Colloque de la commission des présidents

en Nouvelle-Écosse (15 %) et au Yukon (19 %). Par ailleurs, les personnes qui utilisent les services de l'urgence pour se faire traiter sont de grands. N.
1MB taille 4 téléchargements 122 vues
Emmanuèle Garnier

Colloque de la commission des présidents réflexions et discussions « À mon avis, l’Entente générale peut encore être de la Fédération des adaptée. Il est cependant médecins omnipraticiens nécessaire d’y apporter du Québec (FMOQ) et des changements », a jugé les 19 présidents des l’un des présidents. D’autres associations affiliées à étaient également de cet l’organisme se sont réunis avis. « Je pense que le mode pendant deux jours pour de rémunération à l’acte a étudier des questions encore sa place. Pour les importantes pour leur psychiatres, par exemple, profession : les modalités il y a un code d’acte pour de rémunération des les appels », a ajouté un omnipraticiens, la participant. collaboration médecin« Il faut rendre le mode infirmière, les plans de rémunération plus adapté régionaux d’effectifs à la prise en charge et au médicaux (PREM) et suivi des patients. Environ l’aide aux jeunes médecins. Dr Renald Dutil 5000 médecins travaillent Les modes actuels de en première ligne », a souligné le Dr Louis Godin, rémunération sont-il adaptés à la pratique du médecin qui prend en charge et suit une clientèle ? président du comité ad hoc que la FMOQ a créé « La prise en charge et le suivi des patients pour se pencher sur les modalités de constituent un problème dans tout le Canada. rémunération des omnipraticiens. Les causes sont les mêmes ici qu’ailleurs : une Ce groupe a observé que les organisation de soins et une rémunération mal médecins sont, en général, adaptées », a expliqué d’entrée de jeu le réticents à l’idée de changer de Dr Renald Dutil, président de la FMOQ. mode de rétribution, surtout Certains des participants estimaient que pour un forfait annuel ou une l’Entente générale entre les omnipraticiens et rémunération par capitation. le gouvernement, qui remonte aux années 1970, Le forfait de prise en charge et s’ajuste de moins en moins bien à la pratique des de suivi des clientèles vulnérables médecins. La population vieillit, les problèmes offre une nouvelle avenue, tout des patients deviennent plus lourds, les comme les GMF où le mode de consultations sont plus exigeantes et plus longues. rémunération est ajusté grâce un Cette situation demande, en outre, aux tarif horaire pour certaines omnipraticiens de collaborer de plus en plus activités et un forfait annuel par étroitement avec d’autres professionnels de la patient. L’inscription des patients santé et d’effectuer gratuitement certaines semble d’ailleurs poser moins de D r Louis Godin tâches : appels téléphoniques, réunions, pressions problèmes que certains l’avaient pour obtenir des examens ou une consultation, craint. Il semblerait que près d’un million discussions, interventions, conseils. de patients soient inscrits dans le cadre du Photos : Emmanuèle Garnier

E

N AVRIL DERNIER, le président

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

1

programme des clientèles vulnérables, dans celui des enfants de 0 à 5 ans ou encore auprès d’un médecin de GMF.

Photos : Emmanuèle Garnier

Collaboration entre médecins et infirmières

2

L’an dernier, la FMOQ a mis sur pied un comité médecins-infirmières avec l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. « L’arrivée des infirmières dans les groupes de médecine de famille (GMF) a permis de créer un nouveau modèle de collaboration. Le statu quo n’est plus possible. Il faut évoluer vers une nouvelle relation », a affirmé le Dr Dutil. La place des infirmières est ainsi en train d’être redéfinie entre autres grâce aux GMF. « Pour notre comité, la valeur ajoutée de l’apport des infirmières est davantage du côté du suivi conjoint des maladies chroniques que du côté des activités traditionnelles », a affirmé le Dr Yves Langlois, qui présidait le comité omnipraticiens-infirmières. Dans certains GMF, la latitude de ces professionnelles de la Dr Yves Langlois santé est parfois même plus grande que celles de leurs collègues praticiennes de l’Ontario. Les infirmières des GMF peuvent, en général, prendre en charge des patients en collaboration avec le médecin, faire le suivi des rapports d’examens paracliniques, être gestionnaires de cas, effectuer de la prévention et de la formation auprès des patients, évaluer et trier les problèmes de santé aux consultations sans rendez-vous et collaborer avec le médecin pour élaborer des ordonnances collectives. Le comité va continuer à suivre les expériences de collaboration médecins-infirmières. Il produira également un document sur les ordonnances collectives et Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

organisera un atelier sur la collaboration omnipraticiens-infirmières.

