de turckheim - L'Petit Mardi

entre à Sciences Po à l'école de de sociologie. À l'âge de ..... Originaires de l'université technologique de ... Ce sont donc les Super-anges béninois qui.
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L'PETIT MARDI MAGAZINE CULTUREL

N°49 • SEPTEMBRE 2015

DOSSIER SPÉCIAL LE FESTIVAL DE MONTIGNAC

lpetitmardi.fr

NOUVELLE VERSION

ISABELLE PRIME

LIBÉRÉE

LIRE DANS LA LANGUE… … DE SHAKESPEARE !

Émilie DE TURCKHEIM ELLE NOUS PRÉSENTE SON DERNIER ROMAN, POPCORN MELODY

SOMMAIRE

ÉDITORIAL

BONNE RENTRÉE !

Chers lecteurs, chères lectrices, Quarante-neuvième numéro, et bientôt un anniversaire que nous fêterons dignement le

2 ÉDITORIAL

mois prochain. D’ici là, il est temps de déclarer

3 LIRE DANS LA LANGUE DE SHAKESPEARE

que douze millions de français ont repris la

la rentrée débutée ! Eh oui, c’est aujourd’hui

5 POÈME DE PIERRE CLÉON

direction des bancs de l’école, tandis que

6 NOS LECTURES DU MOIS

eux-mêmes quittaient les maisons d’édition

quelque jours plus tôt, ce sont 589 romans qui

11 ÉMILIE DE TURCKHEIM ET SON ROMAN

pour s’installer sur les étagères des librairies.

15 LES PLUS BEAUX JARDINS DE FRANCE

d’une auteure française connue et reconnue,

Dans ce numéro, vous découvrirez l’interview

18 FESTIVAL DE MONTIGNAC / LE DOSSIER

Émilie de Turckheim, qui nous présente son

29 ISABELLE PRIME, LIBÉRÉE

d’Ormesson. Un petit bijou littéraire pour bien

dernier roman publié aux Éditions Héloïse commencer l’année ! Également, vous aurez le

31 LES FILMS DU MOIS

plaisir comme à chaque rentrée de retrouver dans ce mensuel un dossier extraordinaire sur

SUIVEZ-NOUS !

le Festival de Montignac, un événement international des arts du spectacle dans lequel notre rédactrice en chef, Camille Ibos, s’est

/lpetitmardi

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rendue au mois d’août. Notre correspondante en Amérique-du-Nord vous a

Et retrouvez toute notre actualité sur www.lpetitmardi.fr

de plus concocté un mélimélo d’ouvrages dans la langue de Shakespeare qui cartonnent aux États-

NOS PARTENAIRES OFFICIELS

Unis… Je vous souhaite une excellente lecture, et vous donne rendezvous début octobre pour un nouveau numéro du L’Petit Mardi. À très bientôt, et belle rentrée à vous.

L'PETIT MARDI MAGAZINE N°49 SEPTEMBRE 2015

Guillaume Benech, Directeur de la publication @GuillaumeBenech

AU FIL DE L'ART

LIRE DANS LA LANGUE DE SHAKESPEARE

En Amérique du Nord, les livres ne

sur la page couverture, encore à l'intérieur

s'achètent non pas à la Fnac mais plutôt chez

du livre et après le résumé... Contrairement à

Indigo ou encore dans une des nombreuses

la France où les livres sont plus modestes.

succursales Barnes and Nobles. À cette

Voici une sélection de mes livres favoris

période de l'année où les éditeurs et les

écrits en anglais... Commençons par les

libraires se préparent à accueillir les

classiques, ces ouvrages indémodables que

nouveaux livres qui formeront la rentrée

l'on trouve encore et toujours sur les rayons

littéraire, je vous propose de découvrir ce qui

et dont les personnages fascinent, font rêver

se lit de l'autre côté de l'Atlantique puisque

et intriguent les lecteurs.

dans ma bibliothèque cohabitent Molière et Shakespeare.

Pride and Prejudice (Jane Austen): Ce satyre de la bonne société de l'époque

Pour moi qui ai longtemps arpenté dans tous

victorienne relate l'histoire des cinq sœurs

les sens avec la mine rêveuse les grandes

Bennet alors qu'elles cherchent toutes à se

librairies françaises et américaines, il est aisé

marier et doivent faire abstraction de leur

de jouer au jeu des similitudes et des

amour-propre et de leurs préjugés pour

différences. En effet, les maisons d'éditions

trouver l'amour au cours d'une série de

américaines (Simon & Schuster, Harper

malentendus et de coïncidences. Ce roman

Collins et Penguin pour citer les plus

assez léger où l'on retrouve le très fameux

connues) misent beaucoup sur l'esthétique.

Monsieur Darcy a connu maintes adaptations

Couleurs vives, écritures en relief, détails

au petit écran, la meilleure étant le film sorti

graphiques, photos gigantesques de

en 2005 avec Keira Knightley. Pride and

l'auteur, textures, tout est fait pour attirer et

Prejudice est le livre le plus connu de

impressionner l'œil vulnérable de l'individu

l'écrivaine britannique Jane Austen qui

en quête de lectures. Ici, pas de couvertures

publia une dizaine d'ouvrages au cours du

épurées comme celles des grandes maisons

XIXe siècle. Titre français: Orgueil et

d'édition françaises, pensons par exemple à

préjugés.

celles de la collection Blanche de Gallimard. Deuxième observation: les livres américains

Wuthering Heights (Emily Brontë):

sont presque toujours couverts de critiques

Les sœurs Brontë qui vécurent durant le XIXe

favorables faites par la presse à l'égard de

siècle publièrent toutes trois des romans qui

l'auteur ou de l'ouvrage en question. Il y en a

furent l'objet de polémiques sous

•••

AU FIL DE L'ART •••

des psodonymes masculins. Si Anne

conditions étranges. Ce roman policier dont

connut un succès modéré avec Agnès Grey,

on devine toutefois aisément la clé de

Charlotte entra dans la postérité grâce à

l'intrigue se lit d'une traite.

Jane Eyre, un roman autobiographique. Emily signa quant à elle un de mes livres

Voici maintenant ma sélection de livres

favoris. Dans le paysage sauvage des

sortis en 2013, 2014 ou plus récemment en

Landes anglaises balayées par le vent, la

2015 qui ont été acclamés par la critique.

famille Earnshaw adopte un jeune orphelin, Heathcliff, qui tombe amoureux de la fille de

The Painted Girls (Cathy Marie Buchanan):

la maison, Catherine. Lorsque Catherine se

1878. Les trois sœurs van Goethem vivent

marie avec le riche et faible Edgar Linton,

dans un quartier pauvre de Paris avec leur

Heathcliff, jaloux, cherche à tout prix une

mère suite au décès de leur père. Ayant du

vengeance acerbe, cruelle et destructrice.

mal à payer le loyer, les filles vont

Nous suivons les répercussions de cet

rapidement devoir mettre la main à la pâte

amour impossible sur trois générations. Ce

pour ne pas se faire chasser de

livre fort parfois incompris, inoubliable et

l'appartement insalubre. L'aînée, Antoinette,

dévastateur reste un classique q'il soit

va décrocher un rôle dans l'adaptation

adoré, soit détesté. Titre français: Les Hauts

théâtrale du célèbre roman d'Émile Zola,

de Hurlevent.

l'Assommoir, et se retrouver en plein cœur d'un scandale qui va marquer le XIXème

Rebecca (Daphne du Maurier):

Ce roman

siècle. Marie, la cadette, va auditionner à

un peu méconnu vient de connaître un

l'Opéra et devenir un de ses meilleurs petits

regain d'intérêt grâce à la biographie

rats, avant d'attirer l'œil de l'artiste Edagr

consacrée par Tatiana de Rosnay à son

Degas qui va l'immortaliser sur plusieurs de

auteure, Manderley for ever. Dans Rebecca,

ses œuvres. Nous suivons leur vie pendant

la narratrice anonyme accompagne en tant

la Belle Époque sous plusieurs aspects tes

que demoiselle de compagnie l'acariâtre

intéressants. The Painted Girls a été au

Mrs Van Hopper à Monte-Carlo où elle

sommet des ventes en 2013 au Canada.

rencontre Maximilien de Winter, un

Titre français: Les filles peintes (Editions

aristocrate anglais veuf dont elle tombe

Marchands de Feuille)

amoureuse. Il l'emmène dans son manoir de Cornouailles, Manderley. Mais la jeune

The Paying Guests (Sarah Waters):

narratrice va rapidement se rendre compte

Nominé dans la catégorie «fiction» des prix

qu'un lourd secret pèse sur la maison, et va

Kirkus, Walter Scott, Women's Prize ainsi que

tenter de déceler le mystère de Rebecca,

celui du meilleur auteur britannique de

l'épouse décédée de Maximilien dans des

2014, ce roman de 560 pages est

•••

AU FIL DE L'ART ••• simplement passionnant. L'action se

All The Light We Cannot See (Anthony

déroule en banlieue de Londres au début

Doerr):

du XXième siècle. La vie tranquille et

Lauréat du prestigieux prix Pultizer de la

m a rq u é e p a r l a p ré c é d e n t e g u e r re

fiction, cette nouveauté littéraire se trouve

mondiale de Frances Wray et de sa mère

sur tous les rayons des librairies et est

s'apprête à être complètement chamboulée.

aisément reconnaissable grâce à sa

Ayant perdu tous les hommes de la famille

couverture bleue. L'action se déroule dans

pendant la guerre, les deux femmes n'ont

les années 1940.

plus les moyens d'entretenir leur grande

respectives de Marie-Laure, une jeune

maison d'aristocrates. Elles se trouvent

parisienne aveugle, et de Werner, dont le

contraintes de prendre des locataires, soient

talent particulier est exploité par les forces

Leonard et Lilian Barber. Le couple va faire

allemandes. Titre français: Toute la lumière

souffler dans la vieille demeure un vent de

que nous ne pouvons voir (Editons Albin

voyage, de musique, de couleurs et de

Michel)

Il s'agit des histoires

changements. Mais dans cette nouvelle promiscuité qui s'installe, Frances et Lilian vont tomber amoureuses avant que les événements ne prennent une tournure

MARIE DE SANTIS

tragique et totalement incontrôlable. Titre

Correspondante en Amérique du Nord

français: Derrière la porte (Editions Denoël)

POÉSIE

ÉCRIT PAR PIERRE CLÉON

L’ATTENTE Tu sais je t’attendais depuis longtemps déjà,

Allez ne tarde pas, car de temps j’n’en ai guère,

Tu sais je t’attendais, tu marchais sur mes pas,

Celui-ci est compté, refaisons comme hier,

Entre le ciel et l’eau, les ombres et la lumière,

Mon cœur est un brasier que j’n’e peux éteindre,

Tu étais déjà là, rebelle et toute fière,

Et toi la belle étoile que je veux atteindre,

 

 

Présente sur mon ilot, immobile et lascive,

Le voyage fut long, toute une éternité,

Pendant que je rêvais dans l’attente passive,

Surcout ne tarde plus, j’ai tellement espéré,

Cruelle et dévorante, dans le renoncement,

Tu sais je t’attendais depuis longtemps déjà,

Résigné obsédé dans mes «  pensées au vent »,

Tu sais je t’attendais, tu marchais sur mes pas.

