants âgés de 12 à 23 mois

82

6.1.3 Vaccination antitétanique

85

6.2 Maladies diarrhéiques et utilisation des SRO

87

6.2.1 Prévalence de la diarrhée aigue

87

6.2.2 Traitement de la diarrhée

88

6.3 Infections respiratoires aigues

92

6.3.1 Prévalence des infections respiratoires aigues

92

6.3.2 Prise en charge des IRA

93

6.3.3 Traitement des IRA par les antibiotiques

93

6.3.4 Connaissance des signes des infections respiratoires aigues par les mères

94

6.4 Circoncision des enfants

98

6.4.1 Circoncision au moment de l'enquête

98

6.4.2 Âge à la circoncision

99

VII - Nuptialité

101

7.1 Etat matrimonial

101

7.2 Intensité de la nuptialité

103

7.3 Âge au premier mariage

104

7.4 Taux de mariage

105

7.5 Mariage précoce et la polygamie

105

7.6 Stabilité des unions et remariage

107

VIII - Fécondité

109

8.1 Taux de fécondité générale par âge et Indice Synthétique de Fécondité

110

8.2 Indice synthétique de fécondité selon la strate de résidence

110

5

IX - Planification familiale et besoins non satisfaits 9.1 Connaissance des méthodes contraceptives

111

9.2 Utilisation passée de la contraception

112

9.3 Parité atteinte à la première utilisation

113

9.4 Utilisation actuelle de la contraception

115

9.5 Décisions en matière de contraception

117

9.6 Décision relative au choix de la méthode contraceptive actuelle

118

9.7 Raisons de non utilisation de la contraception

119

9.8 Contraception future

120

9.9 Méthode préférée pour la contraception future

120

9.10 Besoins non satisfaits en contraception

120

X - Santé maternelle

123

10.1 Soins prénatals

123

10.2 Conditions d’accouchement

127

10.3 Soins postnatals

128

XI - Développement de l’enfant

131

11.1 Soutien familial de l’apprentissage

131

11.2 Existence de supports d’apprentissage dans le foyer

136

11.3 Modes de garde des enfants dans le foyer

137

XII - Education 12.1 Niveau d’instruction de la population et analphabétisme

139 139

12.1.1 Niveau d’instruction de la population

139

12.1.2 Analphabétisme des adultes

142

12.1.3 Analphabétisme chez les jeunes 15-24 ans

143

12.2 Scolarisation des enfants

6

111

144

12.2.1 Enseignement préscolaire

144

12.2.2 Scolarisation des 6-15 ans

145

12.2.3 Scolarisation primaire

147

12.2.4 Scolarisation post-primaire (moyen/ secondaire)

149

12.2.5 Parité par sexe dans l’enseignement général

151

12.2.6 Achèvement des études primaires et transition au moyen

142

XIII - Protection de l’enfant

155

13.1 Enregistrement des naissances

156

13.2 Travail des enfants

156

13.3 Discipline de l’enfant

159

13.4 Attitudes des femmes envers la violence conjugale

161

IVX - Connaissances en VIH/sida

165

14.1 Connaissance des moyens de prévention de la transmission du VIH/sida

165

14.2 Identification d’idées erronées et connaissance correcte de la transmission du VIH/sida

166

14.3 La connaissance du risque de transmission mére-enfant

168

14.4 Les attitudes à l’égard des personnes atteintes du VIH/sida

169

14.5 La connaissance des lieux de dépistage du VIH/sida

170

14.6 VIH test et conseils pendant les soins prénatals

171

Conclusion générale

175

Annexes

181 A1: Taille de l’échantillon

183

A2: Indicateurs sous-régionaux

187

A3: Plan de sondage

191

A4: Liste des personnels de l'enquête

199

A5: Erreurs d'échantillonnage

201

A6: Qualité des données

207

A7: Indicateurs MICS3: Meta données

217

A8: Questionnaires

225

7

Préface Je suis heureux et satisfait de la publication des résultats de la 3ème enquête à indicateurs multiples. Avec la réalisation de ce projet d’enquête, l’Algérie a consolidé son engagement dans le concert des nations pour la concrétisation des objectifs du plan d’action mondial adopté en 1990 lors du premier sommet de l’Enfance qui a fait de la santé de la mère et de l’enfant un but international de développement. Je suis d’autant plus satisfait que ce projet d’enquête ait pu être mené à son terme et avec succès. J’adresse, à ce titre, mes vifs remerciements à l’ensemble des donateurs au niveau international, en premier lieu à l’UNICEF, initiateur du projet, mais également au Fonds des Nations Unies pour la Population et aux autres agences onusiennes auxquelles j’adresse un hommage particulier suite aux évènements tragiques ayant touché le Bureau d’Alger qui nous endeuilleront à jamais, pour leur contribution et l’appui technique apportés à la réalisation de l’enquête algérienne à indicateurs multiples. Je remercie, également, l’Office National des Statistiques d’avoir conduit et réalisé cette enquête, en collaboration étroite avec mon département ministériel. Dans le contexte global de mondialisation et des réformes de la santé en cours, l’objectif est de répondre aux implications de la double transition démographique et épidémiologique et de garantir la préservation de l’équité et de l’égalité en matière d’accès aux soins de qualité. La mise en œuvre des réformes du système national de santé et la nouvelle carte sanitaire sont désormais le cadre de notre action que nous dédions prioritairement à l’optimisation de l’offre de soins, l’amélioration de la qualité et l’égalité des chances quant au droit à une vie digne et à la santé. Notre défi est ainsi, dans la perspective des objectifs internationaux de développement fixés à l’horizon 2015, de réduire de façon majeure les écarts enregistrés entre les wilayas, que nous imposent les distances géographiques. Les résultats de MICS3 mettent à jour des avancées appréciables dans la construction d’une société égalitaire pour ce qui est de l’accès aux soins, à la santé reproductive, à la contraception moderne, à l’éducation et au plan de la satisfaction des besoins de base. Les indicateurs montrent bien que le monde rural a considérablement progressé dans tous ces domaines et que les écarts flagrants d’il y a dix ans, aujourd’hui ne sont plus perceptibles. Pour exemple, le taux d’accouchement en milieu assisté a atteint 91,8% dans le rural, la moyenne nationale étant de 95,3%. La prévalence contraceptive moderne auprès des couples en âge de reproduction, au niveau national se situe à 52% et à 51,9% en milieu rural. Le taux net de scolarisation des enfants est de 95,4% en milieu rural alors qu’il est de 96,5% en moyenne nationale. La vaccination complète des enfants a atteint 86% pour le rural et 88% en moyenne nationale. La conceptualisation de la santé telle que largement admise nous incite à nous pencher sur une meilleure connaissance de la dynamique de population; celle-ci étant liée aux comportements inhérents aux hommes et aux femmes ainsi qu’à des déterminants socioculturels Les indicateurs globaux de développement humain et sanitaires actuels, témoins de l’amélioration générale des conditions de vie ainsi que d’une meilleure couverture sanitaire de la population, sont révélateurs de changements profonds de la société algérienne que traduisent les nouveaux comportements à l’égard de la procréation et le recul spectaculaire de la nuptialité. L’espérance de vie des hommes et des femmes a dépassé les 75 ans contre 47 ans dans les années 1960. La mortalité générale, malgré l’amorce du vieillissement de la population, conséquence de la transition démographique, est à son plus bas niveau à 4,40 décès pour mille habitants. Les progrès dans ce volet sont d’autant appréciables, car ils sont liés à la chute drastique de la mortalité infantile qui conditionne pour une grande part la mortalité générale au sein de la population. Force est de constater, en effet, que la mortalité infantile a été réduite de plus de cinq fois des niveaux enregistrés dans les années 1970.

8

MICS3 va, sans conteste, contribuer, à travers les données variées qu’elle nous apporte, à enrichir et à compléter notre banque de données dans les domaines de la Santé, et de la Population et des conditions générales de vie des populations et par là même, éclairer davantage notre démarche pour l’amélioration des conditions sanitaires et sociales des populations. Il m’importe de souligner qu’elle constitue; à cet égard, un apport conséquent à la politique nationale de population dans son lien avec le développement, à travers le renforcement de programmes spécifiques dédiés à différentes catégories de la population algérienne, notamment aux enfants, aux jeunes et aux femmes. Ces programmes impliquent nécessairement le cadre d’une intervention multisectorielle renforcée, plaçant au cœur des préoccupations les investissements en faveur du développement durable ainsi que le partenariat à tous les niveaux. Je réitère mes remerciements aux concepteurs de ce projet, à l’ensemble des organismes et organisations internationales qui ont apporté leur contribution. J’adresse un salut particulier à la formidable mobilisation du corps des gestionnaires et des prestataires du secteur de la santé, notamment les sages-femmes, pour le bon déroulement de l’enquête à travers tout le pays.

Docteur Saïd Barkat Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière

9

Préface L’enquête à indicateurs multiples (MICS) est une enquête auprès des ménages initiée par l’UNICEF, au milieu des années 1990, pour évaluer les progrès accomplis par rapport à la déclaration et au plan d’action pour les enfants du Sommet Mondial pour les Enfants (SME), tenu à New York en septembre 1990. Elargie aux femmes en âge de procréer, dans le cadre du MICS3, cette enquête a pour principal objectif de doter les pouvoirs publics de données nécessaires pour évaluer la situation des enfants et des femmes pour la mise en œuvre de politiques pour améliorer les conditions des enfants et des femmes en Algérie. Elle nous permet de disposer de données riches et variées sur le vécu de ces deux catégories de population dans la mesure où elles concernent divers aspects de leur vie économique et sociale et plus particulièrement dans le domaine de la santé. En effet, cette enquête s'intéresse aux conditions de vie des ménages, aux maladies chroniques et handicaps, à la santé des enfants et à leur nutrition, au développement de l'enfant, à son éducation et à sa protection, à la nuptialité, à la fécondité, à la planification familial, etc. L'Office National des Statistiques a été sollicité pour préparer, exécuter et exploiter l'enquête à indicateurs multiples (MICS3). En dépit de l'importance de son programme de travail, l'ONS n'a pas hésité et a accepté de prendre en charge cette opération dans la mesure où l'appel à notre organisme justifie, si besoin est, la notoriété de l'ONS en matière de production des données statistiques, la place qu'il occupe au sein du système national d'information statistique et la qualité de ses travaux, reconnue par les organismes nationaux et les institutions internationales. L'importance et la richesse des données de l'enquête à indicateurs multiples pour les structures de l'ONS sont par ailleurs des éléments qui ne peuvent pas nous laisser indifférents d'autant plus qu'ils touchent les femmes et les enfants, deux catégories de population auxquelles les pouvoirs publics en charge des questions de population accordent une importance particulière. Dans ce rapport, nous restituerons les résultats détaillés de l'enquête à indicateurs multiples (MICS3) dans le but d'apprécier les conditions d'existence, les caractéristiques démographiques et sanitaires des enfants et des femmes en âge de procréer. Très riches et très diversifiées, les données de cette enquête permettront l'évaluation, la mise en œuvre et le suivi des politiques et programmes de développement en direction des enfants et des femmes ainsi que d'actualiser et d'enrichir les bases de données existantes relatives aux femmes et aux enfants et de suivre la réalisation des objectifs pour le développement du Millénaire, dont 20 sur les 48 indicateurs que comptent ces objectifs sont collectés. A l'occasion de la parution du présent rapport principal, je tiens à remercier l'ensemble des partenaires de cette enquête. Tout particulièrement, je citerai en premier lieu, l'UNICEF qui a initié cette enquête et procédé à la quasitotalité de son financement, et les autres organismes internationaux qui ont participé financièrement à ce projet. Je remercie également la Direction du projet arabe pour la santé de la famille, qui a organisé et participé aux quatre ateliers pour la préparation, la réalisation, l'exploitation et la dissémination des résultats de l'enquête. Comme il m'est agréable de d'adresser mes remerciements à tous les experts algériens de l'Office National des Statistiques et du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, qui ont contribué à la réalisation de ce projet. J'adresse mes remerciements également à l'ensemble des membres des comités consultatif et technique qui ont participé à la réalisation de cette enquête. Mohamed BOUMATI Directeur Général Office National des Statistiques

10

Préface Cette troisième enquête de la série des enquêtes à indicateurs multiples (MICS) est le fruit d’une coopération conjointe entre le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, l’Office National des Statistiques d’une part, et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) avec la participation de l’UNFPA, le programme ONUSIDA et le Système des Nations pour le Développement pour l’Algérie, d’autre part. Pour assurer le suivi des objectifs du Sommet mondial pour les enfants de 1990, l’UNICEF a développé deux enquêtes MICS 1 (1995) et MICS2 (2000) pour évaluer les progrès réalisés dans les engagements pris par les Etats membres à l’occasion de ce Sommet. Les réformes engagées tiennent d’ailleurs compte de ces nouvelles données pour que les droits des enfants soient respectés, protégés et réalisés en toute circonstance. Aujourd’hui, l’enquête MICS3 se propose de suivre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) issus du Sommet du Millénaire (septembre 2000) ainsi que ceux fixés lors de la session extraordinaire des Nations Unies pour les enfants (mai 2002) dans le cadre du Plan d’action mondial connu sous le nom de « Un Monde digne des enfants». La réalisation de la MICS3 en Algérie répond à des préoccupations stratégiques de tous les partenaires concernés. Elle offre la possibilité d’actualiser les indicateurs standards au niveau international pour le suivi régulier de la situation des enfants et des femmes, de mettre à jour une partie des indicateurs des OMD et, enfin, d’intégrer des indicateurs relatifs au suivi des programmes nationaux, en particulier le Plan National d’Action pour les enfants. A la différence des deux premières enquêtes, la MICS3 offre des données désagrégées par région et sous-région afin d’alimenter le processus de planification des programmes de développement visant la réduction des disparités régionales. L’enquête MICS3 s’inscrit également dans le cadre du programme de renforcement des capacités des communes lancé par le Gouvernement pour une meilleure planification au niveau local. Donc, autant de possibilités d’utilisation qui seront de nature à apporter la lumière sur les problématiques importantes et dont la résolution aura certainement un impact positif sur les nouvelles générations. L’UNICEF tient à exprimer sa satisfaction concernant les données de cette enquête qui augurent d’un bon avenir, que ce soit dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de la protection des enfants. Néanmoins, il va sans dire que les enquêtes n’ont d’intérêt que si les données qu’elles recueillent sont exploitées aux fins de pallier les problématiques qu’elles mettent en exergue et d’améliorer, de manière significative et durable, la situation de ceux concernés. Dans le cas précis de l’enquête MICS3, qui par ailleurs s’intéresse pour la première fois à la protection des enfants contre les abus, il a été confirmé que des efforts complémentaires devraient être déployés pour réduire les niveaux de mortalité néonatale et maternelle, améliorer les taux d’achèvement des études primaires, renforcer le développement psychosocial du jeune enfant et consolider la prévention de la violence en milieux familial et scolaire. Les réformes engagées tiennent d’ailleurs compte de ces nouvelles données pour que les droits des enfants soient respectés, protégés et réalisés en toute circonstance. Enfin, l’UNICEF profite de cette occasion pour rendre un hommage particulier aux collègues du système des Nations Unies qui nous ont tragiquement quittés le 11 décembre 2007, et sans la contribution desquels la MICS3 n’aurait pas atteint ce niveau de qualité.

Manuel Fontaine Représentant de l’UNICEF en Algérie

11

Synthèse des résultats et présentation de l’Algérie Enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS) et Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), MICS 3 ALGÉRIE, 2006 Rubrique

Numéro Numéro d’indicateur d’indicateur MICS OMD

Indicateur

Valeur

NUTRITION 6 Statut nutritionnel

4

Prévalence de l’insuffisance pondérale

3,7

Prévalence des retards de croissance

11,3

8

Prévalence de l’émaciation

2,9

45

Allaitement commencé à temps (moins d’une heure après la naissance)

49,5

15

Taux d’allaitement exclusif

6,9

7

Taux d’allaitement continu Allaitement maternel

16

à 12-15 mois à 20-23 mois

17

Taux d’alimentation complémentaire commencé à temps

18

Fréquence de l’alimentation complémentaire

46,5 22,2 39 25,8

19

Enfants bien nourris

17,4

Iodation du sel

41

Consommation de sel iodé

60,7

Insuffisance pondérale à la naissance

9

Nourrissons nés avec une insuffisance pondérale

5,8

10

Enfants pesés à la naissance

87,1

SANTÉ DE L’ENFANT

Vaccination

Toxoïde tétanique

Prise en charge des maladies

Utilisation des combustibles solides

25

Couverture vaccinale de la tuberculose (BCG)

99,0

26

Couverture vaccinale de la polio

93,9

27

Couverture vaccinale de la DPT

94,8

Couverture vaccinale de la rougeole

90,5

31

Enfants entièrement vaccinés

88,0

29

Couverture vaccinale de l’hépatite B

79,8

32

Protection contre le tétanos néonatal

56,8

33

Utilisation de la thérapie de réhydratation par voie orale (TRO)

26,6

34

Prise en charge à domicile de la diarrhée

5,4

35

TRO reçue ou augmentation des fluides et poursuite de l’alimentation

24,2

23

Soins prodigués à une pneumonie suspectée par un personnel qualifié

52,6

22

Traitement aux antibiotiques d’une pneumonie suspectée

59,0

28

15

24

29

Combustibles solides

1,2

11

30

Utilisation des sources d’eau potable améliorées

85,1

Traitement de l’eau

16,4

Utilisation d’installations sanitaires améliorées

92,7

Prévalence des contraceptifs

61,4

Besoins non satisfaits en matière de planning familial

10,8

ENVIRONNEMENT

Eau et assainissement

13 12

31

21

19c

SANTÉ DE LA REPRODUCTION Contraception et besoins à couvrir

Santé maternelle et néonatale

98 99

Demande satisfaite en planning familial

20

Soins prénatals

89,4

44

Contenu des soins prénatals (au moins une visite prénatale durant la grossesse)

90,3

Assistance par un personnel qualifié

95,2

Accouchements dans un établissement spécialisé

95,3

4

17

5

12

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

85

(suite) Enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS) et Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), MICS 3 ALGÉRIE, 2006 Rubrique

Numéro Numéro d’indicateur d’indicateur MICS OMD

Indicateur

Valeur

DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Développement de l’enfant

46

Soutien pour l’apprentissage

61,5

47

Soutien paternel pour l’apprentissage

78,4

48

Soutien pour les études : livres pour enfants

27,5

49

Soutien pour les études : autres livres

60,6

50

Soutien pour les études : matériel ludique

16,0

51

Enfants gardés par un mineur

8,4

52

Fréquentation du préscolaire

11

53

Préparation à la scolarisation

16,5

Taux d’admission net au cycle primaire

91,6

ÉDUCATION

54 55

6

Taux net de scolarisation du cycle primaire

96,5

57 58

7

Taux net de scolarisation des cycles moyen/ secondaire Enfants atteignant la 5ème année

62,8 95,4

59

7b

61

9

60

8

56 Éducation

Taux de passage aux cycles moyen/secondaire

76,3

Taux d’achèvement des études primaires

64,3

Indice de parité des sexes

Alphabétisation

école primaire école secondaire

0,9 1,1

Taux d’alphabétisation chez les jeunes femmes de 15-24 ans

89,2

Enregistrement des naissances

99,3

PROTECTION DE L’ENFANT Enregistrement des naissances

62 71

Travail des enfants

4,7

Travail des enfants

72

Travailleurs étudiants

78,0

73

Étudiants travailleurs

4,2

74

Discipline de l’enfant Toute punition psychologique/physique

86,0

67

Mariage avant 15 ans Mariage avant 18 ans

0,8 7,8

Discipline de l’enfant

Mariage précoce et polygamie

Violence domestique

68

Jeunes femmes de 15-19 ans mariées

1,8

70

Polygamie

4,4

69

Différence d’âge des conjoints : Femmes mariées 15-19 ans (+10 ans de différence) Femmes mariées 20-24 ans (+10 ans de différence)

47,8 33,9

100

Attitude face à la violence domestique

67,9

Connaissances parfaites sur la prévention du VIH chez les jeunes

15,4

VIH/sida 82

Connaissances et comportements face au VIH/sida

19b

89

Connaissances sur la transmission mère-enfant du VIH

44,4

86

Attitude face aux porteurs du VIH/sida (pas de discrimination)

19,0

87

Femmes connaissant les centres de dépistage du VIH

17,7

88

Femmes ayant subi le test de dépistage du VIH

3,2

90

Prise en charge pour la prévention de la transmission mère enfant du VIH

1,8

91

Dépistage pour la prévention de la transmission mère-enfant du VIH

1,0

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

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Présentation de l'Algérie

Présentation de l'Algérie

L’Algérie est située au Nord-Ouest du continent Africain s'étalant sur une superficie de 2.381.741 km2, avec 3% de terres cultivables et 85% de désert. L’Algérie est le deuxième pays d’Afrique en superficie, après le Soudan, et le dixième du monde. Avec 1200 km de côtes, l’Algérie est ouverte sur la Méditerranée au nord et se situe entre sept pays: la Tunisie et la Libye à l’Est, le Maroc et le Sahara occidental à l’Ouest, la Mauritanie, le Mali et le Niger au Sud. Le relief de l’Algérie comprend deux chaînes montagneuses, l’Atlas tellien et l’Atlas saharien qui forment les frontières naturelles entre les principales régions d’Algérie. Les plaines côtières de l’Algérie se trouvent au Nord du pays, au pied de l’Atlas tellien, et les HautsPlateaux, plaines semi arides, se situent entre les deux chaînes montagneuses. Le Sahara, au Sud du pays est l’un des plus grands déserts du monde avec 2 millions de kilomètres carrés. Il couvre 85% de la superficie du pays et est constitué de dunes, d’ergs, d’oasis et de montagnes avec le point culminant de l’Algérie, le mont Hoggar à 3000 mètres d’altitude. Eu égard à sa grande superficie et à son relief contrasté, l’Algérie se caractérise par une grande variété de climats. La zone littorale jouit d’un climat méditerranéen avec des hivers doux et une grande saison estivale chaude, tempérée par des brises de mer. Avec l’éloignement de la mer, le climat devient chaud et sec. L’intérieur du pays jouit d’un climat continental. Au Sud, le climat est désertique. Capitale de l’Algérie, Alger est située au Nord du pays sur la mer Méditerranée. Elle est également cheflieu de wilaya et se compose de 57 communes. L’Algérie est composée de 48 wilayas, de 548 daïras et de 1 541 communes. La wilaya est la plus grande entité administrative du pays. Elle est constituée d’un ensemble de daïras qui se composent chacune d’un groupe de communes. La Commune, cellule de base de l’organisation administrative du pays, est composée d’une ou de plusieurs agglomérations et de zones éparses.

1.1 Données démographiques La population résidente totale est estimée à 33,5 millions d’habitants en 2006. L’étude de la structure de la population par âge indique que la population en âge de travailler continue sa progression. Elle représente 64,3% de l’ensemble de la population Algérienne. Les moins de 15 ans représentent 28,4% de ce même ensemble et les 60 et plus, 7,3%. Les enfants de moins de 5 ans qui constituent la première catégorie de population, objet de notre étude, représentent 9,4% du total de la population algérienne. Les femmes en âge de procréer, qui composent la seconde catégorie de population ciblée par l'enquête, représentent 57,7% de l’ensemble de la population algérienne féminine.

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Présentation de l'Algérie

Figure ALG : Carte des limites administratives et géographiques de l'Algérie

1.2 Caractéristiques économiques La très favorable conjoncture pétrolière et la rigueur dans la gestion des grands équilibres sont à l’origine de la stabilité financière que connaît actuellement l’Algérie. Cela s’est traduit par : Plus de 70 milliards de dollars US de réserves de change en 2006, 110 milliards de dollars US en 2007 et 138 en novembre 2008 : un niveau record. Une inflation pratiquement maîtrisée (4,4% en 2008, 1,8% en 2006 contre environ 30% en 1995 selon les chiffres publiés par l’ONS). Une baisse de l’endettement extérieur : 5,6 milliards de dollars US en 2007, soit près de 4,1% du PIB contre 35% en 2003. Un engagement de l’Algérie dans des négociations de remboursement anticipé de sa dette extérieure, qui ont en particulier abouti à un accord au Club de Paris, le 10 mai 2006. Sur le plan économique et social, le programme de soutien à la relance économique (PSRE), programme d’investissement public a permis, entre autres, la chute du taux de chômage qui est estimé à 13,8% en 2007 (soit une importante baisse par rapport au taux de 27,3% enregistré en 2001).

1.3 Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) L'un des principaux objectifs de l’enquête à indicateurs MICS3 est de fournir les données nécessaires pour suivre l’état de réalisation des Objectifs du Millénaire que l’Algérie s’est engagée à atteindre en entreprenant un certain nombre d’actions dont les principales sont les suivantes :

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Renforcement de la stratégie de développement par l’adoption d’une démarche de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en octobre 2005 par le biais du comité interministériel de suivi des recommandations de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, organisée en octobre 2000. Création d'un observatoire de l’emploi et de lutte contre la pauvreté pour évaluer la situation dans le domaine de l’emploi et de la pauvreté et proposer des actions pour l’amélioration de la situation des travailleurs et des catégories de population démunies. En ce qui concerne l'accès universel à l'éducation primaire, «Assurer une éducation primaire pour tous», l'Algérie a consacré le droit à l'éducation pour tous. Le droit à l'enseignement est garanti par la loi. L'enseignement est dispensé gratuitement à tous les niveaux quel que soit le type d'établissement public d'éducation et de formation. L'enseignement est par ailleurs obligatoire de 6 à 16 ans. Une amélioration de l’état de santé de l'ensemble de la population et une réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Cette amélioration est la conséquence de plusieurs facteurs, notamment : la mise en œuvre des programmes de lutte contre les maladies endémiques ; la mise en œuvre, depuis 2005 d'un vaste programme de santé périnatale; la consolidation des programmes de vaccination des enfants et de prévention des maladies infantiles ; le programme d'investissement du secteur de la santé, notamment la réhabilitation des structures et la densification du réseau de soins de santé à travers tout le territoire du pays, particulièrement la protection de la mère et de l'enfant. L'amélioration de la santé maternelle et la réduction de la mortalité maternelle et périnatale constituent un problème dominant de santé publique en Algérie. Des actions en direction de la femme enceinte, dont la surveillance de la grossesse, l'accouchement en milieu assisté et le suivi postnatal, ont été entreprises dans le courant des années 1990. Avec la multiplication des infrastructures et le renforcement de la couverture en spécialistes, gynécologues obstétriciens et sages-femmes, en particulier dans les zones du Sud et des Hauts-Plateaux, ces actions ont contribué à réduire le taux de mortalité maternelle. L'action sanitaire relative à la lutte contre le VIH/sida s'est intensifiée au milieu des années 1990 avec la mise en fonction du comité national de lutte contre les IST/VIH/sida et une intervention multisectorielle incluant le mouvement associatif au plan de la conception stratégique, de la mise en œuvre des projets sectoriels spécifiques et des actions d'IEC (Information, Education et Communication).Cette période a été marquée par l'adoption et l'exécution successivement de deux programmes à moyen terme en collaboration avec l'OMS (entre 1991 et 1999) et un programme intermédiaire pour 19941995 ainsi que par l'institution d'un dispositif conséquent et d'un cadre réglementaire pour la prise en charge des malades. Il y a lieu de relever également, au plan national, l'institution d'une coopération Algérie/ONUSIDA. L'accession de l'Algérie au Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose.

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Présentation de l'Algérie

Plan de Soutien à la Relance Économique, initié par Son Excellence le Président de la République dont le citoyen est le premier bénéficiaire et dont les effets sur le plan économique et social sont très importants dans la mesure où ils permettent la réduction du chômage et par conséquent de la pauvreté et l’amélioration du pouvoir d’achat.

Chapitre I Contexte et objectifs

Contexte et objectifs

Introduction L’Enquête à indicateurs multiples (MICS) est une enquête auprès des ménages initiée par l’UNICEF, au milieu des années 1990, pour évaluer les progrès accomplis par rapport à la déclaration et au plan d’action pour les enfants du Sommet Mondial pour les Enfants (SME), tenu à New York en septembre 1990 et où 171 chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que 88 hauts responsables de divers pays ont participé et se sont engagés à réaliser les objectifs fixés. Dans le Plan d’action, chaque pays est convié à «mettre en place les mécanismes nécessaires pour rassembler, analyser et publier régulièrement et en temps voulu les données permettant le suivi des indicateurs sociaux relatifs au bien-être des enfants» (para. 34[v]). A l’instar de beaucoup d’autres pays, l’Algérie, a pris en charge, dans son Programme National d’Action, la collecte, l’exploitation, le traitement et l’analyse des données statistiques pour la mesure et le suivi des indicateurs, l’évaluation de la situation des enfants et la mise en œuvre des politiques de développement, visant à l’amélioration des conditions de vie de cette catégorie de population. Parmi les réalisations, on peut citer l’enquête sur la santé de la mère et de l’enfant (1992), l’enquête sur la mortalité maternelle (1999), l’enquête algérienne sur la santé de la famille (2002), les enquêtes par sondage menées régulièrement auprès de l’Etat Civil. Dans le cadre du développement des unités de suivi et de collecte des données sur la situation des enfants et des femmes, l’UNICEF a, de son côté, mis en œuvre depuis plusieurs années une enquête à indicateurs multiples auprès des ménages, appelée MICS (Multiple Indicators Clusters Survey). Les deux premières enquêtes nationales, MICS1 et MICS2 ont été réalisées par le gouvernement algérien en 1995 et en 2000. La troisième a été réalisée en 2006 avec l'appui technique et financière de l'UNICEF, du système des Nations Unies pour l’Algérie, de l'UNFPA et de l'ONUSIDA.

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Encadré : Un engagement pour l’action : Obligations nationales et internationales de rendre compte

Contexte et objectifs

Les gouvernements signataires de la Déclaration du Millénaire et du Plan d’action de la campagne «Un monde digne des enfants» s’étaient également engagés à suivre la réalisation des buts et objectifs qui y sont définis : « Nous assurerons le suivi régulier et l’évaluation au niveau national et, en tant que de besoin, au niveau régional, des progrès accomplis vers les objectifs et les cibles du présent Plan d’action aux échelles nationale, régionale et internationale. En conséquence, nous renforcerons notre capacité statistique nationale en améliorant la collecte, l’analyse et la ventilation des données, notamment par sexe, âge et autres facteurs susceptibles de créer des inégalités, et nous appuierons toute une série de recherches axées sur les enfants. Nous améliorerons la coopération internationale afin d’appuyer les efforts de renforcement des capacités statistiques et d’accroître les capacités des communautés en matière de suivi, d’évaluation et de planification ». (Un monde digne des enfants, paragraphe 60) «…Nous évaluerons périodiquement les progrès réalisés, au niveau national et sous-national, afin de mieux surmonter les obstacles et d’accélérer l’action...» (Un monde digne des enfants, paragraphe 61) En outre, le Plan d’action (paragraphe 61) invite spécialement l’UNICEF à s’impliquer dans la préparation des rapports périodiques évaluant les progrès réalisés : « …En tant qu’organisation mondiale chef de file pour la protection de l’enfance, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance est prié de continuer à préparer et à diffuser, en étroite collaboration avec les gouvernements, les fonds, programmes et institutions spécialisées concernés des Nations Unies, et avec tous les autres acteurs appropriés, le cas échéant, l’information sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la présente déclaration et du présent Plan d’action ».

1.1 Objectifs de l'enquête L’enquête MICS 3 devrait permettre aux pouvoirs publics de : Disposer des informations essentielles pour mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques en direction des enfants et des femmes. Actualiser et d’enrichir les bases de données existantes, de se doter d’indicateurs à des fins de comparabilité avec les autres pays et d’évaluer les efforts à fournir pour l’amélioration de la situation de ces deux catégories de population. Suivre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, dont 20 sur les 48 indicateurs que comptent ces objectifs sont collectés. Pour l’Algérie, l’enquête MICS3 revêt une importance particulière compte tenu de la richesse des données qu'elle recèle. En effet, cette enquête constitue une source d’informations complète et variée sur un grand nombre d’aspects relatifs, notamment, à la santé des femmes et des enfants. Elle est également importante dans la meure où elle fournit des informations statistiques sur les enfants et les femmes, nécessaires à l’évaluation et au suivi des changements induits par la politique d’ouverture qui a modifié considérablement le paysage économique et social du pays. Eu égard à la rapidité des changements opérés, la disponibilité de l’information statistique est impérative pour évaluer régulièrement les différents programmes de développement, apporter les éventuels correctifs afin d’assurer toutes les conditions de succès de la politique économique et sociale mise en œuvre. Les données du MICS3 permettent également de disposer d’une nouvelle situation sur une bonne partie des indicateurs relatifs aux objectifs pour le développement du Millénaire dont l’échéance est fixée à 2015,

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1.2 Organisation administrative de l'enquête Le schéma d’organisation de l’enquête MICS3 -Algérie- est fondé sur trois organes : 1- Le comité consultatif, présidé par le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, ou par son représentant, a été constitué pour définir les grandes orientations de l’enquête et mobiliser les ressources nécessaires à sa réalisation. Le comité consultatif se compose de représentants des institutions gouvernementales en charge des questions de population et de santé et des Organisations et Agences Onusiennes. 2- Le comité technique, présidé par le Directeur général de l’Office National des Statistiques et Directeur national de l’enquête, a été mis en place pour assister les responsables de l’enquête dans toutes les étapes de préparation, d’exécution et d’exploitation de l’enquête. Le comité technique se compose de représentants des membres du comité consultatif et d’autres organisations et associations, concernées par les questions de population et de santé 3- Le bureau technique, présidé par le Directeur de la population et de l’emploi de l’Office National des Statistiques et Directeur technique de l’enquête, a pour principales missions : La préparation des supports techniques : le plan d’échantillonnage ; les questionnaires et les instructions aux différentes catégories du personnel ; le planning des différentes étapes de l’enquête ; l’évaluation financière de toutes les phases de l’enquête. La formation du personnel d’enquête. Le suivi de la réalisation de l’enquête sur le terrain. L’exploitation de l’enquête et l’analyse des résultats. L’élaboration des rapports de l’enquête. La dissémination des résultats. Le bureau technique se compose des responsables de la préparation, de la réalisation et de l’exploitation de l’enquête au sein de l’Office National des Statistiques et de représentants de la Direction de la Population, au sein du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Elaboré par les membres du bureau technique et des personnes ressources du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, le présent rapport principal, composé de 15 chapitres, a pour objet la restitution des résultats de l’enquête MICS3. Les deux premiers chapitres sont consacrés aux contexte et objectifs de l’enquête, aux aspects méthodologiques et aux données de l’échantillon avec les taux de réponse pour les différentes catégories de la population étudiées. Eu égard à leur impact sur l’état de santé de la population, les caractéristiques générales de la population et des ménages et les conditions d’habitat avec les commodités de logement et l’équipement des ménages font l’objet du troisième chapitre. Le chapitre 4 concerne l’état de santé générale de toutes les personnes composant le ménage. Ainsi, toutes les personnes atteintes d’une maladie chronique et celles qui présentent un handicap ont été identifiées. Il sera question de saisir la prévalence des malades chroniques et des handicapés par types.

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Contexte et objectifs

pour apprécier l’état de réalisation de ces objectifs et évaluer les moyens à mettre en œuvre pour leur réalisation dans le respect des délais arrêtés. L’enquête MICS3 a été réalisée dans le cadre d’un protocole d’accord, signé entre le gouvernement algérien, représenté par le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, et le Représentant du Bureau de l’UNICEF en Algérie. La préparation, la réalisation, l’exploitation de cette enquête ont été confiées à l’Office National des Statistiques.

Les chapitres 5 à 9 sont consacrés aux enfants de moins de 5 ans. Tous les aspects relatifs au développement, à la nutrition, aux soins, à la vaccination, aux mesures anthropométriques, à l’éducation et à la protection de l’enfant ont été abordés. Les données consacrées aux enfants, de ces cinq chapitres, permettent d’apprécier, à travers un certain nombre d’indicateurs, la situation des enfants en Algérie, d’évaluer les progrès accomplis, comparativement aux enquêtes précédentes, et de fournir aux secteurs et pouvoirs publics les données nécessaires pour mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques en direction des enfants. Dans les chapitres 10 à 15, consacrés aux femmes âgées de 15 à 49 ans, sont abordées les données démographiques et de santé relatives à la nuptialité, à la fécondité, à la planification familiale et aux besoins non satisfaits en la matière, à la santé maternelle et la connaissance sur le VIH/sida, à l’effet d’apprécier la situation démographique et sanitaire de la population féminine en âge de procréer. Les indicateurs relatifs à la population féminine auront une importance particulière pour l’évaluation de la situation des femmes et pour la mise en œuvre des politiques de développement appropriées pour l’amélioration de leur santé, notamment la santé reproductive. Le dernier chapitre est consacré aux principales conclusions relatives aux différents aspects ayant trait à la population, aux ménages, aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes en âge de procréer. Elles sont suivies de recommandations pratiques à même d’améliorer la situation des femmes et des enfants en Algérie.

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2.1 Organisation spatiale de l’Algérie L’Algérie se compose de 48 wilayas, de 547 daïras et de 1541 communes. La wilaya est la plus grande entité administrative. Elle est constituée d’un ensemble de daïras dont chacune se compose d’un groupe de communes. La commune constitue la cellule de base de l’organisation administrative du pays, elle est composée, au plan territorial, d’une ou de plusieurs agglomérations et de la zone éparse. Les communes sont découpées en districts ou grappes qui sont des portions de territoire qui regroupent en moyenne 1100 personnes en milieu aggloméré et 600 personnes en zone éparse. Le découpage en grappes des communes est réalisé lors de la préparation de chaque recensement général de la population et de l’habitat. Les grappes et les ménages qui y résident constituent la base de sondage pour toute la période intercensitaire.

2.2 Elaboration du plan de sondage 2.2.1 La base de sondage La base de sondage est constituée par l’ensemble des ménages ordinaires et collectifs recensés lors du recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 1998. Pour répondre à la nécessité de disposer des informations statistiques en milieu urbain et en zone rurale, il a été procédé au classement de l’ensemble des grappes du territoire selon les strates urbaine et rurale. 2.2.2 La population cible Les femmes âgées de 15 à 49 ans et les enfants de moins de 5 ans sont les deux catégories de population, objet de l’enquête MICS3. 2.2.3 Taille de l’échantillon La taille de l’échantillon de l’enquête MICS 3 a été calculée en fonction d’une représentativité régionale pour disposer des indicateurs nécessaires à la mise en place, au suivi et à l’évaluation des politiques qui tiennent compte des spécificités régionales. Le territoire national a été ainsi découpé en quatre régions sanitaires, celles retenues par le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière : La région sanitaire du Centre du pays qui regroupe les Wilayas de Chlef, Blida, Béjaia, Bouira, Tizi Ouzou, Alger, Médéa, Boumerdès, Tipaza, Aïn Defla et Tissemsilt. La région sanitaire de l’Est du pays qui regroupe les Wilayas de Oum El Bouaghi, Batna, Biskra, Tébéssa, Jijel, Sétif, Skikda, Annaba, Guelma, Constantine, M’Sila, Bordj Bou Arréridj, El Tarf, Khenchella, Soukh Ahras et Mila.

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E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Chapitre II

Echantillonnage et méthodologie de l'enquête

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

La région sanitaire de l’Ouest du pays qui regroupe les Wilayas de Tlemcen, Tiaret, Saïda, Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Mascara, Oran, El Bayadh, Naâma, Aïn Témouchent et Relizane. La région sanitaire du Sud du pays regroupe Adrar, Laghouat, Béchar, Tamanrasset, Illizi, Tindouf, El Oued, Ghardaïa et Djelfa. La proportion des enfants âgés de moins de cinq ans qui présentent un retard statural a été retenue comme variable de contrôle pour la détermination de la taille de l’échantillon. Le choix de cette variable se justifie par le fait qu'elle présente la prévalence la plus faible comparativement aux autres variables démographiques ou de santé relatives aux enfants. La taille d’échantillon a été déterminée à partir du modèle standard préconisé par le projet MICS. Calculée à partir de la formule suivante, la taille de l’échantillon par région est environ de 7372 ménages ; soit 7.372 x 4 = 29 488 ménages pour les quatre régions. n = 4 (r)(1 -- r).f.(1.1) /[(er)² .p.nh] Avec : n : Taille de l’échantillon 4 : Un facteur pour atteindre 95% d'intervalle de confiance, r : Prévalence prévue pour l’indicateur clé : 19% f : Effet de grappe : 1,5 1.1 : Le facteur nécessaire pour augmenter la taille de l'échantillon de 10% afin de tenir compte du taux de non réponse, e : Marge d’erreur tolérée : 8,45% p : Proportion de la population cible dans la population totale nh : Taille moyenne du ménage : 5,9 personnes Pour disposer des informations à un niveau de détails plus fin que les grandes régions géographiques, il a été procédé à une classification des régions Centre, Est, Ouest et Sud en sous-régions selon quatre critères tirés à partir des statistiques du recensement général de la population et de l’habitat et des enquêtes sur l’état civil, à savoir : L'indice synthétique de fécondité L’analphabétisme Le rattachement au réseau d’assainissement (égout) La proportion de la population vivant en zone éparse Ces critères ont été choisis en fonction de leur forte corrélation avec les phénomènes étudiés et selon leur disponibilité au niveau de chaque Wilaya. Cette stratification se justifie par l'hétérogénéité des wilayas composant chaque grande région aux plans socio-économique et sanitaire. Elle permettra en outre de réduire considérablement les marges d’erreurs des différents indicateurs obtenus. Aussi, la répartition des grappes selon les milieux de résidence urbain et rural a été respectée au sein de chaque sous-région et au niveau national de manière à disposer de sous échantillons régionaux dont la somme constitue l’échantillon national. Tableau HH.1A : Taille de l’échantillon par région et sous-région

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Nombre de grappes

Nombre de ménages

Régions

Nombre de sous-régions

Par sous-région

Total

Par grappe

Total

Centre

5

34

170

51

8 670

Est

5

34

170

51

8 670

Ouest

4

34

136

51

6 936

Sud

3

34

102

51

5 202

Total

17

/

578

/

29 478

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Il s’agit d’un sondage stratifié à 2 degrés : 1er Degré : Tirage des unités primaires ou de 34 districts par sous-région. 2ème Degré : Tirage des unités secondaires ou ménages dont le nombre est de 51 par grappes, soit 1734 ménages par sous-région. 2.2.5 Tirage de l’échantillon 1er Degré : Tirage des grappes échantillons Les districts constituant la base de sondage ont été répartis selon les milieux géographiques et les sous-régions. Il a été procédé à un tirage aléatoire stratifié à l’intérieur de chaque sous-région, en tenant compte des milieux de résidence urbain et rural. Cette stratification des grappes contribue à l’amélioration de la précision des estimateurs, compte tenu du fait qu’elle est fortement corrélée à l’ensemble des indicateurs que l’on veut mesurer. 34 districts ont ainsi été tirés au niveau de chaque sous-région. Il s’agit d’un tirage proportionnel par milieu géographique. 2ème Degré : Tirage des ménages échantillons 51 ménages ont été enquêtés par district échantillon et tirés à partir des listes exhaustives des ménages par grappe, conçues lors du dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH-98) et actualisées pour les besoins de l’enquête MICS 3.

