Dupichot garde la tête froide

en jouant au rugby », confie le trois-quart au physique râblé ..... physique et d'intégration des systèmes de jeu. ..... coup de quilles monter et un paquet d'autres ...
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VENDREDI 19 AOÛT 2016

Sports Rugby | 21

TOP 14 Première journée : Castres - Section demain à 20h45

Dupichot garde la tête froide Tranquille en baskets, feu follet en crampons, le jeune ailier Louis Dupichot, 19 ans et prêté un an à la Section, est plein de promesses. Pas de quoi le faire sortir de son droit chemin.

chez les Vert et Blanc. Nul doute que Simon Mannix apprécie le professionnalisme de son nouveau protégé. « Je suis arrivé à la fin de la prépa mais j’avais travaillé de mon côté pendant les vacances pour arriver en forme. Et je me suis vite mis au boulot avec les gars pour rattraper le train ». En parallèle de sa carrière de rugbyman pro naissante, Louis, encouragé par ses parents, poursuit des études. Il va s’inscrire en 3e année de licence gestion à la fac de Pau même s’il convient que la balle ovale a la priorité sur les bancs d’école. « Il y a quelques années, je voulais signer un contrat Espoir et devenir pro mais je ne me rendais pas compte des efforts à fournir. Le scolaire était au même niveau que rugby alors que là non. Ça m’a permis de franchir un cap ».

S

a fougue, ses prises d’initiatives et ses appuis dévastateurs sur le pré tranchent avec son calme, sa timidité et ses réponses policées en dehors. Louis Dupichot est un homme aux deux visages. « Je suis plutôt en retrait, reconnaît l’ailier de 19 ans prêté un an par le Racing à Pau. Mais le rugby me permet d’être plus extravagant, de plus parler, Je me lâche un peu avec les gars ». Un peu, c’est un euphémisme. Sur le terrain, Dupichot se transforme en « Dupishow », chantre du « French flair ». « Je préfère jouer à la main plutôt qu’au pied. Je m’amuse beaucoup en jouant au rugby », confie le trois-quart au physique râblé (1,83 m, 86 kg). Ses statistiques ne traduisent pas autre chose. Espoir prometteur du Racing, le jeune parisien a eu droit à huit apparitions sous le maillot des futurs champions de France la saison dernière.

Débuts en fanfare Titulaire trois fois en Top 14, il a franchi la ligne d’en-but adverse à deux reprises. En Coupe d’Europe c’est encore mieux, avec un essai en deux apparitions dans le XV de départ. Toujours pas convaincus ? Si les chiffres ne parlent pas toujours, les images ne peuvent être réduites au silence. En novembre dernier, l’arrière castrais Julien Dumora a fini le nez dans le gazon sur un cadragedébordement d’école de l’ancien international français U18. Une démonstration sans commune

SOUS LA MÊLÉE TOULON

Vermeulen opéré

Le 3e ligne sud-africain de Toulon Duane Vermeulen a été opéré avec succès de son genou droit et sera absent plusieurs semaines.

BAYONNE

Un quatuor à l’infirmerie

L’Aviron Bayonnais déplore quatre absents pour la venue du RC Toulonnais, dimanche à 18h15 à JeanDauger. Le 2e ligne Gayraud (cheville), les trois-quarts, Thiéry (ischios), Lovobalavu (cheville) et Poki (ischios) sont blessés.

« Je sais où je vais »

Louis Dupichot veut confirmer son statut d’Espoir à la Section cette saison. © JEAN-PHILIPPE GIONNET mesure avec celle subie par les Scarlets deux mois plus tard pour le premier match européen de Louis Dupichot. Le feu follet tricolore ouvre son récital avec une passe décisive sous la forme d’une chistera pour Imhoff et le conclut sur une percée de 80 mètres. Bilan, deux changements d’appuis et cinq défenseurs battus. Avec une telle prouesse, le Francilien entre dans la lumière. Mais pas de quoi l’éblouir. « Je me focalise sur le travail que je dois fournir pour arriver au plus haut niveau plutôt que sur ce qui se passe à l’extérieur. Contre les Scarlets, j’ai aussi fait des erreurs », nuance le transfuge du Racing, club dans lequel il évoluait depuis les cadets avant de rejoindre la Section.

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Les Dupichot, le rugby dans la peau Avec un arrière-grand-père et un grand-père joueur de rugby à Clermont, un père et un frère qui l’ont pratiqué en loisir et une mère amoureuse de la balle ovale, le destin de Louis Dupichot était tout tracé. « Je regardais tous les matches et j’ai commencé à 7 ans. En même temps, j’ai pratiqué le judo, de 4 à 14 ans. C’est à ce moment-là que j’ai dû faire un choix entre le pôle Espoir judo et les cadets du Racing. Et je préférais l’ambiance du rugby ». Avant d’aller chez les Ciel et Blanc, le natif de Paris a commencé au PUC en mini-poussins puis est parti à Vincennes à 12 ans, avant de rallier les Hauts-de-Seine.

Oiseau rare, Dupichot ne craint pas de se brûler les ailes. C’est la raison pour laquelle il a pris son envol pour Pau cet été, loin du cocon familial et de sa capitale de toujours. « Avant, je vivais au centre de formation et l’année dernière chez mes parents. Maintenant, j’ai un appart en ville, je me débrouille seul. Je voulais partir dans un club où je pourrais avoir plus de temps de jeu. J’espère ne pas avoir le même statut qu’au Racing, mais on verra bien ». Titulaire et resté sur le terrain tout le match lors de la dernière rencontre de préparation des Palois puis convoqué dans le groupe béarnais pour aller à Castres demain, le blondinet aux yeux marrons semble bien parti pour être plus qu’une doublure

Aux côtés des Carter, Machenaud, Dulin et consorts, Dupichot a forgé sa devise : « Continuer à travailler et ne pas s’enflammer ». L’ailier aux jambes arquées le sait, le chemin vers la gloire est fait de sacrifices. « J’ai toujours su ce que je voulais faire et je me donne les moyens d’y arriver. Ce n’est pas en sortant tous les soirs voir tes potes, même pour prendre un verre, que tu vas réussir... Il faut résister à la tentation. » En revanche, rien ne lui interdit de céder à celle de la relance, sa gourmandise préférée comme celle de ses modèles Stuart Hogg, Brice Dulin, Max Médard et Johan Goosen. « Au Racing, on nous a appris à développer notre superpouvoir, c’est-à-dire notre point fort. Le mien, c’est de gagner les un contre un. J’aime porter la balle, prendre des initiatives ». Les supporters palois ne vont pas s’en plaindre. The Dupi « show » must go on. l JÉRÔME CARRÈRE

Section : un groupe avec sept recrues à Castres Sous un crachin qui n’aurait pas dépareillé dans les îles britanniques ou... en Nouvelle Zélande, les Palois transpiraient « pas mal d’impatience, presque de l’énervement », dixit Julien Pierre hier en fin de matinée. « On a des fourmis dans les jambes, c’est de la bonne excitation », soulignait le capitaine de la Section en se soumettant aux questions des medias sous la tribune majeure d’Ousse-des-Bois. Simon Mannix n’a pas fait que des heureux. Seulement privé de deux blessés de longue durée (Julien Jacquot et Julien Fumat), le manager néo-zélandais avait

l’embarras du choix à l’heure de convoquer 25 joueurs pour ce premier déplacement de la saison qui verra la Section défier Castres demain à 20h45 à Pierre-Antoine.