 

 

LITTÉRATURE

CHRONIQUES DE GUILLAUME BENECH

«Trois ans après avoir échappé à leur concepteur le Pr Klein, Morgane et Izia, des hybrides, sont réunies par E-Nathan, leur ami décédé et réincarné en intelligence artificielle. Lors d’une émission de téléréalité qui exhibe les hybrides, elles veulent récupérer la vidéo de Klein, toujours fugitif, qui y révèle l’identité des commanditaires de son projet. A peine ont-elles retrouvé Timothée, qu’elles croyaient mort, que le plateau est pris d’assaut par des hommes masqués… Dans ce thriller oppressant, les adolescents hybrides héros du Suivant sur la liste tentent de découvrir la vérité sur leurs origines et de trouver leur place dans une société qui a tendance à les exhiber comme des phénomènes de foire. »

« Jeune Africain, Sam voyage à bord d’un bateau de migrants vers l’Europe. Bientôt la mer grossit et la tempête éclate, provoquant le naufrage de l’embarcation. Sam, qui sait nager, échappe à la noyade et tente d’organiser la survie du groupe. Tandis que les minutes s’écoulent, les souvenirs de son passé remontent à la surface : son existence au village, son désir d’ailleurs, son départ, la belle Thiane au camp de réfugiés de Tripoli… Mais la mer n’a pas dit son dernier mot… » Un roman plein de vie qui vous plonge dans une épopée digne de l’Odyssée de Pie. L’auteur manie la plume avec grande maîtrise et parvient à dénoncer des actes réels tout ajoutant des pointes de romance. Les personnages sont développés, emplis d’une vivacité dévastatrice. À conseiller à toute personne dès 11 ans.

La nuit des fugitifs est la suite du roman «  Le Suivant sur la Liste », ayant remporté plus de onze prix littéraires en moins d’un an. J’étais profondément douteur de cette suite, étant donné que j’avais beaucoup « Adam Stone veut la liberté et la paix. Il a p p ré c i é l e p re m i e r t o m e . veut une chance de s'échapper de Blackwater, la L’auteure réussit néanmoins a ville désertique dans laquelle il a grandi. Mais, écrire un huit-clos prenant, tout plus que tout, il veut la belle Sadie Blood. Aux en gardant la trame principale de côtés de Sadie et de Kane, un Pilote inquiétant, sa saga. Les personnes sont Adam se lance dans le circuit de Blackwater, une course davantage poussés et les à moto brutale qui les mettra tous à l'épreuve, corps et âme. La récompense ? Un aller simple pour la Base, promesse d'un paradis. questions restées sans réponses à Et pour cette chance d'une nouvelle vie, Adam est prêt à tout la fin du premier volume sont risquer... Mais seuls les plus forts survivront. » résolues au cours de l’aventure. Les scènes d’action se suivent, LE roman de la rentrée littéraire 2015 à ne manquer sous aucun tout comme les retournements de prétexte ! L’auteur propose un ouvrage détonnant, vivace et d’une situation qui surprennent monstruosité sans pareille. Les pages défilent à la vitesse de la littéralement le lecteur.

COUP DE

♡!

lumière, l’écriture vous rend addict tout en vous poignardant le coeur. Un Hunger Games encore plus fou, encore plus violent, encore plus désarmant !

LITTÉRATURE

CHRONIQUES DE GUILLAUME BENECH

ROMANTISME... (♡ ) Récemment diplômée, Alayna décide de laisser derrière elle son passé et ses relations passionnées destructrices pour se concentrer sur son travail dans un club branché newyorkais. Le projet était parfait, mais c’était sans compter Hudson Pierce, le nouveau propriétaire du club… Un homme outrageusement beau et riche, le genre qu’Alayna s’était juré d’éviter pour continuer à contrôler ses penchants amoureux obsessionnels… C’est alors que Hudson fait à Alayna une étrange proposition qu’elle ne peut refuser… Non seulement elle ne peut plus l’éviter, mais elle est séduite par son univers et ne peut pas résister à son magnétisme envoûtant. Lorsque qu’elle découvre la sombre histoire personnelle de Hudson, elle réalise, trop tard, qu’il est le pire homme avec qui elle pouvait nouer une relation… Non, Fixed On You n’a rien à voir avec Fifty Shades, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture. Cet ouvrage est d’une originalité sans limite, basée sur l’histoire mystérieuse, et fausse, d’un couple à la sexualité libérée. Entre doute et complicité, parviendront-ils à ne pas sombrer dans un véritable amour ? L’auteur parvient à semer le doute dans l’esprit du lecteur, et surtout, à la rendre totalement amouraché de cette histoire d’amour pleine de fauxsemblants. À lire !!

LE NOIR EST MA COULEUR Adolescents, Alexandre et Manon sont dans la même classe mais s'ignorent. Lui, bad boy séducteur et boxeur, attend avec ses copains au fond que les cours finissent. Elle, est la meilleure élève. La plus secrète aussi. Un jour, pour gagner un pari, Alexandre invite Manon à boire un pot. Au détour d'une ruelle, il la découvre attaquée par une dangereuse créature. Il vient à son secours. Mais qui est vraiment Manon? Autant ai-je été déçu par la couverture et le titre peu attirants, autant ai-je adoré le contenu ! Le Pari est un livre écrit avec une imagination remarquable, le texte est parfaitement structuré, le contexte détaillé... Une vraie perle dans le domaine du fantastique !

Alors que ses copines sont en vacances, Douce fait un stage dans le magazine féminin d'une amie de sa mère. Hélas ! Le j o u r n a l e s t e n d i ffi c u l t é e t l'ambiance est désastreuse. Livrée à elle même, Douce est complètement perdue et démoralisée. On finit par lui c o n fi e r l a r é d a c t i o n d e t e s t s psychologiques pour le site Internet, mais les journalistes les méprisent et Douce se trouve encore plus isolée. Alors quand, par hasard, elle rencontre Amira, sa star préférée en pleine crise de déprime, elle saisit sa chance. Si elle réussit à décrocher une interview exclusive, peut-être parviendra-t-elle enfin à être reconnue ? Mais les stars sont des gens très spéciaux, et Douce n'est pas au bout de ses surprises… Mais quelle surprise ! Ce roman écrit à la troisième personne est un pur plaisir à lire. J'ai absolument adoré la manière simple et moderne avec laquelle l'auteure manie sa plume. Les idées sont exprimées avec brio, et le contexte introduit à la perfection le lecteur dans cette aventure rocambolesque et à l'originalité peu commune. Tout est exploité dans cet ouvrage : l'amour, l'amitié, la passion, la famille, la mode, la presse... Et même la décoration d'intérieur ! Sincèrement, c'est une petite perle que je conseille à n'importe qui.

LITTÉRATURE

CHRONIQUES DE GUILLAUME BENECH

JEUNESSE ! « À l'occasion d ' u n e exposition à découvrir à l'Institut du Monde Arabe jusqu'au 31 janvier 2016, l'archéologue Franck Goddio et son équipe font découvrir aux lecteurs la célébration des Mystères d’Osiris, qui commémorait et perpétuait la légende fondatrice de la triade divine Osiris-IsisHorus. Somptueusement illustré, l'ouvrage s'ouvre sur la légende d'Osiris, démembré par son frère Seth et reconstitué par son épouse et soeur Isis. Puis il initie le lecteur à ce rituel réalisé chaque année dans le secret des temples pendant 21 jours et donne à voir les trésors découverts lors des fouilles sous-marines dans la baie d'Aboukir, en Égypte. »

« Un petit pingouin se désespère de voir son connecté de père l’œil sans cesse rivé à son écran et peu disposé à passer du temps avec sa famille : dès le matin, il lit son journal en ligne, consulte la météo, échange avec ses amis virtuels sur Icebook. Quand il est sur son ordinateur, Papa ne répond plus, il surfe ! Elle semble loin l’époque où l’enfant avait un papa pour de vrai. « En fait, moi j’ai un papa virtuel ! » Mais un matin, c’est le drame, papa n’a plus de connexion, ni dans l’igloo, ni sur la banquise. À la recherche du signal, papa s’éloigne de plus en plus sur la banquise quand, soudain, « kraaaak », la glace se détache et voilà papa qui part à la dérive… »

Par des images magnifiques et des explications détaillées, les auteurs de ce livre expliquent avec pertinence les moindres secrets des Mystères d'Osiris, et présentent des légendes inconnues du grand public. Se révélant presque comme un guide de visite, ce livre vous permettra d'en savoir plus sur l'exposition disponible à l'IMA, et ne vous donnera qu'une seule et unique envie : la découvrir au plus vite !