2.3 Mise à jour des grappes échantillons Toutes les grappes échantillons tirées ont été actualisées. L’actualisation avait pour objet de dénombrer l’ensemble des logements et des ménages des grappes échantillons et a permis de disposer d’un état de chaque grappe échantillon à la veille de l’exécution de l’enquête sur le terrain. La mise à jour des grappes échantillons a été réalisée sur une durée de deux mois de terrain, par les structures de cartographie des annexes régionales de l’Office National des Statistiques.

2.4 Enquête test L’Office National des Statistiques a procédé à la réalisation de l’enquête test durant la période du 19 novembre au 6 décembre 2005. Elle a été effectuée au niveau d’Alger. Elle constitue une phase essentielle pour : Tester l’organisation du travail sur le terrain ; Tester la réaction des ménages par rapport aux questions posées ; Tester les supports de collecte; Estimer le rendement quotidien moyen; Noter toutes les difficultés auxquelles pourrait être confronté le personnel pour d’éventuelles mesures correctives en matière d’organisation, de collecte et d'exploitation de l'information. Elaboration du dossier technique Les questionnaires conçus pour les besoins de l’enquête test ont été élaborés sur la base des questionnaires standards proposés par la direction centrale du projet MICS3 de l’UNICEF New York, revus et adaptés par les structures de l’Office National des Statistiques (ONS) pour tenir compte de la spécificité algérienne et des besoins en matière d’informations statistiques. Les projets de questionnaires ont fait l’objet d’une discussion entre les parties concernées par l’enquête MICS3, à savoir l’ONS, la Direction de la population du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière et le bureau de l’UNICEF - Alger - avant d’être adoptés en prévision de la réalisation de l’enquête test. Il convient de rappeler que le MICS3 se compose de questionnaires de base, de questionnaires additionnels et de modules optionnels dont leur introduction est laissée au choix des pays.

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2.2.4 Plan de sondage

Les questionnaires retenus pour les besoins de l’enquête test sont :

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Le Questionnaire Ménage : il comporte les modules suivants: Les caractéristiques du ménage ; L’éducation ; L’activité économique ; L’eau et l’assainissement ; Les conditions d’habitation ; La mortalité générale ; Le travail des enfants ; La disciplines de l'Enfant. Le Questionnaire Femme 15-49 ans : ce questionnaire concerne l’ensemble des femmes en âge de procréer quel que soit leur état matrimonial et comporte les modules suivants : Les caractéristiques générales ; Le mariage, La mortalité des enfants ; L’anatoxine tétanique, Les soins maternels ; La contraception et les besoins non satisfaits ; Le VIH/sida. Le Questionnaire Enfant : questionnaire individuel pour l’ensemble des enfants âgés de moins de cinq ans et administré par la mère ou la personne qui s’occupe de l’enfant. Le questionnaire comprend les modules suivants : L’enregistrement et l’éducation de la petite enfance ; L’allaitement maternel ; Les soins des enfants malades ; La vaccination ; La circoncision des garçons ; Les mesures anthropométriques. Echantillon Trois grappes ont été choisies pour la réalisation de l’enquête. Le lieu de résidence a été le seul critère retenu pour le choix de cet échantillon : Un district urbain au sein d’une agglomération chef-lieu ; Un district rural au sein d’une agglomération secondaire ; Un district en zone éparse. Formation du personnel Dispensée par l’Office National des Statistiques, la formation était axée autour de deux aspects. Le premier aspect est théorique et a consisté en la revue des différents modules des questionnaires. Le second aspect a été basé sur les pratiques d’enquête sur le terrain. La formation a été dispensée durant la période du 19/11 au 27/11/2005 au siège de l’Office National des Statistiques. Elle a concerné neuf enquêtrices issues du corps paramédical, et trois contrôleurs de l’annexe régionale d’Alger de l’Office National des Statistiques. Exécution de l’enquête test Le personnel d’enquête a été réparti en trois équipes composées chacune d’un contrôleur et de trois enquêtrices. La collecte de l’information a été effectuée durant la période du 28 novembre au 6 décembre 2005. Chaque équipe a enquêté 40 ménages ; soit 120 ménages au total. D’une manière générale, l’enquête test s’est déroulée dans de bonnes conditions et les ménages ont été très coopératifs.

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Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Evaluation de l’enquête test L’enquête test a permis de recenser un certain nombre de remarques tant de fond que de forme des questionnaires. A l’issue de l’enquête test, une réunion présidée par le Directeur général de l’Office National des Statistiques et Directeur national de l’enquête s’est tenue au siège de l’ONS, le 07/12/2005. Ont participé à cette réunion le Directeur technique de l’enquête, le coordinateur du projet MICS3 au niveau de l’UNICEF à Alger, les formateurs ainsi que l’ensemble du personnel d’enquête. Cette réunion a permis d’exposer les principales conclusions et de procéder à l’évaluation de l’enquête test. Exploitation de l’enquête test Tous les questionnaires renseignés lors de l’enquête test ont été saisis sur l’application conçue à cet effet par les membres du bureau technique de l’enquête MICS3. Toutes les remarques et observations d’ordre technique et organisationnel notées par le personnel d’exécution, les contrôleurs et la direction technique du projet ont été prises en considération en prévision de la préparation, de l’exécution et de l’exploitation de l'enquête MICS3 proprement dite. L’enquête test a été également très bénéfique sur un autre plan dans la mesure où elle a permis d’enrichir le manuel d’instructions des enquêtrices et la révision du programme de la formation. Elle a par ailleurs permis de corriger le masque de saisie et de renforcer le contrôle au niveau de chaque questionnaire.

2.5 Mise au point définitive du dossier technique En fonction des enseignements tirés de l'enquête test, le bureau technique a procédé à la réadaptation des questionnaires et autres supports d’enquête pour la réalisation du MICS III en apportant les correctifs nécessaires. Les questionnaires conçus ont fait l’objet de deux séances de travail qui ont regroupé, les responsables de l’enquête de l’ONS, les représentants de la Direction de la population du MSPRH et le représentant du bureau de l’UNICEF - Alger ainsi que des personnes ressources du MSPRH, avant d’être définitivement adoptés. Il y a lieu de souligner que l’Algérie a introduit des modules spécifiques non compris dans le projet standard : Les maladies chroniques de tous les membres du ménage Les handicaps La mortalité générale et l’enregistrement du fait à l’état civil Les accidents domestiques des enfants âgés entre 2 et 14 ans Les conditions sanitaires de la circoncision des garçons. Les questionnaires retenus pour l’enquête Le Questionnaire Ménage Les caractéristiques du ménage ; L’éducation ; L’activité économique ; L’eau et l’assainissement ; Les conditions d’habitation ; La mortalité générale ; Le travail des enfants ; La discipline de l’enfant.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

27

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Le suivi de l’enquête test a été assuré par le bureau technique qui réunissait les trois équipes quotidiennement à l’issue de chaque journée de travail pour relever l’ensemble des remarques, observations et enseignements. Tous les questionnaires renseignés ont été passés en revue par le bureau technique chargé de la préparation et du suivi de l’opération.

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Le Questionnaire Femme 15-49 ans Les caractéristiques générales ; Le mariage, La mortalité des enfants ; L’anatoxine tétanique, Les soins maternels ; La contraception et les besoins non satisfaits ; Le VIH/sida. Le Questionnaire Enfant L’enregistrement et l’éducation de la petite enfance ; L’allaitement maternel ; Les soins des enfants malades ; La vaccination ; La circoncision des garçons ; Les mesures anthropométriques.

2.6 Exécution de l’enquête sur le terrain 2. 6.1 Le personnel d’enquête Le personnel d’exécution de l’enquête à indicateurs multiples (MICS3) est composé : de superviseurs de l'enquête de l’Office National des Statistiques de contrôleurs de l’enquête de l’Office National des Statistiques d’enquêtrices, appartenant à un personnel paramédical, détachées pour les besoins de l’enquête, du secteur du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. 2.6.2 La formation du personnel La formation du personnel d’exécution de l’enquête a été dispensée par les cadres de l’Office National des Statistiques, membres du bureau technique de l’enquête MICS3 et s’est étalée sur 15 jours. L’ensemble du personnel d’exécution de l’enquête a été regroupé au sein d’un établissement où toutes les conditions matérielles et pédagogiques étaient réunies pour assurer une bonne formation. 87 enquêtrices, 29 contrôleurs et 04 superviseurs régionaux ont pris part à cette formation. La première étape de la formation a été consacrée à la maîtrise des concepts et des définitions utilisées pour l’ensemble des modules des trois questionnaires adoptés. Il faut signaler également que le personnel de l’enquête a eu droit à des communications thématiques très enrichissantes, exposées par des personnes ressources du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Ces interventions ont porté sur : la pédopsychiatrie, pour le module développement de l’enfant la vaccination des enfants contre les maladies à déclarations obligatoires l’anthropométrie des enfants de moins de 5 ans les maladies chroniques et les handicaps. L’iodation du sel et les techniques pratiques de la mesure de la teneur du sel en iode. La seconde étape de la formation a été consacrée à des applications sur le terrain. A ce titre, des équipes de travail on été constituées et ont procédé à des exercices de collecte d’informations dans des grappes se situant aux alentours du lieu de la formation. A l’issue de chaque journée de collecte, les contrôleurs des équipes procédaient à la correction des questionnaires lors des séances de synthèse, en présence des formateurs, pour exposer, débattre et arrêter les solutions à l’ensemble des difficultés rencontrées par le personnel de l’enquête. Les enseignements tirés à partir de ces applications ont permis de déceler les erreurs systématiques et les lacunes. Pour y faire face, des instructions complémentaires ont été élaborées et remises à l’ensemble du personnel.

28

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

2.6.3 Organisation du travail sur le terrain

Ces équipes étaient ensuite affectées dans l’une des quatre Directions régionales de l’Office National qui comportent les Wilayas suivantes : Tableau HH.2A : Répartition des Wilayas selon les Directions régionales de l’ONS Directions régionales

Wilayas

Centre

Chlef, Béjaia, Blida, Bouira, Tizi Ouzou, Alger, Djelfa, Médéa, Boumerdès, Tipaza, Aïn Defla, Tissemsilt

Ouest

Adrar, Béchar, Tlemcen, Tiaret, Saïda, Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Mascara, Oran, El Bayadh, Tindouf, Naâma, Aïn Témouchent, Relizane.

Est

Oum El Bouaghi, Batna, Biskra, Tébessa, Jijel, Sétif, Skikda, Annaba, Guelma, Constantine, M’Sila, Bordj Bou Arréridj, El Tarf, Khenchela, Soukh Ahras, Mila.

Sud

Laghouat, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, El Oued, Ghardaïa.

La répartition du personnel enquêteur a été faite en fonction des régions de résidence des enquêtrices. Dans la plupart des cas, les enquêtrices ont travaillé dans leur Wilaya de résidence ou dans les Wilayas limitrophes. Un planning de travail a été établi pour chacune des équipes avec les durées de passage, les périodes, les itinéraires ainsi que les communes échantillons à enquêter, et ce, durant toute la période prévue pour la réalisation de l’enquête. Contact avec les autorités Les autorités territoriales des communes échantillons (Wali, Président d’Assemblées Populaires Communales et services de sécurité) ont été informés du passage des équipes d’enquête et ont été sollicité pour leur apporter aide et assistance. Les responsables des structures sanitaires au niveau des Communes échantillons ont également été sollicités par le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière pour assurer la prise en charge des équipes d’enquête (hébergement, restauration et conditions de travail). Déroulement de l’enquête sur le terrain Conditions de travail Dans l’ensemble, toutes les conditions de travail étaient réunies pour un bon déroulement de l’enquête. Les quelques problèmes de prise en charge, survenus au départ de l’enquête, ont été très vite solutionnés et les équipes ont disposé de toutes les facilités dans l’exercice de leur travail. Organisation de la phase de la collecte L’exécution de l’enquête sur le terrain a été entamée le 25/03/2006 et s’est étalée sur une période de deux mois et demi. Elle a nécessité la mobilisation de 28 équipes d’enquête réparties à travers l’ensemble des Communes échantillons:

Tableau HH.3A : Répartition des équipes selon les Directions régionales de l’ONS Directions régionales

Nombre d’équipes

Nombre de contrôleurs

Nombre d’enquêtrices

Centre

9

9

27

Ouest

7

7

21

Est

9

9

27

Sud

3

3

9

Total

28

28

84

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

29

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

A l’issue de la formation, le personnel de l’enquête a été réparti en 28 équipes composées chacune d’un contrôleur, de trois enquêtrices et d’un chauffeur.

Organigramme de la phase « exécution »

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Directeur Technique

Responsable des travaux de terrain

Responsable des travaux de terrain

Superviseur National

Superviseur National

Superviseur Région Centre

Superviseur Région Ouest

Superviseur Région Est

Superviseur Région Sud

9 Contrôleurs (9 Equipes)

7 Contrôleurs (7 Equipes)

9 Contrôleurs (9 Equipes)

3 Contrôleurs (3 Equipes)

3 Enquêtrice par équipe

3 Enquêtrice par équipe

3 Enquêtrice par équipe

3 Enquêtrice par équipe

Accueil des ménages Dans l’ensemble, les ménages ont été accueillants et coopératifs. Ils ont aidé énormément le personnel d’enquête et leur ont facilité la tâche.

2.7 Exploitation de l’enquête La phase exploitation de l’enquête à indicateurs multiples (MICS3) a été entamée le 9 Mai 2006 au sein de l’atelier de saisie informatique de la Direction Régionale des statistiques du Centre (Alger); soit un peu plus d’un mois après le début de l’exécution de l’enquête sur le terrain. Elle a débuté avec l’installation du logiciel et des programmes de saisie sur l’ensemble des postes destinés à cette opération. Des tests de performance du matériel et du programme de saisie ont été effectués pour corriger les éventuelles défaillances. 2.7.1 Récupération des supports d’enquête Une fois renseignés par les enquêtrices et vérifiés par les contrôleurs et les superviseurs, les questionnaires et supports d’enquête ont été mis dans des pochettes par grappe et transmis à la Direction Régionale des Statistiques d’Alger pour leur exploitation. 2.7.2 Recrutement et formation du personnel L’exploitation a nécessité le recrutement de 12 opératrices de saisie pour une durée de deux mois et demi, renforcée par 6 opératrices à la fin de la collecte de l’information sur le terrain. Les opératrices de saisie ont été formées par l’équipe chargée de l’exploitation de l’enquête MICS 3. La formation consistait à: Initier les opératrices aux supports de collectes (descriptif des questionnaires et des différents modules y afférents) Décrire l’organisation du travail et la procédure de saisie A former les opératrices sur le masque de saisie avec des applications pratiques sur les postes de saisie 2.7.3 Organisation de l’archivage Transmises par les Directions Régionales de l’Office National des Statistiques, les pochettes contenant les questionnaires des grappes terminées ont été réceptionnées et entreposées dans la salle des archives de la

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Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

La chaîne d’exploitation Equipes d’enquête sur le terrain

Région ONS : OUEST

Région ONS : EST

Région ONS : SUD

Région ONS CENTRE Réception et classement des questionnaires

Saisie des questionnaires

Contrôle

Si erreurs nécessitant retour au questionnaire

Si pas d'erreurs nécessitant retour au questionnaire

Archives

Saisie des questionnaires D’une manière générale, la saisie des questionnaires s’est déroulée dans de bonnes conditions. L’équipe chargée de l’exploitation de l’enquête était présente durant toute la période de la saisie pour assister les opératrices et pour faire face aux éventuels problèmes techniques. Une fois la saisie achevée, l’opération de la double saisie des questionnaires a été entamée. Tel que préconisé dans la procédure de standardisation du Data Processing de l’enquête MICS3, il a été convenu de re-saisir 58 grappes (soit 10 % de l’ensemble des grappes échantillons). Cette phase, qui s’inscrit dans le cadre de l’épurement des fichiers, a permis de déceler les erreurs de saisie. Epuration des fichiers Cette étape a consisté à nettoyer les fichiers des erreurs de saisie et de collecte. Pour ce faire, deux programmes, en plus de la confrontation de la double saisie aux fichiers initiaux, ont été conçus. Le programme de contrôle de structure a consisté à confronter la structure de chaque grappe saisie (nombre de questionnaires complets et incomplets) aux tableaux récapitulatifs par grappe renseignés par les contrôleurs. Cette procédure a permis de vérifier l’exhaustivité de la saisie des questionnaires renseignés sur le terrain. Le programme d’édition secondaire consiste à faire passer le fichier de grappe par un deuxième programme pour déceler les éventuelles erreurs de cohérence entre les différents modules des trois questionnaires. La correction de ces erreurs nécessite le retour aux questionnaires archivés.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

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E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Direction Régionale des Statistiques d’Alger. La cellule de l’archivage mise en place s’est chargée de réceptionner l’ensemble des grappes de l’enquête en procédant à la vérification du contenu de chaque pochette. Les pochettes ont ensuite été acheminées vers l’atelier de saisie pour l’exploitation des questionnaires. Une fois saisis, les questionnaires sont remis par grappe dans les pochettes et récupérées par la cellule chargée de leur archivage. Le suivi et l’encadrement de la cellule d’archivage et de l’atelier de saisie ont été assurés par les cadres de l’Office National des Statistiques. Les problèmes techniques relatifs à la maintenance du matériel informatique étaient pris en charge par un technicien informatique de la Direction Régionale des Statistiques du centre.

Extrapolation des données

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Les coefficients de pondération nécessaires au traitement des données ont été déterminés en tenant compte du plan de sondage de l’enquête. Dans la mesure où il s’agit d’un échantillon stratifié à deux degrés, la détermination des coefficients de pondération a consisté à calculer des coefficients en tenant compte des degrés de tirage. Des coefficients au niveau de chaque sous-région et chaque milieu de résidence ont été donc calculés : Coef1 = 1/Pmg*Pgs avec : Pmg = Probabilité de tirage du ménage dans la grappe Pgs = Probabilité de tirage de la grappe dans le milieu de résidence A partir de là, 3 coefficients furent calculés Un coefficient ménages Coef.men = Ng/ng * Nm/nm, avec: Ng = Nombre de grappes échantillons dans le milieu de résidence ng = Nombre de grappes enquêtées dans le milieu de résidence Nm = Nombre de ménages échantillons dans la strate nm = Nombre de ménages enquêtés dans la strate Un coefficient femmes Coef.fem = Ng/ng * Nf/nf Ng = Nombre de grappes échantillons dans la strate ng = Nombre de grappes enquêtées dans la strate Nf = Nombre de femmes échantillons dans la strate nf = Nombre de femmes enquêtées dans la strate Un coefficient enfant Coef.enf = Ng/ng * Ne/ne Ng = Nombre de grappes échantillons dans la strate ng = Nombre de grappes enquêtées dans la strate Ne = Nombre d’enfants échantillons dans la strate ne = Nombre d’enfants enquêtés dans la strate Il a été procédé ensuite au calcul des coefficients de redressement pour tenir compte des ménages échantillons et des ménages réellement enquêtés des femmes échantillons et des femmes réellement enquêtées des enfants échantillons et des enfants réellement enquêtés

2.8 Taux de réponse et données de l'échantillon L’enquête à indicateurs multiples (MIC3) a été réalisée auprès d’un échantillon de 578 grappes réparties dans les 17 sous-région du territoire national. On a procédé au tirage de 51 ménages échantillons par grappe ; soit un échantillon global de 578 x 51 = 29 478 ménages. Les ménages, les enfants de moins de 5 ans et les femmes de 15 à 49 ans qui appartiennent à ces ménages ont constitué les populations cibles de l’enquête. A l’issue de l’exploitation des données de l’enquête, 29 008 ménages ont été enquêtés ; soit un taux de réponse de 98,4% ; 97,9% en milieu urbain et 99,2% en zone rurale Le nombre de femmes éligibles était évalué à 47 641 femmes. 43 642 d’entre elles ont été questionnées, soit un taux de réponse de 91,6% ; 91,5% en milieu urbain et 91,8% en zone rurale. Sur l’ensemble des 15 000 enfants éligibles, 14 593 personnes, entre mères et personnes s’occupant de l’enfant, ont été questionnées ; soit un taux de réponse de 97,3% ; 96,8% en milieu urbain et 97,9% en zone rurale.

32

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau HH.1: Résultats des réponses aux questionnaires ménage et individuel Nombre de ménages, femmes et enfants moins de 5 ans selon le résultat des questionnaires et des taux de réponse, MICS3 ALGÉRIE 2006 Strate

Région Rural

Centre

Est

Ouest

Sud

Ménages sélectionnés

18 155

11 321

8 670

8 670

6 936

5 200

29 476

Ménages occupés

18 155

11 321

8 670

8 670

6 936

5 200

29 476

Ménages interviewés

17 778

11 230

8 500

8 560

6 832

5 116

29 008

Taux de réponse des ménages

97.9

99.2

98.0

98.7

98.5

98.4

98.4

Femmes 15-49 ans

28 567

19 074

13 809

14 277

11 216

8 339

47 641

Femmes interviewées

26 131

17 511

12 471

12 699

10 623

7 849

43 642

Taux de réponse au questionnaire femme

91.5

91.8

90.3

88.9

94.7

94.1

91.6

Taux de réponse global questionnaire femme

89.6

91.1

88.5

87.8

93.3

92.6

90.2

Enfants de moins de 5

8 616

6 384

4 196

41 54

3 307

3 343

15 000

Mères interviewées

8 341

6 252

4 090

3 987

3 223

3 293

14 593

Taux de réponse au questionnaire enfant

96.8

97.9

97.5

96.0

97.5

98.5

97.3

Taux de réponse global au questionnaire enfant

94.8

97.1

95.6

94.8

96.0

96.9

95.7

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

E ch a n t i l l o n n a g e e t m é t h o d o l o g i e d e l ’ e n q u ê t e

Total Urbain

33

34

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre III Conditions de vie du ménage

Conditions de vie du ménage

Avant d’introduire les données relatives aux enfants et aux femmes, principales catégories de population concernées par l’enquête MICS3, il paraît utile, voire nécessaire de donner un aperçu général de l’ensemble de la population et des ménages algériens à travers leurs principales caractéristiques, leurs conditions de vie et l’environnement dans lequel ils évoluent. Les données relatives aux caractéristiques démographiques, éducationnelles, environnementales et aux conditions de vie de la population peuvent aider à mieux apprécier l’état de santé de la population en général et celui des enfants et des femmes en particulier. En effet, le niveau d’instruction des parents, les conditions d’habitation, les commodités de logement (existence d’eau potable, assainissement, type d’éclairage, combustible…) sont des facteurs dont l’influence sur la situation sanitaire de la population en général et celle des enfants en particulier, n’est plus à démontrer.

3.1 Caractéristiques de la population 3.1.1. Structure par âge et par sexe La population algérienne des ménages ordinaires et collectifs se compose de 50,4% d’hommes et de 49,6% de femmes, soit un rapport de masculinité de 102 hommes pour 100 femmes et ce quel que soit le milieu de résidence.

Tableau HH.4B : Structure de la Population par âge, sexe et milieu de résidence Âge quinquennal 0 à 4 ans

Masculin

Féminin

Total

Urbain

Rural

Total

Urbain

Rural

Total

Urbain

Rural

Total

8,2

9,0

8,6

8,3

8,6

8,4

8,3

8,8

8,5

5 à 9 ans

8,6

9,1

8,8

8,4

9,1

8,7

8,5

9,1

8,8

10 à 14 ans

10,3

11,7

10,9

10,1

11,8

10,8

10,2

11,7

10,9

15 à 19 ans

11,0

12,0

11,4

10,9

12,1

11,4

10,9

12,1

11,4

20 à 24 ans

11,5

12,0

11,7

11,4

12,1

11,7

11,4

12,1

11,7

25 à 29 ans

9,6

9,8

9,7

9,0

9,7

9,3

9,3

9,8

9,5

30 à 34 ans

7,9

7,3

7,6

7,8

7,7

7,7

7,8

7,5

7,7

35 à 39 ans

6,6

6,0

6,4

6,9

6,1

6,6

6,8

6,1

6,5

40 à 44 ans

5,7

5,1

5,4

6,3

5,1

5,8

6,0

5,1

5,6

45 à 49 ans

4,9

4,0

4,5

4,9

3,9

4,4

4,9

4,0

4,5

50 à 54 ans

4,4

3,7

4,0

5,0

4,0

4,5

4,7

3,8

4,3

55 à 59 ans

3,4

2,8

3,1

3,2

2,6

2,9

3,3

2,7

3,0

60 & plus

8,0

7,4

7,7

7,9

6,9

7,5

7,9

7,2

7,6

Total

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

35

Conditions de vie du ménage

Par ailleurs, l’allure de la pyramide des âges dénote un net rétrécissement de la base liée notamment à la baisse de la natalité. Au niveau global, cette baisse remonte à 20 ans, soit à 1986, année où l’Algérie a entamé la seconde phase de la transition démographique relative à la transition de la fécondité. Selon le milieu de résidence, on constate que la transition démographie a concerné dans un premier temps le milieu urbain. Ses effets ne sont apparus en milieu rural que cinq années plus tard. Toutefois, il est à relever qu’au cours de ces dix dernières années, la transition de la fécondité s’est accentuée en milieu rural. L’écart observé entre le poids relatif des 0-4 ans entre les deux milieux de résidence n’est que de 0.5 point alors que cet écart était près de 2 points, il y a 15 ans. Figure HH.1 : Pyramide des âges de la population, - Milieu urbain -

Figure HH.2 : Pyramide des âges de la population, - Milieu rural -

Figure HH.3 : Pyramide des âges de la population, - Ensemble -

Par grands groupes d'âge, la structure de la population indique : que la population de moins de 15 ans représente 28,2% de l’ensemble de la population ; que la population en âge d’activité (15-59 ans) représente 64,2% de la population totale ; que la part des 60 ans et + est de 7,6%. A travers l’évolution de la structure par âge de la population, on peut constater que la tendance à la baisse du poids relatif des tranches d’âge des jeunes continue à évoluer avec un rythme plus lent au cours des dernières années. La part de la population âgée de moins de 5 ans a diminué de plus de moitié en moins de 30 ans et celle de moins de 15 ans a régressé de presque 10 points. A l’inverse, la part de la population en âge de travailler s’est accrue de 10 points durant la même période en passant de 46,3% en 1977 à 64,2% en 2006.

36

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau HH.5A : Evolution de la structure de la population par âge Années

Groupe d’âge 1977*

1987*

1998*

2002**

2006***

0 à 4 ans

18,7

16,6

10,9

8,1

8,5

5 à 14 ans

29,1

27,5

25,3

22,7

19,7

15 à 59 ans

46,3

50,2

57,2

61,7

64,2

60 ans & +

5,8

5,8

6,6

7,5

7,6

Total

100

100

100

100

100

Source : * Recensement, **Enquête PAPFAM, ***Enquête MICS3

3.1.2 Etat matrimonial

La répartition de la population âgée de 15 ans et plus selon l’état matrimonial révèle que les célibataires occupent la première position avec 48,4% de l’ensemble des individus de la population âgée de 15 ans et plus des ménages ordinaires et collectifs. Les mariés viennent en seconde position avec 46,4%. Les veufs(ves) et les divorcé(e)s se placent en troisième et quatrième positions avec respectivement 1,2% et 4,0% du total des personnes âgées de 15 ans et plus. Selon le sexe, les données révèlent que le célibat touche plus les hommes que les femmes. Les proportions respectives des hommes et des femmes célibataires, âgées de 15 ans et plus sont de 52,9 et 43,8%, soit un écart de presque 10 points.

Tableau HH.6 : Structure de la population selon l’état matrimonial Etat matrimonial

Masculin

Féminin

Total

Célibataire

52,9

43,8

48,4

Marié (e)

45,8

47,0

46,4

Divorcé (e)

0,4

2,0

1,2

Veuf (ve)

0,9

7,1

4,0

Total

100

100

100

Les femmes, quant à elles, sont plus touchées par le veuvage et à un degré moindre par le divorce. Les écarts constatés, notamment en ce qui concerne la part des veuves, peuvent être expliqués, entre autres, par le remariage plus fréquent chez les hommes. En outre, la différence d’âge entre les conjoints et l’allongement de l’espérance de vie (de plus en plus élevée pour les femmes) sont aussi des facteurs qui peuvent expliquer ce constat. Selon l’âge, les données montrent l’importance de la part des célibataires, même à un âge avancé, pour les deux sexes et plus particulièrement pour les hommes. La part des célibataires est de 98,2% pour la tranche d’âge 20 à 24 ans, 85,5% pour la tranche 25 à 29 ans et 56,2% pour celle des 30 à 34 ans. Chez les personnes âgées de 30 à 34 ans, plus de la moitié des hommes (56,2%) et plus du tiers des femmes du même âge (36,1%) sont célibataires, alors que chez les personnes âgées 35 à 39 ans, ces proportions sont respectivement de plus du quart (26,0%) chez les hommes et plus du cinquième chez les femmes (21,4%). Le rythme d’accroissement de la proportion des célibataires parmi les personnes âgées entre 25 et 34 a été très rapide durant les 2 dernières décennies. En 1987, les proportions des célibataires parmi les Tableau HH.7 : Proportion des célibataires selon l’âge personnes des tranches d’âge 25 à 29 et 30 à quinquennal et le sexe 34 ans étaient de 49,6 et 17,2%. Pour les mêmes Célibataires tranches d’âges, les proportions respectives des Âge quinquennal Masculin Féminin Total célibataires sont passées à 61,6 et 30,4% en 1998 15_19 99,7 98,1 98,9 pour atteindre 71,8 et 46,2% en 2006. 3.1.3 Education Les études sociales, démographiques ou de santé ont toutes montré que les niveaux d’instruction des parents jouent un rôle fondamental non seulement dans l’éducation de leurs enfants mais également dans la prise en charge des besoins d’hygiène, de nutrition, de scolarité et de santé d’une manière générale.

20_24

98,2

82,8

90,6

25_29

85,5

57,4

71,8

30_34

56,2

36,1

46,2

35_39

26,0

21,4

23,7

40_44

8,5

10,4

9,5

45-49

3,4

5,1

4,2

50_54

1,7

3,1

2,5

55_59

0,8

1,6

1,2

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

37

Conditions de vie du ménage

Même si elle augmente à un rythme plus lent, de l'ordre de 2 points par an, en passant de 5,8 à 7,6% entre 1977 et 2006, la population du troisième âge mérite une attention particulière dans la mesure où elle est appelée à s'accroître compte tenu de la baisse de la fécondité et de l'allongement de l’espérance de vie à la naissance.

En effet, l'instruction des parents, notamment de la mère, est à même de réduire significativement les risques de maladies, d'assurer une meilleure prise en charge des problèmes de santé de leurs enfants.

Conditions de vie du ménage

Une mère instruite est mieux à même de veiller sur sa santé, notamment reproductive, depuis la grossesse jusqu’aux soins postnatals. Elle est également plus apte à faire face aux éventuels problèmes de santé de ses enfants. Fréquentation de l’école Sur l’ensemble des personnes âgées de 5 ans et plus, 77,7% ont fréquenté l’école ; 83,0% des habitants du milieu urbain et 71,0% de ceux résidant en zone rurale. Tableau ED.3A : Proportion de la population âgée de 5 ans et plus

ayant fréquenté l’école selon le sexe et le milieu de résidence Milieu de résidence

Masculin

Féminin

Total

Urbain

87,8

78,1

83,0

Rural

78,9

63,0

71,0

Total

83,9

71,4

77,7

On peut constater que les femmes, plus particulièrement, les rurales, enregistrent les taux les plus bas en termes de scolarité. L’écart entre les hommes et les femmes est de 12,5 points ; 9,7 points en milieu urbain et 20 points en zone rurale.

Taux de scolarisation Le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 14 ans est estimé à 94,3% au niveau national. Il est légèrement plus élevé en milieu urbain où il est de 96,7%, contre 91,5% en zone rurale. Le plus fort taux de scolarisation est enregistré parmi les filles du milieu Tableau ED.1A : Taux de scolarisation des 6 à 14 ans selon le sexe et urbain et le plus faible parmi les filles qui le milieu de résidence résident en zone rurale. Dans l’urbain, Sexe Urbain Rural Total les taux de scolarisation des garçons et Masculin 96,6 93,2 95,0 des filles sont pratiquement identiques. Féminin 96,8 89,7 93,5 En zone rurale, il existe une légère Total 96,7 91,5 94,3 différence en faveur des garçons même si on estime que les taux observés sont assez appréciables pour les deux sexes. En effet, le taux de scolarisation global observé a connu un accroissement de 10 points en 8 ans. Il est passé de 84,3% en 1998 à 94,3% en 2006. Le gain est encore plus important en zone rurale, particulièrement pour les filles. En zone rurale et pour les deux sexes confondus, le taux de scolarisation est passé de 77,0% à 91,5% entre 1998 et 2006 ; soit une augmentation de 14,5 points. Le même accroissement est de 18 points pour les femmes rurales (71,7% en 1998 et 89,7 en 2006). Le niveau d’instruction Globalement, le niveau d’instruction des personnes âgées de 6 ans et plus, ayant fréquenté l’école est assez moyen. 36,1% ont un niveau primaire et 35,2%, un niveau moyen. Tableau ED.2A : Structure de la population âgée de 6 ans et plus, ayant fréquenté ou fréquentant l’école selon le niveau d’instruction Urbain Niveau d’instruction

38

Masculin

Féminin

Rural Total

Masculin

Féminin

Ensemble Total

Masculin

Féminin

Total

Ecole maternelle

0,2

0,1

0,2

0,2

0,1

0,2

0,2

0,1

0,2

Primaire

32,2

31,2

31,7

40,1

45,8

42,6

35,5

36,9

36,1

Moyen

36,6

32,1

34,5

39,4

32,1

36,2

37,8

32,1

35,2

Secondaire

21,2

24,8

22,9

15,8

16,2

16,0

19,0

21,5

20,1

Supérieur

9,8

11,8

10,7

4,4

5,7

5,0

7,6

9,4

8,4

Total

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

L’analphabétisme Le taux d’analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus est de 24,0 % ; 16,5% pour les hommes et 31,6% pour les femmes.

Tableau ED.3B : Taux d’analphabétisme des personnes de 10 ans et plus selon le sexe et le milieu de résidence Sexe

Urbain

Rural

Total

Masculin

12,4

21,8

16,5

Féminin

24,1

41,3

31,6

Les habitants de la zone rurale, partiTotal 18,2 31,5 24,0 culièrement les femmes, enregistrent les plus forts taux d’analphabétisme. La proportion d’analphabètes, parmi la population âgée de 10 ans et plus, est de 18,2% en milieu urbain et de 31,5% en zone rurale ; soit un écart de 13,3 points. Les plus fortes proportions d’analphabètes sont enregistrées chez les femmes. Les taux d’analphabétisme des femmes sont de 24,1% dans l’urbain et 41,3% dans le rural alors qu’ils sont respectivement de 12,4% et de 21,8% d’analphabètes parmi les hommes de 10 ans et plus en milieu urbain et en zone rurale.

3.2 Caractéristiques des ménages Taille du ménage La taille moyenne du ménage algérien est de 5,9 personnes ; 5,7 en milieu urbain et 6,2 personnes en zone rurale. Elle était estimée à 6,6 personnes en 1998. Composition du ménage La composition des ménages selon les catégories de population, objet de notre enquête, indique que : 76,6% des ménages algériens ont au moins un enfant âgé de moins de 18 ans; 38,7% ont au moins un enfant âgé de moins de 5 ans; 91,8% ont au moins une femme âgée entre 15 et 49 ans. On peut également constater que les femmes éligibles ou toutes les femmes des ménages échantillons âgées de 15 à 49 ans présentent les caractéristiques suivantes : 55,9 % résident en milieu urbain et 44,1% en zone rurale 19,2 % ont moins de 20 ans, 38,8% appartiennent à la tranche d’âge 20 à 29 ans, 26% à celle des 30 à 39 ans et 18,7% ont un âge compris entre 40 et 49 ans 44,3% étaient mariées au moment de l’enquête, 52,6% célibataires et 3,2% divorcées ou veuves 89,4% parmi les femmes actuellement ou déjà mariées ont déjà eu une naissance vivante et 10,6% n’ont jamais eu d’enfant 22,4% n’ont aucun niveau d’instruction, 18,4 % un niveau primaire, 27,1% un niveau moyen, 23,1% un niveau secondaire et 8,9% un niveau supérieur. En ce qui concerne les enfants éligibles ou enfants de moins de 5 ans des ménages échantillons, on peut relever que: 51,0% sont des garçons et 49,0% des filles 54,2% résident en milieu urbain et 45,8% en zone rurale Les moins de 6 mois représentent 9,1% de l’ensemble des enfants, 11,3% appartiennent à la tranche d’âge 6 à 11mois, 20,5% à celle des 12 à 23 mois, 20,6% à celle des 24 à 35 mois, 19,5% à celle des 36 à 47 mois et 19,0% à la tranche d’âge 48 à 59 mois. Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

39

Conditions de vie du ménage

Les personnes ayant au moins le niveau secondaire représentent 28,5% de l’ensemble de la population, ayant fréquenté l’école; 26,6% pour les hommes et 30,9% pour les femmes. Le niveau d’instruction des femmes est meilleur que celui des hommes et ce quel que soit le milieu de résidence. Sur l’ensemble des femmes âgées de 6 ans et plus, ayant fréquenté l’école, 30,9% ont au moins le niveau secondaire ; 36,6% en milieu urbain et 21,9% en zone rurale alors que sur le total des hommes âgés de 6 ans et plus, ayant fréquenté l’école, 26,6% ont au moins le niveau secondaire ; 31,0% en milieu urbain et 20,2% en zone rurale. Par ailleurs, les personnes de niveau universitaires représentent 9,4% parmi la population féminine âgée de 6 ans et plus et ayant fréquenté l’école et 7,6% parmi la population masculine.

Pour 30,4% des enfants, les mères n’ont aucun niveau d’instruction et pour 19%, un niveau primaire. Les enfants dont les mères ont un niveau moyen, secondaire ou supérieur représentent respectivement, 24,3%, 21,0% et 5,3% de l’ensemble des enfants de moins de 5 ans.

Conditions de vie du ménage

3.2.1 Caractéristiques des chefs de ménage La plupart des ménages sont dirigés par des hommes. Les femmes ne représentent que 10,4% des chefs de ménage; 12,5% en milieu urbain et 7,5% en zone rurale. Âge des chefs de ménage L’âge modal des chefs de ménage se situe au niveau du groupe des 40 à 44 ans. Il y a lieu de signaler, cependant, la forte proportion des chefs de ménage de plus de 60 ans. En effet, plus du quart (26,4%) des chefs de ménage appartiennent à la population du troisième âge. L’âge moyen des chefs de ménage est de 51 ans ; 52 ans en milieu urbain et 50 ans en zone rurale. On peut constater Groupe d’âge Urbain Rural Total par ailleurs que contrairement aux Moins de 30 ans 2,3 3,7 2,9 femmes, une bonne partie des hommes 30 à 34 ans 17,0 21,7 19,0 prennent la responsabilité du ménage 40 à 44 ans 28,7 27,4 28,2 à partir de la tranche d’âge 30 à 34 50 à 54 ans 24,9 21,9 23,6 ans. Les hommes chefs de ménage 60 ans & plus 27,2 25,3 26,4 qui appartiennent à cette tranche représentent 20,5% de l’ensemble Total 100 100 100 des chefs de ménage de sexe masculin alors que pour la même tranche d’âge, les femmes chefs de ménage ne représentent que 5,9% du total des chefs de ménage de sexe féminin. Tableau HH.8 : Structure des chefs de ménage selon l’âge et le milieu de résidence

Tableau HH.9 : Structure des chefs de ménage selon l’âge et le sexe Groupe d’âge

Masculin

Féminin

Moins de 30 ans

3,1

0,7

Total 2,9

30 à 34 ans

20,5

5,9

19,0

40 à 44 ans

29,0

21,4

28,2

50 à 54 ans

23,2

27,1

23,6

60 ans & plus

24,2

24,2

26,4

Total

100

100

100

L'âge modal se situe au niveau de la tranche 40 à 44 ans pour les hommes alors qu’il appartient au groupe d’âge 60 ans et plus pour les femmes. L’âge moyen des chefs de ménage est de 50 ans pour les hommes et de 58 ans pour les femmes.

Etat matrimonial On peut constater que les hommes deviennent chefs de ménage une fois mariés alors que les femmes ne le deviennent, dans leur grande majorité, qu’une fois veuves. Tableau HH.10 : Structure des chefs de ménage selon l’état matrimonial et le sexe Etat matrimonial

40

Masculin

Féminin

Célibataire

2,1

3,5

2,3

marie

96,0

8,3

86,8

divorce

0,4

14,2

1,8

veuf

1,6

74,0

9,1

Total

100

100

100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Total

Les mariés représentent 96,0% de l’ensemble des chefs de ménage pour les hommes alors qu’ils ne représentent que 8,3% pour les femmes. A l’inverse, 74,0% des femmes chefs de ménage sont veuves contre 1,6% pour les hommes.