Au CO, des blessés devant Autour de cadres tels que le capitaine Julien Pierre ou les All Blacks Colin Slade et Conrad Smith, il a composé un groupe comportant sept recrues : le pilier droit Malik Hamadache (Albi), les deuxièmes lignes Fabrice Metz (Racing 92) et Masalosalo Tutaia (Stade Montois), les troisièmes lignes Steffon Armitage (Toulon) et Ibrahim Diarra (Castres), le

demi de mêlée Julien Tomas (Stade Français) et l’ailier Louis Dupichot (prêté par le Racing 92). Avec le luxe de pouvoir se passer de l’Australien Ben Mowen (Montpellier), du Néo-Zélandais Tom Taylor (Toulon), du combattant Abdel Boutaty ou du polyvalent Daniel Ramsay, Simon LE GROUPE PALOIS

Malié - Votu, Ratuvou, Dupichot, Smith, Vatubua - (o) Slade, Fajardo, (m) Tomas, Daubagna, Lacrampe Butler, Armitage, Diarra, Coughlan Pierre, Metz, Tutaia - Hurou, King, Hamadache, Charlet, Moïse, Bianchin, Boundjema.

Mannix a exprimé sa « pleine confiance » dans ce qu’il appelle « un bon mélange pour être compétitif ». Dans le Tarn, Christophe Urios n’a pas communiqué de groupe hier. Seule certitude, le manager du CO devra se passer de cinq avants. Deux renforts, le talonneur Jody Jenneker (Oyonnax) et le jeune pilier formé à Pau Tudor Stroe (Tarbes) sont à l’infirmerie, tout comme les deuxièmes lignes Christophe Samson et Théo Hannoyer, mais aussi le troisième ligne sauteur Yannick Caballero. l CHRISTIAN SEMPÉ

II

RUGBY PYRÉNÉES SPORTS

SAMEDI 10 - DIMANCHE 11 DÉCEMBRE 2016

CHALLENGE CUP X3 JOURNÉE, BRISTOL-SECTION PALOISE, DIMANCHE 16H E

E

Fajardo : « M’imposer à la Section » Brandon Fajardo sera titulaire à l’ouverture dimanche. Après avoir signé son premier contrat pro cette semaine, le joueur de 22 ans se confie. Franc, lucide et volontaire. Vous avez signé votre premier contrat pro de 3 ans avec la Section. Avez-vous eu besoin de réfléchir ? J’ai un temps de jeu réduit cette saison, même par rapport à l’année dernière, mais j’ai fait beaucoup de progrès. Si je partais, il me fallait un club structuré, ambitieux, où je puisse être à l’aise pour progresser. J’ai réfléchi et rester à Pau était la meilleure solution.

En cas de départ, quelles options envisagiez-vous ? J’ai pensé au Pro D2. Voir certains joueurs rebondir dans des clubs aux objectifs élevés dans cette division, alors qu’ils avaient peu de temps de jeu m’a fait réfléchir. Il faut que joue pour progresser et gagner en maturité. Mais je savais que ça pouvait être compliqué sur les plans financiers et sportifs. Certaines équipes ambitionnent de monter mais n’y parviennent pas. Désormais, j’ai trois années pour franchir un cap et m’imposer comme quelqu’un qui joue régulièrement à la Section Paloise.

À 22 ans, pensez-vous être à un moment charnière de votre carrière ? Oui, je crois. J’estime qu’entre 18 et 20 ans, tu es jeune. À partir de 21 ans, tu bascules. D’ailleurs j’ai signé mon premier contrat professionnel, ça veut dire quelque chose. Mon parcours est un peu particulier. Tout juste majeur, j’étais titulaire à Auch en Pro D2.

Depuis la réception de Bath mi-octobre, Brandon Fajardo n’avait plus été titulaireavec la Section Paloise. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER Je viens ici et je fais tous les matches lors de la saison de la montée en Top 14. Puis, Colin Slade est arrivé…

Et maintenant, Tom Taylor... Slade et Taylor sont importants et décisifs, c’est difficile face à eux. À chaque fois, on me compare à ce qui se fait de mieux… D’un autre côté, je profite de leur présence pour travailler et m’inspirer. J’ai eu beaucoup d’échanges avec Colin (Slade) sur la façon de bosser, d’aborder et de gérer les matches. Je suis plus régulier, j’ai amélioré ma qualité de pied et de défense. Maintenant, comme lors de mon entrée à Brive qui s’est bien passée, je dois prouver que je

suis capable d’être bon. Pendant 80 minutes !

Comment faire quand on joue si peu souvent en Top 14 (3 matches, 132 minutes cette saison) ? Quand tu es Dupont ou Serin, avec des qualités naturelles exceptionnelles, tu joues en Top 14. Mais lorsque tu es un bon joueur et que tu as besoin de progresser en faisant des erreurs lors des matches, ce n’est pas possible. La pression de ce championnat est très forte, tous les points comptent, il faut rassurer les sponsors. Je le comprends. Du coup, ce sont toujours les mêmes qui jouent.

de terrain au quotidien ? Je travaille beaucoup avec Fred Manca. J’ai aussi fait appel à un préparateur mental. On discute et on fait des petits exercices, sûr et en dehors du terrain, à base d’imagerie mentale. L’objectif c’est d’améliorer la confiance et l’estime de soi mais aussi de bien réagir à l’échec en passant à autre chose pour aider l’équipe à gagner. Ce n’est pas évident d’être bon quand on a suivi plusieurs matches consécutifs depuis les tribunes. Mais c’est la loi du sport de haut niveau, il faut être costaud mentalement.

Et vos passages en Espoirs... Comment compensez-vous ce manque

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Fajardo, les ouvreurs et l’équipe de France « Même en équipe de France, on ne voit pas de 10 qui s’affirment. Un coup Trinh-Duc, puis Doussain et après Lopez. Ici, on ne sait pas ce qu’on attend d’un ouvreur. Je n’ai reçu aucune nouvelle du staff du XV de France malgré ma présence dans la ‘Liste développement’. Peut-être que Simon en a… Avec Fred Manca, ils me fixent des objectifs de travail ».

J’adore le rugby, c’est ma passion. Si je suis 25e homme et que les Espoirs jouent le lendemain, je demande à y aller. Ce n’est pas la même intensité mais ça me permet de rester en jambes, de mettre en application mon travail, de retrouver les copains et de les aider eux aussi à remplir leurs objectifs. PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME CARRÈRE

Jeunes et réservistes appelés au feu à Bristol Simon Mannix et son staff ont beau avoir titularisé quatre Espoirs (Dupouy, Lestremau, Rey, Kuffner) demain sur la pelouse de l’Ashton Gate Stadium à Bristol, ce n’est pas un chèque en blanc. « C’est une occasion pour eux de marquer leur territoire, de montrer qu’ils peuvent jouer au plus haut niveau », explique le technicien néo-zélandais. Comme depuis le début de cette coupe d’Europe, le manager palois a choisi de faire confiance aux joueurs en manque de temps de jeu et aux jeunes. « On doit être dans la continuité de la performance contre Clermont la semaine dernière et faire en sorte que tout le monde soit prêt et investi. La Section veut aussi montrer que son centre de for-

mation compte ». Mannix a planté le décor, à ses joueurs de le rendre vivant.

