en présence de Xavier Beauvois, Nathalie Baye, et Iris ... - Grand Ecran

8 nov. 2017 - Voir page 23. Avec Nathalie Baye,. Laura Smet, Iris Bry… le 27 novembre à Ester réservation conseillée en présence de Xavier Beauvois,. Nathalie Baye, et Iris Bry .... Xavier Beauvois avait su nous émouvoir avec DES HOMMES ET DES DIEUX, alors pourquoi ne ..... payer les traites du domaine.
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Zoom N°82

Novembre/Décembre 2017

Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido et du Multiplex Grand Écran

Page 7 PRENDRE LE LARGE Un film de Gaël Morel Avec : Sandrine Bonnaire…

le 27 novembre à Ester

en présence de Xavier Beauvois, Nathalie Baye, et Iris Bry réservation conseillée

Page 19 Sortie nationale 6 décembre 2017

MARVIN Un film de Anne Fontaine Avec : Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois…

Un film de Xavier Beauvois

Page 21 LA VILLA

Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry… Voir page 23

Un film de Robert Guédiguian Avec : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan… JOURNAL GRATUIT TIRÉ à 12 000 exemplaires

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Infos Lido 4,00 € avec la carte Cin’Étud* *voir modalité d’inscription et périodes concernées en caisse 5,00 € pour les moins de 14 ans à toutes les séances (2) 6,50 € séances de 15 h et 18 h et étudiants tous les jours 7,50 € tarif normal pour les autres séances 3,00 € pour le «cinéma des enfants» Abonnements Carte «Cinéphile» 6 places valables 60 jours pour 34,00 Carte «Cinévore» 10 places valables 90 jours pour 44,00 (1) y compris frais de gestion de la carte



Le film que vous attendiez ou que vous n’attendiez pas est peut-être à l’affiche en ce moment et ça nul ne peut le savoir sans s’informer ou prendre un risque. Un risque certes calculé par les critiques, de l’ampleur des campagnes de pubs, de la bande-annonce, mais un risque tout de même. On ne peut compter sur la chance pour voir un bon film, mais il faut être prêt à saisir l’occasion lorsqu’elle se présente. Et cela reste un problème, car nous ne pouvons tout voir, l’époque a changé et les gens n’ont plus autant de temps qu’avant. Aujourd’hui aller au cinéma se planifie et ce temps qui lui est consacré est constamment en rivalité avec d’autres divertissements. Un temps qui semble aujourd’hui nous échapper, dont les minutes semblent se diluer au fil des notifications sur notre smartphone. Un temps qui est peut-être magnifié par la salle de cinéma dont le but primordial est de concentrer toute votre attention sur une expérience unique qu’est un film. Le temps passe trop vite, le temps nous échappe, mais ce temps peut être immortalisé, il peut être sublimé pendant deux heures. Deux heures durant lesquelles vous serez transportés hors de ce temps du quotidien, les films invitent au voyage autant qu’à introspection. Ils nous touchent lors de leur projection, encore quelques heures après, puis plusieurs mois, années plus tard, le souvenir de ce film refait alors surface et nous donne de la perspective sur ce que nous vivons. Réaliser cette prouesse est quelque chose de rare, mais c’est ce que le cinéma s’efforce d’offrir, des fois maladroitement, des fois à travers du grand spectacle ou à travers un simple regard. Beaucoup de films nous ont marqués, chacun à leur manière, chacun pour des raisons différentes, que ce soit parce qu’ils entraient en résonance avec une expérience passée ou parce qu’ils reflétaient vos aspirations. L’important est qu’ils restent avec nous et c’est pourquoi il faut savoir guetter ceux qui en ont ce pouvoir afin de les faire nôtres.

€(1) €(1)

Infos Grand Écran Centre et Ester Prix des places

4,00 € avec la carte Cin’Étud

(voir modalité d’inscription et périodes concernées en caisse)



7,50 € Tarif réduit

Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique.



5,00 € pour les moins de 14 ans à toutes les séances* 5,50 € le dimanche matin de septembre à juin (sauf Ester)

- pour les étudiants* à toutes les séances - + 65 ans en après-midi sauf dimanche et jours fériés - familles nombreuses * - 18 ans* (2)sur présentation des justificatifs



10,00 € Tarif normal 3,00 € pour le «cinéma des enfants»

Abonnements Abonnement Grand Écran 6 places pour 41,00 € (3) valables 60 jours Abonnement UGC illimité 1 21,90 €/mois (2) Abonnement UGC illimité 2 36,80 €/ mois (2) Abonnement UGC illimité -26 ans 17,90 €/ mois (2)

Journal gratuit tiré à 12 000 exemplaires. Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin. Entièrement réalisé pour les cinémas Multiplex Grand Écran et Lido par Bruno PENIN. Pour nous contacter : par courrier à l’adresse : 9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges par téléphone au : 05 55 77 40 79 par e-mail : [email protected] Conception graphique et insertion publicitaire : ID Studio Limoges - www.idstudio.fr - [email protected] Cette revue est imprimée par : EDIISPRINT

www.grandecran.fr

(2) hors frais de dossier voir conditions sur www.ugc.fr (3) y compris 2 € de frais de gestion Informations données à titre indicatif sous réserve d’éventuelles modifications.

Durant les deux prochains mois, nous serons heureux de vous proposer de nombreux films, qui nous l’espérons, sauront vous conquérir. Le nombre de films a augmenté de 15% en 10 ans et nous faisons de notre mieux pour vous proposer la programmation la plus éclectique possible dans l’impossibilité d’être exhaustive. Les deux salles supplémentaires récemment ouvertes au Grand Écran Ester nous permettrons de couvrir plus de documentaires, films d’art et d’essai, films cultes. C’est aussi pourquoi nous organisons des « séances en plus » et présentons certaines semaines plus de 30 films à l’affiche. Pour les deux prochains mois, peut-être serez-vous tenté par les films EN ATTENDANT LES HIRONDELLES ou PRENDRE LE LARGE ou préférerez-vous venir à l’avant-première de LES GARDIENNES en présence de Xavier Beauvois et Nathalie Baye. Xavier Beauvois avait su nous émouvoir avec DES HOMMES ET DES DIEUX, alors pourquoi ne pas tenter votre chance ? Ou peut-être un des autres films à l’affiche ? Les films passent, se ressemblent parfois, mais l’émotion reste, alors quel sera votre choix ? Personnellement j’ai opté pour...

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

ÉDITO

Prix des places

Antoine Font Merci à Antoine pour sa participation à ce numéro de ZOOM

Retrouvez-nous sur facebook : Grand Ecran Limoges - Officiel

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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Français 2017 - Durée : 1h31 min

LES SENTINELLES

Sortie nationale 8 novembre 2017

Un film de Pierre Pezerat

Synopsis : Josette Roudaire et Jean-Marie Birbès étaient ouvriers, en contact avec l’amiante. Paul François, agriculteur, a été intoxiqué par un pesticide de Monsanto, le Lasso. Henri Pézerat, chercheur au CNRS, a marqué leurs vies en les aidant à se battre pour que ces crimes industriels ne restent pas impunis… La justice s’est-elle prononcée pour les responsables du grand mensonge de l’amiante ? Que fera-t-elle pour ceux de la catastrophe annoncée des pesticides ? NOTE D’INTENTION : C’est une histoire humaine, avec le regard d’un fils

Combien de temps encore va-t-on se laisser empoisonner ?

Pourquoi ? Parce que ceux qui m’intéressent, ce sont ces hommes et ces femmes qu’on n’entend jamais nulle part, qui du haut de leur commune absence du moindre diplôme, nous délivrent quelques messages où l’intelligence, en plus du sentiment de révolte, s’est invitée au premier rang. Ce qui, à l’heure où certains écoutent avec intérêt les discours simplistes basés sur la haine de l’autre, est un contre-point réconfortant. D’autre part, face au rouleau compresseur de la pensée, qu’est le dogme de la consommation-croissance, ils réaffirment des principes fondamentaux de la vie en société. Rien ne justifie qu’on mette la vie d’autrui en danger, et surtout pas les bénéfices financiers. Jouer sur la peur de faire perdre son emploi à quelqu’un, le forcer à accepter ainsi des conditions de travail qui détruisent sa santé et même sa fierté d’être humain, est quelque chose de criminel, n’en déplaise aux tenants de la dérégulation économique. Et ce sont les sentinelles qui le disent.

© Bruno Béziat

sur son père. D’une certaine façon, c’est pour moi l’occasion de partager avec lui, a posteriori, un sentiment que je n’avais pas analysé jusqu’ici, qui est un profond respect pour le milieu ouvrier. Ce n’est pas un reportage, il ne se veut pas objectif. Le point de vue des industriels ne m’intéresse pas, la langue officielle, très peu pour moi, seul celui de l’avocat de Monsanto, caricatural, est évoqué.

Pierre Pezerat lors de la présentation du Film en avant-première au Lido le 2 octobre dernier dans le cadre des 2èmes Rencontre cinéma de Limoges.

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Français 2017 - Durée : 1h38 min

Un film de Thierry Klifa

Synopsis

Avec Catherine Deneuve, Diane Kruger, Nekfeu…

Sortie UNE MAISON BOURGEOISE AU MILIEU DE NULLE PART. nationale UNE CITÉ À SÈTE. 8 novembre UNE MÈRE ET SA FILLE. 2017 DEUX AMIS D’ENFANCE. UNE DISPARITION. UN CHANTAGE. LA CONFRONTATION ENTRE DEUX MONDES.

ENTRETIEN AVEC THIERRY KLIFA RACONTEZ-NOUS LA GENÈSE DU FILM. Après LES YEUX DE SA MÈRE, j’avais à nouveau envie d’écrire pour Catherine Deneuve. Très vite est née l’idée d’une femme qui prendrait les armes pour sa fille, une guerrière, défendrait coûte que coûte son territoire. VOUS AVIEZ MIS CATHERINE DENEUVE DANS LA CONFIDENCE ? Oui, mais plutôt que de lui raconter mon sujet, j’ai évoqué des actrices que nous aimons tous les deux – Barbara Stanwyck, Joan Crawford, Bette Davis, Joan Bennett, Ann Sheridan… À notre époque, quelles héroïnes seraient-elles ? Quelle image de la femme véhiculeraient-elles ? Quelle fascination susciteraient-elles encore chez nous ?

ON RETROUVE BEAUCOUP DES THÈMES QUI TRAVERSAIENT VOS TROIS PRÉCÉDENTS FILMS : LES LIENS FAMILIAUX, LA TRANSMISSION, L’INCOMMUNICABILITÉ APPARENTE ENTRE DES PERSONNES QUI ONT FINALEMENT PLUS DE CHOSES À ÉCHANGER QU’ON LE PENSE, L’APPARENCE AUSSI. Ces thèmes pigmentent mon cinéma mais, cette fois, j’ai exaucé d’autres rêves : il y a longtemps que je voulais me frotter au genre, mettre en scène un polar avec disparition, maîtres-chanteurs, flingues, bagarres, suspens… ET LA CULPABILITÉ. Et la culpabilité : elle hante tous les personnages et circule entre eux en permanence.

Et je me suis mis à l’imaginer en train de faire brûler une voiture au beau milieu de la nuit, ou armée d’un vieux fusil de chasse pour éloigner de dangereux visiteurs ; un personnage un peu à la Gena Rowlands dans GLORIA, de John Cassavetes, volontaire, forte et courageuse. N’étant finalement peut-être pas si claire qu’elle en a l’air… UN POLAR, DONC… Comme Catherine, j’ai une passion pour les films noirs américains des années cinquante. EN LE SITUANT DE NOS JOURS ? La réalité actuelle, avec ce qu’elle a de violent et de trivial, me permet de m’approprier les codes du film noir en les adaptant à notre contexte social. J’avais envie de rendre compte du monde dans lequel on vit aujourd’hui : fracturé, explosif. En forçant mon héroïne à pénétrer le milieu des malfrats pour protéger sa fille, je voyais l’occasion de confronter deux mondes à la fois proches et complètement étanches. TOUT NOUS SÉPARE EST ORGANISÉ AUTOUR DE CETTE NOTION DE CONFRONTATION : LA BOURGEOISIE ET LES GARÇONS DE LA CITÉ ; LA MÈRE ET LA FILLE ; LA FILLE ET SON AMANT… C’est comme les poupées russes : deux personnages en font apparaître deux autres et ainsi de suite… J’aimais que, du premier couple, formé par Diane Kruger et Nicolas Duvauchelle, un autre surgisse, qui n’a pas demandé à se former : une bourgeoise (Catherine Deneuve) et un petit délinquant (Nekfeu) que rien ne dispose à se rencontrer, entrent en contact de manière brutale… et nouent un lien mystérieux. TOUS CES PERSONNAGES QUI SE CROISENT SEMBLENT IRRÉMÉDIABLEMENT LIÉS LES UNS AUX AUTRES. Ils rêvent tous de liberté, d’indépendance et d’affranchissement – ils ont un côté transgressif qui me plaît beaucoup – et deviennent en réalité les fragments d’un même piège : le destin ou la fatalité sont passés par là.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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A beautiful day

Britannique - Durée : 1h35 min

Un film De Lynne Ramsay

SYNOPSIS : La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche.Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...

Avec Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov, Alessandro Nivola…

JOAQUIN PHENIX - Acteur

Joaquin Phoenix a commencé sa carrière d’acteur à l’âge de huit ans. En 2000, son interprétation de l’empereur Commode dans GLADIATOR de Ridley Scott lui a valu sa première nomination aux Oscars. Il est aussi nommé au Golden Globe et au BAFTA Award et obtient les Prix du National Board of Review et de la Broadcast Film Critics Association. Il a également remporté le Broadcast Film Critics Award du meilleur second rôle pour sa prestation dans QUILLS, LA PLUME ET LE SANG de Philip Kaufman, mettant en scène le marquis de Sade, puis il s’est produit dans THE YARDS de James Gray. En 2002, il tourne SIGNES sous la direction de M. Night Shyamalan puis retrouve le réalisateur pour le thriller gothique LE VILLAGE deux ans plus tard.

