ÉGLISE DES PAUVRES, EGLISE DES MARTYRS. Catechesis 7
VOIR Sortons de notre bulle personnelle et voyons le monde sans nous couvrir les yeux, par la peur ou l’indifférence. Bien que nous n’aimions pas le reconnaître, les pauvres et les exclus sont partout dans le monde. Mais il y a aussi ceux qui prennent pitié d’eux et qui les défendent contre les abus et l’injustice. Parlons un peu de cela. • Dans quelles parties du monde, connaissez-vous des personnes ou des villages, non seulement pauvres mais persécutés, exploités ou exterminés pour des raisons économiques, ethniques, religieuses ou politiques ? • Dans ton pays, comment et où se trouvent ces situations ? • Tu connais surement des personnes qui sont sorties pour défendre les victimes de persécution et d’exploitations. Mentionne quelques noms et raconte ce que tu connais à leur propos. LES PROCHAINES JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE, à lesquelles nous espérons pouvoir assister, sera à Panama, un petit pays d’Amérique Centrale qui – tout comme le reste de l’Amérique Latine - dans un passé pas trop lointain, a été sévèrement battu par la violence contre les pauvres et a produit de nombreux martyrs, hommes et femmes, religieux et laïcs, des personnes de tous âges qui ont offert leur vie pour défendre les autres. Plusieurs d’entre eux l’ont fait à partir de leur foi en Dieu et amour du prochain. Ce sont nos MARTYRS, reconnus par nos évêques d’Amérique Latine et des Caraïbes : « Nous louons Dieu pour les hommes et les femmes d’Amérique Latine et des Caraïbes qui, émus par leur foi, ont travaillé sans relâche pour défendre la dignité de la personne humaine, en particulier des pauvres et des marginalisés. Dans son témoignage, conduit à l’abandon total, la dignité de l’être humain resplendit » (DA 105).
OBJECTIF :
Partant de la personne du Christ et de la vie des martyrs, réfléchir à l’identité et la mission d’une église servante insérée dans le monde d’aujourd’hui.
PRIÈRE POUR LES JMJ 2019 SYMBOLE :
Une croix ou une photo d’un martyr de notre pays.
QUELQUES CAS, BIEN DOCUMENTÉS, D’AMÉRIQUE CENTRALE ET DU PANAMA. –– Santa Fe de Veraguas, Panama,le 9 juin 1971. Le Père Hector Gallego était curé de Santa Fe, une ville des Monts Veraguas. Il servait les paysans pauvres et exploités par les propriétaires. Avec la Bible en main, il évangélisait et créait une conscience de la dignité de chaque personne. Les paysans se sont organisés et ont créés une coopérative qui leur a permis de se libérer de l’exploitation des propriétaires. Ils ont accusé le Père Hector, brûlé le ranch où il vivait, l’ont menacé et, avec l’aide de l’armée locale, l’ont enlevé. Depuis, personne n’a su quoique ce soit de lui. Il avait 33 ans. –– Le Salvador, le 24 Mars 1980. Monseigneur Oscar Arnulfo Romero, a donné un témoignage cohérent d’une vie de service de l’évangile, défendant courageusement la dignité de la personne, la justice, la réconciliation, la chance pour les derniers, pour les faibles et les nécessiteux, ami des pauvres. Il a été assassiné lorsqu’il célébré la messe dans la chapelle de l’hôpital Divina Providencia, dans le quartier de Miramonte à San Salvador. Il a été tué par le tir d’un tireur d’élite, par une balle à grande vitesse et un grand pouvoir de pénétration, qui a percé le cœur du prélat. –– Caracol, Uspantan, Guatemala, le 31 août 1981. Miguel Pacheco Lux, catéchiste et président de l’Action Catholique. C’était un vieil homme, mais un travailleur acharné, un bon père de famille et un bon conseiller. En tant que catéchiste, il a beaucoup encouragé la communauté. Ce jour-là, l’armée est arrivée, a enlevé et tué Miguel et d’autres personnes, y compris ses sept enfants. Ils ont assemblé du bois de chauffage, les effets personnels et vêtements des martyrs et y ont mis le feu. (Conférence Episcopale du Guatemala (CEG), « Témoins fidèles de l’Evangile », 2003. Les témoignages qui suivent sont pris de cette même source, puisque c’est la meilleur documentation).
