ECRIRE POUR FAIRE ECRIRE – ATELIER D’ECRITURE Une sélection des textes produits par les participants… ACTIVITE 1 1. Associez une image cliché à votre ville (de résidence, de naissance) Ex: Paris-‐ Ville lumières Associez un élément caractéristique Associez un sentiment Associez 1 ou 2 couleurs 2. Lisez les deux premiers textes
Texte 1 : A Palma de Majorque Tout le monde est heureux. On mange dans la rue Des sorbets au citron (….)
Jean Cocteau, Îles
Texte 2 : Venise pour le bal s’habille De paillettes tout étoilé, Scintille, fourmille et babille Le carnaval bariolé.
Théophile Gautier, Emaux et Camées. 3. Inspirez-‐vous de ces textes pour écrire 4 vers libres en utilisant: le cliché, 1 couleur au moins, l’élément caractéristique ou le sentiment. Temps: 10 minutes.
PRODUCTIONS DU GROUPE 1 Au pied du fort Le lion de Belfort De grès rose et gris Courageux rugit (Pierre) 1
A Lima le trafic déborde En colère sur les falaises La mer et les monts entourent Ce jaune et gris, bordel ! (Jorge) A Chiclayo, tout le monde est heureux et c’est bon. Parce que le ciel est bleu et le soleil jaune. Et il est l’heure d’aller à la cathédrale. (Maritere) A Lima, l’ancienne ville des rois, Le climat et la nostalgie se mélangeaient En la peignant de gris et de bleu (Jeffrey) Il fait froid. Il fait humide Dans la maison de Tucumán. L’Argentine est libre. L’Indépendance est déclarée. (Daniel)
PRODUCTIONS DU GROUPE 2 Barranco, vieux Monsieur Vieux pont, vieux amis Quelle tendresse, quelle nostalgie Ton vert, ton bleu je les garde dans mon cœur. (Malu) Le désordre m’éveille Par une fenêtre mouillée De ce gris qui émerveille La frustration d’un citoyen affolé. (Jose) A Paris on s’aime ; Paris, on l’aime; Car quand le ciel s’éteint, elle s’illumine Et ce sont nos cœurs, alors, qui se mettent au blanc Et la romance commence sur le quai du bateau mouche. (Zoé) Sofia, ville cathédrale, Miroir éblouissant que surplombe l’azur, Le vert de la montagne, la transparence des arbres, La fièvre qui frémit au son des clochers d’or. (Mario) 2
ACTIVITE 2 FAIRE PARLER UN MONUMENT A partir du poème de Maurice Carême, La Tour Eiffel
Texte 3 : Mais oui, je suis une girafe M’a raconté la tour Eiffel Et si ma tête est dans le ciel C’est pour mieux brouter les nuages (…) Maurice Carême, La Tour Eiffel Prenez le monument ou le site le plus connu de votre pays et faites-‐le parler pour qu’il se définisse de façon surprenante, humoristique ou autre.