Joaquin Phoenix a obtenu en 2006 le Golden Globe du meilleur acteur pour son interprétation de Johnny Cash dans le biopic WALK THE LINE de James Mangold, aux côtés de

Sortie nationale 8 novembre 2017 Reese Witherspoon, comédienne oscarisée. Il a également obtenu sa deuxième nomination aux Oscars, dans la catégorie meilleur acteur, et a été cité au BAFTA, au Screen Actors Guild Award, au BFCA Award et au Chicago Film Critics Award.

En 2007, il s’est illustré dans LA NUIT NOUS APPARTIENT de James Gray, avec Mark Wahlberg, et RESERVATION ROAD de Terry George. Puis, il refait équipe avec James Gray pour TWO LOVERS, avec Gwyneth Paltrow, en 2008. La même année, il est à l’affiche du «documenteur» I’M STILL HERE, réalisé par Casey Affleck. Le film a été présenté au Festival de Venise et à celui de Toronto en 2010.

En 2011, il se produit dans THE MASTER de Paul Thomas Anderson, avec le regretté Philip Seymour Hoffman. Il a remporté la coupe Volpi du festival de Venise et des citations à l’Oscar, au Golden Globe et au BAFTA Award. On l’a retrouvé ensuite dans THE IMMIGRANT de James Gray qui le dirige pour la quatrième fois.

En 2014, il a joué dans HER de Spike Jonze. Un an plus tard, il retrouve Paul Thomas Anderson pour INHERENT VICE. La même année, il donne la réplique à Emma Stone dans L’HOMME IRRATIONNEL de Woody Allen. Il a récemment tourné dans MARY MAGDALENE avec Rooney Mara et DON’T WORRY, HE WON’T GET FAR ON FOOT de Gus Van Sant. Il sera au générique de THE SISTERS BROTHERS de Jacques Audiard.

LYNNE RAMSAY - Réalisatrice Originaire de Glasgow, Lynne Ramsay est considérée comme l’une des réalisatrices britanniques les plus audacieuses du cinéma indépendant actuel. Elle doit beaucoup au festival de Cannes. En effet, elle a d’abord remporté le prix du jury en 1996 pour son film de fin d’études, SMALL DEATHS, puis deux ans plus tard pour son troisième court métrage GASMAN. Son premier long métrage, RATCATCHER, a été projeté dans la sélection Un certain regard en 2000 où il a obtenu une mention spéciale. En 2011, WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN était le seul film anglais en lice pour la Palme d’Or. Il a par ailleurs décroché plusieurs nominations au BAFTA Award et remporté le British Independent Film Award du meilleur réalisateur, le prix du meilleur film au London Film Festival et celui du meilleur scénario décerné par la Writers Guild of Great Britain. En 2012, SWIMMER, commande du comité culturel olympique de Grande-Bretagne, a obtenu le BAFTA Award du meilleur court métrage. page 6

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Français 2017 - Durée : 1h43 min

Un film de Gaël Morel

Sortie nationale 8 novembre 2017

Avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri… Synopsis : La vie d’Edith est bouleversée par un plan social. L’usine dans laquelle elle travaille depuis toujours est délocalisée à Tanger. Pour les ouvriers, l’unique alternative au chômage est d’accepter un reclassement au Maroc. Edith, sans attache, avec un fils travaillant au loin, est la seule à faire ce choix. Même si les premiers pas dans cette nouvelle usine et ce pays inconnu sont difficiles, Edith se lie vite d’amitié avec Mina, qui tient la pension où elle loge. Grâce à cette amitié, sa vie prend un nouveau tournant. ENTRETIEN AVEC GAEL MOREL D’où est née l’idée du film ?

Je voulais rendre hommage au milieu ouvrier d’où je viens ; tourner un film qui s’y déroule entièrement. Il y a souvent des personnages d’origine modeste dans mes films, mais ils ne sont pas nécessairement issus de la classe ouvrière dans laquelle j’ai grandi. C’est en évoquant avec mon père la situation du textile à Villefranche-sur-Saône, où il a longtemps travaillé lui-même comme ouvrier, que j’ai eu l’idée de cette femme qui accepte un reclassement au Maroc : le textile est complètement sinistré dans ce département et les délocalisations y sont nombreuses. A Tarare, non loin de Villefranche, 80% des usines ont mis la clé sous la porte. Quelques-unes sont encore en activité dans ce bassin, parmi lesquelles celle où a travaillé mon père. J’ai eu la chance de pouvoir tourner dans ce décor si important pour moi toutes les séquences montrant le personnage d’Edith au travail en France. La décision du personnage est presque suicidaire : on sait bien que même les responsables des ressources humaines qui font ces offres de reclassement n’y croient pas.

Ces offres sont inscrites dans la loi du travail, les entreprises sont tenues de les faire avant un licenciement, et leurs propositions sont évidemment indécentes. Récemment, les ouvriers de Whirlpool se sont vu proposer un salaire de 400 euros s’ils acceptaient d’être reclassés en Pologne où leur usine va être délocalisée. Ce n’est pas sérieux ! La situation que j’imagine n’appartient pourtant pas à la science-fiction : durant la crise en Espagne, beaucoup de gens ont préféré partir temporairement au Maroc plutôt que de rester sans travail dans leur pays. C’est la démarche d’Edith, l’héroïne, qu’interprète Sandrine Bonnaire.

Pour elle, comme pour tous les ouvriers, le travail est une valeur fondamentale qui assure fierté, dignité et lien social - comment avoir une vie sociale quand on fait les trois huit sinon en tissant des amitiés dans son usine ? Dans une société comme la nôtre, il est difficile d’avoir une vie digne si l’on ne travaille pas. Dans le cas d’Edith, s’ajoute une énorme solitude. Elle est veuve, son fils est parti. Elle en arrive à une logique très jusqu’au-boutiste: soit elle s’enfonce, soit elle remonte… L’altercation qu’elle a avec Gisèle, la syndicaliste, avant son départ, décrit très bien les rapports complexes des ouvriers avec leurs syndicats : “ Tes discours, je n’y crois plus ”, lui dit-elle.

Il y a un véritable désamour des travailleurs à leur égard. Et en même temps c’est encore pire quand il n’y en a pas du tout, comme Edith le découvrira au Maroc. Certains syndicats continuent de fonctionner comme il y a vingt ou trente ans. Au lieu d’être des partenaires privilégiés de la concertation, ils campent sur deux positions : bloquer l’entreprise ou sauver leur propre peau. Au fond, Edith ne fait que s’appliquer à elle-même les règles qu’ils fixent : penser à elle, choisir ce qui l’attire le plus, et donc travailler, même si elle doit partir pour cela. Pourquoi avoir choisi de situer l’intrigue au Maroc ?

C’est le seul pays d’Afrique du Nord qui offre autant de sécurité aujourd’hui et il est associé aux vacances. Imaginer une Française mener une vie d’ouvrière là-bas, loin des images de cartes postales, créait un phénomène de singularité. Pourquoi la transporter précisément à Tanger ?

C’est une ville en pleine expansion, avec une économie florissante. Il y a une énorme zone franche qui bénéficie de dérogations de droits de douane notamment. Tanger est une ville très attractive où les industries européennes, dont le textile, ont tout intérêt, malheureusement, à s’implanter car les coûts salariaux y sont beaucoup moins élevés et les travailleurs peu protégés par les lois sociales.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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France 2017 - Durée : 1h31 min

un film de Vincent Macaigne

Pour le réconfort mmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy…

SYNOPSIS : Pascal et Pauline reviennent sur les

terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ?

Critiques :

«  Si le film convoque pareillement la tendresse et l’invective, avec une sorte de fougue aristopunk, c’est pour en faire émerger quelques mots, quelques gestes, un « réconfort » partagé pour chercher où et comment nous pourrions vieillir ensemble. » Joachim Lepastier - Cahiers du Cinéma

HORAIRES Jeudi 9 novembre 15h Vendredi 10 novembre 22h15 Samedi 11 novembre 18h00 Dimanche 12 novembre 20h30 Lundi 13 novembre 18h00 Mardi 14 novembre 15h Jeudi 16 novembre 15h Vendredi 17 novembre 22h15 Samedi 18 novembre 18h00 Dimanche 19 novembre 20h30 Lundi 20 novembre 18h00 Mardi 21 novembre 15h

«  Voilà un film générationnel, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses sur cette jeunesse française incapable de trouver sa place parmi les baby-boomeurs devenus «papy-boomeurs» triomphants. Pour tenir debout, elle peut compter sur Macaigne, rebelle sans cause et sans illusions, sinon celle de redonner un peu d’espoir. » Jérémie Couston - Télérama « Pour le réconfort est un beau film qui a quelque chose à dire sur notre monde et sait comment le dire. » Emile Breton - L’Humanité

France 2017 - Durée : 1h48 min

Tous les rêves du monde Un Film de Laurence Ferreira Barbosa - Avec Pamela Constantino-Ramos, Rosa Da Costa, Antonio Torres Lima…

SYNOPSIS : Pamela est une jeune portugaise de la deuxième génération née ici, en France. Empêtrée dans ses contradictions, ses échecs et l’amour absolu pour sa famille, elle se sent perdue et paraît incapable d’imaginer comment elle pourrait vivre sa vie… Surtout qu’elle n’aime que jouer du piano et patiner sur la glace. Elle va pourtant trouver son propre chemin entre France et Portugal.

Critiques : « Du village portugais à la maison française de la famille de Pamela, spacieuse, bien tenue, le film nous fait visiter un monde sans ruse, où l’extérieur reflète l’intérieur, une dignité à la fois solide et feutrée, rigoureuse mais tempérée de bonté. Laurence Ferreira Barbosa l’éclaire très subtilement.  » Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro « «Tous les rêves du monde» n’est pas un film qui cherche à impressionner, mais à montrer. C’est un film populaire, malicieux, fin, qui met ses personnages au coeur du film et se penche sur eux avec un regard à la fois curieux, analytique, précis et compréhensif. Intelligent, sensible et inspiré.  » Jean-Baptiste Morain - Les Inrockuptibles « Laurence Ferreira Barbosa filme son héroïne avec une sensibilité et une pudeur qui permettent de révéler la complexité de cette adolescence faussement passive.  » Thomas Baurez - Studio Ciné Live

Jeudi 23 novembre 15h Vendredi 24 novembre 22h15 Samedi 25 novembre 17h40 Dimanche 26 novembre 20h30 Lundi 27 novembre 17h40 Mardi 28 novembre 15h page 8

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

HORAIRES

Jeudi 30 novembre Vendredi 1 décembre Samedi 2 décembre Dimanche 3 décembre Lundi 4 décembre Mardi 5 décembre

15h 22h15 17h40 20h30 17h40 15h

Tarif

5€

La séance

Italie, États-Unis, France 2017 - Durée : 1h58 min

A ciambra

Un Film de Jonas Carpignano Avec Pio Amato, Koudous Seihon, Damiano Amato… Synopsis : Pio a 14 ans et veut grandir vite. Comme son grand

frère Cosimo, il boit, fume et apprend l’art des petites arnaques de la rue. Et le jour où Cosimo n’est plus en mesure de veiller sur la famille, Pio va devoir prendre sa place. Mais ce rôle trop lourd pour lui va vite le dépasser et le mettre face à un choix déchirant.

Bulgarie, Allemagne 2017 Durée : 1h43 min

Un film de Stephan Komandarev Avec Vassil Vassilev, Ivan Barnev, Assen Blatechki … Synopsis : Lors d’un rendez-vous avec son banquier, un petit entrepre-

neur qui travaille comme chauffeur de taxi pour arrondir ses fins de mois découvre que le montant du pot de vin qu’il doit verser pour obtenir son prêt a doublé. Désemparé, l’homme tue le banquier et se suicide. Le drame suscite un débat national à la radio au sujet du désespoir qui a saisi la société civile. Pendant ce temps, cinq chauffeurs de taxi et leurs passagers roulent dans Sofia la nuit, chacun dans l’espoir de trouver un avenir meilleur.

Critiques

: « Au-delà des choix formels parfaitement maîtrisés (...), il convient de saluer la justesse des comédiens (...). On insistera également sur la qualité d’un scénario qui mêle les moments de violence et les élans de solidarité sans jamais perdre de vue son fil conducteur.  »

Critiques : «  Tout du long, le film est soulevé par l’énergie fougueuse et la hargne incendiaire de son jeune héros, qui ne fait jamais que chercher sa place.  » Mathieu Macheret - Le Monde « Un récit résolument ancré dans la réalité. Les acteurs non-professionnels (...) jouent pratiquement leur propre rôle ; le traitement brut et vif de la caméra à l’épaule transmet un fort sentiment de réalisme.  »

Dominique Martinez - Positif « Portrait à la fois brut et d’une belle ambition romanesque, doublé d’une dimension de fable morale, “A Ciambra” est une franche réussite.  »

Pierre-Simon Gutman - Les Fiches du Cinéma

HORAIRES V.O.