Instruction

Globalement, près de 6 chefs de ménage sur 10 (58,8%) sont analphabètes. La proportion des analphabètes est beaucoup plus importante en zone rurale. 64,7% et 53,3% sont les taux d’analphabétisme respectifs du milieu urbain et de la zone rurale. Tab10 ED.4A : Taux d’analphabétisme des chefs de ménage selon le sexe et le milieu de résidence Les plus fortes proportions d’analphabètes sont cependant enregistrées Sexe Urbain Rural Total chez les femmes. 82,6% des femmes Masculin 48,2 61,8 55,1 chefs de ménage sont analphabètes; Féminin 77,5 92,8 82,6 77,5% pour les urbaines et 82,6% Total 53,3 64,7 58,8 pour les rurales. Niveau d’instruction Le niveau d’instruction des chefs de ménage qui ont fréquenté l’école est assez faible, particulièrement en zone rurale. 66,1% des chefs de ménage ont au plus un niveau moyen ; 66,1% des habitants de l’urbain et 80,2% des ruraux. Tableau ED.5A : Structure des chefs de ménage ayant fréquenté l’école selon le niveau d’instruction, le sexe et le milieu de résidence Milieu de résidence Urbain Niveau d’instruction

Masculin

Rural

Féminin

Total

Masculin

Féminin

Total Total

Masculin

Féminin

Total

Primaire

37,6

50,3

38,5

50,2

51,6

50,2

42,1

50,5

42,5

Moyen

27,9

23,2

27,5

30,1

25,4

30,0

28,7

23,5

28,4

Secondaire

21,7

18,4

21,5

16,1

17,5

16,1

19,7

18,3

19,6

Supérieur

12,8

8,1

12,5

3,6

5,5

3,7

9,6

7,7

9,5

Total

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Les chefs de ménage qui ont un niveau secondaire et plus représentent un taux de 29,1%; 33,9% pour les urbains et 19,8% pour les ruraux. Les plus faibles niveaux d’instruction sont observés chez les femmes. Près des trois quarts des femmes chefs de ménage (74,0%) ont au plus un niveau moyen et 26 % d’entre elles ont un niveau de secondaire et supérieur.

3.3 Conditions de vie et commodités Les conditions d’habitation et les commodités de logement ont une grande influence sur l’état de santé des personnes. L’approvisionnement en eau, le mode d’évacuation, le combustible utilisé pour la préparation des repas et le type d’éclairage sont autant de facteurs dont l’influence sur l’état de santé n’est pas à négliger. Une eau non potable peut être à l’origine de nombreuses maladies, telles que le trachome, le choléra, la fièvre typhoïde et la schistosomiase. De la même manière, une évacuation inadéquate des déchets et, par conséquent, des conditions d'hygiène insuffisantes ou mauvaises sont une source de maladies diarrhéiques ou de la poliomyélite. Par ailleurs, les niveaux élevés de pollution, provoqués par les combustibles solides utilisés pour la préparation des repas, peuvent causer des problèmes de santé, notamment des maladies respiratoires, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

41

Conditions de vie du ménage

Analphabétisme

3.3.1 Type de logement habité

Conditions de vie du ménage

Les maisons individuelles/villas constituent le type de logement le plus répandu en Algérie et ce quel que soit le milieu de résidence (48,8% de la population algérienne résidante). Les maisons traditionnelles arrivent en seconde position avec plus du quart (25,6%) de la population. Tableau HC.1 : Structure des ménages selon le type de logement et le milieu de résidence Type de logement

Urbain

Rural

Total

Maison individuelle - villa

50,2

47,0

48,8

Appartement

31,8

4,5

20,3

Maison traditionnelle

14,6

40,9

25,6

Habitat précaire

3,0

6,7

4,6

Autre

0,4

0,9

0,6

Total

100

100

100

Malgré toutes les campagnes visant à son éradication, l’habitat précaire demeure assez présent dans la mesure où il constitue le type d’habitation pour 4,6% des ménages. On peut constater également que le type de logement diffère selon le milieu de résidence. Les appartements sont plus présents en milieu urbain et les maisons traditionnelles plus fréquentes en zone rurale.

3.3.2 Statut d’occupation La grande majorité de la population algérienne est propriétaire ou copropriétaire du logement qu’elle habite (74,2%); 70,0% en milieu urbain et 80,1% en zone rurale. Les locataires arrivent en seconde position. Ils concernent 23,0% de la population urbaine et 17,6% de la population rurale. Tableau HC.2 : Structure des ménages selon le statut d’occupation et le milieu de résidence Statut d’occupation

Urbain

Rural

Total

Propriétaire

58,0

68,0

62,2

Copropriétaire

12,0

12,1

12,0

Locataire auprès de l’Etat

12,8

3,1

8,7

Locataire auprès d'un particulier

10,2

14,5

12,0

Loge gratuitement

6,4

1,7

4,4

Autre

0,6

0,7

0,7

Total

100

100

100

Il faut cependant signaler la nouveauté du phénomène de la location auprès des particuliers. Très faible jusqu’à la fin des années 1990, la proportion des locataires auprès des particuliers est presque aussi importante que celle des locataires auprès des entreprises publiques en milieu urbain et elle est nettement supérieure en zone rurale.

3.3.3 Nombre de pièces Plus de la moitié (55,4%) des ménages algériens occupent des logements de 2 à 3 pièces et ce, quel que soit le milieu de résidence. 58,0 et 51,9% des populations respectives du milieu urbain et de la zone rurale résident dans ces types de logement. Plus adaptée pour les ménages algériens dont la taille moyenne est de 6 personnes, les logements de 4 Nombre de pièces Urbain Rural Total à 5 pièces n’abritent que 24,3% des 1 pièce 11,7 18,2 14,4 ménages; 24,1% en milieu urbain et 2 à 3 pièces 58,0 51,9 55,4 24,6% en zone rurale. 4 à 5 pièces 24,1 24,6 24,3 Le nombre moyen de pièces par 6 pièces & plus 6,2 5,3 5,8 logement est de 3,0 pièces ; 3,1 en Total 100 100 100 milieu urbain et 2,9 en zone rurale. Le nombre moyen de personnes par pièces est de 2,2 ; 2,0 personnes en milieu urbain et 2,4 en zone rurale. Tableau HC.3 : Structure des ménages selon le nombre de pièces du logement occupé et le milieu de résidence

42

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

3.3.4 Eau et assainissement

Principales sources d’eau consommée Pour la consommation de l’eau, 85,4% de la population boivent de l’eau puisée dans des sources protégées ; 88,3% pour le milieu urbain et 81,8% pour les ruraux. L’écart entre le taux de rattachement et la consommation de l’eau à partir d’une source protégée est dû au problème de l'indisponibilité de l’eau en raison, des coupures opérées par les structures chargées de l’approvisionnement. Il y a lieu de noter que pas moins de 11,7% de la population urbaine et 14,6% des ruraux consomment de l’eau à partir de sources non protégées avec tout ce que cela comporte comme risques d’être atteint par les maladies, notamment le choléra, la fièvre typhoïde, etc. 4.3.4.2 Principales sources d’eau consommée Pour la consommation de l’eau, 85,4% de la population boivent de l’eau améliorée puisée dans des sources protégées conformément à la recommandation conjointe de l'OMS et de l'UNICEF en la matière ; 88,3% pour le milieu urbain et 81,8% pour les ruraux. Il y a lieu de noter que 14,7% de la population (pas moins de 12% de la population urbaine et 18.2 % des ruraux) consomment de l’eau à partir des sources non protégées avec tout ce que cela comporte comme risques d’être atteint par les maladies, notamment le choléra, la fièvre typhoïde, etc.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

43

Conditions de vie du ménage

Rattachement au réseau d’eau 75,0% de l’ensemble des logements habités par la population algérienne sont rattachés au réseau de distribution d’eau potable ; 90,2% en milieu urbain et 54,0% en zone rurale.

Tableau EN.1 : Utilisation de sources d'eau améliorées Structure de la population selon la source d'approvisionnement en eau potable et part relative de la population utilisant une source d'eau améliorée, MICS3 ALGÉRIE 2006

Source non protégée

Camion-citerne

Eau de bouteille1

Autre

Total

Source d'approvisionnement en eau de boisson améliorée*

nombre de membres du ménage

Centre

66,4

5,1

6,3

5,5

5,5

3,7

0,1

1,3

1

1,2

3,3

0

0,5

100

93,7

59 691

Est

54,6

12,1

6,8

2,8

3,2

4,5

0

0,9

1

2,5

10,3

0,1

1,2

100

84,8

53 430

Ouest

49,2

15,2

3

0,9

6

2,8

0

1,2

1,1

0,4

19,4

0,3

0,5

100

78,2

39 807

Sud

60

5,5

2,3

1

2,2

1,7

0

0,4

0,8

0,2

24,8

0,1

1,1

100

73

18 172

Conditions de vie du ménage

Puits non protégé

Source d'approvisionnement en eau potable

Eau en bouteille1

Eau de pluie

Source non améliorée

Source protégée

Puits protégé

Puits à pompe/forage

Robinet public/borne fontaine

Eau du robinet dans le logement

Eau de robinet dans la cour/parcelle

Source améliorée

Région

Résidence Urbaine

71,8

7,7

2,4

0,7

1,9

1,9

0

1,7

0,1

0,6

10,4

0,2

0,7

100

87,9

95 448

Rurale

40,8

12,2

8,9

6,1

7,8

5,6

0,1

0,3

2,2

2,2

12,9

0

0,9

100

81,6

75 651

Instruction du chef de ménage Aucune

49,7

11,9

7,3

3,6

5,6

4,1

0,1

0,4

1,5

2

13,3

0

0,7

100

82,3

76 430

Primaire

60,7

9,9

4,3

3,3

4,6

3

0

0,6

0,8

0,8

11

0,1

0,9

100

86,2

43 518

Moyen

64,1

8,1

3,7

2,9

3,5

3

0,1

1,5

0,6

0,9

10,4

0,1

1

100

86,8

25 801

Secondaire

71,5

5,2

2,8

2,1

2,5

3,1

0

2,6

0,5

0,9

8,3

0,2

0,3

100

89,6

17 085

Supérieur

74,7

2,4

1,6

0,9

2

3,9

0

5,6

0,1

0,7

6,9

0,7

0,7

100

90,8

8 223

Quintile de l’indice de richesse les plus pauvres

17,8

15,2

16

6,3

9,5

7,4

0,1

0

3,7

4,6

17,3

0,1

1,9

100

72,2

34 208

Second

44,7

16,9

5,4

4,6

6,4

4,1

0,1

0,1

0,9

0,5

15,2

0

1

100

82,2

34 245

Moyen

65,7

11,8

2,5

2,4

3,1

2,2

0

0,3

0,3

0,5

10,8

0

0,5

100

87,8

34 224

Riche

78,1

3,6

1,4

1,3

2,2

2,3

0

1

0,1

0,5

9,1

0,2

0,3

100

89,7

34 180

les plus riches

84

0,8

1

1

1,6

1,5

0

3,9

0

0,5

5,1

0,4

0,2

100

93,6

34 243

Total

58,1

9,7

5,3

3,1

4,5

3,5

0

1,1

1

1,3

11,5

0,1

0,8

100

85,1

171 100

* Indicateur MICS n 11; Indicateur MDG n 30 o

44

o

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

4.3.4.4 Traitement de l’eau Le traitement de l’eau avant son utilisation est effectué par 16,5% de l’ensemble de la population algérienne; 17,5% pour les habitants du milieu urbain et 16,4% des ruraux. Conditions de vie du ménage

Tableau EN.2 : Traitement de l'eau dans le ménage Structure de la population selon la méthode de traitement de l'eau de boisson et part relative de la population utilisant une méthode appropriée pour le traitement de l'eau, MICS-ALGÉRIE, 2006

Région

Strate

Niveau d'instruction du chef de ménage

Quintile de l’indice de richesse

Bouillir

Eau de Javel/chlore

Filtration

Autre

Toutes les sources: Méthode appropriée pour traiter l'eau *

Nombre de personnes

Sources améliorées: Méthode appropriée pour traiter l'eau

Nombre de personnes

Sources non améliorées: Méthode appropriée pour traiter l'eau

Nombre de personnes

Centre

Rien

Traitement de l'eau de boisson dans le ménage

84,1

,9

14,3

1,0

,6

15,3

59 691

14,7

55 958

55 958

3 733

Est

82,3

,7

15,2

1,3

,6

16,8

53 430

16,8

45 298

16,8

8 132

Ouest

82,4

2,4

14,5

,2

,6

16,7

39 807

15,1

31 123

22,2

8 684

Sud

80,9

,7

17,1

1,2

,3

18,7

18 172

14,9

13 258

29,0

4 914

Urbaine

81,8

1,7

15,5

1,0

,5

17,5

95 448

16,8

83 892

22,8

11 556

Rurale

84,0

,6

14,2

,9

,7

15,1

75 651

13,7

61 746

21,3

13 906

Aucune

83,9

1,0

14,2

1,0

,5

15,4

76 430

14,1

62 934

21,4

13 496

Primaire

83,5

1,0

14,2

,7

,8

15,6

43 518

14,7

37 524

20,8

5 995

Moyen

81,7

1,3

15,9

,9

,6

17,4

25 801

16,8

22 384

21,3

3 417

Secondaire

80,2

1,6

17,3

1,0

,3

19,2

17 085

18,1

15 310

29,1

1 775

Supérieur

77,0

3,5

18,2

1,9

,6

22,1

8 223

21,5

7 464

27,8

759

Les plus pauvres

83,3

,7

14,6

,8

,7

15,5

34 208

13,5

24 710

20,8

9 498

Deuxième

83,4

,6

15,0

,9

,6

15,7

34 245

14,5

28 143

21,6

6 102

Moyen

83,2

1,3

14,9

,7

,5

16,2

34 224

15,0

30 058

25,0

4 166

Quatrième

83,0

1,5

14,8

,8

,8

16,3

34 180

15,8

30 676

21,3

3 504

Les plus riches

80,8

1,9

15,6

1,5

,5

18,4

34 243

18,1

32 050

23,7

2 193

Total

82,8

1,2

15,0

,9

,6

16,4

171 100

15,5

145 638

22,0

25 462

* Indicateur MICS 13

15,5% de l’ensemble des personnes qui utilisent une source d’approvisionnement en eau, améliorée recourent à une méthode appropriée pour le traitement de l’eau, cette part atteint 21,3% de la population qui a accès à une eau non améliorée. Il faut signaler par ailleurs que l’eau de Javel/chlore est la méthode de traitement de l’eau la plus utilisée et ce quel que soit le milieu de résidence. 4.3.4.5 Assainissement 92,7% de la population a accès à des installations d’assainissement améliorées. Aussi, 73,3% de la population est rattachée au réseau d’évacuation des eaux usées, 17,2% à une fosse septique). 1 Une installation d’assainissement améliorée est définie comme l’existence de toilettes avec une chasse reliée au réseau d’assainissement, à une fosse septique ou à des latrines.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

45

Tableau EN.5 : Utilisation des moyens sains d’évacuation des eaux usées Structure de la population selon le type de toilettes utilisées par le ménage, MICS-ALGÉRIE, 2006 Type de toilettes

Région

Strate

Niveau d'instruction du chef de ménage

Quintile de l’indice de richesse

,3

1,5

Nombre total des personnes

2,9

% de la population utilisant des installations d’assainissement améliorées *

ND

4,0

Total

Autre

15,4

Pas de toilettes

75,9

Installations sanitaires non améliorées

Chasse reliée à des latrines

Chasse reliée à une fosse septique

Centre

Chasse reliée à l'égout

Conditions de vie du ménage

Installations sanitaires améliorées

100,0

95,3

59 691

Est

67,6

21,2

,6

5,9

2,6

2,2

100,0

89,3

53 430

Ouest

75,8

15,9

,6

6,8

,4

,3

100,0

92,4

39 807

Sud

75,6

14,8

4,2

4,6

,2

,7

100,0

94,5

18 172

Urbaine

91,9

5,3

,4

,6

,3

1,5

100,0

97,6

95 448

Rurale

49,8

32,3

4,4

10,4

2,0

1,2

100,0

86,5

75 651

Aucune

64,7

21,5

3,2

8,1

1,3

1,2

100,0

89,4

76 430

Primaire

76,8

16,0

1,8

3,2

1,1

1,2

100,0

94,6

43 518

Moyen

78,8

15,3

,9

2,3

,9

1,8

100,0

95,0

25 801

Secondaire

84,8

10,5

1,2

1,4

,6

1,5

100,0

96,5

17 085

Supérieur

92,5

4,9

,1

,4

,1

2,0

100,0

97,5

8 223

Les plus pauvres

21,6

43,7

8,0

22,7

2,3

1,7

100,0

73,2

34 208

Deuxième

63,3

29,3

2,1

1,6

2,0

1,6

100,0

94,8

34 245

Moyen

87,9

9,5

,6

,2

,7

1,2

100,0

98,0

34 224

Quatrième

95,5

2,7

,1

,1

,1

1,5

100,0

98,3

34 180

Les plus riches

98,0

1,1

,0

,1

,0

,8

100,0

99,1

34 243

Total

73,3

17,2

2,2

4,9

1,0

1,4

100,0

92,7

171 100

*Indicateur MICS n° 12; Indicateur MDG n° 31

Tableau EN.7 : Utilisation des sources d’eau améliorées et d’installations d’assainissement améliorées Part relative de la population utilisant une source d’eau améliorée, et disposant d’installations d’assainissement améliorées, MICS3-Algérie, 2006

Région

Strate

46

% de la population utilisant des sources d’eau améliorées Effectif des ménages et des installations d’assainissement améliorées

% de la population utilisant des sources d’eau améliorées*

% de la population utilisant des installations d’assainissement améliorées**

Centre Est Ouest

93,7 84,8 78,2

95,3 89,3 92,4

90,2 78,0 73,2

8 500 8 560 6 832

Sud

73,0

94,5

70,1

5 116

Urbaine Rurale

87,9 81,6

97,6 86,5

85,9 73,2

17 778 11 230

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

(suite) Tableau EN.7 : Utilisation des sources d’eau améliorées et d’installations d’assainissement améliorées Part relative de la population utilisant une source d’eau améliorée, et disposant d’installations d’assainissement améliorées, MICS3-Algérie, 2006

Quintile de l’indice de richesse

% de la population utilisant des sources d’eau améliorées*

Primaire Moyen Secondaire Superieur

86,2 86,8 89,6 90,8

94,6 95,0 96,5 97,5

82,5 83,3 87,0 88,7

6 873 4 710 3 448 1 546

Missing/DK

51,0

73,7

51,0

10

Les plus pauvres

72,2

73,2

56,0

6 348

Deuxième Moyen Quatrième

82,2 87,8 89,7

94,8 98,0 98,3

78,4 86,2 88,2

5 544 5 577 5 699

Les plus riches

93,6

99,1

92,8

5 840

Total

85,1

92,7

80,3

29 008

* Indicateur MICS n°11; Indicateur MDG n°30

Conditions de vie du ménage

Niveau d'instruction du chef de ménage

% de la population utilisant des sources d’eau améliorées Effectif des ménages et des installations d’assainissement améliorées

% de la population utilisant des installations d’assainissement améliorées**

**Indicateur MICS n° 12; Indicateur MDG n° 31

Principales sources d’eau utilisée pour se laver et pour les tâches ménagères La grande majorité des habitants de l’urbain (86,4%) utilise le réseau d’eau potable pour se laver, faire la cuisine, laver la nourriture, la vaisselle ou le linge. Pour les ruraux, c’est le puits à pompe/forage (51%) et le réseau d’eau (45,3%) qui constituent les principales sources d’eau pour les différentes tâches ménagères. Traitement de l’eau Le traitement de l’eau avant son utilisation est effectué par 16,5% de l’ensemble de la population algérienne; 17,5% pour les habitants du milieu urbain et 16,4% des ruraux. Le traitement des eaux est effectué par 15,5% de l’ensemble des personnes qui utilisent une source d’approvisionnement en eau, protégée et par 21,3% du total de ceux dont la source d’approvisionnement n’est pas protégée. Pour les premiers, il s’agit d’une double sécurité contre les éventuelles maladies causées par une eau non potable. A l’inverse, les seconds ne font qu’accroître le risque d’être atteint par ce type de maladies. Il faut signaler par ailleurs que l’eau de Javel/chlore est la méthode de traitement de l’eau la plus utilisée et ce quel que soit le milieu de résidence. Par ailleurs, 95% de l’ensemble de la population algérienne disposent de toilettes. Pour 83,0% de cet ensemble, les toilettes sont à l’intérieur alors qu’elles sont à l’extérieur pour 12,0%. Tab10 EN.5A : Structure de la population selon l’existence des toilettes Les habitants qui ne disposent pas et le milieu de résidence du tout de toilettes représentent 4,9% du total de la population algérienne; 0,6% en milieu urbain Existence des toilettes Urbain Rural Total et 10,4% en zone rurale. Selon le milieu de résidence, la proportion des habitants disposent de toilettes est plus importante en milieu urbain. Oui, a l'intérieur du logement 92,2 71,5 83,0 99,9% et 89,6% sont les proportions Oui, a l'extérieur du logement 7,2 18,1 12,0 respectives des habitants de l’urbain Pas de toilettes 0,6 10,4 4,9 et du rural à disposer de toilettes Total 100 100 100 ; soit un écart de 10 points. Par ailleurs, l’écart entre les habitants qui disposent de toilettes à l’intérieur du logement est de 20,7 points en faveur de la population urbaine.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

47

Conditions de vie du ménage

3.3.5 Type d’éclairage Les logements habités par la quasi majorité de la population algérienne sont rattachés au réseau de distribution d’électricité. Les taux de rattachement sont de 98,7%; 99,4% en milieu urbain et 97,8% en zone rurale.

Tableau CH.8A : Structure des ménages selon le type de combustible utilisé et le milieu de résidence

3.3.6 Type de combustible Le gaz naturel et le gaz butane sont les principaux types de combustible utilisés par la population algérienne.

Type de combustible

Urbain

Rural

Total

Gaz naturel Gaz en bouteille

60,7

7,7

38,4

38,7

89,1

59,8

Electricité

0,6

0,3

0,5

Bois et charbon

0,1

2,8

1,2

Autres

0,0

0,1

01

Total

100

100

100

Le taux de rattachement au réseau de gaz naturel est estimé à 38,4% ; 60,7% pour les habitants du milieu urbain et 7,7% pour les ruraux. Aussi, le gaz naturel constitue le principal mode de combustible pour les populations urbaines alors que pour les populations rurales, c’est plutôt le gaz en bouteille qui est le plus utilisé. Tableau CH.8 : Utilisation des combustibles solides Structure des ménages selon le type de combustible utilisé pour la cuisine et part relative des ménages utilisant des combustibles solides, MICS-ALGÉRIE, 2006 Type de combustible utilise pour la cuisine Electricité Gaz naturel Charbon de bois Bois Gaz en butane Autre

Région

Strate

Niveau d'instruction du chef de ménage

Quintile de l’indice de richesse

Combustibles solides *

Nombre de ménages

Centre Est Ouest

,5 ,4 ,5

37,0 45,4 35,0

,2 ,6 ,1

1,5 ,8 ,1

60,7 52,7 64,2

,1 ,1 ,0

1,8 1,5 ,2

10 334 8 987 6 754

Sud

,5

29,9

,1

,9

68,5

,1

1,0

2 933

Urbaine Rurale

,6 ,3

60,7 7,7

,0 ,7

,1 2,1

38,7 89,1

,0 ,1

,1 2,8

16 825 12 183

Aucune Primaire Moyen Secondaire

,5 ,5 ,5 ,3

30,0 37,3 40,4 52,2

,6 ,2 ,1 ,1

2,0 ,2 ,4 ,0

66,9 61,7 58,7 47,4

,1 ,0 ,0 ,0

2,5 ,4 ,5 ,1

11 919 7 200 4 879 3 375

Supérieur

,5

70,3

,0

,0

28,9

,2

,0

1 628

Les plus pauvres

21,6

43,7

8,0

22,7

2,3

1,7

100,0

1,7

Deuxième Moyen Quatrième

63,3 87,9 95,5

29,3 9,5 2,7

2,1 ,6 ,1

1,6 ,2 ,1

2,0 ,7 ,1

1,6 1,2 1,5

100,0 100,0 100,0

1,6 1,2 1,5

Les plus riches

98,0

1,1

,0

,1

,0

,8

100,0

,8

Total

,5

38,4

,3

,9

59,8

,1

1,2

29 008

*Indicateur MICS n° 24; Indicateur OMD n° 29

3.3.7 Equipement Les ménages algériens en général, plus particulièrement les habitants de la zone rurale, sont sous équipés. Hormis la télévision, le réfrigérateur, les autres équipements sont possédés dans des proportions assez faibles. La cuisinière, la machine à laver, le chauffe-eau/chauffe-bain et le chauffage qu’on peut considérer non comme des éléments de confort mais comme des moyens de première nécessité sont possédés par une faible part des ménages algériens. Déjà assez faibles en milieu urbain, les taux de possession pour ces derniers biens d’équipement le sont encore plus en zone rurale. L’évolution des taux de possession des équipements entre le recensement de 1998 et l’enquête MICS3 de 2006 indique un accroissement, pour l’ensemble des biens, particulièrement en zone rurale :

48

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Machine à laver

27,3

5,8

18,3

Chauffe eau - chauffe bain

31,3

7,3

21,2

Etant donné qu'elles sont déterminantes d'un certain nombre de problèmes Chauffage 57,1 32,0 46,6 de santé, le croisement des variables Climatiseur 15,2 4,5 10,7 relevant des conditions de vie avec les Micro-ordinateur 13,0 3,2 8,9 facteurs qui traitent des questions de Voiture/ camion 25,8 23,4 24,8 santé peut aider à mieux prévoir les actions à entreprendre pour améliorer l’état de santé de la population. En ce qui concerne les aspects démographiques, il convient de relever la baisse relative du poids des tranches d’âges des jeunes continue mais avec un rythme plus lent, l’accroissement de la population du troisième âge et l’accroissement de la proportion des célibataires aux âges avancés et par conséquent l’élévation de l’âge moyen au mariage et de fait celui de la mère au premier accouchement. Ainsi, si le vieillissement de la population annonce un nouveau profil épidémiologique semblable à celui des pays développés, l’élévation des âges aux premiers accouchements indique un risque plus accru aux âges de la reproduction et ce tant pour la mère que pour l’enfant. L’éducation des parents, particulièrement des mères, est un facteur très important pour une meilleure prise en charge des besoins de santé des enfants et des femmes, notamment en matière de santé reproductive. Même si, à l’heure actuelle, le niveau d’instruction de la population est assez moyen, il y a lieu de relever les efforts qui sont consentis par les pouvoirs publics pour améliorer le niveau d’instruction de la population. Le taux de scolarisation de la population âgée de 6 ans et plus est passé de 84,3% lors du recensement de 1998 (77,0% pour le rural) à 94,3% en 2006 (91,5% pour le rural). Durant la même période, le taux d’analphabétisme pour la population de 10 ans et plus est passé de 31,7% (42,4% pour le rural à 24,0% (31,5% pour le rural). Les efforts à fournir en matière d’éducation doivent être orientés en direction des femmes de la zone rurale. Même si le taux de scolarisation de la population féminine a connu un accroissement spectaculaire en gagnant 18 points entre 1998 et 2006, la différence entre les urbaines et les rurales est de 7 points. Les efforts d’alphabétisation en direction des adultes doivent aussi être soutenus pour réduire davantage le taux d’analphabétisme, notamment celui des femmes rurales, estimé à 41,3% de la population féminine rurale âgée de 10 ans et plus. En ce qui concerne les conditions d’habitation et de commodités de logement, il y a lieu de noter que le taux de rattachement au réseau d’eau potable reste assez faible, particulièrement en zone rurale. Les efforts accomplis dans ce domaine restent assez timides d’autant plus qu’il s’agit d'actions dont les effets sur la santé sont évidents. En fait, une eau puisée dans une source non protégée et non traitée peut être à l’origine de plusieurs maladies, particulièrement les maladies infantiles. Les efforts des pouvoirs publics doivent être plus soutenus pour permettre aux populations de disposer d’une eau potable et prévenir toutes les maladies dont une eau non potable ou non traitée serait à l’origine. Les collectivités locales doivent veiller au traitement de l’eau qui provient des sources, de puits ou de citernes.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

49

Conditions de vie du ménage

La part des ménages qui possèdent une télévision est passée de 82,0% en 1998 à 95,2% en 2006. Elle s’est donc accrue de 13,2 points ; 8,6 points pour les ménages de l’urbain et 20,7 points pour les ruraux. Le taux de possession du téléphone est passé de 20,7% en 1998 à 30,1% en 2006 ; soit une augmentation de 10,9 points ; 8,7 points en milieu urbain et 12,1% en zone rurale. Pour le réfrigérateur, l’augmentation est de 14,2 points ; 10,2 pour les ménages Tableau HC.5 : Taux de possession des équipements selon le type d’équipement et le milieu de résidence urbains et 21,2 points pour les ruraux. L’augmentation la plus spectaculaire Type d’équipement Urbain Rural Total concerne la parabole avec un Télévision 97,6 91,9 95,2 accroissement de 41,1 points; 41,9 en Téléphone mobile 64,5 45,5 56,5 milieu urbain et 41,6 en zone rurale. Téléphone fixe 40,3 16,1 30,1 Les plus faibles accroissements Réfrigérateur 93,5 81,9 88,6 concernent la cuisinière et la machine Parabole 77,6 51,9 66,8 à laver avec des augmentations respectives de 7,3 et 6,3 points. Cuisinière 69,4 36,4 55,6

En parallèle, des actions de sensibilisation doivent être entreprises pour amener les populations à procéder au traitement de l’eau qu’elles utilisent pour la consommation.

Conditions de vie du ménage

De même, les efforts accomplis en matière de rattachement au réseau d’égout doivent être soutenus. Même si le taux de raccordement des logements au réseau d’égout s’est substantiellement accrue entre 1998 et 2006, particulièrement en zone rurale où le gain est de 18,3 points, contre 9,3 points pour le milieu urbain, il n’en demeure pas moins que 20,5% des logements ne sont toujours pas rattachés au réseau d’égout (6% pour l’urbain et 42,7% pour le rural). Combinés avec la qualité de l’eau, sa consommation à partir des sources non protégées et l’absence de traitement, les ordures et les problèmes d’élimination des eaux usées, l’absence des égouts peut être un terrain fertile à la propagation des maladies infectieuses. De la même manière et pour permettre aux populations de vivre dans des conditions décentes, il y a lieu d’œuvrer à la généralisation du raccordement au réseau de gaz naturel. Enfin, il y a lieu de travailler pour le renforcement de la coopération interinstitutionnelle et pour le rapprochement des différents départements ministériels en relation directe ou indirecte avec les problèmes de santé des enfants et des femmes pour une prise en charge commune des problèmes de santé.

50

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre IV M a l a d i e s ch r o n i q u e s e t h a n d i c a p s

Maladies chroniques et handicaps

4.1 Maladies chroniques Depuis les années 1990, les enquêtes de santé ont permis de constater l'augmentation significative des maladies chroniques en Algérie. Les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies respiratoires et les cancers sont cités parmi les maladies les plus fréquentes et qui entraînent des dépenses de santé élevées, posant ainsi un véritable problème de santé publique. Les informations recueillies sur les maladies chroniques permettront de mieux saisir les niveaux et les caractéristiques de ces maladies aussi bien au niveau national que sous-régional. 4.1.1 Prévalence globale des maladies chroniques

Prévalence maladie chronique

Autres maladies chroniques

Maladies cardiovasculaires

asthmes

Maladies articulaires

diabète

Hypertension arterielle

Parmi la population des ménages enquêtés, 10,5% ont déclaré souffrir de maladies chroniques connues, dont 95,2% des cas ont été confirmés par un personnel qualifié. L’examen des différents types de maladies chroniques montre que l’Hypertension Artérielle (HTA) occupe la 1ère place avec un taux de 4,4%, suivie des maladies diabétiques, avec 2,1%, des maladies articulaires (1,7%), de l’asthme 1,2% et des maladies cardiovasculaires (1,1%). Pour toutes les maladies chroniques déclarées, les prévalences traduisent une augmentation significative avec l'âge, Figure MC.1 : Prévalence des maladies chroniques par type. passant de 2,6% chez les enfants de moins de 19 10.5 ans, à 4,3% chez les personnes de 25-34 ans, puis à 12 MICS3, ALGÉRIE, 2006 10 18,5% chez les 35-59 ans, pour atteindre le niveau de 8 51% chez les personnes âgées de 60 ans et plus. 6 4.4 Selon le sexe, on note la prédominance de la 4 2.4 2.1 population féminine (12,6% vs 8,4% de sexe 2 1.7 1.2 1.1 masculin). La répartition par régions montre que c'est 0 au Centre et à l'Est du pays que se présentent les plus fortes prévalences (11,3% et 11,2%), suivis de l'Ouest et du Sud (9,9% et 7,1%). L'enquête révèle aussi que la prévalence des maladies chroniques augmente selon le niveau de bien-être économique du ménage (8,4% dans l’indice 1 des plus pauvres vs 12,8% dans l’indice 5, des plus riches). Figure MC.2 : Prévalence des maladies chroniques selon le sexe, l'âge, le milieu de résidence, la région et l'indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE, 2006

10,5 Total

Plus riche

Deuxième

Quatrième

12,8 9,7 10,1 11,5 Moyen

8,4 Plus pauvre

60 et +

25-34 ans

35-59 ans

4,3

19-24 ans

Urbain

18,5 2,6 3,2 0-18 ans

11,5 9,2 Rural

8,4 12,6 Féminin

7,1

Masculin

51

Sud

Ouest

Est

Centre

60 50 40 30 20 11,3 11,2 9,9 10 0

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

51

4.1.1.1 L'hypertension artérielle (H.T.A)

Les sujets de sexe féminin sont significativement plus touchés par l'HTA (6,0% vs 2,8% des sujets masculins), soit un sexe ratio de 2,2. La répartition par milieu de résidence montre que cette maladie est plus fréquente dans le milieu urbain (4,9%) que dans le milieu rural (3,7 %). Il y a lieu de relever que l'écart entre les prévalences des deux sexes atteint son maximum chez les personnes âgées de 35-59 ans (3,8% chez les hommes contre 11,8% chez les femmes), alors que l'ordre de grandeur de cet écart est parfaitement respecté entre le milieu urbain et le milieu rural. Figure MC.3 : Prévalence de l’HTA par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3, ALGÉRIE 2006 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

masculin féminin

39,1 23,6 11,8 0,1 0,1 0-24 ans

3,8

0,8 0,3 25-34 ans

6,6

3,2

35-59 ans

60 ans et +

5,2

2,3

Urbain

Rural

4.1.1.2 Le diabète La prévalence du diabète augmente significativement avec l’âge en ce sens qu’elle passe de 0,3% chez la population âgée de moins de 35 ans à 4,1% chez les 35-59 ans, pour atteindre 12,5% chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Les sujets de sexe féminin sont plus touchés (2,3% vs 1,9% chez le sexe masculin). La répartition par milieu de résidence montre que cette maladie est plus fréquente dans le milieu urbain qu’en milieu rural (2,6% vs 1,5%). Selon l’indice de bien être économique, la prévalence du diabète augmente à mesure que l’on passe du quintile 1 au quintile 5 (1% chez les plus pauvres et 3,5% chez les plus riches). Figure MC.4 : Prévalence du diabète par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3, ALGERIE 2006

2

2,5

Deuxième

Moyen

Quatrième

3,5

2,1 Total

1,5

Plus riche

1 Plus pauvre

0,4 60 et +

0,2

35-59 ans

0,2

25-34 ans

4,1 1,5

19-24 ans

Féminin

2,6

0-18 ans

2,3

Rural

1,9

Urbain

2,1 1,8

Masculin

2

Sud

2,3

Ouest

12,5

Est

14 12 10 8 6 4 2 0

Centre

M a l a d i e s ch r o n i q u e s e t h a n d i c a p s

La prévalence de l’HTA augmente significativement avec l’âge, notamment à partir de 35 ans. Elle passe de 0,6% pour la population âgée de 25-34 ans, à 7,8% pour les 35-59 ans, pour atteindre 31,2% chez les personnes âgées de 60 ans et plus.

12,5

Il y a lieu de relever que, qu’au-delà de 35 ans, la femme est toujours plus exposée à cette maladie que l’homme. L’écart entre les prévalences des deux sexes atteint son maximum chez les personnes âgées de 60 ans et plus (14,1% contre 11% chez les hommes). L’écart est à la défaveur de la femme aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural Figure MC.5 : Prévalence du diabète par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3, ALGÉRIE 2006 16 14 12 10 8 6 4 2 0

52

masculin féminin

14,1 11

3,6 0,2 0,2 0-24 ans

0,4

4,6 2,3

0,4

25-34 ans

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

35-59 ans

60 ans et +

Urbain

2,8

4,3 1,7 Rural

4.1.1.3 Les autres maladies chroniques Les maladies qui arrivent juste après l'HTA et le diabète sont les maladies articulaires (1,7%), les maladies cardiovasculaires (1,1%) et l’asthme (1,2%). Ces dernières connaissent les mêmes caractéristiques d'âge de sexe et de milieu, excepté l'asthme où il n’existe pas de différence entre les sexes. Conditions de vie du ménage

Figure MC.6 : Prévalence des maladies cardiovasculaires, de l'asthme et des maladies articulaires par âge et sexe, MICS3, ALGÉRIE 2006

12 10,6 10 8

7

6 4 2 0

3,1 0,9

1,7

1,3 0,2 0,3

1,1

1,2

1,8 0,7 0,9

Maladies cardiovasculaire masculin

féminin

1,2

1

Asthme 0-18 ans

19-24 ans

2,9

2,4

1,7 0,5

0,2

Maladies articulaires

25-34 ans

35-59 ans

60 ans et +

Total

Tableau MC.1 : Maladies chroniques

Région

Sexe

Strate

Groupe d'âges

Quintile de l’indice de richesse

Effectif total

Prévalence de maladies chroniques

Autres maladies chroniques

Maladies articulaires

Asthme

Maladies cardiovasculaires

Variables

Diabète

Hypertension arterielle

Prévalence des personnes ayant déclaré avoir au moins une maladie chronique selon la région, le sexe, le milieu de résidence, le groupe d’âges et le quintile de bien-être économique. MICS ALGÉRIE 2006

Centre

4,8

2,3

1,2

1,3

2,0

2,5

11,3

59 691

Est

4,1

2,0

1,4

1,2

1,9

3,3

11,2

53 430

Ouest

4,5

2,1

0,9

1,3

1,4

1,7

9,9

39 807

Sud

3,5

1,8

0,5

0,7

0,8

1,2

7,1

18 172

Masculin

2,8

1,9

0,9

1,2

1,0

2,2

8,4

86 298

Féminin

6,0

2,3

1,3

1,2

2,4

2,7

12,6

84 802

Urbain

4,9

2,6

1,3

1,4

1,7

2,5

11,5

95 448

Rural

3,7

1,5

0,9

1,0

1,7

2,3

9,2

75 651

0-18 ans

0,1

0,2

0,2

0,7

0,2

1,3

2,6

63 827 23 932

19-24 ans

0,1

0,2

0,3

0,8

0,3

1,6

3,2

25-34 ans

0,6

0,4

0,3

0,9

0,5

1,9

4,3

29 462

35-59 ans

7,8

4,1

1,7

1,8

2,9

18,5

18,5

40 826

60 ans et +

31,2

12,5

7,0

3,1

10,6

5,7

51,0

13 038

Plus pauvre

3,1

1,0

0,9

1,1

1,5

2,4

8,4

34 208

Deuxième

3,9

1,5

1,0

1,1

1,8

2,4

9,7

34 245

Moyen

4,3

2,0

1,0

1,0

1,6

2,4

10,1

34 224

Quatrième

5,0

2,5

1,3

1,4

1,8

2,5

11,5

34 180

Plus riche

5,6

3,5

1,4

1,3

1,8

2,4

12,8

34 243

Total

4,4

2,1

1,1

1,2

1,7

2,4

10,5

171 100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

53

4.1.2 Répartition de la population enquêtée souffrant d’une ou de deux maladies chroniques par âge

M a l a d i e s ch r o n i q u e s e t h a n d i c a p s

La population enquêtée ayant déclaré souffrir d'une seule maladie chronique représente 7,7% et celle souffrant de deux (02), 2,5%. La répartition par âge montre que 30% des sujets âgés de 60 ans et plus souffrent d’une seule maladie chronique. L’association de deux maladies passe de 4% pour 35-59 ans à 19,5% pour les 60 ans et plus. Figure MC.7 : Prévalence des personnes ayant déclaré une ou deux maladies chroniques par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3, ALGÉRIE 2006 35,0

30,6

une seule maladie chronique

30,0

deux maladies chroniques

25,0

19,5

20,0

14,1

15,0 10,0 5,0 0

3,0

2,4

0,1 0-18 ans

3,9

0,1 19-24 ans

7,7

4,0

2,5

0,3 25-34 ans

35-59 ans

60 ans et +

Total

L’association maladie diabétique et hypertension artérielle augmente avec l'âge en ce sens qu'on retrouve une prévalence de 6,9% chez la population âgée de 60 ans et plus et 1,4% chez la population âgée de 35-59 ans. Aussi, l’association d’une maladie cardiovasculaire et l’hypertension artérielle est retrouvée chez 3,4% de la population âgée de 60 ans et plus contre 0,5% de la population âgés de 35-59 ans. Tableau MC.2 : Maladies chroniques Prévalence des maladies chroniques, MICS3 Algérie, 2006 Nombre de maladies chroniques