PRODUCTIONS DU GROUPE 1 Par ma bosse verte L’air j’ai d’un chameau Alors que je suis la vieille montagne Une cité mythique sur le dos. Point de chameau mais des lamas (Jorge) Je suis un lion Habillé en or Né dans cette terre Illuminée par le soleil (Lily) Je suis Machu, le chameau perché, cherché et découvert, tout de vert vêtu. Je suis Pichu, le chameau des rêves, du passé glorieux, des indiens perdus. (Corinne) On m’appelle le Palais de Justice Et pourtant la justice, elle n’est plus là. Si tu la trouves, si tu la vois, S’il-‐te-‐plaît, dis-‐lui que je l’attends. (Jeffrey) 3
Je suis un lieu énorme. J’ai de la vapeur, Mais j’ai aussi des plantes, n’ayez pas peur. On y trouve une grande arche blanche et rouge. Et on peut calmer sa faim, même si ça bouge. (Iris)
PRODUCTIONS DU GROUPE 2 Je suis le condor du Macchu Picchu là ou les nuages fument. Les touristes s’accrochent à mes plumes Comme des petits poux. (Pierre) Je suis verte, forte, magnifique. Je parle avec les rivières, les montagnes et les nuages. J’habite Cusco. (Lucinda) Je suis un escargot gigantesque Je protège la foi des Andes qui avance lentement comme les siècles. (Arturo)
ACTIVITE 3 GARDER LA STRUCTURE D’UN TEXTE Après la fournaise de la route Salonique-‐Alexandropolis, le bonheur que c’est de s’assoir devant une nappe blanche, sur ce petit quai aux pavés lisses et ronds. Pendant un instant, les poissons frits brillent comme des lingots dans nos assiettes, puis le soleil s’abîme derrière une mer violette en tirant à lui toutes les couleurs. Nicolas Bouvier, L’usage du monde 1. Après avoir lu le texte suivant, analyser sa structure 2. Choisissez un trajet. ex : Lima – Trujillo / Miraflores -‐ La Molina 3. Ecrivez un texte en utilisant le modèle de la structure Structure à garder : les éléments surlignés dans le texte original.
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PRODUCTIONS DU GROUPE 1 Après la route Lima-‐Cusco, le bonheur que c’est de descendre du bus. Pendant un instant, j’ai cru que mes genoux n’allaient plus supporter, puis la ville est apparue en bas de la vallée et en regardant par la fenêtre, j’ai failli pleurer d’émotion. (MariaFe) Après le gris de la route Lima-‐Chosica, le bonheur que c’est de se retrouver sous un ciel tellement bleu. Pendant un instant, le soleil paraît nous tomber dessus, puis petit à petit il s’éloigne en laissant sa place aux étoiles. (Franco) Après la longueur de la route Lima-‐Huaraz, le bonheur que c’est de découvrir un Pérou différent. Pendant un instant, le ciel bleu et l’air pur nous emmènent au Paradis en dessinant des profils de dieux sur les montagnes. (Jeffrey) Après le bleu frappant de la route sur la corniche du Prado au Vieux-‐Port, le bonheur que c’est de prendre une mauresque et de flâner sur les quais et dans les rues du Panier. Pendant un instant, me prendre en photo sous l’ombre puis prendre la Canebière en m’engageant vers Noailles. (Jorge)
PRODUCTIONS DU GROUPE 2 Après avoir entendu tous ces bruits assourdissants de la route San Miguel – San Isidro, liée par ces deux avenues infinies appelées « La Marina » er « Javier Prado », le bonheur que c’est de se trouver dans une Lima mieux organisée. Pendant un instant, on se croirait parti ailleurs, comme les voyageurs traversant une frontière. Puis le calme nous soulage en respirant un air moins pollué et en écoutant le silence bercé du chant des oiseaux. (José) Après le périple Lima-‐Paracas et les émerveillements en cours de route, le bonheur que c’est de s’asseoir à table en famille, dans le petit restaurant aux tables immaculées et brillantes. Pendant un instant, les assiettes scintillent comme les soleils de mer sphériques tout juste visités au musée de la ville, puis les soleils s’animent en recevant les plats chauds et en éveillant l’appétit des visiteurs. (Mario) Après les marécages de la route Miraflores – Villa, le bonheur que c’est d’arriver chez moi. Pendant un instant, les grillons, comme des centaines de petits lutins très gais, et les beaux palmiers secouant leurs beaux chapeaux résistant au vent, venant de tout près, venant de leur mer, tout en disant : « Te voilà finalement chez toi ». (Malu)
ACTIVITE 4
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ANAPHORES Sur le modèle du livre de Georges Perec: Je me souviens 1. Lecture par l’enseignant de quelques « Je me souviens » 2. Ecrire 5 « Je me souviens » personnels 3. Lire une phrase parmi les 5 qui ont été écrites (le 1er participant est choisi par l’enseignant) 4. Continuer ainsi (le deuxième participant est choisi par le premier etc…) 5. Sélectionner une phrase, la recopier sur une feuille, la rendre à l’enseignant qui pourra en faire un texte collectif.
