declaration

7 mai 2005 - Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Telephone: 517700 Fax: 517844. AU/CAMEF/Décl./ (I). Conférence des Ministres africains.
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AFRICAN UNION

UNION AFRICAINE UNIÃO AFRICANA

Addis Ababa, ETHIOPIA

P. O. Box 3243

Telephone: 517700

Fax: 517844

AU/CAMEF/Décl./ (I)

Conférence des Ministres africains de l’Economie et des Finances 7 mai 2005 Dakar, Sénégal

DECLARATION

1. Nous, Ministres africains de l’Economie et des Finances, réunis à Dakar, Sénégal le 7 mai 2005, sous l’égide de la Commission de l’Union africaine en vue de réfléchir sur notre contribution à l’éclairage des problématiques liées à la dette extérieure du continent, au financement alternatif de l’Union africaine, et d’aider à l’évaluation de la mise en œuvre des objectifs de Développement du Millénaire pour le Développement (ODM) ainsi qu’à celle du rapport de la commission Blair pour l’Afrique; 2. Conscients des difficultés économiques que connaissent les pays africains et qui ont pour corollaires la pauvreté et la misère qui frappent la majorité des populations africaines; 3. Conscients également du fait que seule une croissance économique forte et durable, née de réformes économiques profondes et soutenues dans le temps, peut substantiellement contribuer à endiguer les problèmes économiques de nos pays et à positionner de manière stable, les économies africaines sur la voie de la croissance et du développement durable; 4. Sommes profondément préoccupés par la tendance à la baisse de l’ensemble des apports financiers à taux concessionnels ; 5. Notons avec regret l’existence d’un écart persistant et croissant entre les engagements financiers et les décaissements qui caractérise depuis les années 80, le financement international destiné à l’Afrique. En effet, les engagements annoncés à Monterey et à Johannesburg et au cours des nombreuses rencontres du G8 et d’autres institutions internationales, qui dans la réalité n’ont pas été honorés; 6. Notons également que l’Afrique, notre continent s’éloignera de plus en plus des ODM, si les engagements pris par la communauté internationale pour l’aider à les atteindre ne sont pas respectés d’une part, et si le fardeau de sa dette extérieure n’est pas substantiellement allégé, d’autre part; 7. Avons aussi fait le constat des inégalités dont souffre l’Afrique au niveau du commerce international où ses produits destinés aux marchés occidentaux se heurtent à des barrières tarifaires et non tarifaires alors que, dans le même temps, les pays riches tout en prêchant urbi et orbi les vertus de l’économie de marché, continuent de subventionner leur agriculture, de déverser sur les marchés africains des produits subventionnés dont les substituts locaux existent; ce qui de facto porte préjudice à la production nationale et partant aux finances publiques et confine les paysans africains, dans la pauvreté et la misère;

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8. Nous nous engageons à assurer une bonne gestion des économies africaines, à combattre énergiquement la corruption et à lever tous les obstacles au commerce intra-africain. Dette extérieure africaine 9. Avons examiné avec un grand intérêt les scénarios de désendettement de notre continent et sommes persuadés que l’Afrique pourrait assurer le décollage de son économie si le niveau de sa dette était gérable; 10. Réaffirmons dès lors qu’une solution durable devrait être trouvée pour juguler l’endettement persistant qui annihile tous les efforts de développement de nos pays, et invitons par conséquent avec insistance les pays créanciers à faire un examen de proximité des pistes initiées par le rapport Blair et par Jacques Chirac qui, à nos yeux, revêtent un mérite certain et viendraient compléter les scénarios de désendettement proposés par la Commission de l’Union africaine; 11. Soulignons l’importance de la radioscopie de la dette extérieure du continent africain telle que proposée par Son Excellence le Président Abdoulaye WADE pour étayer la position commune de l’Afrique lors des prochaines échéances internationales; 12. Lançons un appel pour l’annulation de la dette africaine pour permettre un meilleur financement de nos économies afin d’atteindre les OMD; 13. Insistons sur l’augmentation de l’aide internationale: l’annulation de la dette ne devant pas entraîner une réduction du niveau de l’aide; Financement extra-budgétaire de l’Union Africaine 14. Avons examiné avec beaucoup d’intérêt la proposition faite par la Commission de l’Union africaine qui consiste à trouver des sources de financement additionnelles à celles des Etats membres pour financer les divers programmes de l’Union africaine et encourageons la Commission à persévérer dans cette voie en attendant qu’une solution durable résultant de la croissance de nos économies et notre capacité à mobiliser des ressources soit trouvée; 15. Suggérons toutefois, que les pistes de financement identifiées par la Commission de l’Union africaine et par le Président WADE soient soumises aux Etats membres, aux Communautés économiques régionales (CER) et à la société civile pour examen.

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16. Nous nous engageons à étudier et à transmettre à la Commission la proposition de stratégie de financement du Président WADE; 17. Lançons un appel aux Etats africains pour qu’ils s’acquittent promptement de leurs contributions au budget ordinaire de l’UA; Objectifs du Millénaire pour le Développement 18. Avons exprimé notre totale adhésion aux analyses faites par la Commission de l’Union africaine, ainsi qu’à la position commune africaine qu’elle propose sur cette question. Soucieux du peu de progrès réalisé par notre Continent et dans la mise en œuvre de ces objectifs avons solennellement pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour que nos pays respectifs s’y conforment. Prenons par conséquent l’engagement, entre autres, de reformer davantage nos économies, promouvoir les politiques ou stratégies d’intégration économique, jouer notre rôle dans les engagements internationaux pris par nos Etats, et appuyer la Commission de l’Union africaine dans la réalisation de ses projets de développement. Rapport de la Commission pour l’Afrique 19. Avons pris note des observations faites par la Commission de l’Union africaine sur le rapport. Avons noté que ce rapport, complémentaire à nos efforts, offre à notre continent une autre opportunité pouvant l’aider, non seulement à atteindre les OMD, mais encore à retrouver la croissance et parvenir au développement durable. Invitons par conséquent l’Union africaine à s’approprier et à l’intégrer au programme du NEPAD. 20. Invitons l’ensemble des partenaires au développement à soutenir la mise en œuvre des conclusions du rapport. De la Conférence statuaire des Ministres de l’Economie et des Finances 21. Avons hautement apprécié la tenue de la présente conférence qui nous a permis un échange de vues sur les grandes questions de l’actualité économique de nos pays et de nous accorder sur des solutions susceptibles de revitaliser nos économies. Compte tenu du succès de cette première conférence, demandons à la Commission de l’Union africaine d’en faire rapport au Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement et de lui soumettre un projet de décision institutionnalisant notre conférence. Cette institutionnalisation doit déboucher sur la tenue d’un sommet économique qui nous permettra de soumettre aux Chefs d’Etat et de gouvernement, pour examen et décision politique, nos recommandations sur l’évolution des économies africaines. Aussi ce sommet 3

économique permettra-t-il aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de s’informer sur les progrès réalisés au niveau de chaque CER; Motion de remerciements 22. Avons exprimé nos remerciements et notre gratitude à Son Excellence Maître Aboulaye WADE, Président de la République du Sénégal, pour son dévouement constant à la cause africaine et plus spécialement pour les actions qu’il ne cesse d’entreprendre pour le développement du continent; 23. Exprimons également notre reconnaissance au Gouvernement et au peuple sénégalais pour l’accueil et l’hospitalité très africains dont nous avons été l’objet durant notre séjour dans cette belle capitale de la Teranga et qui ont grandement contribué au succès de nos travaux.

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