–– Sibinal, département de San Marco, Guatemala, 24 Mars 1983, (troisième anniversaire de l’assassinat de Monseigneur Oscar A. Romero, au Salvador). Carlos Vidal González Pérez a grandi dans une atmosphère d’indifférence religieuse, il était un jeune homme joyeux, sportif et un bon compagnon. Depuis son adolescence, il montrait une conscience sociale claire. A ses 18 ans, il s’unit à une jeune femme très religieuse et s’approcha de l’Église ou il finit par devenir catéchiste et prédicateur. A ses 27 ans, durant l’occupation militaire du village, Carlos fut arrêté, accusé d’être une guérilla et torturé pendant 3 jours. Finalement, ils l’ont emmené, attaché avec des cordes, et portant les bagages des soldats, dans une forêt ou ils l’ont déshabillé, torturé à nouveau et puis pendu. Nu, il mourra comme Jésus, sur la croix. (CEG) –– La Palmilla, Guatemala. Verónica García, jeune qui aimait entrer dans la vie religieuse avec les sœurs religieuses. Les écoliers de San Francisco ont été enlevé par les militaires, attachés au derrière d’un véhicule et traînée jusqu’à la mort. Verónica est une des plusieurs femmes qui donnèrent leur vie pour l’amour de Dieu et du prochain. –– Potrero Viejo, deuxième centre de la Vega, Guatemala, 1980. Juan Barrera Méndez est né dans une famille chrétienne, il était très intelligent et a participé dès son plus
jeune âge, avec ses parents, aux activités de sa paroisse. Il a aidé dans les travaux de terrains afin d’obtenir la subsistance quotidienne de sa famille. Malgré son jeune âge, il expliquait la Parole de Dieu et dirigeait la prière du chapelet. Lors d’un raid militaire dans la ville, des hommes, des femmes et des jeunes ont été arrêtés, interrogés et torturés. Deux frères de Juan ont réussi à s’échapper. En représailles, les soldats arrêtèrent Juan, blessèrent ses pieds et le forcèrent à marcher sur les pierres rustiques. Ils lui ont coupé les oreilles, lui ont cassé les mains et l’ont suspendu à un arbre ou ils ont parsemé son corps. Il avait 14 ans quand il a perdu sa vie. –– Les hommes et les femmes qui ont offerts leur vie pour défendre les personnes sans défense ou sauver la dignité de ces personnes n’ont pas commis d’erreur, mais ils ne l’ont pas fait par la foi chrétienne mais par d’autres convictions religieuses, sociales ou humanitaires. Beaucoup d’entre eux méritent aussi notre admiration.
RÉFLÉCHIR
TEXTES ÉCLAIRANTES
LA PAROLE DE DIEU NOUS aide à mieux comprendre le profond sentiment du martyr. Choisissons un ou plusieurs des textes suivants. Jn 15, 13: Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie à ses amis. Lc 4, 16-21: Il m’a envoyé porter les bonnes nouvelles aux pauvres… Mc 10, 33-34: Jésus annonça sa mort et sa résurrection. Mt 5, 9-10: Heureux sont ceux qui sont persécutés… Mt 10, 28: Ne craint pas ceux qui tuent le corps… 1 Jn 3, 13-15: Ne soyez pas surpris si le monde vous déteste…
PARTAGE –– Selon la Parole de Dieu et celle de notre foi, quel est le sentiment du martyr ? –– Quelles nouvelles formes de persécution (et de martyrs) doivent accepter ceux qui décident de suivre Jésus de nos jours, dans une société à moitié déchristianisée ? –– Le Pape François affirme : « Personne ne devrait dire qu’elle reste à l’écart des pauvres parce que ses choix de vie impliquent d’accorder plus d’attention à d’autres problèmes. Ceci est une excuse fréquente dans les milieux académiques, professionnels, voire ecclésiaux. Bien que l’on puisse dire en général que la vocation et la mission des fidèles laïcs sont la transformation des différentes réalités terrestres afin que toute activité humaine soit transformée par l’Évangile, personne ne peut se sentir exempt de se soucier des pauvres et de la justice sociale ». (EG 201). –– L’ÉGLISE LATINO-AMÉRICAINE propose : “Nous nous engageons à travailler pour que notre Eglise Latino-Américaine et Carabine continue à être le compagnon de chemin de nos frères les plus pauvres, jusqu’au martyr ». (DA 396) –– Et nous les jeunes ? en quoi consistera notre témoignage comme jeunes chrétiens ? De quelle manière allonsnous assumer la promotion de la dignité de toutes les personnes et la défense des
plus vulnérables de notre société ? Sommes-nous prêts à assumer les conséquences.
AGIR
Expériences pour aller plus loin.
Ça ne sert pas de rester émotionnel ou de pleurer de peine pour ceux qui ont donné leur vie. Ils nous ont laissé un message et nous ont signalé un chemin. En groupe ou individuellement, choisissez l’un des suivants qui vous semble le plus significatif. • Placez la photo de l’un/une des martyrs dans votre maison ou entre les pages de votre Bible. • Adoptez dans votre groupe de jeune un/une martyr comme patron/ne et source d’inspiration. • Programmez dans vos activités hebdomadaires une ou plusieurs heures de service gratuit au bénéfice des petits et de ceux exclus de la société. • Cherchez sur le web des témoignages de personnes qui promeuvent avec beaucoup de sacrifice la justice et la paix.
CÉLÉBRER (Chant)
• Lire dans la Bible Jean 12, 24-25 : Si le grain de blé qui est tombé en terre… • Méditation personnelle en silence • Demandes. • Prière du Notre Père • (Chant)