Yannick Lemarié - Positif « La cadence furieuse du récit, son habileté à passer le relais de passager en passager, à livrer généreusement des émotions disparates, permet de tenir debout sous les coups.  »

Jérémy Piette - Libération « Malgré quelques outrances (la femme vengeresse), le film reflète brillamment une société sans foi ni loi, dont les membres se demandent, éperdus, quand a débuté l’indifférence qui, aujourd’hui, les submerge.  »

Jeudi 21 décembre 15h Vendredi 22 décembre 22h15 Samedi 23 décembre 17h35 Dimanche 24 décembre 20h30 Lundi 25 décembre 17h35 Mardi 26 décembre 15h

Jeudi 28 décembre 15h Vendredi 29 décembre 22h15 Samedi 30 décembre 17h35 Dimanche 31 décembre 20h30 Lundi 1 janvier 17h35 Mardi 2 janvier 15h

Pierre Murat - Télérama Pierre Murat - Télérama

HORAIRES V.O. Jeudi 7 décembre 15h Vendredi 8 décembre 22h15 Samedi 9 décembre 17h45 Dimanche 10 décembre 20h30 Lundi 11 décembre 17h45 Mardi 12 décembre 15h

Jeudi 14 décembre 15h Vendredi 15 décembre 22h15 Samedi 16 décembre 17h45 Dimanche 17 décembre 20h30 Lundi 18 décembre 17h45 Mardi 19 décembre 15h

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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Français 2016 - Durée : 1h27 min

DIANE A LES ÉPAULES

Un film de Fabien Gorgeart Avec Clotilde Hesme, Fabrizio Rongione, Thomas Suire…

SYNOPSIS : Sans hésiter, Diane a accepté de porter l’enfant de Thomas et Jacques, ses meilleurs amis. C’est dans ces circonstances, pas vraiment idéales, qu’elle tombe amoureuse de Fabrizio. ENTRETIEN AVEC FABIEN GORGEART Ce premier long-métrage s’inscrit dans la lignée de vos courts métrages, qui s’intéressaient à la parentalité ? En effet, Le Sens de l’orientation racontait l’histoire d’un homme, interprété par Fabrizio Rongione, qui n’avoue pas à sa petite amie sa stérilité, alors que le couple essaie d’avoir un enfant. Et dans Un chien de ma chienne, Clotilde Hesme incarnait une femme dont la sœur vit une interminable et épuisante grossesse. Diane a les épaules me permet d’approfondir cette thématique à travers une procréation décalée, un peu à part : une grossesse pour autrui… Nous vivons une époque où les territoires se redessinent au sein du couple, de la filiation, de l’appartenance au masculin ou au féminin. L’identité sexuelle n’est plus réduite aux catégories biologiques et les rapports de filiation s’affranchissent du modèle parental dit traditionnel. La société s’en trouve bousculée Pour interpréter Diane, vous choisissez Clotilde Hesme. Oui pour incarner cette créature hybride mi femme libre, mi femme ventre, il m’était indispensable de l’envisager avec légèreté et humour et le jeu de Clotilde Hesme est à la fois grave et délicat, désinvolte et consciencieux. Le corps de Diane est disproportionné par rapport aux hommes qui l’entourent ; ils sont tous plus petits et plus chétifs qu’elle. Elle est « bigger than life » avec beaucoup de désinvolture. Elle en devient un corps burlesque. Un corps désarticulé qui comme son épaule se déboite telle une poupée mal fichue. Elle est entre la femme sublime et l’ado dégingandée, totalement libre, n’appartenant à aucun genre précisément et je ne parle pas de genre sexué Le personnage de Diane aborde sa grossesse comme un acte généreux. Dans un premier temps, le don que Diane fait de son ventre ressemble à une décision inconséquente et petit à petit, il ressemble à une mission, avec tout ce que cela

Sortie nationale 15 novembre 2017

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

suppose d’abnégation, voire de jusqu’au-boutisme et de volonté de donner un sens à ses actes. Mais l’expérience que Diane va faire dépasse le don de soi puisqu’il s’agit à la fin de faire un don encore plus vertigineux : un don tout court… celui de donner un enfant. Les trois personnages masculins incarnent finalement trois pères. Dans le film je m’amuse avec l’idée que ce sont les hommes, les seuls, à vouloir être parents de manière directe ou indirecte. Il n’a jamais été question pour moi d’interroger la légitimité de Thomas et Jacques à devenir les parents de l’enfant que porte Diane. Ils traversent, chacun à leur manière, l’appréhension presque banale des futurs parents. Thomas a tout du fanfaron - un adulte dans un corps d’enfant ! - mais, à trop vouloir partager l’intimité de cette grossesse avec Diane, ses angoisses irraisonnées prennent le dessus, le poussent à l’ingérence et menacent le rapport quasi-sororal qui l’unit à la femme qui porte son enfant. À l’opposé, Jacques mêle prestance et pudeur. Il est en quelque sorte John Wayne tenant l’enfant emmailloté contre sa poitrine dans Le Fils du désert (Three Godfathers). Ses émotions affleurent pudiquement au milieu du tourbillon engendré par les autres. Mâle alpha contrarié, Fabrizio tente lui de composer avec cette jeune femme imprévisible, moderne, qui bouscule ses habitudes sentimentales. L’incertitude qui entoure son avenir avec Diane le pousse à lui aussi se comporter comme un futur père en étant le garant du bon déroulé de cette grossesse qui, à la base, ne le concerne même pas ! Si on appréhende le lien que Diane va avoir avec l’enfant, on ne mesure pas celui qui est en train de se créer avec Fabrizio. C’est aussi une autre manière de poser la question de la création du lien. N’est-ce pas en partageant une histoire forte avec quelqu’un que les liens se nouent ? Un lien profond s’est créé, l’air de rien, avec Fabrizio. À jamais il sera le nonpère de son non-enfant. Voilà quatre personnages qui se retrouvent impliqués dans l’arrivée d’un enfant, sans qu’on puisse circonscrire leurs rôles à leurs fonctions biologiques. Ils ne prennent la pleine mesure de leur situation que lorsque celle-ci progresse et ils se laissent petit à petit déborder par leurs sentiments. Ainsi ballotés entre leur égoïsme et leur générosité, ils révèlent ce que je guette chez eux : leur profonde humanité..

Mémoire à Vif présente

G.B. - 1980 - 2h10

Dans le cadre du Mois du Film Documentaire et de la thématique : De la musique pour changer le monde

Rude Boy  Jack Hazan et David Mingay

Scénario: Ray Gange, Jack Hazan, David Mingay Musique: The Clash The Slickers The Soul Sisters Interprètes: Ray Gange Joe Strummer Mick Jones Paul Simonon Nicky Headon Johnny Green.

Mémoire à Vif

9 novembre à 20h30

au

5€

la soirée

atND b é d / n o i t a t n e prés e bertrand et raf d’UNDERSOU en présence d

d’un concert des Clash, « Rock Against Racism », à Hyde Park, Ray s’empare du micro et harangue la foule. Johnny Green, le manager du groupe, décide alors de lui donner sa chance et l’engage pour remplacer un technicien...

Avis critiques : -« Rude Boy », c’est un film tranchant comme la voix de Joe Strummer, le chanteur des Clash à qui le film a été conçu à la mesure de leur talent et de leur hargne. Groupe anglais de rock issu de la vague punk de 1977, les Clash balayent tout par leur musique et leurs textes dont la violence, épongée par une poésie chaleureuse et contestataire, est une réponse à la violence répressive de la police britannique contre les exclus, contre ceux qui ne courbent pas la tête devant la Loi… Le rude boy, dans le film, c’est Ray Gange – sidérant, émouvant de vérité – un jeune type errant entre le sex-shop où il gagne sa vie et les concerts des Clash pour lesquels il se fera engager comme roadie avant de se retrouver libre, entièrement libre, seul, quand les deux cinéastes annoncent le mot fin… En imposant que chacun des personnages de ce drame social joue le rôle qu’il interprète chaque jour dans la réalité de la vie, les deux cinéastes atteignent un degré de vérité existentielle inouïe qui donne au cinéma pas seulement le rôle de témoin d’une époque ou d’un mouvement mais le pouvoir d’une parole écoutée par des milliers de fans. Cette parole crachant des cris arrachés de leurs entrailles en ébullition sont autant de perforations dans le tympan de ceux dont la surdité est une vocation. Cinéma 81, n° 268, avril 1981.

Synopsis L’Angleterre en crise des années 80. La campagne électorale qui mènera Margaret Thatcher au pouvoir bat son plein. Dans le sex-shop de Soho où il travaille pour gagner sa vie, Ray s’ennuie à mourir. Son seul antidote : la musique de son groupe favori, les Clash. À force de persévérance, il finit par rencontrer Joe Strummer, le leader du groupe. Mais celui-ci refuse de l’embaucher dans la troupe. À la fin

-Dans « Rude boy », chaque cadrage est soigneusement composé, chaque mouvement d’appareil maîtrisé et le montage reconstruit une narration fluide, quasi-musicale (sans jeu de mot) et qui prend totalement ses distances avec les données matérielles (d’espace et de temps principalement) du tournage. Pas question ici de vouloir - à tort ou à raison - surprendre le réel : dès le départ, la démarche des auteurs se veut interprétative. Il en résulte une poésie étrange et forte, un peu comme dans ces tableaux surréalistes (chez un Delvaux par exemple), où l’extrême réalisme de chaque élément «re-présenté» renforce l’étrangeté globale et onirique de l’ensemble. Philippe Pilard Revue du cinéma n°359

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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Français 2017 - Durée : 1h40 min

Un film de Marine Francen

Avec Pauline Burlet, Alban Lenoir, Géraldine Pailhas…

SYNOPSIS : 1852 : L’armée de Louis Napoléon Bonaparte écrase

la résistance des Républicains. Dans son village de montagne, Violette assiste à la rafle de tous les hommes. Après des mois passés dans un isolement total, Violette et les autres jeunes filles se font un serment : si un homme vient, il sera celui de toutes…

Entretien avec Marine Francen Quel est le point de départ de votre film ?

À l’origine du « Semeur », il y a la rencontre avec un texte : « L’homme semence » de Violette Ailhaud. C’est un court récit énigmatique dans lequel l’auteur, institutrice, raconte à la première personne un épisode de la vie de son village. J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce livre, j’ai donc immédiatement contacté l’éditeur.

Qu’est-ce qui vous touchait particulièrement dans ce texte ?

Ce livre m’a séduit autant par sa thématique que par sa force poétique. Ça a très vite suscité chez moi l’envie de lui trouver une forme cinématographique. Le récit ressemble davantage à un long poème en prose qu’à une nouvelle. Il fonctionne par évocations. Il y avait donc tout à construire, je me sentais très libre. C’est cela aussi qui m’a plu. Je trouvais ce texte d’une grande justesse et d’une grande force sur le désir féminin. Au-delà du contexte historique, il raconte ce que c’est qu’être une femme une fois qu’on a évacué les références sociales, la culture ou la nationalité… Une fois qu’on a effeuillé tout ce qui peut habiller une femme, en quelque sorte !

Comment avez-vous abordé le contexte historique de l’histoire ?

Je ne me suis pas imposée une précision historique absolue, mais j’ai été passionnée par ce contexte. Je le trouvais très riche, méconnu et tout à fait d’actualité. Ce que raconte Violette Ailhaud, c’est la défense de la liberté sous toutes ses formes. Cette thématique n’a ni frontière, ni époque et je voulais aussi retranscrire cette contemporanéité. Cette histoire entretient des résonances fortes avec le climat actuel, notamment cette résistance de gens simples, qui se sont mis en danger pour défendre les valeurs de la République, encore neuves à cette époque-là. Ce que défendent ces femmes, c’est d’abord leur liberté : de penser, d’exister, de défendre des convictions qui prennent corps dans leur chair.

La lutte qu’elles mènent est le prolongement du combat mené par leurs hommes au moment du Coup d’État. Mais leur résistance à elles passe par la nécessité quasi animale, d’aimer et d’enfanter, pour continuer à croire en l’avenir et transmettre leurs valeurs.

Le manque des hommes est avant tout exprimé au niveau de la sexualité et du désir.

L’absence des hommes dure et au fil des mois fragilise la survie psychique et physique des personnages. Pour lutter contre la mort qui rôde, celle probable

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Sortie nationale 15 novembre 2017 de leur mari ou de leurs fils, et aussi la mort de leur village, les femmes laissent parler leur instinct. Comme des animaux. La pulsion de vie prend le dessus. Et je crois que c’est la force immense des femmes, de porter cet instinct primaire qui guide nos vies, beaucoup plus qu’on ne le croit. J’ai grandi à la campagne, je me sentais à l’aise avec ces personnages de femmes. J’aime leur pudeur, et par moments, leur crudité qui surprend. Dans toutes les sociétés, qu’elles soient occidentales ou orientales, je pense que les femmes ont une liberté de parole, entre elles, beaucoup plus grande que les hommes. J’avais envie que le film la restitue. Je tenais à ce que le scénario soit tendu du début à la fin. Tendu par le manque d’homme, la peur, l’inconnu. Et que cette tension soit relayée dans la mise en scène par des regards, des corps débordants de désir… Mon envie de cinéma est centrée sur la manière d’exprimer les sensations sans les mots. C’est pour cela que cette histoire m’intéressait. Ce que vivent ces femmes est très corporel. Qu’est-ce qui se passe dans le corps, qui à un moment peut dépasser ce qu’on arrive à comprendre dans sa tête ?

Vous filmez une situation transgressive sans jamais être provocante…

Je voulais que l’on sente la tension, le manque et le désir mais je ne voulais pas du cliché « femmes qui se crêpent le chignon pour un homme ». Le besoin et le désir sexuels peuvent être très puissants mais ce n’est ni sale, ni négatif, juste une pulsion de vie. L’enjeu était de montrer tout ce qui peut être ressenti dans une telle situation, sans porter de jugement moral. Au-delà de l’étrangeté et du côté transgressif de ce pacte, chacune des femmes arrive à trouver sa place car elle respecte le droit des autres à avoir besoin de sexualité. Et pour certaines à être mères. Je voulais raconter ces différents étages de compréhension et d’acceptation de ce nouveau code de vie. La scène où elles approchent toutes ensembles, avec leurs brebis et Jean au milieu, est pour moi emblématique de cette vie possible qu’elles ont réussi à construire, malgré cette situation qui peut paraître complètement intenable. Elles prouvent que ça peut tenir. Peut-être pas des années, mais dans un moment de survie, oui. Beaucoup de tabous peuvent être dépassés à partir du moment où ils s’inscrivent dans une nécessité.

