COSl FAN TUrrE Mozart

YunJung Choi [Fiordiligi)- Letitia Singleton (Dorabella)- Wiard Witholt (Guglielmo) - Paul Crbmazy [Ferrando) - Elena Tsallagova(Despina)- Aimery Lefevre (Don Alfonso) Antony Hermus (dm) - JeanYves Ruf (ms) - Laure Pichat (dc)- Fran~oisFauvel (I)

n 2005,l'Atelier Lyrique de l'Optra de Paris avait present6 a 2. I1 mettait fan tutte, avec des distributions, miSts en sctne et arrangements musicaux (piano et quatuor A cordes ou piano et quatuor de vents) entitrement different~.Nous avions plus particulikrement apprtcit la lecture proposte par Jean-Yves Ruf, qui s'attaque aujourd'hui a l'opira complet. Metteur en sctne venu du thiiitre - ce qui ne l'empsche pas de faire preuve d'une sensibilitt musicale remarquable -, il a conservk le meme principe d'un plateau unique et nu, montrant d e w lits ~Cpartspar des cloisons amovibles qui dessans=brwfe go*, cette d6rnarche sineront, tout au long de la soirte, au grt de d'u"grande acune et leurs agencements, des espaces divers, exttd'une JustesseJutdlarieurs ou intirieurs. Sans esbroufe ni dimatolre met a nu ~ e s conventionstMiitra~es gogie, dans des costumes et des decors du wet. contemporains, cette dtmarche d'une

ENanterre un fort inttressant spectacle appeli Cosi en paralltle deux versions du dewitme acte de Cosi

grande acuitt et d'une justesse jubilatoire met a nu les conventions theitrales du livret, tout en ouvrant des abimes de riflexion sur cette circulation du dtsir mise au centre des dtbats. E t ce, d2s une ouverture endiablee oh le plateau est parcouru en tous sens par les jeunes gens, mal aiguillts par une Despina malicieusement manipulatr~ce. D e w distributions alternaient sur les six soirtes, mais les grtves la SNCF ne nous ont helas permis d'entendre que la premiere. C'est merveille de dicouvrir comment ces jeunes professionnels, que l'on a pu voir ailleurs extremement gauches, se sont approprit cette euvre difficile pour un rtsultat qui fait plus que forcer le respect. Dommage simplement que l'italien, souvent approximatif (ouverture des voyelles, prisence ou absence de doubles consonnes), n'ait pas fait l'objet d'un travail aussi approfondi. O n saluera en particulier l'excellent Guglielmo du Nterlandais Wiard Witholt, prtsence vocale et physique impressionnante, ainsi que la Despina d'Elena Tsallagova, dont l'abattage fait oublier quelques sonoritts un peu pointues dans l'aigu. Si Aimery Lefevre, Don Wonso trts juvenile d'aspect, fait preuve d'un chant deji bien assuri, le Ferrando de Paul Crimazy soutient avec vaillance la tessiture des ensembles, mais accuse un sip e n m r e fvag;!e p t reide dans les airs. Deja sorties de I'Atelier Lyrique, Letitia Singleton et Yun Jung Choi forment un couple de seurs parfaitement assorties dans leurs differences, la premitre grande et extravertie, la seconde menue et plus rtservie, toutes deux techniquement disciplintes i dtfaut d'etre toujours parfaitement a I'aise. Dans cette piece oh l'esprit d'ensemble prime sur la performance vocale individuelle, Antony Hermus s'est montrt un guide competent. Aussi exigeant dans la mise en place et le respect du style que stimulant pour les chanteurs, il a dirige du clavecin un Orchestre de Bretagne enthousiaste. Aprh avoir prtsentt ce Cosifan t u t t e iBobigny, llAtelier Lyrique donnera un concert au Palais Garnier, le 9 fivrier prochain. Au programme, des airs et ensembles de Mozart. Les solistes seront accompagnks par llOrchestre de llOpera National de Paris, sous la direction de Guillaume Tourniaire. THIERRY GUYENNE

Elena Tsallagova et Wiard Withdt danc Cnci f i n ~ I I;;c' U ~