Presque un pamphlet de la génération ultraconnectée, ce livre à destination des plus jeunes marque les esprits. Et si nous vivions dans une aire beaucoup trop technologique ? Grâce aux illustrations et au texte débordant d'humour, ce livre montrera aux enfants une fois pour toute que la vraie vie n'est pas derrière un écran...!

Ce livre est plus qu'un recueil d'illustrations phosphorescentes. Ce livre est un véritable guide, un documentaire complet sur les constellations qui règnent au dessus de nos têtes. Qu'elle est donc cette magnifique étoile ? Et celle-ci, qui rayonne plus que les autres ? Tant d'interrogations, mais qui, à l'aide de cet ouvrage aux couleurs fluos, trouvaient enfin des réponses... À offrir à n'importe qui !

LITTÉRATURE

CHRONIQUES DE CAMILLE IBOS

À LIRE SANS RETENUE ! Solange, dix-sept, est une jeune fille naïve et timide lorsqu'elle s'enfuit de la campagne, de chez son père qui la bat, pour rejoindre sa meilleure amie Lili à Paris. Les premiers temps sont durs, puis elle s'accommode d'une vie de bals et d'amitiés, sans surprise, malgré un faible salaire et Lili qui rêve de prendre son envol. N'aspirant à rien d'autre qu'à une existence tranquille et sécuritaire, elle se laisse alors séduire par Robert Maximilien, banquier, et accepte de l'épouser. Mais elle se rend vite compte que son mari n'est qu'un homme odieux, qui l'exploite et lui interdit de sortir hors des dîners mondains durant lesquels il l'exhiber. Étouffée à petit feu, Solange verra pourtant sa vie changer lorsque la Guerre éclatera, envoyant son mari au Front. C'est l'occasion pour elle de s'affranchir de la domination de son époux et de participer au développement du rôle et des droits des femmes... Un excellent roman ! Sans parler de sa couverture et de ses pages colorées, marque de fabrique très originale de la collection Électrogène de Gulfstream, sa forme est très particulière et intéressante, puisqu'elle alterne entre extraits de journal intime, lettres, ou une narration au présent et à la troisième personne écrite d'une telle manière qu'on a encore l'impression de lire une lettre, mais qui serait écrite par l'auteur à destination du lecteur pour lui expliquer comment l'action se déroule. J'ai beaucoup apprécié le contexte historique très documenté, et la présence de journaux mais surtout de personnages célèbres ayant réellement existé. La pluralité des personnages m'a également énormément plu, puisque chacun permettait de découvrir une manière différente de voir et de vivre la guerre. En revanche, et même si j'ai apprécié son évolution, je ne me suis pas attachée à l'héroïne, que je n'ai pas réussi à cerner du fait de certains côtés de sa personnalité qui n'étaient pas explicités, ou peu développés. Malgré cela, ce fut une lecture très instructive et très plaisante, car ce roman ne parle pas de la Grande Guerre comme les autres, et s'intéresse à certains de ses aspects généralement passés sous silence en en dressant un portrait complet et très détaillé.

«  Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos. Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang… » Si le succès critique de ce premier roman ne m'avait pas déjà suffisamment donné envie de le lire, la couverture imaginée par les éditions Scrineo, toujours à la fois très simple mais efficace à première vue, et qui se révèle chargée de détails et de symboles après la lecture, s'en serait chargé. Et cette histoire ne m'a pas du tout déçue. J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur, dont on voit toute l'expérience grâce à sa maîtrise des ficelles du récit et à la manière dont il jongle avec elles. J'ai également été impressionnée par la cohérence et le réalisme de l'intrigue: les personnalités subtiles des personnages, toutes très nuancées, très humaines et absolument pas manichéennes; l'évocation de la misère, des dessous d'une société en apparence modèle, de la corruption... Néanmoins, malgré toutes les qualités de ce roman, je ne me suis pas attachée à son univers et j'ai trouvé le début quelque peu trop lent et la fin quelque peu trop rapide. Mais ce dénouement brutal a tout de même eu le mérite de me donner extrêmement envie de lire la suite: tout se trouve bouleversé dans les dernières pages; l'écrivain laisse entrevoir au lecteur les clés pour tout comprendre et résoudre tous les mystères... sans les lui donner. J'attends donc avec beaucoup d'impatience les révélations du second tome, et je vous conseille la lecture du premier puisque vous n'aurez pas à patienter trop longtemps ensuite pour connaître la fin de cette histoire !

LITTÉRATURE

CHRONIQUES DE CAMILLE IBOS

PAR L’AUTEURE DE PROMISE Au moment de la Division, une partie de l'humanité est partie se réfugier En Bas, dans la cité sous-marine d'Atlantia, pour échapper à la pollution qui détériorait leurs organismes; ceux qui restaient En Haut ont donc dû, durant des générations, subvenir à leurs besoins. Mais les choses changent. Lorsque la mère ministre de Rio meurt dans des circonstances troublantes, la jeune fille et sa sœur Bay doivent apprendre à vivre seules... Jusqu'à ce que Bay décide de partir habiter En Haut. Dernier membre de sa lignée, Rio est donc forcée de demeurer à Atlantia en sacrifiant ainsi son rêve de toujours. Mais désireuse de rejoindre Bay, elle prendra tous les risques pour réaliser enfin cette ambition, alors que les notables d'Atlantia s'entre-déchirent et que le monde sous-marin sombre peu à peu dans le chaos. Aidée d'alliés dont elle ne connaît pourtant pas les véritables motivations, Rio est la seule à pouvoir, grâce à ses capacités miraculeuses, remettre de l'ordre dans la société en perdition... Avant d'aborder le contenu de l'histoire en elle-même, je tiens à souligner le formidable travail de Gallimard pour concevoir une très belle couverture et un dos dans une matière particulière presque impossible à abîmer, accentuant ainsi la dimension féerique de l'univers d'Atlantia. Cette maison d'édition n'a pas été la seule à ne pas ménager ses efforts pour plaire aux lecteurs: en effet, Ally Condie elle-même a rédigé un texte introductif expliquant ce qui l'a inspirée pour ce roman et remerciant ceux qui la lisent; j'ai beaucoup apprécié cette démarche et j'ai donc commencé ma lecture très bien prédisposée envers l'auteur ! Celle-ci a réussi très rapidement à m'immerger dans l'atmosphère dystopique de cette réécriture moderne du mythe d'Atlantide. J'ai également beaucoup apprécié l'héroïne et ses adjuvants, et de nombreuses très bonnes idées m'ont intéressée à l'intrigue. Néanmoins, j'ai achevé ce livre avec des questions sans réponse claire, et des éléments parfois ambigus ou trop peu expliqués m'ont empêchée de connaître les capacités et les motivations exactes des personnages. Mais malgré ce bémol, ce roman demeure sympathique, très rapide à lire, et exploite de manière originale et intéressante l'histoire de créatures trop peu souvent présentes en littératures !

ÉMILIE DE

TURCKHEIM

Nous avons le plaisir d’accueillir pour la rentrée littéraire une figure de la littérature française, dont son dernier roman figure dans la liste des 589 parutions de cette année… Emilie de Truckheim a gentiment accepté de répondre à nos questions !

SON DERNIER ROMAN « Tom Elliott tient une supérette dans un trou perdu du Midwest. Malgré les rayons désespérément dégarnis, les clients défilent du matin au soir. Ce succès, Tom le doit au fauteuil, devant la caisse, où chacun s’assoit pour livrer ses secrets… Jusqu’au jour où

ZOOM SUR L’AUTEURE « Née en 1980, Émilie de Turckheim étudie le droit français et le droit anglo-américain, puis entre à Sciences Po à l'école de de sociologie À l'âge de vingt-quatre ans, elle publie Les amants terrestres. Son expérience de visiteur à la prison de Fresnes lui inspire en 2008 Les Pendus. En 2009, elle reçoit le prix de la Vocation pour Chute libre (2009). Le Joli Mois de mai (2010) et Héloïse est chauve (2012), récompensé par le prix Bel Ami, ont paru aux Éditions Héloïse d’Ormesson. Elle se consacre aujourd'hui à l'écriture de romans et de scénarios pour le cinéma.

jaillit du trottoir d’en face un fabuleux hypermarché climatisé. Comment combattre un concurrent si déloyal ? Tom n’a que deux armes : sa folie douce et son amour de la poésie. Au cœur des terres ardentes des Indiens des Plaines, Popcorn Melody porte un regard fantasque sur la quête du bonheur dans nos sociétés d’abondance. » Popcorn Melody, c'est sûrement l'une des plus belles perles de cette rentrée littéraire. Emilie de Turckheim utilise sa plume déjantée dans ce roman aux touches de vérité et d'humour. Le contexte est décrit avec

•••

•••

volupté, les mots défilent sans gêne.

Or des dizaines de millions de bisons ont été

Par dessus tout, les métaphores de l'auteure

volontairement massacrés au 19ème s., avec le

vous plongent dans une histoire magnifique,

soutien du gouvernement fédéral, pour

complètement addictive, et les mésaventures

anéantir la culture des Indiens des Plaines et

du personnage principal mélangées à une

les forcer à rejoindre les «  réserves  ». Le

poésie réaliste vous dévore jusqu'au point

grand désert de cailloux noirs représente

final.

donc un cimetière d’ossements de bisons, et

Une révélation !

les éclats de quartz qui scintillent à perte de vue sur l’étendue noire, la présence éternelle des âmes amérindiennes.   

ÉCHANGE AVEC L'AUTEURE

 

Pourquoi avoir choisi de raconter une

bonheur des dames  » de l’engloutissement

histoire hors de France ? Pensez-vous qu’il aurait été possible que l’aventure de Tom se déroule au fin fond de la Creuse ? Non, les lieux ne sont pas du tout interchangeables ! L’aventure de Tom n’aurait pas pu se passer à Boussac dans la Creuse… Ce gigantesque désert de pierres noires au milieu des Grandes Plaines du Midwest est le point de départ de l’écriture de ce livre et il en est même un des personnages. C’est un décor qui, sans un mot, raconte déjà l’histoire des Indiens des Plaines dont le sang coule dans les veines de mon héros, Tom Elliott.       Vous avez récemment expliqué dans une interview que les cailloux noirs présents dans le désert décrit dans Popcorn Melody formaient une métaphore en rapport avec les bisons… Pourriez-vous nous l’expliquer ? Le roman se déroule dans le Midwest, là où vivait la trentaine de peuples autochtones qu’on regroupe sous le terme d’« Indiens des Plaines ». La vie quotidienne de ces peuples était organisée autour du bison, qui permettait de se nourrir, se vêtir, construire des tipis, fabriquer des armes, se soigner, etc.