© photos

ziat

: Bruno Bé

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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5,50€

Français 2015 - Durée : 1h31 min

la soirée

Les cafés géographiques font leur cinéma ! Cinéma géographique

« Hope : au-delà des parcours migratoires, des trajectoires de vie »

Le mardi 21 novembre à 20h15, au Lido

HOPE

Un film de De Boris Lojkine Avec Justin Wang, Endurance Newton, Dieudonné Bertrand Balo’o…

SYNOPSIS : En route vers l’Europe, Hope rencontre Léonard. Elle a besoin d’un protecteur, il n’a pas le coeur de l’abandonner. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d’avancer ensemble, et de s’aimer.

Un Cinéma géographique, qu’est-ce que c’est ? Les géographes de l’Université de Limoges vous proposent une soirée mêlant cinéma et géographie afin d’aller voir un film autrement, mais aussi de faire de la géographie autrement. Cet évènement est consacré au film « Hope », de Boris Lojkine. En route vers l’Europe, Hope rencontre Léonard. Elle a besoin d’un protecteur, il n’a pas le coeur de l’abandonner. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d’avancer ensemble, et de s’aimer. Si la géographie sert à mieux comprendre le monde, il paraît indispensable de profiter du superbe film de Boris Lojkine pour mettre en lumière l’un des phénomènes majeurs de notre époque : les migrants. Derrière ce terme, il y a souvent une réalité floue et anonyme. Ainsi Nathalie Bernardie Tahir, professeure de géographie à l’Université de Limoges, nous permettra lors d’un débat à la suite du film de mieux saisir les enjeux humains et politiques autour de la route vers l’Europe. Nous vous attendons tous très nombreux le 21 novembre au cinéma du Lido pour assister à l’ouverture de la saison 3 des Cinémas géographiques de Limoges !

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Français 2017 - Durée : 0h52 min

Marc Petit Sous le ciel des vivants

un film de emma Le Bail Deconchat

Projection unique le 23 novembre à 20h au Lido en présence de la réalisatrice et de Marc Petit Entrée libre dans la limite des places disponibles Synopsis : Comment est-on sculpteur, jour après jour, pièce après pièce ? Quelle énergie nourrit l’esprit, incite à se mettre au travail coûte que coûte ? Sans savoir ce qu’il va sortir de la matière, inerte avant que les mains ne viennent s’y plonger, avant que le cœur ne cherche à s’y trouver mêlé. Marc Petit m’ouvre les portes de sa création. Passion, matière, mise au monde. Alliance suprême ? Et quoi de plus ? L’INTENTION par Emma Le Bail Deconchat L’atelier de l’artiste, un autre monde.

Un espace-temps en marge de celui que j’habite. Un lieu qui reste le plus souvent caché des regards. Même quand les portes sont ouvertes, le mystère qui règne dans l’atelier du sculpteur reste entier. Si l’on suppose que tout « se résume » dans la passion, que c’est elle qui incarne, qui recèle, qui génère tout ce qui est nécessaire à l’enchaînement des gestes, les uns après les autres, alors c’est cette concordance des émotions, cet état si particulier que je veux raconter. Pour moi, ce qui déclenche l’envie, le fil que je suis, qui serpente dans mon histoire, qui sillonne dans les méandres semblables à ceux que j’observe au sein de l’atelier, ce fil, c’est celui qui me fait me reconnaître dans la sculpture de Marc Petit. C’est celui qui me permet d’identifier en moi l’empreinte

(fossile) d’un moment où j’aurais pu suivre la même voie, où, avec le recul, je me suis sentie sculpteur. Et c’est grâce à cette mémoire, à ce souvenir lointain que je peux me projeter dans son quotidien et réaliser ce film.

Je me souviens, je suis enfant, j’ai les mains dans la terre, dans l’argile, blanche. Le modelage, un crâne puis son visage, prend forme sous mes yeux. C’est là que naît cette fascination pour la matière qui devient le reflet de l’âme, de l’esprit, de la pensée, de l’émotion, cette sensibilité qui m’accompagne depuis et qui me fait vibrer. L’art est dans les mains et le cœur de celui qui sait traduire, parcourir ce chemin avec grâce, poésie, virtuosité. Je me demande alors si l’on peut comprendre comment l’on devient, comment l’on est artiste, sculpteur. C’est ce questionnement des sens qui m’a motivée, qui a attisé le désir de suivre au plus près le processus, la démarche, la création à l’état pur, afin d’en garder une trace, une empreinte. Le filmer, dans son quotidien, dans l’incertitude du résultat, l’accompagner au cours de sa création, dans l’objectif d’assister aux heurts, aux obstacles, comme aux surprises, aux petits miracles, suivre la naissance d’une grosse pièce et de plusieurs plus « petites », les côtoyer à l’atelier, les escorter chez le fondeur, les accueillir à la galerie d’art, pour leur exposition, mettre en lumière l’interaction du corps et de l’esprit qui anime cet artiste, tel est mon cap.

* Voir conditions de tarifs et période de validité affichées en salle et au verso de la carte. Places à 4 euros, après s’être acquitté du prix d’adhésion à la formule cinétudiant de 5 euros, à partir du 4 septembre 2017. ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr ID Studio - [email protected] - Photos : Bruno Béziat - Modèles : NATACHA eT LéA PROGRAMMES - RCS Limoges 494 602 824. Toute reproduction interdite - Visuel non contractuel.

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Extension ESTER

Depuis le 18 octobre, soit 9 ans jour pour jour après son inauguration, le cinéma Grand Ecran Ester bénéficie, pour encore mieux vous accueillir, de 2 salles supplémentaires, portant donc le nombre à 12. Plus qu’une simple augmentation du nombre de salle, c’est une véritable évolution de l’ensemble de l’établissement qui a vu le jour. L’adjonction de ces deux volumes supplémentaires est l’occasion d’offrir au public des conditions de confort et de projection optimisées. Ces deux nouvelles salles bénéficierons du label qualité «  CINEMAX  » : gradinage accentué, espacement maximal,

présence de fauteuils clubs, grands écrans, ambiance lumineuse repensée et son immersif. Alors que quatre autres seront upgradées pour offrir les mêmes caractéristiques, il est à noter que les salles 11 et 12 sont les deux premières au monde à proposer un son immersif « OVATION », spécialement développé pour Grand Ecran par la société américaine Trinnov© et Ciné Digital Service. La création de ces deux salles va nous permettre de vous proposer plus de diversité dans de la programmation du Grand Ecran Ester et, par conséquent, dans celle de l’agglomération de Limoges. Cette augmentation du nombre de salles, et par conséquent du nombre de séances est essentiellement destinée à accueillir de nouvelles offres de diffusion au sein du Grand Ecran Ester. Dorénavant vous pourrez chaque semaine découvrir des documentaires inédits, des Disney Héritage, des films du patrimoine, des films d’auteurs en sortie nationale ou en continuation.

sante iser que cette compo éc pr de nt rta po im Il est ra en comésente à Ester, viend « Art & Essai » plus pr n, de l’offre ment en substitutio plément, et aucune t pas son ne perdra évidemmen i qu O, LID au te en ds. prés x cinéphiles limougeau au e èr ch , ue riq to his identité

Achat des billets : mise en service de 2 bornes

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Norvégien, Français, Danois, Suédois 2017 - Durée : 1h56 min

Sortie nationale 22 novembre 2017 Un film de Joachim Trier Avec Eili Harboe, Okay Kaya, Ellen Dorrit Petersen…

JOACHIM TRIER RÉALISATEUR SYNOPSIS : Thelma, une jeune et timide étudiante, vient

de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d’Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d’épilepsie d’une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l’intensité de ses sentiments pour Anja, qu’elle n’ose avouer - pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs.

JOACHIM TRIER - à propos de Thelma Les spectateurs qui sont habitués au naturalisme de vos précédents films - NOUVELLE DONNE, OSLO, 31 AOÛT et BACK HOME - risquent d’être surpris avec ce thriller surnaturel...

À vrai dire, j’ai toujours fait les films que j’avais envie de faire. Celui-ci nous a menés sur un chemin étrange où nous voulions vraiment essayer quelque chose de neuf. Le fait d’avoir grandi en regardant des films m’a appris qu’on pouvait exprimer certaines choses par le biais d’images mentales. J’ai été nourri aux films d’Antonioni et de Bergman, mais également à ceux de Brian De Palma. Aussi, j’ai toujours aimé les enjeux existentiels de DEAD ZONE de David Cronenberg, qui s’apparente presque à un conte de fées où se joue quelque chose de très humain, auquel on peut s’identifier, même s’il s’inscrit dans le domaine du surnaturel. Comment est née l’histoire de THELMA ?

J’avais en tête une histoire de sorcières située à Oslo. Comme je suis cinéphile et que je manquais un peu d’assurance, on est passé par une phase durant laquelle Eskil Vogt, mon coscénariste, et moi-même avons visionné bon nombre de gialli - ces films d’horreur italiens des années 70. Je me rappelle avoir aussi revu L’ÉCHELLE DE JACOB d’Adrian Lyne, ou encore LES PRÉDATEURS de Tony Scott.

C’était une démarche purement visuelle. Je me souviens avoir eu une conversation avec Eskil sur la façon dont ces films touchent à quelque chose de très humain, qui a à voir avec l’anxiété, la mort et toutes sortes de questions existentielles, mais par le biais du genre. Ça, c’était une

Joachim Trier est un réalisateur et scénariste internationalement reconnu. Ses films NOUVELLE DONNE (2006) et OSLO, 31 AOÛT (2011), encensés par la critique, récompensés à plusieurs reprises, et tous deux co-écrits par Eskil Vogt, ont été sélectionnés et primés à des festivals internationaux tels que Cannes, Sundance, Toronto, Karlovy Vary, Gothenburg, Milan et Istanbul. OSLO, 31 AOÛT a été sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2011 et nommé aux César dans la catégorie du Meilleur Film Étranger en 2013. NOUVELLE DONNE a reçu en 2007 le Prix Amanda (la plus haute distinction cinématographique en Norvège) dans les catégories Meilleur Film Norvégien, Meilleur Réalisateur et Meilleur Scénario. Le film a été distribué aux États-Unis par Miramax et sélectionné pour représenter la Norvège aux Oscars dans la catégorie Meilleur Film Étranger en 2006. Encensé pour « son sublime talent inné », Joachim Trier a été nommé dans la liste des 20 réalisateurs les plus prometteurs par le New York Times en 2013. Le drame familial BACK HOME (2015) est son premier film en langue anglaise et marque sa première entrée en compétition officielle au Festival de Cannes. THELMA, sa dernière collaboration avec Eskil Vogt, est son quatrième long métrage. Filmographie

2006 NOUVELLE DONNE

2015 BACK HOME

2001 STILL (court métrage)

2017 THELMA

2011 OSLO, 31 AOÛT

2002 PROCTER (court métrage) 1999 PIÉTA (court métrage)

première chose. On a ensuite commencé à travailler autour de quelques idées, notamment sur la conception de scènes et d’images précises. Un personnage s’est alors peu à peu imposé, c’était Thelma. Puis, rapidement, on s’est retrouvé à jongler avec deux choses : une dont nous étions assez familiers - le récit d’apprentissage, qui renvoie au personnage du frère cadet de BACK HOME ou à la mélancolie de la solitude dans OSLO, 31 AOÛT - et l’autre, qui était cet élément de genre. C’était le côté amusant du processus, d’avoir recours à ce type de narration spécifique, qui est centré sur les personnages et auquel je suis plus habitué, et de le porter visuellement vers un univers qui laisse davantage de place à l’imagination. Il y a en effet des éléments visuels qui transportent le film du monde réel vers celui des rêves, des cauchemars et du fantastique. Comment avezvous vécu cette exploration ?

C’était très « libérateur ». L’histoire revêt quasiment un aspect mythique. Elle traite d’un père et de sa fille, ainsi que de l’incapacité à accepter son destin. Elle a cette dimension mythique qui est assez peu habituelle dans le cinéma norvégien actuel. Pour moi, c’était vraiment passionnant de combiner ma première expérience du CinémaScope avec le fait de diriger des acteurs encore inconnus. PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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Français 2016 - Durée : 0h45 min

À PARTIR DE 3 ANS

Un film de Julien Chheng, Jean-Christophe Roger (II)

Avec Pauline Brunner, Xavier Fagnon, Raphaëline Goupilleau… SYNOPSIS : Ernest est un gros ours de Charabie. Il aime jouer de la musique et manger de la confiture. Il a recueilli chez lui Célestine, une petite souris orpheline et ils partagent désormais une maison. Les deux compères ne s’ennuient jamais ! À l’approche des premiers flocons, ils se préparent à l’hibernation d’Ernest : il faut s’occuper de Bibi, leur oie sauvage, qui s’envolera avant les grands froids, se rendre au bal des souris et y fêter le premier jour de l’hiver. Enfin, il ne faut surtout pas oublier de cuisiner de bons gâteaux pour qu’Ernest s’endorme le ventre plein !

Sortie nationale 22 novembre 2017

Note : C’est en 1981 que sont publiées pour la première fois les histoires d’Ernest et Célestine. Sous le pseudonyme de Gabrielle Vincent, Monique Martin raconte le quotidien d’un ours au coeur tendre, Ernest, et d’une souris espiègle au caractère bien trempé, Célestine. Les 23 albums des deux héros sont publiés aux éditions Casterman. Succès de la littérature jeunesse, les personnages Ernest et Célestine ont été adaptés pour le cinéma en 2012 par Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar. Ce film a remporté le César du meilleur film d’animation en 2013. L’oeuvre de Gabrielle Vincent fait l’objet d’une nouvelle adaptation sous la forme d’une série Ernest et Célestine, la Collection. Cette série présente de nombreux personnages tirés de l’oeuvre originale. Ernest et Célestine en Hiver est un programme de quatre courts-métrages réalisés pour cette série. Les épisodes qui composent le programme permettent de retrouver les aventures des deux héros aux premiers jours de l’hiver. Un magnifique programme plein de charme, à partir de 3 ans, pour fêter en famille les premiers flocons de neige. Les épisodes de Ernest et Célestine en Hiver sont co-réalisés Jean-Christophe Roger et par Julien Chheng, qui avait travaillé comme animateur de personnages sur le long métrage. Accompagnée par le producteur Didier Brunner (Kirikou, Les Triplettes de Belleville, Brendan et le secret de Kells), une grande partie de l’équipe artistique du longmétrage a participé à la conception des épisodes de la série d’animation. C’est le cas notamment de Vincent courtois, compositeur de la bande originale, qui signe aussi la musique de la série. Les réalisateurs ont eu pour mission d’étendre l’univers des albums et du film à la série. Les personnages d’Ernest et Célestine ont été animés selon une technique qui mêle la 3D, utilisée pour la précision de l’animation, à la 2D, pour un rendu proche du dessin. Fidèles aux originaux, les décors rendent hommage à la finesse des aquarelles de Gabrielle Vincent.

