dossier noir des rserves fauniques du qubec

23 sept. 2008 - ... et les pêcheurs sont très inquiets devant la destruction des habitats ... forêt naturelle en forêt artificielle menace la viabilité écologique et la ...
96KB taille 2 téléchargements 444 vues
COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

DOSSIER NOIR SUR LA RÉSERVE FAUNIQUE DE MATANE

L’HABITAT DE L’ORIGNAL EN PÉRIL Québec, le 23 septembre 2008 —— L’habitat de l’orignal en pleine réserve faunique de Matane est en péril, et cette réserve comme l’ensemble des réserves fauniques doit bénéficier à l’avenir d’un statut de protection particulier, selon Nature Québec et la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs. Dans un dossier noir réalisé par Nature Québec et rendu public aujourd’hui, il ressort que les pratiques utilisées par l’industrie forestière systématisent les coupes finales à blanc et la culture intensive d’épinettes noires. En raison de l’inertie du gouvernement, ces mauvaises pratiques détériorent à ce point les habitats fauniques qu’elles menacent à terme les populations d’orignaux et la viabilité écologique de cette réserve, sans compter une profonde altération des paysages. En pleine saison de la chasse et à l’aube des travaux de la commission parlementaire sur la réforme du régime forestier, Nature Québec et la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs considèrent qu’il est de leur devoir de faire connaître à la population cette situation qui ne peut plus être tolérée. « L’habitat de l’orignal est la forêt mélangée naturelle et, dans la réserve faunique de Matane, elle est en voie d’être convertie en monoculture d’épinettes noires, une espèce qui n’est pas utilisée par l’orignal. De plus, le couvert forestier qui sert d’abri à l’orignal subit des coupes abusives. Ces pratiques éliminent 80 % de la végétation feuillue utilisée par l’orignal pour s’alimenter » souligne Louis Bélanger, responsable de la commission Forêt de Nature Québec. Pour Alain Cossette, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, « Les chasseurs et les pêcheurs sont très inquiets devant la destruction des habitats par les coupes forestières ou par leur profonde modification à la suite de plantations d’espèces d’arbres industriellement plus rentables. La réserve de Matane demeurera-t-elle la cathédrale de la chasse à l’orignal ? ». Il apparaît très important de revoir la gestion des ressources de ces territoires et de soutenir les actions visant à favoriser la gestion intégrée des ressources et la gestion écosystémique. En ce sens, il faut accorder à ces territoires un réel statut de préservation de la faune et de la flore, tel que celui d’aire protégée de catégorie VI. « Il est essentiel d’y augmenter la protection des habitats fauniques terrestres et aquatiques, d’y améliorer la conservation de la biodiversité et d’y faire progresser l’harmonisation des usages » de poursuivre M. Cossette. Le maintien de la qualité des habitats est d’autant plus critique que les densités d’orignaux dépassent la capacité de support de la forêt naturelle. Pour Louis Bélanger, « Les monocultures représentent une bombe à retardement. C’est la capacité de support du milieu qui est dégradée par l’homme. En plus de mettre en péril l’orignal, ce programme de conversion de la forêt naturelle en forêt artificielle menace la viabilité écologique et la conservation de la biodiversité d’une réserve faunique. »

Des réserves qui ne réservent rien Contrairement à la croyance populaire, malgré la vocation de conservation que leur confère la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, les réserves fauniques du Québec ne bénéficient d’aucune mesure de protection particulière. Bien que ces territoires soient clairement voués à la protection de la faune, cette vocation de conservation n’est pas reconnue par le régime forestier du Québec. Aucune disposition de la Loi sur les forêts n’encadre cet objectif, d’où les abus que l’on constate dans la réserve faunique de Matane. Pour Nature Québec, qui s’apprête à publier un rapport exposant les différents problèmes environnementaux auxquels font face les réserves fauniques du Québec, cette situation est inacceptable. Elle engendre une crise environnementale dans les réserves fauniques, et le cas de la réserve de Matane est particulièrement dramatique. Les pratiques adoptées par l’industrie forestière dégradent profondément l’habitat de l’orignal. Un gouvernement passif Rappelons que lors du Sommet sur le secteur forestier, en décembre 2007, l’un des consensus importants auquel avait adhéré l’industrie forestière était d’établir le plus vite possible un processus de gestion intégrée basé sur le principe d’obligation d’entente avec les gestionnaires des territoires fauniques. On reconnaissait également qu’un arrimage était requis entre la Loi sur les forêts et la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Il s’agissait notamment d’introduire dans la Loi sur les forêts l’obligation de tenir compte des objectifs de conservation de la biodiversité, de maintien de la qualité des habitats fauniques et de mise en valeur de la faune propres aux territoires fauniques. Or, il est triste de constater que ces mesures n’ont pas été retenues dans le Livre vert du ministère des Ressources naturelles et de la faune.

Vous pouvez consulter le document Dossier noir de la réserve de Matane : une réserve faunique qui ne réserve rien à l’adresse suivante : http://www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Foresterie/DEP08-09-23_reserve_Matane_web.pdf ou encore http://www.francvert.org/pages/52articlesdossiernoirmatane.asp.

— 30 — Nature Québec (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5000 individus et 100 groupes affiliés œuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l’organisme s’est prononcé publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions environnementales, dont les aires protégées, l’agriculture, l’exploitation forestière et le développement énergétique. La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (www.fedecp.ca) est un organisme sans but lucratif qui a vu le jour en 1946. Sa mission est de contribuer, dans le respect de la faune et de ses habitats, à la gestion, au développement et à la perpétuation de la chasse et de la pêche comme activités traditionnelles, patrimoniales et sportives. Information : Mylène Bergeron, coordonnatrice aux communications, Nature Québec Tél. : 418 648–2104 poste 2074 ou 418 933-2031 [email protected] Annie Guertin, responsable des relations publiques, Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs Tél : 418 626–6858 [email protected]