Le retour des Julien Brillant pour son retour comme titulaire face aux Auvergnats, Moa sera de nouveau à la manœuvre aux côtés d’un Fajardo mort de faim. Au centre, Julien Fumat, blessé depuis le début de saison, fera son grand retour. Idem pour l’autre Julien, Jacquot. « Ils ont des qualités humaines et sont volontaires. Ils travaillent et s’adaptent aux demandes. Je suis content de leur retour, je les apprécie, confie Mannix. S’ils sont performants, ce sera très positif pour nous ». À commencer par ce dimanche à Bristol, sur le terrain d’une équipe à la dérive. Les Anglais

COUPES D’EUROPE X 3 JOURNÉE

n’ont pas gagné un seul de leurs… douze matches cette saison. « Ils sont en difficulté mais on s’attend tout de même à un gros combat », prévient Geoffrey Moïse, de retour de blessure. « On veut montrer qu’on fait partie du projet et une victoire ferait du bien, renchérit le jeune centre Pierre Dupouy. C’est bien d’être bons à l’entraînement mais il faut surtout prouver qu’on peut tenir le coup 80 minutes ». Une condition pour arracher un premier succès dans la compétition. JÉRÔME CARRÈRE

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larepubliquedespyrenees.fr A SUIVRE EN DIRECT

LES ÉQUIPES BRISTOL XV de départ N Wallace - Varndell, Palamo, Arscott, Lemi (cap) Searle (o), Uren (m) - Fenton-Wells, Phillips, Koster - Evans, Nemsadze - Perenise, Crumpton, Tonga’uiha. Remplaçants N Booker, O’Connell, Ford-Robinson, Glynn, Joyce, Roberts, Jarvis, Tovey. SECTION PALOISE XV de départ N Malié - Votu, Fumat, Dupouy, Lestremau - (o) Fajardo, (m) Moa - Kuffner, Butler (cap), Dougall - Boutaty, Tutaia Hamadache, Rey, Moise. Remplaçants N Lespiaucq, Jacquot, Tierney, Pesenti, Bernad, Tomas, Taylor, Boudjema.

Le Racing et Toulouse en danger Victoire obligatoire pour le Racing, qui accueille Glasgow avec l’obligation d’ouvrir son compteur de points après le report de son match face au Munster et sa défaite à Leicester. Toulouse, plombé par ses fins de match à Galway (défaite 23-21) et contre les guêpes (20-20) à Ernest-Wallon, doit impérativement s’imposer avec le point du bonus chez les Zebre pour rester en course. Les yeux seront aussi tournés vers Mayol, où Toulon recevra dimanche les Scarlets, à égalité de points avec le club français (4). Une deuxième défaite à domicile, après les Saracens (2331), et le récent triple champion d’Europe (2013, 2014, 2015) passerait certainement à la trappe. Le duel franco-français entre Montpellier et le CO, le premier dans la compétition, promet d’être épicé entre deux maisons qui se sont régulièrement affrontées en phase finale du Top 14 ces dernières années. D’autant plus que cette année, les quarts de finale semblent un objectif réalisable ou désiré. Clermont est à un « gros tournant », comme l’a dit son centre Rémi Lamerat, après un début de saison canon, mais freiné en novembre par les matches internationaux. L’Europe tombe à pic pour sonner le rappel des troupes car l’ASM, seule équipe à avoir fait le plein jusqu’ici avec 10 points, rend visite à l’Ulster. Un second revers à Belfast et Bordeaux-Bègles, en déplacement à Exeter, pourrait en profiter. Les Anglais, derniers du groupe, semblent prenables chez eux, où ils avaient explosé contre les Clermontois (8-35). En Challenge Cup, La Rochelle, l’un des clubs ayant fait carton plein jusqu’ici, Brive et le Stade Français se déplacent avec l’ambition de réaliser un exploit pour se rapprocher d’une qualification lors de la 3e journée du Challenge européen.

LE PROGRAMME

Champion’s Cup Samedi : 14h, Ulster - Clermont ; 16h15, Racing 92 - Glasgow . Dimanche : 14h, Montpellier Castres ; 15h Zebre -Toulouse ; 16h15, Toulon - Scarlets ; 18h30, Exeter - Bordeaux-Bègles.

Challenge Cup Jeudi : Gloucester - La Rochelle 35-14 Vendredi : Grenoble - Ospreys 759 ; Lyon - Newcastle 42-12 ; Bayonne - Trévise 15-28 Samedi : 13h, Krasnoïarsk - Brive ; 20h45, Edimbourg - Stade Français. Dimanche : 16h Bristol - Pau.

MERCREDI 17 AOÛT 2016

Rugby | 25

RUGBY Top 14 (J-3) : Ibrahim Diarra découvre la Section

Diarra, la farce tranquille Arrivé de Castres cet été, le 3e ligne aile Ibrahim Diarra s’est bien fondu dans le groupe palois grâce à son caractère posé et à une bonne dose d’humour.

Avec Ibrahim Diarra, les phrases se ponctuent souvent d’éclats de rire. Comme lorsqu’il annonce, plein d’autodérision, qu’il prend sa retraite internationale à 33 ans après avoir honoré une seule sélection en Bleu en 2008. Mais n’allez pas croire pour autant que le nouveau 3e ligne de la Section est le clown du vestiaire. « J’aime déconner un peu mais tout en réserve, nuance « Ibou » lorsqu’on essaie de lui coller l’étiquette d’ambianceur. En plus je viens d’arriver, je ne vais pas commencer à faire le fou. Je me fais tout petit, je suis bien à ma place ». Malgré son gabarit imposant (1,85 m, 98 kg), ses onze années d’expérience professionnelle, sa sélection avec le XV de France et son rappel dans le groupe élargi des Bleus en 2014, ainsi que son Bouclier de Brennus décroché avec Castres en 2013, Diarra est un papillon de nuit plutôt qu’un oiseau de lumière. Un soldat plutôt qu’un général. « Moi, je n’aime pas prendre le leadership, je suis tranquille dans mon coin. D’autres mecs feront mieux le job. J’adore montrer l’exemple sur le terrain mais en dehors je préfère être tranquille, posé ». Le Parisien l’avoue à demi-mot, ce flegme et une part de malchance lui ont peut-être coûté une carrière internationale. « La concurrence était féroce. Les entraînements, c’est des matches, t’es à fond tout le temps ! Je me suis blessé pendant le match de l’Italie (lors du premier match du Tournoi des

EN CHIFFRE

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comme le nombre de clubs pros dans la carrière d’Ibrahim Diarra, 33 ans. Arrivé de Viry-Chatillon, le Parisien a commencé à Montauban (2005-2009) puis est allé à Castres (2009-2016) avant de signer à la Section.