PRODUCTIONS DES GROUPES 1 & 2 Je me souviens du monsieur qui travaillait à la cafète de la fac : il demandait toujours si on voulait le coca en canette ou en bouteille. Je me souviens des chansons qu’on chantait dans la voiture de mon oncle le vendredi soir en arrivant à la maison de la plage. Je me souviens que mon oncle aimait dormir nu et que ma tante avait peur d’un tremblement de terre. Je me souviens de mes cours de français avec la méthode Panorama. Je me souviens du brouhaha du Marché Central et de l’odeur du Quartier Chinois. Je me souviens de mon tablier d’écolière, rose à carreaux. Il avait une petite poche sur le devant. Je me souviens, dans la classe de mon collège, des gros yeux de Don Bosco : le portrait me regardait où que je me déplace. Je me souviens d’avoir préparé un gâteau au chocolat et que quand j’étais arrivée à la maison, toute la famille avait mangé le gâteau. Je me souviens qu’on se levait très tôt le matin, mon père et moi, pour aller à la boulangerie. On aimait bien le pain tout juste sorti du four. Je me souviens que la première fois que j’ai entendu le tonnerre, j’ai eu tellement peur que j’ai couru pour me réfugier tandis que mes copines sont restées sur place en train de rigoler. Je me souviens que les enfants jouaient dans la rue et que leurs parents devaient les appeler pour rentrer déjeuner ou dîner. 6
Je me souviens quand mes enfants ont mangé tous les biscuits que mon mari et moi avions achetés pour toute la semaine. Je me souviens de quelques après-‐midis après l’école : ma mère faisant un délicieux gâteau pour l’heure du goûter en attendant papa. Je me souviens d’avoir retrouvé une grande amie de 30 ans. Elle habite en Italie. Je me souviens que la fenêtre Windows a les couleurs bleue, rouge, jaune et verte (pas forcément dans cet ordre). Je me souviens quand j’étais adolescent : j’écoutais de la musique romantique. Je me souviens que ma famille mangeait ensemble le dîner de Noël. Je me souviens que ma famille et moi nous voyagions beaucoup en vacances, il y a longtemps déjà. Je me souviens qu’on venait d’arriver à la maison de campagne et que j’avais trouvé 4 petites souris toutes nues et que tout le monde à la maison criait et courait à gauche te à droite et que je ne voulais pas les donner. Je me souviens Je me souviens de cet appel après le travail quand j’ai entendu ma mère me disant : « C’est une belle et jolie fille ; elle est en bonne santé ». Ma nièce était née. Je me souviens qu’à l’école primaire, on écrivait au stylo à plume mais que les bureaux avaient quand même le trou pour l’encrier et on devait acheter du buvard (qu’on n’utilisait jamais). Je me souviens des promenades tard le soir ou dans la nuit, où nous marchions main dans la main, parcourant en amoureux les rues désertes de Bordeaux-‐Lac et du Bouscat. Je me souviens que la première fois que j’ai regardé le film « Le miroir » d’Andreï Tarkovski, il faisait froid et il pleuvait comme dans le film. Je me souviens que la première fois que je suis allée dans le sud de la France, j’ai visité la grotte de Lourdes. Je me souviens que mon mari se levait très tôt le matin quand nous habitions ensemble. Je me souviens du conte de fées avec des figurines animées que mon père m’a donné comme cadeau pour mon anniversaire de cinq ans. Je me souviens de mon enfance à Cusco avec mes parents et mes frères, des fêtes, des promenades et de la maison pleine d’amour et de joie. Corinne Pignard, Alliance Française de Lima. 6 juin 2015.
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