Pour PaSSEr unE annoncE Photo retouchée, Bruno Lionel Béziat Pour être modèle amateur [email protected]

dans le programme des cinémas et dans le journal ZooM

05 55 34 32 14 [email protected]

agence de communication et publicité

idstudio www.idstudio.fr 48 avenue Baudin à Limoges Photo : Bruno Béziat avec Léa, Miss Élégance Haute-Vienne 2017 et Esméralda seconde Dauphine Shooting-Belle-et-Beau page 18

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Français 2017 - Durée : 1h53 min

Sortie nationale 22 novembre 2017 Un film de Anne Fontaine

Avec Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois, Vincent Macaigne… SYNOPSIS : Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui. Il a fui son petit village des Vosges. Il a fui sa famille, la tyrannie de son père, la résignation de sa mère. Il a fui l’intolérance et le rejet, les brimades auxquelles l’exposait tout ce qui faisait de lui un garçon « différent ».

camarades et un objet de honte pour sa famille. Mais c’est précisément sa grâce et cette féminité avérée qu’il a en lui – la cause de toute cette violence – qui vont lui permettre de trouver une voie singulière et nourrir sa créativité.

Envers et contre tout, il s’est quand même trouvé des alliés. D’abord, Madeleine Clément, la principale du collège qui lui a fait découvrir le théâtre, et dont il empruntera le nom pour symbole de son salut. Et puis Abel Pinto, le modèle bienveillant qui l’encouragera à raconter sur scène toute son histoire.

Vous n’accablez jamais la famille et lui rendez même une certaine humanité…

Marvin devenu Martin va prendre tous les risques pour créer ce spectacle qui, au-delà du succès, achèvera de le transformer.

Entretien avec Anne Fontaine : À l’origine de MARVIN, il y a « En finir avec Eddy Bellegueule », d’Edouard Louis, dont Marvin n’est pourtant pas l’adaptation. Racontez-nous la genèse du film.

C’était important pour moi de ne pas coller ces personnages à terre et les épingler comme des papillons. C’est l’inculture qui dépose en eux les phrases parfois terrifiantes qu’ils prononcent. Ils le font presque à leur insu : ils pensent de là où ils sont, avec des codes enfermant. Pierre Trividic, mon coscénariste, et moi, ne voulions pas les juger. Vous n’aviez jamais abordé ce milieu.

J’ai ressenti un lien très fort avec le héros du livre d’Edouard Louis, et j’ai éprouvé presque aussitôt l’envie de m’emparer de son histoire. J’ai voulu lui réinventer un destin, explorer la manière dont il allait se construire après un départ si difficile dans cette famille – et cette France – socialement et culturellement déshéritée ; lui imaginer des rencontres déterminantes à l’adolescence ; bref, prendre de telles libertés que MARVIN ne pouvait plus être une adaptation du roman, pourtant puissant. Comment analysez-vous le lien que vous ressentiez avec ce personnage ? J’aime l’idée que des êtres puissent échapper à leur condition, que rien n’est jamais joué, jamais foutu, et qu’il est possible de transformer les obstacles en quelque chose de fort. Cela me guide depuis toujours. Comment y parvient-on ? Comment réussit-on à transcender ces difficultés ? Ce sont des questions auxquelles il est facile de s’identifier – elles nous concernent presque tous ; des questions auxquelles, moi, qui suis complètement autodidacte, je m’identifie. Le trajet de Marvin m’a passionnée comme celui de Coco Chanel avant lui – elle aussi a su s’inventer alors qu’elle venait d’un milieu extrêmement précaire. Marvin doit également affronter sa différence. N’ayant rien en commun ni avec sa famille, ni avec ses camarades de classe, il est totalement isolé. Oui, on le dirait sorti d’une autre planète. Il a un visage d’ange et c’est comme si sa beauté excitait la cruauté des autres. C’est un objet de sadisme pour ses

N’en étant pas issue, je me suis posé la question de ma légitimité. Mais je l’ai balayée très vite. Il n’est pas nécessaire d’être dedans pour en parler. L’essentiel est de ressentir les choses. Et je les connaissais d’une certaine façon par l’une de mes grands-mères, une petite commerçante aux conditions de vie très dures, culturellement très proche des Bijou – anti-homo, anti-Noir, anti-tout. Enfant, cette misère intellectuelle m’avait beaucoup marquée. Mais c’était aussi une femme généreuse, d’une humanité incroyable. J’aimais beaucoup cette grandmère et m’en suis inspirée, bien sûr. Tout comme je me suis inspirée des familles que j’ai rencontrées dans la région d’Epinal – des gens oubliés, aux abois, d’une pauvreté incroyable et souvent très proches du FN. Je me suis véritablement incrustée dans ce pays et n’en ai plus bougé : c’était la meilleure façon de le comprendre de l’intérieur. Sans être obsédée par l‘aspect documentaire, ce que je montrais devait être juste. Vous n’évoquez jamais frontalement l’attirance de ces gens pour le Front National. Non, parce que c’est implicite. On s’en doute. Je préférais insister sur la pauvreté culturelle : la télé en marche tout le temps, parfois plusieurs dans plusieurs pièces, la radio en permanence. Le son et la dureté de la vie.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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ESTER

Comme nous l’avions évoqué, l’adjonction de 2 salles supplémentaires au sein du Grand Ecran Ester devait nous permettre d’élargir notre offre en diffusant beaucoup plus largement 3 types de programmations jusque-là peu présentes sur cet établissement.

Grand Écran CulteS Depuis l’apparition de cette sélection nous diffusion chaque semaine un film, issu des collections « classiques » ou « Patrimoine » sur environ 4 séances, dorénavant il y aura entre 6 et 8 séances par semaine et, de surcroît, le même film sera proposé au moins 15 jours, toujours en V.O. pour les

films étrangers. Le revers de la médaille est que nous ne pouvons communiquer précisément à l’avance sur les horaires, vous pourrez en prendre connaissance sur notre sitegrandecran.fr , dans notre programme hebdo ou la presse quotidienne. Sont annoncés pour les semaines à venir :

TCHAO PANTIN LES 400 COUPS THE BLUE BROTHERS AMADEUS LE DÎNER DE CONS JEAN DE FLORETTE / MANON DES SOURCES BIRD

DOCUMENTAIRES

Disney Héritage À l’instar de ce que nous avons déjà testé au sein d’autres salles du Groupe Grand Ecran, nous avons choisi de compléter l’offre enfant déjà riche de toutes les sorties nationales et des œuvres diffusées dans le cadres du Cinéma des Enfants (seulement présent au Lido et au Grand ecran Centre) par la reprise, en versions restaurées, des incontournables du catalogue Disney. Après CENDRILLON qui ouvert le bal, les prochains films seront : LE LIVRE DE LA JUNGLE à partir du 8 novembre BAMBI à partir du 29 novembre LE ROI LION à partir du 20 décembre

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Genre trop peu diffusé par manque de place pour accéder aux salles, nous avons aussi fait le choix de vous proposer tout au long de l’année une sélection des meilleurs documentaires sortis en salles. Chaque semaine 2 films seront proposés par roulement pour encore une fois permettre une exposition qui puisse permettre au public d’accéder aux séances de son choix.

France 2016 - Durée : 1h47 min

Un film de Robert Guédiguian Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan…

Sortie nationale 29 novembre 2017

Synopsis : Dans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand se rassemblent autour de leur père vieillissant. C’est le moment pour eux de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal qu’il leur a transmis, du monde de fraternité qu’il avait bâti dans ce lieu magique, autour d’un restaurant ouvrier dont Armand, le fils ainé, continue de s’occuper. Lorsque de nouveaux arrivants venus de la mer vont bouleverser leurs réflexions… NOTE D’INTENTION de ROBERT GUÉDIGUIAN L’idée initiale était de tourner le film entièrement dans la calanque de Méjean, près de Marseille, qui m’a toujours fait penser à un théâtre. Les petites maisons colorées, encastrées dans les collines semblent n’être que des façades... elles sont surplombées par un viaduc où les trains ont l’air de jouets d’enfant, l’ouverture sur la mer transforme l’horizon en fond de scène... autant de toiles peintes... surtout dans les lumières de l’hiver, quand tout le monde est parti. Un décor abandonné, mélancolique et beau. Dans ce huis clos à ciel ouvert, quelques frères et sœurs, pères et mères, amis et amants échangent des tonnes d’amours anciennes et d’amours à venir... Tous ces hommes et toutes ces femmes ont un sentiment commun. Ils sont à un moment de leur vie où ils ont une conscience aiguë du temps qui passe, du monde qui change… Les chemins qu’ils avaient ouverts se referment peu à peu. Il faut sans cesse les entretenir... ou bien en ouvrir de nouveaux. Ils savent que leur monde disparaîtra avec eux… Ils savent aussi que le monde continuera sans eux... Grâce à eux, à cause d’eux ? Quelle trace vont-ils laisser ?

Je crois à cette rencontre. Il y a quelque chose dans la « mondialisation » qui, bien entendu, est de l’ordre de l’avenir. Si j’exagère, je dirais que je ne pouvais pas faire un film aujourd’hui sans parler des réfugiés : on vit dans un pays où des gens se noient en mer tous les jours. Et je choisis exprès le mot «réfugiés». Je me moque que ce soit pour des raisons climatiques, économiques, ou à cause d’une guerre, ils viennent chercher un refuge, un foyer. Avec ces trois petits qui arrivent, peut-être la calanque va-t-elle revivre ? Angèle, Joseph et Armand vont rester là avec ces trois enfants à élever, et ils vont essayer de faire tenir le restaurant, la colline et leurs idées du monde... Et maintenir des liens entre quelques personnes... donc de la paix.

© Bruno Béziat

Sera-t-il meilleur, pire?

Et dans cette situation, soudain, arrive quelque chose, qui peut-être, va bouleverser toutes ces réflexions, une révolution copernicienne : des enfants rescapés d’un bateau échoué se cachent dans les collines. Ce sont deux frères et une sœur, comme un écho à Joseph, Armand et Angèle, et ça remet la fratrie en marche, puisqu’ils décident de garder ces petits avec eux.

Visite le 3 octobre dernier de Robert Guédiguian, pour l’avant-première du film dans le cadre des 2èmes Rencontre cinéma de Limoges.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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SEULE LA TERRE UN FILM De Francis Lee

Avec Josh O’Connor, Alec Secareanu, Gemma Jones…

Sortie nationale 6 décembre 2017

Synopsis : Johnny travaille du matin au soir dans la ferme de ses

parents, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Le soir, il noie son amertume au pub du village et multiplie les aventures sexuelles sans lendemain. Lorsque Gheorghe, un saisonnier, arrive à la ferme pour lui prêter main forte, Johnny doit faire face à des sentiments jusqu’alors inconnus. Une relation intense naît entre les deux hommes, qui pourrait changer la vie de Johnny à jamais.

ENTRETIEN AVEC FRANCIS LEE POURQUOI AVOIR CHOISI LE YORKSHIRE POUR TOURNER VOTRE PREMIER FILM ?

J’ai grandi dans les collines isolées des Pennines, dans le West Yorkshire. C’est la terre de mes ancêtres. J’ai longtemps été fasciné par ce paysage désolé et par les gens qui s’y raccrochent coûte que coûte, gagnant leur vie en exploitant quelques hectares d’une terre peu hospitalière. Quand j’étais petit, je ne réalisais pas le pouvoir d’attraction exceptionnel de cette terre sur ceux qui y vivent et y travaillent. J’en ai pris conscience lorsque je suis allé étudier à Londres, laissant derrière moi les paysages ruraux et isolés du Yorkshire de mon enfance : je me suis demandé pour la première fois ce que le reste du monde avait à m’offrir. Le point de départ de Seule la Terre est donc un questionnement personnel : que ce serait-il passé si j’étais resté au sein de ma communauté, si j’avais exploité cette terre à mon tour et si j’y avais rencontré quelqu’un ? ‘‘ RENCONTRER QUELQU’UN ’’ SEMBLE ÊTRE AU FINAL LE THÈME PRINCIPAL DE VOTRE FILM…

J’avais envie de raconter une histoire d’amour sincère et sans complaisance, de saisir le sentiment de joie mêlée d’appréhension qui accompagne la naissance d’une relation. Je voulais que l’on voie Johnny et Gheorghe tomber peu à peu amoureux l’un de l’autre et se demander comment concilier leurs différences. Je souhaitais explorer les moments que deux personnes partagent quand elles commencent à s’engager, en mettant le doigt sur les conflits qui animent les personnages. Que l’on soit homo ou hétéro, on sait tous ce que ça fait de tomber amoureux, et combien cette étape peut être difficile parfois, surtout quand les circonstances ne s’y prêtent pas. Construire une grande histoire d’amour était un défi en soi. Pour tenter d’y parvenir, j’ai tourné le film de façon linéaire et chronologique, laissant chaque scène influer sur la suivante du point de vue des sentiments, comme si je construisais l’histoire pierre après pierre. Mais je voulais aussi montrer ce qu’une telle rencontre peut signifier pour une personne isolée géographiquement et socialement, Johnny en l’occurrence, qui a dû mettre toutes ses émotions de côté, dans une communauté où les gens sont trop fatigués après de longues journées d’un travail harassant pour «se chercher», où la famille et le devoir passent avant tout, et où personne ne se soucie de savoir avec qui l’on couche, tant que les bêtes sont nourries et qu’on s’est occupé de la terre.