Les nouveaux médecins qui s’installent La question des PREM a également été abordée au colloque de la Commission des présidents. Le bilan pour 2005 ? Toutes les régions universitaires et périphériques ont réussi à recruter le nombre d’omnipraticiens auquel elles avaient droit. Mais d’autres régions ont aussi tiré leur épingle du jeu. « Le recrutement a été excellent en Mauricie, dans le Bas-Saint-Laurent et au Saguenay– Lac-Saint-Jean. Il a été bon en Outaouais », a dévoilé le Dr Jean Rodrigue, directeur de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Dans les régions éloignées, toutefois, le recrutement est resté faible, même s’il a été meilleur que l’an dernier. Les 20 présidents se sont également Dr Jean Rodrigue penchés sur l’accueil réservés aux nouveaux omnipraticiens qui s’installent dans une région. Comment mieux les soutenir ? « Pour un jeune médecin, l’accueil peut faire la différence entre le fait de rester ou

Le monde syndical

de partir », a rappelé le Dr Dutil. Plusieurs idées ont été soumises aux participants : accueil personnalisé des nouveaux médecins, journée consacrée au bilan des premiers mois de pratique, formation professionnelle continue conçue pour les jeunes omnipraticiens, parrainage et mentorat. La formule du mentorat semble particulièrement intéressante. « Il s’agit de l’organisation et du soutien d’un plan d’intégration professionnelle et clinique pour les nouveaux médecins, notamment en permettant une désensibilisation aux tâches stressantes », a expliqué le Dr Pierre Raîche, directeur de la Formation professionnelle à la FMOQ. Le mentor peut être un médecin du nouveau lieu de pratique du jeune diplômé ou un généraliste de la région. « Pour ces jeunes médecins, le mentorat facilitera la transition entre un milieu où ils étaient encadrés à un autre où ils sont seuls », Dr Pierre Raîche a précisé le Dr Raîche. Deux conférencières du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) sont, par ailleurs, venues discuter des projets cliniques dont se doteront les centres de santé et de services sociaux. « Le ministre donne la priorité à quatre types de clientèles : les personnes âgées en perte d’autonomie, les personnes ayant un problème de santé mentale, les personnes ayant un cancer et les jeunes en difficulté », a indiqué la Dre Yolaine Galarneau, directrice de l’accessibilité des services médicaux au ministère. Le rôle du médecin de famille sera, par ailleurs, important dans ces projets. « Il faut lui donner plus de moyens pour qu’il ne perde pas de temps à faire d’autres tâches que celles qu’il est le seul à pouvoir effectuer. » Les projets cliniques pourront être adaptés dans chaque région. « Il est important que ces

projets ne constituent pas un modèle mur à mur. Il n’y a pas de façon uniforme de les voir », a également précisé Mme Michèle Auclair, conseillère à l’implantation des réseaux locaux de services au MSSS. Certaines des réflexions et des propositions qui ont été abordées au cours de ce colloque de la Commission des présidents seront présentées à la prochaine réunion du Conseil de la FMOQ. 9 (Suite à la page 15) ➤➤➤

Fondation OLO un dîner-bénéfice pour des bébés en bonne santé Comme l’an dernier, la FMOQ parrainera le dîner-bénéfice de la Fondation OLO. L’organisme procure des œufs, du lait, du jus d’orange et des suppléments vitaminiques aux femmes enceintes pauvres pour leur permettre de donner naissance à des enfants en bonne santé. L’événement, auquel sont conviés les gens d’affaires et les professionnels de la santé, vise à recueillir des fonds pour permettre à la Fondation de continuer son travail. L’an dernier, elle est venue en aide aux mères de plus de 12 000 bébés dans tout le Québec. « La Fédération a choisi de s’engager dans cette cause puisque la mission de la Fondation OLO rejoint celle des médecins de famille, particulièrement ceux qui pratiquent en périnatalité », explique le Dr Renald Dutil, membre du comité d’honneur de la Fondation OLO. Le Dîner OLO, un repas gastronomique préparé par le traiteur Agnus Dei, aura lieu le mercredi 18 mai, de 11 h 45 à 14 h, dans l’édifice du Marché-Bonsecours, au 350, rue SaintPaul Est, dans le Vieux-Montréal. Pour plus d’informations : (514) 931-1859, poste 233, ou www.olo.ca Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