Ibrahim Diarra a rapidement pris ses marques au sein de la Section où il vient apporter son expérience et sa bonne humeur. © JP GIONNET. VI Nations 2008, NDLR) et si ça n’avait pas été le cas, j’aurais sans doute continué… On ne sait pas… » Dans la voix d’Ibrahim Diarra, ni amertume, ni regret. Le garçon est un sage. Comme lorsqu’il évoque sa dernière année compliquée à Castres (5 matches de Top 14 disputés seulement). « J’ai relativisé, ce sont les choix du coach.

(…) Je ne peux même pas balancer sur lui parce que je ne le connais pas. Je l’ai vu en début de saison puis plus rien, on ne se parlait quasiment pas… Il avait ses têtes… ». De quoi nourrir un sentiment de revanche ? Pas le genre de la maison. « J’ai joué une finale de Top 14 (en 2014), on a gagné un titre (en 2013). Les gens me connaissent et connais-

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Retour à Castres pour lancer la saison Ironie du sort et du calendrier, Ibrahim Diarra devrait jouer son premier match officiel sous les couleurs paloises à… Castres samedi, pour la reprise du Top 14. « C’est vrai que ça va faire bizarre parce que j’y ai passé du temps et que j’ai encore des amis là-bas, avoue le 3e ligne aile. Mais le rugby est devenu professionnel, je sais faire la part des choses. Si je joue, j’irai pour gagner ».

ENTRE LES POTEAUX Fabrice Landreau quitte Grenoble

Cabannes en attendant Pètre

Le directeur sportif du FC Grenoble Rugby, Fabrice Landreau va quitter le club isérois le 31 août dans le cadre d’une rupture anticipée de contrat annonce lundi le quotidien Le Dauphiné Libéré sur son site internet. Landreau devait initialement quitter le FCG à la fin de la saison 2016-2017. Il était arrivé à Grenoble en 2009 en provenance du Stade Français, où il était en charge des avants. Landreau a contribué à l’accession du FCG en Top 14 en 2012 avec un titre de champion de ProD2.

Le trois-quart centre Romain Cabannes, formé à Pau et qui avait mis un terme à sa carrière en juillet, a signé à Brive comme joker médical du centre Benjamin Pètre, victime d’une rupture des ligaments croisés et absent sept mois.

Pro D2 : une wild-acrd l’an prochain ? La Ligue nationale de rugby (LNR) souhaite attribuer à partir de la saison 2017-2018 une « wild card » pour évoluer en Pro D2 à un club de Fédérale 1 (3e div.) du Nord de la

France situé dans un bassin à fort potentiel économique, a-t-elle annoncé hier dans sa conférence de rentrée.

Rugby à VII : vers un circuit pro Un circuit pro de rugby à VII avec des clubs du Top 14 et une équipe invitée, c’est le projet pour la saison projet de la Ligue nationale de rugby. Ce circuit comprendrait sept étapes dans sept villes à terme et devra impacter le moins possible le Top 14 d’autant que lesclubs participants devront faire figurer dans leur équipe des joueurs pro et des Espoirs.

sent ma valeur, ce que je peux apporter à une équipe ». Aux oubliettes dans le Tarn, Diarra veut se rappeler au souvenir de tout le monde à Pau. « La Section est remontée et s’est maintenue mais la deuxième année est parfois plus difficile que la première. Le club avance avec le nouveau centre d’entraînement, le stade et je veux l’aider à franchir un palier ». Et aussi perpétuer la tradition familiale en Béarn. Son demi-frère, Mohamadou, ailier, a joué en Béarn de 2005 à 2009. Un signe du destin pour Ibrahim. « J'étais venu voir jouer Momo au Hameau et j’avais adoré la ferveur du public. Je m’étais dit : ‘Putain, c’est des fous !’ Ici, les gens connaissent

EN IMAGE Section 20162017. Hier à Paris, Julien Pierre a présenté le nouveau maillot domicile de la Section. Les autres tenues (extérieur et third) seront dévoilées ce soir. © SECTION PALOISE

le rugby. Le public, ça compte dans un choix de club. S’il n’y a personne au stade, ça sert à rien ! ». Aussi convoité par Aix-enProvence en ProD2, le 3e ligne aile a donc cédé aux sirènes paloises. D’autant qu’il apprécie l’accent chantant et le mode de vie dans nos contrées. « J’adore le Sud Ouest. J’y suis arrivé à 19 ans, je n’ai connu que ça comme ambiance, des supporters, des mecs qui sont près de toi. En plus, j’adore vivre à la campagne. Je rencontre les gens de partout. Il n’y a pas que le rugby dans la vie ». Fidèle à ce principe, Ibrahim Diarra a débuté l’an dernier des études de technico-commercial. Elles devraient s’achever en même temps que sa carrière de joueur de rugby professionnel, dans deux ans, à l’issue de son contrat avec la Section Paloise. D’ici là, « Ibou » aura le temps de chambrer le nouvel entraîneur des avants Carl Hayman, « une légende (…) qui essaie de nous inculquer l’esprit néo-zélandais de dépassement de soi et de rigueur. (…) C’est facile pour moi, je l’ai déjà battu en finale du Top 14 (Castres-Toulon en 2013) ». Une phrase ponctuée… d’un éclat de rire. l JÉRÔME CARRÈRE

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JEUDI 28 JUILLET 2016

PYRÉNÉES-SPORTS CONTACT : 05.59.82.20.34 - [email protected]

RUGBY Top 14, Section Paloise

Tomas : « Venu ici pour jouer » Malgré un titre de champion de France ajouté à son palmarès, Julien Tomas a vécu deux saisons difficiles au Stade Français. Arrivé cet été à la Section, le demi de mêlée de 31 ans, ancien international, vient à Pau pour se relancer. Mais aussi pour aider le club à grandir.

remontent dans la seconde aux préparateurs physiques. Ça peut permettre d’adapter les séances en fonction de sa forme et d’éviter des blessures. En parlant de nouveautés, que pensez-vous du nouveau centre d’entraînement ? On a du bon matos, une belle pelouse et une salle de vie où on déjeune tous ensemble. C’est notre lieu de vie à nous. En partant du Stade Français où c’était un peu paillette, on m’avait dit « tu vas voir à Pau, c’est pas pareil… ». On est passé de presque rien à un endroit où l’on se retrouve tous. Tout le monde a envie de rester et fait du rab pour faire avancer l’équipe.