Zola parlait déjà dans son roman «  Au d’une supérette par un supermarché. Avezvous souhaité faire une référence à l’auteur en traitant un sujet très similaire, 130 années plus tard ? Je n’ai pas pensé Au bonheur des Dames, non. Mais la référence à Zola n’est pas à côté de la plaque vu que la Popcorn Melody (qui donne son nom au roman) est une chanson dont les paroles dénoncent les conditions de travail inhumaines dans l’usine de popcorn locale. Le vrai duel, dans ce roman, ce n’est pas  celui qui oppose le petit commerce et le grand hypermarché, puisque Tom est un piètre commerçant qui n’a jamais rien fait pour que son commerce soit florissant, à part sourire comme le lui a conseillé son père. En fait, le duel se joue plutôt sur le terrain philosophique. Tom (qui est d’origine amérindienne) va prendre sa revanche sur le magnat du maïs Buffalo Rocks – entreprise tentaculaire qui tient dans son poing toute l’économie de la région. Buffalo Rocks est le visage contemporain des colons européens qui, au 19ème siècle, ont écrasé les peuples autochtones, les Indiens des Plaines, en tuant leurs cultures. Dans la supérette de Tom,  •••

•••

les gens viennent raconter les rêves

votre chat, il y aura toujours à la fois quelque

qu’ils font la nuit, comme chez les Indiens des

chose d’irréductible, d’absolument personnel

plaines on venait raconter ses rêves

dans votre voix, et en même temps quelque

nocturnes à un personnage important de la

chose d’étranger, que vous même ne sauriez

tribu pour qu’il en dévoile le sens. Le mode

pas reconnaître. Comme la voix, ce qu’on

d e v i e q u e p ro p o s e To m a v e c s o n

peut appeler imagination, ou inspiration (moi

supermarché quasiment vide, ça n’est pas

je dirais plutôt «  révélation  » parce que j’ai

seulement un autre modèle économique, qui

l’impression que les textes existent avant

prône la sobriété et le respect du travailleur,

d’être écrits) est une chose mystérieuse  ;

c’est un art de vivre heureux, grâce à la

l’auteur est souvent le premier étonné de ce

poésie, la contemplation, la lenteur. Tom est

qui « sort de lui ».    

un résistant plein de

 

douceur dans un monde de

L’écriture est-elle pour vous

brutes : il continue à

une manière de dénoncer

s’intéresser à l’être humain

les problèmes mondiaux

même quand celui-ci est

actuels ?

vieux ou fou, il continue à

Je vois plutôt ça dans l’autre

observer le visage de

sens  : un auteur ne peut

chaque client et à croire

pas écrire sans que

qu’on peut lire le monde

transparaisse d’une manière

entier sur ce visage qui est

ou d’une autre sa vision du

un paysage inépuisable et

monde, le regard qu’il

profondément nourrissant –

porte sur nos sociétés

ce que ne sera jamais un

modernes. Autrement dit, je

caddie de supermarché

ne me sers pas de l’écriture

plein à craquer.

comme d’une tribune

 

p o l i t i q u e , m a i s j ’a i

Votre style narratif mélange

conscience qu’en lisant un

humour et poésie, autant vous dire que c’est

r o m a n c o m m e Po p c o r n M e l o d y, o n

un duo absolument explosif ! Mais une vraie

comprend que je suis attristée par les valeurs

question s’impose : d’où vous vient cette

c é l é b r é e s  d a n s n o s s o c i é t é s d e

imagination déjantée et si réaliste ?

consommation, que je me méfie de toutes les

Je pourrais répondre que c’est parce que je

soifs qui, une fois étanchées, nous donnent

suis un peu folle et très observatrice, mais au

encore plus soif (désir douloureux de

fond je n’en sais rien. C’est comme si je vous

consommer énormément et d’accéder à un

demandais d’où vous tenez votre timbre de

niveau de confort qui nous coupe de nos

voix. Vous aurez beau répondre que c’est un

sens, de nos intuitions, de nos désirs

mélange de l’accent de votre ville natale et

profonds) . On comprend aussi que je crois à

de la voix de votre grand-père et de celle de

la nécessité de se retirer du monde par

•••

•••

le biais de l’imaginaire, tout en

 

plongeant dans la texture même de ce

Avez-vous débuté la rédaction d’un nouvel

monde grâce à la poésie et la contemplation.

ouvrage ? Sortie prévue l’année prochaine ?

 

Non, je suis orpheline pour l’instant, pas le

Comment organisez-vous votre travail

moindre petit bout de roman où me jeter

d’écriture ?

tous les matins. (mais dans ma tête, oui, 789

Le mot organisation n’est pas idéal pour

projets de romans, évidemment…)

décrire ma façon de travailler ! En général, je

 

pars d’un personnage, ou d’un décor, ou

Nous terminerons avec une question

juste de la voix d’un personnage, et j’écris,

existentielle au vu du titre de ce nouveau

pendant des mois, tout à fait au hasard,

roman… Aimez-vous le popcorn ?

jusqu’à ce que je sorte du brouillard et que je

Quand ils pataugent dans le caramel, oui !

comprenne de quoi est fait le roman, quelle en est l’histoire profonde, et quand ce travail de déchiffrage et de «  révélation  » est abouti… je recommence tout à zéro… mais c’est un zéro aussi prometteur qu’une graine qui porte en elle tout le programme de la plante, tout ce qu’il faut pour aider le roman

© Philippe Matsas / Agence Opale

pousser.

PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME BENECH

DÉCOUVERTE

LES PLUS BEAUX JARDINS Harcourt et Eyyrignac

LE DOMAINE D'HARCOURT

vos connaissances sur l’architecture

Nous revoilà partis dans le tourbillon de la

médiévale. Tours, meurtrières, fossé sec,

vie avec la fin des vacances. Mais pour prolonger un peu cette ambiance, je vous propose de découvrir un lieu magique, un endroit où le temps est ralenti. Je vous assure, ce petit coin de paradis existe et se nomme le Domaine d’Harcourt. Localisé entre le Neubourg et Brionne, ce château médiéval avec arboretum et forêt vous attendent. De quoi passer une journée dans un oasis de verdure où écureuils et lapins vous regarderont d’un œil malicieux au moment du pique-nique... Deux cèdres du Liban bicentenaire vous accueillent et vous invitent à parcourir les allées de l’arboretum pour découvrir des espèces végétales des quatre coins du globe. Vous emprunterez le chemin « Bernard le Danois » orné de divers séquoias et de sapins de douglas, qui vous mèneront vers le château. Mais au fait, qui est « Bernard le danois » ? La légende veut que ce soit un compagnon Rollon ayant obtenu les terres d’Harcourt de la part de ce dernier. À vous de venir voir la suite de l’histoire... Pendant ce temps, continuons notre ballade. Vous êtes au bout de l’allée, sur votre gauche le point de vue du château; admirez les cyprès chauves au passage; vous pourrez également réviser

pont-levis ou dormant.. Trouverez- vous le donjon ? Non, alors je vous encourage à vous approcher un peu. De majestueux conifères vous ouvrent la voie vers l’entrée de la basse cour. Vous constatez que des fouilles archéologiques ont eu lieu sur les parties les plus anciennes du château, afin d’en connaître mieux ses origines. XIIè siècle, XIIIè siècle... ? Encore quelques mystères à résoudre. Continuez votre route et profitez de la terrasse avec vue sur la forêt. Le château a connu de nombreux remaniements durant les XVIIè et XVIIIè siècles mais le puits ainsi que la roue d’écureuil datent bien du Moyen Âge. Invitez-vous au château, vous y croiserez peut être une princesse ! Prenez le temps nécessaire pour cette visite avant de repartir vers l’arboretum de collection pour admirer de très nombreuses espèces d’arbres. Vous y trouverez un arbre que l’homme croyait disparu : le métaséquoia. Il a été retrouvé en Chine durant la seconde guerre mondiale. D’autres arbres attendent de se faire admirer dans l’ancien potager mais je vous laisse un peu de surprise... Peut-être avez-vous besoin d’une pause déjeuner ? D'un instant de relaxation en écoutant le chant des oiseaux ?