Pas de maladie chronique

Souffre d'une seule maladie chronique

Souffre de deux maladies chroniques

Pesronne souffrant de HTA & diabète

Pesronne souffrant de HTA & de maladies cardiovasculaires

Prévalence au moins d’une maladie chronique

Centre

89,0

8,3

2,8

1,0

,4

11,3

59 691

Variables

Région

Sexe

Strate

Groupe d'âge

Quintile de l’indice de richesse

54

Effectif total

Est

89,2

7,8

2,9

,8

,5

11,2

53 430

Ouest

90,3

7,6

2,1

,8

,3

9,9

39 807

Sud

93,1

5,4

1,5

,7

,2

7,1

18 172

Masculin

91,8

6,5

1,7

,6

,3

8,4

86 298

Féminin

87,7

8,9

3,4

1,1

,5

12,6

84 802

Urbain

88,9

8,2

2,9

1,1

,5

11,5

95 448

Rural

91,0

7,0

2,0

,6

,3

9,2

75 651

0-18 ans

97,5

2,4

,1

,0

,0

2,6

63 827

19-24 ans

96,9

3,0

,1

,0

,0

3,2

23 932

25-34 ans

95,8

3,9

,3

,0

,0

4,3

29 462

35-59 ans

81,9

14,1

4,0

1,4

,5

18,5

40 826

60 ans et +

50,0

30,6

19,5

6,9

3,4

51,0

13 038

Plus pauvre

91,9

6,5

1,6

,3

,3

8,4

34 208

Deuxième

90,6

7,3

2,1

,6

,3

9,7

34 245

Moyen

90,1

7,4

2,5

,9

,4

10,1

34 224

Quatrième

88,8

8,1

3,1

1,1

,5

11,5

34 180

Plus riche

87,6

9,0

3,4

1,4

,5

12,8

34 243

Total

89,8

7,7

2,5

,9

,4

10,5

171 100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Afin d'estimer la charge des maladies chroniques au niveau des ménages, il a été procédé à l'identification de nombre de personnes ayant déclaré au moins une maladie chronique dans chaque ménage. Sur l'ensemble des ménages, 43% ont déclaré avoir au moins une personne malade chronique, 28,6% ont un seul membre malade chronique, 11,3% ont deux (02) malades et 3,2% des ménages ont déclaré avoir au moins trois (03) malades chroniques. Figure MC.8 : Distribution des ménages selon le nombre de malades chroniques rencontrés. MICS3 ALGÉRIE 2006

57,0

Pas de malade chronique 1 malade 2 malades 3 malades ou plus

28,6

3,2

11,3

Tableau MC.3 : Structure des ménages selon le nombre de malades chroniques, MICS3 ALGÉRIE 2006 Nombre de malades chroniques dans le ménage Variables

1 malade

2 malades

3 malades ou plus

Effectif total

Centre

55,5

28,7

12,2

3,6

10 334

Est

55,4

28,3

12,4

3,9

8 987

Ouest

57,1

30,4

10,2

2,3

6 754

Sud

66,6

24,7

7,1

1,6

2 933

Urbain

54,9

29,7

12,1

3,3

16 825

Rural

59,8

27,1

10,1

3,1

12 183

Plus pauvre

64,0

25,1

8,3

2,7

5 671

Deuxième

58,9

27,7

10,5

2,9

5 667

Région

Strate

Quintile de l’indice de richesse

Pas de malades chroniques

Moyen

57,6

28,8

10,9

2,7

5 803

Quatrième

53,5

30,6

12,2

3,8

5 798

Plus riche

51,4

30,4

14,3

3,9

6 068

Total

57,0

28,6

11,3

3,2

29 008

Tableau MC.4 : Maladies chroniques Ménages présentant au moins deux malades de même type de maladies chroniques, MICS3 ALGÉRIE 2006 Proportion des ménages présentant au moins deux malades chroniques de même type

Effectif total

Centre

6,3

10 334

Est

5,4

8 987

Ouest

5,1

6 754

Sud

3,6

2 933

Urbain

6,0

16 825

Rural

4,8

12 183

Variables

Région

Strate

Quintile de l’indice de richesse

Plus pauvre

3,5

5 671

Deuxième

4,4

5 667

Moyen

4,8

5 803

Quatrième

6,7

5 798

Plus riche

7,8

6 068

Total

5,5

29 008

Il y a lieu de relever l’existence de deux malades chroniques de même type auprès de 5,5% des ménages. Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

55

Conditions de vie du ménage

4.1.3 Distribution des ménages enquêtés selon le nombre de personnes malades chroniques déclarées

4.2 Handicaps

M a l a d i e s ch r o n i q u e s e t h a n d i c a p s

La population handicapée est définie comme celle dont l'état physique ou mental qui dure plus de six mois et empêche ou limite sa participation à des activités quotidiennes par rapport a une personne de son âge. La proportion de la population qui a déclaré avoir un handicap qui diminue ses activités quotidiennes s'élève à 2,5%. Cette prévalence passe de 0,1% chez les personnes de moins de 20 ans à 2,8% chez les 20-59 ans, puis à 13,2% chez les 60 ans et plus. Les sujets de sexe masculin sont plus touchés que ceux de sexe féminin (3,9% contre 1,1%, respectivement). Selon la région, la prévalence du handicap est de 2,7% au Centre et 2,4% à l'Est et à l'Ouest, alors qu'elle est de 2,2% dans le Sud du pays. Selon le niveau de bien-être économique, la prévalence du handicap décroit de 3,1% chez l’indice 1 (les plus pauvres) pour atteindre 1,7% chez l’indice 5 (les plus riches). Figure HD.1 : Prévalence du handicap par âge, sexe et milieu de résidence 2,5

Total

Indice de richesse

Plus riche Quatrième Moyen Deuxième Plus pauvre

Âge

60 ans et + 20 - 59 ans 0 - 19 ans

Strate

Rural Urbain

Sexe

Féminin Masculin

1,7 2,4 2,6 2,8 3,1 13,2 2,8 0,1 2,6 2,4 1,1 3,9 0

2

4

6

8

10

12

14

4.2.1 Prévalence des handicaps par type Selon le type du handicap, 1,1% des personnes a déclaré souffrir d'un handicap moteur, soit 44% de l'ensemble des handicaps, 0,8% d'un handicap lié à la compréhension et à la communication (32% de l'ensemble des handicaps), 0,6% d’un handicap visuel (24% de l'ensemble des handicaps) et 0,4% de l’ouïe. En outre, 0,5% des personnes a déclaré avoir des difficultés d'interaction avec les gens et 0,4% (16% de l'ensemble des handicaps) à accomplir seuls leurs soins personnels. Tableau HD.1: Prévalence du handicap Prévalence des handicaps par type MICS3 ALGÉRIE 2006 la vue

l'ouie

Compréhension et communication

Mouvements

Soins personnels

Interaction avec les gens

Prévalence handicap

Effectif total

Centre

,7

,4

,8

1,2

,4

,5

2,7

59 691

Est

,6

,4

,7

1,1

,5

,5

2,4

53 430

Ouest

,5

,3

,8

1,1

,3

,4

2,4

39 807

Sud

,6

,4

,7

,9

,4

,5

2,2

18 172

Masculin

,9

,6

1,1

1,8

,7

,7

3,9

86 298

Féminin

,3

,2

,4

,4

,2

,2

1,1

84 802

Urbain

,5

,4

,8

1,1

,4

,5

2,4

95 448

Rural

,7

,5

,7

1,2

,4

,4

2,6

75 651

0-19 ans

(,0)

(,0)

(,0)

(,0)

(,0)

(,0)

,1

67 728

Variables

Région

Sexe

Strate

Groupe d'âges

56

20-59 ans

,6

,4

,9

1,3

,4

,5

2,8

90 318

60 ans et +

3,5

2,4

3,7

5,8

2,3

2,4

13,2

13 038

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

(suite) Tableau HD.1: Prévalence handicap

la vue

l'ouie

Compréhension et communication

Mouvements

Soins personnels

Interaction avec les gens

Prévalence handicap

Effectif total

Plus pauvre

,8

,6

,9

1,3

,5

,6

3,1

34 208

Deuxième

,6

,4

,8

1,3

,5

,5

2,8

34 245

Moyen

,7

,4

,9

1,0

,4

,5

2,6

34 224

Quatrième

,6

,4

,7

1,1

,4

,4

2,4

34 180

Plus riche

,3

,2

,5

,8

,3

,3

1,7

34 243

Total

,6

,4

,8

1,1

,4

,5

2,5

171 100

Variables

Quintile de l’indice de richesse

Conditions de vie du ménage

Prévalence des handicaps par type MICS3 ALGÉRIE 2006

4.2.2. Répartition des handicaps par cause L’analyse selon la cause de l’handicap montre que 28,5% sont des atteintes congénitales ou héréditaires, 16,7%, des séquelles des accidents ou de blessures, 14,2%, des maladies infectieuses, 12,5%, des effets de vieillesse, 7,9%, des violences psychologiques ou physiques et 2%, des traumatismes d’accouchement.

Figure HD.2 : Distribution de la population handicapée par cause, MICS3 ALGÉRIE 2006

12,7

5,6

7

Congénital/héréditaire Traumatisme dû à l'accouchement Maladies infectieuses ou virales Violence psychologique ou physique Vieillesse Accident/blessure Autre N.S.P

12,5

28,5

7,9 14,2

2

4.2.2.1 Répartition des cas de handicap pour cause congénitale par sexe, âge et milieu de résidence La répartition par âge du taux de population souffrant d'un handicap congénital montre que chez les personnes âgées de 0 à 19 ans, ce type de handicap atteint 65%, alors qu'il est de 34,1% chez la population âgée de 20 à 59 ans et de 18,5% chez les 60 ans et plus. Il y a lieu de relever l'absence de différence significative par sexe ou milieu de résidence Figure HD.3 : Distribution de la population souffrant d'un handicap congénital par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3 ALGÉRIE 2006 70

Proportions en %

65,0

60 50 40

34,1

30

28,0

29,9

Masculin

Féminin

27,9

29,1

28,5

Urbain

Rural

Total

18,5

20 10 0

0-19 ans

20-59 ans

60 ans et +

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

57

Le handicap lié aux accidents et aux blessures atteint 17,5% dans la tranche d’âge 60 ans et plus, 16,7% chez les 20-59 ans et 3,5% chez les 0-19 ans. Les hommes sont sensiblement plus touchés par ce type de handicap que les femmes, alors qu'on n'enregistre pas de différence selon les milieux de résidence. Figure HD.4 : Distribution de la population souffrant d'un handicap lié à un accident par âge, sexe et milieu de résidence, MICS3 ALGÉRIE 2006 18

Proportions en %

16,7

17,8

17,5

17,2

14

16,7

16,3

16 13,1

12 10 8 6 4

3,5

2 0

0-19 ans

20-59 ans

60 ans et +

Masculin

Féminin

Urbain

Rural

Total

Tableau HD.2 : Prévalence du handicap

Région

Sexe

Strate

Groupe d'âge

Quintile de l’indice de richesse

58

Accident/blessure

Autre

N.S.P

Prévalence handicap

Effectif total

(1,7)

Vieillesse

26,7

Abus psychologique ou physique

Centre

Maladies infectieuses ou virales

Variables

Traumatisme dû à l'accouchement

Prévalence de l'handicap par cause et âge moyen à l'handicap, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Congénital hérédiaire

M a l a d i e s ch r o n i q u e s e t h a n d i c a p s

4.2.2.2 Répartition des causes d’handicaps par accident/blessure, par sexe, par âge et par milieu de résidence)

12,0

13,0

14,1

15,4

10,8

6,3

2,7

59 691

Est

26,5

(1,9)

15,1

3,8

13,3

16,5

16,8

6,2

2,4

53 430

Ouest

33,0

(2,3)

14,4

5,6

8,6

19,0

12,8

4,3

2,4

39 807

Sud

31,1

(2,5)

19,8

5,4

12,5

17,6

7,0

4,0

2,2

18 172

Masculin

28,0

2,0

14,7

7,4

11,8

17,8

12,5

5,8

3,9

86 298

Féminin

29,9

2,0

12,5

9,3

14,7

13,1

13,5

5,1

1,1

84 802

Urbain

27,9

2,2

15,3

7,2

10,1

17,2

14,6

5,5

2,4

95 448

Rural

29,1

(1,7)

12,9

8,6

15,2

16,3

10,6

5,7

2,6

75 651

0-19 ans

65,0

(,0)

(6,1)

(8,2)

(1,7)

(3,5)

(4,9)

(4,9)

,1

67 728

20-59 ans

34,1

2,4

15,2

7,2

7,0

16,7

11,5

5,9

2,8

90 318

60 ans et +

18,5

1,5

13,0

8,7

20,9

17,5

14,6

5,2

13,2

13 038

Plus pauvre

26,8

1,6

14,4

8,0

16,2

17,3

9,9

5,9

3,1

34 208

Deuxième

31,5

2,0

14,3

6,7

12,2

15,3

11,7

6,3

2,8

34 245

Moyen

28,7

1,6

12,9

9,2

12,2

15,5

14,9

5,0

2,6

34 224

Quatrième

26,0

2,0

15,5

15,5

11,4

18,0

14,0

5,7

2,4

34 180

Plus riche

29,6

3,3

13,7

7,9

8,0

18,1

14,4

4,9

1,7

34 243

Total

28,5

2,0

14,2

7,9

12,5

16,7

12,7

5,6

2,5

171 100

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Conditions de vie du ménage

L'examen de l'âge à l'handicap montre que 25,6% des handicaps remontent à la naissance, 11,4% à la petite enfance (moins de 5 ans), 15,7% à la période allant de 5 à 18 ans et 41,3% à la période de 19 ans et plus. Ainsi, pour plus du tiers (37%) des handicaps, l'âge déclaré se situe entre la naissance et 5 ans. Hormis la distinction des régions Centre, Est et Ouest, par une forte présence des handicapés à l'âge de 19 ans et plus (45,2% au centre vs 33,2% au Sud), il n'y a pas de différence de l'âge à l'handicap selon le sexe, le milieu de résidence ou même l'indice de richesse. Tableau HD.3 : Âge à l'handicap Répartition des personnes handicapées selon l'âge à l'handicap, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Âge à l'handicap Variables

Centre Région

Sexe

Strate

Groupe d'âge

Quintile de l’indice de richesse

A la naissance

Moins de 5 ans

20,2

13,8

5 à 18 ans

19 ans et +

NSP

ND

Effectif total

15,8

45,2

4,3

,7

1 625

Est

26,6

9,9

15,2

39,4

7,1

1,8

1 299

Ouest

31,6

8,8

16,0

40,8

2,2

,6

971

Sud

29,6

12,5

15,7

33,2

7,5

1,4

396

Masculin

25,6

11,0

15,3

42,1

4,9

1,2

3 337

Féminin

25,6

12,8

17,0

38,6

5,4

,7

954

Urbain

25,4

11,6

16,2

40,2

5,2

1,3

2 292

Rural

25,8

11,1

15,0

42,6

4,7

,8

1 999

0-19 ans

51,3

5,7

16,8

17,4

4,8

4,1

84

20-59 ans

30,6

13,6

17,0

33,2

4,6

1,0

1,0

60 ans et +

17,1

8,4

13,7

54,2

5,6

1,1

1 715

Plus pauvre

25,9

8,9

15,2

42,6

6,4

1,0

1 050

Deuxième

27,6

12,1

16,5

37,9

5,3

,5

950

Moyen

25,6

12,0

15,0

41,1

4,3

2,0

889

Quatrième

22,2

12,0

15,0

46,0

3,8

1,0

819

Plus riche

26,3

12,9

17,0

38,3

4,5

,9

583

Total

25,6

11,4

15,7

41,3

5,0

1,1

4 291

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

59

60

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre V Nutrition

Nutrition

5.1 Statut nutritionnel des enfants Le développement staturo-pondéral adéquat des enfants requiert un allaitement maternel et une nutrition saine et équilibrée qui éviteraient les carences nutritionnelles et l’apparition d'affections au cours de la période de croissance de l’enfant. Selon la nouvelle définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, la malnutrition regroupe tous les états de dénutrition et de surnutrition. Ces états de malnutrition sont la conséquence de plusieurs facteurs dont la qualité nutritionnelle pauvre des aliments que reçoit l’enfant, l’insuffisance de l’alimentation, la sévérité et la répétitivité de certaines maladies infectieuses (diarrhées, IRA…) ou fréquemment la combinaison de ces facteurs. L’Organisation Mondiale de la Santé a adopté, depuis 1970, les courbes de référence américaines du NCHS (National Center of Health Statistics), recommandées aussi par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). La malnutrition peut donc être appréciée par comparaison des courbes de croissance obtenues par l'enquête avec la courbe de référence. Il existe trois indicateurs nutritionnels, chacun de ces derniers est exprimé en termes d’unités d’écart type (z-scores) par rapport à la médiane de la population de référence. Les principaux indicateurs de malnutrition des enfants de moins de 5 ans sont le poids par rapport à l’âge (WA), la taille par rapport à l’âge (HA) et le poids par rapport à la taille (WH).

Z - Score (SD) =

Valeur observée - valeur médiane de la population de référence Valeur de la déviation standard de la population de référence

Ces indicateurs permettent de déterminer, chez les enfants de moins de 5 ans, dans leur formes modérées et/ou sévères ( +2Sd 15,8 14,9

Centre

18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

La surcharge pondérale selon les facteurs contextuels L'examen de la surcharge pondérale selon le niveau d'instruction de la mère traduit une évolution contraire à celle de la dénutrition traitée plus haut et montre une nette progression de la prévalence, passant de 7,3% chez les mères sans niveau d'instruction à 14,0% chez celles de niveau supérieur. Aussi, selon le niveau du bien-être économique, cet indicateur augmente de 7,0% dans les ménages les plus pauvres à 12,0% dans les ménages les plus riches. 14,0

12,6

Niveau d'instruction de la mère

64

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

8,1

9,9

Indice de richesse

Plus riche

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

7,0

9,8

Quatrième

10,3

Moyen

10,0

Deuxième

9,1

Primaire

7,3

Aucun

16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0

Figure NU.7 : Prévalence de la surcharge pondérale (%) des enfants de moins de 5 ans selon le niveau d'instruction de la mère et l'indice de richesse, MICS3 ALGÉRIE 2006

Tableau NU.1a : Sévérité de la malnutrition selon la prévalence

Par ailleurs, les proportions des trois principaux indicateurs de malnutrition, soit pour la forme modérée et/ou sévère ou pour la forme sévère, des enfants de moins de 5 ans de la région Sud du pays sont les plus élevées par rapport aux autres régions.

Sévérité de la malnutrition par rapport à la prévalence (%)

Indicateurs

Basse

Moyenne

Elevée

Très élevée

Retard de croissance «Stunting»

< 20

20-29

30-39

≥ 40

Insuffisance pondérale «Underweight»

< 10

10-19

20-29

≥ 30

Emaciation « Wasting »

+2 SD

Nombre d’enfants de moins de 5 ans

Région

Strate

Âge (mois)

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Prévalence de l’obésité(poidstaille-z score) (%)

Modérée et sévère < -2 SD**

0,6

11,6

3,2

2,9

0,7

8,5

6 785

Féminin

3,6

0,6

11,0

2,7

2,9

0,6

10,1

6 573

Centre

2,7

(0,5)

9,4

2,4

1,9

(0,4)

8,9

4 557

Est

3,2

(0,7)

10,7

2,5

2,4

(0,4)

9,3

4 036

Ouest

3,6

(0,5)

11,8

3,2

4,0

(0,9)

10,8

3 030

Sud

7,8

1,1

16,8

5,1

4,9

1,2

7,9

1 735

Urbain

3,1

0,5

10,4

2,7

3,0

0,6

10,5

7 137

Rural

4,4

0,7

12,4

3,3

2,8

0,7

7,9

6 222

Prévalence de l’émaciation (poids-tailleZscore)WHZ (%)

Sévère < -3 SD

3,8

Prévalence de l’insuffisance pondérale (poids-âgeZscore)WAZ (%) Modérée et sévère < -2 SD* Masculin

Variables

Sexe

Prévalence du retard de croissance (tailleâge-Zscore) HAZ (%)

Tableau NU.1 : Proportion des enfants de moins de 5 ans sévèrement ou modérément malnutris, MICS3 Algérie 2006

< 6 mois

(1,4)

(0,1)

7,9

(1,6)

4,1

(0,6)

15,8

1 174

6-11 mois

2,9

(0,7)

9,3

(1,8)

3,6

(0,9)

12,6

1 502

12-23 mois

4,4

(0,9)

15,4

4,2

3,0

(0,9)

14,9

2 760

24-35 mois

4,2

(0,8)

10,4

3,2

3,4

(0,4)

6,3

2 791

36-47 mois

3,7

(0,5)

11,1

3,2

1,9

(0,6)

5,5

2 602

48-59 mois

4,0

(0,4)

10,9

2,3

2,4

(0,5)

5,5

2 529

Aucun

5,0

0,9

15,7

4,7

2,7

(0,7)

7,3

4 053

Primaire

4,2

(0,8)

10,7

2,7

3,1

(0,7)

9,1

2 553

Moyen

3,3

(0,4)

9,8

2,1

3,0

(0,6)

10,0

3 266

Secondaire

2,5

(0,4)

8,8

2,1

2,9

(0,5)

10,3

2 793

Supérieur

1,3

(0,2)

5,0

(1,2)

(4,0)

(0,5)

14,0

692

Plus pauvre

5,4

(0,8)

16,1

4,7

3,1

(0,5)

7,0

3 085

Deuxième

4,4

(0,8)

12,4

2,8

3,0

(1,0)

8,1

2 800

Moyen

3,5

(0,7)

9,7

2,5

2,9

(0,7)

9,8

2 637

Quatrième

2,4

(0,3)

9,2

2,3

2,3

(0,5)

9,9

2 495

Plus riche

2,5

(0,5)

7,6

2,0

3,3

(0,6)

12,6

2 341

Total

3,7

0,6

11,3

3,0

2,9

0,6

9,3

13 358

* MICS indicateur 6; MDG indicateur 4 ** MICS indicateur 7 *** MICS indicateur 8 Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

65

Nutrition

Dans cette enquête, les trois principaux indicateurs anthropométriques des enfants de moins de 5 ans placent l'Algérie dans le groupe de pays à prévalence «basse» selon les critères de sévérité de la malnutrition recommandés par l'OMS. Le retard de croissance dans la forme modérée et/ou sévère est à moins de 20% (11,3%), l’insuffisance pondérale est à moins 10% (3,7%) et l’émaciation est à moins 5% (2,9%).

5.2 Allaitement maternel

Nutrition

L’allaitement au sein au cours des deux premières années de la vie protège les enfants contre l’infection et constitue une source idéale d’éléments nutritifs. Cependant, de nombreuses mères cessent d’allaiter trop tôt, ce qui peut contribuer au retard de croissance et à la malnutrition en termes d’oligoéléments. L'un des buts d’"un Monde digne des enfants" est que les enfants soient allaités exclusivement pendant six mois et que l’allaitement se poursuive avec des aliments complémentaires sûrs, appropriés et adéquats jusqu’à l’âge de deux ans et au-delà. L’OMS et l’UNICEF donnent les recommandations d’alimentation suivantes: Allaitement exclusif au cours des six premiers mois Poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans ou plus Alimentation complémentaire sûre, appropriée et adéquate à partir du sixième mois Fréquence de l’alimentation complémentaire : 2 fois par jour pour les enfants de 6 à 8 mois ; 3 fois par jour pour les enfants de 9 à 11 mois. Il est également recommandé que l’allaitement au sein commence dans l’heure qui suit la naissance. Les mères ont été interrogées sur l’alimentation de leurs enfants âgés de moins trois ans pour déterminer les indicateurs suivants : proportion d’allaitement maternel exclusif chez les enfants de 0-3 mois, proportion d’allaitement maternel exclusif chez les enfants de 0-5 mois, proportion des enfants âgés de 6 à 9 mois nourris au sein et recevant une alimentation solide ou semi-solide complémentaire, proportion des enfants de 12-15 mois allaités au sein, proportion des enfants de 20-23 mois allaités au sein, proportion des enfants de moins de un an adéquatement nourris, le sevrage, les modes d’alimentation des enfants de moins de 3 ans, la durée médiane et fréquence de l’allaitement maternel. 5.2.1 Allaitement initial La proportion des enfants allaités au sein moins d’une heure après la naissance est de 49,5% et ceux allaités moins d’un jour après leur naissance est de 80,4%. Ainsi, la mise au sein immédiate ne se fait que chez la moitié des cas. Cette mise au sein à moins d’une heure après la naissance est encore plus faible chez les femmes d’un niveau d’instruction supérieur (35,8%), au Centre du pays (39,4%), chez les ménages les plus riches (40%) et au niveau de la strate urbaine (46,1%). A moins d’un jour après la naissance, ces taux restent aussi moins importants pour les femmes d’un niveau d’instruction supérieur (72,8%), dans la région Ouest (76,3%), pour la strate urbaine et pour les ménages les plus riches (78,0%). Tableau NU.2 : Allaitement maternel Proportion des femmes âgées entre 15-49 ans ayant eu une naissance vivante durant les deux dernières années allaitant leur enfant pour la première fois moins d’une heure et moins de 24 heures après la naissance, MICS3 ALGÉRIE 2006 Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'une heure après la naissance*

Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'1 jour après la naissance**

Nombre de femmes ayant eu une naissance vivante au cours des deux années précédant l'enquête

Centre

39,4

81,5

1 861

Variables

Région

Résidence

66

Est

51,0

78,9

1 713

Ouest

54,2

76,3

1 273

Sud

64,1

88,4

714

Urbain

3,1

78,3

2 953

Rural

53,4

82,7

2 608

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

(suite) Tableau NU.2 : Allaitement maternel

Variables

Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'1 jour après la naissance**

Nombre de femmes ayant eu une naissance vivante au cours des deux années précédant l'enquête

48,9

80,1

1 286

< 6 mois

Nombre de mois depuis la naissance

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

* MICS indicateur 45

Pourcentage de femmes ayant commencé à allaiter moins d'une heure après la naissance*

6-11 mois

50,4

80,0

1 537

12-23 mois

49,4

80,7

2 735

Aucun

55,9

83,7

1 542

Primaire

53,3

81,6

1 057

Moyen

46,5

79,4

1 406

Secondaire

45,3

78,3

1 230

Supérieur

35,8

72,8

326

Plus pauvre

58,7

83,2

1 279

Second

50,2

80,6

1 173

Moyen

48,3

81,3

1 097

Riche

47,7

77,5

1 033

Le plus riche

40,0

78,4

979

Total

49,5

80,4

5561

Nutrition

Proportion des femmes âgées entre 15-49 ans ayant eu une naissance vivante durant les deux dernières années allaitant leur enfant pour la première fois moins d’une heure et moins de 24 heures après la naissance, MICS3 ALGÉRIE 2006

** inclus les enfants qui ont été allaités moins d’une heure après la naissance

Figure NU.8 : Proportion des enfants de femmes (âgées entre 15-49 ans), allaités moins d'une heure et moins d'un jour après la naissance durant les 2 denières années selon la région, la strate, l'instruction des mères et l'indice de santé, MICS3, Algérie 2006 100

Proportions en %

88,4

90 80

81,5

78,9

78,3

76,3

70

82,7

Moins d'un jour après la naissance Moins d'une heure après la naissance 83,2 80,6 81,3 83,7 81,6 79,4 77,5 78,4 78,3 72,8

53,4

55,9

64,1

60 51

50

54,2

58,7 53,3

46,1

40 39,4

50,2 46,5

48,3 47,7 40

30 20

45,3 35,8

10 Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

0

5.2.2 Statut d’allaitement maternel par âge Par allaitement exclusif, on entend les enfants qui ne reçoivent que du lait maternel (et des vitamines, des suppléments minéraux ou des médicaments). Le taux d’allaitement des enfants nourris exclusivement au sein avant l’âge de 4 mois est de 10,4%. Le taux d’allaitement des garçons est de 10,6% et celui des filles de 10,1%. En milieu urbain, ce taux est de 10,2 % et en milieu rural, il est de 10,6%. Le taux d’allaitement le plus bas est enregistré dans la région Ouest (4,7%) et chez les femmes d’un niveau d’instruction supérieur (4,4 %). Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

67

Figure NU.9 : Proportion de l'allaitement exclusif au sein chez les enfants de 0-3 mois selon le sexe, la strate, la région, l'instruction des mères et l’indice de richesse. MICS3, ALGÉRIE 2006 16

Allaitement exclusif au sein

Proportions en %

13,9

14

13,8

13

13,2

Nutrition

12 10,6 10

11,6 10,2

10,1

10,6

10,4 10,7

10,4

9,2

8 6,7 6

5,8

4,7

4,4

4 2

Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

Le taux d’allaitement des enfants nourris exclusivement au sein avant l’âge de 6 mois est de 6,9 %. Le taux d’allaitement des garçons est de 7,2 % et celui des filles de 6,7 %. En milieu urbain, ce taux est de 6,7 % et en milieu rural, il est de 7,2 %. Le taux d’allaitement le plus bas est enregistré dans la région Ouest (3,8 %) et chez les femmes d’un niveau d’instruction supérieur (3,1%). Figure NU.10 : Proportion de l'allaitement exclusif au sein chez les enfants de 0-5 mois selon le sexe, la strate, la région; l’instruction des mères et l’indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE 2006 14

Proportions en %

Allaitement exclusif au sein

13,2

12 10 8,7

9,3

8,7

8,2

8 7,2

6,7

6,7

7,2

7,2

7

6,4

6,1

6 4,7 4

6,6

4,1

3,8

3,1

2

Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

L'alimentation complémentaire a deux caractéristiques. D’abord elle est «diversifiée» puisqu'elle est composée d’aliments différents du lait maternel comme les céréales, les légumes ou les fruits. Ensuite, elle est «solide», plus consistante que le lait maternel. La phase de transition au cours de laquelle le nourrisson passe d’une alimentation lactée et liquide à une alimentation diversifiée et solide est une période critique. Quand elle est mal conduite, cette phase peut conduire à la malnutrition. Le taux d’allaitement des nourrissons âgés de 6 à 9 mois, encore nourris au sein et recevant une alimentation solide ou semi-solide complémentaire, est de 39%. Dans la région Ouest du pays, ce taux est le plus bas (26,7%), ainsi que pour la strate urbaine (35,1 %). La proportion de filles recevant une alimentation complémentaire est de 35,4 % par rapport aux garçons (42,5%). Chez les femmes d’un niveau d’instruction supérieur, ce taux est le plus faible (23,8%).

68

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Figure NU.11 : Proportion d'enfants âgés de 6 à 9 mois nourris au sein et recevant une alimentation solide ou semi-solide complémentaire selon le sexe, la strate, la région, l'instruction des mères et l’indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE 2006 45 40

Proportions en %

43,7

42,5

43,8

40,7

35,4

35

Allaitement au sein et aliments solides ou semi-solides

46,3

41,6

35,1

30

43,9

44,3 40,4

36,8 37,4

33,9

26,7

25

42,4

Nutrition

50

34,1

23,8

20 15 10 5

Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

L'allaitement maternel est encore en usage pour 46,5% des enfants âgés de 12 à 15 mois. Chez les garçons, il est de 45,9% contre 47% chez les filles. Ce taux d’allaitement est de 42,9% en milieu urbain et de 50,1% en milieu rural. Dans la région Ouest du pays, ce taux est le plus faible (27,7%). Figure NU.12 : Proportion des enfants de 12-15 mois allaités au sein selon le sexe, la strate, la région, l'instruction des mères et indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE 2006 70

Allaitement au sein

Proportions en %

60 50

60 45,9

47

40

48,2

50,1

51,9

54

49,8

42,9

52,5 45,9 35,2

30

49,6

44,4

38,9

42,8

39,8

27,7

20 10

Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

L'allaitement maternel est en usage dans 22,2% chez les enfants âgés de 20 à 23 mois. Chez les garçons, il est de 24,4% contre 19,7% chez les filles. Ce taux d’allaitement est de 16,8% en milieu urbain et de 28,5% en milieu rural. C'est dans la région Ouest du pays où ce taux est le plus faible (15,9%), ainsi que chez les femmes de niveau d’intruction supérieur (10%). Figure NU.13 : Proportion d'enfants âgés de 20-23 mois allaités au sein (%) selon le sexe, la strate, la région; l'instruction des mères et l’indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE 2006 40

Allaitement au sein

Proportions en %

35

25

54

60

30

20

47

52,5

50,1

48,2

45,9

15

49,6

49,8

51,9

42,9

27,7

44,4

45,9 35,2

10

42,8 39,8

38,9

5

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

69

Tableau NU.3 : Allaitement maternel Proportion des enfants de moins de 2 ans allaités au sein par groupes d'âge, MICS3. Algérie. 2006

Strate

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Allaitement maternel exclusif (%) *

Effectif des enfants de 0-5 mois

Allaitement et alimentation complémentaire par des aliments solides/ semi-solides (%) **

Effectif des enfants de 6-9 mois

Allaitement au sein (%) ***

Effectif des enfants de 12-15 mois

Allaitement au sein (%) ***

Effectif des enfants de 20-23 mois

Enfants de 20-23 mois

Effectif des enfants de 0-3 mois

Enfants de 12-15 mois

10,6

408

7,2

665

42,5

534

45,9

484

24,4

561

Féminin

10,1

400

6,7

663

35,4

517

47,0

459

19,7

486

Centre

13,0

262

8,7

418

43,7

339

48,2

280

26,5

369

Nutrition

Région

Enfants de 6-9 mois

Masculin

Variables

Sexe

Enfants de 0-5 mois

Allaitement exclusif (%)

Enfants de 0-3 mois

Est

13,9

240

8,7

404

40,7

337

51,9

316

18,3

312

Ouest

(4,7)

200

(3,8)

334

26,7

250

27,7

212

15,9

253

Sud

(6,7)

106

(4,7)

173

46,3

126

60,0

135

33,0

114

Urbain

10,2

439

6,7

728

35,1

580

42,9

473

16,8

566

Rural

10,6

369

7,2

601

43,8

471

50,1

470

28,5

482

Aucun

(9,2)

(234)

(6,1)

379

41,6

255

54,0

288

34,0

269

Primaire

(13,8)

146

(9,3)

239

33,9

210

49,8

173

22,4

194

Moyen

(10,4)

200

(7,2)

312

43,9

251

45,9

237

17,3

309

Secondaire

(10,7)

178

(7,0)

310

40,4

260

35,2

203

17,3

228

Supérieur

(4,4)

51

(3,1)

89

(23,8)

76

(38,9)

43

(10,0)

47

Plus pauvre

11,6

214

(8,2)

328

44,3

205

52,5

235

29,8

222

Deuxième

(13,2)

157

(9,0)

265

42,4

224

49,6

202

23,0

206

Moyen

(5,8)

165

(4,1)

272

36,8

196

44,4

179

19,3

224

Quatrième

(10,4)

141

(6,4)

228

37,4

201

42,8

169

22,1

217

Plus riche

(10,6)

131

(6,6)

235

34,1

225

39,8

158

(15,4)

179

Total

10,4

808

6,9

1329

39,0

1051

46,5

943

22,2

1048

* MICS indicateur 15 ** MICS indicateur 17 *** MICS indicateur 16

5.2.3 Proportion des enfants de moins de 12 mois adéquatement nourris Différents critères de nutrition adéquate selon l’âge de l’enfant sont définis par l'OMS et l'UNICEF. Pour les enfants de 0 à 5 mois, l’allaitement exclusif est considéré comme adéquat. Les enfants de 6 à 8 mois sont adéquatement nourris s’ils reçoivent du lait maternel et des aliments complémentaires (solide ou semi-solide) au moins deux fois par jour, tandis que les enfants de 9 à 11 mois, sont considérés comme adéquatement nourris s’ils reçoivent du lait maternel et consomment des aliments complémentaires au moins trois fois par jour. La proportion d’enfants de 6-8 mois adéquatement nourris est de 33,1% (36,7% chez les garçons et 29,2% chez les filles). Pour les enfants de 9-11 mois, cette proportion est de 19,3% (20,9% chez les garçons et 17,7% chez les filles). Ainsi, pour l'ensemble des enfants de moins de 12 mois, l'alimentation adéquate est de 17,4%. Elle atteint 19% chez les garçons et 15,7% chez les filles. La région Ouest du pays est la région qui enregistre le taux le

70

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Il convient de relever que de grands écarts sont retrouvés dans la tranche d'âge de 6-8 mois. A titre illustratif, la proportion d'enfants adéquatement nourris atteint 36,7% chez les garçons alors qu'elle n'est que de 29,2% chez les filles. Selon le milieu de résidence, cette proportion passe de 40,0% en milieu rural à 27,3% en milieu urbain

Tableau NU.4 : Enfants adéquatement nourris Proportion des enfants de 0-11 mois adéquatement nourris, des enfants de moins de 6 mois allaités exclusivement au sein, des enfants de 6-11 mois allaités au sein et recevant une alimentation solide /semi solide selon le nombre de fois recommandé durant les 24 heures Pourcentage d'enfants

0-5 mois exclusivement allaités au sein

6-8 mois qui ont reçu le lait maternel et des aliments complémentaires au moins 2 fois au cours des 24 dernières heures

9-11 mois qui ont été allaités au sein et reçu des compléments alimentaires au moins 3 fois au cours des 24 dernières heures

6-11 mois qui ont été allaites au sein et reçu des compléments alimentaires un nombre minimum de fois recommandé par jour*

Masculin

7,2

36,7

20,9

28,4

19,0

1 502

Féminin

6,7

29,2

17,7

23,1

15,7

1 470

Centre

8,7

37,5

20,5

28,3

19,8

962

Variables

Sexe

Région

Résidence

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

0-11 mois qui ont été nourris de façon appropriée**

Nombre d'enfants âgés de 0-11 mois

Est

8,7

38,9

19,4

28,4

19,6

908

Ouest

(3,8)

20,0

16,7

18,4

11,7

724

Sud

(4,7)

33,4

20,6

26,6

16,6

378

Urbain

6,7

27,3

18,6

22,8

15,5

1 618

Rural

7,2

40,0

20,1

29,3

19,5

1 355

Aucun

(6,1)

36,6

21,2

28,1

17,6

789

Primaire

(9,3)

30,3

14,8

23,0

17,1

560

Moyen

(7,2)

36,6

21,5

28,2

19,1

720

Secondaire

(7,0)

33,8

19,2

26,0

17,6

705

Supérieur

(3,1)

(14,5)

16,2

(15,4)

(9,9)

199

Plus pauvre

(8,2)

38,5

18,1

27,4

18,1

677

Deuxième

(9,0)

36,1

23,0

29,0

20,5

620

Moyen

(4,1)

31,4

22,9

26,9

16,3

583

Quatrième

(6,4)

31,2

12,8

21,4

15,1

539

Plus riche

(6,6)

27,7

19,5

23,6

16,4

554

Total

6,9

33,1

19,3

25,8

17,4

2 973

* indicateur MICS 18 ** MICS indicateur 19

5.2.4 Fréquence de l’allaitement maternel L’allaitement maternel, avec ou sans complément alimentaire, est fortement lié à l'âge de l'enfant. Le coefficient de corrélation est très fort (r = – 0,94). L'équation de la droite de régression est la suivante : y = – 4,917 x + 82,945.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

71

Nutrition

plus faible et en dessous de la moyenne nationale (11,7%). En milieu urbain, cette proportion est de 15,5% et en milieu rural de 19,5%.

Figure NU.14 : Proportion de l'allaitement maternel avec ou sans alimentation complémentaire chez les enfants de moins de 3 ans, MICS3, ALGÉRIE 2006

Nutrition

100

Proportions en %

90

y = -4,917x + 82,945

80

R = 0,9476

70 60 50 40 30 20 10 0 0-1

2-3

4-5

6-7

8-9

10-11

12-13

14-15

16-17

18-19

20-21

22-23

24-25

26-27

28-29

30-31

32-33

34-35 36-37 Âge (mois)

5.2.5 Modes d’alimentation des enfants de moins de 3 ans L'étude détaillée du statut d’allaitement par âge de l’enfant en mois permet de constater le respect ou non des différentes recommandations en matière d'alimentation de l'enfant. L’allaitement maternel exclusif atteint 14,7% chez les enfants de 0-1 mois et chute à 7,4% entre 2-3 mois, puis à 0,2% chez les 12-13 mois. L’allaitement maternel associé à une eau naturelle est pratiqué chez le quart des enfants d’âge de 0-1 mois (24,7%) et l’allaitement maternel associé à d’autres liquides que le lait atteint 28,6% au même âge. Quant à l’allaitement maternel associé aux autres laits, la proportion passe de 22,6% à l’âge de 0-1 mois à 33,6% à l’âge de 2-3 mois, pour atteindre 10,9% entre 6-7 mois. L’allaitement maternel associé à une alimentation complémentaire solide ou semi-solide passe de 26,2% chez les enfants âgés de 4-5 mois à 35,9% à ceux de 6-9 mois, puis à 41,2% à ceux de 14-15 mois. Ainsi, il convient de relever que même à l’âge le plus précoce, la majorité des enfants reçoit des fluides ou des aliments autres que le lait maternel. A la fin du 6ème mois, le pourcentage des enfants allaités exclusivement est manifestement négligeable (0,2%). Après 2 ans, à peine 12,9% des enfants sont encore allaités. Figure NU.14 : Proportion de l'allaitement maternel avec ou sans alimentation complémentaire chez les enfants de moins de 3 ans, MICS3, ALGÉRIE 2006 100

Proportions en %

Âge = 1 an 80

60

Âge = 2 ans Âge = 3 ans

40

20

0 0-1

2-3

4-5

6-7

8-9

10-11

12-13

14-15

16-17

18-19

20-21

Non précisé Allaitement maternel et eau naturelle uniquement Allaitement maternel et autres laits Non Allaités

72

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

22-23

24-25

26-27

28-29

30-31

32-33 34-35 Âge (mois)

Allaitement maternel exclusif Allaitement maternel et liquides autres que le lait Allaitement maternel et aliments complémentaires

5.2.6 Sevrage

La proportion d’enfants âgés de moins de 3 ans sevrés est de 57,7%. Elle est de 57,3% chez les garçons et de 57,8% chez les filles. La proportion la plus élevée de sevrage est observée à l’Ouest du pays (61,1%) contre 50,7% au Sud. Elle est de 59,4% en milieu urbain et 55,3 % en milieu rural. Le sevrage augmente significativement avec l’âge de l’enfant, passant de 6% à l’âge de moins de 3 mois à 83,3% à 24-36 mois. Figure NU.16 : Modes d'allaitement des enfants de moins de 3 ans, MICS3, ALGÉRIE 2006

Allaités Sevrés Non allaités

Proportions en %

6,4

7,3

5,9

5,4

11,2

4,5

7,2

6,3

4 6

80 60

57,3

57,8

57,4

57,8

50,7 61,1

5,4

7,3

6,8

8,5

22,1 41,7

59,4

55,3

49,9 67,3 83,3

90

40 20

4,4

72,7 36,1

34,6

36,5

36,2

44,5 27,6

32,9

52,6

38,3

42,6 25,4 8,1

18-23 mois

12-17 mois

6-11 mois

3-5 mois

< 3 mois

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

24-36 mois

100

Au sujet du mode de sevrage, ce dernier se fait dans 55,3% des cas, d’une manière soudaine (ou brusque) et dans 44,5% de façon progressive. Il se fait de façon soudaine chez 55,8% des garçons et 54,8% des filles. A l’Est du pays, le sevrage soudain est le plus utilisé avec 63 %, alors qu'il est beaucoup plus bas à l’Ouest du pays (50,2%). Aussi, dans la strate rurale, le sevrage soudain est plus élevé avec 56,5% contre 54,4% dans la strate urbaine. Par rapport à l’âge des enfants, le sevrage brusque passe de 58,2% pour les 3-5 mois à 52,8 % pour les 24-36 mois. Ce type de sevrage diminue avec l’élévation du niveau d’instruction des mères, passant de 56,7% pour les mères analphabètes à 50,3% pour les mères avec un niveau d’études supérieur. Figure NU.17 : Modes de sevrage des enfants de moins de 3 ans, MICS3, ALGÉRIE 2006

Centre

Est

56,5

54,4

45

40,5

41,8

47,1

75,8

58,2

54,7

59,2

57,9

52,8

24-36 mois

63

41,8

18-23 mois

51,6

45,4

12-17 mois

54,8

42,9

6-11 mois

55,8

22,8 49,3

3-5 mois

36,8

< 3 mois

48,4

Urbain

45

Sud

44

Féminin

80

Sevrage prgressif Sevrage soudain

Proportions en %

Masculin

100

43,3

60 40 20

50,2

56,5

Rural

Ouest

0

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

73

Nutrition

Le sevrage consiste en l’arrêt de l’allaitement maternel et l’introduction d’aliments solides ou de tous les aliments autres que le lait maternel, y compris le lait de vache ou les laits dérivés. L’âge de début du sevrage est variable, il devrait se situer vers le sixième mois.