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Britannique 2017 - Durée : 1h44 min

COMMENT AVEZ-VOUS PRÉPARÉ VOS ACTEURS ?

Le film a été entièrement tourné dans les paysages où réside et travaille encore ma famille, il était donc essentiel pour moi de raconter cette histoire de la façon la plus honnête possible. J’ai beaucoup répété avec les acteurs, nous avons exploré non seulement le cheminement émotionnel de leurs personnages, mais aussi le travail physique que ces derniers accomplissent quotidiennement. En guise de préparation, les deux acteurs principaux ont travaillé dans des fermes durant plusieurs semaines, ils se sont frottés à tous les aspects de l’élevage et de l’agriculture. Tout ce qu’ils devaient accomplir physiquement dans le film, ils l’ont appris au contact des fermiers dans les décors naturels du film : aider une brebis à mettre bas, administrer des médicaments aux animaux, écorcher un agneau, construire un mur en pierres sèches, faire du fromage, poser une clôture... Ils se sont imprégnés de ces tâches jusqu’à ce qu’elles deviennent pour eux une seconde nature. Je voulais qu’’ils aient la sensation de faire partie intégrante du paysage dans lequel leurs personnages vivent et travaillent. Alec Secareanu (Gheorghe) était bouleversé par le contact avec les animaux, en particulier par l’agnelage, et c’était magnifique de le voir maîtriser ses émotions tout en jouant brillamment le rôle d’un travailleur saisonnier aguerri. Josh O’Connor (Johnny) a perdu beaucoup de poids afin d’incarner au plus près ce travailleur sans ressources des collines du Yorkshire, cet homme qui trime chaque jour dans le froid, la pluie et le vent. ET POUR L’IMAGE ET LE SON ?

Je voulais que la caméra soit toujours installée entre les personnages, pour qu’ils ne puissent jamais se soustraire à notre regard. Les mouvements de caméra devaient refléter non seulement les paysages, mais aussi l’état émotionnel des protagonistes. Avec Joshua James Richards, mon directeur de la photographie, nous avons cherché à dépeindre le bouleversement que Gheorghe introduit dans cet univers, sa façon de modifier son environnement, d’apporter sa propre « lumière » dans ce monde sombre et insensible. Pour le son, je savais dès le départ qu’il serait essentiel au film. J’ai travaillé l’image et le son en même temps au montage. J’ai construit un « paysage sonore » fait de sons naturels : le bruit du vent a été soigneusement orchestré, nous avons placé stratégiquement certains chants d’oiseaux, sélectionné les bruits des moutons un par un, et le son du feu de camp a été mûrement réfléchi lui aussi. Tout a été fait pour que le son soit un élément à part entière de l’univers sombre et brutal du film. L’idée était de composer une atmosphère avec une certaine texture, en utilisant le bruit du vent presque comme un chœur, qui tranche avec l’histoire profonde et émouvante qui se déroule dans ces lieux inhospitaliers.

Français 2017 - Durée : 2h14 min

le 27 novembre à Ester

en présence de Xavier Beauvois, Nathalie Baye, et Iris Bry réservation conseillée

Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry…

Un film de Xavier Beauvois

Synopsis : 1915. À la ferme du Paridier, une mère et sa fille ont

pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et les rares retours des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…

ENTRETIEN AVEC XAVIER BEAUVOIS Comment le projet des GARDIENNES est-il né ? Sylvie Pialat m’avait envoyé le roman d’Ernest Pérochon, il y a environ cinq ans. Les Gardiennes est resté très longtemps sur un coin de ma table de nuit. Je ne l’ouvrais pas, mais il était là et mon regard tombait souvent sur lui. Sylvie et moi l’évoquions à chaque fois que nous nous croisions. Je sentais qu’elle entretenait avec ce livre un rapport littéraire mais aussi affectif, qu’il y avait toute une histoire… Puis j’ai fini par le lire et l’ai trouvé très fort. J’aimais, avant tout, qu’il s’agisse d’un livre mettant en scène des femmes. Qui était Ernest Pérochon ? Pérochon était instituteur dans les Deux-Sèvres. Il a été soldat pendant la Première Guerre Mondiale, au front, mais il a eu une crise cardiaque et a donc été démobilisé. En 1920, il a reçu le Prix Goncourt pour Nêne, une autre histoire de ferme et de femmes. Cela lui a permis d’abandonner l’enseignement pour se consacrer à l’écriture. Les Gardiennes est publié en 1924. Ensuite, sous l’occupation, Pérochon a refusé de collaborer avec les Allemands, ce qui lui a attiré certains ennuis qu’il a préféré cacher à sa famille. En 1942, il a été victime d’une seconde crise cardiaque. Il en est mort. Il avait 57 ans. On retrouve dans LES GARDIENNES les thèmes qui vous sont chers, à commencer par celui d’une communauté – en l’occurrence paysanne – attachée à assurer, contre vents et marées, la survie d’un idéal. Il

Sortie nationale 6 décembre 2017

s’agit pourtant bien d’une adaptation, la première d’ailleurs au cours de votre carrière. C’est vrai… Cela a soulevé quelques difficultés. J’aimais le livre de Pérochon mais un certain nombre de choses ne me convenait pas. Je trouvais qu’il y avait trop de malheurs, trop de maladies, trop de morts… J’ai modifié un peu tout ça. Et puis Pérochon met en scène de nombreux enfants. Comment s’en sortir au cinéma quand on prévoit de raconter une histoire se déroulant sur trois ou quatre années ? Impossible, sauf à faire appel à une famille nombreuse pour faire jouer les enfants aux différents âges. C’est la supériorité du roman sur le cinéma. Il y a des choses qu’on peut facilement écrire mais qu’on ne peut pas filmer. En résumé, je peux dire qu’en m’appropriant le roman je n’ai pas hésité à le trahir complètement ! Mais il le fallait : ce n’est qu’en procédant de cette façon que je pouvais lui être fidèle. Et je crois qu’au bout du compte la substance du livre est en effet passée dans le film. L’autre particularité du film, en ce qui concerne les acteurs, est que vous avez fait appel à Nathalie Baye et à sa fille, Laura Smet. Je crois qu’elles étaient très heureuses, non seulement de travailler ensemble, mais aussi, tout simplement, de pouvoir passer du temps l’une avec l’autre. C’est la troisième fois que je travaille avec Nathalie Baye, après SELON MATTHIEU et LE PETIT LIEUTENANT, mais la première avec Laura Smet. L’idée était dans l’air depuis longtemps, mais elle tardait à se concrétiser… Laura a la même capacité de concentration que sa mère. Elle entre très rapidement dans un personnage. C’est un délice de tourner avec elle. Je l’appelle Miss Finesse.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr

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Le Cinéma des enfants Parce que le cinéma ce n’est pas que pour les grands. Parce que le cinéma c’est aussi pour les enfants. Mais, aussi et surtout parce que le cinéma est un spectacle à partager en famille, nous avons, depuis de nombreuses années mis en place cette programmation qui sait attirer un public régulier. Comme toujours, mélange de grosses productions et de films moins connus mais qui méritent qu’on y accorde de l’attention, nous souhaitons que cette nouvelle saison du Cinéma des Enfants vous apporte plein de petits bonheurs partagés en famille. Et tout ca à 3 € la place !

LE GRAND MÉCHANT RENARD Film d’animation de Benjamin Renner & Patrick Imbert - France 2017. Durée : 1h20 - À partir de 3 ans

Ceux qui pensent que la campagne est un lieu calme et paisible se trompent, on y trouve des animaux particulièrement agités, un Renard qui se prend pour une Poule, un Lapin qui fait la Cigogne et un Canard qui veut remplacer le Père Noël. Si vous voulez prendre des vacances, passez votre chemin… Adapté de la bande dessinée éponyme vendue à plus de 150 000 exemplaires. Ce film vient sublimer la bande dessinée grâce au réalisateur de ERNEST ET CÉLESTINE qui retranscrit tout l’humour et la poésie dont il est issu. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 11 novembre Dimanche 12 novembre

à 15h à 10h30

LA FERME DES ANIMAUX Film d’animation de John Halas & Joy Batchelor Royaume-Uni 1954 - Durée : 1h13 - À partir de 10 ans.

Lassés des mauvais traitements, les animaux de la Ferme du manoir se révoltent contre Mr Jones, le fermier. Ils le chassent et proclament une nouvelle société où tous les animaux sont égaux. Mais quelques-uns dans la ferme décident bientôt que certains sont plus égaux que d’autres... Redécouvrez leur chef d’œuvre dans une version entièrement restaurée. Adaptation du livre de George Orwell, le film réussit brillamment à s’adresser autant aux enfants qu’aux adultes. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 18 novembre Dimanche 19 novembre

à 15h à 10h30

JULIUS ET LE PÈRE NOËL Film d’animation de Jacob Ley. Danemark 2017 - Durée : 1h20 - À partir de 3 ans.

Film d’animation de Don Bluth, Gary Goldman États-Unis 1998 - Durée : 1h25 - À partir de 6 ans

Saint-Pétersbourg, 1917. Comment l’impératrice Marie et sa petite fille Anastasia vont être sauvées du funeste sort, provoqué par la révolution, qui s’abat sur la famille impériale, par un jeune employé de cuisine : Dimitri. Mais le destin les sépare une nouvelle fois. Dix ans après la chute des Romanov, une rumeur persistante se propage : la fille cadette de l’empereur serait encore en vie... Un chef d’oeuvre des années 90 qui rivalise amplement avec les Disney !! L’animation, l’histoire et les musiques très réussies réussissent sur fond historique à nous proposer un film d’une grande beauté dont beaucoup se rappelleront. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

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Samedi 25 novembre Dimanche 26 novembre

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

à 15h à 10h30

Noël reste éternellement lié aux croyances de l’enfance. Julius, qui vit dans l’Orphelinat des Grelots, aime ce moment plus que tout car il est persuadé que c’est le Père Noël qui l’y a déposé quand il était bébé. Gregor, un autre pensionnaire plus âgé, n’a jamais accepté l’arrivée de Julius. Il le jalouse, se moque de lui et de ses histoires de Noël. acompte sur lui pour sauver Noël car le Père Noël a bel et bien disparu ! Ce film danois réalisé à la main bénéficie d’une esthétique originale, il est l’occasion parfaite de découvrir un film d’animation riche empreint de légendes et traditions scandinaves. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 2 décembre Dimanche 3 décembre

à 15h à 10h30

Film d’animation de Alberto Rodríguez, Nacho la Casa - Espagne/Canada 2017 Durée : 1h31 - À partir de 6 ans.

Ozzy, un adorable chien, fait le bonheur de ses maîtres. Ceux-ci devant partir quelques mois à l’étranger le confient à un luxueux hôtel pour chiens. Ils ignorent qu’en réalité Blue Creek est une prison. Ozzy ne se laissera pas faire. Avec l’aide de ses copains de cellule, il fera tout pour retrouver la liberté.

Ozzy, la Grande évasion est aussi un joli conte initiatique sur le courage, le dépassement de soi et la certitude que rien n’est impossible lorsqu’on se donne les moyens de parvenir à ses fins. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 9 décembre Dimanche 10 décembre

à 15h à 10h30

Film d’animation de Pierre Coffin & Kyle Balda - États-Unis 2017. Durée : 1h30 - À partir de 5 ans.

Alors que Gru, totalement déprimé par sa mise à pied, tente de trouver une nouvelle voie, un mystérieux individu se présente pour l’informer du décès de son père. Dans la foulée, il lui annonce l’existence d’un frère jumeau prénommé Dru qui a exprimé le désir d’une rencontre. Troisième volet des aventures de Gru et des minions, le film est un divertissement familial qui mêle humour, originalité et émotion. Gru est d’une inventivité décapante dans la création de son arsenal ainsi que dans l’élaboration de ses plans machiavélique qui séduisent les plus jeunes.

Film d’animation de Brian Fee (Pixar) - Durée : 1h42 min - À partir de 3 ans.

Dépassé par une nouvelle génération de bolides ultra-rapides, le célèbre Flash McQueen se retrouve mis sur la touche d’un sport qu’il adore. Pour revenir dans la course et prouver, en souvenir de Doc Hudson, que le n° 95 a toujours sa place dans la Piston Cup, il devra faire preuve d’ingéniosité. L’aide d’une jeune mécanicienne pleine d’enthousiasme, Cruz Ramirez, qui rêve elle aussi de victoire, lui sera d’un précieux secours... Après un deuxième volet en deçà de ce que l’on pouvait attendre, Cars 3 revient en force et nous ravit avec tous les éléments qui nous avaient fait aimer le premier. Ce troisième volet est une belle leçon de vie, rempli d’humour et de courses rythmées. LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 16 décembre à 15h Dimanche 17 décembre à 10h30

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Samedi 23 décembre à 15h Dimanche 24 décembre à 10h30

BLACK JACK Film de Ken Loach. Avec Jean Franval, Stephen Hirst, Louise Cooper. Royaume-Uni 1980 - Durée : 1h50 - À partir de 6 ans

En Angleterre, au XVIII siècle, Tolly, un jeune orphelin se retrouve pris en otage par un bandit de grand chemin, Black Jack. Le brigand kidnappe bientôt une fillette, Belle, et charge Tolly de la surveiller. Profitant de l’inattention de Black Jack, les deux enfants parviennent à s’échapper... LIDO GRAND ÉCRAN CENTRE

Samedi 30 décembre Dimanche 31 décembre

à 15h à 10h30

Adaptation de l’œuvre de Leon Garfield, un romancier du XXe siècle dans la grande tradition de Dickens. Ken Loach signe un vrai film d’aventures, poétique, avec cascades de péripéties.

