Échelle HESPER - World Health Organization

Richard Garfield (Université de Columbia), du Dr Johan Heffinck (à l'ECHO ..... des besoins humanitaires, des rapports existants d'évaluation par des ONG.
2MB taille 0 téléchargements 67 vues
Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

I

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Catalogage à la source : Bibliothèque de l’OMS Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (échelle HESPER) : manuel et échelle. 1.Urgences. 2.Coopération. 3.Catastrophes. 4.Humains. 5.Évaluation des besoins. 6.Précis. I.Organisation mondiale de la Santé. II.King’s College London. ISBN 978 92 4 254823 5   (Classification NLM : WA 295) © Organisation mondiale de la Santé 2014 Tous droits réservés. Les publications de l’Organisation mondiale de la Santé sont disponibles sur le site Web de l’OMS (www.who.int) ou peuvent être achetées auprès des Éditions de l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; courriel : [email protected]. Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être envoyées aux Éditions de l’OMS via le site Web de l’OMS à l’adresse http://www. who.int/about/licensing/copyright_form/en/index.html Pour toute question ou observation sur les aspects techniques de cette publication, veuillez contacter soit le Dr Mark van Ommeren, département Santé mentale et abus de substances psychoactives, Organisation mondiale de la Santé, 20 Avenue Appia, 1211 Genève 27, Suisse (courriel : [email protected], tél. : + 41-22-791-2111), soit le Pr Graham Thornicroft (courriel : graham.thornicroft@kcl. ac.uk) ou Maya Semrau (courriel : [email protected]) Institute of Psychiatry, King’s College London, Box P029, De Crespigny Park, Londres, SE5 8AF, Royaume-Uni. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les traits discontinus formés d’une succession de points ou de tirets sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif. La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé. L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation. Citation proposée : Organisation mondiale de la Santé et King’s College de Londres (2011). Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle. Genève : Organisation mondiale de la Santé.

Photo de couverture : Camp de déplacés de Bolosse, Port-au-Prince, Haïti, 2010, © Maya Semrau

II

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

1

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Remerciements

L'élaboration de l'Échelle HESPER a été menée en collaboration entre le département Santé mentale et abus de substances psychoactives de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Genève, et l'Institute of Psychiatry du King’s College de Londres (KCL). Maya Semrau (KCL) a développé les connaissances sur l'Échelle HESPER, mené chacune des sept études pilotes et de terrain et rédigé la présente publication, en étroite concertation avec le Dr Mark van Ommeren (OMS). Nous tenons à remercier le Medical Research Council (Royaume-Uni) pour le soutien financier apporté à Maya Semrau (KCL) via une bourse de doctorat de trois ans. Groupe de pilotage : Le Groupe de pilotage du projet HESPER était composé du Dr Mark van Ommeren et du Dr Andre Griekspoor de l'OMS, et du Professeur Graham Thornicroft, du Professeur Louise M Howard, du Dr Heidi Lempp, du Dr Morven Leese et de Maya Semrau du KCL. Groupe consultatif international : Le Groupe consultatif international HESPER était composé du Dr Paul Bolton (Université John Hopkins), de M. Kaz de Jong (Médecins Sans Frontières Hollande), du Dr Nadine Ezard (Université Monash), du Pr Richard Garfield (Université de Columbia), du Dr Johan Heffinck (à l'ECHO pendant les deux premières années du projet), du Dr Lynne Jones (International Medical Corps), du Dr Helen McColl (International Rehabilitation Council for Torture Victims), du Dr Pau Pérez-Sales (Médecins du Monde), du Dr Shekhar Saxena (OMS), du Dr Mike Slade (KCL), du Dr Egbert Sondorp (London School of Hygiene and Tropical Medicine), du Dr Zachary Steel (Université de Nouvelle-Galles du Sud), du Dr Wietse Tol (HealthNet TPO, Université de Yale) et du Dr Mike Wessells (Université de Columbia). Gaza : Le recueil de données à Gaza a été organisé par le Fafo Institute for Applied International Studies (Dr Åge Tiltnes et M. Hani Eldada). Le bureau de l'OMS à Gaza (M. Dyaa Saymah) a eu un rôle consultatif. Le financement a été assuré par l'OMS Genève et le Fafo. Haïti : Le recueil de données en Haïti a été organisé par International Medical Corps Haiti (Mme Isabelle Pilotte, M. Daniel Joselito Charles, M. Charles Lor et M. Jason Erb). Jordanie : La collecte de données en Jordanie a été organisée par l'OMS Jordanie (Dr Hashim El Mousaad, Dr Anita Marini et Dr Nada Al Ward). La collecte de données a été mise en œuvre par Accurate Opinion (essais sur le terrain) et Market Research Organisation (essais pilotes). La collecte de données a été financée par le Jordanian Nursing Council, OMS Jordanie et le Fonds central de 2

recherche de l'Université de Londres. L'UNHCR a apporté des conseils sur l'échantillonnage. Népal : La collecte de données au Népal a été organisée par HealthNet TPO / TPO Nepal (M. Nagendra Luitel et Dr Mark Jordans). Le financement a été assuré par l'OMS Genève. L'UNHCR Népal et l'OMS Népal ont apporté un soutien supplémentaire. Soudan : Le recueil de données au Soudan a été organisé par Humanitarian Accountability Partnership (HAP International) (Mme Monica Blagescu). Royaume-Uni : Le recueil de données au Royaume-Uni a été réalisé par British Refugee Council (Mme Rachael Hardiman et M. Alistair Griggs). Nous remercions tous les répondants à notre enquête 2008 auprès des experts, notamment le Dr Alastair Ager (Université de Columbia), M. F Jiovani Arias (Fundación Dos Mundos), le Dr Nancy Baron (Global Psycho-Social Initiatives), M. Mihir R Bhatt (All India Disaster Mitigation Institute), Mme Christina Bitar (UNIFIL), le Dr Cécile Bizouerne (Action Contre la Faim), Mme Nan Buzard (American Red Cross), le Dr Jorge Castilla (OMS/PAHO), Pr Fatima Castillo (Université des Philippines), le Dr Alessandro Colombo (International Rescue Committee), Mme Anjana Dayal (ICRC), le Pr Joop de Jong (Vrije Universiteit Amsterdam), le Dr Pamela DeLargy (UNFPA), le Dr Linda Doull (Merlin), le Dr Carolina Echeverri (OMS/PAHO), le Dr Girma Ejere (Learning and Skills Council Londres), le Dr Nadine Ezard (LSHTM), M. Ananda Galappatti (Good Practice Group), le Pr Rita Giacaman (Université de Beir Zeit), le Dr Johan Heffinck (ECHO), le Dr Lynne Jones (International Medical Corps), le Dr Barbara Lopes Cardozo (Centers for Disease Control and Prevention), le Dr Amanda Melville (UNICEF), Mme Carlinda Monteiro (Christian Children’s Fund), M. Charles Owusu (Christian Children’s Fund), Mme Chrishara Paranawithana (OMS), le Dr Jonathan Polonsky (OMS), M. Bhava Poudyal (Commission internationale catholique pour les migrations), le Dr Joe Prewitt (Croix-Rouge américaine), Mme Sabine Rakotomalala (Terre des Hommes), le Dr Bayard Roberts (LSHTM), le Dr Jorge Rodriguez (OMS/PAHO), le Pr Daya Somasundaram (Université de Jaffna), le Dr Peter Ventevogel (HealthNet TPO), le Dr Johan von Schreeb (Institut Karolinska), le Dr Vivien Walden (Oxfam GB), le Dr Xiangdong Wang (OMS), le Dr Mike Wessells (Université de Columbia), Mme Wendy Wheaton (consultante indépendante), M. John Williamson (USAID) et le Dr M Taghi Yasamy (OMS). Nous remercions le Dr Xavier de Radigues (OMS) pour avoir revu les passages sur l'échantillonnage de cette publication. Nous remercions tous les enquêteurs, les traducteurs, les interprètes et toutes les autres personnes nous ayant apporté leur aide à Gaza, en Haïti, en Jordanie, au Népal et au Soudan. Nous remercions tout particulièrement les participants interrogés à Gaza, en Haïti, en Jordanie (populations iraquiennes déplacées), au Népal (réfugiés bhoutanais), au Soudan et au RoyaumeUni (réfugiés de la République démocratique du Congo).

3

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Table des matières

Introduction générale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1 L'Échelle HESPER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.1 Qu'est-ce que l'Échelle HESPER ? – Un bref aperçu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.2 Qui peut utiliser l'Échelle HESPER ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.3 Dans quels contextes l'Échelle HESPER peut-elle être utilisée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.4 En quoi l'Échelle HESPER peut-elle être utile ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.5 Pourquoi l'Échelle HESPER a-t-elle été élaborée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.6 Sur quel instrument l'Échelle HESPER est-elle calquée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1.7 Comme l'Échelle HESPER a-t-elle été élaborée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1.8 Quelles sont les propriétés psychométriques de l'Échelle HESPER ? . . . . . . . . . . . . . . . 16 1.9 Quelle est la structure finale de l'Échelle HESPER ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 2 Le processus d'évaluation HESPER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2.1 Aperçu du processus d'évaluation HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2.2 Le processus d’évaluation HESPER en détail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2.2.1 Avant les entretiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1. Observations préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18



2. Définir votre population cible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3. Adaptation de l'Échelle HESPER et du manuel de formation des enquêteurs au contexte local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19





4a. Sélection des répondants - Échantillonnage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20



4b. Sélection des répondants - Échantillonnage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22



5. Recrutement des enquêteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23



6. Formation rapide des enquêteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.2.2 Pendant les entretiens - Questions à prendre en compte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

1. Consentement éclairé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24



2. Confidentialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25



3. Standardisation des entretiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25



4. Supervision des enquêteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25



5. Réduire au minimum les non-réponses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25



6. Sécurité des enquêteurs et des répondants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26



7. Bien-être des enquêteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26



4

2.2.3 Pendant les entretiens - Le déroulement d'un entretien du point de vue de l'enquêteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26





1. Aperçu du déroulement d'un entretien HESPER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26



2. Attribution de notes sur l'Échelle HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2.2.4 Après les entretiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

1. Saisie des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28



2. Analyse des données. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28



3. Présentation des données. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30



4. Identification des erreurs et des biais potentiels dans les résultats . . . . . . . . . . 30



5. Communication des résultats aux parties prenantes concernées . . . . . . . . . . . 31



6. Réalisation d'évaluations approfondies de suivi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

7. Encouragement des parties prenantes à prendre en charge les besoins prioritaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

8. Suivi des besoins perçus au fil du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3 Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 4 Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Annexe 1 - Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Annexe 2 - Manuel de formation des enquêteurs HESPER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Annexe 3 - Exemple de rapport HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Annexe 4 - Étapes d'échantillonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Annexe 5 - Table de Kish. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Annexe 6 - Calcul de la taille de l'échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 Annexe 7 - Calcul des intervalles de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Annexe 8 - Exemple de feuille d'information / formulaire de consentement. . . . . . . . . . . . 89

5

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

6

Darfour, 2004, © OMS

Introduction générale

Les évaluations des besoins sont vitales pour identifier les nécessités d'une population touchée par une situation d'urgence et envisager l'action humanitaire à entreprendre. Pour évaluer la situation humanitaire, une participation accrue des populations touchées a été maintes fois préconisée. Cette participation est jugée essentielle pour éviter les erreurs fondamentales dans l'affectation des ressources, la conception des programmes et la redevabilité et pour œuvrer en faveur du bienêtre psychosocial. Dans le domaine humanitaire, la plupart des évaluations des besoins s'appuient sur des indicateurs « objectifs » de population (des indicateurs de malnutrition ou de mortalité, par exemple) ou sur des données qualitatives basées sur des échantillons de commodité (par des entretiens avec des informateurs clés ou des groupes de discussion). Or, la première de ces deux méthodes ne permet pas de recueillir d'informations sur la perception subjective des besoins et la seconde n'est pas en mesure de brosser un tableau complet de la population. L'Échelle HESPER a été conçue pour combler cette lacune. Elle vise à offrir une méthode valide et fiable d'évaluation des besoins perçus par des échantillons représentatifs des populations touchées par des situations d'urgence humanitaire de grande envergure. Le présent manuel comprend l'Échelle HESPER (voir Annexe 1) ainsi que des explications détaillées sur la façon d'utiliser cette dernière, de former les enquêteurs et d'organiser, analyser et présenter une enquête HESPER.

7

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

1. L’Échelle Hesper

1.1 Qu'est-ce que l'Échelle HESPER ? – Un bref aperçu L’Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) (voir Annexe 1) vise à fournir une méthode rapide et fiable pour évaluer les besoins perçus comme les plus graves par les personnes touchées par des situations d’urgence humanitaire de grande ampleur, telles que des guerres, des conflits ou des catastrophes naturelles majeures. Les besoins ressentis sont des besoins constatés ou exprimés par les personnes elles-mêmes et qui représentent des domaines dans lesquels elles souhaiteraient être aidées. L’Échelle HESPER mesure un large éventail de domaines, tant sociaux, que psychologiques et physiques. Toutefois, elle n’indique pas s’il est nécessaire de fournir une aide, et ne propose pas de méthode pour ce faire. Elle vise simplement à identifier les problèmes perçus le plus couramment comme graves par une population. Ces problèmes devraient ensuite être évalués et abordés plus en détail. L’Échelle HESPER a été développée par l’Organisation mondiale de la Santé et le King’s College de Londres pour combler un certain nombre de lacunes dans le contexte humanitaire. Elle permet de fonder les évaluations des besoins directement sur les opinions des personnes touchées par des situations d’urgence humanitaire, et elle aide à brosser un tableau plus exact des problèmes graves pour lesquels ces personnes souhaitent obtenir de l’aide.

1.2 Qui peut utiliser l'Échelle HESPER ? L'Échelle HESPER peut être utilisée par quiconque sous sa forme actuelle, à des fins non commerciales. Toute modification de l'Échelle ou traduction de cette dernière dans une autre langue sera soumise à l'approbation préalable des éditions de l'OMS (voir les coordonnées sur la deuxième de couverture). À l'heure actuelle, l'Échelle HESPER (c'est-à-dire l'Annexe 1 uniquement) est disponible en anglais, français, espagnol, arabe, népalais et créole haïtien / français. Les fichiers Word des versions de l'Échelle HESPER en différentes langues sont disponibles sur demande.

1.3 Dans quels contextes l'Échelle HESPER peut-elle être utilisée ? L'Échelle HESPER est applicable à de nombreuses situations d'urgence humanitaire, y compris celles causées par des évènements naturels (comme les tremblements de terre, les inondations, les tsunamis, les éruptions volcaniques, les ouragans, les sécheresses ou les épidémies) ou les guerres ou autres conflits à grande échelle. L'Échelle peut être utilisée dans les situations humanitaires aiguës ou chroniques, en zone urbaine ou rurale, et dans des camps ou communautés. Si l'Échelle est conçue pour être utilisée dans les pays à revenu faible et intermédiaire, puisque c'est dans ces derniers que se produisent la plupart des catastrophes de grande envergure, elle peut s'avérer potentiellement utile en cas de catastrophe majeure dans un pays à revenu élevé (c'est-à-dire une catastrophe impliquant des déplacements de population comme après l'ouragan Katrina).

8

L'Échelle HESPER

L'Échelle est destinée à des adultes de la population générale et n'a pas été testée pour être utilisée chez les moins de 18 ans.

1.4 En quoi l'Échelle HESPER peut-elle être utile ? L'Échelle HESPER peut être appliquée auprès d'échantillons représentatifs, pour estimer la présence des besoins perçus dans une population. Certains avantages de l'Échelle HESPER sont soulignés à l'Encadré 1. Encadré 1 Les avantages de l'Échelle HESPER sont les suivants : •

Elle peut être réalisée rapidement (entre 15 et 30 minutes en moyenne) ;



Elle peut être facilement assimilée et utilisée par le personnel local au moyen d'un manuel d'autoapprentissage (sans faire appel à de nombreux formateurs) ;



Elle est culturellement applicable à diverses populations et situations des pays à revenu faible et intermédiaire ;



Elle est utilisable avec des échantillons de commodité très précocement en cas d'urgence, et elle peut être employée avec des échantillons représentatifs à des stades ultérieurs d'une urgence, créant ainsi la possibilité de suivre les besoins perçus des populations au fil du temps ;



Elle est cohérente avec les Directives du CPI concernant la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d'urgence (1), qui portent notamment sur les besoins perçus ;



Elle est valide (elle mesure ce que l'on souhaitait mesurer) et fiable (elle fournit des résultats cohérents quels que soient l'évaluateur et le moment) ;



En plus de ses éléments essentiels évaluant les besoins quasi universellement, des éléments élaborés localement peuvent également être ajoutés pour des besoins spécifiquement adaptés au contexte local ;



Elle promeut le renforcement de la redevabilité envers la population touchée et la participation de cette dernière ;



Elle évalue les besoins perçus dans un vaste éventail de domaines problématiques ;



Elle est librement disponible et facile à utiliser.

L'Échelle HESPER est, à notre connaissance, la première échelle permettant de mesurer de façon fiable et valide les besoins perçus d'une population à partir d'échantillons représentatifs (voir la Section 1.8, qui donne les résultats psychométriques de trois sites). Elle combine donc les avantages de la recherche par enquête (c'est-à-dire via des échantillons représentatifs) à celle des méthodes participatives (c'est-à-dire en mesurant les besoins perçus). Nous ne connaissons aucun autre outil multisectoriel rapide, disposant d'une fiabilité et d'une validité testées, quantifiant la prévalence et la répartition des besoins perçus dans la population générale en cas de crise humanitaire. L'Échelle complète, et non remplace, les méthodologies existantes d'évaluation participative rapide, qui sont les méthodes standard actuelles d'évaluation des besoins perçus. L'Échelle HESPER permet l'identification rapide des domaines les plus problématiques pour lesquels la population est susceptible de vouloir de l'aide. Ces informations peuvent ensuite être définies pour 9

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

la population ou le sous-groupe de population afin d'identifier les besoins perçus des populations touchées. Des évaluations participatives approfondies sont ensuite nécessaires pour comprendre les besoins exprimés et déterminer exactement les interventions et les aides utiles. Il est possible de ventiler les résultats et de dégager des profils de population selon le sexe, la tranche d'âge, l'origine ethnique ou tout autre sous-groupe pertinent. L'Échelle se concentre sur les besoins ressentis par la population adulte, ce qui peut inclure les motifs d'inquiétude envers les enfants. En appliquant l'Échelle HESPER à diverses reprises, cette dernière peut permettre de suivre le degré auquel les populations touchées estiment que l'action humanitaire répond à leurs besoins. L'Échelle répond ainsi à l'objectif de redevabilité accrue envers les populations touchées par la crise et de participation de ces dernières aux évaluations (2-5). Bien que l'Échelle HESPER ait été conçue pour être utilisée avec des échantillons représentatifs, elle peut également être utilisée auprès d'échantillons de commodité, ce qui peut s'avérer utile les premiers jours ou les premières semaines d'une grande crise soudaine, lorsqu'il n'est pas possible d'effectuer un échantillonnage représentatif. S'il est plus rapide et facile de collecter des informations au moyen d'échantillons de commodité, soulignons que cette méthode ne sera probablement pas représentative de la population dans son ensemble. L'Échelle peut également être utilisée lors de la prestation de services pour mieux aider les individus. En effet, l'Échelle HESPER peut constituer un outil utile pour la prise en charge, qui est un élément fondamental du travail social et des soins de santé mentale.

1.5 Pourquoi l'Échelle HESPER a-t-elle été élaborée ? L'Échelle HESPER a été élaborée dans le but de combler au minimum quatre lacunes importantes dans le domaine humanitaire. Tout d'abord, les travailleurs humanitaires rencontrent actuellement certaines difficultés pour réaliser des évaluations en population des besoins psychosociaux. Dans les Directives concernant la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d'urgence du Comité permanent interorganisations (1), la santé mentale et les besoins psychosociaux sont décrits comme très divers. Les besoins peuvent être liés à la maladie qui précède l'urgence (une dépendance préexistante à l'alcool, par exemple), ils peuvent concerner les évènements qui se sont produits pendant l'urgence (un tremblement de terre, une exposition à la violence) ou ils peuvent porter sur la situation d'urgence actuelle (des sources de stress dans un camp récemment établi). Les besoins qui concernent les situations actuelles des populations sont influencés par l'aide dans de nombreux secteurs humanitaires. Une personne peut donc subir une détresse psychologique faisant suite à un traumatisme ou un décès, mais peut simultanément souffrir d'un fort sentiment d'insécurité ou de besoins psychosociaux liés à l'eau et à l'assainissement (par exemple si les installations sanitaires disponibles sont situées à un endroit peu sûr ou dans un tel état que la dignité des individus en est affectée). Le cadre de santé mentale et soutien psychosocial du CPI est cohérent avec l'évaluation multisectorielle des besoins perçus pour identifier les sources de stress des populations. Les Directives du CPI recommandent des évaluations participatives des besoins multisectoriels . Cependant, elles n'expliquent pas comment réaliser les évaluations en population des besoins perçus.

10

L'Échelle HESPER

Ensuite, les études actuelles ont tendance à se concentrer principalement sur l'épidémiologie des troubles mentaux chez les populations exposées aux situations d'urgence. Dans le domaine humanitaire, il est essentiel de déterminer dans quelle mesure la détresse ou le trouble d'une population touchée découle d'évènements s'étant déjà produits (c'est-à-dire un traumatisme ou un décès) ou de l'environnement de rétablissement (les facteurs de stress du contexte actuel par exemple) (6-8). Un questionnaire mesurant les besoins perçus apporte aux chercheurs un outil permettant de répondre à cette question essentielle et d'orienter les politiques et les pratiques en matière de santé mentale et soutien psychosocial. En troisième lieu, il existe une demande croissante pour évaluer les besoins perçus des populations et pour utiliser ces derniers comme indicateurs clés dans la conception, le suivi et l'évaluation des projets (1-5, 9). Ainsi, lors d'un exercice de classification des priorités d'un récent programme de recherche sur les situations de crise humanitaire, trois des dix questions les plus importantes à étudier impliquaient la participation des populations touchées ; l'identification des facteurs de stress des populations touchées venait en tête des priorités (10). À l'heure actuelle, les besoins perçus sont principalement évalués grâce à des évaluations participatives rapides, ce qui implique d'obtenir des données riches et de qualité des parties prenantes sélectionnées. Malgré les informations précieuses qu'elles permettent d'obtenir, ces évaluations participatives rapides ne permettent pas de brosser un tableau complet de la population. Actuellement, dans le domaine humanitaire, la plupart des évaluations quantitatives en population se basent sur des indicateurs « objectifs », comme des données sur la mortalité, la nutrition et les moyens de subsistance. Ces indicateurs sont souvent définis par des tiers (c'est-à-dire des personnes ne faisant pas partie de la population touchée) et ne permettent pas, à notre connaissance, de quantifier la prévalence et la répartition des besoins telles que perçues par les propres membres de la population L'Échelle HESPER peut donc combler une lacune en permettant des évaluations quantitatives des besoins perçus par la population, directement basées sur les opinions des individus touchés par la catastrophe. Enfin, la fiabilité ou la validité des outils existants d'évaluation des besoins humanitaires n'est généralement pas assurée. Par exemple, les connaissances statistiques de base sur la fiabilité interévaluateurs sont essentielles pour déterminer dans quelle mesure les résultats des évaluations sont susceptibles de varier d'un enquêteur à l'autre. De même, des statistiques test-retest sont nécessaires pour savoir dans quelle mesure les enquêteurs recueillent des réponses cohérentes au fil du temps. En outre, des informations sur la validité liée aux critères (par exemple la solidité de la relation avec un critère extérieur mesurable) sont utiles pour juger si un outil évalue ce qu'il est censé mesurer. À notre connaissance, l'étude scientifique de fiabilité et de validité de l'évaluation (également appelée psychométrie) n'a jamais été appliquée à des évaluations humanitaires multisectorielles. La psychométrie, une discipline initialement développée par les psychologues, est désormais largement appliquée dans de nombreuses disciplines (l'ingénierie, la médecine générale ou l'économie de la santé, par exemple), que les instruments mesurent ou non les constructions psychologiques sous-jacentes.