•••

DÉCOUVERTE •••

Vous trouverez sur votre parcours des

unique et hors du temps.

fauteuils pour ce moment de détente. S’il

Les jardins d'Eyrignac sont tout d'abord

vous reste encore un peu de courage, faites

extraordinaires par leur diversité. Jardins

quelques pas dans la forêt et l’arboretum de

français avec inspiration italienne au départ,

peuplement, terrain d’expérimentation pour

ils rassemblent des lieux très différents les

mieux connaître l’environnement le plus

uns des autres et qui se sont multipliés ou fil

propice au développement de chaque

des années. Ils sont extrêmement connus

variété végétale.

pour leur art topiaire et leurs statues

Après cette visite, vous voilà ressourcé pour

végétales d'ifs et de charme qui entourent

quelques temps ! Avant de quitter le site,

des allées entières. Mais on y trouve,

renseignez-vous sur la programmation car le

également, près de l'entrée, un labyrinthe

Domaine d’Harcourt propose de multiples

de haies et une pagode chinoise qui nous

animations pour petits et grands.

vient de l'époque où les objets architecturaux asiatiques étaient à la mode. En continuant notre route, on arrive à une pelouse libre d'accès où les visiteurs se

LE JARDIN D'EYRIGNAC Si vous n'êtes jamais allés dans le Périgord, vous serez passé à côté d'une région de France aussi paradisiaque que

détendent souvent avec un livre. Les jardins n'étant pas linéaires, on peut ensuite prendre plusieurs chemins: l'un mène

merveilleusement détendante. Outre son ambiance générale et sa population très bienveillante, le Périgord abrite aussi de nombreux bijoux, qu'il s'agisse de grottes et sites archéologiques ou encore de j a rd i n s c o m m e c e u x d u manoir d'Eyrignac. Jardins remarquables, transmis de père en enfant depuis 500 ans et 22 générations, il appartient a u j o u rd ' h u i à M . Pa t r i c k Sermadiras qui comme son père et ses ancêtres avant lui, s'attache à préserver ce lieu

LE DOMAINE D'HARCOURT

•••

DÉCOUVERTE ••• au Manoir d'Artaban, qui surplombe

des bassins, des compositions florales, une

une cour et un jardin français, et est entouré

petite clairière dans laquelle des visiteurs

par un pigeonnier qui témoignait de la

ont attaché des bracelets qui se comptent

richesse du Seigneur et par une chapelle

aujourd'hui par milliers. Depuis quelques

qui a vu baptiser tous les membres de la

années, le domaine qu'il est possible de

famille; un autre conduit au vivier, immense

visiter s'est encore étendu pour accueillir

bassin de pierres dorées; plus loin, un treillis

une prairie fleurie, un potager et des

mélange fleurs blanches, dalles, pelouse et

promenades qui longent les jardins,

bassins avec l'harmonie caractéristique de

s'enfoncent dans la forêt avoisinante ou

ces jardins.

offrent une belle vue en promontoire sur les

Autre lieu célèbre d'Eyrignac, le Jardin

hectares exploités. Tout ceci forme un lieu

Blanc, esplanade qui surplombe une

féerique, détendant et superbe,

pelouse laissée sauvage. Toutes les fleurs y

incontournable pour toute personne qui

sont immaculées et entoure une fontaine

désirerait découvrir les richesses de la

dans laquelle quatre grenouilles envoient au

Dordogne !

centre du bassin quatre puissants jets d'eau. Par la suite, de nombreux autres lieux exceptionnels se cachent dans le domaine de 10 hectares: des coins dissimulés derrière des haies et qui cachent des bancs,

STÉPHANIE GRUMET & CAMILLE IBOS

ARTS DU SPECTACLE

LE FESTIVAL DE MONTIGNAC

Cette année, j'ai couvert en tant que journaliste le 35e festival des danses et des musiques du monde de Montignac. Cette petite ville périgourdine accueille chaque année, durant une semaine, des artistes venus du monde entier et plusieurs milliers de spectateurs. En parallèle de l'été des festivals au Canada, tous ces musiciens, danseurs et chanteurs, ces incarnations du patrimoine immatériel mondial, parcourent tous les festivals de France. Cette semaine à Montignac fut pour moi un excellent moment et une magnifique occasion de découvrir de nouvelles cultures et de faire de très belles rencontres. Je vous propose donc ce voyage, qui vous conduira de Bulgarie en Équateur, en passant par le Bénin et le Tibet. Dix pays, treize groupes tous plus talentueux les uns que les autres et pleins de générosités, et quatre continents qui nous offrent des d é c o u v e r t e s e x t r a o rd i n a i re m e n t v a r i é e s . . . Vo u s l e s retrouverez dans de brèves présentations, puis

dans

des

interviews qu'ils m'ont accordées entre deux spectacles...

LES GROUPES PRÉSENTS Étaient cette année au nombre de treize, venus pour la première fois en France ou déjà habitués à notre beau pays et aux festivals périgourdins ! Les voici... Commençons notre périple par l'Europe. Cette année, notre continent était le plus représenté avec non moins de six groupes, venus de France, de Bulgarie, d'Ecosse, d'Irlande ou du Portugal !

FRANCE Les groupes français étaient deux: l'un, la Maiade Malemortine de Corrèze, invité chaque année au festival, présente les danses folkloriques de leur région. Quant à l'autre, pour la première fois présent à Montignac, il nous en venu de Provence, à côté de Marseille. La Poulido de Gémo, •••

ARTS DU SPECTACLE •••

créé il y a une trentaine d'années,

cinquante. Fondé il y a vingt-six ans, le

rassemble vingt-six musiciens et danseurs et

groupe a déjà parcouru l'Europe: Russie,

organise elle-même, tous les deux ans, un

Macédoine, Espagne, Chypre..., pour

festival de folklore tout en promouvant eux-

représenter les traditions de cinq des six

mêmes les traditions français aux quatre

grandes régions de Bulgarie, dont chacune a

coins du monde. Les artistes en sont

son folklore spécifique.

bénévoles, mais certains sont professionnels dans la danse ou la musique à l'extérieur du groupe. Chaque année, ils partent tout l'été à l'étranger et ont déjà conquis la Slovénie, les Étas-Unis, le Canada, l'Angleterre et tant d'autres !

BULGARIE

ÉCOSSE Pendant toute la semaine, l'orchestre de l'Alloa Bowmar Pipe Band a enflammé Montignac. Il était impossible de passer à côté de ce groupe aux costumes flamboyants et dont la musique résonnait partout dans la ville avec tant de force qu'on

C'était également la première participation

aurait pu croire à une invasion de la France,

au festival de l'ensemble Bulgare Detelini.

si les Écossais n'avaient pas toujours été nos

Leurs danses sont reconnaissables au

plus vieux amis ! Retrouvez une interview de

premier coup d'œil, entre leur mains

l'Alloa un peu plus loin !

entrecroisées d'une manière très particulière et la dextérité de leurs mouvements de pied. Cette troupe est essentiellement constituée d'artistes très jeunes, qui sont environ

IRLANDE Les musiciens d'Athas sont quatre à avoir cette année tourné sur un grand nombre de festivals français. Venus de Belfast, ils jouent

des

airs

traditionnels et chantent avec des instruments typiques de la musique irlandaise: cornemuse, flûtes, violons... Comme toujours, ces mélodies entraînantes donnent une envie furieuse de se joindre à eux pour danser. Retrouvez une interview des membres d'Athas un peu plus loin !

ARTS DU SPECTACLE Nous poursuivons notre voyage avec le second continent le plus représenté: l'Amérique du Sud !

COLOMBIE Cette année, les groupes Colombiens était deux. Le premier, venu de l'Estesis de Danza de Bogota, était inoubliable par ses danses

ÉQUATEUR

colorées,

et pleines de détails et ses

Il y a quatre ans, l'ensemble Jahua Nan

danseuses en robes chatoyantes qui

d ' É q u at e u r é t a i t d é j à à M o n t i g n a c .

virevoltaient sans cesse. Un groupe très

Originaires de l'université technologique de

traditionnel, dont les chorégraphies

Loja, près de leur capitale Quito, ces

illustraient la vie de tous les jours et qui

étudiants ont déjà un niveau tout

mettait en avant les danses les plus

simplement impressionnant: leur musique

folkloriques du pays assorties d'instruments

est très typique et presque captivante, et

utilisés en Colombie depuis toujours:

leurs danses témoignent d'une adresse et

trompette, tambour, ...

d'une synchronisation exceptionnelles.

Le second groupe colombien était celui d'El

Retrouvez une interview d'un membre de

balcon de los artistas, récompensé en de

Jahua Nan un peu plus loin !

multiples occasions par ses prouesses dans le domaine de la salsa, et c'est exactement

PÉROU

cela: prodigieux ! Les musiciens et leur

Les cinq musiciens de Los Uros ont adopté ce nom en hommage à un peuple originaire d'une île du lac Titicaca, et presque disparu à ce jour. Flûtes de pan, tambours, guitares, chansons traditionnelles de la cordillère des Andes, sont leurs domaines de compétence. Habitant en France depuis des années et habitués

des

grandes scènes, ils représentent à eux cinq de nombreux pays andins, puisque trois d'entre eux sont péruviens, un autre bolivien et un autre argentin !

chanteuse ont été acclamés, et les danseurs ont une énergie et un talent extraordinaires et tout bonnement surhumain. Les danseuses, toutes mineures, ont entre treize et dix-sept ans, et les danseurs ont

•••

ARTS DU SPECTACLE •••

tous moins d'une vingtaine d'années.

fait découvrir tout leur éventail d'arts

C'est un projet social qui les a réunis et leur a

traditionnels et chargés de symboles.

appris cette danse qui est une véritable

Retrouvez une interview du directeur du TIPA

institution en Colombie. Retrouvez une

un peu plus loin !

interview un peu plus loin ! Enfin, les deux continents restants n'étaient représentés à chaque fois que par un unique pays ( mais pas des moindres ! ):

TIBET

BÉNIN Enfin, cette année, l'Afrique devait être représentée par un ensemble togolais qui s'est malheureusement vu refuser ses visas. Ce sont donc les Super-anges béninois qui sont venus en France pour partager leurs

L'Asie était représentée par les tibétains du

traditions avec une bonne humeur

Tibetan Institute of Performing Arts, ouvert

communicative. Ils ne refusaient jamais une

par le dalaï-lama pour préserver toutes les

occasion de danser, de chanter et de faire de

traditions de son peuple en exil. Chants,

la musique avec un enthousiasme et une

musiques, danses, costumes extrêmement

sourire universel !

travaillés, c'est avec beaucoup de maîtrise de leur art que les recrues du TIPA nous ont

ARTS DU SPECTACLE LES INTERVIEWS

ATHAS (Irlande) Conor, Tríona, Aodhán et Danielle forment le quatuor de musique irlandaise Athas Est-ce l'intégralité du groupe qui est ici aujourd'hui ? Lorsque nous sommes en Irlande, nous jouons beaucoup ensemble, mais avec d'autres personnes; mais pour les festivals, par exemple en France, seuls quelques-uns d'entre nous partent et nous nous divisons en plusieurs petits groupes. Quels sont les instruments dont vous jouez ? Nous avons des violons, une cornemuse, une flûte... Depuis combien de temps en jouez-vous ? Trióna: Je joue du violon depuis seize ans. Aodhán: Pour moi, de la flûte depuis onze ans et de la cornemuse depuis six ans. Est-ce la première fois que vous venez en France ? Non, c'est la première année pour Danielle, mais nous avons déjà participé à plusieurs festivals en France: nous sommes allés à Gannat, Montluçon..., mais c'est la première fois que nous venons à Montignac, c'est excitant ! Et que pensez-vous du festival ? Jusque-là, c'est vraiment bien, il fait beau et il y a une bonne atmosphère. Lorsque vous entendez le mot "France", quelle est la première chose à laquelle vous pensez ? Je pense aux festivals, parce qu'à chaque fois que je suis venue en France, c'était pour

cela, et nous avons participé à beaucoup de festivals français. Participerez-vous à un autre festival après celui-ci ? Non, après celui-ci nous retournerons chez nous. Pourquoi avoir fondé et participer à cet ensemble ? A: Tríona est ma sœur, nous jouons beaucoup ensemble à la maison et ce groupe nous permet de partager encore plus notre musique. T: Nous jouons majoritairement dans des pubs, mais comme les festivals sont très ouverts, nous partons aussi à l'étranger, et c'est plus facile de toujours jouer ensemble. Êtes-vous musiciens de profession ? T: Non, deux d'entre nous sommes professeurs, Aodhán étudie à l'université et Conor est artiste.