Nutrition

L’âge moyen au sevrage des enfants de moins de 3 ans est de 8,6 mois, alors que l’âge médian est de 6 mois. Chez les garçons comme chez les filles, cet âge moyen est de 8,6 mois. Le plus faible âge moyen est enregistré chez les enfants de la région Ouest du pays, avec 6,3 mois contre 12,1 mois au Sud du pays. Les enfants vivants en milieu rural sont moyennement sevrés à l’âge de 9,3 mois contre 8 mois pour ceux habitant en milieu urbain. L’âge moyen de sevrage augmente avec l’âge des enfants, passant de 2,5 mois chez les moins de 6 mois à 11,5 mois pour les 24-35 mois. Il diminue avec le niveau d’instruction des mères, passant de 10,3 mois pour les mères analphabètes à 6,8 mois pour les mères d’un niveau d’études supérieur. Figure NU.18 : Âge moyen au sevrage des enfants de moins de 3 ans, MICS3, ALGÉRIE 2006 Proportions en %

Âge moyen au sevrage Âge médian au sevrage

14 12,1 12

12 10 8

8,6

8,6 6

6

6

6

10,7

9,3

9

8,6

11,5

8 6

7,1

6,3

6

5

4

3

5 2,5

2

2

3,3 3

24-35 mois

12-23 mois

6-11 mois

< 6 mois

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

Centre

Féminin

Masculin

0

Il convient de relever que les enfants âgés de moins de 3 ans sont sevrés dans 26,1 % avant l’âge de 3 mois et dans 23% des cas à l’âge de 3-5 mois. Aussi, dans 17,4 % des cas, les enfants sont sevrés à l’âge de 6-11 mois, dans 13,7 % à l’âge de 12-17 mois, dans 10,8 % à l’âge de 18-23 mois et dans 9 % à l’âge de 24-36 mois. Ainsi, les proportions d’enfants sevrés avant l’âge de 3 mois, chez les garçons comme chez les filles, elles sont les plus marquantes avec 26,9 % et 25.3 %, respectivement. Cette proportion est plus élevée dans la région Ouest du pays, avec 36,9 %, alors qu'elle est de 13,7 %, au Sud du pays. Le sevrage avant l’âge de 3 mois est également marqué chez les enfants habitant les zones urbaines (28,8 %) par rapport à ceux des régions rurales (22,6 %). Il convient également de souligner que la proportion d’enfants âgés de moins de 6 mois sevrés avant l’âge de 3 mois est la plus importante avec 67,4 % contre seulement 18,4 % chez les 24-35 mois. Figure NU.19 : Sevrage des enfants de moins de 3 ans par groupe d'âge, MICS3, ALGÉRIE 2006 Âge au sevrage

16,5

18,3

17,6

22,6

23,5

23

26,9

25,3

26,1

22

13,4

19

17,6

18,3

23

27,4

22,7 36,9

14,3

28,8

13,7

Ouest

0

Urbain

17,5

19,5

1,4 3,7

11,9

26,6

0,1 15,8

18

18,6 16,5

14

41,2

17,1 23,1

0,7 8,2

21,9 24,5

67,4

15,8 16,7

41,9 26,1

22,6

14,7

18,4

24-35 mois

16,6

11,2

12-23 mois

18,4

7,2 9,9

6-11 mois

12,8

10,8

15,2

< 6 mois

13,3

8,8

Rural

14,1

9,2

Sud

20

6,6 5,7 6,7

Est

40

7,9 11,5

Centre

60

10,8

9,6 11

Féminin

80

Proportions en %

Masculin

100

24-36 mois 18-23 mois 12-17 mois 6-11 mois 3-5 mois < 3 mois

En conclusion, le sevrage est précocement pratiqué pour près du quart des enfants bien que l’âge médian du sevrage à l’allaitement maternel des enfants de moins de 3 ans soit de 6 mois.

74

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Ce sevrage est plus précoce dans la région Ouest du pays, bien que ce soit dans cette région que le sevrage progressif est le plus pratiqué. Les enfants vivant dans les zones rurales et au Sud du pays sont sevrés relativement tardivement. Tableau NU.9 : Modes de sevrage des enfants âgés de moins de 3 ans, MICS3, Algérie 2006

Variables

Sexe

Total

Âge en mois

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Effectifs non pondérés

Soudainement (%)

Progressivement (%)

Non précisé (%)

Masculin

55.8

44.0

0.2

100.0

2 522

Féminin

54.8

45.0

0.1

100.0

2 531

Centre

51.6

48.4

0.0

100.0

1 406

Région

Strate

Nombre d'enfants âgés de moins de 3 ans sevrés

Nutrition

Modes de sevrage

Est

63.0

36.8

0.2

100.0

1 402

Ouest

50.2

49.3

0.5

100.0

1 221

Sud

56.9

42.9

0.1

100.0

1 024

Urbain

54.4

45.4

0.3

100.0

2 963

Rural

56.5

43.3

0.1

100.0

2 090

< 3 mois

75.8

22.8

1.4

100.0

31

3-5 mois

58.2

41.8

0.0

100.0

148

6-11 mois

54.7

45.0

0.3

100.0

635

12-17 mois

59.2

40.5

0.3

100.0

690

18-23 mois

57.9

41.8

0.2

100.0

993

24-36 mois

52.8

47.1

0.1

100.0

2 556

Aucun

56.7

43.2

0.2

100.0

1 334

Primaire

55.1

44.8

0.1

100.0

1 001

Moyen

56.1

43.9

0.1

100.0

1 272

Secondaire

54.7

44.9

0.4

100.0

1 152

Supérieur

50.3

49.7

0.0

100.0

294

Plus pauvre

59.6

40.3

0.1

100.0

1 182

Deuxième

58.0

41.8

0.2

100.0

987

Moyen

52.3

47.7

0.0

100.0

975

Quatrième

55.4

44.1

0.5

100.0

971

Plus riche

50.8

49.0

0.2

100.0

938

Total

55.3

44.5

0.2

100.0

5 053

Tableau NU.10 : Âge au sevrage des enfants âgés de moins de 3 ans, MICS3, Algérie 2006

Sexe

Région

Strate

Nombre d'enfants âgés de moins de 3 ans sevrés

Âge au sevrage (mois)

Variables

Moyen

Médian

Effectifs non pondérés

Masculin

8.6

6.0

2 607

Féminin

8.6

6.0

2 554

Centre

8.6

6.0

1 739

Est

9.0

6.0

1 573

Ouest

6.3

3.0

1 261

Sud

12.1

12.0

588

Urbain

8.0

5.0

2 877

Rural

9.3

6.0

2 284

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

75

(suite) Tableau NU.10 : Âge au sevrage des enfants âgés de moins de 3 ans, MICS3, Algérie 2006

Nutrition

Âge en mois

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Nombre d'enfants âgés de moins de 3 ans sevrés

Âge au sevrage (mois)

Variables

Moyen

Médian

Effectifs non pondérés

< 6 mois

2.5

2.0

206

6-11 mois

3.3

3.0

686

12-23 mois

7.1

5.0

1 766

24-35 mois

11.5

10.7

2 503

Aucun

10.3

7.5

1 281

Primaire

8.4

5.0

964

Moyen

8.1

6.0

1 354

Secondaire

7.8

5.0

1 233

Supérieur

6.8

4.0

329

Plus pauvre

10.3

8.0

1 073

Deuxième

9.1

6.0

1 090

Moyen

8.1

5.0

1 008

Quatrième

7.6

4.0

991

Plus riche

7.5

5.0

999

Total

8.6

6.0

5 161

Tableau NU.10A : Âge au sevrage des enfants de moins de 3 ans, MICS3, Algérie 2006

Sexe

Région

Strate

Âge en mois

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

76

Nombre d'enfants âgés de moins de 3 ans sevrés

Âge au sevrage (mois)

Variables 15 parts par million). Le sel a pu être testé dans la majorité des ménages (98,8%). Les tests font ressortir que 60,7% des ménages utilisent du sel suffisamment iodé, 15 Particules Par Milliers ou plus (PPM), alors que 38,9 % des ménages disposent de sel iodé à moins de 15 PPM. Selon la région, la proportion de ménages disposant de sel convenablement dosé (15+ PPM) passe de 72,2% au Centre à 36,8% au Sud du pays. Notons que les régions Est et Ouest se situent à la hauteur de 56,8% et 58,6%, respectivement. La proportion de ménages disposant de sel normalement dosé varie selon la strate en ce sens qu'elle passe de 67,6% en milieu urbain à 51,2% en milieu rural. Selon l’indice de richesse, ce sont les ménages les plus pauvres (1er quintile) qui s'approvisionnent le plus en sel non normé ( 40 ans

30-40 ans

< 30 ans

0

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

125

Sur l’ensemble des femmes mariées ayant eu un enfant vivant dans les deux années précédant l’enquête, les examens effectués sont répartis comme suit : examens clinique et examens complémentaire. L’examen clinique Santé maternelle

Les mesures physiques suivantes ont été effectuées dans les proportions suivantes : la prise de la pression artérielle est observée dans 85,9% des cas, alors que la pesée n’a été faite que chez 65,2%, la taille n’a été mesurée que dans 33,1% des cas, l’examen gynécologique a été réalisé dans 67,9% des cas, la mesure de la hauteur utérine a été faite dans 63,6% des cas, et 79,2% des femmes ont été informée sur la présentation du bébé. Les examens complémentaires 85% des femmes ont eu au moins un examen échographique durant leur grossesse, les analyses de sang ont été effectuées dans 70,9% des cas et l’analyse d’urine dans 61,3%. Cependant, les mêmes éléments rapportés à la population des femmes ayant effectué au moins une visite prénatale durant leur grossesse, la mesure de la pression artérielle a été effectuée dans 95,1% des cas, l’examen gynécologique dans 94,1% des cas, le bilan sanguin dans 78,5% des cas, l’échographie dans 75,2% des cas et le bilan urinaire dans 67,9% des cas. Figure RH.6 : Structure des femmes ayant bénéficié d’une consultation prénatale au premier trimestre de la grossesse, selon les examens effectués, MICS3, ALGÉRIE 2006 Proportions en %

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

95,1

94,1 87,7 78,5

75,2 72,2

70,4

67,9

126

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Taille

Bilan urinaire

HU

poids

echographie

bilan sang

position du bébé

examen gynécologique

TA

36,6

10.2 Conditions d’accouchement

Santé maternelle

Le taux d’accouchement en milieu assisté retrouvé par cette étude est de 95,3%, et 95.2% des accouchements l’ont été par un personnel qualifié, médecin dans 17,2% des cas et sage-femme dans 78,1% des cas.

Tableau RH.5 : Assistance à l’accouchement

Parent/Amie

Autre/ND

Aucun

Total

Personnel qualifié *

Accouchement en milieu assisté **

Nombre de femmes ayant eu une naissance vivante durant les deux dernières années

Structure des femmes âgées de 15-49 ans ayant eu une naissance durant les 2 dernières années avant l’enquête par type de personnel ayant assisté l’accouchement, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Centre

23,8

71,4

2,4

1,0

1,3

0,1

100

95,2

95,3

1 861

Est

15,2

81,4

1,3

0,4

1,3

0,3

100

96,6

97,1

1713

Ouest

16,0

80,6

1,5

1,1

0,8

0,0

100

96,6

96,0

1 273

Sud

6,9

82,8

6,8

2,2

1,3

0,1

100

89,6

89,7

714

Urbain

20,7

77,4

0,6

0,2

1,0

0,0

100

98,1

98,3

2 953

Rural

13,2

78,7

4,5

2,0

1,4

0,2

100

92,0

91,8

2 608

Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

Accoucheuse traditionnelle

Variables

Sage-femme Infirmière

Médecin

Personne ayant assisté à l’accouchement

15-19

14,9

69,2

12,5

3,3

0,0

0,0

100

84,1

84,6

30

20-24

15,9

81,1

1,1

0,9

0,8

0,1

100

97,0

96,9

689

25-29

19,2

77,1

1,5

1,0

1,2

0,0

100

96,3

96,4

1 552

30-34

17,2

77,8

2,9

1,1

1,0

0,0

100

95,0

95,2

1 531

35-39

15,7

79,4

2,8

0,8

1,1

0,2

100

95,1

95,0

1 176

40-44

17,2

74,9

4,0

1,4

2,2

0,3

100

92,1

91,7

537

45-49

7,9

83,6

2,1

0,8

5,6

0,0

100

91,5

91,5

47

Aucun

9,3

78,9

6,8

3,0

1,8

0,2

100

88,3

88,0

1 542

Primaire

15,1

81,4

1,7

0,6

1,2

0,0

100

96,5

96,5

1 057

Moyen

17,8

80,5

0,6

0,3

0,8

0,0

100

98,3

98,3

1 406

Secondaire

24,8

73,9

0,3

0,1

0,8

0,1

100

98,7

99,1

1 230

Supérieur

29,9

68,0

0,0

0,2

1,6

0,3

100

97,9

98,5

326

Plus Pauvre

10,6

77,2

6,7

3,3

2,0

0,1

100

87,8

87,9

1 279

Deuxième

15,6

81,1

1,4

0,8

0,9

0,2

100

96,7

96,6

1 173

Moyen

15,4

81,1

1,9

0,2

1,3

0,1

100

96,5

96,8

1 097

Quatrième

20,0

78,4

0,7

0,1

0,8

0,0

100

98,4

98,1

1 033

Plus Riche

26,7

71,7

0,5

0,1

0,9

0,0

100

98,4

98,8

979

Total

17,2

78,1

2,4

1,0

1,2

0,1

100

95,2

95,3

5 561

* MICS Indicateur 4; MDG Indicateur 17

** MICS Indicateur 5

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

127

Il est à relever que 90.5 % des accouchements se font par voie basse et que la voie haute (césarienne) ne représente que 8% de l’ensemble des accouchements, alors que l’accouchement par voie basse instrumenté (ventouse/ forceps) est de 1.5 %.

Santé maternelle

10.3 Soins postnatals Parmi les femmes ayant accouché de leur dernier nouveau-né au cours des deux années précédant l’enquête, 30,6% ont bénéficié d’au moins une consultation postnatale. Dans 23,3% des cas, cet examen a été effectué par un médecin, dans 7,3%, par une sage-femme et dans 1,4% par un personnel non qualifié. Le recours à la consultation postnatale est inversement proportionnel à la parité atteinte par la femme en ce sens que la primipare consulte dans 43,9% des cas et la grande multipare, dans 16,7%. Aussi, plus le niveau scolaire de la mère augmente, plus elle recourt à la consultation en ce sens que cette proportion passe de 18,5% chez l’analphabète, à 50% pour le niveau supérieur. Tableau RH.6A : Soins postnatals

Personnel qualifié*

Nombre de femmes ayant eu une naissance vivante durant les deux dernières années

Structure des femmes âgées entre 15-49 ans ayant une naissance vivante durant les deux dernières années avant l’enquête selon le type de personnel ayant prodigué les soins postnatals, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Centre

26,7

6,3

2,4

64,2

100

33,0

1 861

Est

23,9

6,4

0,9

68,7

100

30,4

1 713

Ouest

24,6

6,7

0,9

67,8

100

31,2

1273

Sud

10,9

13,1

0,7

75,3

100

24,0

714

Urbain

27,5

9,0

1,3

61,9

100

36,5

2 953

Rural

18,5

5,4

1,4

74,5

100

23,9

2 608

15-19

25,4

10,6

8,7

55,3

100

36,0

30

Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

128

Total

Personne

Autre /ND

Variables

Sage-femme Infirmière

Médecin

Personnel ayant assuré une consultation postnatale

20-24

25,6

9,2

1,2

64,0

100

34,8

689

25-29

25,0

8,1

1,2

65,5

100

33,2

1 552

30-34

24,1

8,5

0,8

66,4

100

32,5

1 531

35-39

20,4

5,1

1,3

73,2

100

25,5

1 176

40-44

19,9

3,7

3,1

72,7

100

23,7

537

45-49

20,3

7,9

5,6

66,2

100

28,2

47

Aucun

14,9

3,6

1,9

79,2

100

18,5

1 542

Primaire

20,1

7,2

1,6

71,1

100

27,3

1 057

Moyen

23,2

8,3

1,4

66,9

100

31,5

1 406

Secondaire

31,7

10,8

0,5

57,0

100

42,5

1 230

Supérieur

42,5

7,5

1,7

48,3

100

50,0

326

plus pauvre

14,1

4,1

1,4

80,1

100

18,2

1 279

Deuxième

19,5

7,6

2,0

70,7

100

27,1

1 173

moyen

22,0

7,2

1,5

69,1

100

29,2

1 097

Quatrième

25,2

10,2

0,9

63,6

100

35,4

1 033

plus riche

39,4

8,2

0,9

51,3

100

47,6

979

Total

23,3

7,3

1,4

67,8

100,0

30,6

5 561

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Les principales raisons invoquées par les mères qui n’ont pas effectué de suivi post-natal sont dans 80,2% des cas, absence de complications, dans 2,7% des cas, elles pensent avoir assez d’expérience pour se passer de cet examen, 8,8% d’entre elles ignorent l’importance de cet examen et dans 2,1% le service n’est pas disponible. Santé maternelle

Figure RH.7 : Raisons invoquées par les mères n’ayant pas effectué de visites postnatales, MICS3, ALGÉRIE, 2006 Absence de complications : 80,2

Autre : 2,6

Expérience antérieure : 2,7

Coût élevé : 4,5 Ignore l’importance de l’examen : 8,1 Service non disponible : 2,1

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

129

130

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre XI Développement de l’enfant

Développement de l’enfant

Le développement de la petite enfance est un concept global qui intéresse tant le développement physique, émotionnel, social, que cognitif de l’enfant. La croissance et le développement physique de l’enfant doivent être assurés par une prise en charge adéquate en matière de santé et de nutrition, à travers un processus d’apprentissage approprié. Apprendre et grandir constituent des aspects complémentaires du processus d’éducation pour le développement global de l’enfant. Le développement de la petite enfance englobe une série de processus d’apprentissage durant lesquels l’enfant s’éveille à l’environnement et à lui-même. Les premières années, le développement physique, affectif et intellectuel de l’enfant est très rapide ; c’est la condition pour devenir une personne en bonne santé, épanouie, dynamique et équilibrée. De plus, l’enfant commence à apprendre dès la naissance et entame immédiatement un parcours d’initiation au langage, au contact avec autrui et au monde qui l’entoure, aux jeux et aux aptitudes physiques et intellectuelles. Le milieu familial dans lequel évolue l’enfant contribue considérablement à son développement, il constitue le noyau et la première école où l’enfant puise les éléments essentiels qui conditionnent son développement et son épanouissement. L’engagement des parents dans des activités éducatives et d’éveil, la présence de livres d’adultes et des livres d’enfants dans le ménage, ainsi que la présence de jouets constituent autant de paramètres agissant activement sur le développement de la petite enfance. Les résultats obtenus à travers l’enquête MICS3 permettent de percevoir les facteurs et les conditions éducatives et relationnelles dans lesquels évolue la petite enfance en Algérie.

11.1 Soutien familial de l’apprentissage A cet égard, le volet consacré à l’éducation de la petite enfance a comporté des questions sur la participation des parents ou des membres adultes du ménage avec l’enfant âgé de moins de cinq ans à un certain nombre d’activités ; la lecture ou regarder des images, raconter des histoires, chanter, emmener l’enfant en promenade, jouer avec lui ou passer le temps avec lui à nommer, compter ou dessiner. Les résultats de l’enquête font ressortir que 61,5% des enfants de moins de cinq ans ont connu une participation des membres du ménage dans au moins quatre activités d’éveil ou d’apprentissage, sur les six activités énumérées. On relève par ailleurs que cette part est beaucoup plus importante chez les enfants âgés de 24 à 59 mois, pour lesquels trois enfants sur quatre (76,3%) ont bénéficié d’au moins quatre activités d’éveil de la part de leurs parents ou d’adultes vivant dans le ménage, alors que cette part n’est que de 40,2% auprès des enfants de moins de deux ans. Le sexe de l’enfant ne semble pas avoir une influence sur le comportement des parents, mais on enregistre des disparités notables selon le milieu de résidence, la région et surtout selon le niveau d’instruction des parents et le niveau de vie des ménages. Les enfants vivant dans la région Sud, ceux dont la mère ou le père n’ont aucun niveau d’instruction et ceux issus des ménages plus pauvres connaissent une moindre participation des adultes. Le nombre moyen d’activités d’apprentissage et d’éveil pratiquées par les membres du ménage est estimé à près de Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

131

quatre activités (3,9) au niveau national. Cette moyenne varie de la même manière selon les conditions socioéconomiques, notamment le milieu de résidence, l’instruction des parents et le niveau de bienêtre économique. Il est à relever également que 78,4% des enfants de moins de cinq ans ont connu une participation du père dans au moins une des activités susmentionnées. Développement de l’enfant

Par ailleurs, si les données font ressortir que l’implication des adultes dans les activités d’éveils est similaire chez les garçons et chez les filles, il n’en n’est pas de même concernant l’implication du père, où on enregistre des disparités en faveur des garçons : pour l’enfant de sexe masculin, l’implication du père atteint 80%, alors qu’elle est de 76,7% pour le sexe féminin. Par région géographique, l’implication du père semble être par ailleurs relativement beaucoup plus faible dans le Sud où elle ne concerne que 61,1% des enfants de moins de cinq ans, alors qu’elle atteint son plus haut niveau dans le Centre du pays (84,8%). Par ailleurs, à l’Est et à l’Ouest, les niveaux sont comparables (77,9% et 79,5% respectivement). Le niveau d’instruction élevé des parents ainsi que le niveau de richesse contribuent favorablement à une implication plus grande du père dans la promotion du développement de l’enfant. Figure CD.1 : Part relative d’enfants de moins de 5 ans dont le père est impliqué dans au moins une activité d’éveil et d’apprentissage selon le niveau d’instruction des parents et l’indice de richesse, MICS3, ALGÉRIE 2006 Proportions en %

87,9 82,6

87,5

83,2

80,1

81,5

77,4

76,2

80 71,4

79,1

79,6

72,8

69,3

70

84,7

83,6

Quatrième

90

Moyen

100

60 50 40 30 20 10

Instruction de la mère

Instruction du père

Plus riche

Deuxième

Plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

0

Indice de richesse

Il est observé une étroite corrélation entre l’implication du père dans les activités d’éveil et le niveau d’instruction des parents ou le niveau de vie des ménages. La participation du père atteint ses niveaux les plus bas lorsque le père ou la mère est sans instruction (respectivement 69,3% et 71,4%), mais aussi lorsque l’enfant est issu de ménages vivant dans les conditions économiques les plus défavorables (72,8%). A mesure que s’améliore le niveau de bien-être économique, ou que s’élève le niveau d’instruction des parents, l’engagement du père devient relativement plus important, pour atteindre 84,7% des enfants issus des 20% ménages plus riches, 87,5% chez les enfants dont le père est universitaire et 87,9% chez les enfants dont la mère est universitaire.

132

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau CD.1 : Soutien familial de l’apprentissage Part relative des enfants âgés de 0-59 mois dont les membres du ménage s’engagent dans des activités d’apprentissage et de préparation aux études, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Vivant dans un ménage sans leur père naturel

Nombre d'enfants âgés de 0-59 mois

Sexe

61,6

3,8

80

2,1

2,6

7 443

Féminin

61,4

3,9

76,7

2

2,4

7 150

Centre

66,3

4,1

84,8

2,3

1,8

4 890

Région

Résidence

Âge

Niveau d'instruction de la mère

Niveau d'Instruction du père

Est

62,4

3,9

77,9

2,0

2,0

4 449

Ouest

58,6

3,7

79,5

2,2

4,6

3 357

Sud

52,5

3,5

61,1

1,3

1,8

1 897

Urbain

66,5

4,1

79,7

2,2

3,0

7 910

Rural

55,6

3,6

76,9

1,9

2,0

6 683

0-23 mois

40,2

3,1

74,3

1,7

1,8

5 967

24-59 mois

76,3

4,4

81,2

2,3

3,1

8 626

Aucun

52,6

3,5

71,4

1,7

2,4

4 434

Primaire

60,1

3,7

76,2

1,9

3,3

2 772

Moyen

63,7

4,0

82,6

2,2

2,6

3 547

Secondaire

69,4

4,2

83,2

2,4

2,0

3 061

Supérieur

76,4

4,6

87,9

2,9

2,6

779

Aucun

48,1

3,3

69,3

1,5

na

2 579

Primaire

61,3

3,8

80,1

2,0

na

3 655

Moyen

63,1

3,9

81,5

2,1

na

3 950

Secondaire

66,2

4,1

83,6

2,4

na

2 950

Supérieur

73,3

4,5

87,5

2,8

na

1 076

69

4,1

na

na

na

375

Père absent du ménage

Quintile de l’indice de richesse

Plus pauvre

48,5

3,3

72,8

1,7

1,7

3 365

Deuxième

57,8

3,7

77,4

1,9

2,4

2 998

Moyen

63,3

3,9

79,1

2,1

2,6

2 881

Quatrième

67,4

4,1

79,6

2,2

3,2

2 723

Plus riche

74,3

4,5

84,7

2,5

3,0

2 626

Total

61,5

3,9

78,4

2

2,5

14 593

Développement de l’enfant

Nombre moyen d'activités dans lesquelles le père est engagé avec l'enfant

Masculin

Variables

Nombre moyen d'activités dans lesquelles les membres de ménage s'engagent avec les enfants

Dont le père s'engage dans une activité ou plus de promotion de l'apprentissage et de préparation aux études**

Dont les membres du ménage s'engagent dans quatre activités ou plus de promotion de l'apprentissage et de préparation aux études*

Pourcentage d’enfants de 0-59 mois

* Indicateur MICS n0 46 Tout adulte engagé dans 4 activités ou plus de promotion de l’apprentissage et de préparation aux études lors des 3 derniers jours BR8A-F=A,B,X) **Indicateur MICS n0 47 Le père a eu une ou plus d’activités de promotion de l’apprentissage et de préparation aux études (BR8A-F=B)

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

133

Développement de l’enfant

Parmi les activités d’apprentissage et d’éveil que pratiquent les parents, le jeu avec l’enfant constitue l’activité la plus courante, avec 91,3% des cas. Elle est suivie de l’activité qui consiste à faire sortir l’enfant en dehors de la propriété familiale pour le promener (83,3%), chanter à l’enfant (78,7%), lui raconter des histoires (59.5%), passer du temps avec ce dernier à nommer, compter ou dessiner (46,3%) et en dernier, lire ou regarder des livres illustrés n’a touché que 26,2% des enfants. La place primordiale du jeu dans le développement de l’enfant n’est certes plus à démontrer. Le jeu est un moteur de développement cognitif et socio-affectif. Il favorise et stimule aussi bien la motricité que la créativité et l’imaginaire de l’enfant. Mais les jouets en tant qu’objets ne suffisent pas à eux seuls, et les activités ludiques perdent de leur importance si elles se vident de leur sens socio-affectif. Il est donc important de participer aux jeux de l’enfant, tout en sachant le laisser expérimenter seul et aménager ses temps de repos et d’activités. Le rôle de l’adulte peut intervenir dans ce contexte de diverses manières et selon le contexte. L’accompagnement de l’adulte est important. Par sa présence, il est là pour observer, encourager l’enfant ou encore, pour répondre à ses besoins et ses demandes, verbaliser les émotions, proposer de nouveaux jeux et de stimuler la créativité de l’enfant, sa curiosité et favoriser une socialisation harmonieuse. Le jeu est primordial dans la vie de l’enfant et c’est pourquoi la réflexion autour du jeu occupe une grande place dans les institutions de la petite enfance. Il en est de même pour les autres activités d’éveil et d’apprentissage. Lire à l’enfant un livre ou lui faire regarder des livres illustrés permettent à ce dernier d’avoir un avant-goût pour la lecture. Lui raconter des histoires et passer du temps avec lui à nommer, compter ou dessiner contribue à étendre sa capacité de communiquer, de penser à la fois de manière créative et abstraite, d’être attentif et prédisposé pour apprendre en permanence. Les résultats de l’enquête permettent d’apprécier la valorisation de la participation adulte aux activités ludiques et d’éveil et d’initiation à l’apprentissage dans la société algérienne. Ces résultats mettent en exergue également les disparités dues à l’environnement socioéconomique dans lequel évolue l’enfant. D’une manière générale, et quel que soit le type d’activité pratiquée, force est de constater une participation nettement moins importante des ménages vivant en zone rurale, ou dans le Sud, ainsi que des parents sans instruction et les ménages les plus démunis, même pour les activités qui ne demandent pas un niveau intellectuel ou un investissement financier. En effet, seulement 52,7% des enfants de moins de cinq ans et dont les mères sont sans instruction ont eu droit à écouter des histoires, cette part va en augmentant à mesure que s’élève le niveau d’instruction pour atteindre 71,5% auprès de ceux issus de mères universitaires. Répartis selon le niveau de bien-être économique, seulement 49,8% des enfants issus des 20% de ménages les plus démunis ont écouté des histoires ou des contes de la part d’un adulte, alors que cette part s’accroît progressivement pour atteindre 70,5% des enfants vivant dans les 20% de ménages plus aisés. Les données ne font pas ressortir des différences de comportement selon le sexe pour les activités d’apprentissage telles que la lecture des livres et regarder les images, passer du temps à nommer, compter ou dessiner ou raconter des histoires. On observe par ailleurs que le sexe de l’enfant semble influencer relativement le comportement des adultes pour les activités de jeu et celles qui consistent à faire sortir l’enfant dehors; 84% des garçons ont été promenés à l’extérieur de la maison par un adulte contre 82,6% des filles. Alors que 91,7% des petits garçons ont bénéficié de la participation des adultes dans les jeux, cette part est de 90,9% chez les filles. Par ailleurs, on remarque que l’implication des adultes dans ces activités est relativement réduite durant la première année de vie de l’enfant, puis elle progresse considérablement lorsque l’enfant atteint l’âge entre 12 et 23 mois et au-delà de deux ans, elle devient plus importante. Entre 48 et 59 mois, l’enfant bénéficie davantage d’activités d’apprentissage ; lire et consulter des livres illustrés passe de 29,4% chez les enfants dans la catégorie d’âge 12-23 mois, à 35,8% chez le groupe d’âge 36-47 mois, puis atteint 42,0% des enfants âgés entre 48 et 59 mois. De façon analogue, la proportion des enfants qui ont connu la participation d’un adulte en comptant, nommant ou dessinant progresse de 54,9% de l’ensemble des enfants âgés entre

134

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

12 et 23 mois à 61.7 % chez ceux âgés entre 36 et 47 mois, puis atteint 66.9 % des enfants âgés entre 48 et 59 mois. Tableau CD.1A : Soutien familial dans l’apprentissage Développement de l’enfant

Part relative des enfans âgés de 0-59 mois dont les membres du ménage s’engagent dans des activités d’apprentissage et de préparation aux études par type d’activité, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Sexe

Région

Strate

Âge

Niveau d'Instruction du père

Vit dans le ménage sans le père biologique

Nommer, compter ou dessiner

Jouer avec l'enfant

Faire sortir l'enfant

Nombre d’enfants âgés de 0-59 mois

Masculin

25,9

59,5

77,6

84,0

91,7

46,1

2,6

7 443

Féminin

26,6

59,5

79,8

82,6

90,9

46,5

2,4

7 150

Centre

31,9

64,3

81,1

82,9

94,6

51,5

1,8

4 890

Est

25,6

58,4

77,6

82,7

91,6

50,2

2,0

4 449

Ouest

20,7

59,0

79,8

85,8

90,9

38,0

4,6

3 357

Sud

23,0

50,6

72,9

81,5

82,8

38,1

1,8

1 897

Urbain

33,4

63,9

82,8

85,0

91,8

51,1

3,0

7 910

Rural

17,8

54,2

73,8

81,2

90,7

40,6

2,0

6 683

(-) d'un an

6,9

21,8

67,2

54,3

77,8

13,7

1,6

2 973

1 an

18,5

53,0

80,2

88,7

93,9

36,0

1,9

2 994

2 ans

29,4

70,9

82,8

92,1

96,0

54,9

2,5

3 005

3 ans

35,8

76,8

81,1

91,6

95,0

61,7

3,4

2 843

4 ans

42,0

76,7

82,3

90,5

94,0

66,9

3,3

2 778

Aucun

15,1

52,7

71,7

79,1

89,3

37,9

2,4

4 434

Primaire

23,1

57,5

76,0

83,3

91,6

43,3

3,3

2 772

Moyen

28,3

61,0

81,0

85,4

91,6

49,3

2,6

3 547

Secondaire

36,8

66,4

85,2

85,7

92,6

54,0

2,0

3 061

Supérieur

50,0

71,5

91,2

88,1

95,3

60,5

2,6

779

31,8

67,8

82,1

83,4

90,9

52,5

98,2

375

Père ne vit pas dans le ménage

Quintile de l’indice de richesse

Chanter à l'enfant

Variables

Raconter des histoires

Lire ou regarder des livres illustrés

Pourcentage des enfants âgés de 0-59 mois

Plus pauvre

12,3

49,8

70,1

76,4

89,6

35,5

1,7

3 365

Deuxième

19,1

56,4

74,7

83,3

90,1

42,8

2,4

2 998

Moyen

27,4

59,8

80,0

84,9

91,5

46,6

2,6

2 881

Quatrième

31,5

63,8

83,7

85,3

92,6

49,9

3,2

2 723

Plus riche

45,5

70,5

87,5

88,3

93,4

59,9

3,0

2 626

Total

26,2

59,5

78,7

83,3

91,3

46,3

2,5

14 593

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

135

11.2 Existence de supports d’apprentissage dans le foyer

Développement de l’enfant

L’existence de livres dans l’environnement immédiat de l’enfant peut être considérée comme un facteur stimulant ce dernier pour l’apprentissage de la lecture, même s’il s’agit de livres qui ne sont pas destinés à l’enfant. Les spécialistes dans le domaine attestent que l’enfant s’épanouit dans un milieu où la pratique de la lecture est présente, et où le contact avec les livres est couramment utilisé par les parents ou des autres membres adultes, ce qui lui permet d’apprécier dès son plus jeune âge le goût pour la lecture et l’apprentissage et constitue un outil de préparation psychologique idoine pour une meilleure insertion à l’école dans l’avenir. Les données font ressortir que 60,6% des enfants âgés de moins de cinq ans disposent dans leur foyer d’au moins 3 livres d’adulte. Cette part atteint 65,6% en milieu urbain contre seulement 54,8 % en zone rurale. Ventilés selon le niveau d’instruction de la mère, les données font ressortir un comportement similaire chez les mères n’atteignant pas le niveau secondaire où la part de celles disposant de plus de 3 livres dans le ménage avoisine 56%, mais cette part augmente à mesure que s’élève le niveau d’instruction pour toucher les deux tiers des mères de niveau secondaire et 82.8 % des universitaires. La répartition selon l’indice de bien-être économique laisse apparaître d’importantes disparités ; la part des ménages disposant plus de 3 livres n’atteint pas la moitié des enfants vivant dans les ménages les plus démunis, puis elle progresse à mesure que s’élève le niveau de vie pour atteindre 78,4% des 20% ménages plus riches. Dans le même contexte, le nombre moyen de livres pour adulte est estimé à 8 par foyer. Les données font ressortir un nombre plus réduit au Centre et au Sud comparativement à l’Est et à l’Ouest. Selon le milieu de résidence, ce nombre atteint 10 livres par ménage en zone urbaine, mais passe à la moitié dans le rural. Le niveau d’instruction de la mère contribue favorablement à une plus grande disponibilité de livres dans le foyer, notamment auprès des mères de niveau secondaire ou plus (10 en moyenne alors qu’il ne dépasse pas 7 pour celles dont le niveau n’excède pas le cycle moyen). Le niveau de richesse des ménages conditionne également la disponibilité de cet outil éducatif, notamment auprès des ménages vivant dans les conditions économiques les plus défavorisées, le nombre moyen de livres est estimé à seulement un (1) livre auprès des enfants vivant dans les ménages les plus pauvres, puis augmente considérablement pour le second quintile et dépasse 10 livres ou plus pour les enfants vivant parmi les 40% ménages plus aisés. Par ailleurs, 27,5% des enfants âgés de moins de cinq ans disposent d’au moins trois livres destinés à l’enfant. On y observe également des disparités selon le milieu de résidence (18,1% dans le rural contre 35,5% dans l’urbain). Par zone géographique, la région du Centre se démarque des autres régions par une plus grande disponibilité de livres pour enfant, où on y enregistre 35,1%, alors que cette part se situe aux alentours de 23% pour les autres régions. Le niveau d’instruction élevé de la mère contribue favorablement à l’existence de livres pour enfant dans le foyer; 16,9% seulement des enfants dont la mère est sans instruction disposent d’au moins trois livres d’enfant, alors que cette part atteint 55,2% chez les enfants dont la mère est universitaire, et pour lesquels le nombre moyen de livres pour enfant atteint 4 livres. Le niveau de bien-être économique semble être aussi un facteur discriminant ; 11,6% seulement des enfants vivant dans les conditions économiques les plus défavorables disposent de 3 livres pour enfant ou plus, alors que cette part atteint 53,7% des enfants vivant des les 20% ménages les plus aisés. Cependant, les livres ne constituent pas les seuls supports d’apprentissage, les jouets contribuent aussi à l’épanouissement et au développement de l’enfant. Dans cette optique, à travers l’enquête MICS3, des mères et des tutrices d’enfants âgés de moins de cinq ans ont été interrogées sur l'utilisation pour jouer d'objets domestiques, d'objets et de matériels trouvés dehors, de jouets fabriqués à la maison ou de jouets achetés dans un magasin par le bambin. A ce sujet, 69,9% des petits enfants disposent de jouets achetés dans un magasin, 35% se servent d’objets domestiques, 29,0% jouent avec des objets trouvés dehors et 12,3% disposent de jouets fabriqués à la maison. Par contre, 16,1% des enfants ne disposent d’aucun jouet, quel que soit le type. On observe d’importantes disparités selon le milieu de résidence, le niveau d’instruction de la mère et le niveau de bien-être économique.