1.6 Sur quel instrument l'Échelle HESPER est-elle calquée ? L'Échelle HESPER porte sur les divers besoins de l'ensemble de la population Elle est calquée sur un instrument de santé mentale intitulé CANSAS (Camberwell Assessment of Need Short Appraisal Schedule) (11), qui mesure les besoins perçus, satisfaits et non satisfaits, des individus atteints de troubles mentaux dans 22 domaines de la vie quotidienne. Le CANSAS est une version abrégée de

11

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

l'outil CAN (Camberwell Assessment of Need, Évaluation des besoins de Camberwell), à la fiabilité et la validité reconnues (12, 13). Le CANSAS est désormais l'instrument le plus utilisé pour évaluer les besoins des individus souffrant de problèmes de santé mentale. Il a été modifié avec succès pour être utilisé auprès d'adultes atteints à la fois de troubles mentaux et de troubles de l'apprentissage (14), de personnes âgées souffrant de troubles mentaux (15), de mères atteintes de troubles mentaux (16) et d'accusés atteints de troubles mentaux (17). Le CAN a été traduit dans au moins 25 langues et a été adapté pour être utilisé dans plusieurs pays (18). Le CAN et le CANSAS ont été utilisés auprès de nombreuses populations, y compris des demandeurs d'asile et des réfugiés au Royaume-Uni (19, 20), ainsi que des victimes de torture dans les centres IRCT (International Rehabilitation Council for Torture Victims, Conseil international de réhabilitation pour les victimes de torture) dans plusieurs pays. Les différentes versions du CAN sont disponibles à l'adresse www.iop.kcl.ac.uk/prism/can.

1.7 Comme l'Échelle HESPER a-t-elle été élaborée ? L'Échelle HESPER a été élaborée en trois phases : • Phase 1 (2008) : Élaboration d'une première version de l'Échelle via un processus de production puis de réduction des éléments, sur la base d'une revue de la littérature dans un premier temps puis d'une enquête auprès d'experts humanitaires dans un second. • Phase 2 (2009) : Essais pilotes de la version préliminaire de l'Échelle auprès des populations iraquiennes déplacées, à Gaza, au Soudan et au Royaume-Uni auprès des réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC), afin d'évaluer la faisabilité, l'intelligibilité et l'applicabilité culturelle de l'Échelle et de déterminer l'adéquation du matériel de formation. • Phase 3 (2010) : Essais sur le terrain de la version révisée de l'Échelle en Jordanie auprès des populations iraquiennes déplacées, en Haïti avec les populations vivant dans les camps de déplacés de l'après-séisme ainsi qu'au Népal avec les réfugiés bhoutanais, afin d'évaluer ses propriétés psychométriques (c'est-à-dire sa fiabilité et sa validité).

Phase 1 : Élaboration de la première version de l'Échelle Un avant-projet et une première version de l'Échelle (21) (disponibles sur demande) intégrant les éléments correspondant aux besoins essentiels à caractère universel ont été élaborés lors de la « Phase 1 » du projet via un processus de production puis de réduction des éléments. Pour produire les éléments, une longue liste de besoins potentiels à intégrer dans la version préliminaire de l'Échelle a été tirée de la littérature correspondante (littérature grise et évaluée par les pairs). Seules les sources qui traitaient directement des Sri Lanka, après le tsunami dans l'océan Indien, 2005, © OMS

© OMS

12

L'Échelle HESPER

besoins tels que perçus par les individus touchés par une situation d'urgence ont été utilisées, comme des évaluations préalables des besoins humanitaires, des rapports existants d'évaluation par des ONG ainsi que des articles publiés dans des journaux sur les besoins perçus (Tableau 1). Seuls les éléments mentionnés au moins deux fois dans ces sources ont été intégrés dans l'avant-projet d'Échelle.

Tableau 1 : Sources employées dans le processus de production d'éléments de l'Échelle HESPER Source

Pays de l'étude

Type de catastrophe

Période de recueil des données

Type de recueil des données

Fritz Institute 2005 (22)

Indonésie, Inde, Sri Lanka

tsunami

oct 2005

entretiens directifs

Fritz Institute 2007 (23)

Indonésie

séisme

mai - juin 2006

entretiens en face à face avec questionnaire directif

Fritz Institute 2007 (24)

Indonésie

tsunami

Juillet 2006

entretiens en face à face avec questionnaire directif

Poudyal et al 2007 (25)

Indonésie

conflit

sept 2006

listes libres, entretiens avec des informateurs clés, groupes de discussion

Thapa & Hauff, travail inédit (26)

Népal

conflit

juin - juillet 2003

enquête transversale auprès des ménages

Fritz Institute 2006 (27)

Pakistan

séisme

août 2006

entretiens directifs

Barton & Mutiti 1998 (28)

Ouganda

conflit

janvier - avril 1998

entretiens avec des informateurs clés, groupes de discussion

Betancourt et al 2009 (29)

Ouganda

conflit

juillet - août 2004

listes libres, entretiens avec des informateurs clés

Bolton & Ndogoni 2000 (30)

Rwanda

conflit et génocide

oct - déc 1999

listes libres, entretiens avec des informateurs clés, triages de piles

Lee & Bolton 2007 (31)

Kenya

conflit

oct – nov 2005

listes libres, entretiens avec des informateurs clés

Murray et al 2006 (32)

Congo (RDC)

conflit

fév 2006

listes libres, entretiens avec des informateurs clés

Briant & Kennedy 2004 (33)

Égypte

conflit

inconnue

entretiens avec questionnaires

Territoires palestiniens occupés

conflit

sept - nov 2004

groupes de discussion

Salvador

séismes

avril 2001

entretiens semi-directifs (CCI), y compris réponses qualitatives, groupes de discussion

Asie

Afrique

Moyen-Orient Giacaman et al 2007 (34) Amérique centrale Pérez-Sales et al 2005 (35)

13

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Les éléments correspondant aux besoins ont ensuite été sélectionnés et réduits pour obtenir la première version de l'Échelle sur la base d'une enquête menée auprès de divers experts humanitaires psychosociaux et généraux sélectionnés à cet effet (24 hommes et 19 femmes) ainsi que de six travailleurs humanitaires nationaux en Sierra Leone. L'enquête comprenait des réponses quantitatives et qualitatives. Pour les analyses quantitatives, les participants ont évalué les éléments de besoins compilés lors de la phase de production d'éléments du projet sur une échelle à 11 points (0 à 10) selon leur importance à être intégré dans l'échelle ; ils ont également suggéré des éléments de besoins perçus supplémentaires qui, selon eux, devraient être intégrés. En outre, les participants ont été encouragés à faire part de leurs commentaires ou réactions supplémentaires(21) (disponibles sur demande). Comme tous les éléments ont été jugés comme étant, au minimum, modérément importants par les participants, une large approche a été adoptée pour la sélection des éléments dans la version préliminaire de l'Échelle. La révision des éléments a donc principalement consisté à les reformuler et à les regrouper. Un élément a été ajouté suite aux suggestions des participants. Un aperçu des changements apportés aux éléments de besoins suite à cette enquête est disponible sur demande (21). Une section a également été intégrée à l'Échelle HESPER, reprenant les besoins non satisfaits désignés par les répondants et classés par ordre d'importance. Les besoins prioritaires peuvent ainsi être connus et les priorités d'action dirigées vers les domaines où cela semble le plus nécessaire. Ensuite, la version préliminaire de l'Échelle HESPER a été retravaillée pour la rendre plus intelligible pour les répondants, et l'ordre de ses éléments a été restructuré (les besoins ayant trait à la survie physique de base en premier, et les éléments couvrant les questions communautaires en dernier). L'échelle d'évaluation a été simplifiée pour être plus facilement utilisable sur le terrain. Un manuel de formation des enquêteurs a également été élaboré (voir Annexe 2).

Phase 2 : Essais pilotes La version préliminaire de l'Échelle HESPER a ensuite été soumise à des essais pilotes en Jordanie auprès des populations iraquiennes déplacées, à Gaza et dans le sud du Soudan, après avoir été préalablement testée au Royaume-Uni auprès des réfugiés de la République démocratique du Congo (pour de plus amples renseignements, voir Tableau 2). Les essais pilotes ont permis de comprendre la faisabilité, l'intelligibilité et l'applicabilité culturelle de l'Échelle (voir van Ommeren et al 1999 (36)) et d'évaluer les méthodologies pour les essais de terrain à venir. Lors des essais pilotes : • la version préliminaire de l'Échelle HESPER a été utilisée auprès des répondants par des enquêteurs locaux, connaissant le contexte culturel. Pour un sous-échantillon, un évaluateur silencieux était également présent pour évaluer la fiabilité interévaluateurs, ce qui signifie que deux évaluateurs (un enquêteur et un observateur) réalisaient les évaluations lors de l'entretien avec le répondant. La cohérence de leurs évaluations a ensuite été évaluée ; • une enquête participative a été menée pour savoir si les répondants pensaient que certains besoins perçus manquaient dans la version préliminaire de l'Échelle et dans quelle mesure l'Échelle était compréhensible ; • les répondants ont participé à des groupes de discussion, où ils ont dû rendre compte de l'intelligibilité, l'acceptabilité (culturelle), la pertinence et l'exhaustivité des éléments de

14

L'Échelle HESPER

l'Échelle. L'adéquation du contenu et des concepts a également été vérifiée. • Les enquêteurs ont dû remplir une enquête leur étant destinée afin qu'ils donnent leur avis sur l'intelligibilité de l'Échelle HESPER et du manuel de formation des enquêteurs et qu'ils indiquent les éventuelles difficultés rencontrées lors de la réalisation des entretiens. Suite aux essais pilotes, l'Échelle HESPER a été révisée pour obtenir une version préliminaire légèrement plus courte destinée aux essais sur le terrain (21) (disponible sur demande), et des révisions ont été apportées au manuel de formation des enquêteurs.

Tableau 2 : Lieux des essais pilotes et des essais sur le terrain de l'Échelle HESPER Essais pilotes ou essais sur le terrain

Mois / année

Pays

Lieu

Population

Taille de l'échantillon

Partenaires locaux

Essais pilotes

Mai 2009

Royaume-Uni

Hull

Réfugiés de la République démocratique du Congo, en provenance des camps de réfugiés de Zambie

7

British Refugee Council

Essais pilotes

Juin 2009

Jordanie

Amman

Populations iraquiennes déplacées

40

OMS Jordanie

Essais pilotes

Octobre 2009

Territoires palestiniens occupés

Gaza

Population locale

40

Fafo Gaza,

Essais pilotes

Décembre 2009

Soudan

Djouba

Population locale

42

Humanitarian Accountability Partnership (HAP International)

Essais sur le terrain

Juillet 2010

Jordanie

Amman, Zarqa, Irbid, Madaba

Populations iraquiennes déplacées

269

OMS Jordanie, Jordanian Nursing Council, UNHCR

Essais sur le terrain

Septembre 2010

Haïti

Port-auPrince, Jacmel

Population locale dans les camps de déplacés de l'aprèsséisme

279

International Medical Corps Haïti

Essais sur le terrain

Octobre / novembre 2010

Népal

Camp de BeldangiII, district de Jhapa

Réfugiés du Bhoutan

269

HealthNet TPO/ TPO Népal, UNHCR Népal, OMS Népal

OMS Gaza

Phase 3 : Essais sur le terrain Après avoir réalisé les essais pilotes sur de petits échantillons, l'Échelle HESPER a été testée sur le terrain avec des échantillons de taille supérieure. Les essais sur le terrain se sont déroulés en Jordanie auprès des populations iraquiennes déplacées, dans les camps de déplacés en Haïti (huit mois après le séisme de 2010) et au Népal auprès des réfugiés bhoutanais (voir Tableau 2). Ces essais sur le terrain avaient pour but d'évaluer la fiabilité et la validité de l'Échelle HESPER : • Afin de mesurer la fiabilité interévaluateurs, un second enquêteur faisait office d'observateur ;

15

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

• Afin d'évaluer la fiabilité test-retest, les répondants ont été interrogés une seconde fois une semaine après le premier entretien, par le même enquêteur ; • La validité (concomitante) des critères est déterminée en évaluant à quel point une nouvelle mesure est en corrélation avec les autres mesures similaires appliquées simultanément. Pour cela, les éléments appropriés de l'Échelle HESPER ont été comparés à des questions similaires d'un instrument reconnu d'évaluation de la qualité de vie, le questionnaire OMS sur la qualité de vie (WHOQOL-100) (37). Quelques petites modifications ont été apportées à la formulation de sept éléments pour finaliser l'Échelle HESPER suite aux essais sur le terrain.

1.8 Quelles sont les propriétés psychométriques de l'Échelle HESPER ? Les résultats des essais sur le terrain sont résumés ci-après (les résultats détaillés sont disponibles sur demande) : • La fiabilité test-retest sur une semaine (coefficients de corrélation intraclasse (ICC) ; concordance absolue) pour l'intégralité de l'Échelle s'est élevée à 0,961 en Jordanie et à 0,773 au Népal (notons que la fiabilité test-retest au niveau des éléments était faible pour certains d'entre eux au Népal). La fiabilité test-retest n'a pas été évaluée en Haïti. • Les ICC (concordance absolue) de fiabilité interévaluateurs ont atteint 0,998 en Jordanie, 0,986 en Haïti et 0,995 au Népal. • Les corrélations avec les éléments sélectionnés du questionnaire WHOQOL-100 étaient approximativement conformes aux prévisions, laissant supposer la validité (concomitante) des critères aux trois endroits testés. • En termes de validité apparente et de validité du contenu, les répondants de la « Phase 1 » du projet ont estimé que la liste des éléments de l'Échelle HESPER était complète et appropriée ; selon eux, chaque élément de l'Échelle HESPER avait, au minimum, une importance moyenne modérée. Lors des essais pilotes en Jordanie, à Gaza et au Soudan (« Phase 2 ») les participants aux groupes de discussion ont également jugé que la liste des éléments de l'Échelle HESPER état complète et que tous les éléments étaient compréhensibles, adaptés et culturellement applicables. • La durée moyenne de réalisation de l'Échelle HESPER a atteint 15 minutes (écart type = 4 min) en Jordanie, 21 minutes (écart type = 12 min) en Haïti et 22 minutes (écart type = 6 min) au Népal.

1.9 Quelle est la structure finale de l'Échelle HESPER ? La version finale de l'Échelle HESPER figure à l'Annexe 1. Les besoins perçus sont évalués selon 26 éléments, chacun s'accompagnant d'un court intitulé et d'une question. Les évaluations sont ainsi réalisées pour chaque élément : Besoin non satisfait (ou problème grave, selon le point de vue du répondant), Absence de besoin (ou de problème grave, selon le point de vue du répondant) ou Pas de réponse (c'est-à-dire « Ne sait pas », « Sans objet » ou « Refuse de répondre »). Il est également demandé aux répondants de citer tout autre besoin non satisfait ne figurant pas dans la liste. Parmi les éléments jugés comme étant des besoins non satisfaits, les répondants doivent citer les trois problèmes les plus graves auxquels ils font face (ci-après qualifiés de notes de priorité).

16

Le processus d'évaluation HESPER

2. Le processus d'évaluation Hesper

2.1 Aperçu du processus d'évaluation HESPER Cette section présente brièvement le processus d'évaluation HESPER. Ce document explique ensuite de façon plus détaillée comment mettre en œuvre ce processus. Notons que ce si ce manuel offre toutes les informations nécessaires sur l'Échelle HESPER et son utilisation, il ne donne qu'un bref aperçu des autres processus impliqués dans la conception, la mise en œuvre et l'analyse d'une enquête. Nous invitons le lecteur à consulter d'autres ressources (voir la section Références) ou à collaborer avec des collègues expérimentés pour réaliser l'enquête HESPER. Avant les entretiens 1. Obtenir les autorisations requises pour réaliser l'enquête HESPER S'assurer que vous disposez du temps et des ressources nécessaires à l'enquête. 2. Définir votre population cible. 3. Préparer l'Échelle HESPER (voir Annexe 1) et le manuel de formation des enquêteurs (voir Annexe 2) en vue de leur utilisation dans le contexte local auprès de la population cible. 4. Déterminer votre méthode d'échantillonnage et la taille de l'échantillon. 5. Recruter des enquêteurs locaux pour réaliser les entretiens. 6. Former les enquêteurs à utiliser l'Échelle HESPER au moyen du manuel de formation des enquêteurs (voir Annexe 2). Lors des entretiens 1. Sélectionner et recruter les répondants selon votre méthode d'échantillonnage. 2. Interroger les répondants. Après les entretiens 1. Saisir les données de l'Échelle HESPER dans un fichier électronique. Les données seront contrôlées ou saisies deux fois pour garantir leur exactitude puis nettoyées. 2. Analyser les données avec un programme statistique. Éventuellement, ventiler les données en fonction des sous-groupes de la population. 3. Présenter les données sous forme de tableau, graphique ou texte pour offrir un aperçu des résultats. 4. Identifier les erreurs et les biais potentiels contenus dans les résultats. 5. Communiquer les résultats aux parties prenantes concernées en langage clair (voir Annexe 3 à titre d'exemple). 6. Procéder à un suivi de l'évaluation HESPER au moyen d'entretiens avec les informateurs clés ou de groupes de discussion, pour parvenir à une compréhension plus approfondie des résultats. 7. Encourager les parties prenantes à prendre en charge les besoins prioritaires. 8. Si possible, suivre les changements en matière de besoins perçus au fil du temps.

17

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

2.2 Le processus d’évaluation HESPER en détail

2.2.1 Avant les entretiens 1. Observations préliminaires Il vous faudra probablement obtenir l'autorisation des autorités locales ou gouvernementales pour réaliser votre enquête. Le cas échéant, essayez d'obtenir le soutien de la communauté locale en manifestant votre projet d'enquête, les raisons de réalisation de cette dernière et les méthodes utilisées. Ainsi, un échantillonnage aléatoire (voir section 2.2.1 - 4a) peut être un motif de conflit et d'inquiétude si les membres de la population concernée ne comprennent pas pourquoi certains individus sont choisis pour l'entretien et pas eux. Les résultats de l'enquête seront communiqués aux parties prenantes concernées (y compris la population touchée). Avant de débuter l'enquête, vous devez vous assurer que cette dernière sera réalisable (par exemple en termes de sécurité, accessibilité des populations, temps requis, etc.) et que vous disposerez des ressources suffisantes (c'est-à-dire les fonds, le personnel, le transport, etc.). Voir l'Encadré 2 pour les coûts potentiels pouvant découler d'une évaluation HESPER.

Encadré 2 Coûts potentiels d'une évaluation HESPER •

Rémunérations des enquêteurs et des superviseurs



Coûts de formation, y compris : -

Rémunération du formateur

-

Rémunération des enquêteurs pendant la formation

-

Nourriture et boissons des enquêteurs pendant la formation

-

Matériel de formation, par exemple impression du manuel de formation des enquêteurs, fournitures de bureau, etc.



Rémunération du personnel auxiliaire, par exemple interprète, opérateur de saisie, personnel de sécurité, etc.



Frais de transport, par exemple transport des enquêteurs jusqu'au lieu des entretiens



Traduction des documents avant les entretiens (le cas échéant)



Traduction des réponses après les entretiens (le cas échéant)



Impression des documents pour les entretiens



Autre matériel, par exemple matériel de bureau, cartes d'identification des enquêteurs, etc.

2. Définir votre population cible Parmi les exemples de populations cibles à laquelle peut s'appliquer l'Échelle HESPER, citons les populations vivant dans un camp de déplacés particulier, celles vivant dans plusieurs camps de déplacés dans une zone donnée ou encore la population de tout un village, une ville ou un pays.

18

Le processus d'évaluation HESPER

Vous pouvez décider d'employer des critères d'inclusion ou d'exclusion. Veuillez noter que les propriétés psychométriques de l'Échelle HESPER n'ont, pour l'instant, été testées que chez l'adulte.

3. Adaptation de l'Échelle HESPER et du manuel de formation des enquêteurs au contexte local Puisque l'Échelle HESPER doit être utilisée dans la langue locale, vous devez en premier lieu vérifier s'il existe une version dans la langue souhaitée. S'il n'en existe pas, vous devrez faire traduire l'Échelle HESPER dans la langue concernée, ce qui implique l'autorisation des éditions de l'OMS (voir les coordonnées sur la deuxième de couverture). Si possible, le manuel de formation des enquêteurs (voir Annexe 2) sera également traduit dans la langue parlée par les enquêteurs. L'Échelle HESPER comprend le terme « communauté » à plusieurs reprises. Ce dernier sera remplacé par le terme le mieux adapté au contexte géographique local (par exemple village, ville, voisinage, camp, etc.), dans tout le formulaire HESPER et avant le début des entretiens. Lors de l'utilisation de l'Échelle HESPER, des caractéristiques sociodémographiques supplémentaires seront systématiquement collectées afin de permettre les comparaisons entre les différents sousgroupes de la population. Ces dernières comprendront au minimum le sexe et l'âge. Il peut s'avérer utile de recueillir d'autres exemples de variables, comme l'état matrimonial, le nombre d'enfants, le lieu (le nom de la ville, du camp ou du quartier d'une ville, par exemple), la situation d'emploi, la profession, la durée de scolarisation ou la durée du déplacement. Il est également important de noter le nom de l'enquêteur sur chaque formulaire ainsi que le numéro du répondant. Un numéro sera utilisé au lieu du nom des répondants pour garantir la confidentialité et l'anonymat des données. L'Échelle HESPER présente notamment comme avantage de pouvoir ajouter aux éléments essentiels des éléments spécifiques au contexte local. Ces éléments spécifiques au contexte peuvent être choisis sur la base des entretiens avec les informateurs clés ou des groupes de discussion préalables, ou des observations sur le terrain de questions potentiellement importantes. Le Tableau 3 présente des exemples d'éléments supplémentaires pouvant être appropriés dans certains contextes. Il s'agit des éléments ajoutés dans certains lieux d'essais sur le terrain de l'Échelle HESPER.

Darfour, 2004, © OMS

19

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Tableau 3 : Exemples d'éléments de l'Échelle HESPER spécifiques au contexte Éléments de l'Échelle HESPER spécifiques au contexte

Adapté � quel contexte?

Résidence ou réinstallation

Particulièrement adapté dans les enquêtes auprès de réfugiés

Ne pas être officiellement résident de l'endroit où vivez ou avoir été réinstallé dans un autre pays vous pose-t-il un grave problème ? Funérailles et deuil dans votre communauté Votre communauté souffre-t-elle d'un grave problème car les funérailles des défunts n'ont pas été réalisées selon les pratiques religieuses et culturelles de la population ?