TIBETAN INSTITUTE OF PERFORMING ARTS ( Tibet ) Wangdu Tsering est directeur du TIPA (Tibetan Institute of Performing Arts) basé en Inde. Ses artistes, puisqu'ils veulent défendre la culture de leur pays envahi, n'ont plus le d ro i t d e s ' y re n d re , m a i s v o y a g e n t néanmoins à travers le monde pour promouvoir l'idéal de paix, de compassion et d'amitié cher aux tibétains. Quand et comment le TIPA a-t-il été fondé ? L'histoire s'est déroulée de cette manière: cette institution a été fondée le 11 août 1959 par sa Sainteté le quatorzième dalaï-lama p o u r p ré s e r v e r l a c u l t u re t i b é t a i n e traditionnelle et la promouvoir à travers •••

ARTS DU SPECTACLE ••• le monde. De nombreux directeurs se sont succédés avant moi, et je dirige le TIPA depuis désormais un an. Que représente la culture tibétaine pour vous ? La culture tibétaine est l'âme de tous les tibétains, le cœur de toutes les communautés. Pour nous, la culture tibétaine est la principale manière de nous identifier et d'affirmer notre identité grâce aux arts tibétains. L'objectif du TIPA est de préserver cette culture, en ce sens que nous avons une culture de musique, de danse, de théâtre, d'opéra, de costume. Et si nous ne sommes pas là pour la préserver et la promouvoir, elle va, lentement, disparaître de ce monde. Pour nous, il est donc important de préserver cette culture pour préserver notre identité, et c'est le plus grand but de l'institut. Quelles sont vos activités en tant que directeur ? En tant que directeur, j'ai beaucoup de responsabilités: mon équipe et moi-même devons établir les règles, nous occuper du recrutement, constituer et contrôler les ressources financières, préparer notre programme, présenter notre groupe. Le directeur a également toute la responsabilités des projets à venir pour le groupe: actuellement, le développement d'un théâtre international tibétain. Comment recrutez-vous ? Nous recrutons par l'intermédiaire de nos bases tibétaines; en Inde, nous en avons vingt-sept. Quand nous avons besoin d'élèves, nous communiquons et faisons des annonces par le biais de ces bases, nous présentons l'institut, et si une personne veut l ' i n t é g re r, a l o r s e l l e d o i t c o n t a c t e r l'examinateur du recrutement et, si elle est reçue, débuter la formation.

Comment enseignez-vous la culture tibétaine à ces nouveaux élèves ? Nous commençons par les chants, les danses, les opéras, le théâtre et les musiques les plus basiques possible, en augmentant le niveau au fil de la progression de l'élève. Les études dureront sept ans, et si à l'issue de ces sept ans et quand il aura son diplôme, l'élève veut devenir un maître, il aura encore deux ans d'études supplémentaires, et après seulement il pourra devenir un maître. Mais certains choisissent de partir après la septième année. Quel âge ont vos élèves ? Nos élèves commencent à étudier entre dixsept et vingt ans. Vingt ans est l'âge maximum pour être recruté. Vos élèves ont-ils un métier à côté ? Non, mais ils sont déjà beaucoup d'activités. Ils ont à étudier, à montrer ce qu'ils savent dans les spectacles, et à répéter chez eux. Tous les chants, tous les opéras, ont à être répétés chez eux pour être maîtrisés. Où se trouve le siège de l'institut ? Il se trouve à Dharamsala, là où demeure également Sa Sainteté le dalaï-lama et une majorité des institutions tibétaines. Le TIPA se situe légèrement au-dessus de la ville, sur les hauteurs. Quelle est la signification des danses tibétaines ? Il y a beaucoup de significations différentes, mais la plupart promeuvent la paix, la tranquillité, l'amitié, l'affection, la tolérance. Nos danses sont un moyen de faire passer le message qui nous tient à cœur. Un message pour nos lecteurs ? Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers tous les lecteurs, mais aussi tous •••

ARTS DU SPECTACLE ••• les résidents et tous les spectateurs de Montignac. Nous sommes très heureux d'être ici, nous nous y sentons chez nous, et tout le monde est très gentil et très compréhensif. Il n'est pas toujours facile d'être tibétain aujourd'hui, car nous avons perdu notre nation et nous combattons pour notre indépendance, mais vous nous aidez en nous accueillant ici. Nous avons beaucoup de personnes en France qui nous soutiennent et ce sera grâce à cela si nous parvenons à devenir indépendants. Merci à vous tous pour votre soutien.

ALLO BOWMAR PIPE BAND (Écosse) Jurek joue de la cornemuse dans le groupe Écossais reçu cette année-là à Montignac. Ils ont ouvert et clôturé le festival, et durant toute la semaine, ils ne sont pas passés inaperçus, entre leurs costumes traditionnels et leur musique si puissante... Quand et comment avez-vous rejoint ce groupe ? Je joue avec ce groupe depuis cinq ans. Je l'ai découvert en 2000, lors de la grande marche d'Édimbourg pour la charité. Il y a 10 000 joueurs de tambour et de cornemuse qui est venu du monde entier, et mon groupe de Genève a été mis avec ce groupe de l'Alloa, pour jouer ensemble. Et c'est à cette époque que j'ai trouvé ce groupe. Depuis quand jouez-vous de la cornemuse ? Depuis quinze ans ! J'étais très vieux quand j'ai commencé [note de la journaliste: n'exagérons rien !] ! Mon père était un soldat pendant la première guerre mondiale, et il a habité dans la ville de siège du régiment, en Écosse; chaque dimanche, il y avait une

marche, et j'appréciais beaucoup cela quand j'étais petit. Combien de pays avez-vous déjà visité ? C'est la deuxième fois que je pars à l'étranger avec le groupe, la première fois, c ' é t a i t l ' a n n é e d e r n i è re , e n Fra n c e également, à Port-Sainte-Marie, mais c'était simplement pour un week-end. Ce festival-là est beaucoup plus grandiose. Êtes-vous déjà venu en France autrement qu'avec ce groupe ? Oui, nous avons habité à Genève où j'ai travaillé avec une société suisse. Chaque année, nous sommes descendus en France, en Dordogne ou en Provence. C'est quelque chose de très important pour ma femme et moi parce que nous trouvons les français très amicaux, j'aime beaucoup leur culture, leur nourriture et l'ambiance et j'aime beaucoup arriver en France car de plus, nous avons des amis écossais qui habitent près de Limoges. Pourriez-vous nous expliquer la signification de chaque pièce de votre costume ? C'est tout traditionnel ! Le kilt, c'est le plus important, et chaque couleur représente une famille, un clan en Écosse. En Écosse, il y a beaucoup de familles et donc de couleurs: b l e u , ro u g e . . . C ' e s t i m p o rt a n t p o u r l'identification. Pour notre groupe, c'est principalement le rouge avec du vert. La sacoche, c'est parce que comme il n'y a pas de poche dans le kilt, c'est nécessaire pour porter des choses: portable, papier, mais aussi une petite bouteille avec du whisky, comme ça les Écossais peuvent boire discrètement pendant qu'ils jouent, c'est bien caché... Nous portons quelquefois les grands chapeaux en peau d'animaux. Tous nos vêtements sont aux couleurs de l'Alloa. Et le poignard, c'est pour la chasse et les crans sont pour faire du bruit quand on le range.

ARTS DU SPECTACLE Pouvez-vous nous décrire votre instrument ? La grande cornemuse est traditionnellement écossaise. Il y a quatre hanches, celle qui fait la musique et tous les harmoniques, et un grand sac avec une valve. L'air passe dans le tuyau en direction du cou. C'était un instrument de guerre. Pendant les guerres, les régiments marchaient toujours avec un joueur de cornemuse à l'avant, et quand les fusils commençaient à tirer, le joueur de cornemuse était toujours le premier atteint parce que la musique relève les soldats, c'est quelque chose d'émotionnel et de très fort. Et quand les ennemis entendent ça, ça leur fait peur ! Dans les régiments, il y a plusieurs joueurs pour le cas où un tomberait. Comment les musiciens se mettent à niveau pour intégrer le groupe ? C'est beaucoup mieux de commencer jeune, parce que les doigts sont souples et pour apprendre la musique. Il faut répéter à la maison, mais aussi répéter deux fois par semaine. La première fois, c'est avec une cornemuse d'entraînement, moins forte, mais la deuxième partie des répétitions se fait avec la cornemuse. La première chose à laquelle vous pensez quand in vous parle de la France ? Grand pays ! C'est énorme, et c'est très beau! Une anecdote ? Quelque chose d'incroyable s'est passé l'autre jour. Nous avons joué dans la ville, le ciel était bleu, et à un moment nous avons levé les yeux, et dans le ciel, deux nuages dessinaient la croix de Saint-André, blanche sur fond bleu, le symbole de l'Écosse car un jour, le roi a fait une prière pour gagner une bataille et en levant les yeux, il a vu cette croix dans le ciel.