Vous êtes arrivés à Pau fin juin. Comment s’est passée votre acclimatation ? J’ai eu droit à un bel accueil. Je ne connaissais pas trop le Sud-Ouest – hormis la Côte basque – et encore moins le Béarn. J’ai découvert une belle région, passionnée de rugby. Les supporters nous arrêtent quand on fait les courses et on sent toute une ville qui pousse derrière le club. Et au niveau de l’équipe ? Il y a pas mal de nouveaux joueurs, mais le groupe vit bien. Il y a beaucoup de mecs d’expérience qui encadrent, donc il est facile de s’intégrer. Le staff a un peu évolué aussi, mais tout le monde adhère au projet. Ça bosse, on ne rechigne pas ! On pousse fort ! Vous avez commencé la préparation le 10 juillet. Où en êtesvous avant ce premier match amical à Angoulême ? On est en pleine période de prépa physique et d’intégration des systèmes de jeu. C’est intense, mais toujours ballon en main, donc ça permet de créer des liens rapides entre joueurs et de gagner du temps pour arriver à un jeu huilé. Ça semble augurer de belles envolées au Hameau... L’objectif, c’est de développer un jeu de mouvement, pas de faire une passe et de taper, d’autant que l’on n’est pas forcément armés physiquement pour le faire.

Julien Tomas veut être un leader et apporter sa pierre à l’édifice palois. © ASCENCION TORRENT C’est appréciable de déplacer le ballon et de le tenir en essayant de trouver de l’alternance. C’est pour ce projet de jeu alléchant que vous avez rejoint la Section ? Ça a joué. Mais c’est surtout que Pau m’a fait penser au Montpellier de l’époque (il a été formé au MHR où il a joué jusqu’en 2013, ndlr). À savoir un club qui veut franchir un cap et se pérenniser pour aller tutoyer le haut de tableau d’ici quelques années. J’aimerais apporter ma pierre à cet édifice. Je connaissais aussi le préparateur physique Christophe Savio, et la rencontre avec Simon Mannix s’est très bien passée. Vos deux dernières saisons au Stade Français ont été compliquées. Quels sont vos objectifs en venant à Pau ?

Je suis venu pour avoir du temps de jeu et transmettre aux jeunes. Simon voulait des mecs qui connaissaient le Top 14. Dès qu’on fera appel à moi, j’essaierai d’être performant. La concurrence ne me met pas de pression car mon seul concurrent, c’est moi. ZOOM

Julien Pierre reste capitaine Déjà capitaine une bonne partie de la saison dernière, Julien Pierre conserve son statut pour la saison prochaine. L’ancien 2 e ligne international a convaincu le staff palois de lui confier à nouveau cette tâche après un dernier exercice abouti. À 34 ans, « le Chameau », arrivé de Clermont l’été dernier, a encore de beaux restes. Et l’âme d’un guide pour ses coéquipiers.

En somme, être un leader... Oui, je veux être un leader, notamment à l’approche des gros matches. Avec l’enjeu, il faut savoir se mettre une pression positive et la faire transpirer sur tout le groupe. Sur le terrain à mon poste, il faut aussi savoir gérer et être intelligent pour ne pas se cramer. Tout ça, on peut l’avoir naturellement, c’est le talent, mais ça s’apprend surtout avec l’expérience. La Section sera votre 3e club en 4 ans, vous qui étiez resté 9 ans à Montpellier. Pourquoi ces changements ? Changer permet d’évoluer et notamment d’apprendre à travailler avec de nouvelles méthodes. Par exemple, avant de venir à Pau, je n’avais jamais travaillé avec des GPS en temps réel à l’entraînement. Les données

Justement, vu le calendrier, elle ne va pas devoir traîner... On commence fort (à Castres, le 20 aôut, face à Toulon au Hameau, le 27, ndlr). C’est bien, on va vite voir ce que l’on a dans le ventre. Le match d’ouverture va déterminer le caractère de notre équipe. À l’extérieur la saison passée, la Section a souvent réussi à s’accrocher une mi-temps, puis elle craquait. L’objectif, c’est de faire pareil sur 80 minutes. Ensuite, on n’aura pas droit à l’erreur à la maison parce qu’on sait que les points laissés en route coûtent cher. Chers, comme les postes de titulaires cette saison... C’est fini les effectifs avec un demi de mêlée installé et sa jeune doublure. Cette saison, on est 4 donc il y en aura 2 en costard tous les week-ends. Ceux-là doivent quand même faire avancer le groupe sinon ils se jettent au fossé tout seul. Moi, je suis un compétiteur. Si je ne joue pas, je considère que c’est un échec et je fais tout pour rebondir. Je suis un mordu de sport, c’est une drogue. l PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME CARRÈRE

La Section Paloise pimente un peu sa préparation Pour les Palois, la rentrée avait été fixée au dimanche 10 juillet. Depuis l’élève béarnais se cache et prépare ses futurs examens à huis clos dans les salles de classes flambant neuves de son centre d’entraînement à l’Ousse des Bois. C’est ce soir à 19h30 du côté d’Angoulême, tout juste promu en Pro D2, que la Section va connaître ses premiers frissons de la saison. Ils ne seront qu’amicaux mais c’est déjà ça. « Ça permet d’avoir une opposition à quasi balles réelles mais aussi de trouver des repères et de

tomber de la sueur et du sang ensemble », affirme le demi de mêlée Julien Tomas arrivé à ZOOM

Les abonnements, c’est presque fini Si vous n’êtes pas encore abonnés au Hameau pour suivre les 13 matches de Top 14 de la Section cette saison, faites vite. La campagne d’abonnement s’achèvera ce dimanche 31 juillet afin de laisser suffisamment de places en vente aux guichets les jours de matches.

l’intersaison (voir ci-dessus). Ce match face aux Charentais permettra certainement à Simon Mannix et son staff de tirer quelques enseignements et de dégager des axes de travail. Mais le résultat ne dira rien de la saison que vivront les Béarnais. Depuis deux ans qu’il a posé ses valises à Pau, le technicien néo-zélandais n’a jamais remporté un match de préparation. Résultat, une montée et un maintien acquis haut la main. Il serait presque à souhaiter que la Section chute demain au stade Chanzy... En attendant le

verdict, le staff palois a concocté un groupe de 34 joueurs, mélange de jeunes éléments et de joueurs d’expérience. Pour les « petits » Rey, Sclavi, Pesenti, Kuffner, Pourailly, Dupouy et Lestremeau c’est une occasion de se montrer.

Temps de jeu pour tous

Pour les vieux briscards, Hurou, Charlet, Pierre, Boutaty, Coughlan, Diarra, Smith, Votu ou Ratuvou, l’opportunité de savoir où ils en sont. La rencontre se jouera en 3x30 minutes et chacun devrait avoir une demi-heure

pour s’exprimer. Ensuite, il ne restera plus qu’un tir à blanc le 4 aôut à Soustons face à Mont de Marsan avant de s’attaquer aux gros calibres du Top 14. l J.C. LE GROUPE DE LA SECTION 21 avants : Hurou, King – Lespiaucq, Bianchin, Boundjema, Rey - Charlet, Hamadache, Sclavi – Tutaia, Pierre (cap), Boutaty, Metz – Bernad, Diarra, Gunther, Pesenti, Butler, Kuffner, Mowen, Coughlan. 13 arrières : Lacrampe, Moa, Tomas – Slade, Fajardo – Ratuvou, Pourailly, Vatubua, Dupouy, Votu, Smith, Lestremeau, Malié.