Particulièrement adapté lorsque la mortalité est très élevée

4a. Sélection des répondants - Échantillonnage Pour constituer un échantillon représentatif, la sélection des unités d'échantillonnage (c'est-à-dire les participants ou les ménages) de l'étude doit être aléatoire. Les trois méthodes d'échantillonnage probabiliste (ou aléatoire) les plus fréquentes sont les suivantes : • l'échantillonnage aléatoire simple ; • l'échantillonnage aléatoire systématique ; • l'échantillonnage en grappes. L'échantillonnage aléatoire simple et l'échantillonnage aléatoire systématique impliquent des techniques plus simples que l'échantillonnage en grappes. Toutefois, dans les situations d'urgence humanitaire, ces méthodes sont souvent inapplicables. La Figure 1 représente un diagramme permettant de déterminer la méthode d'échantillonnage la mieux adaptée à une évaluation HESPER.

Dacope, Bangladesh, après le cyclone Aila, 2011, © Sandie Walton-Ellery

20

Le processus d'évaluation HESPER

Figure 1 : Diagramme permettant de déterminer la méthode d'échantillonnage à utiliser

Avez-vous accès à une liste répertoriant : •

tous les membres de la population cible, ou



tous les ménages de la population cible ?

Si oui :

Si non :

Disposez-vous des ressources nécessaires pour procéder à un échantillonnage aléatoire simple ou systématique (c'est-à-dire le temps, les fonds, et les coordonnées de la population cible comme les adresses ou numéros de téléphone) ?

Utiliser une méthode d'échantillonnage en grappes.

Si oui :

Si non :

Utiliser une méthode d'échantillonnage aléatoire simple ou systématique.

Utiliser une méthode d'échantillonnage en grappes.

L'Annexe 4 constitue un guide d'échantillonnage, comprenant des modèles pas-à-pas d'échantillonnage aléatoire simple, d'échantillonnage aléatoire systématique et d'échantillonnage en grappes. L'échantillonnage en grappes étant une technique avancée, il est recommandé de consulter un épidémiologiste expérimenté ou un expert en enquêtes pour appliquer cette méthode.

4b. Sélection des répondants -Taille de l'échantillon Avant de débuter une enquête HESPER, il convient de calculer la taille d'échantillon permettant de tirer des conclusions sur le niveau de besoins perçus par la population (c'est-à-dire prédire la fréquence à laquelle chaque élément de l'Échelle HESPER est perçu comme un problème sérieux ou pas dans la population cible en général). De nombreux programmes informatiques permettent de réaliser ces calculs de taille de

21

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

l'échantillon, dont certains disponibles sur Internet. Si vous êtes peu familier de ces calculs, nous vous recommandons de demander conseil à un épidémiologiste ou un statisticien expérimenté. Le Tableau 4 ci-après suggère des tailles d'échantillon pour les enquêtes HESPER. Pour obtenir des explications et de plus amples renseignements sur ces calculs (y compris des exemples développés), consultez l'Annexe 6.

Tableau 4 : Taille d'échantillon requise pour les enquêtes HESPER (pour calculer précisément la fréquence à laquelle chaque élément de l'Échelle HESPER est perçu comme un problème grave dans la population)* Taux de réponse prévu de 70 %

Taux de réponse prévu de 80 %

Taux de réponse prévu de 90 %

Échantillonnage aléatoire simple ou échantillonnage aléatoire systématique

137

120

107

Échantillonnage en grappes

274

240

213

* Hypothèses : Niveau de précision (bêta) = 0,1 ; Risque d'erreur (alpha) = 0,05 ; Prévalence prévue = 50 % ; Effet du plan de sondage (pour l'échantillonnage en grappes) = 2

Si vous souhaitez réaliser des comparaisons statistiques entre les sous-groupes, d'autres calculs devront être réalisés pour estimer la taille d'échantillon souhaitée. Comme pour les calculs de taille d'échantillon ci-dessus, les calculs de la taille d'échantillon pour ces analyses tiennent compte de la moyenne ou prévalence prévue, du niveau de précision et d'une valeur liée au risque d'erreur. En outre, des informations sont requises sur le nombre de sous-groupes ainsi qu'une estimation de la probabilité qu'il y ait un nombre égal de répondants dans chacun des sous-groupes. Il est vraisemblable qu'une taille d'échantillon bien plus élevée soit nécessaire pour ces analyses.

5. Recrutement des enquêteurs Avant de procéder à la collecte de données, vous devrez recruter des enquêteurs pour appliquer l'Échelle HESPER. Comme dans toutes les évaluations des situations d'urgence humanitaire, les enquêteurs sélectionnés pour appliquer l'Échelle doivent posséder d'excellentes capacités relationnelles. Ils doivent être formés et compétents en techniques d'entretien de base et principes éthiques applicables (comprendre, par exemple, l'importance de la confidentialité et du consentement éclairé). Nous recommandons un parcours scolaire de 12 ans minimum pour les enquêteurs (soit un diplôme de niveau baccalauréat). En outre, il est essentiel que les enquêteurs connaissent le contexte local dans lequel s'inscrit l'évaluation et que le choix de l'enquêteur soit adapté à la culture locale. Par exemple, dans certaines cultures, il n’est pas convenable qu’un homme pose des questions à une femme, ou qu’une jeune femme pose des questions à une femme plus âgée. Dans un même pays, des normes culturelles différentes peuvent

22

Le processus d'évaluation HESPER

s’appliquer aux différents groupes selon, par exemple, l’âge, le sexe ou les convictions religieuses. Le choix de l’enquêteur devra donc être adapté à la population en général et au groupe concerné en particulier. S’ils travaillent dans une culture qui n’est pas la leur, les enquêteurs devront s'assurer que leur comportement pendant l'entretien est conforme au contexte culturel dans lequel se déroule ce dernier. Ils devront, par exemple, s’habiller conformément aux normes culturelles et se comporter d'une façon acceptable sur le plan local. D'une façon générale, plus les enquêteurs sont nombreux, plus la collecte de données peut être terminée rapidement. Toutefois, si le nombre d'enquêteurs recrutés est trop important, il peut s'avérer difficile de les former et les superviser correctement. Le nombre d'enquêteurs dépendra donc de la taille souhaitée d'échantillon, de l'équilibre hommes/femmes ainsi que des ressources disponibles, comme le nombre de superviseurs sur le terrain, du moment, de la répartition géographique de l'échantillon et des fonds. Lors des essais sur le terrain de l'Échelle HESPER, entre 6 et 12 enquêteurs ont été recrutés dans chacun des trois pays concernés ; ces enquêteurs ont réalisé un total de 330 à 385 enquêtes par pays en 12 jours ouvrables (avec 12 enquêteurs) à 22 jours ouvrables (avec 6 enquêteurs), comprenant la durée nécessaire pour former les enquêteurs à l'Échelle HESPER. Dans de nombreuses situations de crise humanitaire, il peut être difficile de réaliser plus de 2 à 3 entretiens par enquêteur par jour ouvrable.

6. Formation rapide des enquêteurs Les enquêteurs doivent être formés à l'utilisation de l'Échelle HESPER au moyen du manuel de formation des enquêteurs (voir Annexe 2). La formation se déroulera dans la langue des enquêteurs. La formation durera au minimum un jour complet (plus dans l'idéal) ; au moins la moitié de ce temps sera consacrée à des simulations d'entretien et des jeux de rôle. Les enquêteurs devront également disposer de suffisamment de temps pour lire le manuel de formation des enquêteurs, soit lors de la formation soit sur leur propre temps. En plus de la séance de formation, un essai pilote d'une demi-journée au minimum sera realisé, au cours duquel les enquêteurs s'exerceront à utiliser l'Échelle HESPER sur le terrain (par exemple en interrogeant des membres de la population cible). Ces entretiens seront observés par un superviseur compétent. Suite à l'essai pilote, le superviseur reverra le déroulement des entretiens avec les enquêteurs et étudiera tout problème avec eux. Pendant la formation, il peut être utile d'informer les enquêteurs de tous les services ou structures d'assistance à disposition des répondants. À la fin des entretiens, les enquêteurs pourront alors communiquer ces informations aux répondants semblant particulièrement bouleversés ou perturbés par la situation (voir section 3.5 du manuel de formation des enquêteurs).

2.2.2 Pendant les entretiens - Questions à prendre en compte 1. Consentement éclairé L'utilisation de l'Échelle HESPER auprès des répondants sera précédée d'un processus de consentement éclairé. Ce processus a pour objet de s'assurer que les répondants participent

23

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

volontairement à l'entretien, sans contrainte ni crainte de devoir renoncer à des avantages s'ils ne participent pas, et qu'aucune attente irréaliste n'est suscitée. Un consentement éclairé peut être communiqué oralement ou par écrit, selon le contexte. Ce processus implique au minimum d'expliquer au répondant qui est l'enquêteur et l'organisme qu'il représente, les raisons de l'enquête ainsi que le déroulement de l'entretien, y compris le temps nécessaire. Il convient en outre de préciser que la participation est anonyme, totalement volontaire, qu'aucun dédommagement financier ne sera versé et qu'il n'y aura aucun avantage pour les répondants à participer. L'enquêteur répondra ensuite à toutes les questions éventuelles du répondant, avant de lui demander s'il accepte de participer. Dans l'idéal, il sera remis à chaque participant une feuille d'information expliquant tous ces points (qu'il pourra lire lui-même ou qu'on pourra lui lire), et chaque répondant signera deux exemplaires de cette feuille (une pour lui, une pour l'enquêteur) pour signifier son consentement de participer à l'enquête. Si le répondant choisit de ne pas participer, il conviendra de ne pas insister. Les répondants auront également le droit de se retirer de l'entretien à tout moment, sans avoir à donner d'explication. L'Annexe 8 est un exemple de feuille d'information / formulaire de consentement.

2. Confidentialité Afin de respecter le droit à la vie privée des répondants, il est essentiel de préserver la confidentialité de toutes leurs informations et réponses. Ainsi, les réponses ou les informations personnelles des répondants ne seront en aucun cas discutées avec des individus ne faisant pas partie de l'équipe d'évaluation. Les membres de l'équipe ne discuteront d'aucun point avec autrui, même lorsque l'évaluation sera terminée. En outre, tous les formulaires individuels resteront confidentiels et aucune information permettant d'identifier l'identité des répondants ne sera rendue publique. Au lieu du nom des répondants, un numéro pré-attribué sera utilisé sur les formulaires. Toute information permettant de relier le nom au numéro des répondants sera conservée séparément. L'entretien sera réalisé dans un lieu aussi privé que possible. Dans l'idéal, ceci signifie qu’il devrait se dérouler dans une pièce tranquille où seuls l’enquêteur et le répondant seraient présents. Cependant, cela n’est pas toujours possible ni culturellement approprié.

Camp de déplacés de Pinchinat, Jacmel, Haïti, 2010, © Maya Semrau

24

Le processus d'évaluation HESPER

3. Standardisation des entretiens Afin d'obtenir des résultats fiables, il est essentiel de réaliser les entretiens de la même façon pour chaque répondant et entre les différents enquêteurs. Les enquêteurs doivent avoir suivi la même formation et avoir eu le temps de s'entraîner à la tenue des entretiens HESPER. Cette standardisation des entretiens permet de garantir que les différences de résultats ne sont pas dues à des différences dans le déroulement des entretiens, mais qu'il s'agit bien de différences « réelles » entre les répondants.

4. Supervision des enquêteurs Tout au long de la collecte de données, les enquêteurs seront supervisés par un chef d'équipe compétent ayant de l'expérience dans la tenue d'enquêtes sur le terrain. Dans l'idéal, les superviseurs feront le point avec les enquêteurs à la fin de chaque journée, et au minimum tous les deux à trois jours pendant la collecte de données, afin de revoir le déroulement des entretiens, étudier tout problème et récupérer les formulaires auprès des enquêteurs.

5. Réduire au minimum les non-réponses Même s'il existe des non-réponses dans toutes les enquêtes, ces non-réponses doivent être réduites autant que possible car un faible taux de réponse peut biaiser les résultats. En effet, il peut exister des différences systématiques entre ceux qui choisissent de participer à une enquête et ceux qui ne le souhaitent pas (38). Afin de réduire au minimum les non-réponses, si le répondant potentiel n'est pas chez lui, il peut être utile de demander aux voisins si le logement est habité et, si oui, à quelle heure ses occupants sont généralement chez eux. Si le logement est habité, ou si cette information reste inconnue, deux visites au minimum devront être réalisées pour établir un contact avec ses occupants (38). Si un répondant potentiel refuse de participer, il conviendra de ne pas insister.

6. Sécurité des enquêteurs et des répondants Il est essentiel que les enquêteurs comme les répondants se sentent suffisamment en sécurité et à l'aise dans l'environnement où se déroule l'entretien. Les enquêteurs choisiront donc un lieu à la fois sûr et culturellement approprié. Par exemple, il peut arriver que le domicile ou l’abri du répondant ne soit pas un endroit adéquat pour mener l’entretien. Dans ce cas, des dispositions doivent être prises pour que l’entretien se déroule dans un lieu approprié et tranquille. Dans certains cas, il peut ne pas être approprié ou sûr pour une femme d'être interrogée par un homme, ou inversement. Les superviseurs ou les directeurs de projet devront systématiquement s'assurer que quelqu'un sait où et quand se déroule chaque entretien. Si possible, les superviseurs comme les enquêteurs disposeront d'un téléphone portable ou, le cas échéant, d'un téléphone par satellite. Selon le contexte, il peut être nécessaire ou recommandé de réaliser les entretiens en équipe de deux ou de prévoir un accompagnant pour les enquêteurs.

25

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

7. Bien-être des enquêteurs Il est possible que les enquêteurs soient perturbés ou bouleversés à la suite d’un entretien, ou qu'ils trouvent la démarche d’entretien difficile. Dans ce cas, les superviseurs ou les directeurs de projet doivent encourager les enquêteurs à venir leur en parler ou, le cas échéant, à s'adresser à la personne chargée du bien-être du personnel.

2.2.3 Pendant les entretiens - Le déroulement d'un entretien du point de vue de l'enquêteur 1. Aperçu du déroulement d'un entretien HESPER Chaque entretien devrait durer 15 à 30 minutes, mais cela peut varier. Les entretiens HESPER peuvent être résumés en six étapes, présentées à l'Encadré 3. Le déroulement d'un entretien HESPER est décrit en détail à la section 2.2 du manuel de formation des enquêteurs (voir Annexe 2).

Encadré 3 Les six étapes de l'entretien HESPER du point de vue de l'enquêteur 1. Avant l’entretien : Assurez-vous que vous connaissez l’Échelle HESPER et son système de notation. Vous devez vous entraîner avec vos collègues avant de faire votre première évaluation HESPER. 2. Présentation de l’entretien : Présentez-vous à la personne que vous allez interroger, expliquez-lui le but de cet entretien et son déroulement, répondez à toutes les questions qu’elle pourrait poser, et demandez-lui si elle accepte d’y participer. Si c’est le cas, assurez-vous qu’elle se sente à l’aise et prête à entamer l’entretien. Inscrivez ensuite, en haut du formulaire HESPER, la date, votre nom, le numéro du participant, le lieu où la personne réside, ainsi que son sexe et son âge. 3. Échelle HESPER – Notation des besoins : Lisez à voix haute le texte en haut du formulaire HESPER. Posez ensuite les questions concernant chacun des domaines de l’Échelle HESPER et donnez à chaque question une note basée sur les réponses de la personne. Inscrivez les notes dans la colonne appropriée au fur et à mesure. Posez une ou plusieurs questions complémentaires pour chaque domaine si cela est nécessaire pour vous assurer que vous avez bien compris son point de vue. 4. Échelle HESPER – Autres problèmes graves : Une fois que vous avez noté chacun des domaines de l’Échelle HESPER, demandez à la personne si elle a d’autres problèmes graves et écrivez-les dans les cases correspondantes à la fin du formulaire HESPER. 5. Échelle HESPER – Établir un ordre de priorité des problèmes graves : Demandez-lui ensuite de vous dire quels sont, à son avis, les trois problèmes les plus graves dans l’ordre d’importance, et écrivez-les dans les cases correspondantes à la fin du formulaire HESPER. 6. Fin de l’entretien : Remerciez la personne d’avoir participé à l’entretien, répondez à toutes les questions qu’elle pourrait poser, et assurez-vous qu’elle ait vos coordonnées ou celles de votre organisation.

2. Attribution de notes sur l'Échelle HESPER Un entretien HESPER implique d'interroger les répondants sur 26 domaines. Les enquêteurs évaluent si la personne considère qu’elle a un problème grave dans un domaine précis selon les réponses qu’elle donne.

26

Le processus d'évaluation HESPER

Darfour, 2004, © OMS

Chaque question est notée de la même manière. L'enquêteur demande au répondant son avis sur chaque domaine et attribue une note selon les réponses. L'Encadré 4 explique le système de notation de l’Échelle HESPER.

Encadré 4 Chaque question est notée selon les directives suivantes : Note 9 (ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre) si la personne ne sait pas comment répondre à la question, si elle refuse d’y répondre, ou si la question ne la concerne pas. Note 1 (problème grave) si la personne considère qu’il existe un problème grave au sujet de cette question. Un problème grave est un problème que la personne considère comme tel (quelle que soit la façon dont elle définit ce terme). Note 0 (pas de problème grave) si la personne considère qu’il n’existe pas de problème grave au sujet de cette question.

2.2.4 Après les entretiens 1. Saisie des données Les données seront saisies et analysées dans un programme de statistiques. Un double contrôle des données sera, au minimum, réalisé ; dans l'idéal, les données seront saisies deux fois puis les deux ensembles de données seront comparés pour s'assurer que les données ont été saisies correctement. Si cela n'est pas réalisable, un pourcentage de données sélectionné de façon aléatoire (20 % par exemple) sera saisi de nouveau ou contrôlé deux fois afin de garantir l'exactitude des données. La qualité des données sera ensuite évaluée en vérifiant les observations aberrantes, les incohérences et les données manquantes. Une observation aberrante est une donnée qui ne correspond apparemment pas au reste des données, qui s'écarte beaucoup des autres données. Par exemple, si tous les répondants ont défini 2 à 10 éléments de l'Échelle HESPER comme des problèmes graves, mais qu'un répondant a identifié les 26 éléments comme des problèmes graves, ceci constitue une observation aberrante. Des incohérences dans les données peuvent se produire lorsque deux données d'un répondant ne sont

27

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

pas compatibles entre elles, par exemple lorsque l'un des éléments de l'Échelle HESPER n'a pas été défini comme un problème grave par le répondant mais que cet élément a été par erreur repéré par une note de priorité (c'est-à-dire qu'il a été évalué comme l'un des trois problèmes les plus graves du répondant). De même, une incohérence peut être décelée lorsqu'un répondant a apparemment deux enfants alors qu'il n'est pas marié (dans les cultures où cela est considéré comme tabou). Lorsque vous détectez des observations aberrantes ou des incohérences dans les données, revérifiez les données électroniques par rapport aux formulaires originaux ou interrogez de nouveau la personne pour vous assurer que les données sont correctes. Il existe plusieurs façons de traiter les données manquantes (certaines plus complexes que d'autres). L'une des approches les plus simples (si le nombre de valeurs manquantes est faible, moins de 20 %, et qu'aucun modèle ne se répète dans ces dernières) consiste à imputer des valeurs en prenant la valeur moyenne des autres répondants. D'autres méthodes plus complexes doivent être appliquées si le nombre de valeurs manquantes est élevé (plus de 20 %) ou qu'un modèle se répète dans les données manquantes (par exemple lorsqu'un élément particulier manque plus que les autres, ou qu'un groupe de répondants présente plus d'éléments manquants qu'un autre groupe). Dans ce cas, il est recommandé de demander conseil à un épidémiologiste ou un statisticien expérimenté.

2. Analyse des données Des méthodes statistiques quantitatives sont nécessaires pour obtenir des résultats en population pour les enquêtes HESPER. Toutes les analyses statistiques peuvent être réalisées par des programmes de statistiques standard. Notation des besoins des éléments individuels de l'Échelle HESPER La formule de calcul de la prévalence (P) des notes attribuées aux éléments individuels de l'Échelle HESPER, en pourcentage, est la suivante : P (%) = nombre de répondants ayant estimé que l'élément de l'Échelle HESPER représentait un problème grave (ou ne représentait pas un problème grave) / nombre de répondants interrogés x 100 Autres problèmes graves Pour obtenir des résultats concernant d'autres problèmes graves (c'est-à-dire des besoins) cités par les répondants, ces derniers doivent être répertoriés. Le cas échéant, des éléments similaires peuvent être regroupés. La prévalence des autres problèmes graves cités peut alors être calculée selon la formule figurant précédemment au bas de la page 28. Évaluation de l’ordre de priorité des problèmes graves La formule de calcul de la prévalence (P) des notes de priorité attribuées aux éléments individuels de l'Échelle HESPER, en pourcentage, est la suivante : P (%) = nombre de répondants ayant estimé que l'élément de l'Échelle HESPER représentait l'un de leurs trois problèmes les plus graves / nombre de répondants interrogés x 100 ou (lorsque les notes de priorités sont séparées dans les analyses) :

28

Le processus d'évaluation HESPER

P (%) = nombre de répondants ayant estimé que l'élément de l'Échelle HESPER représentait leur premier, deuxième ou troisième problème le plus grave / nombre de répondants interrogés x 100 Nombre total de besoins En plus de permettre de calculer la prévalence des domaines représentant des problèmes au niveau individuel, l'Échelle HESPER permet d'obtenir le nombre total moyen des besoins (ou des problèmes graves) rencontrés par les répondants. Lorsque les données sont normalement réparties, la moyenne est la mesure la mieux adaptée dans ce cadre. Pour que les données soient normalement réparties, elles doivent former une courbe en cloche lorsqu'elles sont affichées sous forme d'histogramme, et la moyenne, la médiane et le mode doivent avoir à peu près les mêmes valeurs (ou des valeurs similaires). Les moyennes doivent toujours être présentées avec leur écart type. Si les données ne sont pas normalement réparties, la médiane constituera un meilleur moyen de mesure. La médiane est le nombre qui divise l'ensemble de valeurs en une moitié inférieure et une moitié supérieure égales, c'est-à-dire qu'elle est au milieu de la série de valeurs. La médiane est généralement présentée avec la fourchette de valeurs (c'est-à-dire la fourchette entre le nombre minimum et le nombre maximum). Intervalles de confiance Des intervalles de confiance peuvent être calculés pour la prévalence (en pourcentage) des notes attribuées aux besoins et des notes de priorité (pour les éléments individuels de l'Échelle HESPER) comme pour la moyenne du nombre total de besoins. Même s'il n'est pas obligatoire de calculer des intervalles de confiance, ces derniers peuvent s'avérer utiles pour communiquer les résultats. L'Annexe 7 présente des formules de calcul des intervalles de confiance. Ventilation des résultats par sous-groupes de la population Afin de ventiler les résultats par sous-groupes (par exemple par sexe, âge, zone géographique, etc.), l'échantillon peut être divisé selon les sous-groupes visés puis des analyses peuvent être réalisées pour chaque sous-groupe de la même façon que pour l'échantillon entier. Par exemple, si l'on souhaite comparer des résultats entre hommes et femmes, il est possible de calculer séparément la prévalence des notes attribuées aux besoins ou des notes de priorité, ou encore le nombre total moyen de besoins. Des tests statistiques peuvent être utilisés pour calculer les différences de notes entre des groupes statistiquement importants. Il peut s'agir de tests χ2 (pour les données catégorielles, comme la prévalence) ou de tests t indépendants ou d'ANOVA (pour les données continues, comme la moyenne). Des programmes de statistiques standard sont capables de réaliser ces tests.