Un message pour la France ? Merci pour votre amitié envers l'Écosse, nous sommes très reconnaissants pour votre accueil !

BERNARD CRINER Bernard Criner a bien voulu répondre à mes questions sur son rôle de président du CIOFF France et du festival de Montignac... Un grand merci à lui ! Participez-vous au festival depuis sa première édition ? Quel était votre rôle à l'époque ( parmi les bénévoles, les organisateurs... ) ? Oui, je suis là depuis la première édition du festival, en 1981. J'étais là quand on a commencé et je m'occupais de l'hébergement; je faisais déjà partie des organisateurs, j'étais dans le bureau de l'Amicale Laïque de Montignac, mais je n'étais pas encore président à l'époque. Je ne suis devenu président qu'en 1983. Quels sont les principaux changements qu'a vécu le festival depuis cette première édition ? Il y en a eu beaucoup, en 35 ans ! Nous avons évolué, nous avons fait évoluer le festival, il a changé de lieu, changé de site, de durée, jusqu'à ce qu'on trouve la formule correspondant à Montignac et à ce que le public semblait souhaiter, c'est-à-dire une petite semaine, regroupée, puisqu'auparavant on faisait des spectacles espacés. Il a changé de nom, également: lorsqu'on a créé le Festival, il s'appelait JIFAM, Journée Internationale de Folklore et d'Amitié de Montignac. C'était très joli, très beau, mais c'était aussi très long à dire, et personne ne le disait ! Donc on l'a appelé Festival de Montignac, très simplement, •••

ARTS DU SPECTACLE ••• pendant de nombreuses années, et puis depuis quatre ou cinq ans, on a décidé de l'appeler Cultures aux coeurs. Et au niveau de la diversité des groupes, était-ce comme maintenant ? C'était déjà très divers, on avait la chance de pouvoir s'appuyer sur deux festivals amis, qui étaient celui de Mont-Guyon, en Charente-Maritime, et celui de Confolens, qui lui existe toujours, et qui nous ont "passé" des groupes pour nous aider dans notre première programmation, et à partir de là on a volé de nos propres ailes. Le premier souvenir qui vous a marqué ? Oh, il y en a beaucoup ! Un qui m'a particulièrement marqué est un souvenir triste. Il y a eu des moments très heureux, très gais, mais la mort d'un chef d'orchestre Bulgare dans les coulisses juste avant de monter en scène, ç'a vraiment été un moment que j'ai vécu en direct et ç'a été pour moi quelque chose de très fort. Surtout la tristesse du groupe... Ils sont repartis dans leur pays, évidemment, après cet événement, mais ils sont revenus l'année suivante ! C'était vraiment un geste très fort. Vous êtes donc le président du CIOFF France; pourriez-vous nous dire un peu ce qu'est le CIOFF, ( Conseil International des Organisations de Festivals de Folklore et d'Arts Traditionnels ), quelle est son action ... ? Le CIOFF a été créé il y a 45 ans, par Henri Coursaget qui était alors le président du festival de Confolens. Au départ, c'était une amicale d'organisateurs de festivals européens. Ils étaient sept ou huit amis de Henri, un polonais, un espagnol, un russe, ... qu'il avait rassemblés à Confolens et qui ont décidé de créer un outil commun. Et puis, très vite, la mayonnaise a pris, comme on dit aujourd'hui, ce groupement s'est développé,

très vite aussi Henri a su prendre contact avec de grandes institutions comme l'UNESCO, le Conseil International de la Musique, le Conseil International de la Danse, ..., et petit à petit, le CIOFF est devenu une ONG à vocation culturelle, aujourd'hui partenaire de l'UNESCO sur les questions de promotion et de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel: la musique, la danse, tout ce qui est art et t ra d i t i o n p o p u l a i re s q u i f o n t p a rt i e intégrante du patrimoine culturel immatériel, et l'UNESCO a aussi promu une convention internationale sur la diversité culturelle, et si tout ça ce n'est pas de la diversité culturelle, alors je ne sais pas ce que c'est ! Donc nous sommes bien sûr liés à l'UNESCO, par cette deuxième convention. L'UNESCO nous a retenus comme ONG partenaire et c'est pour cela qu'on peut trouver sur le site du festival le logo du 45eme anniversaire du CIOFF et celui du 70eme anniversaire de l'UNESCO ! Voilà donc pour le CIOFF au plan mondial, lié aujourd'hui à plus de 100 pays, en des sections nationales plus ou moins actives, et la section française est une des plus dynamiques, elle comporte aujourd'hui une trentaine de festivals et elle labellise une grosse vingtaine de groupes folkloriques français, qui selon nous méritent, par leur qualité artistique et par leur éthique, d'être reconnus par le CIOFF comme pouvant porter la culture et la parole de la France à l'étranger. Qu'est-ce que cela apporte à ces groupes et à ces festivals d'être labellisés par le CIOFF ? Cela apporte plein de choses à un festival d'être labellisé par le CIOFF, puisque nous travaillons ensemble. En ce qui concerne le CIOFF France, trente festivals nous sont jumelés et nous nous réunissons deux fois par an, une fois à l'automne, une fois •••

ARTS DU SPECTACLE ••• au printemps. Au printemps, comme pour toutes les associations, c'est une assemblée générale traditionnelle, et à l'automne, c'est une réunion de travail, où on prépare les programmations des festivals de l'année suivante et de l'année encore après, et on travaille ensemble, on dit quels sont les groupes qu'on a invités et pourquoi, quels sont les contacts qu'on a, les difficultés qu'on rencontre... On mutualise des outils, des détails, ne serait-ce qu'un cordon pour nos cartes marqué du label du CIOFF ! On a des outils communs, qu'on s'échange, afin de former pour les festivals une structure de solidarité et de coopération. Et bien sûr, il y a une éthique: le message de fraternité, de paix et de diversité culturelle que vous entendez ici est commun à tous les festivals et à tous les groupes CIOFF. Quant aux groupes, ce label indique qu'ils sont reconnus par une grande ONG internationale des arts et traditions populaires et bien sûr, cela leur ouvre les portes de festivals étrangers en leur conférant un certain prestige ! Est-ce grâce au CIOFF que vous trouvez chaque année les groupes qui participeront au festival ? Oui, grâce au CIOFF et à nos propres moyens, mais qui font aussi partie du CIOFF ! Aujourd'hui, inviter et faire tourner un groupe venant par exemple d'Autriche ou de Pologne, ce n'est pas difficile. Tous nos festivals peuvent faire cela, et je les encourage même à le faire ! En revanche, inviter un groupe du Bénin ou d'Équateur, ou de Colombie, c'est plus compliqué. Parmi nos trente festivals, il y en a sept ou huit qui ont cette capacité, car il faut avoir une structure permanente pour faire ce travail, il y a des relations administratives à avoir, avec les consulats, avec les groupes, il y a des papiers officiels, et pour un festival qui n'a pas de structure permanente, pas de

secrétariat permanent, c'est très difficile. Nous sommes donc sept ou huit festivals à pouvoir organiser des tournées pour certains groupes qui viennent de loin. Et pour lesquels on ne peut pas investir le prix du voyage international pour une seule semaine. On a alors intérêt à travailler ensemble. Par exemple, le groupe de Colombie est en tournée, va participer à cinq ou six festivals CIOFF sur son été, de même pour l'Équateur et pour le Bénin, groupe qui était déjà là et que nous avons eu en dernière minute car le groupe du Togo, qui devait participer à tous nos festivals, n'a pas eu ses visas. Tout ce travail, c'est compliqué: c'est grâce au CIOFF que nous avons certains groupes, et nous "prêtons" nousmêmes certains groupes au CIOFF. Et quelquefois, sont-ce les groupes qui vous contactent ? Souvent ! Souvent, ce sont les groupes qui nous sollicitent, car ils sont adhérents à la section CIOFF de leur propre pays, ils ont donc la liste des festivals CIOFF de France. Ce sont eux qui, lorsqu'ils veulent venir en France, nous sollicitent. On accepte alors ou on refuse, selon la programmation que nous voulons donner aux festivals. On ne peut pas inviter tous les ans les mêmes pays, là aussi, il faut inclure de la diversité, donc on ne peut pas répondre oui à tous. Et nous-mêmes, nous voyageons un peu, nous aimons cela, donc nous allons dans les festivals étrangers et parfois, nous voyons des groupes qu'on trouve magnifiques et c'est alors nous qui les sollicitons. Comment trouvez-vous les fonds nécessaires ? C'est le budget du festival ! C'est à peu près entre 12 et 15% de subventions publiques, nous, venant de la ville, le département et la région, mais pour nous, car pour certains festivals, ce n'est pas comme cela, •••

ARTS DU SPECTACLE ••• certains ont beaucoup plus d'argent public puisque les folklore n'est pas beaucoup aidé en France; les entrées des spectateurs, qui payent leurs places, représentent 20%. Quant à tout le reste, soit plus de 65 %, ce sont les ventes annexes: la Guinguette, l'exposition d'artisanat, les gens qui viennent manger. C'est notre travail qui nous permet de constituer ce budget. Il y a aussi toutes les coopérations entre festivals: nous avons invité l'Équateur, par exemple, et nous assumons toutes les charges du groupe depuis son arrivée jusqu'à son départ ( transport, hébergement, nourriture, soins s'il y a ), ..., mais quand on va les faire aller dans un des festivals amis, puisqu'ils vont rester pendant tout un mois, alors ce festival ami va nous verser une partie des frais que nous avons pour qu'on mutualise ces frais. Cela fait aussi partie de nos recettes. Et enfin, qu'est-ce que ce projet, ce festival, vous apporte personnellement ? Chaque année, c'est ma semaine de ressourcement. Je me ressource à cette jeunesse du monde, qui me paraît sans cesse renouvelée et toujours porteuse de plein d'espoir, de joie de vivre, d'espoir d'un monde meilleur. Et durant toute ma vie, durant mes différentes occupations, j'ai essayé de me battre pour cela, pour cette vie meilleure, pour les gens d'ici et pour les gens d'ailleurs. Et je pense que plus ou moins modestement, on concourt à ça. Nous ne sommes bien sûr qu'une goutte d'eau dans l'océan des problèmes de cette planète, mais c'est une belle goutte d'eau, et cette goutte d'eau nous nourrit et me donne le courage d'avancer. Dans un monde plein d'individualisme, elle nous livre un très beau message.