136

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau CD.2 : Supports d'apprentissage Part relative des enfants âgés de 0-59 mois disposant de supports, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Nombre médian de livres non destinés aux enfants

3 livres ou plus pour enfants**

Nombre médian de livres pour enfants

Objets domestiques

Objets et matériels trouvés dehors

Jouets fabriqués à la maison

Jouets achetés dans un magasin

Pas de jouets mentionnés

3 types de jouets ou plus***

Nombre

60,8

8,0

26,9

,0

33,4

31,9

12,1

69,4

16,2

16,4

7 443

Féminin

60,4

8,0

28,2

,0

36,7

26,0

12,4

70,4

16,1

15,6

7 150

Centre

54,0

5,0

35,1

,0

37,9

26,2

12,2

70,6

13,4

14,7

4 890

Est

63,6

10,0

24,0

,0

38,8

35,9

15,1

71,5

18,2

23,4

Région

4 449

Ouest

67,9

10,0

23,6

,0

27,5

20,9

6,1

70,7

16,1

7,7

3 357

Sud

57,6

8,0

23,2

,0

31,6

34,4

16,7

63,1

18,6

16,4

1 897

Strate

Urbain

65,5

10,0

35,5

,0

33,6

21,8

13,4

80,7

11,8

15,6

7 910

Rural

54,8

5,0

18,1

,0

36,7

37,6

10,8

57,1

21,3

16,4

6 683

Âge

0-23 mois

57,6

6,0

23,2

,0

29,2

17,5

9,2

61,6

27,7

11,5

5 967

24-59 mois

62,7

10,0

30,6

,0

39,0

37,0

14,3

75,7

8,2

19,1

8 626

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Aucun

57,6

7,0

16,9

,0

37,6

42,6

12,8

47,6

24,9

16,6

4 434

Primaire

58,4

6,0

23,5

,0

35,1

28,8

11,5

69,6

17,4

15,7

2 772

Moyen

56,2

5,0

27,3

,0

34,2

24,5

12,2

80,6

11,9

17,1

3 547

Secondaire

66,4

10,0

40,0

,0

32,5

19,5

11,7

84,9

10,0

14,9

3 061

Supérieur

82,8

10,0

55,2

4,0

33,0

10,7

13,9

90,0

5,7

12,7

779

Plus pauvre

47,1

1,0

11,6

,0

39,5

46,9

10,6

40,8

27,3

16,6

3 65

Deuxième

56,5

6,0

17,4

,0

34,4

32,8

12,0

65,5

18,8

16,4

2 998

Moyen

59,1

7,0

27,5

,0

34,7

24,2

12,7

76,7

15,5

16,7

2 881

Quatrième

66,2

10,0

33,3

,0

34,3

22,8

14,2

84,6

9,4

17,7

2 723

Plus riche

78,4

10,0

53,7

3,0

30,9

13,7

12,2

89,5

6,5

12,1

2 626

Total

60,6

8,0

27,5

,0

35,0

29,0

12,3

69,9

16,1

16,0

14 593

Développement de l’enfant

3 livres ou plus non destinés aux enfants*

Masculin

Variables

Sexe

L' enfant joue avec :

* MICS indicateur 49 ** MICS indicateur 48 *** MICS indicateur 50

11.3 Modes de garde des enfants dans le foyer Durant les premières années de sa vie, l’enfant doit être entouré en permanence d’adultes qui le rassurent et le protègent. Laisser l’enfant seul dans la maison ou en présence d’enfants seulement pourrait favoriser le risque d’accidents domestiques. Dans le cadre de l’enquête MICS3, les mères et les tutrices d’enfants de moins de cinq ans ont été interrogées s’il leur est arrivé, dans la semaine précédant l'enquête, de laisser l’enfant seul dans la maison ou en compagnie d’un enfant âgé de moins de 10 ans. Cette question a révélé que 6,7% des enfants ont été laissés aux soins d’un autre enfant et 3,7% ont été laissés seuls. En somme, 8,4% des enfants ont eu un mode de garde inadéquat (seul ou avec un enfant âgé de moins de 10 ans ou les deux). Les données ne font pas ressortir de différences de comportement selon le sexe de l’enfant, ni selon le niveau de bien-être économique et on constate peu de disparités selon le milieu de résidence.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

137

Développement de l’enfant

Cependant, on observe que la part relative des enfants laissés sous un mode de garde inadéquat est relativement plus réduite dans les régions Est et Ouest (5,9% et 5,3% respectivement), et ce, comparativement au Centre où on y enregistre 8,8%. La région Sud se caractérise par une très grande présence de ce phénomène ; 18,5% des enfants sont concernés, soit près d’un enfant sur cinq. Les données font ressortir également des écarts selon l’âge de l’enfant. Le risque de laisser l’enfant sous un mode de garde inapproprié augmente à mesure que s’élève l’âge; les enfants âgés de 24-59 mois sont plus exposés aux soins d’autres enfants. Par contre, les résultats ne font pas ressortir de différences dans le comportement des mères qu’elles soient sans instruction, de niveau primaire, moyen ou secondaire. Cependant, les enfants dont les mères sont universitaires sont nettement moins exposés à un mode de garde inadéquat (5,8% seulement). Tableau CD.3 : Enfant laissé sans surveillance ou avec d'autres enfants Part relative des enfants âgés de 0-59 mois laissés au soin d'un enfant âgé de moins de 10 ans ou laissés seuls la semaine passée, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Enfant laissé au soin d'un enfant de moins de 10 ans la semaine passée

Laissé seul la semaine passée

Laissé sous une garde inadéquate la semaine passée*

Nombre d'enfants âgés de 0-59 mois

Masculin

6,8

3,6

8,3

7 443

Féminin

6,6

3,8

8,4

7 150

Centre

7,1

3,4

8,8

4 890

Variables

Sexe

Est

4,8

2,4

5,9

4 449

Ouest

3,8

2,1

5,3

3 357

Sud

15,5

9,9

18,5

1 897

Urbain

7,4

3,7

8,9

7 910

Rural

5,9

3,6

7,7

6 683

Région

Strate

Âge

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

0-23 mois

5,7

3,6

7,5

5 967

24-59 mois

7,4

3,8

9,0

8 626

Aucun

7,1

4,0

8,6

4 434

Primaire

7,3

4,0

9,1

2 772

Moyen

6,1

3,4

7,8

3 547

Secondaire

7,0

3,6

8,7

3 061

Supérieur

4,2

2,8

5,8

779

Plus pauvre

6,6

4,1

8,2

3 365

Deuxième

5,4

3,4

7,6

2 998

Moyen

7,3

3,3

8,8

2 881

Quatrième

7,0

4,0

8,5

2 723

Plus riche

7,4

3,5

8,9

2 626

Total

6,7

3,7

8,4

14 593

* MICS Indicateur 51

138

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre XII Education

Education

En Algérie, la prise de conscience du rôle de l’éducation pour le développement s’est traduite au lendemain de l’indépendance. L’Etat a accordé à ce secteur une importance particulière. Il est à relever que la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans pour les cycles primaire et moyen et la gratuité de l’enseignement à tous les cycles ainsi que l'amélioration de l'encadrement sur l’ensemble du territoire national. Ces mesures visent également, en collaboration avec l'Office de l'alphabétisation et le mouvement associatif, l'éradication de l'analphabétisme des populations, une des caractéristiques principale de la période coloniale. 12.1 Niveau d’instruction de la population et analphabétisme 12.1.1 Niveau d’instruction de la population 22,9% de la population âgée de 10 ans et plus n’ont aucun niveau, 23,9% ont atteint le cycle des études primaires, 29,4% celui des études moyennes, 16,8% le niveau secondaire et seulement 7% le niveau universitaire. Ventilés selon le sexe, la non-scolarisation concerne plus les femmes que les hommes ; 29,7% des femmes n’ont aucun niveau d’études contre 16,2 % chez les hommes. Par ailleurs on enregistre une part relativement réduite des femmes ayant un niveau moyen (plus de 10 points d’écart). En revanche, cet écart s’estompe dans le cycle d’études secondaires, on enregistre même un renversement de tendance au niveau universitaire où la part des universitaires femmes dépasse de peu celle des hommes (respectivement 7,2% et 6,8%) La population vivant en zone urbaine se caractérise par un niveau d’instruction largement plus élevé par rapport à celles vivant en zone rurale. La part des personnes sans instruction chute à 16,2% en urbain, alors qu’elle atteint 29.7% dans le rural. De même, la population urbaine se démarque par une part relativement élevée des personnes atteignant les niveaux secondaire et universitaire. Le niveau d’instruction de la population augmente avec l’âge; et on enregistre uniquement 16,8% de personnes atteignant le niveau secondaire et 7% d’universitaires au niveau national (chez les jeunes : 21,9% des jeunes âgés entre 20 et 24 ans ont un niveau secondaire et 17,8% ont un niveau universitaire). Il n'existe pas de grands écarts selon les régions. On enregistre cependant d'importants écarts dans le niveau d’instruction de la population selon le niveau de vie des ménages. Les 20% de ménages les plus pauvres sont caractérisés par un très faible niveau d’instruction, traduit une proportion de personnes n’ayant aucun niveau d’instruction 38,3% contre 11,6% auprès des ménages plus aisés. Les niveaux secondaire et universitaire augmentent avec le niveau de vie des ménages pour atteindre plus de 42% de la population appartenant aux 20% de ménages plus aisés contre seulement 9,2% des ménages plus pauvres.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

139

Tableau ED.12 : Niveau d’instruction de la population âgée de 10 ans et plus, MICS3, ALGÉRIE, 2006 Aucun

Primaire

Moyen

Secondaire

Supérieur

Nombre de personnes

Centre

21,0

23,8

30,4

17,2

7,6

49 956

Est

23,6

22,7

29,3

17,2

7,2

44 353

Ouest

24,8

25,5

27,7

15,6

6,4

32 946

Sud

22,9

24,3

29,8

17,1

5,9

14 280

Urbain

17,4

22,1

30,6

20,3

9,5

79 460

Rural

29,8

26,3

27,8

12,3

3,8

62 075

Masculin

16,2

25,7

34,1

17,1

6,8

71 277

Féminin

29,7

22,1

24,6

16,5

7,2

70 258

10-14 ans

1,8

58,0

39,5

,7

,0

18 632

15-19 ans

4,1

13,5

47,3

31,9

3,2

19 544

20-24 ans

7,2

16,5

36,6

21,9

17,8

20 031

25-29 ans

10,4

16,3

35,8

23,9

13,7

16 300

Education

Variables

Région

Strate

Sexe

Âge

Quintile de l’indice de richesse

30-34 ans

14,2

16,4

33,5

27,2

8,7

13 162

35-39 ans

21,5

25,7

24,7

20,7

7,4

11 053

40-44 ans

30,5

27,9

21,1

15,2

5,2

9 586

45-49 ans

41,0

26,4

15,5

12,0

5,1

7 643

50-54 ans

49,1

28,9

10,4

6,9

4,7

7 350

55-59 ans

59,8

24,0

7,3

4,5

4,5

5 193

60 ans & +

85,1

10,7

2,4

1,1

,8

13 038

plus pauvre

38,3

28,7

23,8

7,3

1,9

27 365

Deuxième

26,6

27,1

30,5

12,4

3,4

28 105

moyen

21,1

24,7

32,4

16,4

5,4

28 449

Quatrième

17,6

22,4

31,7

20,7

7,6

28 762

plus riche

11,6

17,0

28,3

26,6

16,5

28 855

Total

22,9

23,9

29,4

16,8

7,0

141 535

Les graphes suivants donnent les structures de la population masculine et féminine par groupes d’âge selon le niveau d’instruction. On peut observer des disparités par sexe et ce, à travers les différentes générations. Chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, la population masculine se caractérise par la prédominance du niveau d’éducation moyen, les filles semblent être beaucoup plus instruites ; la part de celles atteignant le niveau secondaire représente 37.2 % alors qu’elle n’est que de 26.7 % chez les garçons. Chez les 20-24 ans, on enregistre une part plus importante de femmes de niveau secondaire comparativement aux hommes (22% vs 13,1% chez les hommes). Mais il subsiste une part non négligeable de femmes sans instruction (11,3 % contre 3 % seulement chez les hommes). La même tendance est observée auprès de ceux âgés de 25 à 29 ans, avec une part plus importante de femmes sans instruction. Le niveau d’instruction augmente sensiblement à travers les générations, notamment chez les femmes. Ce qui démontre une fois de plus les efforts déployés en matière d’éducation à travers les différentes générations depuis l’indépendance.

140

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Figure ED.1 : Structure de la population masculine âgée de 10 ans et plus selon le niveau d’instruction, MICS3,

ALGÉRIE, 2006

Aucun

Primaire

Moyen

Secondaire

Supérieur

Education

100

80

60

40

20

0

10-14

15-19

20-24

25-29

30-34

35-39

40-44

45-49

50-54

55-59

60 ans & +

TOTAL

MASCULIN

Figure ED.2 : Structure de la population féminine âgée de 10 ans et plus selon le niveau d’instruction, MICS3,

ALGÉRIE, 2006

Aucun

Primaire

Moyen

Secondaire

Supérieur

100

80

60

40

20

0

10-14

15-19

20-24

25-29

30-34

35-39

40-44

45-49

50-54

55-59

60 ans & +

TOTAL

FEMININ

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

141

12.1.2 Analphabétisme des adultes

Education

Le taux d’analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus est estimé à 24% de la population, soit près d’une personne sur cinq de la population âgée de 10 ans et plus. Ce taux est de 16,5% pour les hommes et 31,6 % pour les femmes. Le taux d’analphabétisme par groupes d’âge fait ressortir une tendance à la baisse du phénomène chez les générations jeunes. Estimé à plus de 70% auprès de la population âgée de 60 ans et plus, cette part baisse à 3% auprès de la tranche d’âge 10-14 ans, aussi bien chez les garçons que chez les filles. L’évolution de l’analphabétisme par âge n'est cependant pas identique par sexe. Chez les hommes, le taux atteint plus des trois quarts chez les personnes âgées de 70 ans et plus, touche près de la moitié de ceux âgés de 60-64 ans, le tiers de la tranche 50-54 ans et près de 10% chez les jeunes de moins de 35 ans. Chez les femmes, la progression de l’analphabétisme par âge s’effectue à un rythme plus accéléré. L'analphabétisme touche plus de 9 femmes sur 10 âgées de 55 ans et plus, la moitié des femmes âgés de 45 à 49 ans, près d’une femme sur quatre des 30-34 ans, près d’une femme sur cinq des 2529 ans, 13,8% de celles âgées de 20-24 ans et enfin à 7,8% des 15-19 ans. Ces résultats démontrent les efforts déployés en matière de scolarisation universelle et de lutte contre l’analphabétisme féminin. Figure ED.3 : Evolution du taux d’analphabétisme par groupes d’âge et sexe, MICS3, ALGÉRIE, 2006 Masculin

Féminin

Ensemble

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

10-14

142

15-19

20-24

25-29

30-34

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

35-39

40-44

45-49

50-54

55-59

60-64

65-69

70 & +

Tableau ED.12A : Analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus , MICS3, ALGÉRIE, 2006 Masculin Variables

Région

Strate

Âge

Quintile de l’indice de richesse

Feminin

Total

Taux d’analphabètisme

Nombre de personnes

Taux d’analphabètisme

Nombre de personnes

Taux d’analphabètisme

Nombre de personnes

Centre

14,6

25 384

30,6

24 572

22,5

49 956

Est

17,5

22 155

31,6

22 197

24,6

44 353

Ouest

18,3

16 555

33,8

16 391

26,0

32 946

Sud

16,3

7 183

29,9

7 097

23,0

14 280

Urbain

12,4

40 035

24,1

39 424

18,2

79 460

Rural

21,8

31 241

41,3

30 834

31,5

62 075

10-14 ans

3,0

9 432

3,4

9 200

3,2

18 632

15-19 ans

4,8

9 851

7,8

9 693

6,3

19 544

20-24 ans

6,4

10 114

13,8

9 917

10,0

20 031

25-29 ans

5,9

8 371

19,3

7 929

12,5

16 300

30-34 ans

7,1

6 593

25,7

6 569

16,4

13 162

35-39 ans

13,1

5 481

35,5

5 573

24,4

11 053

40-44 ans

18,5

4 699

46,5

4 887

32,7

9 586

45-49 ans

28,1

3 874

57,5

3 769

42,6

7 643

50-54 ans

32,8

3 492

62,2

3 858

48,3

7 350

55-59 ans

39,0

2 693

75,3

2 500

56,5

5 193

60-64 ans

54,5

1 868

85,1

1 709

69,1

3 577

65-69 ans

67,5

1 712

91,6

1 672

79,4

3 384

70 ans et +

76,5

3 096

96,0

2 980

86,1

6 077

Plus pauvre

29,7

13 537

50,9

13 828

40,4

27 365

Deuxième

19,5

14 149

37,1

13 955

28,2

28 105 28 449

Moyen

15,7

14 429

29,6

14 020

22,6

Quatrième

12,0

14 627

24,6

14 135

18,2

28 762

Plus riche

6,7

14 535

16,5

14 320

11,6

28 855

Total

16,5

71 277

31,6

70 258

24,0

141 535

12.1.3. Analphabétisme chez les femmes 15-24 ans L’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans a été saisie au travers du questionnaire individuel consacré aux femmes en âge de reproduction. Les résultats de l’enquête MICS3 font ressortir un taux d’alphabétisation de 89,2% chez les femmes de 15-24 ans, celui-ci est relativement plus élevé au Centre, à l’Est et au Sud du pays, entre 89,6% et 90,8%, alors qu’il est de 86,7% à l’Ouest. Des disparités sont également observées selon le milieu de résidence (95,5% en urbain et 81,8% en zone rurale). Par ailleurs, les conditions économiques influent fortement sur l’alphabétisation des jeunes femmes, en ce sens que seules 69,8% des femmes issues des 20% de ménages les plus démunis sont alphabétisées contre 98,2% des femmes vivant dans les ménages aisés.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

143

Education

Chez les hommes, l’analphabétisme est relativement moins important dans le Centre du pays. Il passe de 12,4% en milieu urbain à 21,8% en milieu rural. Selon le niveau de richesse, il touche près du tiers des ménages les plus pauvres et chute à 6,7% chez les ménages les plus aisés. Chez les femmes, en sus du niveau élevé de l’analphabétisme, des disparités selon la strate et le niveau de richesse sont encore plus prononcées que chez les hommes. Plus de la moitié des femmes appartenant aux ménages les plus pauvres sont analphabètes, cette part va en décroissant pour atteindre 16,5 % des femmes issues des ménages plus aisés.

Tableau ED.8 : Alphabétisation des adultes Part relative des femmes âgées de 15-24 ans alphabétisées, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Variables

% alphabétisées *

% NSP

Nombre de femmes âgées de 15-24 ans

89,6

,0

6 653

Education

Centre Région

Strate

Instruction

Âge

Quintile de l’indice de richesse

Est

89,9

,0

6 419

Ouest

86,7

,0

4 461

Sud

90,8

,0

2 077

Urbain

95,5

,0

10 517

Rural

81,8

,0

9 093

Aucun

3,6

,0

1 760

Primaire

63,3

,0

2 896

Moyen

100,0

,0

6 891

Secondaire

100,0

,0

5 892

Supérieur

100,0

,0

2 171

15-19 ans

92,2

,0

9 693

20-24 ans

86,2

,0

9 917

Plus pauvre

69,8

,0

4 119

Deuxième

88,2

,0

4 087

Moyen

95,1

,0

3 977

Quatrième

96,4

,0

3 906

Plus riche

98,4

,0

3 520

Total

89,2

,0

19 610

* MICS Indicateur 60; MDG Indicateur 8

12.2. Scolarisation des enfants 12.2.1. Enseignement préscolaire L’enseignement préscolaire est une étape préparatoire qui contribue à l’insertion des enfants à l’école. Il constitue un axe important de cadre de la réforme de l’éducation et sa généralisation est prévue pour l’ensemble des enfants âgés de 5 ans. L’enseignement préscolaire comprend les programmes institués par des organismes publics ou privés, dispensant des notions de base de l’enseignement, telles que le calcul, l’alphabet,…y compris les écoles coraniques dans la mesure où d’autres disciplines y sont dispensées autre que l’apprentissage du Coran tel que la lecture, l’écriture,… Les données de l’enquête font ressortir que 11% des enfants âgés de trois à quatre ans ont fréquenté, durant l’année scolaire 2005-2006, un établissement d’enseignement préscolaire : 8,3% pour les enfants âgés de trois ans et 17,2% pour les enfants âgés de quatre ans. Des disparités importantes sont observées selon le milieu de résidence, en ce sens que cette proportion chute à 5,6% en milieu rural, alors qu'elle atteint 15,4% en milieu urbain. Le niveau d’instruction de la mère joue un rôle déterminant quant à l’accès à l’enseignement préscolaire. La fréquentation d’établissements préscolaires augmente avec l'élévation du niveau d’instruction de la mère, passant de moins de 4% chez celles n’ayant aucun niveau d’instruction à plus de 35% chez les mères universitaires. De même, le niveau de richesse des ménages détermine certains écarts quant à l’enseignement en préscolaire.

144

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau ED.1 : Enseignement préscolaire

% des enfants de 36-59 mois fréquentant un établissement d’enseignement préscolaire *

Effectif des enfants âgés de 36-59 mois

% des enfants admis en 1ère année primaire ayant suivi un enseignement préscolaire l’année passée**

Nombre d’enfants inscrits en 1ère année primaire

Masculin

11,3

2 001

17,0

917

Feminin

10,6

1 904

16,1

940

Centre

9,8

1 304

20,0

537

Variables

Sexe

Est

10,2

1 178

17,8

617

Ouest

10,7

902

8,1

455

Sud

16,1

521

21,2

247

Urbain

15,4

2 139

22,1

972

Rural

5,6

1 766

10,4

885

36-47 moIs

8,3

2 735

,

0

48-59 moIs

17,2

1 170

,

0

6 ans

,

0

16,5

1 857

Aucun

3,9

1 326

6,4

822

Primaire

9,2

775

20,3

380

Moyen

13,0

885

22,8

350

Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

Secondaire

17,2

749

30,5

275

Supérieur

35,9

170

(43,2)

30

Plus pauvre

3,8

885

4,0

480

Deuxième

5,3

765

11,8

402

Moyen

9,1

811

18,4

374

Quatrième

14,7

725

25,7

337

Plus riche

24,2

719

31,9

264

Total

11,0

3 905

16,5

1 857

* MICS Indicateur 52

Education

Part relative des enfants âgés de 36-59 mois fréquentant un établissement d'enseignement préscolaire et part relative des enfants inscrits en première année primaire qui ont déjà fréquenté un établissement préscolaire l'année passée, MICS3 ALGÉRIE, 2006

** MICS Indicateur 53

Par ailleurs, 16,5% des enfants âgés de 6 ans inscrits en première année primaire durant l’année scolaire (2005-2006) ont bénéficié d’un enseignement préscolaire l’année précédente. Cette part passe à 22,1% en milieu urbain, soit un peu plus d’un enfant sur cinq, et seulement un enfant sur dix en milieu rural. Le niveau d’instruction de la mère, de même que le niveau de richesse du ménage influent significativement sur l’accès à l’enseignement préscolaire, en dépit de la gratuité de l’enseignement. 12.2.2. Scolarisation des 6-15 ans Les données de l’enquête font ressortir un taux brut de scolarisation de 92,4% de l’ensemble de la population âgée de 6 à 15 ans. Des différences sont observées selon le sexe en faveur des garçons, dont le taux atteint 93,1% contre 91,6% pour les filles.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

145

Education

Le graphe 4 donne là les taux de scolarisation par âge et par sexe. La progression de la scolarisation s’effectue de la même manière chez les 6-10 ans et ce quel que soit le sexe de l’enfant. Le taux de scolarisation atteint sa valeur maximale lorsque l’enfant atteint 10 ans, chez le garçon et chez la fille. Au-delà de 10 ans, ce taux baisse progressivement, d’une manière plus accélérée chez la fille. A l’âge de 11 ans, 12, 13 et 14 ans, l’écart entre la scolarisation des garçons et celle des filles est de plus en plus prononcé, en faveur des garçons. A l’âge de 15 ans, on observe un taux de scolarisation identique, de 75% pour les deux sexes. 100

Figure ED.4 : Taux de scolarisation par âge des 6-15 ans et par sexe, MICS3, ALGÉRIE, 2006

95

90

85

80

75

Masculin 70

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

Féminin Ensemble

Plusieurs facteurs influent sur le niveau de scolarisation, le milieu de résidence, le niveau d’instruction de la mère et en particulier, l’indice de richesse. Selon le milieu de résidence, l’écart entre le milieu urbain et celui rural est de l’ordre de 5 points. En milieu urbain, il n'existe pas de différence selon le sexe, à l’inverse du milieu rural où le taux est inférieur à 90% pour les filles. Le niveau d’instruction de la mère semble également influer d’une manière significative tant sur le taux de scolarisation global que sur celui des filles. D’importants écarts sont observés selon le niveau d'instruction des mères. Le facteur le plus discriminant quant à la scolarisation des enfants reste le niveau de richesse du ménage, en ce sens que le taux de scolarisation augmente sensiblement avec l'élévation du niveau de richesse économique du ménage. Les ménages les plus pauvres se démarquent nettement par un niveau très faible de scolarisation des garçons et encore plus par celui des filles (81,5 %), soit un écart de plus de 11 points par rapport à la moyenne nationale. Ceci nous amène à conclure que si l’accès à la scolarisation semble se faire de manière égale entre les garçons et les filles pour les trois quarts des ménages plus aisés, il n’en est pas de même pour les ménages les plus démunis (indice 1). En effet, l’écart entre le taux de scolarisation des filles et celui des garçons s’accentue à mesure que décroît le niveau de richesse des ménages, pour atteindre 6 points d’écart en faveur du garçon chez les ménages les plus pauvres.

146

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau ED.10 : Taux de scolarisation des 6-15 ans Part relative des enfants âgés de 6-15 ans scolarisés, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Variables

Région

Strate

Âge

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Feminin

Total

Taux de scolarisation

Nombre d’enfants

Taux de scolarisation

Nombre d’enfants

Taux de scolarisation

Nombre d’enfants

Centre

93,3

5 753

93,3

5 513

93,3

11 265

Est

93,1

5 735

90,9

5 614

92,0

11 349

Ouest

91,8

4 040

89,5

3 877

90,7

7 917

Sud

95,3

2 226

93,1

2 148

94,2

4 374

Urbain

94,8

9 490

95,8

9 074

95,3

18 565

Rural

91,2

8 264

87,0

8 077

89,1

16 341

6

96,2

1 443

95,8

1 473

96,0

2 916

7

98,3

1 573

98,1

1 418

98,2

2 991

8

98,2

1 606

97,6

1 547

97,9

3 153

9

98,1

1 556

97,7

1 598

97,9

3 154

10

97,8

1 824

97,3

1 728

97,5

3 552

11

96,9

1 873

95,9

1 850

96,4

3 723

12

95,3

1 966

93,1

1 934

94,2

3 900

13

92,9

1 978

87,8

1 929

90,4

3 908

14

86,9

1 948

82,5

1 876

84,7

3 824

15

75,0

1 986

74,8

1 798

74,9

3 784

Aucun

90,8

8 838

87,5

8 620

89,2

17 457

Primaire

93,6

3 760

94,1

3 676

93,8

7 435

Moyen

96,1

2 718

97,0

2 569

96,6

5 287

Secondaire

98,0

1 953

97,6

1 873

97,8

3 827

Supérieur

98,4

444

97,4

372

97,9

815

NSP

55,5

42

75,4

41

65,3

83

Plus pauvre

88,7

4 115

81,5

4 008

85,1

8 123

Deuxième

92,0

3 743

91,1

3 572

91,5

7 315

Moyen

94,0

3 497

94,9

3 470

94,4

6 968

Quatrième

95,4

3 233

96,1

3 133

95,7

6 366

Plus riche

96,9

3 167

97,5

2 967

97,2

6 134

Total

93,1

17 754

91,6

17151

92,4

34 905

Education

Masculin

12.2.3. Scolarisation primaire La part relative des enfants âgés de 6 ans inscrits en première année primaire est estimée à 91,6% au niveau national, avec des écarts selon les différentes caractéristiques socio-démographiques. Cependant, il est utile de signaler que ne pas être scolarisé à l’âge de six ans n'est pas synonyme de non scolarisation car, il se peut que l'enfant ait été scolarisé avant 6 ans et qu'au moment de l'enquête, il serait inscrit en 2ème année ou plus. Pour pallier à cette imprécision, on recourt à d’autres indicateurs plus affinés tels que le taux net de scolarisation.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

147

Tableau ED.2 : Admission à l'école primaire

Education

Part relative des enfants ayant l'âge d'entrer à l'école primaire, admis en première année primaire, MICS3 ALGÉRIE, 2006 % des enfants en âge d'entrer à l'école primaire, inscrits en première année *

Nombre d'enfants en âge d'entrer au primaire

Masculin

92,2

1 443

Féminin

90,9

1 473

Centre

87,0

949

Est

94,0

894

Ouest

93,6

692

Sud

93,6

382

Urbain

93,0

1 596

Rural

89,8

1 320

Variables

Sexe

Région

Strate

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Aucun

90,6

1152

Primaire

93,1

596

Moyen

92,0

575

Secondaire

92,5

493

Supérieur

87,1

101

Plus pauvre

88,4

674

Deuxième

93,9

588

Moyen

93,0

592

Quatrième

94,8

520

Plus riche

88,4

542

Total

91,6

2 916

Le taux net de scolarisation au primaire est défini comme étant le rapport entre la population en âge d’être en primaire (6-11 ans), inscrite au primaire et l’effectif total de la population en âge d’être en primaire. Les données de l’enquête font ressortir un taux net de scolarisation de 96.5%. On ne relève pas de disparités significatives par sexe ni par région. On observe cependant un écart de près de deux points entre l’urbain et le rural, dû essentiellement à un taux de scolarisation féminine relativement plus réduite en zone rurale (94.4%). La répartition des taux de scolarisation par âge fait ressortir une évolution rapide du taux entre 6 et 7 ans, passant de 94,2% à 97,7%, une stabilisation aux âges 8, 9 et 10 ans (97%). Une baisse est observée pour les enfants âgés de 11 ans (96%). Le niveau d’instruction de la mère influe sur la scolarisation des enfants en ce sens que le taux de scolarisation passe de 95.1% chez les mères non instruites à plus de 97% chez les mères ayant le niveau d’étude primaire ou plus. Aussi, le niveau de richesse des ménages semble être discriminant vu les écarts en matière de scolarisation, en ce sens que les ménages les plus démunis enregistrent un taux de 92,8% et les autres ménages (des indices 2, 3, 4 et 5), 97%. A 12 ans, ce taux est estimé à 93,4% et varie entre 94,5% chez les garçons et 92,4% auprès des filles.

* MICS Indicateur 54

Tableau ED.3 : Taux net de scolarisation au primaire (1) Part relative des enfants ayant l'âge de l'école primaire, inscrits en cycle primaire ou plus (NAR), MICS3 ALGÉRIE, 2006 Masculin Variables

Région

Strate

Âge

148

Taux net de scolarisation

Feminin

Nombre d’enfants

Taux net de scolarisation

Total

Nombre d’enfants

Taux net de scolarisation*

Nombre d’enfants

Centre

96,7

3 145

95,7

3 100

96,2

6 245

Est

97,0

3 178

96,4

3 099

96,7

6 277

Ouest

96,5

2 278

96,1

2 179

96,3

4 456

Sud

97,4

1 275

97,1

1 236

97,3

2 512

Urbain

97,2

5 317

97,7

5 074

97,5

10 391

Rural

96,3

4 560

94,4

4 540

95,4

9 099

6

94,6

1 443

93,7

1 473

94,2

2 916

7

97,9

1 573

97,5

1 418

97,7

2 991

8

97,3

1 606

97,0

1 547

97,1

3 153

9

97,3

1 556

96,8

1 598

97,0

3 154

10

97,2

1 824

96,7

1 728

96,9

3 552

11

96,5

1 873

95,4

1 850

96,0

3 723

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

(suite) Tableau ED.3 : Taux net de scolarisation au primaire (1) Part relative des enfants ayant l’âge de l’école primaire, inscrits en cycle primaire ou plus (NAR), MICS3 ALGÉRIE, 2006 Variables

Aucun Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Feminin

Total

Taux net de scolarisation

Nombre d’enfants

Taux net de scolarisation

Nombre d’enfants

Taux net de scolarisation*

Nombre d’enfants

95,8

4 478

94,4

4 408

95,1

8 886

Primaire

97,7

2 130

97,3

2 050

97,5

4 180

Moyen

97,2

1 665

98,3

1 638

97,7

3 303

Secondaire

98,4

1 298

97,5

1 275

97,9

2 573

Supérieur

96,8

306

98,4

242

97,5

548

Plus pauvre

94,4

2 308

91,3

2 237

92,8

4 544

Deuxième

97,2

2 129

97,0

2 009

97,1

4 138

Moyen

97,9

1 855

98,0

1 970

97,9

3 824

Quatrième

98,0

1 817

98,4

1 756

98,2

3 573

Plus riche

97,2

1 768

97,3

1 642

97,3

3 410

Total

96,8

9876

96,2

9 614

96,5

19 490

Education

Masculin

* MICS indicateur 55; MDG indicateur 6

12.2.4. Scolarisation postprimaire (moyen/secondaire) Le taux net de scolarisation aux cycles d’études moyen et secondaire est estimé à 62.8% pour la population âgée de 12 à 17 ans. Des écarts très importants sont observés selon l’âge révolu. A l’âge de 12 ans, la scolarisation au moyen ne concerne que 56% des enfants, ceci est dû essentiellement au fait que cet âge est au seuil de deux cycles, primaire et moyen. A 13 ans, ce taux passe à 71%, il poursuit sa progression à 14 ans, puis il chute à 45,9%. L’évolution du taux net de scolarisation par sexe et âge détaillé décrit une progression jusqu'à 14 ans, mais avec un niveau de scolarisation nettement supérieur chez les filles, sauf à l’âge exact de 14 ans où l'on enregistre un niveau similaire. A 17 ans, l’écart se creuse davantage entre les deux sexes, 30,4% des garçons seulement sont scolarisés contre 47,4% des filles.

Figure ED.5 : Evolution du taux net de scolarisation moyenne/secondaire par âge (détaillé), MICS3, ALGÉRIE, 2006

80

75

70

65

60

55

50

40

35

Masculin Féminin Ensemble

30

6

7

8

9

10

11

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

149

Education

Selon les régions, on enregistre le plus haut niveau dans la région centre du pays (65,6%), suivie par la région sud du pays, l’est et enfin l’ouest avec un taux de 59,2%. Les écarts sont importants selon le milieu de résidence en ce sens que le taux atteint 70,3% en milieu urbain et 54,4% en milieu rural. Le niveau de richesse des ménages affecte sensiblement la scolarité des enfants. L’accès aux cycles moyen et secondaire concerne seulement 44,1% des enfants des familles les plus démunies. Ce taux croît à mesure que s’élève le niveau de richesse du ménage, pour atteindre 82,3% auprès des plus aisés. Le niveau d’instruction de la mère apparaît comme le facteur le plus discriminant pour la scolarité moyenne et secondaire : le taux de scolarisation passe de 57,7% pour les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction, à 94% pour les enfants de mères de niveau universitaire.

Tableau ED.4 : Taux net de scolarisation moyenne et secondaire Part relative des enfants en âge d'être en moyen/secondaire, inscrits en cycle moyen ou plus, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Masculin

Variables

Région

Strate

Quintile de l’indice de richesse

Taux net de scolarisation

Effectif des enfants

Taux net de scolarisation

Effectif des enfants

Taux net de scolarisation*

Effectif des enfants

Centre

61.1

3 959

70.3

3 721

65.6

7 680

Est

58.2

3 875

66.2

3 891

62.2

7 766

Ouest

57.8

2 639

60.7

2 586

59.2

5 226

Sud

60.8

1 381

66.9

1 373

63.8

2 754

Urbain

64.6

6 261

76.2

6 125

70.3

12 386

Rural

53.5

5 593

55.3

5 447

54.4

11 039

12 ans

51.9

1 966

61.5

1 934

56.7

3 900

13 ans

68.2

1 978

73.9

1 929

71.0

3 908

14 ans

75.3

1 948

75.4

1 876

75.3

3 824

69.0

1 986

71.5

1 798

70.2

3 784

16 ans

54.0

1 934

63.8

2 044

59.0

3 978

17 ans

38.7

2 041

53.3

1 990

45.9

4 032

Aucun

55.5

6 042

59.5

5 912

57.5

11 954

Primaire

61.7

2 207

75.2

2 248

68.5

4 455

Moyen

75.7

1 314

81.0

1 237

78.3

2 550

Secondaire

85.3

817

88.2

774

86.7

1 591

Supérieur

94.3

182

93.6

156

94.0

338

Plus pauvre

45.2

2 688

44.1

2 690

44.7

5 378

Deuxième

54.5

2 489

59.3

2 433

56.9

4 923

Moyen

59.8

2 396

73.1

2 316

66.4

4 711

Quatrième

64.1

2 199

75.9

2 116

69.9

4 315

Plus riche

78.0

2 081

86.8

2 017

82.3

4 098

Total

59.4

11 854

66.4

11 572

62.8

23 425

* MICS indicateur 56

150

Total

15 ans

Âge

Niveau d'instruction de la mère

Feminin

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

L’Indice de parité par sexe permet d’apprécier l’égalité des sexes quant à l’accès à l’éducation. Calculé pour le cycle des études primaires, il atteint 0,99 au niveau national, soit 99 filles scolarisées pour 100 garçons. Ce ratio traduit une égalité des sexes d’accès aux études primaires. Cependant, de légères différences en faveur du garçon existent notamment dans le milieu rural, chez les ménages les plus pauvres et les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction. Aux cycles moyen et secondaire, la scolarisation des filles est plus importante par rapport aux garçons et traduite par un indice de parité de 1,12 au niveau national ; soit 112 filles scolarisées pour 100 garçons. Cet indice est loin d’être homogène : les données de l’enquête font ressortir globalement, une baisse relative de la scolarisation des filles dans les ménages les plus démunis. Tableau ED.7 : Parité par genre en matière d’éducation Ratio des taux de scolarisation des filles et des garçons au niveau primaire et moyen/secondaire, MICS3 ALGERIE 2006

Variables

Centre Région

Strate

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Taux net de scolarisation primaire (NAR), filles

Taux net de scolarisation primaire (NAR), garçons

Indice de parité par genre (GPI) au niveau primaire NAR*

Taux net de scolarisation moyen secondaire (NAR), filles

Taux net de scolarisation moyen secondaire (NAR), garçons

Indice de parité par genre (GPI) pour le cycle moyen secondaire NAR*

96,0

96,8

,99

70,3

61,1

1,15

Est

96,5

97,0

1,00

66,2

58,2

1,14

Ouest

96,1

96,6

,99

60,7

57,8

1,05

Sud

97,2

97,4

1,00

66,9

60,8

1,10

Urbain

97,9

97,3

1,01

76,2

64,6

1,18

Rural

94,6

96,5

,98

55,3

53,5

1,03

Aucun

94,5

95,9

,98

59,5

55,5

1,07

Primaire

97,3

97,8

1,00

75,2

61,7

1,22

Moyen

98,6

97,3

1,01

81,0

75,7

1,07

Secondaire

98,0

98,4

1,00

88,2

85,3

1,03

Supérieur

98,4

96,8

1,02

93,6

94,3

,99

Plus pauvre

91,3

94,6

,97

44,1

45,2

,98

Deuxième

97,2

97,3

1,00

59,3

54,5

1,09

Moyen

98,1

97,9

1,00

73,1

59,8

1,22

Quatrième

98,4

98,0

1,00

75,9

64,1

1,18

Plus riche

97,8

97,3

1,01

86,8

78,0

1,11

Total

96,3

96,9

,99

66,4

59,4

1,12

*MICS Indicateur 61; MDG Indicateur 9

Outre les taux de scolarisation aux cycles primaire et secondaire, qui permettent d’apprécier le niveau de scolarisation des enfants, les indicateurs de progression et de passage au sein du même cycle ou d’un cycle à un autre permettent d’apprécier également l’aspect qualitatif du système éducatif. Durant les cinq premières années du primaire, le taux de passage dépasse 98 % des élèves, alors que le taux de passage de la 1ere à la 6ème année est de 93 %. Il est à relever des écarts selon le milieu de résidence (94.9% en milieu urbain et 90.9% en milieu rural), avec un taux plus important de réussite dans la région Sud du pays.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

151

Education

12.2.5. Parité par sexe dans l’enseignement général

Education

Le niveau d’instruction de la mère influe d’une manière très significative en ce sens que le taux de passage atteint 92% pour des enfants dont les mères sont sans instruction et augmente à mesure que s’élève l’instruction de la mère pour atteindre 100% pour les enfants de mères de niveau universitaire. La réussite scolaire est également fortement liée au niveau de vie des ménages. On observe une baisse très prononcée du taux de passage chez les ménages les plus démunis (88% vs 97% chez les ménages les aisés). 12.2.6. Achèvement des études primaires et transition au moyen Tableau ED.5 : Enfants atteignant la 6ème année primaire Part relative des élèves en première année primaire atteignant éventuellement la sixième année primaire, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Pourcentage des élèves En 2ème année qui étaient en 1ère année l'année précédente

En 3ème année qui étaient en 2ème année l'année précédente

En 4ème année qui étaient en 3ème année l'année précédente

En 5ème année qui étaient en 4ème année l'année précédente

En 6ème année qui étaient en 5ème année l'année précédente

Atteignant la 6ème année primaire parmi ceux entrés en 1ère année

% des élèves atteignant la 5ème année primaire parmi ceux entrés en 1ère année*

Masculin

98,8

98,4

99,7

98,5

97,2

92,8

95,5

Feminin

98,5

98,9

99,0

98,8

97,6

93,1

95,4

Centre

97,8

99,0

99,1

98,4

97,4

92,0

94,5

Est

98,9

97,8

99,4

98,2

97,4

92,0

94,4

Ouest

98,8

98,8

99,3

99,2

97,0

93,3

96,1

Sud

99,9

99,7

99,8

99,5

98,0

96,8

98,8

Urbain

99,0

99,2

99,5

98,7

98,3

94,9

96,5

Rural

98,2

98,0

99,1

98,6

96,6

90,9

94,1

Variables

Sexe

Région

Strate

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Aucun

98,4

98,7

99,3

98,4

96,9

92,0

94,9

Primaire

98,7

99,0

99,5

99,2

97,7

94,2

96,4

Moyen

99,7

99,8

99,8

99,3

99,6

98,2

98,6

Secondaire

99,7

100,0

99,6

100,0

100,0

99,4

99,4

Supérieur

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Plus pauvre

98,0

98,7

98,2

97,1

95,4

88,0

92,2

Deuxième

98,1

98,7

99,8

99,2

97,4

93,4

95,9

Moyen

99,4

97,5

99,4

98,9

97,8

93,3

95,4

Quatrième

99,0

98,9

100,0

98,6

98,6

95,2

96,5

Plus riche

99,0

99,6

99,7

99,9

99,0

97,2

98,2

Total

98,7

98,7

99,3

98,7

97,4

93,0

95,4

* MICS Indicateur 57; MDG Indicateur 7

Le tableau ED-5 renseigne sur le taux d’achèvement des études primaires. 64,3% des enfants âgés de 11 ans sont inscrits en 6ème année primaire, ce taux atteint 69,1% chez les filles et 59,8% chez les garçons. On observe des écarts selon le milieu de résidence, le niveau d’instruction de la mère et le niveau de vie des ménages. Calculé pour les enfants âgés de 12 ans, le taux d’achèvement des études primaires s’élève à 73,3% (70,6% et 75,9% pour les filles). Ce taux est dû au fait que l’âge de 12 ans chevauche sur les deux cycles primaire et moyen. Le taux de passage au cycle moyen est calculé comme étant la part relative du nombre des élèves inscrits en première année moyenne durant l’année scolaire 2005-2006 inscrits en 6ème année primaire durant l’année scolaire passée et l’effectif total des élèves inscrits en 6ème année primaire l’année scolaire précédente. Ce taux permet de mesurer le taux de réussite à la fin du cycle primaire.