Evènements

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Pensez à pré-acheter vos places à l’avance sur le site : www.grandecran.fr et présentez-vous directement au contrôle avec votre confirmation de réservation (plus de passage en caisse). Les cinémas GRAND ECRAN ne pourraient être tenus pour responsables en cas de changements, annulations, reports des spectacles qui dépendent exclusivement de la responsabilité des diffuseurs et des éventuels changements de programmation qui sont du seul ressort des différents diffuseurs.

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Vous avez la possibilité de découvrir un maximum d’œuvres aux meilleures conditions tarifaires (visuel non contractuel).

Grand Écran Centre

La Bohême

(opéra)

De Puccini - Chef d’orchestre : Antonio Pappano Avec : Nicole Car, Michael Fabiano, Mariusz Kwiecien… Résumé : «La Bohème» est composé par Giacomo Puccini. Cet opéra est constitué de quatre tableaux et son livret est signé par Giacosa et Illica. L’intrigue est adaptée de la pièce «Scènes de la vie de bohème». Se déroulant dans les années 1830 à Paris, l’histoire raconte la vie d’un groupe de pauvres étudiants. Parmi eux, il y a le peintre Marcello et Rodolfo qui est poète. Un jour, il rencontre une jeune femme, Mimi. Ils tombent tous les deux amoureux mais Mimi est atteinte d’une maladie incurable. L’orchestre est dirigé par Antonio Pappano et la mise en scène est assurée par Richard Jones. Sur scène, Michael Fabiano dans le rôle de Rodolfo, Nicole Car dans celui de Mimi. Mariusz Kwiecien interprète Marcello.

Durée 2h35

Mardi 14 novembre

20h15

Alice aux pays des merveilles (Ballet) De Christopher Whelldon Musique : Joby Talbot Résumé : Chaque année, l’un des plus prestigieux opéras anglais, le Royal Opera House produit de nombreux spectacles. Cette nouvelle saison propose une programmation composée de classiques du répertoire ainsi que des créations contemporaines. «Alice au pays des merveilles» est un ballet adapté du célèbre livre écrit en 1865 par Lewis Carroll. L’histoire a pour héroïne Alice, une jeune fille qui s’ennuie dans la vie. Mais un jour, elle rencontre un lapin blanc aux yeux roses qui l’entraîne dans son terrier, vers un monde très bizarre, peuplé de personnages tout aussi étranges comme le Chapage 26

ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

Durée 2h50

Mardi 5 décembre

20h15

pelier fou. La chorégraphie est signée par Christopher Wheeldon. Sur scène la troupe du Royal Ballet. La musique est composée par Joby Talbot et les décors sont de Bob Crowley.

Casse Noisette (Ballet de Tchaïkovski)

Durée 2h15

Dimanche 31 décembrE 20h15

Chorégraphie Peter Wright d’après Lev Ivanov Casse-noisette est un ballet-féerie de Piotr Ilitch Tchaïkovski en deux actes, soit trois tableaux et 15 scènes. Résumé : La jeune Clara se glisse au rez-dechaussée la veille de Noël pour jouer avec son cadeau préféré – un pantin casse-noisette. Mais le mystérieux magicien Drosselmeyer l’attendait pour l’entraîner dans une aventure féérique. Après avoir vaincu le Roi des Souris, CasseNoisette et Clara traversent le Pays des Neiges pour se rendre au Royaume des Délices, où la Fée Dragée leur offre un merveilleux spectacle de danse. De retour chez elle, Clara se dit qu’elle doit avoir rêvé… mais le neveu de Drosselmeyer ne lui est pas inconnu. La production quasi insurpassable de Peter Wright pour The Royal Ballet figure parmi les versions les plus intemporelles et enchanteresses de Casse-Noisette.

Grand Écran

Ester

La Bohème

(Opéra en direct) De Claus Guth Avec Sonya Yoncheva, Aida Garifullina, Atalla Ayan… Opéra en quatre tableaux (1896) Musique de Giacomo Puccini Livret de Giuseppe Giacosa, Luigi Illica D’après Henry Murger, Scènes de la vie de bohème Préentation : Est-ce parce que Murger avait lui-même connu cette existence au cours de sa jeunesse ? Nul autre que lui ne sut décrire avec plus de justesse, dans ses Scènes de la vie de bohème, ces artistes fauchés, crèvela-faim, prêts à brûler un manuscrit contre un peu de feu mais qui rêvaient une autre vie à l’âge de la bourgeoisie matérialiste triomphante. En s’emparant de ces scènes, Puccini nous livre, à travers la relation du poète Rodolfo et de la fragile Mimi, une histoire d’amour bouleversante et quelques-unes de ses plus belles pages d’opéra. La mise en scène de cette nouvelle production est confiée à Claus Guth qui situe le drame dans un futur sans espoir où l’amour et l’art deviennent la dernière transcendance.

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Français 2017 - Durée : 1h36 min

Un film de Emmanuel Gras Avec Kabwita Kasongo, Lydie Kasongo… SYNOPSIS : Au Congo, un jeune villageois, espère offrir un avenir meilleur à sa famille. Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.

Sortie nationale 6 décembre 2017

ENTRETIEN AVEC EMMANUEL GRAS Où a été tourné Makala ? En République démocratique du Congo, dans la région du Katanga, au sud du pays. Plus précisément autour de la ville de Kolwezi. C’est une région assez sèche, qui comporte d’immenses mines à ciel ouvert. En swahili, Makala signifie charbon.

D’où vient l’idée de ce film ? L’avez-vous eue en rencontrant Kabwita Kasongo ? L’idée de ce film m’est venue avant de rencontrer Kabwita. J’avais déjà fait deux tournages en tant que chef opérateur dans cette région et j’avais été marqué par le fait de rencontrer partout des hommes et des femmes transportant à pied des chargements de toutes sortes. Même au milieu de la brousse, on était sûr de croiser quelqu’un transportant quelque chose. Mais c’est l’image de gens poussant des vélos surchargés de sacs de charbon qui m’a visuellement le plus frappé. Je me suis alors demandé d’où ils venaient, quelles distances ils parcouraient, qu’est-ce que cela leur rapportait... Des questionnements très simples. Quel effort pour quel résultat ? Je me suis alors renseigné et j’ai écrit le projet. J’ai rencontré Kabwita en faisant des repérages, une fois les premiers financements obtenus. J’étais accompagné d’un journaliste congolais, Gaston Mushid, très connu là-bas, qui a facilité tout ce que je souhaitais faire. Je suis allé dans les villages autour de Kolwezi pour rencontrer des gens qui faisaient du charbon. J’ai rencontré Kabwita à Walemba et j’ai su très vite que je voulais faire le film avec lui. J’aimais son attitude, un peu en retrait mais pas timide, son allure, et surtout son regard, plutôt doux mais très vif. En vrai, il y a des gens pour qui on a simplement tout de suite de la sympathie, vers qui on est attiré et c’était le cas avec lui. Un an après, je suis revenu, et nous avons commencé à filmer.

Parlez-nous de Kabwita Kasongo… Kabwita a 28 ans, il est marié à Lydie. Ils ont trois enfants : un bébé, Brigitte, Séfora, qui doit avoir 2 ou 3 ans, et Divine, 6 ans, qui vit avec une des soeurs de Lydie, à la ville, comme on le constate dans le film. Hormis cela, Kabwita n’a pas de parents dans son village. Son seul bien de valeur est son vélo. Kabwita et Lydie sont locataires de leur case, alors que d’autres habitants sont propriétaires. Ils sont donc pauvres, mais c’est le cas de l’immense majorité des villageois. On ne le voit pas dans le film, mais il a

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

fabriqué lui-même ses outils. Il est très travailleur, il a des responsabilités, mais il a aussi un comportement très jeune : il va boire le mukuyu (une bière artisanale) avec ses amis, aime bien s’amuser. Il a une personnalité très marquée, il peut se moquer durement des autres. C’est un coriace sous des airs assez tendres.

Qu’avez-vous dit à Kabwita avant de commencer le tournage ? Je lui ai dit que je voulais filmer son travail de « charbonnier ». Du début à la fin, du moment où il coupe l’arbre jusqu’à la vente en ville. Et que je cherchais quelqu’un qui travaillait seul. C’était très simple et finalement suffisant. Il a tout à fait compris quelles étaient mes intentions. Et du coup, on discutait de ce qu’il allait faire, des étapes de son travail. Ça donnait un cadre assez précis et faisait qu’il pouvait prendre en charge son propre rôle. Je pense que le documentaire, surtout lorsqu’on suit une personne en particulier, devient une collaboration entre le filmeur et le filmé. Le « personnage » devient acteur de son propre rôle. Le documentaire lui permet une nouvelle manière d’être lui-même. Et Kabwita a occupé cet espace avec un naturel et une aisance incroyables.

L’argument de Makala est assez ténu. À quel moment avez-vous su que vous teniez un film ? Les contraintes financières m’interdisaient de partir en Afrique pendant des mois pour y filmer en cherchant un sujet. Il m’est donc venu ce principe d’ordre fictionnel, qui comporte un début et une fin : quelqu’un va d’un point à un autre avec un objectif et rencontre des difficultés. En l’occurrence, ce quelqu’un a fabriqué du charbon et va le vendre. C’est la première fois que dans un projet de documentaire, j’introduis une telle narration. Et par ailleurs, visuellement, il y avait cet homme qui poussait un vélo. J’avais imaginé les multiples manières de filmer l’effort. Mais j’avais un énorme doute sur le fait que cela suffise à constituer un film. D’autant que cet effort est extrêmement répétitif… Je suis donc parti à Kolwezi avec une idée et des doutes. Tout ce qui s’est ajouté à cette base minimaliste a eu valeur de bonus. Par exemple, la puissance cinégénique de Kabwita. Ou la découverte de cet arbre immense. J’étais loin d’imaginer qu’il serait aussi grand. Quand je l’ai vu et ensuite quand on a filmé la scène, j’ai senti que j’avais quelque chose. Lorsqu’on a en tête un projet réduit à l’essentiel, cela permet de percevoir la richesse des éléments qui s’ajoutent, même modestes. Alors que si le projet initial est mirifique, on ne voit plus rien d’autre. Une certaine forme de dénuement induit une position d’accueil.

Une réalisation ID Studio - 05 55 34 32 14 - [email protected] - RCS Limoges 494 602 824. Toute reproduction interdite - Document non contractuel.

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UN HOMME INTÈGRE Un film de Mohammad Rasoulof Avec Reza Akhlaghirad, Soudabeh Beizaee, Nasim Adabi…

Synopsis : Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce. Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?

Sortie nationale 6 décembre 2017

NOTE D’INTENTION de Mohammad Rasoulof (réalisateur – producteur) : « La peur du pouvoir entraîne une identification à ce même pouvoir (qui viole les droits du peuple). » Ce point de vue du sociologue américain C. Wright Mills décrit parfaitement les principaux personnages de « Un Homme intègre » : un homme et une femme qui, par nécessité, se retirent dans une zone éloignée, vivent de la pisciculture, et finissent par s’identifier à ce même environnement corrompu qu’ils avaient choisi de fuir. Les structures sociales corrompues, au pire, écrasent l’individu, au mieux, font de lui un des maillons de la chaîne de la corruption. Un autre choix est-il possible ? À ce jour, j’ai produit six films dont aucun n’a été projeté en Iran, le pays auquel mes histoires et moi appartenons. Le système de censure a conduit à la fermeture de toutes les salles de cinémas. Les réalisateurs indépendants, c’est-à-dire sans financement de l’État pour leur production, sont perpétuellement en train de chercher un moyen de contourner la censure.

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FINI L'ATTENTE EN CAISSE !

Iranien 2017 - Durée : 1h57 min

Pour éluder ces interdits écrasants, ils soumettent des scénarios dont les récits se situent à l’intérieur d’un appartement, ou bien ils choisissent un lieu de tournage si éloigné que la production se retrouve hors de la vue des censeurs. Cependant, toute cette inventivité force souvent à devoir adapter les outils de tournage : utilisation de petites caméras non professionnelles, renonciation à un chef opérateur et à des techniques spécifiques d’éclairage, récits simplifiés à l’extrême… Dans les films clandestins que j’ai produits, j’ai eu recours à ces stratagèmes tout en essayant toujours de garder la structure narrative intacte jusqu’au montage final, sans que les limitations imposées par la censure ne soient palpables. Dans le cas de « Un Homme intègre », cependant, de telles précautions étaient impossibles. Ce film ne fut donc pas simple à produire. Bien qu’il soit interdit de le projeter en Iran, je ne renonce pas à obtenir les autorisations nécessaires et je continue à chercher des façons innovantes de contourner la censure sans nuire à la qualité de mes productions.

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Français 1955 - Durée : 1h54 min

Conférence

LE MYSTERE suivi de la

CLOUZOT

projection de

par Noël Herpe LES DIABOLIQUES LUNDI 4 décembre à 20h Au cinéma LE LIDO À l’occasion de l’anniversaire de sa naissance à Niort (en 1907) et de sa mort à Paris (en 1977), un grand hommage est rendu à Henri-Georges Clouzot tout au long de la saison 2017/2018. Sous le parrainage du Comité Clouzot composé de personnalités, Ciné Patrimoine Concept a initié, en synergie avec les ayants-droit, un dispositif événementiel ambitieux intitulé « Le Mystère Clouzot » visant à remettre en lumière l’œuvre de Clouzot et à montrer sa modernité, en France comme à l’international. L’ADRC - en partenariat avec l’AFCAE,

La Cinémathèque française et Les Acacias - prend part à cet hommage et accompagne la redécouverte en régions de l’œuvre de Clouzot, en version restaurée. Dans la mémoire cinéphile, le nom d’Henri-Georges Clouzot (1907-1977) est associé à cette “qualité française” que contestèrent les futurs cinéastes de la Nouvelle Vague. Pourtant, ses films continuent de fasciner. C’est ce que redisent les remakes qui en sont faits, les rediffusions qui attirent une large audience. Il y a un mystère Clouzot, il y a un vertige et une folie qui n’appartiennent qu’à lui, et qui le ramènent sans cesse au même point (aveugle ?) : la recherche d’une forme idéale, une forme que l’artiste pourrait maîtriser totalement et qui deviendrait la figure même de la vérité. Cette ambition insensée, il l’a côtoyée dans ses portraits

LES DIABOLIQUES Dans une institution destinée à l'éducation des jeunes garçons, Christina et Nicole, respectivement épouse et maîtresse du directeur Michel Delasalle, s'associent afin d'assassiner l'homme qu'ells ont fini par haïr. Mais quelques jours après leur méfait, le corps de Michel disparaît...