JAHUA NAN (Équateur)

César et Chakira sont musiciens dans ce groupe venu de l'université de Loja, et donc le nom signifie "chemin d'en haut". Leur p a y s , l a Ré p u b l i q u e d ' É q u at e u r, indépendante de l'Espagne depuis 1822, est un État pluriculturel où se côtoient de nombreuses tribus indigènes. Frontalier du Pérou et de la Colombie, le territoire se divise en trois régions extrêmement différentes: les régions amazonienne, côtière et andine. C'est dans cette dernière que se situe Loja, à plus de 400 km de la capitale, Quito. Quant et pourquoi ce groupe a-t-il été fondé ? Le groupe à été fondé il y a quarante ans par [ u n d é n o m m é ] Ca r l o s . I l é t u d i a i t à l'université de Loja. À l'université, il y avait beaucoup de groupes de folklore, de danse, de musique et de théâtre et on se faisait une mission de transmettre notre culture à d'autres pays en créant ce type d'ensembles Combien l'ensemble compte-t-il de membres ? Nous sommes vingt-six et sept musiciens, jouant du tambour, de la flûte... Est-ce votre première venue en France ? C'est la seconde fois que le groupe vient en France. Je l'ai rejoint il y a un an, donc pour moi c'est la première fois, mais je suis déjà allé en Colombie, en Bolivie... Combien de temps le trajet a-t-il duré ? Nous venons du Sud de l'équateur, il nous a déjà fallu plusieurs heures pour rejoindre en bus une plus grande ville, puis pour prendre l'avion jusqu'à Madrid, puis jusqu'à Paris, puis prendre le bus encore jusqu'à Montignac. En tout, trois jours de trajet; nous sommes partis dans la nuit de samedi pour arriver lundi soir. CAMILLE IBOS

SOCIÉTÉ

ISABELLE PRIME Libérée !

Après cinq mois de détention, la française

La libération s’est déroulée dans la plus

Isabelle Prime à été libérée, c’était le dernier

grande discrétion, en effet c’est la grande

otage français dans le monde.

surprise pour ses proches mais aussi son

Vendredi 7 août, 19h12 à Villacoublay  : Le Falcon de la République Française se pose, il ne reste alors que 7 petites marches à descendre à Isabelle Prime, pour enfin, arriver sur le sol français. Elle ne peut s’empêcher de montrer sa joie, ses premiers mots sont au président puis à ses proches, venus la retrouver libre. Elle exprime ensuite, cette fois-ci en public, sa gratitude envers les autorités françaises : «  Je savais que la France était dernière moi. Parce qu’elle n’a jamais lâché un de ses compatriotes, donc je vous remercie ».

patron qui a déclaré avoir appris la libération de son employée par un coup de fil du ministère des affaires étrangères  :  «Toute l’affaire a été menée dans le plus grand secret», a-t-il affirmé. «Le gouvernement français ne nous a rien dit ni à moi ou ni même à son père» concernant les efforts visant à obtenir la libération de la jeune femme. L’éternelle question persiste toujours… une rançon a-t-elle été versée  ? L’interprète de la Française, interrogée par Ouest-France, évoquait le paiement de 3 millions d'euros aux ravisseurs. L’information a été démentie et le ministre des affaires

Qui était la dernière ressortissante française

étrangères, Laurent Fabius à une fois de plus

dans le monde ? Comment se sont déroulées

assuré qu’aucune rançon n’avait été versée

les négociations ?

aux ravisseurs  : «  La France ne paie pas de

Originaire d’Angers, Isabelle Prime à 30 ans, elle part travailler au

Yémen en 2013 pour

une société de conseil américaine spécialisée dans le développement de la protection sociale: Ayana Consulting. Le 24 février 2015 alors qu’elle se rend à son travail avec son interprète Yéménite, elle est enlevée à Sanaa par de faux policiers. S’en suit plus de 5 mois de détention dans de dures conditions. Une vidéo publiée en mai dernier prouvait que l’ex-otage était vivante mais elle s’était montrée très affaiblie, elle demandait l’aide des présidents Français et Yéménite. Quelques mois plus tard c’est chose faite.

rançon  », «  pour les reste, ce sont des n é g o c i at i o n s t rè s c o m p l i q u é e s , p o u r lesquelles notre règle d’or est de rester extrêmement discret.  » Une discrétion toujours existante même après la libération d’Isabelle Prime, en effet l’identité de ses ravisseurs n’est pas encore connue. Même si ses conditions de libération restent floues, on sait que le Sultanat d’Oman à joué un rôle important dans les négociations. Il peut profiter de sa position géographique  : situé entre les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Yémen et l’Iran, le Sultan entretient de bonnes relations

•••

SOCIÉTÉ •••

diplomatiques avec les dirigeants des

légèrement différent, il se déroule à un

ces pays, exprimant une certaine neutralité

moment où le Yémen est plongé dans le

dans les-nombreux- conflits, il incarne le

chaos, des conflits meurtriers entre le

parfait médiateur. François Hollande l’a

gouvernement et des rebelles persistent pour

d’ailleurs gracieusement remercié  :  « Je veux

d e s q u e s t i o n s à l a f o i s re l i g i e u s e s ,

le saluer. Je l’ai d’ailleurs appelé au téléphone

économiques et sociales et le pays est dans

juste avant de vous recevoir, chère Isabelle, et

une situation très instable. Pour autant sur les

je lui ai dit la reconnaissance de la France

15 dernières années plus de 200

pour ce qu’avait fait le Sultanat d’Oman ».

Occidentaux ont été enlevés au Yémen et la

Isabelle Prime était la dernière personne française retenue en captivité dans le monde,

majorité ont été relâchés sains et saufs, la plupart du temps en échange de rançons…

elle a pu être libérée mais tout le monde n’a

Si la France peut se féliciter de ne plus avoir

pas eu cette chance. Bien que le président

d’otages dans le monde, les risques

Hollande est contribué à de nombreuses

d’enlèvement n’ont jamais été aussi élevés et

libérations, certains otages n’on pu être

c’est pourquoi, par les expériences du passé,

sauvés  depuis 2012: Philippe Verdon, tué en

les Occidentaux renoncent à se rendre dans

juillet 2013 par Aqmi ou encore Hervé

des territoires à risques ou si ils y vont, se

Gourdel, guide de montagne décapité en

montrent beaucoup plus prudents. Quant aux

septembre 2014 par un

conditions de libération, on peut encore se

groupe djihadiste

Algérien. Néanmoins, il semblerait que la française n’est pas été enlevée par un groupe terroriste à proprement dit. En effet au Yémen les kidnappings sont « monnaie courante ». Ils sont souvent utilisés par les tribus rurales pour faire pression sur l'État, afin de récupérer des infrastructures sanitaires ou de faire libérer des membres de la famille. Dans le cas de l’enlèvement d’Isabelle Prime, c’est

poser beaucoup de questions… L’ex-otage a dû répondre à des questions sur sa captivité et passer des examens médicaux, m a i n t e n a n t e l l e v a p o u v o i r p r o fi t e r pleinement de sa liberté et reprendre une vie presque normale. ENZO MAUBERT

CHRONIQUES DE ISABELLE MIRABELLA

© Gentside

CINÉMA

ST-EXUPÉRY AU CINÉMA LE PETIT PRINCE DE MARK OSBORNE AVEC ANDRÉ DUSSOLLIER

C’est l’histoire d’une histoire. C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes. C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi. C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire.   Un joli dessin animé sur le petit Prince qui ravira aussi bien les petits que les grands !

VIE ÉTERNELLE ? RENAISSANCES DE TARSEM SINGH AVEC RYAN REYNOLDS

Que feriez-vous si on vous proposait de vivre éternellement ? Damian Hale, un richissime homme d’affaire new yorkais atteint d’une maladie incurable, se voit proposer une opération révolutionnaire par le mystérieux groupe Phénix : transférer son esprit dans un corps de substitution pour prolonger sa vie. Tout se passe bien jusqu’au jour où Damian découvre un terrible secret sur l’opération. Un secret pour lequel Phénix est pret à tuer. 

Un très bon film mené par des acteurs excellents. Quelques scènes parfois prévisibles mais qui n'enlèvent rien au charme du film qui s'avère émouvant.

DANS VOTRE PROCHAIN NUMÉRO

MARDI 6 OCTOBRE 2015

LA RÉDACTION DIRECTEUR DE LA PUBLICATION GUILLAUME BENECH RÉDACTRICE-EN-CHEF

NUMÉRO

Anniversaire !

CAMILLE IBOS DIRECTRICE ARTISTIQUE ISABELLE MIRABELLA RÉDACTRICE MUSICALE LUCILE GROLLEAU RÉDACTEURS HISTORIQUES NICOLAS KOCH STÉPHANIE GRUMET

3 ANS

RÉDACTEURS SOCIÉTÉ ENZO MAUBERT SARAH-YASMINE ZIANI RÉDACTRICE ARTISTIQUE CHARLOTTE LEGRAND CORRESPONDANTE EN AMÉRIQUE MARIE DE SANTIS MERCI À PIERRE CLÉON, EMILIE DE TURCKHEIM, ET NOS PARTENAIRES CRÉDITS DU NUMÉRO © L'PETIT MARDI ÉDITIONS 2015 TOUS DROITS RÉSERVÉS — N°49 COUVERTURE : © David Ignaszewskikoboy POUR CONTACTER UN MEMBRE DE LA RÉDACTION, MERCI D'ADRESSER UN MAIL À :

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