152

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Ce taux atteint 79,5% chez les filles contre 73,6% chez les garçons. Il est plus élevé en zone urbaine par rapport à la zone rurale, et s’accroît à mesure que s’élèvent le niveau d’instruction de la mère ou le niveau de vie des ménages. Par ailleurs, l’enquête ne révèle pas de disparités significatives par région. Tableau ED.6 : Achèvement des études primaires et passage au moyen Taux d'achèvement des études primaires et taux de transition au niveau moyen, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Taux net d'achèvement des études primaires *

Nombre d'enfants en âge d'achever le primaire

Taux de transition au cycle moyen **

Nombre d'élèves en dernière année du primaire l'année dernière

Masculin

59,8

1 951

73,6

2 081

Feminin

69,1

1 833

79,5

1 796

Centre

69,3

1 173

75,6

1 272

Variables

Sexe

Région

Strate

Niveau d'instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Est

64,5

1 270

77,6

1 273

Ouest

58,9

858

76,2

843

Sud

61,4

484

75,1

488

Urbain

68,7

1 985

78,9

2 015

Rural

59,5

1 800

73,6

1 862

Aucun

58,7

1 847

72,2

2 110

Primaire

61,5

867

77,1

804

Moyen

74,4

586

85,5

542

Secondaire

75,5

416

83,5

327

Supérieur

97,0

69

91,8

71

Plus pauvre

51,1

868

69,7

849

Deuxième

64,6

798

75,4

856

Moyen

64,8

751

75,1

807

Quatrième

71,4

694

77,8

743

Plus riche

73,2

674

86,7

623

Total

64,3

3785

76,3

3 877

* MICS Indicateur 59; MDG Indicateur 7b

** MICS Indicateur 58

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

153

Education

Estimé à 76,3% au niveau national, soit sur quatre (4) enfants inscrits en 6ème année primaire durant l’année scolaire 2004-2005, trois d’entre eux (3) ont accédé à la première année moyenne l’année scolaire suivante (2005-2006).

154

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre XIII Protection de l’enfant

Protection de l'enfant

L’enfance peut être perçue de différentes façons au niveau local, régional, national et mondial selon les contextes socioculturels caractérisant les sociétés et les communautés. Cependant, les étapes fondamentales de développement et les besoins de l’enfant demeurent universels. L’organisation et la perception de ces besoins ont donné naissance à des instruments juridiques internationaux tels que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, adoptée en novembre 1989 et ratifiée par l'Algérie en décembre 1992. Face aux diverses manières de définir la question de l’enfant, la Convention des Nations Unies relative aux Droit de l’Enfant le définit comme «tout individu ayant moins de 18 ans», et accorde à cet individu des droits spéciaux et une protection spéciale. Cette définition basée sur des normes juridiques, des règles minimales universelles dans le but de protéger les enfants tient compte des grandes étapes de la croissance. Il s’agit de la petite enfance (de 18 mois à 5 ans), l’enfance (de 6 à 11 ans) est la période où il développe progressivement une pensée logique et la capacité de voir les choses en termes de rationalité. Il y a également l’adolescence qui correspond à la période de consolidation du sens identitaire construit par les relations avec les autres, l’histoire et les traditions et autres valeurs. A cette étape de la vie (de 12 à 18 ans), même si les enfants acquièrent une certaine autonomie et parviennent à prendre leurs responsabilités concernant leurs propres actions et choix, ils devront continuer à compter sur leurs parents pour des conseils, pour leur sécurité et le soutien matériel pour garantir une meilleure intégration dans la vie d’adulte. La prise en charge adéquate de l’enfance lors de ces différentes étapes ne peut se faire sans la mise en place d'un environnement protecteur pour les enfants. Les gouvernements, les organismes nationaux et internationaux et la société civile concourent à la mise en place de ce système. Parmi les éléments d'un environnement protecteur et permettant aux pays, aux communautés et aux familles de prévenir la violence, l'exploitation et la maltraitance, figurent les systèmes nationaux de protection de l'enfant, les pratiques sociales de protection et la propre autonomisation des enfants. Par «Protection de l’enfant», on entend une batterie de procédures et de mécanismes qui ont trait à la prévention et à la lutte contre la violence, l’exploitation et les mauvais traitements infligés aux enfants, le travail des enfants et les pratiques traditionnelles préjudiciables, comme le mariage des enfants. Protéger l'enfant ce n'est pas seulement lui éviter des dangers extérieurs, c'est aussi le protéger de la violence intérieure, c'est-à-dire lui donner des limites. Or, force est de constater que le développement des valeurs individualistes, disqualifiant les concepts d'autorité et de hiérarchie, empêche de nombreux adultes de placer l'enfant à sa véritable place, c'est-à-dire d'assumer un rôle véritablement éducatif. Les enfants ne sont à l'abri de l'exploitation que quand tous les groupes de la société à tous les niveaux de la famille à la communauté internationale - œuvrent dans ce sens. Il suffit qu'un pan de l'«environnement protecteur» s'écroule pour qu'un enfant devienne vulnérable devant l'exploitation, la maltraitance et la violence.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

155

Protection de l’enfant

La CIDE réaffirme dans son préambule que l'enfant a le droit à une protection spéciale et lui garantit le droit d'être protégé contre les mauvais traitements qu’il subit au sein de sa famille, l'exploitation et les violences sexuelles, les pratiques traditionnelles préjudiciables à sa santé et notamment la prise en charge des enfants délinquants et ceux en danger moral par la mise en place de différentes institutions spécialisées, par la création de tribunaux spéciaux pour enfants et par la spécialisation des juges notamment chargés de la mise en œuvre de leur droits. En Algérie, l'arsenal législatif, notamment le code pénal, protège l’enfant contre toute atteinte à sa personne, à son patrimoine, à son intégrité physique et morale et à sa vie privée ou familiale. 13.1 Enregistrement des naissances La Convention internationale sur les droits de l’enfant stipule que chaque enfant a le droit à un nom et à une nationalité ainsi qu’à la protection contre la privation de son identité. L'enregistrement de la naissance de l'enfant à l'Etat Civil s'inscrit dans le cadre de ces droits. En Algérie, ces droits fondamentaux sont consacrés par la loi. Tout enfant qui naît sur le territoire algérien doit être obligatoirement déclaré dans les cinq jours suivant la date de l’accouchement à l’officier d’état civil du lieu de naissance. Les résultats de l'enquête MICS3 ont révélé que 99,3% des enfants âgés de moins de cinq ans ont été enregistrés à l'Etat Civil. Cette proportion est de 99,3 % pour les garçons comme pour les filles. Selon le milieu de résidence, elle est de 99,4% en milieu urbain et 99,1% en zone rurale. Ainsi, le sexe et le milieu de résidence ne semblent pas avoir d'influence sur l’enregistrement des naissances.

Tableau CP.1 : Enregistrement des naissances

Ne sait pas si la naissance est enregistrée

Nombre d'enfants âgés de 0-59 mois

Eloignement

Autre

NSP

Non déclaré

Masculin

99,3

,0

7 443

11,6

46,0

,3

42,1

100

51

Féminin

99,3

,0

7 150

27,5

37,4

3,6

31,5

100

53

Urbain

99,4

,0

7 910

5,3

43,3

,0

51,4

100

44

Rural

99,1

,0

6 683

30,2

40,3

3,4

26,1

100

61

Total

99,3

,0

14 593

19,7

41,6

2,0

36,7

100

104

Variables

Sexe

Strate

Total

Nombre d'enfants âgés de 0-59 mois non enregistrés à l'état civil

Naissance enregistrée*

Structure des enfants âgés de 0-59 moins selon l'enregistrement de la naissance à l'état civil, et la raison du non-enregistrement, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Naissance non enregistrée car :

* Indicateur MICS n.62

13.2 Travail des enfants La Convention relative aux droits de l’enfant (1989) consacre à ce dernier le droit d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques. La législation algérienne protège l’enfant contre toute forme d’exploitation économique. A ce titre, il y a lieu de noter que l’âge minimum requis pour un recrutement est fixé à 16 ans au moins. En outre, le travailleur mineur ne peut être employé à des travaux dangereux, insalubres et nuisibles à sa santé ou préjudiciables à sa moralité1. 1 Ministère de la solidarité nationale et de la famille-Direction de la famille de la femme et de l’enfant "Guide des droits de l’enfant" UNICEF, ALGÉRIE- Mai 1999, p : 31

156

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Dans ce contexte, les résultats issus de l’enquête MICS3 permettent d’évaluer l’ampleur de ce phénomène en Algérie. Par travail des enfants, on entend toute activité économique effectuée par l’enfant âgé de 5 à 11 ans durant la semaine précédant l’enquête ou toute activité domestique d’au moins 28 heures, ainsi que toute activité économique exercées durant au moins 14 heures pendant la semaine précédant l’interview ou toute activité domestique exercée au moins durant 28 heures durant la semaine de référence par les enfants âgés de 12 à 15 ans. Ainsi, les données de l’enquête font ressortir que 4,7% des enfants âgés entre 5 et 15 ans sont concernés par ce phénomène, ce qui représente près de 334 000 enfants. Le travail dans l’entreprise familiale semble être la forme de travail la plus répandue et concerne 3,1% des enfants. Par contre, l’exercice d’activité économique en dehors du ménage touche 1,2%, alors que 0,8 % des enfants effectue des travaux domestiques. Le travail rémunéré en dehors du ménage constitue, par contre, un phénomène rare et concerne 0,3 % des enfants. Visiblement, le travail des enfants semble relativement toucher plus les garçons que les filles, et les enfants plus jeunes (5-11 ans) que les moins jeunes (12-15 ans), et ceux vivant en milieu rural qu’en milieu urbain. La région Sud connaît une plus grande prévalence de ce phénomène par rapport à l’Est et à l’Ouest, contrairement au Centre du pays qui semble enregistrer la plus faible part. De même, ce phénomène est relativement plus fréquent auprès des enfants qui ne sont pas scolarisés, où il touche 8.1% de cette catégorie, alors qu’il ne concerne que 4.2% des enfants qui étaient scolarisées au moment de l’enquête. Les autres facteurs liés à l’environnement dans lequel évolue l’enfant semblent également avoir une influence très significative sur l’ampleur du travail des enfants, tels que le niveau d’instruction de la mère et les conditions économiques du ménage. En effet, 6% des enfants dont les mères sont sans instruction travaillent, alors que cette part va en décroissant, à mesure que s’élève le niveau de la mère pour atteindre 3,8 % de ceux dont la mère a atteint le niveau primaire et 2,7% des enfants dont les mères sont universitaires. Le niveau de richesse des ménages constitue par ailleurs le facteur le plus discriminant. Vivre dans un milieu économiquement défavorisé semble être propice à une plus grande prolifération de ce fléau. 7,3% des enfants issus des milieux plus pauvres travaillent, alors que cette part chute à mesure que s’accroît le niveau de vie des ménages. Tableau CP.2 : Travail des enfants Part relative des enfants âgés de 5-15 ans impliqués dans des activités de travail et par type d’activités, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Travaille en dehors du ménage Travail rémunéré

Travail non rémunéré

Travaux domestiques de 28 heures ou plus par semaine

Masculin

0,4

0,9

0,5

3,9

5,5

19 020

Féminin

0,1

0,8

1,1

2,2

3,9

18 432

Centre

0,2

1,3

0,7

1,3

3,2

12 085

Est

0,3

0,7

1

3,2

4,9

12 080

Ouest

0,3

0,7

0,7

4

5,4

8 532

Sud

0,1

0,5

0,8

5,6

6,8

4 755

Urbain

0,2

1,2

0,4

2,4

3,9

19 907

Rural

0,3

0,5

1,3

3,8

5,6

17 545

Variables

Sexe

Région

Résidence

Âge

Va à l'école

Travaille dans l'entreprise familiale

Ensemble travail des enfants*

Nombre d'enfants âgés de 5-15 ans

5-11 ans

0,2

1,3

0,3

3,7

5,1

22 100

12-15 ans

0,3

0,2

1,6

2,1

4,1

15 352

Oui

0,2

0,9

0,4

3

4,2

32 676

Non

0,8

0,8

3,7

3,7

8,1

4 775

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

157

Protection de l’enfant

Ainsi, la lutte contre le travail des enfants constitue une partie intégrante des efforts nationaux et internationaux de développement et de lutte contre la pauvreté, en particulier des politiques et des programmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la protection sociale.

(suite) Tableau CP.2 : Travail des enfants Part relative des enfants âgés de 5-15 ans impliqués dans des activités de travail et par type d’activités, MICS3 ALGÉRIE, 2006 Travaille en dehors du ménage Protection de l’enfant

Variables

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Travail rémunéré

Travail non rémunéré

Travaux domestiques de 28 heures ou plus par semaine

Travaille dans l'entreprise familiale

Ensemble travail des enfants*

Nombre d'enfants âgés de 5-15 ans

Aucune

0,4

0,5

1,3

4,1

6

17 999

Primaire

0,2

1,3

0,5

2,2

3,8

7 976

Moyen

0,2

1,1

0,4

1,9

3,3

5 978

Secondaire

0

1,1

0,2

2,5

3,6

4 534

Supérieur

0

1,6

0,2

1,2

2,7

963

Plus pauvre

0,6

0,6

1,9

4,9

7,3

8 748

Deuxième

0,2

0,6

0,8

3

4,5

7 868

Moyen

0,3

1

0,4

2,7

4,1

7 412

Quatrième

0,2

0,5

0,3

2,3

3,1

6 825

Plus riche

0

1,7

0,4

2,1

3,8

6 599

Total

0,3

0,9

0,8

3,1

4,7

37 452

* Indicateur MICS n°71

Il est clair que le travail de l’enfant constitue une entrave de taille à son développement physique, intellectuel et psychologique. L’accès au marché de travail à un âge précoce empêche l’enfant d’assurer une scolarisation normale et multiplie les risques de l’échec scolaire et l’abandon. Le tableau suivant traduit cette relation, en effet, 87.2 % des enfants âgés entre 5 et 15 ans sont scolarisés au moment de l’interview, par contre ce taux est relativement très inférieur concernant les enfants qui travaillent 78%, soit plus de 9 points d’écarts. Cependant, le faible niveau de scolarisation des enfants travailleurs est inégalement vécu selon les caractéristiques et les facteurs sociodémographiques et le milieu dans lesquels évolue l’enfant. La scolarisation des enfants travailleurs est relativement plus faible concernant les enfants âgés de 12 à 15 ans (plus de 31 points d’écart par rapport au taux de scolarisation global des enfants âgés de 12 à 15 ans), chez les filles, à l’Est du pays, auprès des ménages les plus démunis, dans le milieu rural, et auprès des enfants dont les mères n’ont jamais été scolarisées. Par ailleurs, les données de l’enquête font ressortir que les étudiants qui travaillent représentent 4,2% de l’ensemble des enfants scolarisés âgés entre 5 et 15 ans. Cette proportion augmente pour atteindre 6,6% des enfants vivant dans la région Sud, 6% des enfants issus des ménages les plus pauvres, 5,3% des enfants âgés de 5 à 11 ans et 5,1% auprès des garçons et des enfants dont les mères n’ont jamais été scolarisées. La comparaison de ces quatre indicateurs (part relative des enfants travailleurs, le taux brut de scolarisation des enfants âgés de 5 à 15 ans, le taux brut de scolarisation des enfants travailleurs et la part relative des enfants travailleurs) permet de mieux identifier les caractéristiques de cette catégorie d’enfants. Au niveau national, la part relative des enfants qui travaillent atteint 4,7%, alors que la part relative des étudiants travailleurs est légèrement inférieur 4,2%, ce qui traduit que le travail des enfants est plus présent auprès des non-scolarisés, ce constat est appuyé à travers la comparaison des taux de scolarisation de l’ensemble des enfants dans la tranche d’âge 5-15 ans et le taux de scolarisation des enfants travailleurs. Ceci fait ressortir davantage les conséquences néfastes de l’intégration précoce des enfants dans le marché du travail et les répercussions négatives sur la dégradation du niveau d’instruction. L’analyse des disparités observées pour ces indicateurs selon les caractéristiques socio-économiques et environnementales dans lesquelles évolue l’enfant fait ressortir que la pauvreté, l’analphabétisme de la mère et le niveau de sous développement rural sont autant de facteurs qui concourent à la prolifération de ce fléau.

158

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau CP.3 : Étudiants travailleurs et travailleurs étudiants

Pourcentage d'enfants scolarisés***

Nombre d'enfants âgés de 5-15 ans

Pourcentage d'enfants qui travaillent tout en allant à l'école**

Nombre d'enfants âgés de 5-15 ans qui travaillent

Pourcentage d'élèves qui travaillent aussi****

Nombre d'élèves âgés de 5-15 ans

Masculin

5,5

88,1

19 020

82,3

1045

5,1

16 763

Féminin

3,9

86,3

18 432

71,6

719

3,2

15 913

Centre

3,2

88,2

12 085

78,8

390

2,9

10 661

Est

4,9

87,3

12 080

73,1

588

4,1

10 541

Ouest

5,4

85,3

8 532

77,9

464

5,0

7 280

Sud

6,8

88,2

4 755

85,9

322

6,6

4 195

Variables

Sexe

Région

Résidence

Âge

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Urbain

3,9

90,6

19 907

87,4

778

3,8

18 043

Rural

5,6

83,4

17 545

70,5

985

4,7

14 633

5-11 ans

5,1

85,9

22 100

89,2

1128

5,3

18 976

12-15 ans

4,1

89,2

15 352

58,1

636

2,7

13 700

Aucune

6

84,6

17 999

71,8

1073

5,1

15 223

Primaire

3,8

88,6

7 976

82,8

303

3,6

7 065

Moyen

3,3

90,0

5 978

89,6

196

3,3

5 383

Secondaire

3,6

90,5

4 534

93,7

164

3,7

4 104

Supérieur

2,7

93,7

963

89,1

26

2,6

902

Plus pauvre

7,3

78,9

8 748

65,2

635

6,0

6 901

Deuxième

4,5

85,2

7 868

78,9

354

4,2

6 702

Moyen

4,1

89,6

7 412

83,6

306

3,8

6 644

Quatrième

3,1

91,2

6 825

88,9

215

3,1

6 223

Plus riche

3,8

94,1

6 599

92,5

253

3,8

6 208

Total

4,7

87,2

37 452

78,0

1763

4,2

32 676

Protection de l’enfant

Pourcentage d'enfants qui travaillent*

Pourcentage d’enfants âgés de 5-15 ans qui étudient et travaillent et pourcentage des enfants âgés de 5-15 ans qui travaillent et étudient, MICS3 ALGÉRIE, 2006

* Indicateur MICS n° 71 ** Indicateur MICS n° 72 *** Pourcentage d'enfants âgés de 5-15 ans qui fréquentent l'école (ED4=1) **** Indicateur MICS n° 73 **** Travailleurs étudiants : nombre d'enfants âgés de 5-15 ans allant à l'école (ED4=1) qui sont aussi en activité divisé par le nombre total d'enfants âgés de 5-15 ans qui vont à l'école (ED4=1)

13.3 Discipline de l'enfant Au sens large du terme, la maltraitance de l’enfant désigne les violences physiques et/ou psychiques intentionnelles infligées de manière consciente ou inconsciente et pouvant entraîner des blessures ou des troubles de développement et même des conséquences extrêmes (handicap ou décès). La maltraitance porte atteinte ou compromet les droits et le bien-être de l'enfant. La maltraitance physique regroupe l’ensemble des sévices corporels, notamment les coups portés avec la main ou à l’aide d’objets, le fait de secouer l’enfant ou de lui tirer les cheveux, les coups de pied, les brûlures, les empoisonnements, etc. La maltraitance psychologique comprend les comportements, propos, omissions et actes malveillants répétitifs, les attitudes hostiles et de rejets qui terrorisent l’enfant, le rabaissent, l’humilient, l’angoissent, l’isolent, le surmènent ou lui donnent une sous-estime de soi.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

159

Protection de l’enfant

Si certains adultes dissocient les châtiments corporels des «mauvais traitements», dans la pratique ces deux formes de traitement ont la même finalité : «punir ou contrôler l’enfant». Mieux encore, une étude du Secrétariat Général des Nations Unies sur la violence contre les enfants (2006) montre qu’ «aucune violence contre les enfants n’est justifiable» et que «toutes les violences peuvent être évitées». D’où la nécessité pour les Etats d’adopter les recommandations de l’Initiative mondiale pour l’élimination de toute forme de châtiments corporels infligés aux enfants en vue d'améliorer leur situation, de leur intégrité physique et de préserver leurs droits au respect de la dignité humaine. Pour préserver l’enfant de toute forme de maltraitance de quelque nature que ce soit (physique, psychologique), l’Etat algérien a pris des mesures législatives, administratives et sociales pour consacrer les droits fondamentaux de l’enfant et les attributs qui s’y rattachent pour le protéger de toute forme de brutalité physique et/ou mentale, de la négligence, des abandons et de l'exploitation. La cellule familiale est le milieu naturel pour l'épanouissement de l’enfant au plan physique, psychomoteur et affectif. La protection de l'enfant doit être assurée également dans les autres sphères de la société. Protéger l’enfant est aussi le prémunir de toute forme de violence physique ou morale qui peut entraver son épanouissement, dans l’environnement où il évolue. A ce titre, l’enquête MICS3 se propose d’évaluer l’attitude et le comportement des parents dans le domaine de la discipline de l’enfant. Les mères et les tutrices d’enfants âgés de 2 à 14 ans ont été interviewées sur leur perception de la violence physique, ainsi que sur les pratiques et les mesures correctives adoptées envers les enfants au sein du ménage. Les résultats font ressortir que 86% des enfants ont reçu au moins une fois une quelconque forme de punition physique ou psychologique, durant le mois précédant l’interview, de la part de l’interviewée elle-même ou d'un des membres du ménage. Les punitions psychologiques2 constituent le mode de correction le plus usité par les parents ; 82,3 % des enfants en ont subi, alors que 71,6 % ont subi des violences physiques mineures3. Par ailleurs, la proportion des enfants qui ont reçu des punitions physiques sévères4 est de 22,5% de l’ensemble des enfants âgés entre 2 et 14 ans et seulement 7,9 % ont reçu des punitions non violentes5, alors que 5,4% uniquement n’ont reçu aucune de ces punitions. Les garçons sont relativement plus concernés par les punitions physiques et psychologiques que les filles. En outre, les enfants les plus exposés à ce type de punitions sont ceux appartenant à la tranche d'âge de 5-9 ans. Les données ne font pas ressortir des différences de comportement en matière de discipline selon les milieux urbain et rural. Cependant, la région Centre se démarque par un niveau relativement plus réduit de la pratique de violence (psychologique ou physique mineure ou sévère) par rapport aux autres régions du pays (81,4%). De même, on remarque que les mères universitaires et les ménages économiquement plus aisés ont tendance plutôt à recourir davantage aux punitions non violentes comparativement aux mères relativement moins instruites et aux ménages moins aisés. S’agissant de la perception des mères quant à la violence physique envers l’enfant, les résultats font ressortir une tendance globale à bannir cette pratique comme moyen d’éduquer les enfants. En effet, seulement 15,2% des mères pensent que le recours à la violence physique peut constituer un moyen nécessaire pour bien éduquer l’enfant. Il est à relever des écarts importants entre la pratique effective de la violence dans l'éducation des enfants et le degré de conscience des mères quant à l'inefficacité de ce moyen d'éducation. Il est aussi relevé des différences selon le niveau d’instruction de la mère, l’indice de richesse du ménage et la région géographique. Près d’une mère sur quatre (24,6%) est favorable concernant la pratique de la violence dans l’éducation des enfants ; les régions Centre et Est enregistrent à peu près le même niveau (respectivement 15,6% et 16,9%), les mères résidentes dans l’Ouest sont par ailleurs plus opposées au recours à la violence en matière d'éducation en ce sens que seulement 7,9% y sont favorables. Punitions psychologiques est une forme de maltraitance qui peut s’exprimer sous forme de menaces verbales, de langage traumatisant ou de pressions émotionnelles. 3 Les punitions physiques mineures comprennent les cas suivants: secouer l’enfant ou le frapper avec la main nue, sur les fesses ou ailleurs sur le corps 4 On entend par punitions physiques sévères le fait de frapper l’enfant sur le visage ou à la tête ou de le frapper avec un instrument aussi dur que possible. 5 Les punitions non violentes consistent à retirer les privilèges à l’enfant, lui expliquer pourquoi sa conduite a été mauvaise ou lui donner quelque chose d’autre à faire 2

160

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau CP.4 : Discipline des enfants Pourcentage d'enfants âgés de 2-14 ans selon la méthode utilisée pour discipliner l'enfant, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Violences (ou punitions) psychologiques

Punitions physiques mineures

Punition physique sévère

Toute punition psychologique ou physique*

Pas de discipline ou punition

Mère/Tutrice croit que l'enfant mérite d'être puni physiquement

Nombre d'enfants âgés de 2-14 ans**

Masculin

6.9

83.7

74,0

24.3

87.3

5.1

15.9

9 748

Féminin

8.9

80.7

69,1

20.5

84.6

5.8

14.4

9 236

Centre

8.6

78.2

65,9

20.6

81.4

9.6

15.5

6 402

Variables

Sexe

Est

6.7

86.3

73,3

24.0

89.0

3.0

16.9

5 914

Ouest

8.7

82.4

76,5

22.4

87.6

3.2

7.9

4 545

Sud

6.9

83.3

73,5

24.0

88.1

4.5

24.6

2 124

Urbain

8.5

82.7

71,0

21.4

86.6

4.0

13.9

10 620

Rural

7.1

81.8

72,3

23.9

85.2

7.2

16.7

8 364

2-4 ans

8.2

77.9

71,3

20.6

82.8

7.5

14.6

4 161

Région

Strate

Âge

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

5-9 ans

6.3

85.3

77,2

24.6

89.1

4.0

16.4

6 411

10-14 ans

8.9

82.1

67,5

21.7

85.2

5.5

14.5

8 412

Aucune

7.1

82.0

71,8

25.5

85.1

7.2

17.8

7 929

Primaire

7.5

84.3

70,6

22.0

87.6

4.4

13.8

3 992

Moyen

8.0

82.7

73,4

21.8

86.7

4.6

13.5

3 530

Secondaire

9.5

80.8

71,3

17.7

85.7

4.0

12.4

2 862

Supérieur

11.6

77.2

66,9

12.4

84.2

1.5

12.0

671

Plus pauvre

6.7

80.7

73,3

26.7

84.4

8.2

17.7

3 903

Deuxième

6.3

84.0

73,9

23.9

87.0

6.0

15.7

3 805

Moyen

7.1

83.4

73,7

22.7

87.2

5.2

15.6

3 865

Quatrième

8.4

83.2

70,6

22.1

86.6

4.5

14.4

3 671

Plus riche

11.0

80.2

66,4

16.7

84.9

3.1

12.2

3 740

Total

7.9

82.3

71,6

22.5

86.0

5.4

15.2

18 984

Protection de l’enfant

Punitions non violentes

Pourcentage d'enfants âgés de 2-14 ans qui ont subi

*Indicateur MICS n 74 Les colonnes de la table se référent a: 1) Enfants de 2-14 ans ayant subi seulement des punitions non violentes (CD12A=1 OU CD12B=1 OU CD12E=1) ET (CD12C, CD12D, CD12F, CD12G, CD12H, CD12I, CD12J, ET CD12K=2)2) Enfants de 2-14 ans ayant subi des punitions/corrections psychologiques (CD12D=1 OR CD12H=1)3) Enfants de 2-14 ans ayant subi des punitions/corrections mineures (CD12C=1 OU CD12F=1 OU CD12G=1 OU CD12J=1)4) Enfants de 2-14 ans ayant subi des punitions/corrections sévères (CD12I=1 OU CD12K=1)5) Enfants de 2-14 ans ayant subi toute forme de punition/correction (colonnes 2, 3 ou 4)6) Enfants de 2-14 ans qui n’ont subi aucune punition/correction psychologique ou physique (CD12A a CD12K=2)7) Enfants dont la mère/tutrice pense que pour mieux les élever, ils doivent être physiquement punis (CD13=1) **Le tableau repose sur les enfants de 2-14 ans sélectionnés au hasard (un enfant sélectionné par ménage dans les ménages comprenant les enfants de cette tranche d'âge) pendant le travail sur le terrain pour lesquels les questions sur la discipline de l'enfant ont été administrées. 0

13.4 Attitudes des femmes envers la violence conjugale La violence conjugale provoque chez l’enfant une perturbation du comportement général. Les parents, en conflit, sont généralement incapables d’entretenir une relation harmonieuse et affectueuse avec leurs enfants. Ces dysfonctionnements de la sphère familiale influent sur le développement de l'enfant et engendrent des conséquences pouvant aller jusqu'à la délinquance.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

161

Figure CP.1 : Attitude des femmes envers la violence conjugale selon la région de résidence, l’état matrimonial, le niveau d’instruction, l’indice de richesse et l’âge. MICS3, ALGÉRIE, 2006 100 85,7

90 78,9

80

68,9

70

74,6

70,2

62,7

69,2 66,3 66,565,9 66,7

71,2

75,1

79,6 72,6

74,4

74,5 68,7 64,5

67,6

65,2 64,2

60 56,8

56,4

52,5

50 40,5

40 30 20 10

Région

Résidence

Âge

Statut matrimonial

Instruction de la mère

Le plus riche

Quatrième

Moyen

Deuxième

Le plus pauvre

Supérieur

Secondaire

Moyen

Primaire

Aucun

Célibataire

Précédemment

Actuellement

45-49 ans

40-44 ans

35-39 ans

30-34 ans

25-29 ans

20-24 ans

15-19 ans

Rural

Urbain

Sud

Ouest

Est

0 Centre

Protection de l’enfant

Il est évident que la quantification permettant d'apprécier ce phénomène demeure très difficile, en raison de la complexité du phénomène et de sa sensibilité. Pour contourner cela, une méthode indirecte est adoptée dans l’enquête MICS3, le problème de la violence conjugale, et ce, à travers la perception de la femme de la brutalité maritale d’une manière générale. La démarche adoptée consiste à demander à l’ensemble des femmes âgées de 15 à 49 ans s’il est «justifié qu’un homme batte sa femme» dans des situations bien précises6. La perception de la brutalité chez la femme permettrait à cet égard de cerner la perception de la violence conjugale dans la société et des rapports hommes/femmes. L’acceptation de cette pratique est un élément révélateur de la banalisation et de l’existence de ce phénomène ainsi que de la subordination de la femme. Les résultats de l’enquête MICS3 font ressortir que plus de deux femmes sur trois acceptent qu’un mari puisse battre sa femme pour au moins une des raisons suscitées.

Indice de richesse

Ainsi, et tel qu’il est synthétisé à travers le graphe suivant, l’acceptation de la violence conjugale parait plus généralisée à l’Est du pays par rapport aux autres régions, où près de 80% (soit 78,9%) acceptent qu’un mari batte sa conjointe pour l’une des raisons évoquées par l’enquêtrice. Des différences notables sont observées également selon le milieu de résidence : une plus grande acceptation du phénomène en zone rurale, avec 74,6% contre 62,7% en zone urbaine, respectivement. Les femmes mariées au moment de l’enquête semblent être relativement plus nombreuses à accepter cette pratique plus que les célibataires et les femmes divorcées ou veuves. Par contre, on relève un effet de génération important au-delà de 35 ans, en ce sens que cette proportion passe à 71,2% chez les femmes âgées de 45 à 49 ans. Pour les femmes âgées de moins de 35 ans, elles sont deux tiers à approuver cette violence, quelle que soit la génération. Par ailleurs, le niveau de bien-être économique constitue un facteur discriminant dans la perception de la violence conjugale. Plus le ménage est démuni, plus le recours à la violence paraît toléré et normal (passant de 79,6% femmes issus des 20% ménages plus pauvres pour atteindre 52,5% des femmes appartenant à l’indice le plus riche). Les situations spécifiées et qui pourraient justifier la violence de l’homme vis-à-vis de sa femme sont : a) si elle sort sans lui dire, b) si elle néglige les enfants, si elle se dispute avec lui, c) si elle refuse d’avoir des rapports sexuels avec son mari, si d) si elle brûle la nourriture. 6

162

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

D’autre part, les résultats font ressortir que le niveau d’instruction de la femme demeure le facteur le plus discriminant quant à l’acceptation de ce phénomène. Plus les femmes sont instruites, plus elles ont tendance à moins tolérer cette pratique. En effet, 85,7% des femmes jamais scolarisées acceptent la violence conjugale pour au moins une raison, cependant cette proportion diminue à mesure que s’élève le niveau d’instruction de cette dernière pour atteindre 40,5% auprès des femmes de niveau universitaire.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

163

Tableau CP.9 : Attitudes à l’égard de la violence domestique Pourcentage de femmes âgées de 15-49 ans qui croient que le mari a des raisons de battre sa compagne dans différentes circonstances, MICS3 ALGÉRIE, 2006

Elle sort sans le prévenir

Elle néglige les enfants

Lorsqu’elle se dispute avec lui

Elle refuse d'avoir des rapports sexuels

Elle brûle le repas

Pour toutes ces raisons*

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans

Protection de l’enfant

Pourcentage de femmes de 15-49 ans qui pensent que le mari peut battre sa femme quand:

Centre

46

42,1

27,7

34,3

17,4

56,8

15 317

Est

64,7

66,6

36,5

52,5

30,6

78,9

13 743

Ouest

58,9

54,1

27,7

40,8

24,9

68,9

10 193

Sud

58,1

57,2

36,3

43,6

30,1

70,2

4 389

Urbain

50,2

48,5

25,1

35,8

18,2

62,7

24 401

Rural

63,7

61,4

39,3

50,9

32,7

74,6

19 241

15-19 ans

53,8

52,7

29,1

35,2

21,5

66,3

8 364

20-24 ans

53,1

51,6

27,4

38,9

20,5

66,5

8 570

25-29 ans

52,9

51

28,6

41

21,1

65,9

7 147

30-34 ans

55,4

52,9

30,5

42,7

24,2

66,7

6 130

35-39 ans

59

56,6

33,7

46,4

27,6

69,2

5 259

40-44 ans

61,5

58,9

38,1

50,1

33

71,2

4 604

45-49 ans

65,6

62,6

41

55

34

75,1

3 567

Variables

Région

Résidence

Âge

Statut matrimonial

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Actuellement mariée

62,4

58,8

36,4

50,4

29,7

72,6

19 319

Précédemment mariée

56,1

51,8

33,4

45,1

27,5

65,2

1 387

Célibataire

50,9

50,4

27

35,6

20,2

64,2

22 936

Aucune

77,7

72,8

51,7

64,6

47,3

85,7

9 775

Primaire

64,3

61,6

36,1

48,3

30,4

74,4

8 045

Moyen

55,4

53,4

28

38,6

19,8

67,6

11 837

Secondaire

41,7

41,1

19,7

29,9

11,4

56,4

10 092

Supérieur

24,9

27,9

10,6

19

4,2

40,5

3 893

Plus pauvre

69,3

65,7

44,3

55,6

39,2

79,6

8 609

Deuxième

63,5

61,1

36,4

48,9

29,7

74,5

8 793

Moyen

57

54,6

29,6

42

22,5

68,7

8 755

Quatrième

52

50,5

27,8

38,7

19,6

64,5

8 810

Plus riche

38,9

38,8

18,6

27,1

12,1

52,5

8 675

Total

56,1

54,2

31,3

42,5

24,6

67,9

43 642

** Indicateur MICS n° 100 Femmes considérant que le conjoint a des raisons de battre sa femme si: (a) elle sort sans le prévenir (DV1A=1), (b) elle néglige les enfants (DV1B=1), (c) elle lui tient tête dans les discussions (DV1C=1), (d) elle refuse d’avoir des rapports sexuels (DV1D=1), ou (e) elle brûle le repas (DV1E=1), (f) pour au moins 1 de ces raisons (DV1A=1 ou DV1B=1 ou DV1C=1 ou DV1D=1 ou DV1E=1).

164

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Chapitre XIV Connaissances en VIH/sida

Connaissances en VIH/sida

Le niveau de connaissance du (VIH/sida) conditionne le comportement et l’attitude des populations vis-à-vis de cette maladie. Pour évaluer le niveau de connaissance de l’infection par les femmes en âge de procréer (15-49 ans), il a été demandé à ces dernières si elles avaient entendu parler de cette maladie. Les résultats de l’enquête révèlent que le niveau de connaissance de l’infection reste insuffisant : 89% de ces femmes ont entendu parler du VIH/sida. Les femmes de la région du Sud semblent avoir une meilleure connaissance du VIH/sida avec une proportion de 91% contre 87% pour la région Centre. Le niveau de connaissance de l’infection est plus élevé en milieu urbain (94%) qu’en milieu rural (82%). La tranche d’âge (45-49ans) enregistre le plus faible niveau de connaissance de l’infection avec une proportion de femmes de 81% qui a entendu parler du VIH/sida par rapport aux tranches d’âge (20-24 ans) et (25-29 ans) dont la proportion est de l’ordre de 91%. Le niveau de connaissance de l’infection VIH/sida est corrélé au niveau d’instruction : proportion de 70% pour les femmes sans aucun niveau d’instruction contre 99% pour les femmes de niveau d’instruction supérieur. Il en est de même pour le statut socioéconomique: la proportion de femmes qui ont entendu parler du VIH/sida est de l’ordre de 97% en milieu aisé alors qu’en milieu « plus pauvre » cette proportion est de 73%. 14.1 Connaissance des moyens de prévention de la transmission du VIH/sida Pour se protéger de l’infection du VIH/sida, la connaissance des moyens de prévention est importante. La limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté ainsi que l’utilisation du préservatif demeurent les principaux moyens de prévention de l’infection du VIH/sida. A travers l’enquête MICS 3, il a été demandé aux femmes questionnées si elles savaient que l’on pouvait se prémunir contre l’infection VIH/sida par ces deux moyens et également par l’abstention de rapports sexuels? Les résultats révèlent que 77% des femmes connaissent la fidélité à un seul partenaire sexuel non infecté comme moyen de prévention contre l’infection avec 83% pour la région Ouest contre 72% pour la région Sud du pays. La connaissance est meilleure en strate urbaine (83%) qu’en strate rurale (70%). La tranche d’âge (45-49ans) avec 68% enregistre le plus faible taux de connaissance de ce moyen de prévention alors que ce taux est de 81% pour la tranche d’âge (25-29 ans). Concernant la distribution selon le niveau d’instruction, la connaissance de ce moyen de prévention concerne 90% des femmes ayant un niveau d’instruction supérieur. Pour les femmes non instruites, 54% seulement d’entre-elles connaissent ce moyen de prévention. La connaissance du préservatif comme moyen de prévention contre la transmission de l’infection ne touche que 52% des femmes algériennes en âge de procréer soit une femme sur deux. Le niveau de connaissance de ce moyen de prévention est proportionnel au statut socioéconomique et au niveau d’instruction, en ce sens qu’une femme sur quatre ayant un niveau d’instruction supérieur méconnaît ce moyen de prévention de la transmission du VIH/sida contre plus de six femmes sur dix pour celles sans aucun niveau d’instruction. Outre ces deux principaux moyens de prévention, l’abstinence est connue comme étant un moyen de prévention

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

165

Connaissances en VIH/sida

de la transmission du VIH/sida par 56% des femmes enquêtées. Cette connaissance concerne deux femmes sur trois parmi celles ayant un niveau d’instruction supérieur, contre 38% des femmes sans niveau d’instruction, et 63% des femmes de niveau socioéconomique plus riche, contre 31% des femmes d’un niveau plus pauvre. La connaissance des trois moyens de prévention contre la transmission du VIH/sida ne concerne qu’une femme sur trois et près d’une femme sur cinq ne connaît aucun moyen de prévention. Tableau HA.1 : Connaissance de la prévention du VIH/sida

Utiliser le condom

S'abstenir des rapports sexuels

Connaît les trois moyens

Connaît au moins un moyen

78,1

51,9

59,6

36,5

82,0

18,0

15 311

89,3

72,2

46,2

58,2

34,4

79,0

21,0

13 745

Ouest

90,2

83,1

60,3

53,4

40,5

85,9

14,1

10 198

Sud

90,9

75,6

49,0

47,5

32,5

80,4

19,6

4 389

Résidence

Urbain

93,8

82,9

60,1

59,8

41,4

87,8

12,2

24 394

Rural

82,4

69,9

41,2

52,2

30,0

74,1

25,9

19 248

15-19 ans

89,6

76,5

43,3

55,3

30,1

81,1

18,9

8 365

20-24 ans

91,3

79,3

53,8

58,3

37,2

85,0

15,0

8 571

25-29 ans

91,1

81,2

55,8

59,2

39,1

85,3

14,7

Âge

7 147

30-34 ans

89,5

78,9

57,5

58,2

41,0

83,5

16,5

6 130

Instruction de la mère

Quintile de l’indice de richesse

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans

Avoir un seul partenaire non contaminé par le virus

86,8

Est

Entendu parlé du VIH/sida Centre

Variables

Région

% savent comment être prémunies contre la transmission par :

Ne connaît aucun moyen

Part relative des femmes âgées de 15-49 ans connaissant les principaux moyens de prévention du VIH/sida, MICS3 ALGÉRIE, 2006

35-39 ans

87,5

76,7

53,3

56,3

37,8

80,5

19,5

5 259

40-44 ans

85,6

73,2

50,5

53,5

35,6

77,7

22,3

4 604

45-49 ans

81,5

68,5

48,3

50,4

34,7

72,6

27,4

3 567

Aucune

70,7

54,2

29,9

38,4

20,4

58,6

41,4

9 776

Primaire

86,4

73,9

46,1

55,0

33,3

78,2

21,8

8 046

Moyen

93,8

83,4

54,8

62,4

39,5

88,0

12,0

11 836

Secondaire

98,4

89,8

64,7

65,3

45,3

94,1

5,9

10 091

Supérieur

99,3

89,9

75,9

64,2

50,3

96,2

3,8

3 892

Plus pauvre

73,3

59,7

31,1

45,6

22,5

63,7

36,3

8 609

Deuxième

87,2

74,5

46,4

54,2

33,2

78,5

21,5

8 801

Moyen

91,0

79,9

53,9

58,0

37,9

84,6

15,4

8 753

Quatrième

95,2

84,5

59,8

61,4

41,8

89,3

10,7

8 807

Plus riche

97,2

87,0

67,5

63,0

46,3

92,4

7,6

8 672

Total

88,8

77,2

51,8

56,5

36,4

81,8

18,2

43 642

14.2 Identification d’idées erronées et connaissance correcte de la transmission du VIH/sida Afin de mesurer le niveau de connaissance correcte des modes de transmission du VIH/sida, des propositions ont été soumises aux femmes enquêtées et les résultats sont présentés dans la table H.A.2. Ces résultats montrent que pour deux femmes sur trois, soit 67%, l’infection du VIH/sida peut être transmise par le moustique. Cette idée erronée est plus répandue en milieu rural (3 femmes sur 4) qu’en milieu urbain (6 femmes sur 10) ainsi que parmi les femmes sans niveau d’instruction (86%) et celles de niveau d’instruction supérieur (40%).