SAMEDI 10 DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2016

IV | Rugby

PYRÉNÉES SPORTS

ARBITRAGE

Secteur pro : Sébastien Clouté en phase de reprise

Clouté, passionné du sifflet Blessé au pied, Sébastien Clouté a été éloigné des terrains et de l’arbitrage pendant deux ans. Revenu en fin de saison dernière, il tente de retrouver sa place en Top 14. Rencontre avec un passionné.

celui dont la carrière avait connu un brusque saut en avant il y a six ans. Intégré au groupe des arbitres de ProD2, Clouté dirigeait son premier match professionnel lors d’un Colomiers-Tarbes. Il ne lui faut qu’un an pour convaincre et gravir le dernier échelon vers l’élite du rugby français. En 2011, le Béarnais, installé à Idron depuis quelques années, est au sifflet pour un Clermont-Bordeaux.

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endant presque deux saisons, la passion de Sébastien Clouté a eu des airs de chemin de croix. Attablé au soleil à Luz-SaintSauveur, où il a été convié au stage de début de saison des arbitres de Top 14 et de Pro D2, il affiche le sourire de celui qui voit la lumière après avoir côtoyé les ombres. Victime d’une aponévrosite plantaire bilatérale, l’arbitre béarnais originaire de Sévignacq ne pouvait plus poser le pied par terre et a dû stopper toute activité physique. Le moral dans les chaussettes, Clouté a remisé son sifflet chéri aux vestiaires. Un crève-cœur pour cet amoureux de l’ovalie et de la bonne application de ses règles. « Ç’a été une période difficile. Le diagnostic est vite tombé et on s’y fait mais pendant un moment j’ai été obligé de couper avec le rugby, glisse le jeune quadragénaire. Je n’avais même plus envie d’aller voir les matches ».

« Râleur et compétiteur »

C’est dire l’état de celui qui est presque né avec une beuchigue dans les mains. A 6 ans, on peut déjà le voir sur les pelouses béarnaises sous les couleurs de Sévignacq. Demi de mêlée « râleur et compétiteur », il poursuit son parcours entre son village natal et Garlin. Au lieu de ruminer sur les injustices qu’il ressent parfois à la sortie des matches, Clouté prend le sifflet en bouche pour goûter à

« 10 à 15h pour préparer une rencontre »

Sébastien Clouté, 42 ans, veut profiter à fond des 3 ans qu’il lui reste comme arbitre du secteur professionnel. © J.C. l’arbitrage. Très vite, il tombe dans la marmite. « J’ai commencé à 1920 ans. Il y avait beaucoup de similitudes entre mon poste de 9 sur le terrain et la fonction d’arbitre, au niveau de l’analyse, de la prise de décisions. C’est rapidement devenu une passion. Et même une drogue », concède le Nord-Béarnais. Comme toute addiction, elle fait des dégâts. « C’est difficile pour ma famille d’accepter cette passion, admet Sébastien, marié et père de deux enfants de 5 et 9 ans. En plus, je n’aime pas qu’ils viennent me voir. J’ai toujours peur qu’il leur arrive quelque chose, qu’ils soient pris à partie. Finalement, être auprès de ma famille plus souvent était le seul bonheur dans le malheur de ma

ZOOM

Garcès, l’exemple Âgé de 42 ans comme Sébastien Clouté, l’Ossalois Jérôme Garcès suscite l’admiration de son camarade béarnais. « On est très fier de lui. On le pousse à aller le plus haut possible et c’est une satisfaction de le voir y arriver. Plus jeunes, on avait passé les examens d’arbitre stagiaire, région et fédérale ensemble. C’est un modèle pour beaucoup d’entre nous ». Passé professionnel en 2010, Garcès a officié lors de matches de Coupe d’Europe, du Tournoi des VI Nations et de Coupe du monde. Lors de la dernière, en 2015, il a dirigé 3 matches de poule, un quart et une demi-finale avant d’être à la touche pour la finale. En 2013, il avait arbitré la finale CastresToulon avec un certain Clouté au drapeau.

blessure...» Avant ce coup du sort, Sébastien Clouté écumait tous les terrains de Navarre puis de France, tous les week-ends ou presque, de septembre à mai... Plus qu’une passion, l’arbitrage est un sacerdoce. Plus jeune, le Sévignacquais avait trouvé un emploi en Ariège. Mais il revenait chaque fin de semaine en Béarn pour diriger des rencontres. « Pendant ma blessure, il me manquait le goût du terrain, lâche dans un sourire gêné l’homme en noir. Je ne voulais pas arrêter comme ça, qu’importe le niveau auquel je pourrai arbitrer à l’avenir ». En fin de saison dernière, il a pu revêtir sa tenue tant aimée lors de matches de Fédérale et Espoirs. Un sacré retour en arrière pour

TOP 14

Malgré ce succès et son goût pour l’arbitrage, hors de question pour lui de renoncer à son statut d’amateur. « Les arbitres pros doivent arrêter à 45 ans donc je préfère conserver mon emploi », explique Sébastien, membre de la direction technique du secteur métallurgie à Turboméca. Pourtant, avec 10 à 15h de travail pour préparer une rencontre contre 550 € et les frais kilométriques en rémunération, l’arbitrage est presque un deuxième métier. « À la fin du match, on débriefe avec nos juges de touche puis l’entraîneur personnalisé que nous avons tous. On doit décortiquer toutes nos décisions puis travailler la rencontre suivante à la vidéo. Sans compter la préparation physique...» La passion, l’investissement et les compétences de Sébastien Clouté l’ont mené jusqu’au rôle d’arbitre de touche lors de la finale de Top 14 Castres - Toulon en 2013 et d’arbitre central pour la finale de Pro D2 Mont-de-Marsan Agen en 2014. Son dernier match dirigé chez les pros. Un constat loin d’être définitif. « Revenir au niveau où j’étais avant, ce serait une belle revanche ». Une revanche de passionné. l JÉRÔME CARRÈRE

Gros plan sur la lanterne rouge

Grenoble ne s’en fait pas une montagne Grenoble, qui recevra Pau le 24 septembre, ne veut pas parler de crise malgré sa dernière place et un point au compteur. « Tout le monde nous parle de crise mais il est un peu tôt pour s’inquiéter », souligne ainsi avant la réception cruciale du leader Brive, dimanche, le directeur sportif irlandais du club Bernard Jackman, qui a pris le relais de Fabrice Landreau à l’intersaison. « Les joueurs travaillent avec beaucoup de sérieux et ça va payer, même si ça prendra peut-être un

peu de temps. Je suis confiant », ajoute-t-il, avançant les bienfaits à venir de l’intense préparation physique imposée cet été à ses troupes. Depuis le début du championnat, le FCG affiche un visage fébrile, caractérisé par une indiscipline chronique et des lacunes criantes dans le secteur de la mêlée, pourtant peaufinée durant l’intersaison. Au point que l’équipe grenobloise, d’ordinaire abonnée aux départs canon, réalise sa plus mauvaise entame depuis son retour parmi l’élite, en 2012. En témoignent les 12 essais et 108 points déjà encaissés par les Isérois, avant

de recevoir le CAB. Et ce alors qu’elle n’a rencontré que deux concurrents supposés pour le maintien (Lyon et La Rochelle) et le Stade Français, qui restait sur une saison morose.