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

filmés de grands artistes comme Picasso, ou lors des projets réflexifs de sa dernière période. Mais elle est déjà présente dans le cinéma soi-disant classique qui l’a rendu célèbre, de L’Assassin habite au 21 aux Diaboliques, en passant par Le Salaire de la peur. Raconter le mystère Clouzot, c’est raconter un classicisme qui se met en crise : un démiurge qui atteint un tel degré de perfection et de contrôle qu’il finit par douter de ses pouvoirs. Un Mabuse contrarié, héritier de la grande tradition langienne du réalisateur tout-puissant - et que sa démesure fait basculer bizarrement en pleine modernité. Une certaine damnation à laquelle s’expose l’artiste, dès lors qu’il se prend pour Dieu. Noël Herpe

Henri-Georges CLOUZOT REPÈRES BIO-FILMO 20 novembre 1907 : Naissance à Niort. 1931-41 : Travaux divers en tant que scénariste, auteur de versions françaises de films allemands, auteur de chansons ou de pièces de théâtre. 1934-38 : Séjour en sanatorium pour soigner une tuberculose. 1942-43 : Réalisation de deux longs métrages (L’Assassin habite au 21 et Le Corbeau), dans le cadre de la Continental, société allemande implantée en France. 1944-47 : Interdiction du Corbeau, accusé d’être un film de propagande anti-française, et suspension de l’activité de réalisateur par décision des commissions d’épuration. 1947-49 : Récompenses remportées à Venise par Quai des Orfèvres et Manon. Deux films qui inaugurent une décennie de succès. 1950 : En compagnie de son épouse Véra, projet inabouti de documentaire sur le Brésil - dont sortira Le Salaire de la peur, primé à Cannes en 1953. 1964 : Tournage de L’Enfer, ralenti par les exigences confuses du cinéaste, et interrompu par son infarctus. 1968 : Sortie de La Prisonnière, dernier long métrage, tièdement accueilli par la presse et le public. 12 janvier 1977 : Mort d’Henri-Georges Clouzot.

U.S. 2017 - Durée : 1h52 min

Synopsis : Moonee a 6 ans et un sacré caractère. Lâchée

en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney World, elle y fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents. Ses incartades ne semblent pas trop inquiéter Halley, sa très jeune mère. En situation précaire comme tous les habitants du motel, celle-ci est en effet trop concentrée sur des plans plus ou moins honnêtes pour assurer leur quotidien…

Un film De Sean Baker Avec Willem Dafoe, Bria Vinaite, Caleb Landry Jones… À L’ORIGINE DU PROJET : “Une version contemporaine des PETITES CANAILLES. C’est comme ça que je décris THE FLORIDA PROJECT en général. Pour ceux qui s’en souviennent, cette série de courts métrages des années 20 et 30 parle d’enfants de familles pauvres pendant la Grande Dépression. Mais leurs origines modestes ne constituent qu’une toile de fond : les courts métrages s’attachent essentiellement à leurs aventures, drôles et piquantes”, explique Sean Baker. Alors que le coscénariste et producteur Chris Bergoch aidait sa mère à emménager en Floride, il a souvent eu l’occasion de parcourir l’autoroute 192, également surnommé Irlo Bronson Memorial Highway, l’un des principaux axes menant à Disney World, pilier économique de l’État. Il n’a pas tardé à découvrir les conditions de vie d’une partie de la population à quelques pas de l’univers féerique de Disney… qui n’avaient rien de magiques. Il a en effet été stupéfait de constater que la plupart des motels du coin hébergeaient non pas des touristes, mais des familles en situation précaire.

Sortie nationale 20 décembre 2017

Note : Aux quatre coins des États-Unis, les motels bon marché sont devenus le dernier refuge pour tous ceux qui se retrouvent dans une situation précaire. Une population de “sans-abris clandestins“ de plus en plus importante, dont 41% sont des familles, se bat quotidiennement pour ne pas être à la rue. THE FLORIDA PROJECT se déroule dans la banlieue d’Orlando, capitale mondiale du divertissement, abritant le célèbre “Royaume enchanté“ de Disney. L’autoroute qui dessert les parcs à thèmes et les hôtels-clubs est bordée de motels autrefois fréquentés par les touristes et désormais pris d’assaut par des familles sans abri.

Bergoch se souvient : “C’était en 2011. Je me rendais à EPCOT quand j’en ai parlé à Sean… je lui ai parlé de ces enfants que je voyais jouer sur le bas-côté de cette autoroute très fréquentée, à quelques minutes des parcs à thème. Impossible de chasser cette image de ma tête… On a écrit quelques lignes de synopsis début 2012 afin de tenter de trouver un financement pour ce projet. Et puis, on a réuni l’argent pour STARLET et on a quitté la Floride pour la San Fernando Valley, près de Los Angeles. à chaque fois que je revenais à Orlando, je passais devant ces motels et je repensais constamment à ce projet. La situation n’a fait que s’aggrave et, parallèlement, mon obsession pour cette histoire et ce contexte n’a fait que croître”. Après TANGERINE, tourné en 2014, Baker et Bergoch se sont régulièrement revus pour retravailler leur intrigue floridienne. “Nous ne l’avons pas analysée pour modifier les scènes en profondeur mais nous avons totalement changé le dénouement qu’on avait envisagé au départ. En revanche, on savait depuis le début qu’on souhaitait adopter le point de vue d’une enfant”, signale le réalisateur.

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Mémoire à Vif présente

La Nouvelle Babylone

De Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg Avec : Elena Kuzmina Piotr Sobolevski David Gutman Sergueï Guerassimov… Musique originale : Dimitri Chostakovitch

URSS - 1929 - 1h33

Mémoire à Vif

8 décembre à 20h30

au

5€

la soirée

t a b é d / n o i t a t n prése critique et historien du cinéma, in, ieux, Federico Ross minique Danth Do *, te is an pi Gaëlle Théry, historien.

la symbolique de chaque épisode dans leur suite logique… Tout est restitué en des séquences courtes, simples, expressives, composées d’images «  signifiantes » d’une étonnante intensité dramatique.

Combat 30 avril 1971 Le film est un torrent visuel admirable. Ce qui frappe le plus, peut-être, c’est la clarté et l’efficacité de son langage plastique malgré son extrême recherche… Le film abonde en effets de montage qui télescopent des espaces différents dans une unité symbolique d’une extraordinaire puissance de choc. Kozintsev et Trauberg (conjointement avec Eisenstein) ont porté là le cinéma muet à l’apogée de sa perfection linguistique : la qualité et la force des effets visuels engendrent une émotion proprement esthétique qui décuple la passion révolutionnaire de l’œuvre. C’est un cinéma presque magique…

Cinéma 71 novembre 1971

Kozintsev et Trauberg  : Ils ont fondé en 1921 (ils ont respectivement 16 et 19 ans) la Fabrique de l’Acteur Excentrique (FEKS), laboratoire d’avant-garde jouant à plein la carte de l’expressionnisme et de la parodie. De 1926 à 1945, ils réaliseront ensemble 11 longs métrages, puis se sépareront. Dans les années 50, accusés de « cosmopolitisme », ils se consacreront quelque temps à l’enseignement. En 1967, Trauberg sera reconnu « artiste émérite » de l’URSS. *Gaëlle Théry sera au Théâtre Expression 7 le samedi 9 décembre à 18h pour nous offrir un voyage musical : « En route vers le ragtime ».

Synopsis En 1870, la population acclame les soldats qui partent se battre contre les Prussiens. A Paris, la vie continue. Louise, une jeune vendeuse du grand magasin « La Nouvelle Babylone », est invitée au bal par son patron. Mais la fête est interrompue par l’annonce de la défaite. Il faut défendre Paris et une souscription populaire est lancée pour acheter des canons. Quand l’armée capitule et cherche à reprendre ces canons sur la butte Montmartre, le peuple se soulève et le 18 mars 1871, proclame la Commune de Paris qui tient tête au gouvernement de Thiers, installé à Versailles. Une histoire d’amour se tisse entre Jean, un soldat, et Louise, la jeune communarde.

Avis critiques : « La Nouvelle Babylone » est un film « inspiré ».Ses auteurs ne se sont pas laissés prendre au piège de la reconstitution historique. Ils ont pour ainsi dire « transposé sans les altérer », comme en musique, les événements de ces soixante-douze jours. Ils ont tiré la quintessence,

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ZOOM n°82 - novembre/décembre 2017

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Français 2017 - Durée : 1h40 min

L’échange des princesses Un film de Marc Dugain

Avec Anamaria Vartolomei,

Juliane Lepoureau, Catherine Mouchet…

Sortie nationale 27 décembre 2017

SYNOPSIS : 1721. Une idée audacieuse germe dans la tête de Philippe d’Orléans, Régent de France… Louis XV, 11 ans, va bientôt devenir Roi et un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne, après des années de guerre qui ont laissé les deux royaumes exsangues. Il marie donc sa fille, Mlle de Montpensier, 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne, et Louis XV doit épouser l’Infante d’Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de 4 ans. Mais l’entrée précipitée dans la cour des Grands de ces jeunes princesses, sacrifiées sur l’autel des jeux de pouvoirs, aura raison de leur insouciance…

trente-cinq ans. Cette menace constante de la mort explique aussi l’importance de la religion, qui offrait un lien entre la vie éternelle et cette vie terrestre si éphémère… Quand Philippe V dit à l’infante que la vie et la mort ne sont qu’une seule et même chose, c’est un concept qui est à la base de la religion, pour rassurer les vivants face à la mort. J’avais envie de montrer cette terreur devant la prise de conscience qu’on est mortel, étape constitutive de l’enfance.

ENTRETIEN AVEC MARC DUGUAIN :

En particulier chez Louis XV :

C’est la première fois que vous mettez en scène le livre de quelqu’un d’autre. Pourquoi avez-vous eu envie d’adapter L’Echange des princesses de Chantal Thomas ?

J’ai beaucoup de goût pour l’histoire. Cette histoire-là m’était d’autant plus proche qu’enfant, je lisais beaucoup de livres sur le XVIIIème. Cet épisode de l’échange des princesses est très original, en particulier concernant le traitement des enfants, cette cruauté vis-à-vis d’eux. Et la façon dont ils essayent de s’en sortir. Tout cela n’est pas très loin de mon univers habituel, largement consacré à la manipulation politique. Ces gamins aussi sont littéralement manipulés, par des adultes qui eux-mêmes ne sont pas vraiment des adultes. Les jeunes aristocrates princiers étaient élevés dans la grandeur tout en étant maintenus dans un statut assez infantile : celui de rester des enfants qui jouent à la guerre parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Ce qui explique en partie le déclin de la monarchie. Dans le film, on voit bien qu’elle est déjà très agonisante. Le romanesque est davantage poussé dans le film que dans le livre, notamment à travers le personnage de Louise Elisabeth, qui finit par se rapprocher de don Luis…

Louise Elisabeth était une fille émancipée, effrontée, assez moderne, mais je n’avais pas pour autant envie d’excès. Je trouvais intéressant qu’à un moment, elle se résigne à sa fonction d’épouse et s’attache un peu à don Luis, l’encourage à résister à ses parents. « Continueriez-vous à vous comporter en roi, je pourrais même vous aimer », lui dit-elle. Je trouve cette résignation à la fois terrible et belle. D’emblée, votre film s’ouvre sur la fin d’un monde, avec l’omniprésence de la mort, dans un Versailles en ruine.

Ce rapport à la précarité a été fondamental dans mon désir de faire ce film. Au XVIIIème siècle, l’omniprésence des épidémies comme la peste ou la variole induisait un rapport à la vie très particulier. La probabilité n’était pas de vivre au moins jusqu’à soixante-dix ans comme aujourd’hui, mais d’être mort avant

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Louis XV est un enfant dont toute la famille a disparue à cause de la variole. Il voit mourir tout le monde autour de lui : son arrière-grand-père, son grand père, son père, sa mère, son frère… Et malgré ce déficit affectif terrifiant, on lui demande d’être roi. Et il se retrouve investi d’une fonction qu’il commence à investir maladroitement, puis qu’il finira par occuper pleinement. L’infante est un personnage à la force d’âme étonnante.

L’infante était déjà très présente et très investie par Chantal Thomas dans le livre, elle les sublime, admirablement. Elle leur prête des qualités et une précocité qu’ils n’ont pas dans la réalité, j’adore son rapport aux enfants. J’ai investi Louis XV, Chantal a investi l’infante ! Et le film est le résultat de nos projections respectives. Chantal a accepté ma vision de Louis XV et moi j’ai essayé de respecter au mieux l’infante telle qu’elle l’avait vue. Tout en sachant que j’aime autant les autres personnages d’enfants et que je tenais à un équilibre. Vous restez avant tout concentré sur l’intimité de vos jeunes personnages et filmez peu les fastes de la Cour.

Quand vous faîtes en film historique, il y a deux solutions. Soit vous filmez la grande histoire, avec ses fastes – ce qui est un parti pris assez anglo-saxon. Soit vous filmez de manière plus intimiste. J’ai opté pour cette solution, je préférais rester serré sur les enfants, leurs réactions, leurs émotions. Là était l’intérêt du film pour moi, pas de faire une grande fresque sur le XVIIIème.

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Novembre/Décembre 2017

Un film De Sean Baker Sortie nationale 20 décembre 2017

Avec Willem Dafoe, Bria Vinaite, Caleb Landry Jones… Voir page 31

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