166

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Le rejet des deux préjugés que sont la transmission du VIH/sida par le moustique et le partage de la nourriture avec un malade infecté et le fait de savoir qu’une personne paraissant en bonne santé peut être infectée par le VIH/sida sont retrouvés chez moins d’une femme sur cinq (22%). Ce faible niveau de connaissance est retrouvé chez neuf femmes sans instruction sur dix et chez une femme de niveau d’instruction supérieur sur deux. Seule la moitié des femmes enquêtées (49,6%) connait au moins 2 moyens de prévention du VIH/sida. Le niveau de connaissance est corrélé au niveau d’instruction et au statut socioéconomique. Tableau HA.2 : Identification des préjugés concernant le VIH/sida Part relative des femmes âgées de 15-49 ans identifiant correctement les préjugés concernant le VIH/sida , MICS3-ALGÉRIE, 2006 % connaissant que : HIV ne peut être transmis par les piqures de moustiques

Variables

Centre Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

34,1

Rejette deux préjugés HIV ne les plus peut être courants et transmis en sait qu'une partageant personne la nourriture apparement avec un saine peut malade être infectée 51,0

25,5

Une personne paraissant en bonne santé peut avoir le virus sida

HIV peut être transmis par échange des seringues

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans

59,5

81,3

15 311

Est

32,4

46,8

22,2

53,8

81,4

13 745

Ouest

32,7

49,2

19,2

56,6

85,9

10 198

Sud

33,5

46,7

19,9

50,7

80,7

4 389

Urbain

39,0

55,3

27,4

61,7

88,3

24 394

Rural

25,8

40,6

16,1

49,1

74,9

19 248

15-19 ans

37,8

51,3

24,5

56,6

84,2

8 365

20-24 ans

37,1

54,8

26,0

61,0

85,7

8 571

25-29 ans

35,1

52,4

24,2

59,9

84,8

7 147

30-34 ans

32,6

49,3

22,1

56,9

83,1

6 130

35-39 ans

30,4

46,8

20,9

54,2

80,6

5 259

40-44 ans

25,8

39,5

16,5

49,8

77,7

4 604

45-49 ans

23,8

35,0

15,9

45,6

72,5

3 567

Aucun

14,0

22,0

7,3

33,9

59,3

9 776

Primaire

25,7

40,1

14,4

46,2

78,9

8 046

Moyen

35,5

52,5

23,2

60,3

88,4

11 836

Secondaire

44,6

66,5

31,5

70,4

95,0

10 091

Supérieur

60,0

77,0

51,3

82,9

96,3

3 892

Plus pauvre

19,6

31,6

10,6

38,7

65,3

8 609

Deuxième

28,4

43,3

18,5

51,6

78,9

8 801

Moyen

32,6

49,8

21,8

57,9

85,1

8 753

Quatrième

37,3

54,9

25,6

63,4

90,0

8 807

Plus riche

47,9

64,1

35,5

68,9

92,3

8 672

Total

33,2

48,8

22,4

56,1

82,4

43 642

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

167

Connaissances en VIH/sida

Partager la nourriture avec un malade infecté du VIH/sida constitue un risque de contracter la maladie selon plus de la moitié des femmes enquêtées (51%). Si cette idée erronée est présente chez près de quatre femmes sur cinq parmi celles sans aucun niveau d’instruction, elle est aussi présente 1 fois sur 4 chez les femmes de niveau d’instruction supérieur. Selon le statut socioéconomique, cette idée erronée concerne deux femmes sur trois et une sur trois pour respectivement, le quintile «plus pauvre» et le quintile «plus riche» Le risque de transmission par l’échange de seringues est connu par 82% des femmes enquêtées avec un écart net entre celles sans aucun niveau d’instruction (60%) et les femmes ayant un niveau d’instruction supérieur (96%). 56% des femmes savent qu’une personne paraissant en bonne santé peut avoir le VIH/ sida. Ceci est ignoré par une femme de niveau d’instruction supérieur sur cinq et par une sur trois parmi les femmes n’ayant aucun niveau d’instruction.

Connaissances en VIH/sida

L’identification correcte des 3 préjugés et la connaissance parfaite de 2 moyens de prévention du VIH/sida ne sont retrouvés que chez 15% des femmes enquêtées. Les écarts relevés étaient importants lors de l’analyse de la distribution des femmes enquêtées aussi bien selon le milieu de résidence (19% en milieu urbain et 10% en milieu rural) que selon le niveau d’instruction (40% pour les femmes de niveau d’instruction supérieur et 4% pour les femmes sans aucun niveau d’instruction). En fonction du niveau socioéconomique, l’écart peut être apprécié par le rapport niveau plus riche /niveau plus pauvre qui dépasse l’indice 4 (26% et 6%). Tableau HA.3 : Connaissance parfaite de la transmission du VIH/Sida Pourcentage des femmes âgées de 15-49 ans ayant une connaissance parfaite de la transmission du VIH/sida, MICS3-ALGÉRIE, 2006 Connait au moins 2 moyens de prévention du sida

Identifie correctement 3 préjugés sur la transmission du sida

Ont une parfaite connaissance (identifie 2 moyens de prévention et 3 préjugés) *

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans

Centre

49,9

25,5

18,0

12 471

Est

43,2

22,2

14,4

12 699

Ouest

58,9

19,2

14,9

10 623

Sud

47,1

19,9

10,3

7 849

Variables

Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

Urbain

57,5

27,4

19,5

26 131

Rural

39,6

16,1

10,1

17 511

15-19

41,5

24,5

14,3

8 421

20-24

51,1

26,0

17,5

8 610

15-24

46,4

25,3

15,9

17 031 7 092

25-29

53,6

24,2

17,0

30-34

55,2

22,1

16,2

6 119

35-39

51,2

20,9

15,1

5 247

40-44

48,5

16,5

12,7

4 680

45-49

46,4

15,9

12,1

3 473 9 945

Aucun

28,1

7,3

4,2

Primaire

44,3

14,4

9,4

8 337

Moyen

52,8

23,2

14,9

11 688

Secondaire

62,3

31,5

21,9

9 978

Supérieur

71,7

51,3

40,1

3 693

Plus pauvre

29,7

10,6

5,9

9 495

Deuxième

44,7

18,5

12,2

8 595

Moyen

51,7

21,8

14,7

8 414

Quatrième

57,4

25,6

18,0

8 665

Plus riche

64,4

35,5

25,9

8 473

Total

49,6

22,4

15,4

43 642

* MICS Indicateur 82; MDG Indicateur 19b

14.3 La connaissance du risque de transmission mère-enfant Concernant le risque de transmission mère-enfant du VIH/sida, quatre femmes sur cinq connaissent l’existence de ce risque de transmission. Par contre, s’agissant des modes de transmission, une femme sur quatre ignore le risque de transmission pendant la période de grossesse et près d’une femme sur deux ignore le risque de transmission lors de l’accouchement et pendant l’allaitement. La connaissance des 3 modes de transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant ne concerne que 44% des femmes. Il est utile de relever que près d’une femme sur douze ne connait aucun modes de transmission mère-enfant du VIH/sida. Cette ignorance affecte plus la femme sans aucun niveau d’instruction (14%) que la femme de niveau d’instruction supérieur.

168

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Tableau HA.4 : Connaissance de la transmission du VIH/sida mère-enfant

Sait que le VIH/sida peut être transmis de la mère à l’enfant

Variables

Centre

Quintile de l’indice de richesse

Pendant la grossesse

A l'accouchement

Pendant l'allaitement

Les trois modes *

73,0

59,4

56,1

43,0

6,8

12 471

Est

77,1

67,9

46,1

49,6

33,6

12,2

12 699

84,8

81,4

73,9

70,4

63,3

5,3

10 623

Sud

78,5

69,9

49,8

49,7

38,7

12,4

7 849

Urbain

86,1

79,3

61,3

58,1

45,8

7,6

26 131

Rural

72,3

65,1

52,9

55,0

42,6

10,1

17 511

15-19

81,2

72,9

55,8

59,0

43,7

8,4

8 421

20-24

83,2

75,3

58,7

59,1

45,0

8,0

8 610

25-29

83,4

76,4

60,6

57,7

45,8

7,6

7 092

Âge

Instruction

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans

Ne connait aucun mode

Ouest

Région

Strate

80,0

% de femmes (15 – 49 ans)connaissant que le sida peut être transmis :

30-34

80,9

74,5

58,4

55,8

44,5

8,5

6 119

35-39

79,1

73,1

58,5

55,7

45,1

8,3

5 247

40-44

75,5

69,3

55,7

54,1

43,9

10,1

4 680

45-49

68,9

63,1

52,8

50,6

40,9

12,5

3 473

Aucun

56,7

50,2

42,4

44,3

34,8

13,9

9 945

Primaire

75,2

68,2

53,8

56,2

43,4

11,1

8 337

Moyen

86,0

78,6

60,7

61,2

47,5

7,8

11 688

Secondaire

93,2

86,1

66,1

63,1

49,0

5,2

9 978

Supérieur

96,5

89,6

72,0

59,1

48,7

2,7

3 693

Plus pauvre

61,7

54,5

43,0

45,8

33,9

11,6

9 495

Deuxième

76,3

69,5

55,9

57,4

45,1

10,9

8 595

Moyen

83,0

75,9

61,0

60,6

48,2

8,0

8 414

Quatrième

87,7

80,0

63,7

62,1

48,4

7,5

8 665

Plus riche

91,4

85,1

64,1

57,7

46,1

5,7

8 473

Total

80,0

73,0

57,6

56,7

44,4

8,7

43 642

Connaissances en VIH/sida

Part relative des femmes âgées de 15-49 ans identifiant Correctement les modes de transmission du VIH/sida mère-enfant, MICS3-ALGÉRIE, 2006

* MICS Indicateur 89

14.4 Les attitudes á l’égard des personnes atteintes du VIH/sida Les attitudes qu’adoptent les gens face à des personnes infectées par le VIH/sida permettent d’apprécier le niveau de stigmatisation et de discrimination à l’égard de ces personnes. Des questions on été posées aux femmes enquêtées ayant entendu parler du VIH/sida afin d’apprécier leurs attitudes face aux personnes infectées. Les résultats montrent que 15% des femmes ne prendraient pas soin d’un membre de leur famille atteint du SIDA, une femme sur deux garderait le secret si un membre de sa famille contractait le VIH/sida. Près de deux femmes sur cinq estiment qu’une enseignante ayant contracté le VIH/sida ne doit pas être autorisée à exercer. Cette opinion est plus fréquemment partagée par les femmes n’ayant aucun niveau d’instruction (1 femme sur 2) et par les femmes de statut socioéconomique plus pauvre (43%). Près d’une femme sur deux ne s’approvisionnerait pas auprès d’un marchand atteint du VIH/sida (près de deux femmes sans aucun niveau d’instruction sur trois et près d’une femme de niveau d’instruction supérieur sur trois). Au total, quatre femmes sur cinq sont d’accord avec au moins une attitude discriminatoire parmi celles qui leur ont été proposées, alors que chez les femmes de niveau d’instruction supérieur, cette proportion tombe à une femme sur quatre.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

169

Tableau HA.5 : Attitudes à l’égard des personnes atteintes du VIH/sida Proportion des femmes âgées entre 15-49 ans ayant entendu parler du VIH/sida, et ayant des positions discriminatoires envers les personnes atteintes du virus, MICS3-ALGÉRIE, 2006

N'achèterait pas de la nourriture auprès d'un marchand atteint du sida

49,8

27,6

37,3

Quintile de l’indice de richesse

25,8

10 827

Est

12,9

53,6

41,1

49,6

82,7

17,3

11 179

17,7

55,1

46,4

53,3

86,7

13,3

9 624

Sud

20,3

47,6

43,5

54,9

85,0

15,0

6 946

Urbain

15,4

52,8

37,1

46,7

81,2

18,8

24 485

Rural

14,7

50,9

39,3

46,8

80,6

19,4

14 091

15-19

15,1

52,9

36,3

45,2

81,3

18,7

7 525

20-24

13,8

52,5

34,2

43,2

79,5

20,5

7 851

25-29

14,9

53,2

35,9

44,5

80,9

19,1

6 452

30-34

15,1

52,8

39,2

47,2

81,9

18,1

5 464

35-39

15,3

50,1

40,2

48,8

80,5

19,5

4 532

40-44

17,2

51,1

45,0

52,7

82,4

17,6

3 954

45-49

15,8

48,4

42,1

53,5

81,4

18,6

2 798

Aucun

18,1

44,9

49,3

58,9

82,2

17,8

6 943

Primaire

17,3

50,6

44,3

51,7

81,6

18,4

7 129

Moyen

15,2

53,6

38,0

46,6

82,5

17,5

11 008

Secondaire

13,1

54,9

31,3

41,1

80,1

19,9

9 823

Supérieur

10,3

55,5

23,5

31,2

75,4

24,6

3 672

Plus pauvre

15,6

50,0

42,7

50,5

81,8

18,2

6 978

Deuxième

15,8

49,0

39,8

47,9

80,0

20,0

7 461

Moyen

15,2

51,9

38,7

48,7

81,8

18,2

7 669

Quatrième

14,8

53,5

37,8

46,1

81,3

18,7

8 227

Plus riche

14,2

54,9

32,4

41,9

80,2

19,8

8 241

Total

15,1

52,0

38,0

46,8

81,0

19,0

38 576

Âge

Instruction

74,2

Ouest

Région

Strate

Nombre de femmes ayant entendu parler du VIH/sida

Pense qu'un enseignant atteint du SIDA ne doit pas être autorisé à enseigner

13,8

N'est d'accord avec aucune position discriminatoire *

Si un membre de la famille contractait le virus, aimerait garder son état secret

Centre

Variables

Sont d'accord avec au moins une position discriminatoire

Ne prendrait pas soin d'un membre de la famille malade du sida

Connaissances en VIH/sida

% des femmes qui :

* MICS Indicateur 86

14.5 La connaissance des lieux de dépistage du VIH/sida Les résultats de MICS3 montrent que moins d’une femme sur cinq (17,7%) connait un endroit où l’on peut pratiquer un test de dépistage du VIH/sida. Il est à relever que cette connaissance concerne 13% des femmes en milieu rural et 21% des femmes en milieu urbain. Moins de deux femmes sur cinq de niveau d’instruction supérieur connaissent un lieu de dépistage contre moins d’une femme sur dix sans aucun niveau d’instruction.

170

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Connaissances en VIH/sida

3,2% des femmes ont déclaré avoir bénéficié du test de dépistage du VIH/sida, avec un rapport femmes de niveau d’instruction supérieur/femmes sans aucun niveau d’instruction de 2%. Les femmes ayant bénéficié du test de dépistage sont plutôt de niveau d’instruction « supérieur »et de statut socioéconomique « plus riche ». Parmi les femmes qui ont bénéficié d’un test de dépistage du VIH/sida, moins d’une femme sur trois a obtenu les résultats de ce test.

Tableau HA.6 : Connaissance des lieux de dépistage du VIH/sida Proportion des femmes âgées de 15-49 ans connaissant le lieu de dépistage du sida et celles ayant effectué un dépistage du VIH/sida, MICS3-ALGÉRIE, 2006 Nombre de femmes

Si testée, a obtenu les resultats

Nombre de femmes ayant effectué un test de dépistage du VIH/sida

3,5

15 311

32,8

539

3,0

13 745

21,9

409

19,1

3,6

10 198

33,1

367

15,4

2,3

4 389

22,9

99

21,5

3,6

24 394

34,9

870

Rural

13,0

2,8

19 248

19,6

544

Connait un endroit pour tester *

A déja effectué le test **

Centre

20,7

Est

14,1

Ouest Sud Urbain

Variables

Région

Strate

15-19

16,5

2,2

8 365

8,1

181

20-24

19,8

3,0

8 571

23,2

261

25-29

20,2

3,8

7 147

34,1

273

30-34

17,3

3,8

6 130

37,1

231

35-39

16,8

3,7

5 259

39,3

194

40-44

16,2

3,5

4 604

30,3

161

45-49

14,8

3,2

3 567

27,6

114

Aucun

8,1

2,4

9 776

15,1

231

Primaire

12,9

2,8

8 046

20,7

224

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

Moyen

17,7

3,3

11 836

26,5

394

Secondaire

23,4

3,7

10 091

34,0

375

Supérieur

37,3

4,9

3 892

51,3

190

Plus pauvre

9,7

2,4

8 609

17,3

208

Deuxième

14,8

2,8

8 801

16,5

244 288

Moyen

17,1

3,3

8 753

26,1

Quatrième

19,9

3,4

8 807

37,8

301

Plus riche

27,0

4,3

8 672

39,0

373

Total

17,7

3,2

43 642

29,0

1 414

* MICS Indicateur 87

** MICS Indicateur 88

14.6 VIH test et conseils pendant les soins prénatals Il est à relever que près de 89,4% des femmes qui ont donné naissance à un enfant durant les deux années ayant précédé l’enquête, ont été suivies médicalement pendant leur grossesse. Moins de 2% de ces femmes ont reçu, durant les visites prénatales, des informations sur la prévention du VIH/sida et 1,4% a bénéficié du test de dépistage du VIH/sida. Parmi ces dernières, 71% ont obtenu le résultat de ce test.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

171

Tableau HA.7 : HIV test et conseils pendant les soins prénatals Proportion des femmes âgées de 15-49 ans ayant donné naissance à un enfant durant les deux années précédant l’enquête et qui ont bénéficié d’un test HIV et de conseils lors de leur suivi prénatal, MICS3-ALGÉRIE, 2006

Connaissances en VIH/sida

% des femmes qui : A reçu des informations sur la prévention contre le SIDA durant les visites prénatales *

A effectué un dépistage du SIDA durant les visites prénatales

A obtenu les résultats du test de dépistage **

Centre

91,7

2,4

1,2

1,0

1 598

Variables

Est

88,7

0,7

1,2

0,7

1 597

Ouest

88,8

2,7

2,6

1,6

1 304

Sud

86,5

1,0

0,7

0,4

1 331

Urbain

93,7

2,5

1,8

1,3

3 290

Rural

84,6

1,0

1,0

0,6

2 540

Région

Strate

Âge

Instruction

Quintile de l’indice de richesse

Nombre de femmes âgées de 15-49 ans ayant eu une naissance vivante durant les 2 dernieres années

A recu des soins prénatals de la part d'un personnel qualifié durant sa dernière grossesse

15-19

81,7

0,7

0,0

0,0

46

20-24

93,1

1,8

1,0

0,6

805

25-29

91,9

1,4

1,5

0,9

1 582

30-34

90,5

2,0

1,3

0,9

1 549

35-49

85,0

1,9

1,7

1,2

1 848

Aucun

77,0

0,8

0,7

0,4

1 695

Primaire

90,4

1,4

1,0

0,5

1 171

Moyen

94,3

1,9

1,3

1,0

1 437

Secondaire

96,4

2,6

2,0

1,5

1 222

Supérieur

97,6

3,6

4,5

3,0

305

Plus pauvre

75,9

0,7

0,7

0,5

1 490

Deuxième

89,4

2,0

1,1

0,5

1 169

Moyen

92,9

1,3

1,5

0,9

1 110

Quatrième

94,7

1,5

1,6

1,3

1 078

Plus riche

97,8

3,7

2,5

1,9

983

Total

89,4

1,8

1,4

1,0

5 830

* MICS Indicateur 90

** MICS Indicateur 91

Il ressort de l’étude des résultats concernant le VIH/sida, un déficit en matière d’information et de communication. Le programme de lutte contre les IST/VIH/sida doit ainsi réorienter sa stratégie en la basant sur le renforcement des activités d’information, d’éducation et de communication à travers l’approche multisectorielle.

172

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Conclusion générale

Conclusion générale

L’enquête MICS3 s’inscrit dans le cadre de l’évaluation du Plan d’action mondial adopté lors du premier sommet de l’Enfance en 1990. L’enquête MICS3, réalisée par l’Office National des Statistiques en collaboration avec le Ministère de la Santé, intervient dans le prolongement des deux enquêtes de même type (MDG en 1995 et EDG en 2000) réalisées par l’Institut National de la Santé Publique. L’Algérie avait également, au lendemain du sommet mondial de l’Enfance, participé au projet Pap child en 1992 et plus récemment au projet panarabe, PapFam, par la réalisation de l’Enquête algérienne sur la santé de la famille (EASF) en 2002. Dans le prolongement des enquêtes nationales qui l’ont précédé, le MICS3 va sans conteste contribuer à l’enrichissement de la base de données nationale, en dressant une situation actualisée de la santé des femmes et des enfants. Un grand nombre d’indicateurs, relevant de la plate-forme d’action «pour un monde digne des enfants» ont pu être construits et renseignés à travers cette enquête. Ces indicateurs sont à même de permettre de mener une évaluation objective de l’état de réalisation des objectifs nationaux fixés, dans le cadre des objectifs internationaux retenus par le plan d’action mondial en faveur de la mère et de l’enfant. Les domaines enquêtés ont porté notamment sur les conditions générales et cadre de vie des ménages, les comportements procréateurs des couples à travers, l’utilisation et la connaissance des moyens contraceptifs en matière de planification familiale, les soins maternels (santé, pré et postnatals), la santé de la reproduction, dans différentes composantes, en sus de la santé maternelle, le VIH/sida, la question de la violence, la santé infantile vue selon les principaux programmes nationaux, incluant l’information et l’éducation sous-tendant la promotion des activités et la participation des populations. A ce titre, ont pu être collectées des informations évaluant les comportements et attitudes des personnes enquêtées à l’égard de certaines pratiques traditionnelles ou modernes quant à la prise en charge de certaines morbidités de l’enfant, telles que les diarrhées, les IRA, allaitement maternel, modalités de sevrage... En outre d’importants domaines relevant d’aspects socioculturels (question relative à l’habilitation de la femme dans la vie sociale, au travail des enfants, à l’éducation et au développement de l’enfant, scolarisation...) ont également fait l’objet d’une large recherche. La particularité de l’enquête MICS3, la troisième du genre est d’avoir intégré un échantillon très important de ménages enquêtés (près de 30.000) en vue de permettre un niveau très fin d’analyse. L’enquête MICS3 fournit ainsi les indicateurs du MICS au niveau national ainsi qu’une liste d’indicateurs sous-régionaux. D’autres indicateurs ont été intégrés pour répondre aux priorités et objectifs nationaux. On relèvera à ce titre la prévalence de l’handicap, la prévalence des maladies chroniques et les indicateurs liés au cadre de vie et commodité des ménages, les conditions sanitaires de la circoncision de garçons. La mise à disposition des indicateurs sous-régionaux sera certainement d’un apport appréciable à la politique nationale de population dans son lien avec le développement dans sa traduction à l’échelon ciblée des wilayas. MICS, à l’échelon sous-régional est appelée à participer au diagnostic et à la mise en place d’une base de données dynamique en direction des services et bureaux de population, des comités de population de wilayas et aux autres instances concernées ou intéressées par le système statistique national.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

175

Il est important de signaler que les objectifs fixés sont de réduire les écarts observés dans la transition démographique entre les wilayas. Cette conclusion a pour objectif de revenir sur les principaux résultats de ce rapport, tout en les plaçant dans le contexte rétrospectif fourni par les enquêtes antérieures. Conclusion générale

Environnement Assurer un environnement durable est l’un des objectifs du Millénaire. L’accès de la population de façon durable à une source meilleure, à un système d’assainissement amélioré et le fait d’éviter le recours à la biomasse comme source d’énergie domestique s’intègrent dans le cadre cet objectif. A cet effet, l’enquête fait ressortir que le recours aux combustibles solides est relativement négligeable et ne concerne que 1,2% des ménages. Par ailleurs, 92,7% de la population utilisent des installations améliorées : 73.3 % des chasses reliées à l’égout et 17,2% des chasses reliées à des fosses septiques. 85,1% de l’ensemble de la population ont accès de façon durable à une source d’eau améliorée. Cependant, cette proportion est disparate selon les régions, plus élevée au centre et à l’Est du pays, elle atteint par contre 78,2% à l’Ouest et 73% au Sud et est due essentiellement à l’approvisionnement irrégulier et au recours par conséquent aux camionsciterne. Santé de l’enfant Près de neuf enfants de 12-23 mois sur dix (88%) ont reçu tous les vaccins obligatoires selon les normes de l’OMS, c’est-à-dire une dose de BCG, trois doses contre la diphtérie- tétanos- coqueluche, trois doses contre la polio et une dose contre la rougeole, alors que la proportion d’enfants correctement vaccinés, soit avant l’âge de 12 mois, est de 81,7%. Ainsi, l’objectif de la plate-forme d’«un Monde digne des enfants» qui consiste à garantir, en 2015, un taux de couverture vaccinale complète minimum de 90% chez les enfants de moins d’un an est en voie d’être atteint. En revanche, il y a lieu d’associer à cet objectif la nécessité de réduire les disparités géographiques tout en assurant un taux de couverture minimale de 80% au niveau de toutes les wilayas et éradiquer le tétanos de la mère et du nouveau-né. Les variations selon le milieu de résidence mettent en évidence le manque à gagner en la matière dans le milieu rural par rapport au milieu urbain (90,4% contre 85,3%). Les disparités sont beaucoup plus prononcées selon le niveau d’instruction de la mère ou selon le niveau économique des ménages. La comparaison avec les résultats des enquêtes précédentes démontre la stagnation depuis 2000 de la couverture vaccinale complète des enfants de moins de 5 ans (88,2%, EDG-2000). Pour ce qui est de la morbidité des enfants, parmi ceux de moins de cinq ans, on constate que moins d’un enfant sur dix (6,1%) a présenté des symptômes d’infection respiratoire aiguë. Pour près d’un enfant malade sur deux (52,6%), un traitement ou des conseils ont été recherchés auprès d’un prestataire de santé. Ces infections concernent le milieu urbain et le milieu rural, à parts égales. Le traitement antibiotique a concerné 59% des enfants de moins de 5 ans ayant présenté des signes d’IRA pendant les deux semaines précédant l’enquête. Par ailleurs, 8,8% des enfants de moins de cinq ans ont souffert de diarrhée pendant les deux semaines ayant précédé l’enquête. Parmi ces enfants, seulement 26,6% ont reçu un traitement de réhydratation (TRO) dont 18,5% des sachets de SRO. Allaitement et nutrition Huit enfants sur dix (80,4%) ont été allaités dans les 24 heures ayant suivi l’accouchement, alors que moins d’un enfant sur deux (49,5%) a reçu l’allaitement dans moins d’une heure après l’accouchement. Ce résultat est d’autant crucial que la proportion d’enfants ayant été allaités exclusivement au sein durant les trois (03) premiers mois n’est que de 10,4%. Cette proportion est en évolution décroissante dans le temps, en ce sens qu’elle était de 15,9% en 2000. Le programme d’allaitement maternel gagnerait à être renforcé pour inverser cette tendance dans les prochaines années. Il convient de relever que même à un âge plus précoce, la plupart des enfants reçoivent des fluides ou des aliments autres que le lait maternel. A la fin du 6ème mois, le pourcentage des enfants allaités exclusivement est manifestement négligeable (0,2%).

176

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Education/Instruction Le taux d’analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus est estimé à 24% de la population, soit près d’une personne sur cinq. Les résultats font ressortir une baisse continue de ce phénomène. Ce taux est de 16,5% pour les hommes et 31,6 % pour les femmes. Le taux d’analphabétisme par groupes d’âge fait ressortir une tendance à la baisse du phénomène auprès des jeunes générations. Mais d’importantes disparités sont perçues selon le sexe et le milieu de résidence. En dépit des efforts consacrés en matière d’éducation et de lutte contre l’analphabétisme, 8.2 % des jeunes âgés entre 15 et 24 ans ne savent ni lire ni écrire. Chez les jeunes femmes, le taux d’analphabétisme est le double de celui observé chez les hommes (10.8 % contre 5.6 % respectivement). Ce constat appelle à cibler les actions de lutte contre ce fléau, particulièrement envers les femmes et dans le milieu rural. Les données de l’enquête font ressortir que 11% des enfants âgés entre 3 et 4 ans ont fréquenté durant l’année scolaire 2005-2006 un établissement d’enseignement préscolaire. Cette part augmente pour atteindre 17,2 % de ceux âgés de quatre ans. L’enseignement préscolaire permet à l’enfant une meilleure insertion dans l’école. La réforme du système éducatif algérien, qui prévoit la généralisation de l’enseignement préscolaire et le rend obligatoire pour l’ensemble des enfants âgés de 5 ans à partir de 2008, laisse prédire une augmentation sensible de ce taux à court terme. Quant à la scolarisation, les données de l’enquête font ressortir un taux brut de scolarisation estimé à 92,4% de l’ensemble de la population âgée entre 6 et 15 ans. De légères disparités sont observées selon le sexe au profit des garçons, dont le taux atteint 93,1% contre 91,6% pour les filles. Le taux net de scolarisation dans le primaire a atteint 96,5 %. On ne relève pas de disparités significatives par sexe ni par région. Ce qui traduit une égalité des sexes pour l’accès aux études primaires. Cependant, on observe de légères disparités, notamment au niveau des zones rurales, dans les ménages les plus pauvres et les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction où on enregistre une scolarisation des filles relativement réduite par rapport aux garçons. Le taux de net scolarisation aux cycles d’études moyen et secondaire est estimé à 62,8% auprès de la population âgée entre 12 et 17 ans. Des disparités significatives sont enregistrées selon le milieu de résidence et le niveau de richesse des ménages affecte sensiblement la scolarité des enfants. Mais de l’ensemble des facteurs qui influent sur la scolarité moyenne et secondaire, le niveau d’instruction de la mère apparaît comme facteur prépondérant. Ces deux cycles sont caractérisés par une scolarisation plus importante des filles par rapport aux garçons qui se traduit par un indice de parité estimé à 1,12 au niveau national ; soit 112 filles scolarisées pour 100 garçons. Cet indicateur reflète surtout les abandons et l’échec scolaire, relativement plus fréquents chez les garçons. Cependant, cet indice est loin d’être homogène. Les donnes de l’enquête font ressortir, d’une manière globale, une baisse relative de la scolarisation des filles dans les conditions de vie les plus défavorisées. Ces résultats traduisent, certes, la progression enregistrée en matière de scolarisation des enfants, et ciblent en même temps les disparités observées pour mieux assurer la scolarisation universelle. L’abandon et l’échec scolaire des garçons dans les cycles moyen et secondaire appellent à des mesures d’accompagnement en matière de la prise en charge de la formation professionnelle de cette catégorie aussi bien pour parer une insertion précoce des enfants au marché du travail que pour assurer une meilleure qualification.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

177

Conclusion générale

Pour ce qui est des indices de la malnutrition des enfants de moins de 59 mois, la proportion de l’insuffisance pondérale modérée est de 3,7%, celle du retard de croissance est de 11,3% et celle du retard staturo-pondéral est de 2,9%. En comparaison de l’an 2000, ces indices étaient de 6%, 18,0% et 2,8%, respectivement, marquant ainsi une sensible amélioration de l’état nutritionnel des enfants. Les résultats obtenus en matière d’allaitement maternel requierent une attention particulière au regard de leur effet sur l’espacement des naissances.

Conclusion générale

Protection des enfants La Législation Algérienne protège l’enfant contre toute forme d’exploitation économique. A ce titre, il y a lieu de noter que l’âge minimum requis pour un recrutement est fixé à 16 ans. Le travail des enfants entre dans le cadre de cette protection. Les données de l’enquête MICS3 font ressortir que 4.7% des enfants âgés entre 5 et 15 ans sont concernés par ce phénomène, ce qui représente près de 334 000 enfants. Le travail dans l’entreprise familiale semble être la forme de travail la plus répandue (3,1% des enfants), par contre l’exercice d’activité économique en dehors du ménage en touche 1,2%. L’enquête MICS3 se propose d’évaluer l’attitude et le comportement des parents dans le domaine de la discipline de l’enfant. Les mères et les tutrices des enfants âgés de 2 à 14 ans ont été interviewées sur leur perception de la violence physique, ainsi que pour les pratiques et les mesures correctives adoptées envers les enfants au sein du ménage. Les résultats font ressortir que 86% des enfants ont reçu au moins une fois une quelconque forme de punition physique ou psychologique durant le mois précédant l’interview de la part de l’interviewée ellemême ou d’un des membres du ménage. Les punitions psychologiques constituent le mode de correction le plus usité par les parents; 82,3% des enfants en ont subi, alors que 71,6% ont subi des violences physiques mineures. La protection de l’enfant est un autre domaine que l’enquête MICS3 a investi afin d’ouvrir la porte sur l’observation des méthodes utilisées dans l’éducation de l’enfant. Cette information de base est fondamentale pour la compréhension de certains comportements qui peuvent apparaître dans la société. Il conviendrait donc de multiplier la collecte de données sur ces thèmes jusque-là mal renseignés et les analyser en profondeur. Nuptialité L’âge de la première union influence de manière importante le niveau de fécondité. En Algérie, l’âge moyen au premier mariage des femmes de 15-49 ans est estimé à 29,9 ans alors qu’il atteint 33,5 ans chez les hommes, par la méthode indirecte de Hajnal. Cet âge moyen a augmenté de près de 02 points par rapport à 1998 (27,6 ans pour les femmes et 31,3 ans pour les hommes). Le mariage précoce est relativement rare en Algérie, en ce sens que la proportion de femmes ayant contracté un mariage avant 18 ans est de 7,8% et concernent presque exclusivement les anciennes générations de femmes (2% chez les 20-24 ans et 21% chez les 45-49 ans). La polygamie concerne 4,4% des femmes de 15-49 ans et 6,1% des femmes de 45-49 ans. Le recul constant de l’âge au premier mariage requiert une attention particulière afin de prémunir la population de tensions sociales d’une part et d’améliorer la santé maternelle d’autre part. Fécondité Avec un indice synthétique de fécondité de 2,27 enfants par femme, le niveau de la fécondité en Algérie semble se rapprocher lentement du seuil de renouvellement des générations (2,09). Cet indice a été estimé à 2,67 en 1998 (RGPH) et à 2,43 enfants par femme en 2002 (enquête EASF). Cette baisse continue, bien qu’à des rythmes de moins en moins rapides, de la fécondité est due en partie au recul de l’âge au premier mariage, engendrant la réduction de la durée d’exposition des femmes au risque de concevoir. En effet, plus de la moitié des femmes de 15-49 ans (52,6%) étaient célibataires au moment de l’enquête : cette proportion était de 44,4% en 2002. Mais cette baisse est aussi due à la large diffusion de l’utilisation de la planification familiale. Le niveau de fécondité actuellement atteint par l’Algérie invite désormais les pouvoir publics à approfondir l’analyse, notamment régionale, des tenants et aboutissants de cette fécondité aux fins de mieux accompagner la transition de la fécondité en Algérie avec des programmes appropriés et adaptés aux spécificités régionales. Planification familiale En Algérie, la quasi-totalité des femmes connaissent les méthodes de planification familiale. La prévalence contraceptive chez les femmes de 15-49 ans est de 61,4%, dont 52% de méthodes modernes (50% en 2000). La pilule est la méthode contraceptive la plus utilisée: sa prévalence est de 45,9%.

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Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Santé de la reproduction En ce qui concerne les soins prénatals, il est à relever que près de neuf femmes sur dix (89,4%) ont effectué au moins une consultation prénatale, alors qu’en 2002, cette proportion était de 80,7% et en 1992, seulement de 58,4%. Il convient de souligner que 56,8% des femmes ont reçu le vaccin antitétanique nécessaire pour assurer la protection de leur dernière naissance contre le tétanos néonatal, contre 42% en 2000 et 24% en 1992. Parmi les naissances survenues au cours des cinq années ayant précédé l’enquête, 95,3% se sont déroulées en milieu assisté, essentiellement du secteur public. Par rapport à 2002, cette proportion s’est améliorée de 5 points (90,2%) alors qu’en 1992, l’accouchement en milieu assisté ne concernait que 76% des femmes. Ainsi, presque la totalité des naissances se sont déroulées avec l’assistance d’un personnel de santé qualifié, en majorité des sages-femmes ou des infirmières (78,1%) et dans 17,2% des cas, des médecins. Pour ce qui est du suivi post-accouchement, moins d’une femme sur trois (30,6%) a reçu des soins postnatals dans les cinq années ayant précédé l’enquête. Dans 23,3% des cas, les femmes ont reçu des soins postnatals de la part des médecins et 7,3% par des sages-femmes ou des infirmières. Ces résultats confirment la nette avancée en matière d’accès aux soins cela appelle au renforcement de la qualité de prise en charge sanitaire afin de capitaliser les acquis en matière d’accès aux soins. Connaissance du sida et autres IST En Algérie, la quasi-totalité des femmes de 15-49 ans connaissent le VIH/sida (89%). Cependant, près d’une femme sur cinq ne connaît aucun moyen de prévention de la transmission du VIH/sida alors que seule la moitié des femmes enquêtées (49,6%) identifie au moins 2 moyens de prévention du VIH/sida. Les résultats de MICS3 montrent également que moins d’une femme sur cinq (17,7%) identifie un endroit où l’on peut pratiquer un test de dépistage du VIH/sida. Il est à relever que cette connaissance concerne 13% des femmes en milieu rural et 21% des femmes en milieu urbain. Bien que le test de dépistage ne soit pas systématisé dans la consultation prénatale en Algérie, moins de 2% des femmes ont reçu, durant les visites prénatales, des informations sur la prévention du VIH/sida et 1,4% a bénéficié du test de dépistage du VIH/sida. Parmi ces dernières, 71% ont obtenu le résultat de ce test. Afin de cerner le problème de la stigmatisation, il est à relever que 15% des femmes ne prendraient pas soin d’un membre de leur famille atteint du sida, une femme sur deux garderait le secret si un membre de sa famille contractait le VIH/sida. Près de deux femmes sur cinq estiment qu’une enseignante ayant contracté le VIH/sida ne doit pas être autorisée à exercer. Les résultats de cette enquête ont mis en évidence le manque de communication autour de ces problèmes qui peuvent hypothéquer la santé de toute la population. Il conviendrait donc d’apporter les corrections nécessaires au programme national de lutte contre le VIH/sida, notamment en matière de communication. Violence à l’encontre des femmes Au cours de l’enquête, on a cherché à connaître l’opinion des femmes concernant certains aspects de la vie du couple. Les résultats de l’enquête MICS3 font ressortir que plus de deux femmes sur trois acceptent qu’un mari batte sa femme pour au moins une des raisons qui leur ont été citées. Les femmes mariées au moment de l’enquête semblent être relativement plus nombreuses à accepter cette pratique, plus que les célibataires et les femmes divorcées ou veuves.

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

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Conclusion générale

Alors que la pilule est généralisée parmi les femmes quel que soit leur niveau d’instruction, le DIU et le condom semblent être plus appréciés par les femmes de niveau d’instruction «supérieur». En ce qui concerne la demande non satisfaite en contraception, il y a lieu de signaler que 4,6% des femmes ont déclaré un besoin non satisfait d’espacement et 6,2% de femmes, un besoin de limitation, soit 10,8% de besoins globaux non satisfaits. Au vu du recul du mariage, il conviendrait d’adapter l’offre de contraception au nouveau profil de fécondité et d’enrichir la gamme contraceptive pour répondre aux besoins réels de la population, notamment les jeunes générations. Il y a lieu d’assurer également des services complets, notamment pour les jeunes adolescents.

Par contre, on relève un effet de génération important au-delà de 35 ans, en ce sens que cette proportion passe à 71.2% chez les femmes âgées de 45 à 49 ans. Pour les femmes âgées de moins de 35 ans, elles sont deux tiers à approuver cette violence, quelle que soit la génération. Par ailleurs, le niveau de bien-être économique constitue un facteur discriminant dans la perception de la violence conjugale : plus le ménage est démuni, plus le recours à la violence paraît toléré et normal. L’enquête MICS3 vient de rendre compte d’un domaine qui est presque totalement inconnu au plan statistique. Il conviendrait de s’intéresser à ce genre d’informations afin d’assurer la cohésion sociale et de renforcer le principe d’équité parmi la population En définitive et afin de capitaliser les riches informations auxquelles cette enquête nous permet d’accéder, il est nécessaire de procéder à une dissémination large selon le plan arrêté par le projet MICS (entre l’UNICEF et Gouvernement algérien), à l’effet d’assurer une connaissance large des résultats de l’étude et d’en assurer une utilisation optimum à tous les niveaux. Il y a également lieu de relever l’importance de conduire des études approfondies aussi bien au niveau national que sous-régional, de certaines parties de l’enquête, afin de mieux déceler les actions en mesure de rendre plus efficaces les programmes et les politiques publiques dans le domaine.

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Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Annexes

Annexes 1 : Annexes 2 : Annexes 3 : Annexes 4 : Annexes 5 : Annexes 6 : Annexes 7 : Annexes 8 :

Taille de l’échantillonnage Indicateurs sous-régionaux Plan de sondage Liste des personnages d’enquête Erreurs d’échantillonnage Qualité des données Indicateurs MICS3 Meta données Questionnaires

Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

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Résultats de l'enquête nationale à indicateurs multiples MICS 3 Algérie 2006

Annexe 1

Taille de l’échantillonnage A 1 : Taille de l’échantillon et caractéristiques de l’enquête Tableau HH.2: Répartition de la population des ménages par âge et par sexe Répartition en pourcentage de la population des ménages par groupes d’âge quinquennal et de dépendance, et nombre d’enfants de 0-17 ans, par sexe, MICS3-ALGÉRIE, 2006 Sexe Masculin Effectif

Total Féminin

%

Effectif

%

Nombre

Pourcentage

Âge 0-4

7 408

8,6

7 150

8,4

14 558

8,5

5-9

7 612

8,8

7 382

8,7

14 994

8,8 10,9

10-14

9 432

10,9

9 200

10,8

18 632

15-19

9 851

11,4

9 693

11,4

19 544

11,4

20-24

1 0114

11,7

9 917

11,7

20 031

11,7

25-29

8 371

9,7

7 929

9,3

16 300

9,5

30-34

6 593

7,6

6 569

7,7

13 162

7,7

35-39

5 481

6,4

5 573

6,6

11 053

6,5

40-44

4 699

5,4

4 887

5,8

9 586

5,6

45-49

3 874

4,5

3 769

4,4

7 643

4,5

50-54

3 492

4,0

3 858

4,5

7 350

4,3

55-59

2 693

3,1

2 500

2,9

5 193

3,0

60-64

1 868

2,2

1 709

2,0

3 577

2,1

65-69

1 712

2,0

1 672

2,0

3 384

2,0

70+

3 096

3,6

2 980

3,5

6 077

3,6

Missing/DK

3

,0

13

,0

16

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