Une infirmerie pleine

À sa décharge, Grenoble pâtit déjà d’une infirmerie bien remplie, où plusieurs cadres importants de l’équipe -dont le talonneur Arnaud Héguy ou le deuxième ligne Hendrik Roodt- soignent des blessures qui vont les laisser encore quelques semaines sur le flanc. Le troisième ligne néo-zélandais

Rory Grice est lui toujours suspendu, et au total ce sont pas moins de huit titulaires de la saison précédente qui manquent à l’appel. « Le championnat ne se gagnera, ni ne se perdra, en trois journées. C’est un marathon », conclut Jackman. l ZOOM

Les 4 essais à lui seul Le seul joueur à tirer son épingle du jeu depuis le début de la saison est l’arrière sud-africain Gio Aplon (33 ans), qui a inscrit quatre essais... soit tous ceux de Grenoble !

Gio Aplon, seul marqueur du FCG en trois journées. © AFP

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JEUDI 25 AOÛT 2016

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RUGBY Stage des arbitres du secteur pro français à Luz-Saint-Sauveur

«Je suis inquiet pour le rugby» Didier Mené, 52 ans, est le patron des arbitres depuis 2009. Lui-même ancien sifflet international, il livre son constat sur l’état et les défis de l’arbitrage et du rugby français.

vérifier des en-avant ou du jeu déloyal. La responsabilité de l’arbitre vidéo s’en retrouve accrue. Il fallait donc les sélectionner différemment. Nous avions mandaté d’anciens arbitres pour accomplir cette mission. A l’intersaison, nous leur avons fait passer un concours. Sur la vingtaine qu’ils étaient, seuls huit ont été retenus pour l’exercice à venir. Pour compenser cette baisse d’effectif, certains arbitres centraux non désignés assureront la vidéo lors des rencontres de Top 14 et ProD2.

En tenue d’arbitre Didier Mené était autoritaire. Avec celle de la FFR, il l’est toujours. Mais cette fois, c’est pour le bien de l’arbitrage français lors du stage de début de saison des hommes au sifflet du secteur pro français à Luz-Saint-Sauveur (65). S’il concède malicieusement « ne pas savoir sourire », celui qui a dirigé une dizaine de matches internationaux et trois finales de Top 14 sait parler. Et il a de quoi dire. Dans quel état se trouve l’arbitrage français ? Il se porte très bien à l’international puisqu’il n’a jamais été autant représenté. Nous avions quatre ou cinq arbitres français à la dernière Coupe du monde, lors du Tournoi des VI Nations et du Rugby Championship (ancien Four Nations). Au niveau national, 3000 arbitres officient. C’est un beau réservoir qui nous permet de dégager une élite cohérente pour diriger les matches professionnels. Nos arbitres sont souvent critiqués en France mais quand vient la Coupe d’Europe, on se rend compte qu’ils sont moins bons ailleurs. Chez nous, ils sont plus cohérents. Pourtant, comme vous le dites, ils sont souvent la cible du courroux des acteurs du rugby… Il faut que les mentalités évoluent ! Les acteurs du rugby, que ce soit les présidents, entraîneurs ou joueurs, sont en train de changer de comportement et j’ai peur que l’on suive le modèle du foot. Les

Didier Mené dirige cette semaine le stage de début de saison des arbitres du secteur professionnel français. © J.C. enjeux sportifs et financiers sont devenus tels que les valeurs traditionnelles du rugby sont dévoyées. La sanction ne fait pas peur. Même ceux qui ont été punis récidivent. Si la sanction n’est pas la solution, que faire ? Pour ne pas poursuivre cette dérive, il faudrait une prise de conscience générale. Mais je crois qu’elle ne viendra pas. Je suis très inquiet, je pense que l’on prend le même chemin que le foot… En parlant des travers du foot, les mêlées semblent égaler le fléau des simulations… Toutes les équipes trichent sur les mêlées. Du coup, très peu sont jouées. Ce mauvais comportement nuit à l’image de cette phase

de jeu. En France, on les travaille beaucoup car on considère que gagner les mêlées, c’est gagner le match. Tous les moyens sont bons pour l’emporter. Une guerre d’usure s’est installée entre les arbitres et les packs. Désormais, il n’y aura plus aucune mêlée à rejouer, quitte à pénaliser à EN CHIFFRE

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Soit le nombre d’arbitres français professionnels. Cette saison, Alexandre Ruiz, 29 ans (Comité Languedoc) a rejoint Jérôme Garcès, 42 ans (Béarn), Mathieu Raynal, 35 ans (Pays Catalan), Romain Poite, 40 ans (Midi-Pyrénées) et Pascal Gaüzère, 39 ans (Côte Basque Landes) dans ce cercle très fermé.

outrance… D’autres règles vont-elles évoluer cette saison ? Il n’y a aucune nouvelle règle ou modification de règle importante. Il y a seulement des précisions sur la mêlée et les mauls afin que la législation soit plus en rapport avec la pratique. Une pratique de plus en plus influencée par l’arbitrage vidéo. La saison passée, notamment lors de la demi-finale RacingClermont, il a créé de nombreuses polémiques. En avez-vous tiré des conséquences ? L’arbitrage vidéo a pris une grande place car le protocole s’est étendu. Avant, on ne l’utilisait que dans l’en-but. Maintenant, on peut le faire sur tout le terrain, pour

Ces évolutions répondent à vos désirs de professionnalisation des arbitres... C’est l’un de nos principaux chantiers. Ceux qui sifflent au niveau international sont professionnels. Les autres sont semiprofessionnels ou amateurs. Entre tous ces statuts, il nous faut trouver un juste équilibre car il est hors de question que les arbitres touchent autant d’argent que les joueurs. Je crois que la solution idéale est le semi-professionnalisme. Il permet de garder un pied dans la vraie vie. Quelle qualité doit avoir un arbitre aujourd’hui ? Il faut beaucoup de caractère et une forte personnalité pour supporter les nombreuses pressions. Je dirais aussi qu’il ne faut pas vouloir plaire. Hormis à la fin du match où il doit communiquer avec les entraîneurs, présidents et journalistes, l’arbitre doit mettre une barrière avec les autres acteurs. Parfois, les jeunes générations oublient ça. Dans ce milieu, les personnes avec qui tu penses avoir le plus de complicités sont les premières à te donner des coups de poignard dans le dos. l PROPOS RECUILLIS PAR JÉRÔME CARRÈRE

Les arbitres de l’élite française réunis à Luz-Saint-Sauveur Depuis lundi et jusqu’à vendredi, Didier Mené ne va pas ménager ses 31 arbitres - Garcès, Poite, Gaüzère et Raynal officient lors du Rugby Championship présents à Luz-Saint-Sauveur pour leur stage de début de saison. Lundi, ils ont passé des tests physiques à Lourdes. Mardi et hier, ils ont re-visionné certaines situations de jeu, non sans provoquer parfois la colère de leur patron à cause de leurs réactions.

Cohérence et harmonie Ils en ont profité pour appréhender les nouvelles directives de World Rugby (ex-IRB) et de la Fédération française de rugby, peu nombreuses cette saison.