3. Présentation des données Des tableaux et des graphiques peuvent s'avérer utiles pour présenter les données HESPER. Les diagrammes circulaires ou à barres (pour les notes attribuées aux besoins ou les notes de priorité des éléments individuels de l'Échelle HESPER) ainsi que les histogrammes (pour le nombre total de besoins) sont parmi les graphiques les mieux adaptés. Les programmes statistiques standard

29

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

permettent de créer de tels graphiques (l'Annexe 3 donne un exemple de présentation des données dans le rapport d'une évaluation HESPER).

4. Identification des erreurs et des biais potentiels dans les résultats Comme les enquêtes HESPER fournissent des données sur la population, elles peuvent donner une bonne indication de la prévalence des besoins, et des types de besoins, rencontrés par cette dernière. Toutefois, comme avec toutes les enquêtes, les résultats doivent être interprétés avec précaution, car il est toujours possible que les résultats soient faussés par des erreurs. Les motifs éventuels d'erreur doivent donc être examinés attentivement. En général, il existe deux types d'erreur : l'erreur aléatoire et l'erreur systématique (c'est-à-dire le biais). Il est important d'étudier les erreurs et les biais possibles dans tout rapport d'une évaluation HESPER. L'erreur aléatoire se produit « lorsqu'une valeur de mesure de l'échantillon diverge - uniquement par hasard - de la véritable valeur de la population » (Bonita et al 2006, p. 52 (39)). En d'autres termes, les résultats ne sont pas représentatifs de la population en général en raison d'un certain facteur de hasard. Citons deux types courants d'erreur aléatoire (39): • L'erreur d'échantillonnage : cette erreur peut se produire si l'échantillon est trop petit, à l'instar d'une erreur due à des variations entre les divers répondants (voir section 2.2.1 – 4b) ; • L'erreur de mesure : elle peut survenir si les mesures utilisées sont inexactes, de façon non systématique. Comme l'Échelle HESPER dispose de bonnes propriétés psychométriques (c'est-à-dire qu'elle s'est avérée fiable et valide sur trois sites différents), cela permet de réduire l'erreur de mesure. Toutefois, si l'Échelle HESPER est utilisée dans un nouveau contexte sans étude locale pour vérifier ses propriétés psychométriques, la possibilité d'erreur de mesure devra être prise en compte. L'erreur systématique survient lorsque « les résultats diffèrent systématiquement des véritables valeurs » (Bonita et al 2006, p. 53 (39)). En d'autres termes, les résultats ne sont pas représentatifs de la population en général car un certain facteur de l'échantillon s'écarte systématiquement de celui de la population générale. Les deux principaux types d'erreur systématique sont les suivants (39): • Le biais de sélection : il peut se produire si tous les individus de la population cible n'ont pas eu la même chance d'être sélectionnés dans l'étude, par exemple si des méthodes d'échantillonnage non probabiliste ont été utilisées ou parce qu'une erreur a été commise lors de l'échantillonnage (voir section 2.2.1 – 4a) ; • Le biais de mesure : il peut survenir lorsque les mesures utilisées sont systématiquement inexactes. Un type de biais de mesure découle des réponses pour lesquelles le répondant pense qu'il vaut mieux surestimer ou sous-estimer la gravité des besoins, par exemple parce qu'il dispose d'attentes au sujet de l'aide à recevoir (voir section 3.3 du manuel de formation des enquêteurs). La triangulation des résultats avec d'autres méthodes (comme des entretiens approfondis avec les informateurs clés) peut s'avérer nécessaire pour identifier ces biais. Un autre type de biais de mesure peut provenir d'un biais de l'observateur, lorsque l'enquêteur influence les évaluations. Par exemple, si les enquêteurs estiment que les répondants surestiment leurs problèmes graves, cela peut influencer la façon dont ils réalisent les évaluations. Cette situation risque notamment de se produire si les enquêteurs ont été insuffisamment formés (voir section 2.2.1 – 6).

30

Le processus d'évaluation HESPER

5. Communication des résultats aux parties prenantes concernées Les résultats de toute évaluation HESPER seront communiqués à toutes les parties concernées en langage simple, par exemple sous forme d'un rapport diffusé auprès des groupes de parties prenantes (y compris les membres de la population touchée). L'Annexe 3 fournit un exemple d'un tel rapport.

6. Réalisation d'évaluations approfondies de suivi L'Échelle HESPER seule ne suffit pas à comprendre pleinement les besoins perçus par les populations. Les enquêtes HESPER doivent donc être suivies et triangulées au moyen d'entretiens approfondis avec les informateurs clés (comme des dirigeants de la communauté, des guérisseurs religieux et traditionnels, des travailleurs humanitaires), des entretiens approfondis avec la population touchée, l'observation, des exercices de cartographie ou encore des groupes de discussion, afin de mieux comprendre pourquoi (du point de vue des répondants) les besoins sont évalués ainsi.

7. Encouragement des parties prenantes à prendre en charge les besoins prioritaires Ces évaluations qualitatives approfondies faisant suite aux enquêtes HESPER peuvent être utilisées pour identifier et concevoir des interventions destinées à prendre en charge les besoins perçus par la population touchée. Les parties prenantes doivent y être encouragées. Des questions seront posées lors des entretiens avec les informateurs clés ou des réunions des groupes de discussion afin d'identifier les ressources et les interventions jugées adaptées ou utiles du point de vue de la population touchée.

8. Suivi des besoins perçus au fil du temps L'utilisation de l'Échelle HESPER à un moment donné ne suffit pas à comprendre les complexités des besoins de la population. Les évaluations des besoins seront envisagées et placées dans le contexte où elles ont été réalisées ; ainsi, l'Échelle HESPER peut être utilisée plusieurs fois au fil du temps pour identifier les évolutions et les tendances en matière de besoins perçus et pour évaluer si les besoins jugés prioritaires ont été satisfaits.

31

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

3. Références

1. Inter-Agency Standing Committee (IASC). IASC Guidelines on Mental Health and Psychosocial Support in Emergency Settings. Geneva: IASC; 2007. 2. Active Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian Action (ALNAP). Participation of Crisis-Affected Populations in Humanitarian Action: A Handbook for Practitioners. ALNAP; 2003. 3. Humanitarian Accountability Partnership (HAP International). The 2010 HAP Standard in Accountability and Quality Management. Geneva: HAP International; 2010. 4. Humanitarian Accountability Partnership (HAP International). HAP 2007 Standard in Humanitarian Accountability and Quality Management. Geneva: HAP International; 2007. 5. The Sphere Project. Humanitarian Charter and Minimum Standards in Disaster Response. Geneva: The Sphere Project; 2011. 6. Miller KE, Rasmussen A. War Exposure, Daily Stressors, and Mental Health in Conflict and PostConflict Settings: Bridging the Divide Between Trauma-Focused and Psychosocial Frameworks. Soc Sci Med. 2010;70:7-16. 7. Steel Z, Chey T, Silove D, Marnane C, Bryant RA, van Ommeren M. Association of Torture and Other Potentially Traumatic Events with Mental Health Outcomes Among Populations Exposed to Mass Conflict and Displacement. JAMA. 2009;302(5):537-49. 8. Porter M, Haslam N. Predisplacement and Postdisplacement Factors Associated with Mental Health of Refugees and Internally Displaced Persons: A Meta-Analysis. JAMA. 2005;294(5):60212. 9. Emergency Capacity Building Project Impact Measurement and Accountability in Emergencies - The Good Enough Guide: Oxfam GB; 2007. 10. Tol WA, Patel V, Tomlinson M, Baingana F, Galappatti A, Panter-Brick C, Silove D, Sondorp E, Wessells M, van Ommeren M. Research Priorities for Mental Health and Psychosocial Support in Humanitarian Settings. submitted manuscript 11. Slade M, Thornicroft G, Loftus L, Phelan M, Wykes T. CAN: Camberwell Assessment of Need - A Comprehensive Needs Assessment Tool for People with Severe Mental Illness. London: Gaskell; 1999.

32

Références

12. Phelan M, Slade M, Thornicroft G, Dunn G, Holloway F, Wykes T, et al. The Camberwell Assessment of Need: The Validity and Reliability of an Instrument to Assess the Needs of People with Severe Mental Illness. Br J Psychiatry. 1995;167:589-95. 13. Andresen R, Caputi P, Oades LG. Interrater Reliability of the Camberwell Assessment of Need Short Appraisal Schedule. Aust N Z J Psychiatry. 2000;34: 856-61. 14. Xenitidis K, Thornicroft G, Leese M, Slade M, Fotiadou M, Philp H, et al. Reliability and Validity of the CANDID - A Needs Assessment Instrument for Adults with Learning Disabilities and Mental Health Problems. Br J Psychiatry. 2000;176:473-8. 15. Reynolds T, Thornicroft G, Abas M, Woods B, Hoe J, Leese M, et al. Camberwell Assessment of Need for the Elderly (CANE) - Development, Validity and Reliability. Br J Psychiatry. 2000;176:444-52. 16. Howard L, Hunt K, Slade M, O’Keane V, Senevirante T, Leese M, et al. Assessing the Needs of Pregnant Women and Mothers with Severe Mental Illness: The Psychometric Properties of the Camberwell Assessment of Need - Mothers (CAN-M). International Journal of Methods in Psychiatric Research. 2007;16(4): 177-85. 17. Thomas S, Harty MA, Parrott J, McCrone P, Slade M, Thornicroft G. CANFOR: Camberwell Assessment of Need - Forensic Version. A Needs Assessment for Forensic Mental Health Service Users. London: Gaskell; 2003. 18. McCrone P, Leese M, Thornicroft G, Schene AH, Knudsen HC, Vazquez-Barquero JL, et al. Reliability of the Camberwell Assessment of Need--European Version. EPSILON Study 6. European Psychiatric Services: Inputs Linked to Outcome Domains and Needs. British Journal of Psychiatry - Supplementum. 2000(39):s34-40. 19. McColl H, Johnson S. Characteristics and Needs of Asylum Seekers and Refugees in Contact with London Community Mental Health Teams: A Descriptive Investigation. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol. 2006 Oct;41(10):789-95. 20. McCrone P, Bhui K, Craig T, Mohamud S, Warfa N, Stansfeld SA, et al. Mental Health Needs, Service Use and Costs Among Somali Refugees in the UK. Acta Psychiatr Scand. 2005;111(5):351-7. 21. Semrau M. The HESPER (Humanitarian Emergency Settings Perceived Needs) Scale Development of a Draft Instrument. [MSc Dissertation]. unpublished manuscript. 22. Fritz Institute. Recipient Perceptions of Aid Effectiveness: Rescue, Relief and Rehabilitation in Tsunami Affected Indonesia, India and Sri Lanka: www.fritzinstitute.org; 2005.

33

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

23. Fritz Institute. Recovering from the Java Earthquake: Perceptions of the Affected: www. fritzinstitute.org; 2007. 24. Fritz Institute. The Immediate Response to the Java Tsunami: Perceptions of the Affected: www.fritzinstitute.org; 2007. 25. Poudyal B, Erni T, Jonathan A, Subyantoro T, Saraswati IA, Hutapea M. Qualitative Assessment of Violence Affected Populations in Bireuen, Aceh, Indonesia: International Catholic Migration Commission (ICMC); 2007. 26. Thapa SB, Hauff E. Needs Assessment and Disability Among Displaced Persons During an Armed Conflict in Nepal. unpublished. 27. Fritz Institute. Surviving the Pakistan Earthquake: Perceptions of the Affected One Year Later: www.fritzinstitute.org; 2006. 28. Barton T, Mutiti A, The Assessment Team for Psycho-Social Programmes in Northern Uganda. NUPSNA - Northern Uganda Psycho-Social Needs Assessment. Uganda: UNICEF / UGANDA Government Publication; 1998. 29. Betancourt TS, Speelman L, Onyango G, Bolton P. A Qualitative Study of Mental Health Problems Among Children Displaced by War in Northern Uganda. Transcultural Psychiatry. 2009;46(2):238-56. 30. Bolton P, Ndogoni L. Cross-Cultural Assessment of Trauma-Related Mental Illness: CERTI Crisis and Transition Toolkit; 2000. 31. Lee K, Bolton P. Impact of FilmAid Programs in Kakuma, Kenya - Final Report: http://filmaid. org/where/bu%20report%20final%20evaluation.pdf; 2007. 32. Murray L, Bass J, Bolton P. Qualitative Study to Identify Indicators of Psychosocial Problems and Functional Impairment among Residents of Sange District, South Kivu, Eastern DRC: http:// sph.bu.edu/images/stories/scfiles/cih/drc_qualitative_study_report_10-4-06-final.pdf. 2006. 33. Briant N, Kennedy A. An Investigation of the Perceived Needs and Priorities Held by African Refugees in an Urban Setting in a First Country of Asylum. Journal of Refugee Studies. 2004;17(4):437-59. 34. Giacaman R, Mataria A, Nguyen-Gillham V, Safieh RA, Stefanini A, Chatterji S. Quality of Life in the Palestinian Context: An Inquiry in War-Like Conditions. Health Policy. 2007;81(1):6884. 35. Pérez-Sales P, Cervellón P, Vázquez C, Vidales D, Gaborit M. Post-Traumatic Factors and Resilience: The Role of Shelter Management and Survivours’ Attitudes after the Earthquakes

34

Références

in El Salvador (2001). Journal of Community & Applied Social Psychology. 2005;15(5):368-82. 36. van Ommeren M, Sharma B, Thapa S, Makaju R, Prasain D, Bhattarai R, et al. Preparing Instruments for Transcultural Research: Use of the Translation Monitoring Form with NepaliSpeaking Bhutanese Refugees. Transcultural Psychiatry. 1999;36(3):285-301. 37. World Health Organization (WHO), The WHOQOL-Group, WHOQOL-100. Geneva: WHO; 1995. 38. Magnani R. Sampling Guide: Food and Nutrition Technical Assistance Project (FANTA); 1997. 39. Bonita R, Beaglehole R, Kjellström T. Basic Epidemiology, 2nd edition. Geneva: World Health Organization; 2006. 40. Brennan M. ‘Epidemiology’ Course. Trinity College Dublin. December 2009. 41. Kish L. A Procedure for Objective Respondent Selection Within the Household. J Amer Statistical Assoc. 1949;44(247):380-7.

35

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

36

Annexes

Annexes

Annexe 1

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER)

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs HESPER Annexe 3 Exemple de rapport HESPER Annexe 4 Étapes d'échantillonnage Annexe 5 Table de Kish Annexe 6 Calcul de la taille de l'échantillon Annexe 7 Calcul des intervalles de confiance Annexe 8 Exemple de feuille d'information / formulaire de consentement

37

Échelle de mesure des besoinsde perçus dans un contexte d’urgenceperçus humanitaire (Échelle : Annexe 1 - Échelle mesure des besoins dans unHESPER) contexte Manuel et Échelle d'urgence humanitaire (Échelle HESPER)

page 1 de 2 Date :

Nom de l'enquêteur :

Numéro de participant :

Lieu (nom de la ville, du village ou du camp) :

Notation : 0 = pas de grave problème

Sexe :

Âge :

Notation 1 = grave problème

9 = ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre Je vais vous poser des questions sur les graves problèmes que vous rencontrez peut-être actuellement. Ce qui nous intéresse c’est votre perception : un grave problème est un problème que vous considérez grave. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. En premier lieu, je vais vous poser des questions sur vos propres problèmes graves. 1. Eau potable Avez-vous un grave problème lié au manque d’eau potable ou utilisable pour la cuisine ? 2. Nourriture Avez-vous un grave problème de nourriture ? Par exemple, vous manquez de nourriture, vous n’avez pas de bonne nourriture ou vous ne pouvez pas cuisiner. 3. Endroit pour vivre Avez-vous un grave problème du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre ? 4. Toilettes Avez-vous un grave problème du fait que vous n’avez pas un accès facile ou sans danger à des toilettes propres ? 5. Rester propre Pour les hommes : Avez-vous un grave problème du fait que, dans votre situation, il est difficile de rester propre ? Par exemple, vous manquez de savon, d’eau ou ne disposez pas d’un endroit convenable pour vous laver. Pour les femmes : Avez-vous un grave problème du fait que, dans votre situation, il est difficile de rester propre ? Par exemple, vous manquez de savon, de matériels sanitaires, d’eau ou ne disposez pas d’un endroit convenable pour vous laver. 6. Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures Avez-vous un problème grave du fait que vous manquez ou n’avez pas de bons vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures ? 7. Revenus ou moyens de subsistance Avez-vous un grave problème lié à un manque de revenus, d’argent ou de ressources pour vivre ? 8. Santé physique Avez-vous un grave problème de santé physique ? Par exemple, vous souffrez d’une maladie, d’une blessure ou d’un handicap physique. 9. Soins de santé Pour les hommes : Avez-vous un grave problème lié à un manque d’accès aux soins de santé dont vous avez besoin ? Par exemple, un traitement ou des médicaments. Pour les femmes : Avez-vous un grave problème lié à un manque d’accès aux soins de santé dont vous avez besoin ? Par exemple, un traitement ou des médicaments, ou encore des soins de santé pour votre grossesse ou l’accouchement. 10. Détresse Avez-vous un grave problème lié à un sentiment d’extrême détresse ? Par exemple, vous êtes bouleversé, triste, inquiet, vous avez peur ou êtes en colère. 11. Sécurité Avez-vous un grave problème du fait que vous ou votre famille n’êtes pas en sécurité ou protégés où vous vivez aujourd’hui ? Par exemple, en raison d’un conflit, de violence ou de crime au sein de votre communauté, ville ou village. 12. Éducation pour vos enfants Avez-vous un grave problème du fait que vos enfants ne vont pas à l’école ou ne reçoivent un assez bon enseignement ? 13. Prise en charge des membres de votre famille Avez-vous un grave problème du fait que, dans votre situation, il est difficile de prendre soin des membres de la famille qui vivent avec vous ? Par exemple, des enfants en bas âge ou bien des membres de votre famille âgés, souffrant d’un handicap ou d’une maladie mentale ou physique. 14. Soutien des autres Avez-vous un grave problème lié à un manque de soutien des gens de votre communauté, notamment un soutien émotionnel ou une aide pratique ? 15. Séparation des membres de votre famille Avez-vous un grave problème du fait que vous êtes séparé des membres de votre famille ? 16. Être déplacé de chez vous Avez-vous un grave problème du fait que vous êtes déplacé de votre pays, ville ou village?

Source : Organisation mondiale de la Santé et King’s College de Londres (2011). Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle. Genève : Organisation mondiale de la Santé. Les demandes relatives à la permission de reproduire, d'adapter ou de traduire cette échelle doivent être envoyées aux éditions de l'OMS via le site Web de l'OMS à l'adresse http://www.who.int/about/licensing/copyright_form/en/index.html. Les enquêteurs doivent être formés à l'utilisation de l'Échelle HESPER avant son utilisation (voir Annexe 2 du manuel sur l'échelle des besoins ressentis dans les situations d'urgence humanitaire HESPER).

38

page 2 de 2 17. Informations Pour les personnes déplacées : Avez-vous un grave problème du fait que vous n’êtes pas assez bien renseigné, par exemple parce que vous n’avez pas assez d’information sur l’aide humanitaire disponible ou sur ce qui se passe dans votre pays ou votre ville ? Pour les personnes non déplacées : Avez-vous un grave problème du fait que vous n’êtes pas assez bien renseigné, par exemple parce que vous n’avez pas assez d’information sur l’aide humanitaire disponible ? 18. La manière dont l’aide humanitaire est apportée Avez-vous un grave problème en raison d’une aide humanitaire inadéquate ? Par exemple, vous n’avez pas un accès équitable à l’aide humanitaire disponible ou les organisations d’aide humanitaire travaillent de leur côté sans impliquer les personnes de votre communauté. 19. Respect Avez-vous un grave problème du fait que vous ne vous sentez pas respecté ou vous vous sentez humilié ? Par exemple, en raison de la situation dans laquelle vous vivez ou en raison de la manière dont les gens vous traitent. 20. Déplacements d’un lieu à un autre Avez-vous un grave problème du fait que vous ne pouvez pas vous déplacer d’un lieu à l’autre, par exemple à un autre village ou une autre ville ? 21. Trop de temps libre Avez-vous un grave problème du fait que vous avez trop de temps libre dans une journée ? Les quelques dernières questions se réfèrent aux personnes de votre communauté*. Veuillez penser aux membres de votre communauté en répondant à ces questions. 22. Droit et justice dans votre communauté Y a-t-il un grave problème dans votre communauté lié à un système légal et judiciaire inadéquat ou du fait que les gens ne connaissent pas assez leurs droits légaux ? 23. Sécurité ou protection contre la violence pour les femmes de votre communauté Y a-t-il un grave problème pour les femmes de votre communauté à cause de violence physique ou sexuelle envers elles, au sein de la communauté ou au sein de leur foyer ? 24. Alcool ou drogue dans votre communauté Y a-t-il un grave problème dans votre communauté lié à la consommation élevée d’alcool ou de drogues nocives ? 25. Maladie mentale dans votre communauté Y a-t-il un grave problème dans votre communauté lié aux maladies mentales ? 26. Prise en charge des personnes seules dans votre communauté Y a-t-il un grave problème dans votre communauté parce qu’il y a un manque de prise en charge des personnes seules, notamment des enfants en bas âge non accompagnés, des veufs/veuves ou des personnes âgées, ou des personnes non accompagnées souffrant d’une maladie ou d’un handicap physique ou mental ? Autres problèmes graves : Est-ce que vous avez d’autres problèmes graves que je n’ai pas abordés avec vous ? Écrivez les réponses de la personne. 27. 28. 29.

Évaluation de l’ordre de priorité des problèmes graves : Lisez à voix haute les titres des questions auxquelles vous avez attribué la note « 1 » et tout autre problème grave listé ci-dessus. Écrivez les réponses de la personne (notez le numéro et le titre des questions). 1.

Parmi ces problèmes, lequel est le plus grave ?

2.

Lequel des problèmes est le deuxième plus grave ?

3.

Lequel des problèmes est le troisième plus grave ?

* Dans tout le formulaire HESPER, le terme « communauté » doit être remplacé par le terme qui convient le plus à la localité géographique (par exemple, village, ville, quartier, campement, etc.).

