DENSITÉ DES PLANTATIONS DE PINS SYLVESTRES

fait qu'après la chute des feuilles de hêtre en automne, le pin se ..... de bons soins : accidents exceptionnels survenus, tel que forts bris de neige ou mitraillage, ...
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REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

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DENSITÉ DES PLANTATIONS DE PINS SYLVESTRES en vue de la production des bois de qualité Indice bibliographique: F 23.24.3

INTRODUCTION

Caractéristique de cette étude. — Quelle densité doit-on adopter dans les plantations de pins sylvestres ? Le sujet est fort controversé, les pratiques sont bien divergentes : entre 2.500 plants à l'ha et 50.000 plants à l'ha, toute la gamme des densités est utilisée. Notre propos aujourd'hui est de présenter quelques faits d'observation personnelle ainsi que les enseignements qu'à notre avis ils comportent, Ces observations ont toutes été faites dans la région de Bitche ainsi que dans les parties limitrophes côté Pa!atinat et côté Alsace : elles ne valent donc que pour le secteur considéré ; nous laissons le soin à une personne plus compétente de comparer à travers le pays les différentes observations locales et de \és intégrer ensuite dans un système national. De cette étude, d'ailleurs, il ne peut résulter une certitude pour l'emploi d'une densité précise (à 1.000 plants près); pour cela, de plus nombreuses observations et même des expérimentations seront nécessaires: ce que nous recherchons aujourd'hui, c'est de bien poser le problème à résoudre et par une première série d'observations de resserrer la marge où la solution se localise ; entre 2.500 et 50.000 plants à l'ha, la marge est de 47.500; si cette marge est réduite à 20.000, nous aurons progressé, nous nous serons approchés d'autant de la solution. En présentant nos observations, nous les situerons toujours avec exactitude (telle forêt, telle parcelle), afin que ces observations puissent éventuellement être reprises par une autre personne qui s'attaquerait également à la solution du problème; de cette manière, nous pensons que notre étude comportera le maximum a'objectivité, si désirable en la matière... Limites du problème à résoudre. — Nous disions au début que le problème à résoudre est le suivant : « Quelle densité doit-on adopter dans les plantations de pins sylvestres ». Or, dès l'abord, il nous faut noter que la question souvent présentée de cette manière est mal posée, et ne comporte pas de réponse. Il faut en effet au préala-

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ble se fixer le but poursuivi par la plantation : la plantation doit-elle aboutir à la production de bois de mines, bois de charpente ou bois de qualité ? Suivant l'un ou l'autre objectif choisi, la densité à utiliser variera dans de fortes porportions comme nous allons le voir. Aujourd'hui, nous cherchons à résoudre le problème particulier suivant: dans la région de Bitche, à quelle densité faut-il exécuter la plantation de pins sylvestres en vue de la production de bois de qualité (placage, ébénisterie, menuiserie fine) .? Définition du bois de qualité.. — Maintenant que le but est fixé, remontons, à partir de lui, pas à pas, le chemin qui y conduit. En premier lieu : le bois de qualité provient de quel arbre, de quel peuplement ? L'arbre doit avant tout posséder tous ses nœuds dans un cylindre central de 20 an de diamètre au maximum, et sur la plus grande hauteur possible de fût (nous ne nous étendons pas sur cette règle généralement admise; rappelons seulement qu'elle est en rapport avec la chute de bois central au déroulage, tranchage et sciage) ; l'arbre doit être rectiligne ; ses accroissements réguliers et assez fins. Bois sans nœuds. — Elagage. — Sérions les questions : tout d'abord comment aboutir à cette localisation centrale des noeuds ? C'est affaire d'élagage. Comment se fait l'élagage chez le pin ? L'observation nous le montre: comme tout élagage, mais d'une façon peut-être plus distincte chez le pin, il se fait en deux temps. I er temps : mort de la branche, pour cela il faut le maximum d'ombre, 2e temps: pourriture et chute de la branche qui exigent un mélange de lumière (chaleur) et d'humidité (afin de favoriser le développement des champignons), la chute intervenant d'autant plus tôt que la branche est d'un plus faible diamètre. PREMIÈRE PHASE DE L'ÉLAGAGE:

mort de la branche

Nécessité d'une forte densité. — Comment réaliser au mieux le premier temps, c'est-à-dire comment limiter au maximum l'arrivée de la lumière sur la plus grande hauteur possible de fût ? Mélanger le pin au hêtre, pied par pied, dès la plantation ? L'observation indique que ce mélange n'aboutit pas à l'élagage du pin: les branches se développent fortement et ne meurent que tardivement (exemple : Forêt domaniale de Hanau, parcelle 301) ; est-ce en rapport avec le fait qu'après la chute des feuilles de hêtre en automne, le pin se maintiendrait en état de faible végétation ? Ce mélange est souhaitable