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Les 35 arbitres du secteur pro français Les 15 arbitres de Top 14 : S. Attalah, P. Brousset, L. Cardona, M. Chalon, T. Charabas, S. Clouté, A. Descottes, J. Garcès, P. Gaüzère, C. Marchat, S. Minery, R. Poite, M. Raynal. A Ruiz, T. Trainini. Les 31 arbitres logent dans un centre de vacances à Luz-Saint-Sauveur. © TWITTER LUZ AARDIDEN 65 Dans l’Hexagone, Didier Mené a notamment demandé à ce que les mêlées écroulées ne soient plus rejouées. Il a également été question des attitudes autorisées au contest dans les rucks.

Hier toujours, en milieu d’après-midi, les hommes au sifflet sont montés au refuge des Espuguettes pour passer la nuit. Aujourd’hui et demain, ils aborderont l’arbitrage vidéo à

travers de nombreux ateliers. Tout au long de ce stage, devenu habituel depuis plusieurs années, les directeurs du jeu tentent d’apporter cohésion et harmonie à leur arbitrage. l J.C.

Les 20 arbitres de ProD2 : V. Blasco Baqué, A. Blondel, S. Boyer, J. Castaignède, L. Cayre, C. Clave, N. datas, M. Delpy, J. Dufort, J. Gasnier, C. Hanizet. F. Hourquet, C. Lafon, T. Mallet, C. Mallet, L. Millotte, N Noirot, V. Praderie, L. Ramos, D. Rosich.

Henri Lamarque

Le président du club Dou Bi de Rey de Jurançon a remis un chèque de 500 € à l’Epicerie sociale, fruit d’une marche solidaire de son club. PAGE 00 █

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Anne-Marie Paillé

Pierre Crampé

Partie à Lahourcade pendant 70 ans, la nouvelle centenaire est revenue à Lucq-de-Béarn, où elle a été accueillie par de nombreux élus.

Ancien joueur de l’Avenir de Bizanos, resté fidèle à ses couleurs de cadet à senior, il vient de recevoir le trophée des Bateaux Lavoirs.

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LES GENS D’ICI

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MERCREDI 28 DÉCEMBRE 2016

Un patron tout-terrain PORTRAIT C’est une bizarrerie comme nous en offre le rugby. Bien que situé en Béarn, le club de Saultde-Navailles n’est pas rattaché au comité du drapeau jaune aux vaches rouges mais à celui, voisin, de la côte basque et des Landes. Saultois de sang, de cœur, de crampons et de cravates – « je n’ai jamais quitté mon village » –, c’est donc tout naturellement que Michel Dupuy s’est tourné vers le CCBL quand il a voulu s’impliquer à plus grande échelle dans l’ovalie. « On ne parle pas de Béarnais, Basque ou Landais. Ce sont mes amis, je suis très heureux et fier d’être à leurs côtés », glisse calmement l’homme de 67 ans pour évacuer la question identitaire. C’est l’une de ces amitiés qui l’a poussé à soutenir Pierre Camou lors des récentes élections à la Fédération française de rugby. « Je suis entré au comité en 1996 et lui en a été président. C’est un grand honneur et bonheur d’avoir pu travailler avec un si grand dirigeant. Il a donné sa vie au rugby et a fait beaucoup de sacrifices. Les attaques qu’il a subies n’étaient pas méritées. D’ailleurs, il figure sur ma liste élue ». C’était le 8 octobre, à Boucau. À l’issue de l’assemblée générale élective au cours de laquelle les

62 clubs du CCBL ont voté. Michel Dupuy, vice-président depuis 2008, est devenu président de l’instance fédérale. « Je m’occupais des séries territoriales et mon prédécesseur Pierre Balirac m’a proposé de prendre sa suite. » Homme de devoir rompu aux joutes du pouvoir, Dupuy a repris un costume de patron qu’il use depuis fort longtemps. Il s’y enfile à 17 ans, derrière la mêlée de l’US Saultoise. Le temps d’un flirt avec le voisin orthézien (de 1972 à 1974), voilà le demi de mêlée revenu à ses premières amours… qui dure toujours. Joueur « jusqu’à plus de 35 ans ».

Efficace sur le terrain et les affaires

Dupuy fait un petit tour sous la guérite d’entraîneur avant de franchir les talanquères pour se muer en président de son club de Sault-de-Navailles chéri. « Je suis licencié là-bas depuis 50 ans. Mon père y avait joué et mon frère Jean-Louis a pris le relais après mes 17 ans de présidence ». Mais il n’y a pas que le rugby. À la ville comme sur ou près du terrain, le Béarnais aime l’habit de meneur. Dès 17 ans, il intègre l’entreprise familiale après « un peu de secondaire et quelques cours de compta… ». Sa place dans la société fondée par son père en 1946 grandit plus vite que lui. À 28 ans, obligé par la maladie

© CREDIT PHOTO

Michel Dupuy, 67 ans, a été élu président du comité Côte Basque/Landes en octobre. La suite logique d’une vie consacrée au rugby et à son entreprise familiale.

LIGNE DE VIE

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Etat civil N Michel Dupuy, 67 ans, né le 31 juillet 1949 à Orthez. Marié, pas d’enfant.

Parcours professionnel N Rentré à 17 ans dans l’entreprise familiale, les salaisons Dupuy, patron à 28 ans.

précoce de son paternel, Michel est à la tête des salaisons Dupuy, spécialisée dans la salaison sèche des jambons de Bayonne. Sous son égide, elles n’ont cessé de croître. Mais malgré ces succès, n’allez pas chercher de gloriole chez cet homme « à la vie toute simple. J’aime la convivialité entre copains et profiter de la nature, en chassant un peu des fois ». Au moment d’ouvrir la boîte à souvenirs, il est fidèle à son autoportrait : « Mon papa m’a beaucoup inspiré dans la gestion de

Parcours dans le rugby N Joueur, entraîneur, dirigeant à l’US Sault-deNavailles. Vice-président puis président du comité Côte Basque-Landes.

l’entreprise et je regrette qu’il ne soit plus de ce monde ». Idem lorsqu’il s’agit d’évoquer le passé lié au cuir ovale. S’il a vu beaucoup de quilles monter et un paquet d’autres descendre, Michel Dupuy veut d’abord rendre hommage « à Jean Lataste. Il m’a fait découvrir le rugby. C’était le secrétaire-trésorier et la cheville ouvrière du club ». Un club, un sport et un travail, qui ont pris le pas sur le reste. « Avec mes activités, je n’ai pas de véritable vie de famille. Je suis

Autres activités et passions N Maire de Sault-de-Navailles (1995-2008). Voyages professionnels en Italie, chasse.

marié depuis 45 ans mais mon épouse ne me voit pas beaucoup. Elle a fait beaucoup de concessions ». Michel Dupuy aussi, mais sans rechigner. Pour assumer ses nouvelles fonctions de président du comité Côte Basque-Landes, qui le poussent souvent à se rendre à Bayonne, il a laissé plus de place à ses neveux et nièces dans la gestion de l’entreprise familiale. Où quand le patron cède une de ses tuniques… JÉRÔME CARRÈRE