39

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

40

Annexes

Annexe 2 Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) Manuel de formation des enquêteurs 2011

41

Formation d'enquêteurs, Port-au-Prince, Haïti, 2010,© Maya Semrau

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Aperçu

Ce manuel de formation explique comment utiliser l’échelle HESPER. Il est écrit pour les enquêteurs ou chefs d’équipe souhaitant apprendre comment mener à bien un entretien réussi. Nous recommandons d’avoir avec vous ce manuel de formation durant les entretiens HESPER. Le chapitre 1 inclut une introduction à l’échelle HESPER et à son système de notation. Le chapitre 2 donne des explications sur tout le processus d’évaluation HESPER. Les chapitres 2.1 et 2.2 contiennent la même information, mais avec un niveau de détail différent – 2.1 donne un bref aperçu et 2.2 fournit une explication détaillée de tout le processus d’évaluation HESPER. La section 2.2 est la plus importante des sections, et vous devez la lire complètement au moins une fois avant de mener à bien votre première évaluation HESPER. La section 2.3 fournit des explications supplémentaires sur quelques-unes des questions de l’HESPER. Le chapitre 3 met en lumière d’autres éléments importants à prendre en considération durant un entretien HESPER. Le chapitre 4 propose des exemples permettant de pratiquer votre aptitude à mener des entretiens HESPER.

Camp de déplacés à Port-au-Prince, Haïti, 2010, © Maya Semrau

42

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

Table des matières

1 L'Échelle HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1.1 Introduction à l'Échelle HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1.2 Qui peut-être un enquêteur ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1.3 La notation sur l'Échelle HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 2 L'entretien HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 2.1 Aperçu de l'entretien HESPER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 2.2 Le processus d’évaluation HESPER en détail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 2.3 Explications au sujet de questions HESPER spécifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 3 Autres considérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.1 Sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.2 Confidentialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.3 Éviter de créer des attentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.4 Évènements horribles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.5 Gérer la souffrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 3.6 Bien-être personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 3.7 Supervision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 4 Exercices pratiques pour les évaluations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 4.1 Exemple d'entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 4.2 Questions pratiques pour exercices de simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Réponses des exercices pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

4.3 Simulations d'entretiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Réponses des simulations d'entretiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

4.4 S'exercer aux jeux de rôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

43

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

1. L'Échelle HESPER

1.1 Introduction à l’Échelle HESPER Il existe plusieurs façons d’évaluer les besoins des populations. L’une d’entre elles consiste à mesurer les « besoins perçus » par celles-ci. Il s’agit des besoins ressentis et exprimés par les personnes ellesmêmes, et qui représentent pour celles-ci des domaines dans lesquels elles aimeraient obtenir de l'aide. L’Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) vise à fournir une méthode rapide et fiable pour évaluer les besoins perçus comme les plus graves par les personnes touchées par des situations d’urgence humanitaire de grande ampleur, telles que des guerres, des conflits ou des catastrophes naturelles majeures. L’Échelle HESPER mesure un large éventail de domaines, tant sociaux, que psychologiques et physiques. Toutefois, elle n’indique pas s’il est nécessaire de fournir une aide, et ne propose pas de méthode pour ce faire. Elle vise simplement à identifier les problèmes graves les plus courants dans une population. Ces problèmes devraient ensuite être évalués et abordés plus en détail. L’Échelle HESPER a été développée par l’Organisation mondiale de la Santé à Genève et le King’s College de Londres pour combler un certain nombre de lacunes dans le contexte humanitaire. Nous espérons qu’elle permettra aux évaluations des besoins de se fonder directement sur les opinions des personnes touchées par des situations d’urgence humanitaire, et qu’elle aidera à brosser un tableau plus exact des problèmes graves pour lesquels ces personnes souhaitent obtenir de l’aide. Le développement de l’Échelle HESPER a bénéficié des avis de nombreuses personnes, y compris des experts en matière d’aide humanitaire, des travailleurs humanitaires, des réfugiés ainsi que d’autres personnes touchées par des situations d’urgence humanitaires au niveau local.

1.2 Qui peut être un enquêteur ? Il est important que les enquêteurs connaissent le contexte local dans lequel ils vont effectuer l’évaluation, et que le choix de l’enquêteur se prête à la culture locale. Par exemple, dans certaines cultures, il n’est pas convenable qu’un homme pose des questions à une femme, ou qu’une jeune femme pose des questions à une femme plus âgée. Dans un même pays, des normes culturelles différentes peuvent s’appliquer aux différents groupes selon, par exemple, l’âge, le sexe ou les convictions religieuses. Le choix de l’enquêteur devrait être adapté à toute la population et également au groupe concerné. S’ils travaillent dans une culture qui n’est pas la leur, les enquêteurs doivent se conformer au contexte culturel dans lequel l’entretien se déroule. Cela inclut, par exemple, de s’habiller et se comporter d’une manière acceptable localement. D’autre part, les enquêteurs devraient avoir une bonne aptitude à communiquer avec d’autres personnes, des compétences de base en techniques d’entretien, ainsi que des connaissances en matière de principes éthiques, comme par exemple comprendre l’importance de la confidentialité et s’assurer que la personne interrogée consent à prendre part à l’entretien. Nous recommandons également que les enquêteurs aient au moins 12 années de scolarité (c’est-à-dire qu’ils

44

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

aient obtenu leur diplôme d'études secondaires ou un niveau équivalent). En tant qu’enquêteur, il est important que vous vous sentiez à l’aise en effectuant cette évaluation. Si vous pensez que vous ne correspondez pas aux critères énumérés ci-dessus, ou si vous vous sentez mal à l’aise à l’idée de réaliser des entretiens après avoir lu ce manuel, il est important de le faire savoir à votre directeur de projet ou à votre superviseur.

1.3 La notation sur l’Échelle HESPER Lors d’une évaluation HESPER, vous devrez poser à la personne interrogée des questions concernant 26 domaines. Vous évaluerez si la personne considère qu’elle a un problème grave dans un domaine précis selon les réponses qu’elle vous donnera. Avant d’expliquer le processus d’évaluation plus en détail, il est essentiel de comprendre la manière dont les notes sont attribuées sur l’Échelle HESPER. Vous devrez noter chaque question de la même manière. Vous demanderez à la personne son avis au sujet de chaque domaine et vous donnerez à chaque question une note selon les réponses de celle-ci. Voir l’Encadré 1 pour des explications concernant le système de notation de l’Échelle HESPER

Encadré 1 Vous devrez évaluer chaque question selon les directives ci-apr�s : Note 9 (ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre) si la personne ne sait pas comment répondre à la question, si elle refuse d’y répondre, ou si la question ne la concerne pas. Note 1 (problème grave) si la personne considère qu’il existe un problème grave au sujet de cette question. Un problème grave est un problème que la personne considère comme étant grave (quelle que soit la façon dont elle définit ce terme). Note 0 (pas de problème grave) si la personne considère qu’il n’existe pas de problème grave au sujet de cette question.

Darfour, 2004, © OMS

45

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

2. L'entretien HESPER

2.1 Aperçu de l’entretien HESPER Chaque entretien devrait durer environ 15 à 30 minutes, mais cela peut varier. Chaque entretien HESPER comprend six étapes, décrites dans l'Encadré 2.

Encadré 2 Les six étapes d’un entretien HESPER 1. Avant l’entretien : Assurez-vous que vous connaissez l’Échelle HESPER et son système de notation. Vous devriez vous être entraîné avec vos collègues avant de faire votre première évaluation HESPER. 2. Présentation de l’entretien : présentez-vous à la personne que vous allez interroger, expliquez-lui le but de cet entretien et la marche à suivre lors de celui-ci, répondez à toutes les questions qu’elle pourrait poser, et demandez-lui si elle est d’accord d’y participer. Si c’est le cas, assurez-vous qu’elle se sente à l’aise et prête à entamer l’entretien (voir l’Encadré 3 en page 47 pour des exemples). Inscrivez ensuite, en haut du formulaire HESPER, la date, votre nom, le numéro de participant, le lieu où la personne réside, ainsi que son sexe et son âge. 3. Échelle HESPER – notation des besoins : lisez à voix haute le texte au haut du formulaire HESPER. Posez ensuite les questions concernant chacun des domaines de l’Échelle HESPER et donnez à chaque question une note basée sur les réponses de la personne (voir l’Encadré 4 en page 48). Inscrivez les notes dans la colonne appropriée au fur et à mesure. Posez une ou plusieurs questions complémentaires pour chaque domaine si cela est nécessaire pour vous assurer que vous avez bien compris son point de vue. 4. Échelle HESPER – autres problèmes graves : une fois que vous avez noté chacun des domaines de l’Échelle HESPER, demandez-lui si elle a d’autres problèmes graves et écrivez-les dans les cases correspondantes à la fin du formulaire HESPER. 5. Échelle HESPER – établir un ordre de priorité des problèmes graves : demandez-lui ensuite de vous dire quels sont, à son avis, les trois problèmes les plus graves dans l’ordre d’importance, et écrivez-les dans les cases correspondantes à la fin du formulaire HESPER (voir l’Encadré 6 en page 50 pour un exemple). 6. Fin de l’entretien : Remerciez-la d’avoir participé à l’entretien, répondez à toutes les questions qu’elle pourrait poser, et assurez-vous qu’elle ait vos coordonnées ou celles de votre organisation (voir l’Encadré 7 en page 51 pour un exemple).

2.2 Le processus d’évaluation HESPER en détail Les mêmes six étapes sont maintenant expliquées plus en détail. 1. Avant l’entretien Il est important que vous ayez une bonne connaissance de l’Échelle HESPER et de son système de notation avant de commencer une évaluation. Avant votre première évaluation, prenez le temps de vous entraîner à mener des entretiens et à attribuer des notes. Il peut être intéressant de le faire en équipe avec un autre enquêteur, en ayant recours à des jeux de rôles (voir sections 4.3 et 4.4 en page 65 à 69). Après avoir répété les jeux de rôles plusieurs fois, effectuez-en un dernier sous le regard

46

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

d’un superviseur expérimenté ou compétent. Si à ce moment-là vous avez encore un doute au sujet de quelque chose, discutez-en avec votre directeur de projet ou votre superviseur. Si cela est possible, il serait bon que vos premiers « vrais » entretiens soient faits sous observation de votre superviseur.

2. Présentation de l’entretien Lors des entretiens, présentez-vous à la personne que vous allez interroger (donnez votre nom et dites pour qui vous travaillez), expliquer les motifs et le déroulement de l’entretien (y compris combien de temps il prendra), répondez à toutes les questions qu’elle pourrait poser, et demandez-lui si elle est d’accord d’y participer. Expliquez que la participation est anonyme et volontaire, et qu’elle ne recevra aucune rémunération ou autre forme de compensation en échange de sa participation. Il est possible d’obtenir de votre superviseur ou directeur de projet une feuille d’information couvrant tous ces points, à lire à la personne interrogée. Il est important que la personne interrogée soit à l’aise et qu’elle consente à prendre part à l’entretien. Vous ne devez pas faire pression sur une personne pour qu’elle y participe. La personne est libre de choisir si elle souhaite participer à l’entretien et elle est libre d’y mettre un terme à tout moment. Tout au long de l’entretien, il est important d’être aimable et respectueux envers la personne interrogée. Cela l’aidera à se sentir à l’aise et à donner des réponses honnêtes à vos questions. Vous devez aussi vous assurer qu’elle se sent à l’aise dans le lieu où l’entretien se déroule. Si possible, il devrait s’agir d’un lieu privé afin que personne d’autre ne puisse entendre la conversation. L’encadré 3 vous donne des exemples de choses que vous pouvez dire pour être certain que la personne est à l’aise avant d’entamer l’entretien.

Encadré 3 Exemples de choses à dire pour s’assurer que la personne interrogée est à l’aise « Est-ce que ça va ? » (ou équivalent culturel) « Merci de m’accorder un peu de votre temps. » « Voudriez-vous un verre d'eau ? » (si l'entretien ne se déroule pas au domicile de la personne interrogée) « Êtes-vous prêt(e) à commencer l’entretien ? »

Ne démarrez l’entretien (étape 3 à 6) que si la personne est d’accord d’y participer. Inscrivez en haut du formulaire HESPER, la date, votre nom, le lieu où la personne réside, ainsi que son sexe et son âge. N’écrivez pas le nom de la personne, mais utilisez à la place un numéro de participant attribué d’avance. Écrivez sur une feuille de papier séparée le nom de la personne et le numéro de participant lui correspondant. 3. Échelle HESPER – Attribution d'une note aux besoins Après avoir lu à voix haute le texte qui se trouve au début du formulaire HESPER, attribuez une note individuelle à chaque domaine listé par l’Échelle HESPER. Vous devez passer en revue toute l’Échelle

47

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

HESPER et poser chaque question l’une après l’autre. Inscrivez vos notes sur le formulaire pour chacune selon les réponses de la personne. Il est important que vous attribuiez une note à chaque question sur le formulaire. Vous devez évaluer chaque question posée sur l’Échelle HESPER de la même façon. Vous devez mettre une note à chaque question selon les réponses de la personne sur la base des directives données dans l’encadré 1 en page 45. Il est important que vous lisiez toute la question à la personne pour chaque domaine. Vous n’avez pas besoin de lire à voix haute le titre des questions. Si la personne considère qu’il existe un problème grave au sujet d’un des points mentionnés dans la question, vous devez attribuer la note « 1 » (problème grave). Souvenez-vous que vous attribuez une note aux questions selon que la personne interrogée perçoit l’existence d’un problème grave (quelle que soit la façon dont elle définit ce terme). Il est également important que vous accordiez une note à chaque question selon ce que la personne considère comme étant ses problèmes graves, et non pas selon ce que vous considérez comme étant ses problèmes graves. Vous devez prendre note des opinions de la personne, même si vous ne les partagez pas. Vous ne devez pas faire savoir à la personne que vous n’êtes pas d’accord avec elle. Voir l’encadré 4 pour un exemple sur la manière de poser des questions au sujet de chaque domaine et d’attribuer une note sur la base des réponses fournies par la personne. Souvenez-vous qu’il s’agit d’un exemple simplifié. Souvent, la personne ne répondra pas d’une manière aussi claire. Bien qu’une seule question puisse être suffisante, vous devrez parfois en poser plusieurs pour pouvoir attribuer une note (voir chapitre 4 pour des exemples pratiques). Essayez de vous en tenir à des questions simples. Il est également important de bien comprendre bien les réponses de la personne. Si vous n’êtes pas sûr(e), demandez-lui des explications. Écoutez attentivement ce qu’elle souhaite vous dire et attribuez la note sur cette base.

Encadré 4 Exemple de la manière de poser des questions au sujet de chaque domaine Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre ? » (question 3) Personne interrogée :

« Oui. » (attribuez la note 1 = problème grave)



« Non. » (attribuez la note 0 = pas de problème grave)

Voir l’encadré 5 pour des conseils en matière de techniques d’entretien à utiliser lors des évaluations HESPER.

48

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

Encadré 5 Conseils en matière de techniques d’entretien Ayez une bonne connaissance de l’Échelle HESPER avant de commencer une évaluation. Cela vous donnera davantage de confiance et d’aise.

Comportement de l’enquêteur •

Soyez chaleureux et compréhensif avec la personne que vous êtes en train d’interroger. Cela signifie qu’il faut montrer à la personne que vous l’écoutez et lui répondre d’une manière aimable et amicale. Vous pouvez dire des choses telles que « c’est formidable ! », « je suis désolé(e) ! », « quel dommage ! » ou « je vois ! » pour indiquer à la personne que vous suivez la conversation et que vous vous sentez concerné(e) par sa situation. Cependant, soyez attentif à ne pas lui donner l’impression que vous pourrez l’aider à la résoudre.



Laissez la personne vous donner pleinement son avis.



Parfois, il peut être utile de répéter ce que la personne a répondu en utilisant vos propres mots avant d’attribuer une note, afin de vous assurer que vous l’avez bien comprise. Par exemple, vous pourriez lui dire : « Donc, est-ce que je vous ai bien compris ? Est-ce que vous dites que … ? ». Cela montre également à la personne que vous suivez la conversation.



Il est possible que la personne que vous interrogez soit en colère ou qu’elle soit affectée par sa situation. Soyez compréhensif et gentil.

Compétences verbales •

Parlez lentement et clairement pour être que la personne vous comprenne.



Ayez une voix agréable et amicale.



Laissez de nombreuses pauses et des silences entre les questions. Cela donne à la personne la possibilité de réfléchir à ses réponses et de vous donner son avis.

Formuler les questions •

Les questions doivent être simples et claires.



Si la personne ne vous donne pas de réponse claire, essayez de formuler la question différemment.



Il est possible de vérifier avec la personne si sa réponse n’est pas claire. Par exemple, si vous avez l’impression qu’elle vous dit qu’il n’existe pas de problème grave avec la « nourriture » (question 2), mais qu’elle n’est pas claire à ce propos, vous pouvez lui demander : « Si je vous comprends bien vous n’avez pas de problème grave avec la nourriture ? »



Parfois, il peut être pratique d’utiliser une question à choix multiple si la personne ne donne pas une réponse claire. Par exemple, à la question sur « la manière dont l’aide humanitaire est apportée » (question 18), si la personne vous répond que certains reçoivent plus d’aide que d’autres, vous pourriez lui demander : « Donc est-ce un problème grave pour vous que certaines personnes reçoivent plus d’aide que d’autres, ou est-ce que ce n’est pas un problème grave ? »

Gérer les distractions •

Si la personne vous donne des réponses très longues ou hors de propos, vous pouvez dire quelque chose comme : « Cela est très intéressant. Cependant, j’ai encore beaucoup d’autres questions à vous poser. Est-ce que vous voulez bien qu’on continue ? ». Ou : « Si vous voulez, nous pourrons en parler après l’entretien. »



Si la personne commence à vous demander des conseils, des informations ou vous pose des questions au sujet de votre expérience personnelle, vous pouvez lui dire : « Nous souhaitons vraiment entendre vos expériences et vos impressions ». Ou : « On peut parler de ceci après l’entretien. »

Gérer la souffrance (voir aussi la section 3.5 en page 56) •

Si la personne commence être un peu affectée à un quelconque moment durant l’entretien, ralentissez et faites une pause si nécessaire. Demandez-lui si elle se sent assez bien pour continuer l’entretien et mettez-y un terme si elle le souhaite.



Ne persistez pas à poser des questions ou à provoquer la personne sur des sujets sensibles ou difficiles. Si la personne est très affectée par un sujet, il peut être bon de refermer le livret de l’entretien et de rester silencieux jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé son calme. Vous pourriez alors dire : « Vous semblez très affecté(e) ? Êtes-vous d’accord pour poursuivre l’entretien ou préférez-vous que nous arrêtions ? »



Souvenez-vous que la personne peut choisir de ne pas répondre à une question si elle ne le souhaite pas.

49

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

4. Échelle HESPER – Autres problèmes graves Après avoir attribué une note à chacun des domaines listés sur l’Échelle HESPER, demandez à la personne : « Avez-vous d’autres problèmes graves au sujet desquels je ne vous ai pas encore posé de question ? » Si la personne estime avoir un ou plusieurs autres problèmes graves, consignez-les dans les cases correspondantes à la fin du formulaire. Vous pouvez lui demander de vous indiquer un maximum de trois autres problèmes graves.

5. Échelle HESPER – Établir un ordre de priorité des problèmes graves Demandez ensuite à la personne de vous dire quels sont, à son avis, les trois problèmes les plus graves (par ordre de priorité). Lisez à voix haute tous les titres des domaines que la personne interrogée a jugés comme étant des « problèmes graves » (note « 1 »), ainsi que tout autre problème grave listé dans la section « Autres problèmes graves ». Demandez-lui alors de classer par ordre de priorité les trois problèmes qui, à son avis, sont les plus graves, et reportez sa réponse dans les cases correspondantes. Reportez à la fois le numéro de la question et le titre du domaine. Voir l’encadré 6 pour un exemple de la manière de demander à la personne d’établir l’ordre de priorité de ses problèmes graves. Si la personne ne vous a parlé que de deux domaines comme étant des « problèmes graves » (note « 1 »), demandez-lui de classer ces deux problèmes dans l’ordre d’importance. Si elle ne vous en a cité qu’un seul (ou aucun), vous n’avez pas besoin de remplir la section dédiée à « L’établissement de l’ordre de priorité » puisqu’il est évident que, en ce qui la concerne, ce problème est le plus grave.

Encadré 6 Exemple de la manière d’établir un ordre de priorité Enquêteur : « Je vais maintenant vous relire tous les domaines sur lesquels vous m’avez dit avoir des problèmes graves. J’aimerais que vous me disiez lesquels, parmi eux, sont les trois plus graves pour vous. » Lisez à haute voix tous les domaines que la personne vous a indiqués comme étant des problèmes graves (c’est-à-dire toutes les questions auxquelles vous avez donné la note « 1 »), ainsi que tous les problèmes graves cités dans la section « Autres problèmes graves » sur l’Échelle HESPER (le cas échéant). Dites ensuite : « Parmi ces problèmes, lequel est le plus grave ? » Personne interrogée : « Ne pas avoir des soins de santés adéquats. » (question 9) Enquêteur : Écrivez « 9 – Soins de santé » dans la case correspondante. « Quel est le deuxième problème le plus grave ? » Personne interrogée : « Ne pas avoir d’endroit convenable pour vivre. » (question 3) Enquêteur : Écrivez « 3 – Endroit pour vivre » dans la case correspondante. « Quel est le troisième problème le plus grave ? » Personne interrogée : Elle vous parle d’un problème cité dans la section « Autres problèmes graves ». Enquêteur : Écrivez le problème cité dans la section « Autres problèmes graves » dans la case « Établir un ordre de priorité des problèmes graves » correspondante.

50

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

6. Conclure l’entretien À la fin de l’entretien, remerciez la personne d’y avoir participé, et demandez-lui si elle a des questions ou des préoccupations supplémentaires. Prenez le temps de répondre à toutes les questions avant de partir, et assurez-vous que la personne a bien les coordonnées de votre organisation ou de votre directeur de projet. Voir l’encadré 7 pour un exemple de la manière de conclure un entretien.

Encadré 7 Exemple de la manière de conclure un entretien HESPER « Merci beaucoup d’avoir participé à cet entretien. J’espère que cela s’est bien passé pour vous. Je vais maintenant transmettre vos réponses à [insérer le nom de l’organisation] avec celles de nombreuses autres personnes dans votre communauté. Nous ne donnerons pas votre nom à qui que ce soit et nous garderons vos réponses en lieu sûr. Comme je vous l’ai dit avant l’entretien, nous faisons cette évaluation afin de découvrir à quels problèmes graves les personnes dans cette communauté sont confrontées. Avez-vous d’autres questions à ce stade ? Si vous avez d’autres questions concernant cet entretien à quelque moment que ce soit à l’avenir, contactez s’il vous plaît [insérer le nom d’une personne ou d’une organisation]. Merci encore d’avoir bien voulu participer. »

2.3 Explications au sujet de questions HESPER spécifiques Dans cette section, nous allons donner des explications concernant certaines des questions de l’Échelle HESPER. Vous trouverez cette section utile si une personne vous demande des explications supplémentaires au sujet d’une question, ou si vous avez des difficultés pour décider quelle note attribuer à une question. Vous pouvez utiliser ces explications lorsqu’une personne vous demande d’expliquer une question – vous ne devez pas lui faire part de votre propre interprétation. Cependant, il n’est pas nécessaire de lire ces explications à tous ceux que vous interrogez. Certaines questions portent sur des problèmes individuels (par exemple, « Eau potable » (question 1) et « Nourriture » (question 2)), alors que d’autres portent sur des problèmes communautaires (par exemple, « Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté » (question 24) et « Maladie mentale dans votre communauté » (question 25)). 1. Eau potable Cette question comprend toute eau utilisée pour boire ou cuisiner. Il peut s’agir de l’eau potable des robinets au domicile de la personne, l’eau de robinets communs, ou l’eau en bouteille. Elle n’inclut pas l’eau destinée à se laver (celle-ci fait partie de la question 5 « Rester propre »). 2. Nourriture Cette question cherche à savoir si la personne a assez de nourriture, et si elle est appropriée et adaptée à ses besoins. Elle s’intéresse également à l’équipement et aux installations nécessaires pour préparer la nourriture, comme par exemple l’accès à un foyer ou réchaud, ainsi qu'à du bois de chauffe, des casseroles ou des poêles.

51

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

3. Endroit pour vivre Cette question peut porter sur une maison temporaire ou permanente, une hutte, une tente ou tout autre type d’abri. 4. Toilettes Cette question porte sur les toilettes que la personne utilise régulièrement. Si elle dispose de toilettes à son domicile, il peut s’agir de celles-ci. Si elle utilise des toilettes communes (par exemple dans un camp), il peut alors s’agir de celles-là. 5. Rester propre Vous devrez lire des questions différentes selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. La question pour les femmes porte également sur les produits d’hygiène féminine, alors que celle destinée aux hommes n’aborde pas ce sujet. 7. Revenus ou moyens de subsistance Cette question peut couvrir un vaste éventail de problèmes liés aux moyens de subsistance de la personne, par exemple le manque de revenus du travail, d’accès aux terres cultivables, d’outils agricoles, de bateaux ou de filets de pêche, ou le manque d’accès aux autres ressources dont dépend leur subsistance. 8. Santé physique Cette question peut porter sur tout type de maladies ou blessures physiques, y compris les handicaps physiques. 9. Soins de santé Vous devrez lire des questions différentes selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Cela concerne tous les types de soins de santé, y compris, par exemple, les traitements hospitaliers, l’accès à un médecin ou un(e) infirmier(ère), l’accès à des médicaments, et les soins de santé sexuelle (y compris l’accès aux contraceptifs). Celle destinée aux femmes porte également sur l’accès à un appui et à des soins de santé durant la grossesse et l’accouchement. 11. Sécurité Cette question peut désigner tout problème grave que la personne a en matière de protection ou de sécurité. Cela peut inclure son impression de ne pas être en sécurité que ce soit à cause de la criminalité, d’un conflit, d’une guerre, d’une situation violente, de la situation politique ou de toute autre forme d’instabilité. La question porte également sur sa famille, et elle comprend donc ses enfants, son époux/épouse, et les autres membres de sa famille. 12. Éducation pour vos enfants Si la personne vous a déjà informé, au début de l’entretien, qu’elle n’a pas d’enfants, vous n’avez pas besoin de lui poser cette question et vous pouvez lui attribuer la note « ne le/la concerne pas » (9). Si ses enfants ne sont pas en âge d’aller à l’école (c’est-à-dire qu’ils sont soit trop âgés soit trop jeunes pour aller à l’école), vous devez également attribuer la note « ne le/la concerne pas » (9).

52

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

14. Soutien reçu des autres Cette question désigne à la fois un soutien émotionnel et une aide pratique. Cette aide peut inclure un appui financier, une aide à la vie quotidienne, une assistance pour les déplacements, une aide pour la garde des enfants ou tout autre type d’aide pratique. Le soutien émotionnel comprend tout soutien apporté par une tierce personne et qui aide la personne interrogée à faire face au désarroi qu’elle pourrait éprouver. Par exemple, il peut s’agir de quelqu’un à qui elle peut parler de ses problèmes, ou de quelqu’un qui fait preuve d’empathie quant à ses difficultés. 15. Séparation des membres de votre famille Si, par exemple, la personne est séparée des membres de sa famille parce qu’elle (ou sa famille) a été forcée de quitter son domicile, elle peut ne pas savoir où se trouve l’un – voire plusieurs – des membres de sa famille, il se peut qu’un membre de la famille soit perdu de vue, ou que la personne ne puisse quitter l’endroit où elle réside pour rendre visite aux membres de sa famille. 16. Être déplacé de chez vous Cette question porte sur tous les problèmes graves que la personne rencontre parce qu’elle a été déplacée de son pays, de sa ville ou de son village. Si elle vous a déjà dit qu’elle n’avait pas été déplacée de chez elle, vous n’avez pas besoin de poser cette question, et vous pouvez attribuer la note « ne le/la concerne pas » (9). Vous devez attribuer la note « problème grave» (1) si la personne considère qu’elle a un problème grave parce qu’elle a dû quitter son environnement habituel. Vous devez attribuer la note « pas de problème grave» (0) si elle ne considère pas cela comme un problème grave. Rappelez-vous que la note que vous donnez ne dépend pas du fait que la personne a été déplacée, mais plutôt du fait qu’elle estime que ce déplacement est un problème grave. Il est donc possible qu’elle ait dû quitter son domicile, mais qu’elle ne considère pas que cela soit un problème grave (auquel cas vous devrez donc attribuer la note « 0 »). 17. Information Vous devrez lire des questions différentes selon qu’il s’agit de personnes déplacées ou pas. 18. La manière dont l’aide humanitaire est apportée Il est important de vous rappeler que vous évaluez si la personne pense qu’il existe un problème grave dans ce domaine. Vous devez considérer que la question « n’est pas un problème grave» (0) si elle estime que l’aide humanitaire est ou a été distribuée de manière équitable, et que les organisations d’aide humanitaire impliquent la communauté dans le processus d’aide. Vous devez aussi considérer que la question « n’est pas un problème grave» (0) si la personne n’a pas un accès équitable à l’aide humanitaire, ou que la communauté n’est pas impliquée dans le processus d’aide, mais qu’elle estime que ce n’est pas un problème grave. 19. Respect Cette question aborde tout sentiment que la personne a de ne pas se sentir respectée ou de se sentir humiliée, par exemple, à cause des travailleurs humanitaires, de gens dans sa communauté ou sa famille, ou encore en raison de la situation dans laquelle elle vit.

53

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

20. Déplacements d’un lieu à un autre Cela comprend les problèmes graves liés aux déplacements d’un lieu à l’autre en raison de difficultés de transport, parce que la personne pense qu’il est dangereux de se déplacer d’un endroit à l’autre, ou parce qu’elle a des problèmes physiques qui l’empêchent de se déplacer. 24. Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté Cette question prend en compte des médicaments potentiellement nocifs qui peuvent être achetés dans les pharmacies ou dans d’autres officines, ainsi que les drogues illégales. 25. Maladie mentale dans votre communauté Cette question peut désigner toutes les maladies mentales ou les problèmes de santé mentale dont peuvent souffrir les personnes dans cette communauté. C’est important de se souvenir que vous ne cherchez pas à évaluer s’il existe des maladies mentales dans la communauté, mais plutôt si la personne estime qu’il existe un problème grave dans la communauté parce que des gens souffrent d’une maladie mentale (quelle que soit la manière dont elle définit ce terme). Par exemple, si elle pense que de nombreuses personnes dans la communauté souffrent d’une maladie mentale mais qu’elle n’estime pas que ceci soit un problème grave, vous devez attribuer la note « pas de problème grave» (0). Toutefois, si elle estime que cela est un problème grave, vous devez attribuer la note « problème grave» (1).

Camp de personnes déplacées à Mogadiscio, Somalie, 2000/2001, © OMS

54

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

3. Autres considérations

3.1 Sécurité Il est important que vous et la personne que vous êtes en train d’interroger soyez en sécurité durant toute la durée de l’entretien, et que vous vous sentiez à l’aise dans le lieu où il se déroule. Choisissez un lieu à la fois sûr et culturellement approprié. Par exemple, il peut arriver que le domicile ou l’abri de la personne ne soit pas un endroit adéquat pour mener l’entretien. Dans ce cas, des dispositions doivent être prises pour que l’entretien se déroule dans un lieu approprié et tranquille. Assurez-vous toujours que quelqu’un sait où et quand se fait un entretien. Si possible, ayez sur vous un téléphone portable ou un téléphone par satellite. Selon le cas, il peut être nécessaire voire conseillé, d’effectuer les entretiens en tandem ou d’avoir un accompagnant.

3.2 Confidentialité Afin de respecter le droit à la vie privée de la personne, il est important que ses données personnelles et ses réponses restent confidentielles. Cela signifie que vous ne devez pas partager ses réponses ou coordonnées avec des personnes ne faisant pas partie de l’équipe d’évaluation, ni même en discuter. Vous ne devez pas parler de quoi que ce soit avec d’autres personnes, même après la fin de l’évaluation. Menez l’entretien dans un lieu aussi privé que possible. Idéalement, cela veut dire qu’il devrait se dérouler dans une pièce tranquille où seuls l’enquêteur et la personne interrogée sont présents. Cependant, cela n’est pas toujours possible ni culturellement approprié.

3.3 Éviter de créer des attentes Parfois, lorsque les gens participent à des entretiens, ils imaginent à tort que l’équipe d’évaluation sera capable de les aider à résoudre leurs problèmes. Il est important de vous assurer que les gens comprennent qu’ils ne tireront aucun bénéfice direct (pour eux-mêmes ou leur famille) pour avoir participé à l’entretien. Précisez tout au long de l’entretien qu’ils ne recevront aucune rémunération, aide supplémentaire, ou autre forme de compensation pour vous avoir parlé. Ceci est important afin de ne pas créer des attentes en matière d’aide parmi la population, mais aussi pour qu’ils ne prétendent pas que leurs besoins sont plus graves qu’ils ne le sont en réalité.

3.4 Événements horribles Le fait de penser à des événements violents ou horribles peut provoquer de vives réactions émotionnelles. Ne posez pas des questions précises sur ces événements. L’Échelle HESPER a été conçue spécifiquement pour ne pas exiger un niveau de détails élevé. Si la personne que vous interrogez souhaite parler de ces événements, laissez-la faire dans une certaine mesure, mais ne lui demandez pas plus de détails puisque cela n’est pas le but de l’évaluation HESPER. Quoi qu’il en soit, soyez patient et faites preuve d’écoute.

55

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

3.5 Gérer la souffrance La personne que vous interrogez peut mettre un terme à l’entretien à tout moment. Si elle souhaite arrêter, faites-le immédiatement. Elle n’a pas besoin de donner de raison pour cela. Il est possible de continuer l’entretien si la personne est un peu affectée ou agitée pourvu qu’elle soit d’accord, et que cela soit fait avec tact. Cependant, si la personne est très affectée par un sujet, cela peut être une bonne idée de refermer le livret de l’entretien et de rester silencieux jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé son calme. Vous pourriez alors dire : « Vous semblez très affecté(e) ? Êtes-vous d’accord pour continuer l’entretien ou préférez-vous que nous arrêtions ? » À la fin de l’entretien, dirigez la personne vers le travailleur d’aide psychosocial disponible le plus approprié et informez-en votre directeur de projet ou votre superviseur. Avant votre premier entretien, votre superviseur doit vous donner une liste d’organisations fournissant ce type d’appui que vous pourrez donner aux personnes que vous interrogerez. Voir l’encadré 8 pour un exemple de la manière de conclure un entretien lorsque la personne a souhaité y mettre un terme avant la fin.

Encadré 8 Exemple de la manière de conclure un entretien avant la fin, si c’est le souhait de la personne interrogée Enquêteur : « Vous semblez très affecté(e) ? Êtes-vous d’accord pour continuer l’entretien ou préférez-vous que nous arrêtions ? » Personne interrogée : « J’aimerais mieux arrêter. » Enquêteur : « D’accord, il n’y a pas de problème. Nous allons arrêter l’entretien. Merci beaucoup d’avoir bien voulu participer à l’évaluation. Je suis désolé(e) que cela vous ait bouleversé. Si vous le souhaitez, je peux informer quelqu’un de la détresse que cette situation vous cause pour que cette personne vous contacte et que vous puissiez en parler. Est-ce que vous voudriez que je le fasse ? Je vais maintenant transmettre vos réponses à [insérer le nom de l’organisation] avec celles de nombreuses autres personnes dans votre communauté. Nous ne donnerons pas votre nom à qui que ce soit et nous garderons vos réponses en lieu sûr. Comme je vous l’ai dit avant l’entretien, nous faisons cette évaluation afin de découvrir à quels problèmes graves les personnes dans cette communauté sont confrontées. Avezvous d’autres questions à ce stade ? « Si vous avez d’autres questions concernant cet entretien à quelque moment que ce soit à l’avenir, contactez s’il vous plaît [insérer le nom d’une personne ou d’une organisation]. Merci encore d’avoir bien voulu participer. »

3.6 Bien-être personnel Il est possible que vous soyez vous-même affecté(e) à la suite d’un entretien, ou que vous trouviez la démarche d’entretien difficile. Si c’est le cas, parlez-en à votre superviseur ou votre directeur de projet, ou à la personne chargée du bien-être du personnel.

3.7 Supervision Lorsque cela est possible, vous devriez avoir une réunion quotidienne en fin de journée avec votre superviseur et les autres enquêteurs pour revoir le déroulement de l'entretien.

56

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

4. Exercices pratiques pour les évaluations

4.1 Exemple d’entretien Il est important de s’entraîner à mener des entretiens avant d’utiliser l’Échelle HESPER pour la première fois. Voici quelques exemples des types de questions et de réponses qui peuvent survenir lors d’un entretien. Seuls quelques-uns des domaines de l’Échelle HESPER sont présentés ici à titre d’exemple. Mani est un homme de 42 ans de la République démocratique du Congo (RDC). Sa femme et lui, ainsi que leurs cinq enfants et d’autres membres de leur famille, ont dû quitter leur village suite à des combats de rebelles dans cette zone. Eau potable (question 1) Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié au manque d’eau potable ou utilisable pour la cuisine ? » Mani : « On a eu des problèmes pendant longtemps et on devait trouver de l’eau partout où on pouvait. Ces derniers jours, par contre, des travailleurs humanitaires sont venus et ils nous ont donné de l’eau pour boire. » Enquêteur : « C’est une bonne nouvelle. Alors, vous diriez que vous avez toujours un problème grave avec ça, ou est-ce que c’est bon maintenant ? » Mani : « C’est un problème, mais ça n’est pas un problème grave. » Nourriture (question 2) Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à la nourriture ? Par exemple, vous manquez de nourriture, vous n’avez pas de bonne nourriture ou vous ne pouvez pas cuisiner ? » Mani : « On n’a vraiment pas assez de nourriture. » Enquêteur : « Vous diriez que c’est un problème grave ? » Mani : « Oui, très grave. » Endroit pour vivre (question 3) Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre ? » Mani : « On a aucun endroit pour vivre pour le moment. Nous dormons dehors sans avoir d’abri. Mes enfants ont froid, et quand il pleut on est mouillé. C’est un problème grave. » Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures (question 6) Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous manquez ou n’avez pas de bons vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures ? » Mani : « Nous en avons reçu un peu de la part d’une organisation humanitaire. » Enquêteur : « C’est bien. Donc, est-ce que vous diriez que ça va pour le moment, ou est-ce que vous pensez que c’est toujours un problème grave ? »

57

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Mani : « Non, pour ça, ça va. » Séparation des membres de votre famille (question 15) Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous êtes séparé des membres de votre famille ? » Mani : « Ma famille a eu de la chance de ce côté-là. Nous avons réussi à toujours rester ensemble. » Enquêteur : « Quelle chance. Donc, est-ce que vous diriez que vous avez un problème grave dans ce domaine ou est-ce que ça va ? » Mani : « Non, ça va. »

Voici comment vous devriez attribuer une note à chaque question selon les réponses que Mani vous a données. Notation : 0 = pas de problème grave

Notation 1 = problème grave

9 = ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre 1. Eau potable Avez-vous un problème grave lié au manque d’eau potable ou utilisable pour la cuisine ?

0

2. Nourriture Avez-vous un problème grave lié à la nourriture ? Par exemple, vous manquez de nourriture, vous n’avez pas de bonne nourriture ou vous ne pouvez pas cuisiner.

1

3. Endroit pour vivre Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre?

1

6. Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures Avez-vous un problème grave du fait que vous manquez ou n’avez pas de bons vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures?

0

15. Séparation des membres de votre famille Avez-vous un problème grave du fait que vous êtes séparé des membres de votre famille ?

0

Après avoir attribué une note à tous les domaines listés sur l’Échelle HESPER selon les réponses fournies par Mani, l’enquêtrice lui pose les questions suivantes. Enquêteur : « Avez-vous d’autres problèmes graves au sujet desquels je ne vous ai pas encore posé de question ? » Mani : « Non, je crois que nous avons parlé de tous mes problèmes. » Enquêteur : « Donc, vous m’avez dit que vous avez un problème grave avec la nourriture et l’endroit pour vivre. Entre ces deux problèmes, lequel est le plus grave ? » Mani : « Notre problème le plus grave est de ne pas avoir assez à manger. Notre second problème le plus grave est de ne pas avoir un endroit où vivre. »

58

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

Voici comment vous devriez établir l’ordre de priorité selon les réponses de Mani. Évaluation de l’ordre de priorité des problèmes graves : Lisez à voix haute les titres des questions auxquelles vous avez attribué la note « 1 » et tout autre problème grave listé ci-dessus. Écrivez les réponses de la personne (notez le numéro et le titre des questions). 1.

Parmi ces problèmes, lequel est le plus grave ?



2 - Nourriture

2.

Quel est le deuxième problème le plus grave ?



3 – Endroit pour vivre

4.2 Questions pour exercices de simulation Cette section vous donne l’occasion d’exercer vos compétences en matière de techniques d’entretien. Chaque question offre une liste de réponses à choix multiples. Essayez de répondre avant de regarder les réponses en page 64.

1. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous manquez ou n’avez pas de bons vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures ? » (question 6) Personne interrogée : « Oui. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

2. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre ? » (question 3) Personne interrogée : « Non, nous avons une hutte. Ça va. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante.

3. Enquêteur : « Y a-t-il un grave problème dans votre communauté lié aux maladies mentales ? » (question 25) Personne interrogée : « Je ne suis pas sûr(e). Il y en a peut-être, mais je ne sais pas. »

59

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

4. Enquêteur : « Y a-t-il un problème grave dans votre communauté parce qu'il y a un manque de prise en charge des personnes seules, par exemple des enfants non accompagnés, des veufs/veuves, des personnes âgées, ou des personnes souffrant d'une maladie ou d'un handicap physique ou moral et qui ne sont pas accompagnées ? » (question 26) Personne interrogée : « Il y a beaucoup de gens dont personne ne s'occupe. C’est un problème grave. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante.

5. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à la nourriture ? Par exemple, vous manquez de nourriture, vous n’avez pas de bonne nourriture ou vous ne pouvez pas cuisiner ? » (question 2) Personne interrogée : « Non, ce n'est pas un problème. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

6. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas un accès facile ou sans danger à des toilettes propres ? » (question 4) Personne interrogée : « Non, ça va. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante.

7. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vos enfants ne vont pas à l’école ou ne reçoivent pas un assez bon enseignement ? » (question 12)

60

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

Personne interrogée : « Je n'ai pas d'enfants. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

8. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que, dans votre situation, il est difficile de prendre soin des membres de la famille qui vivent avec vous ? Par exemple, des enfants en bas âge ou bien des membres de votre famille âgés, souffrant d’un handicap ou d’une maladie mentale ou physique. » (question 13) Personne interrogée : « C'est une affaire de famille. Je ne veux pas en parler. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante. d. Dire : « Ça semble être un problème. Ce serait formidable si vous vouliez bien s’il vous e. plaît répondre à cette question. Est-ce que vous avez un problème grave avec ça ? »

9. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que nous n'êtes pas assez bien renseigné, par exemple parce que vous n'avez pas assez d'information sur l'aide humanitaire disponible ? » (question 17) Personne interrogée (non déplacée) : « Non, je dirais que tout va bien. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

10. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous ne pouvez pas vous déplacer d'un lieu à l'autre, par exemple pour aller à un autre village ou une autre ville ? » (question 20) Personne interrogée : « C'est un problème. Des fois il m’est difficile d’aller au travail à cause des barrages sur la route. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Demander : « Vous diriez que c’est un problème grave ? » Si la personne répond

61

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

« Oui », attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. Si elle répond « Non », attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante.

11. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié au manque d’eau potable ou utilisable pour la cuisine ? » (question 1) Personne interrogée : « Oui, c’est vrai – on doit aller récupérer de l’eau de pluie et il ne pleut pas souvent. L’eau est très sale. Des fois on n’a pas d’eau pendant des jours. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. b. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante. d. Demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. Si elle répond « Non », attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante.

12. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous ou votre famille n’êtes pas en sécurité ou protégés où vous vivez aujourd’hui ? Par exemple, en raison d’un conflit, de violence ou de crime au sein de votre communauté, ville ou village. » (question 11) Personne interrogée : Elle semble affectée et verse quelques larmes. Que devrait faire l’enquêteur ? a. Demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? ». Si la personne répond « Oui », attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. Si elle répond « Non », attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. b. Demander : « Voulez-vous continuer l’entretien ? » Si la personne répond « Oui », demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? ». Si elle répond « Oui », attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. Si elle répond « Non », attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante.

13. Enquêteur : « Avez-vous un grave problème du fait que vous avez trop de temps libre dans une journée ? » (question 21) Personne interrogée : « C’est un problème – il n’y a pas grand-chose à faire. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante.

62

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

b. Demander : « Est-ce qu'il s'agit d'un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. Si elle répond « Non », attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. c. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante. d. Attribuer la note « 9 » et continuer avec la question suivante.

14. Enquêteur : « Avez-vous un problème grave en raison d’une aide humanitaire inadéquate ? Par exemple, vous n’avez pas un accès équitable à l’aide humanitaire disponible ou les organisations d’aide humanitaire travaillent de leur côté sans impliquer les personnes de votre communauté. » (question 18) Personne interrogée : « Je n'ai rien entendu à ce sujet. Peut-être que vous pouvez me dire ce qui se passe ? Allons-nous recevoir de l’aide ? Qui va nous la donner ? On ne nous a rien dit. » Que devrait faire l’enquêteur ? a. Dire : « C’est regrettable. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup d’information non plus. Nous pourrions en parler après l’entretien. Nous souhaiterions vraiment entendre vos expériences. Est-ce que vous voulez bien que nous poursuivions l’entretien en attendant ? Donc, est-ce que vous pensez que le manque d’information est un problème grave ? » b. Demander : « Est-ce que ce manque d’information est un problème grave ? » c. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante. d. Attribuer la note « 0 » et continuer avec la question suivante.

15. Enquêteur : « Y a-t-il un problème grave pour les femmes de votre communauté à cause de violence physique ou sexuelle envers elles, au sein de la communauté ou au sein de leur foyer ? » (question 23) Personne interrogée (femme) : Elle est affectée et commence à pleurer à gros sanglots. Que devrait faire l’enquêteur ? a. Demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? » b. Fermer le livret de l’évaluation. Attendre jusqu’à ce que la personne arrête de sangloter. Demander : « Est-ce que ça va ? Est-ce que vous voulez continuer l’entretien ? ». Si la personne répond « Oui », rouvrir le livret et poursuivre l’entretien. Si elle répond « Non », conclure l’entretien. c. Demander : « Est-ce que ça va ? Est-ce que vous voulez continuer l’entretien ? ». Si la personne répond « Oui », rouvrir le livret et poursuivre l’entretien. Si elle répond « Non », conclure l’entretien. d. Attribuer la note « 1 » et continuer avec la question suivante.

63

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Réponses des exercices pratiques 1. La bonne réponse est a. Si la personne pense qu’il s’agit d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 ». 2. La bonne réponse est a. Si la personne pense qu’il ne s’agit pas d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 ». 3. La bonne réponse est c. Si la personne ne sait pas comment répondre à la question, l’enquêteur devrait attribuer la note « 9 ». 4. La bonne réponse est a. Si la personne pense qu’il s’agit d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 ». 5. La bonne réponse est b. Si la personne pense qu’il ne s’agit pas d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 ». 6. La bonne réponse est b. Si la personne pense qu’il ne s’agit pas d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 ». 7. La bonne réponse est c. Si la question ne s’applique pas à la personne interrogée, l’enquêteur devrait attribuer la note « 9 ». 8. La bonne réponse est c. La personne peut choisir de ne pas répondre à une question. Si elle ne souhaite pas répondre, l’enquêteur devrait attribuer la note « 9 ». 9. La bonne réponse est a. Si la personne pense qu’il ne s’agit pas d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 ». 10. La bonne réponse est b. L’enquêteur ne devrait attribuer la note « 1 » que si la personne pense qu’il s’agit d’un problème grave. 11. La bonne réponse est a. Si la personne pense qu’il s’agit d’un problème grave, l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 ». 12. La bonne réponse est b. Si la personne est affectée, l’enquêteur devrait s’assurer qu’elle est d’accord de poursuivre l’entretien. 13. La bonne réponse est b. L’enquêteur ne devrait attribuer la note « 1 » que si la personne pense qu’il s’agit d’un problème grave. 14. La bonne réponse est a. Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 ». Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 ».

64

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

15. La bonne réponse est b. C’est probablement mieux de refermer le livret de l’évaluation, de laisser la personne pleurer et de lui demander la permission de reprendre l’entretien lorsqu’elle s’est remise. La personne peut interrompre l’entretien à tout moment sans avoir à donner de raison.

4.3 Simulations d’entretiens Dans cette section, vous trouverez des exemples de réponses que les personnes interrogées pourraient donner lors des évaluations HESPER (au sujet de la moitié des questions HESPER). Vous pouvez les utiliser lorsque vous vous exercez à mener des entretiens. Vous trouverez les réponses en pages 68 et 69.

Questions concernant des sujets individuels 1. Eau potable Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié au manque d’eau potable ou utilisable pour la cuisine ? » Personne interrogée : « Oui. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

2. Nourriture Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à la nourriture ? Par exemple, vous manquez de nourriture, vous n’avez pas de bonne nourriture ou vous ne pouvez pas cuisiner ? » Personne interrogée : « Non. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

3. Endroit pour vivre Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas d’endroit convenable pour vivre ? » Personne interrogée : « J'ai une maison. Elle n’est pas extraordinaire, mais ça va. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

4. Toilettes Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous n’avez pas un accès facile ou sans danger à des toilettes propres ? » Personne interrogée : « Je peux utiliser les toilettes dans le camp, mais j’ai peur d’y aller. C’est très sombre la nuit. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

65

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

5. Rester propre Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que, dans votre situation, il est difficile de rester propre ? Par exemple, vous manquez de savon, d’eau ou ne disposez pas d’un endroit convenable pour vous laver. » Personne interrogée (homme) : « Je ne veux pas parler de ça. C’est un sujet personnel. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

6. Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous manquez ou n’avez pas de bons vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures ? » Personne interrogée : « Est-ce que vous pouvez me dire où je pourrais en trouver ? Mes vêtements sont très usés. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

7. Revenus ou moyens de subsistance Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à un manque de revenus, d’argent ou de ressources pour vivre ? » Personne interrogée : « Oui. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

8. Santé physique Enquêteur : « Avez-vous un problème grave de santé physique ? Par exemple, souffrezvous d’une maladie, d’une blessure ou d’un handicap physique ? » Personne interrogée : « Ma jambe me fait souffrir. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

9. Soins de santé Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à un manque d’accès aux soins de santé dont vous avez besoin ? Par exemple, un traitement ou des médicaments, ou encore des soins de santé pour votre grossesse ou l’accouchement. » Personne interrogée (femme) : Elle semble affectée et verse quelques larmes. Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

10. Détresse Enquêteur : « Avez-vous un problème grave lié à un sentiment de grande détresse ? Par exemple, êtes-vous affecté(e), triste ou inquiet, avez-vous peur ou êtes-vous en colère ? » Personne interrogée : « Non, je me sens bien. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

66

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

11. Sécurité Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vous ou votre famille n’êtes pas en sécurité ou protégés où vous vivez aujourd’hui ? Par exemple, en raison d’un conflit, de violence ou de crime au sein de votre communauté, ville ou village. » Personne interrogée : Elle est affectée et commence à pleurer à gros sanglots. Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

12. Éducation pour vos enfants Enquêteur : « Avez-vous un problème grave du fait que vos enfants ne vont pas à l’école ou ne reçoivent pas un assez bon enseignement ? » Personne interrogée : « Je n’ai pas d’enfants. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

Questions concernant des sujets liés à la communauté 22. Droit et justice dans votre communauté Enquêteur : « Y a-t-il un problème grave dans votre communauté parce que le système légal et judiciaire serait inadéquat ou parce que les gens ne connaissent pas assez leurs droits ? » Personne interrogée : « Je ne crois pas, non. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

23. Sécurité ou protection contre la violence pour les femmes de votre communauté Enquêteur : « Y a-t-il un problème grave pour les femmes de votre communauté à cause de violence physique ou sexuelle envers elles, au sein de la communauté ou au sein de leur foyer ? » Personne interrogée : « Je ne connais rien à ce sujet. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ? 24. Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté Enquêteur : « Y a-t-il un grave problème dans votre communauté lié à la consommation élevée d’alcool ou de drogues nocives ? » Personne interrogée : « J’ai entendu des gens dire qu’il y avait un problème, mais moi je ne pense pas que ça en soit un. » Qu’est-ce que l’enquêteur devrait faire ensuite ?

67

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Réponses des simulations d’entretiens

Questions concernant des sujets individuels 1. L’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). 2. L’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de grave problème »). 3. L’enquêteur devrait dire : « Est-ce que vous diriez qu'il s'agit d'un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»). 4. L’enquêteur devrait dire : « Est-ce que cela est un problème grave pour vous ? » Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»). 5. L’enquêteur devrait attribuer la note « 9 » (« ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre »). 6. L’enquêteur devrait dire quelque chose comme : « J’en suis navré(e). Malheureusement je n’ai pas d’information à ce sujet, mais je serais content(e) d’en discuter avec vous après l’entretien. Est-ce que vous voulez bien que nous poursuivions l’entretien en attendant ? Est-ce que vous diriez que le fait que vos vêtements soient très usés est un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»). 7. L’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). 8. L’enquêteur devrait demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»). 9. L’enquêteur devrait demander : « Voulez-vous continuer l’entretien ? » Si la personne dit « Oui », l'enquêteur devrait demander : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème grave ? » Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait attribuer la note « 1 » (« problème grave»). Si la personne répond « Non », l’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»). 10. L’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de grave problème »). 11. L’enquêteur devrait refermer le livret d’entretien et attendre jusqu’à ce que les sanglots cessent, et demander ensuite : « Est-ce que ça va ? Est-ce que vous voulez continuer

68

Annexe 2 Manuel de formation des enquêteurs

l’entretien ? ». Si la personne répond « Oui », l’enquêteur devrait rouvrir le livret et poursuivre l’entretien. Si elle répond « Non », l’enquêteur devrait conclure l’entretien. 12. L’enquêteur devrait attribuer la note « 9 » (« ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre »).

Questions concernant des sujets liés à la communauté 22. L’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de grave problème »). 23. L’enquêteur devrait attribuer la note « 9 » (« ne sait pas/ne le concerne pas/refuse de répondre »). 24. L’enquêteur devrait attribuer la note « 0 » (« pas de problème grave»), car vous cherchez à savoir si la personne que vous interrogez estime que cela est un problème grave, et non pas si qui que ce soit d’autre pense que cela est un problème grave.

4.4 S’exercer aux jeux de rôle Vous devriez maintenant vous exercer aux évaluations HESPER par le biais de jeux de rôle. Ce serait une bonne idée d’effectuer trois simulations d’évaluations HESPER en vous exerçant avec un(e) collègue avant de conduire un vrai entretien. Pour vous exercer, l’un d’entre vous jouera le rôle de l’enquêteur et l’autre celui de la personne interrogée –échangez ensuite les rôles. Un(e) troisième collègue peut également vous observer durant le jeu de rôle afin de vous faire part de ses commentaires. Si vous jouez le rôle de la personne interrogée, essayez de donner des réponses faciles au départ, particulièrement si l’enquêteur n’a jamais conduit ce genre d’entretien auparavant. Par la suite, mettezle au défi en lui donnant des réponses plus difficiles. Thatta, Sind, Pakistan, 2008, © Sandie Walton-Ellery

69

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

70

Annexes

Annexe 3 Exemple de rapport HESPER (rédigé en langage clair)

Les besoins perçus par la population de Lieu X Mois 20XX Nom de l'auteur Affiliation Courriel : [email protected]

Coordination de la mise en œuvre de l'étude :

Nous tenons tout particulièrement à remercier les

Nom de l'agence (nom du personnel concerné de l'agence)

personnes interrogées à Lieu X.

Appui technique : Nom de l'agence (nom du personnel

Les vues exprimées dans le présent rapport ne

concerné de l'agence)

représentent pas nécessairement les décisions, la politique ou les vues des agences associées à cette

Appui financier : Nom de la source

évaluation.

71

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Introduction Décrivez le contexte en un seul paragraphe (par exemple la nature et l'ampleur de l'urgence humanitaire et de l'action menée). Ce rapport a pour objectif de présenter les résultats d'une évaluation des besoins perçus par la population de Lieu X aux parties prenantes concernées.

Présentation générale de l'étude Les objectifs de cette étude étaient les suivants : 1. Le premier objectif était de déterminer les besoins perçus par les adultes vivant à Lieu X (c'est-à-dire les problèmes graves qu'ils rencontrent). Ces problèmes graves ont été mesurés à l'aide de l'Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d'urgence humanitaire (Échelle HESPER). L'Échelle HESPER mesure les problèmes graves des adultes se trouvant dans des situations humanitaires (comme les conflits ou autres catastrophes), en se basant directement sur leurs opinions (c'est-à-dire sur les besoins perçus par ceux-ci). Elle montre les domaines dans lesquels la population souhaiterait se faire aider. L'Échelle HESPER vise à fournir une méthode rapide et fiable pour mesurer les problèmes graves de la population, et couvre un large éventail de domaines, tant sociaux, que psychologiques et physiques. 2. Le second objectif était de comparer les besoins perçus par différents groupes d'individus, par exemple les besoins des hommes par rapport à ceux des femmes.

Méthode d'échantillonnage Décrivez les méthodes d'échantillonnage en un seul paragraphe. Mentionnez quel pourcentage des personnes invitées à participer à l'étude ont accepté d'être interrogées.

Échantillon Au total, 269 participants ont été interrogés. Tous les participants à l'étude avaient plus de 18 ans (le plus âgé avait 84 ans). Le Tableau 1 présente les caractéristiques des participants.

Procédure Six enquêteurs locaux ont interrogé les participants en indiquez la langue après avoir reçu une formation sur le fonctionnement de l'Échelle HESPER. Les entretiens ont eu lieu entre date et date, au domicile des participants.

72

Annexe 3 Exemple de rapport HESPER

Tableau 1 : Caractéristiques démographiques des participants à l'étude. Les chiffres sont exprimés en nombre de participants (% entre parenthèses) ou en moyennes. Total(n=269) Sexe Hommes

139 (51,7 %)

Femmes

130 (48,3 %)

Âge moyen

36,9

Situation de famille Marié

217 (80,7 %)

Célibataire

50 (18,6 %)

Divorcé

2 (0,7 %)

Nombre moyen d'enfants

2,4

Niveau d'éducation Illettré / aucune éducation formelle

108 (40,1 %)

Enseignement primaire (grade 1 à 5)

55 (20,4 %)

Enseignement secondaire, premier cycle (grade 6 à 10)

61 (22,7 %)

Enseignement secondaire, deuxième cycle (grades 11 et 12)

36 (13,4 %)

Université

9 (3,3 %)

Situation professionnelle En emploi

135 (50,2 %)

Sans emploi

134 (49,8 %)

Religion Religion 1

178 (66,2 %)

Religion 2

52 (19,3 %)

Religion 3

18 (6,7 %)

Religion 4

16 (5,9 %)

Autre religion*

5 (1,9 %)

Nombre moyen d'années en déplacement *

19,0

Les autres religions sont insérez les autres religions.

73

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Principaux constats 1. Les enquêteurs ont utilisé l'Échelle HESPER pour interroger les participants sur 26 types de problèmes (ou domaines) différents. D'une façon générale, les participants ont jugé 8,1 de ces domaines comme étant des problèmes graves (le nombre le plus bas était 0 et le plus élevé 21). La Figure 1 donne un aperçu du nombre de domaines jugés comme étant des problèmes graves par les participants. Le Tableau 2 et la Figure 2 indiquent à quelle fréquence chacun des 26 domaines HESPER a été jugé comme étant l'un des trois problèmes les plus graves des participants (c'est-à-dire comme étant leur problème le plus grave, leur deuxième problème le plus grave ou leur troisième problème le plus grave). Le domaine « Revenus ou moyens de subsistance » a été jugé par près de la moitié des participants (47,2 %) comme étant l'un de leurs trois problèmes les plus graves, plus que tout autre domaine. Parmi les autres domaines qui ont été désignés par plus de 10 % des participants comme étant l'un de leurs trois problèmes les plus graves, citons « Nourriture » (24,5 %), « Santé physique » (23,0 %), « Endroit pour vivre » (20,8 %), « Être déplacé de chez vous » (18,6 %), « Séparation des membres de votre famille » (16,7 %), « Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures » (16,4 %), et « Utilisation d'alcool ou de drogue dans votre communauté » (14,5 %). Le Tableau 3 indique le nombre de participants ayant jugé chacun des 26 domaines HESPER comme étant un problème grave. Le domaine « Revenus ou moyens de subsistance » a été jugé comme étant un problème grave par 75,1 % des participants, encore une fois plus que tout autre domaine. Les domaines suivants ont été jugés comme étant des problèmes graves par près de la moitié des participants : « Nourriture » (58,0 %), « Être déplacé de chez vous » (52,0 %), « Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures » (49,1 %), « Endroit pour vivre » (44,6 %), et « Séparation des membres de votre famille » (42,0 %). Interrogés sur les autres problèmes graves non cités sur l'Échelle HESPER, 44 (16,4 %) participants ont indiqué un problème lié à la réinstallation, 13 (4,8 %) d'entre eux l'ayant jugé comme étant l'un de leurs trois problèmes les plus graves. 2. Globalement, les hommes et les femmes avaient le même nombre de problèmes graves ; le nombre moyen était de 8,5 pour les hommes et 7,7 pour les femmes. Statistiquement, cette différence n'était pas significative.

Conclusions 1. Cette étude donne un aperçu des problèmes graves auxquels sont confrontés les habitants de Lieu X, en se basant directement sur leurs opinions. Le domaine « Revenus ou moyens de subsistance » est celui qui a été perçu comme un problème grave par le plus grand nombre de participants, et a également été jugé par le plus grand nombre de participants comme étant l'un des leurs trois problèmes les plus graves. Parmi les autres domaines qui ont été couramment jugés comme étant l'un des trois problèmes les plus graves des participants, et qui ont également été perçus comme des problèmes graves par un grand nombre de participants, citons « Nourriture », « Santé physique », « Endroit pour vivre », « Être déplacé de chez vous », « Séparation des membres de votre famille », « Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures », et « Utilisation d'alcool ou de drogue dans votre communauté ».

74

Annexe 3 Exemple de rapport HESPER

Les autres problèmes graves qui ont été couramment indiqués par les participants étaient des problèmes liés à la réinstallation. 2. Globalement, les hommes et les femmes avaient le même nombre de problèmes graves.

Limitations L'équipe de recherche n'a pas relevé d'erreurs ou biais significatifs. En effet, la taille d'échantillon était grande, les échantillons étaient représentatifs, les enquêteurs étaient bien formés, la fiabilité et la validité des données étaient bonnes, et les enquêteurs n'ont pas rapporté que les participants avaient tendance à surestimer ou sous-estimer leurs besoins.

Recommandations Au vu de ces constats, nous recommandons : 1. que les acteurs se trouvant à Lieu X se penchent sur indiquez les domaines prioritaires des besoins perçus ; 2. que des entretiens plus détaillés (par exemple des entretiens avec des informateurs clés ou des groupes de discussion) soient menés auprès des habitants de Lieu X. Ces entretiens doivent être essentiellement axés sur insérez les domaines des besoins perçus afin de mieux comprendre ces domaines, et d'identifier les ressources communautaires appropriées, les mesures adaptées et les soutiens. Figure 1 : Nombre de notes de problème grave par nombre de participants.

Nombre de participants

30

20

Moyenne = 8,13 Dév. std= 4,66 N = 268

10

0 0

5

10

15

20

25

Nombre de domaines HESPER considérés comme étant un problème grave

75

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Tableau 2 : Nombre de participants (% entre parenthèses) ayant noté chacun des domaines de l'Échelle HESPER comme l'un des leurs trois problèmes les plus graves (n=269). Les éléments sont classés et listés par ordre décroissant des notes totales de priorité. Élément de l'Échelle HESPER

Notes totales de priorité

Note de priorité 1

Note de priorité 2

Note de priorité 3

1. Revenus ou moyens de subsistance

127 (47,2 %)

57 (21,2 %)

38 (14,1 %)

32 (11,9 %)

2. Nourriture

66 (24,5 %)

28 (10,4 %)

20 (7,4 %)

18 (6,7 %)

3. Santé physique

62 (23,0 %)

27 (10,0 %)

19 (7,1 %)

16 (5,9 %)

4. Endroit pour vivre

56 (20,8 %)

18 (6,7 %)

22 (8,2 %)

16 (5,9 %)

5. Être déplacé de chez vous

50 (18,6 %)

19 (7,1 %)

19 (7,1 %)

12 (4,5 %)

6. Séparation des membres de votre famille

45 (16,7 %)

15 (5,6 %)

12 (4,5 %)

18 (6,7 %)

7. Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures

44 (16,4 %)

5 (1,9 %)

16 (5,9 %)

23 (8,6 %)

8. Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté

39 (14,5 %)

10 (3,7 %)

13 (4,8 %)

16 (5,9 %)

9. Prise en charge des personnes seules dans votre communauté

21 (7,8 %)

7 (2,6 %)

6 (2,2 %)

8 (3,0 %)

9. Soins de santé

21 (7,8 %)

6 (2,2 %)

9 (3,3 %)

6 (2,2 %)

9. Détresse

21 (7,8 %)

6 (2,2 %)

9 (3,3 %)

6 (2,2 %)

12. Toilettes

19 (7,1 %)

5 (1,9 %)

8 (3,0 %)

6 (2,2 %)

13. Trop de temps libre

18 (6,7 %)

7 (2,6 %)

4 (1,5 %)

7 (2,6 %)

13. Maladie mentale dans votre communauté

18 (6,7 %)

5 (1,9 %)

6 (2,2 %)

7 (2,6 %)

15. Prise en charge des membres de votre famille

17 (6,3 %)

5 (1,9 %)

8 (3,0 %)

4 (1,5 %)

16. Éducation pour vos enfants

16 (5,9 %)

4 (1,5 %)

11 (4,1 %)

1 (0,4 %)

16. Sécurité ou protection contre la violence pour les femmes de votre communauté

16 (5,9 %)

3 (1,1 %)

7 (2,6 %)

6 (2,2 %)

18. Rester propre

11 (4,1 %)

1 (0,4 %)

4 (1,5 %)

6 (2,2 %)

19. Déplacements d’un lieu à un autre

10 (3,7 %)

2 (0,7 %)

5 (1,9 %)

3 (1,1 %)

76

Annexe 3 Exemple de rapport HESPER

20. Sécurité

9 (3,3 %)

5 (1,9 %)

2 (0,7 %)

2 (0,7 %)

21. La manière dont l’aide humanitaire est apportée

8 (3,0 %)

4 (1,5 %)

2 (0,7 %)

2 (0,7 %)

21. Droit et justice dans votre communauté

8 (3,0 %)

2 (0,7 %)

3 (1,1 %)

3 (1,1 %)

23. Eau potable

7 (2,6 %)

4 (1,5 %)

1 (0,4 %)

2 (0,7 %)

24. Respect

3 (1,1 %)

1 (0,4 %)

0

2 (0,7 %)

25. Soutien reçu des autres

2 (0,7 %)

0

0

2 (0,7 %)

0

0

0

0

26. Information

Figure 2 : Proportion dans laquelle chacun des domaines de l'Échelle HESPER s'est vu attribuer une note de priorité par les participants (c'est-à-dire a été jugé comme étant l'un des trois problèmes les plus graves des participants). Seuls sont listés les 12 domaines de l'Échelle HESPER ayant obtenu le plus de notes de priorité. Les 14 autres domaines sont regroupés dans la catégorie « Autres ». Domaines HESPER problématiques Revenus ou moyens de subsistance Nourriture Santé phyique Endroit pour vivre Être déplacé de chez vous Séparation des membres de votre famille Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté Prise en charge des personnes seules dans votre communauté Soins de santé Détresse Toilettes Autres

77

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Tableau 3 : Nombre de participants (% entre parenthèses) ayant noté chacun des domaines de l'Échelle HESPER comme un problème grave ou pas, ou n'ayant pas répondu (parce qu'ils ne savaient pas, qu'ils ne voulaient pas répondre ou que la question était sans objet). Les domaines sont classés et listés par ordre croissant des notes de problème grave. Élément de l'Échelle HESPER

Problème grave

Pas de problème grave

Pas de réponse

1. Revenus ou moyens de subsistance

202 (75,1 %)

67 (24,9 %)

0

2. Nourriture

156 (58,0 %)

113 (42,0 %)

0

3. Être déplacé de chez vous

140 (52,0 %)

121 (45,0 %)

8 (3,0 %)

4. Vêtements, chaussures, articles de literie ou couvertures

132 (49,1 %)

137 (50,9 %)

0

5. Endroit pour vivre

120 (44,6 %)

149 (55,4 %)

0

6. Séparation des membres de votre famille

113 (42,0 %)

156 (58,0 %)

0

7. Utilisation d’alcool ou de drogue dans votre communauté

111 (41,3 %)

156 (58,0 %)

2 (0,7 %)

8. Santé physique

107 (39,8 %)

162 (60,2 %)

0

9. Prise en charge des personnes seules dans votre communauté

96 (35,7 %)

170 (63,2 %)

3 (1,1 %)

10. Détresse

93 (34,6 %)

176 (65,4 %)

0

11. Trop de temps libre

91 (33,8 %)

178 (66,2 %)

0

12. Rester propre

84 (31,2 %)

185 (68,8 %)

0

13. Prise en charge des membres de votre famille

75 (28,0 %)

193 (72,0 %)

0

14. Toilettes

75 (27,9 %)

194 (72,1 %)

0

15. Déplacements d’un lieu à un autre

70 (26,0 %)

199 (74,0 %)

0

16. Sécurité ou protection contre la violence pour les femmes de votre communauté

69 (25,7 %)

193 (71,7 %)

7 (2,6 %)

17. Droit et justice dans votre communauté

67 (24,9 %)

192 (71,4 %)

10 (3,7 %)

18. Soins de santé

67 (24,9 %)

201 (74,7 %)

1 (0,4 %)

19. Maladie mentale dans votre communauté

63 (23,4 %)

203 (75,5 %)

3 (1,1 %)

78

Annexe 3 Exemple de rapport HESPER

20. La manière dont l’aide humanitaire est apportée

52 (19,3 %)

217 (80,7 %)

0

21. Sécurité

45 (16,7 %)

224 (83,3 %)

0

22. Information

42 (15,6 %)

226 (84,0 %)

1 (0,4 %)

23. Éducation pour vos enfants

36 (13,4 %)

201 (74,7 %)

32 (11,9 %)

24. Respect

32 (11,9 %)

237 (88,1 %)

0

25. Soutien reçu des autres

29 (10,8 %)

240 (89,2 %)

0

26. Eau potable

18 (6,7 %)

251 (93,3 %)

0

En raison de données manquantes, les nombres additionnés ne donnent pas toujours le nombre total de participants.

Sri Lanka, après le tsunami dans l'océan Indien, 2005, © OMS

79

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Annexe 4 - Étapes d'échantillonnage Manuel et Échelle

Échantillonnage aléatoire simple L'échantillonnage aléatoire simple est la technique d'échantillonnage probabiliste la plus élémentaire et la plus facile à mettre en œuvre. Elle consiste à choisir chaque unité d'échantillonnage de manière indépendante et aléatoire dans une liste de toutes les unités d'échantillonnage.

Les différentes étapes de l'échantillonnage aléatoire simple • Se procurer une liste de toutes les unités d'échantillonnage, c'est-à-dire tous les membres de la population cible ou tous les ménages. • Numéroter chaque unité d'échantillonnage de cette liste. • Sélectionner ensuite les unités d'échantillonnage qui seront étudiées en choisissant des nombres au hasard (par exemple en utilisant une table de nombres aléatoires). • Continuer jusqu'à atteindre la taille d'échantillon nécessaire. • Si l'on utilise les ménages comme unités d'échantillonnage : sélectionner au hasard un membre de chaque ménage choisi pour l'étude, par exemple en utilisant une table de Kish (41) (voir Annexe 5 ; voir également étape 3 de l'échantillonnage en grappes ci-dessous).

Échantillonnage aléatoire systématique L'échantillonnage aléatoire systématique est similaire à l'échantillonnage aléatoire simple, en ce sens que chaque unité d'échantillonnage est choisie de manière indépendante et aléatoire dans une liste de toutes les unités d'échantillonnage. Toutefois, la méthode de sélection des unités d'échantillonnage étudiées diffère.

Les différentes étapes de l'échantillonnage aléatoire systématique • Se procurer une liste de toutes les unités d'échantillonnage, c'est-à-dire tous les membres de la population cible ou tous les ménages. • Numéroter chaque unité d'échantillonnage de cette liste. • Calculer un intervalle d'échantillonnage en divisant le nombre d'unités d'échantillonnage par la taille de l'échantillon. • Choisir au hasard un nombre entre 1 et l'intervalle d'échantillonnage (par exemple en utilisant une table de nombres aléatoires). Ce nombre est la première unité d'échantillonnage sélectionnée pour l'étude. • Sélectionner chacune des autres unités en ajoutant l'intervalle d'échantillonnage au nombre précédent. • Continuer jusqu'à atteindre la taille d'échantillon nécessaire. • Si l'on utilise les ménages comme unités d'échantillonnage : sélectionner au hasard un membre de chaque ménage choisi pour l'étude, par exemple en utilisant une table de Kish (41) (voir Annexe 5 ; voir également étape 3 de l'échantillonnage en grappes ci-dessous).

80

Échantillonnage en grappes L'échantillonnage en grappes consiste essentiellement à choisir des zones géographiques de petite taille (ou grappes) dans la population cible, puis à utiliser des méthodes d'échantillonnage aléatoire simple ou systématique sur ces zones. À cet effet, la population cible est d'abord divisée en grappes (par exemple, selon les différentes zones d'un pays, les différentes villes ou les différents villages d'un pays ou d'une région, les différentes zones d'une ville, ou les différents camps). Les participants à l'étude sont ensuite sélectionnés : 1. En choisissant au hasard un nombre précis de grappes. 2. En choisissant au hasard un nombre précis de ménages dans les grappes sélectionnées. 3. En choisissant au hasard un membre des ménages sélectionnés. L'échantillonnage en grappes présente plusieurs avantages par rapport à l'échantillonnage aléatoire simple ou systématique (40) : • Il ne nécessite pas d'avoir une liste complète de tous les membres de la population cible ou de tous les ménages. • Il est moins coûteux (car les personnes sélectionnées pour l'étude vivent plus proches les unes des autres). L'échantillonnage en grappes présente toutefois des inconvénients (40) : • Il fournit des estimations moins précises. • Il complique les analyses statistiques. • Il nécessite des tailles d'échantillon plus grandes. Cela est dû à l'effet du plan de sondage, à savoir que des personnes vivant côte à côte sont plus susceptibles d'avoir des caractéristiques identiques ou similaires que des personnes vivant éloignées (c'est-à-dire que les résultats ont tendance à se regrouper au sein des populations). Plus un résultat est groupé dans la population, plus l'effet du plan de sondage est élevé et plus la taille d'échantillon augmente.

Les différentes étapes de l'échantillonnage en grappes Étape 1 – Sélection des grappes • Se procurer ou établir une liste de toutes les grappes (par ex. les villes d'un pays ou les camps d'une zone donnée), avec la taille de leur population (si connue). • Décider du nombre de grappes à inclure dans l'étude. Dans les études épidémiologiques, il est courant de choisir 30 grappes, ce qui bien souvent suffit. • Calculer l'intervalle d'échantillonnage en divisant la taille de la population totale (de toutes les grappes réunies) par le nombre de grappes incluses dans l'étude. • Choisir au hasard un nombre entre 1 et l'intervalle d'échantillonnage (par exemple en utilisant une table de nombres aléatoires). • Utiliser ce nombre aléatoire comme grappe de départ ; choisir une deuxième grappe en y ajoutant l'intervalle d'échantillonnage et en sélectionnant la grappe suivante en fonction de celle-ci. • Continuer ainsi jusqu'à atteindre le nombre de grappes nécessaire.

81

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Étape 2 – Sélection des ménages dans les grappes Utiliser une des méthodes suivantes pour choisir au hasard des ménages dans les grappes sélectionnées : • Échantillonnage aléatoire simple ou systématique : se procurer une liste complète de tous les ménages de la grappe, par exemple en s'adressant à un dirigeant de la communauté, en se procurant une carte de la grappe (par exemple en utilisant GoogleEarth), ou en dressant soi-même une carte (si les grappes sont petites). Attribuer ensuite un numéro à chaque ménage, et choisir au hasard le nombre de ménages nécessaire en utilisant des techniques d'échantillonnage aléatoire simple ou systématique (voir page 80 ci-dessus). S'il y a plus de 100 à 200 ménages dans la grappe, diviser la grappe en sous-grappes, puis lister et sélectionner au hasard les ménages dans une sous-grappe choisie au hasard. • Méthode de la segmentation : comme pour la méthode ci-dessus, se procurer ou dresser une carte de tous les ménages des grappes choisies. Diviser ensuite chaque grappe en segments de taille approximativement égale, choisir au hasard un de ces segments dans chaque grappe, et sélectionner tous les ménages des segments choisis. La taille des segments (c'est-à-dire le nombre de ménages dans chaque segment) doit correspondre au nombre de ménages requis par grappe. • Méthode du parcours aléatoire : étant donné que cette méthode est la plus susceptible d'entraîner des biais, elle ne doit être utilisée que lorsque les deux autres méthodes décrites ci-dessus ne peuvent pas être appliquées. Lorsqu'il existe une carte de la grappe, un point de départ peut être choisi en listant différents points de départ possibles sur la carte dans des lieux facilement identifiables, et en en sélectionnant un au hasard. En l'absence de carte, commencer au centre de la grappe. Choisir ensuite un sens de parcours au hasard, par exemple en faisant tourner un stylo ou une bouteille. Avancer en ligne droite dans le sens choisi jusqu'à atteindre le bord de la grappe, et compter le nombre de foyers se trouvant sur le parcours. Choisir au hasard un nombre entre 1 et le nombre de foyers se trouvant sur le parcours (par exemple en utilisant une table de nombres aléatoires) ; le nombre choisi est le premier foyer. Sélectionner ensuite le foyer le plus proche de celuici, puis le foyer suivant le plus proche, etc. (ces foyers ne doivent pas nécessairement se trouver sur le parcours initial utilisé pour sélectionner le premier foyer), jusqu'à atteindre le nombre de foyers requis dans cette grappe. Étape 3 – Sélection des personnes dans les ménages choisis • Lister tous les membres des ménages sélectionnés qui sont éligibles à l'étude (par ex. tous les membres du ménage âgés de 18 ans ou plus). Inclure même ceux qui sont absents au moment de la visite, mais qui vivent habituellement dans le ménage. Pour cela, demander à la personne sollicitée de dire qui vit dans le ménage. • Sélectionner au hasard un individu de cette liste, par exemple, en utilisant une table de Kish (41) (voir Annexe 5).

82

Annexe 5 - Table de Kish

Table de Kish Membres du ménage éligibles à l'étude (le plus âgé en premier, le plus jeune en dernier) :

Numéro de participant finissant par : 1

2

3

4

5

6

7

8

9

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

2

1

2

1

2

1

2

1

2

1

3

3

2

1

3

2

1

3

2

1

3

4

4

3

2

1

4

3

2

1

4

3

5

5

4

3

2

1

5

4

3

2

1

6

6

5

4

3

2

1

6

5

4

3

Règles d'utilisation • Lister tous les répondants éligibles du foyer, par exemple toutes les personnes âgées de plus de 18 ans. Les lister par ordre d'âge : le plus âgé en premier et le plus jeune en dernier. Inclure même ceux qui sont absents au moment de la visite, mais qui vivent habituellement dans le ménage. Pour cela, demander à la personne sollicitée de dire qui vit dans le ménage. • Encercler le nombre qui se trouve à gauche de la dernière personne de la liste (dans la colonne de gauche). • Dans la première ligne de la table, trouver le nombre correspondant au dernier chiffre du numéro de participant attribué d'avance, et l'encercler. • Encercler le nombre de la case où la ligne et la colonne choisies se rencontrent. Ce nombre correspond à la personne de la liste à interroger.

Exemple • Imaginons que trois personnes éligibles vivent dans le ménage. Reportez leur nom dans la colonne de gauche, puis encerclez le nombre 3 (c'est-à-dire le nombre de personnes éligibles dans le ménage) dans la colonne qui se trouve à gauche. • Imaginons que le numéro de participant attribué d'avance est le 68. Encerclez le nombre 8 (c'est-à-dire le dernier chiffre du numéro de participant) dans la première ligne de la table. • Trouvez le nombre écrit dans la case où la ligne et la colonne choisies se rencontrent ; dans ce cas, il s'agit du 2. La personne à interroger serait donc la deuxième personne dans la liste de la colonne de gauche.

83

Échelle de mesure des besoins dans unde contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Annexe 6 - Calcul deperçus la taille l'échantillon Manuel et Échelle

Pour le calcul de la taille de l'échantillon, il faut déterminer : • La prévalence probable du résultat (soit les « besoins perçus » dans les enquêtes HESPER). Pour l'estimer, il est possible de se référer à de précédentes enquêtes similaires sur les besoins, ou à de précédents entretiens qualitatifs. La prévalence des besoins perçus pour chacun des 26 éléments de l'Échelle HESPER étant souvent difficile à estimer, il est couramment accepté de considérer une prévalence de 50 %, qui donnera l'estimation la plus élevée (et donc la plus prudente) de la taille de l'échantillon (on pèche par excès de prudence). • La précision avec laquelle le résultat doit être mesuré (38). Pour cela, il faut déterminer le niveau de précision requis pour l'étude, ainsi que le niveau d'erreur maximum acceptable. Ces deux niveaux dépendent des motifs de l'étude et des ressources disponibles (38). Pour les enquêtes HESPER, on utilise habituellement un niveau de précision de 10 % et un risque d'erreur de 5 %.

Voici la formule de calcul de la taille d'échantillon nécessaire (tant que la population cible comprend au moins plusieurs milliers de personnes) (40) : n = ( t2 x p x q ) d2 dans laquelle : n représente la taille d'échantillon nécessaire t est une valeur liée au risque d'erreur (si le risque d'erreur est de 5 %, utiliser 1,96) p est la prévalence attendue (exprimée sous la forme d'une fraction de 1, par ex. 0,5) q est la non-prévalence attendue (c'est-à-dire 1-p) d est le niveau de précision (également exprimé sous la forme d'une fraction de 1, par ex. 0,1)

Par exemple, avec une prévalence attendue de 50 % (ou 0,5), un niveau de précision de 10 % (ou 0,1) et un risque d'erreur de 5 % (comme c'est souvent le cas dans les enquêtes HESPER), on obtiendrait : n = ( 1,962 x 0,5 x 0,5 ) = ( 3,8416 x 0,25 ) = 96,04 0,01 0,12 La taille d'échantillon nécessaire (c'est-à-dire le nombre minimum de personnes devant participer à l'étude) serait de 96. Le niveau de précision de 10 % impliquerait que la vraie valeur se situerait probablement entre 40 % et 60 %, et le risque d'erreur impliquerait qu'il y aurait 5 % de chance qu'elle soit en dehors de cette fourchette.

84

Toutefois, la taille d'échantillon calculée devrait alors également être ajustée en fonction des facteurs suivants : • Marge de non-réponse (pour toutes les études). • Effet du plan de sondage (uniquement en cas d'utilisation de méthodes d'échantillonnage en grappes). Pour ce faire, il faut : • Calculer le nombre minimum de personnes nécessaires pour l'étude en utilisant la formule ci-dessus : n = ( t2 x p x q ) d2 • En cas d'utilisation de méthodes d'échantillonnage en grappes, multiplier ce nombre (n) par l'effet du plan de sondage. En cas d'utilisation de méthodes d'échantillonnage aléatoire simple ou systématique, passer cette étape. • Diviser le nombre obtenu par le taux de réponse attendu pour tenir compte des non-réponses. • Le nombre résultant de ce calcul est le nombre de personnes qu'il faut sélectionner pour l'étude.

Ajustement de la taille d'échantillon pour la prise en compte des non-réponses Tous les répondants invités à participer à une enquête n'y prennent pas part. Les raisons les plus fréquentes sont que les répondants ne sont pas chez eux, ou qu'ils refusent de participer (38). La taille d'échantillon requise doit toujours être ajustée pour tenir compte des non-réponses. Le taux probable de non-réponse peut être établi en se référant à des enquêtes similaires menées par le passé dans la population cible. Les taux de non-réponse peuvent varier considérablement suivant la situation, la population cible et la méthode d'échantillonnage. Généralement, bien qu'un taux de non-réponse de 30 % suffise, dans les situations humanitaires, les taux sont souvent inférieurs à 10 %. La formule de prise en compte des non-réponses est : n avec prise en compte des non-réponses = n sans prise en compte des non-réponses / taux de réponse attendu (c'est-à-dire 1 – taux de non-réponse attendu)

Dans l'exemple ci-dessus, avec un taux de non-réponse attendu de 10 %, on aurait : n avec prise en compte des non-réponses = 96 / 0,9 = 106,67 La taille d'échantillon ajustée (de personnes à solliciter pour l'étude) serait de 107.

85

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Ajustement de la taille d'échantillon pour l'échantillonnage en grappes En cas d'utilisation d'une méthode d'échantillonnage en grappes, la taille d'échantillon nécessaire doit être multipliée par l'effet du plan de sondage. Les tailles d'échantillon nécessaires sont donc plus élevées dans les études utilisant des méthodes d'échantillonnage en grappes que dans celles employant des techniques d'échantillonnage aléatoire simple ou systématique. Par exemple, pour une enquête employant des méthodes d'échantillonnage en grappes dans laquelle l'effet du plan de sondage est de 2, la taille d'échantillon nécessaire serait deux fois plus grande que pour une enquête utilisant l'échantillonnage aléatoire simple ou systématique. En pratique, même si les effets du plan de sondage varient selon le type de résultat et le lieu, on utilise souvent un effet de plan de sondage de 2. La formule de calcul de la taille d'échantillon nécessaire dans les études employant l'échantillonnage en grappes est : n avec prise en compte de l'effet du plan de sondage et des non-réponses = ( t2 x p x q ) x effet du plan de sondage / taux de réponse attendu d2 Dans l'exemple ci-dessus, avec un effet de plan de sondage de 2 et une marge de non-réponse de 10 %, on obtiendrait : n avec prise en compte de l'effet du plan de sondage et des non-réponses = (( 1,962 x 0,5 x 0,5 ) x 2 ) / 0,9 = 96,04 x 2 / 0,9 = 213,42 0,12 La taille d'échantillon nécessaire (de personnes à solliciter pour l'étude) serait de 213.

86

Annexe 7 - Calcul des intervalles de confiance

Intervalles de confiance de la prévalence La formule de calcul des intervalles de confiance à 95 % de la prévalence est : IC à 95 % = prévalence +/- 1,96 x erreur type (ET) de la prévalence La formule de calcul de l'erreur type (ET) de la prévalence (P) est : ET = √P (100 - P) / n Par exemple, si dans un échantillon de 200 répondants, 25 % des répondants ont jugé l'élément « Eau potable » de l'Échelle HESPER comme étant un problème grave, on obtiendrait : ET = √P (100-P) / n = √25 (100-25) / 200 = √25 x 75 / 200 = √1875 / 200 = 3,06 IC à 95 % = 25 – 1,96 x 3,06 = 19,0 % IC à 95 % = 25 + 1,96 x 3,06 = 31,0 % IC à 95 % = 19,0 % – 31,0 % Cela signifie que si nous répétions la même étude 100 fois dans les mêmes conditions mais avec un échantillon différent, dans 95 de ces échantillons, la proportion de répondants ayant jugé l'élément « Eau potable » de l'Échelle HESPER comme étant un problème grave se situerait entre 19 % et 31 %. La vraie valeur de la population cible se situerait probablement dans cette fourchette (avec une certitude de 95 %), la vraie valeur la plus probable étant de 25 %.

Suite sur la page suivante

87

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

Intervalles de confiance de la moyenne La formule de calcul des intervalles de confiance à 95 % d'une moyenne est : IC à 95 % = moyenne +/- 1,96 x erreur type (ET) de la moyenne La formule de calcul de l'erreur type (ET) d'une moyenne est : écart type / √n. Par exemple, si dans un échantillon de 100 répondants, en moyenne les répondants ont jugé 12 (écart type de 2,5) des éléments de l'Échelle HESPER comme étant des problèmes graves, on aurait : ET = 2,5 / √100 = 2,5 / 10 = 0,25 IC à 95 % = 12,0 – 1,96 x 0,25 = 11,51 IC à 95 % = 12,0 + 1,96 x 0,25 = 12,49 IC à 95 % = 11,51 – 12,49 Cela signifie que si nous répétions la même étude 100 fois dans les mêmes conditions mais avec un échantillon différent, dans 95 de ces échantillons, le nombre moyen de notes de « problème grave » se situerait entre 11,51 et 12,49. La vraie valeur de la population cible se situerait probablement dans cette fourchette (avec une certitude de 95 %), la vraie valeur la plus probable étant de 12,0.

88

Annexe 8 - Exemple de feuille d'information / formulaire de consentement Exemple de feuille d'information / formulaire de consentement Bonjour, je m'appelle... Nous vous invitons à participer à une évaluation menée par insérez le nom de votre agence / organisation. Cette évaluation a pour but d'en savoir plus sur les problèmes graves auxquels les personnes touchées par des conflits ou autres catastrophes sont confrontées. Nous espérons qu'en comprenant mieux ce que les personnes comme vous considèrent comme des problèmes graves, davantage de personnes obtiendront l'aide dont elles ont réellement besoin. Je tiens à vous assurer que votre participation à cette évaluation est volontaire. Je puis également vous assurer que toutes les informations que nous recevrons resteront strictement confidentielles, et que, par conséquent, personne en dehors de notre équipe ne pourra établir de lien entre les informations collectées et vous. Si vous décidez de participer, nous vous invitons à rencontrer l'enquêteur. L'entretien dure 15 à 30 minutes, en une fois, et nous vous poserons des questions sur les problèmes graves que vous rencontrez peut-être actuellement. Vous pouvez soit commencer l'évaluation maintenant, soit nous faire connaître votre décision dans les prochains jours. Si vous décidez de participer, vous pouvez refuser de répondre à n'importe quelle question que ce soit. Il vous suffit de me l'indiquer et je passerai à la question suivante. Vous pouvez également interrompre l'entretien à tout moment sans avoir à donner de raison. Malheureusement, vous devrez consentir à ce que ni vous ni votre famille ne receviez de rémunération ou autre forme de compensation en échange de votre participation. Dès maintenant ou à l'avenir, si vous avez des questions, veuillez prendre contact avec insérez l'adresse et le numéro de téléphone de votre organisation pour obtenir des conseils et des informations complémentaires. Je vous remercie d'avoir bien voulu nous accorder un peu de votre temps.

Avez-vous des questions ?

Acceptez-vous de participer à cette évaluation ?

Oui Non

______________________________ ________________________ Signature Date Signature à apposer par le participant (en cas de consentement écrit) ou par l'enquêteur en tant que témoin du consentement des participants (en cas de consentement oral)

89

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

90

Camp de déplacésà Port-auPrince, Haïti, 2010,© Maya Semrau

91

Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) : Manuel et Échelle

L’Échelle de mesure des besoins perçus dans un contexte d’urgence humanitaire (Échelle HESPER) fournit une méthode scientifique rapide pour évaluer les besoins perçus par les personnes touchées par des situations d’urgence humanitaire de grande ampleur, telles que des guerres, des conflits ou des catastrophes naturelles majeures. L'identification de ces besoins est vitale pour envisager et suivre l'action humanitaire à entreprendre. L'Échelle HESPER va au-delà des approches précédentes en évaluant les besoins perçus, c'est-à-dire les besoins ressentis par les personnes directement touchées. Cette échelle peut être utilisée dans des enquêtes en population et peut donc contribuer à créer une image des besoins perçus par la population. Ce Manuel s'adresse aux directeurs de projet ou superviseurs qui souhaitent savoir comment réaliser une évaluation des besoins avec l'Échelle HESPER. Il contient toutes les informations nécessaires pour mener à bien une évaluation HESPER, notamment des explications détaillées sur la façon d'utiliser l'Échelle HESPER, de former les enquêteurs et d'organiser, analyser et présenter une enquête HESPER, ainsi que l'Échelle HESPER elle-même. Ce Manuel constitue un outil précieux pour toute personne qui s'intéresse à la planification et au suivi de l'aide aux personnes dans les situations humanitaires.

92