3

(Suite de la page 3)

mode d’emploi Francine Fiore Afin de faciliter l’installation en pratique de ses futurs membres, la FMOQ a organisé, pour la toute première fois à Montréal, une journée de formation à l’intention des résidents I en médecine familiale, comme elle le fait déjà pour les résidents II. Plus de 50 résidents ont participé à une rencontre destinée à les aider à naviguer à travers la complexité des normes et des règlements qui encadrent la pratique médicale. « On s’est rendu compte que si on voulait aider les résidents dans leur choix de carrière, il fallait intervenir très tôt, indique le Dr Jean Rodrigue, directeur de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Il est important de leur assurer rapidement une formation adéquate afin de mieux les préparer. » Au cours de cette journée, les conférenciers ont donc discuté des aspects administratifs, juridiques, financiers et professionnels de la pratique. Ainsi, le Dr Michel Desrosiers, directeur des Services professionnels de la FMOQ, a passé en revue les différents types et lieux de pratique, les modes de rémunération ainsi que les régimes d’assurance offerts aux médecins. De son côté, le Dr Serge Dulude de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal a fait le point sur les particularités de l’installation dans un cabinet privé et dans un établissement de soins,

insistant sur les questions professionnelles et personnelles que doivent se poser les jeunes médecins. Il a également été question des AMP (activités médicales particulières), des PREM (plans régionaux d’effectifs médicaux) et de planification financière.

Le monde syndical

➤➤➤

Médecine familiale

Des résidents mieux informés Faisant partie du vocabulaire de la pratique médicale, les termes AMP, PREM et GMF (groupe de médecine familiale) ne sont pas abordés dans le cadre du programme universitaire et demeurent souvent nébuleux pour de nombreux résidents. « Je connaissais le concept des AMP et des PREM, mais pas en détail. Maintenant, j’en ai une meilleure idée, indique le Dr Alexandro Domingos, résident I. Une telle réunion va nous aider à nous organiser. » Pour la Dre Yacine Ouédraogo, résidente I, cette journée a été très importante. « J’apprends beaucoup de choses. Ça fait peur, mais je crois qu’on va trouver un moyen de s’y faire. » Selon le Dr Nghiep Giang Duong, résident II, cette journée est essentielle. « En sortant de l’université, on ne connaît pas les aspects légaux de la profession. On ne sait pas à quoi s’attendre une fois diplômé et ce que ce sera dans la pratique de tous les jours. » D’autres journées de formation pour les résidents I ont eu lieu à Sherbrooke et à Chicoutimi. Les prochaines se tiendront le 11 mai, à Gatineau, et le 18 mai, à Montréal, pour les résidents de l’Université McGill. Une autre journée est prévue à Québec le 24 août prochain pour les résidents de l’Université Laval. 9

Pour renseignements thérapeutiques, voir pages 112-113

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

15

Prix IMS Canada les lauréats : les D France Caza et Wilfrid Boivert rs

La Dre France Caza et le Dr Wilfrid Boivert ont reçu un Prix IMS Canada dans la catégorie « meilleurs articles soumis par des médecins omnipraticiens » pour un texte qu’ils ont chacun publié dans le numéro de mai 2004 du Médecin du Québec. La Dre Caza qui, en plus de travailler au CLSC-CHSLD Sainte-Rosede-Laval, pratique en psychiatrie à la Cité de la Santé de Laval, a été récompensée pour son article Dre France Caza La dépression réfractaire : rien ne va plus ! « Ce texte fait un tour complet de la dépression réfractaire, un problème affectant de 29 à 46 pour cent des personnes déprimées », a précisé le Dr Renald Dutil, président de la FMOQ,

Livres

(Suite à la page 120) ➤➤➤

Francine Fiore

Claude Bilodeau ma meilleure mise De Suzanne Barre Préface de Renald Dutil, M.D. Prenant l’allure d’un véritable problème de santé publique, le jeu pathologique fait de plus en plus de victimes. Il s’infiltre dans les existences sans discrimination d’âge ou de statut social. Cette forme de trouble obsessif compulsif peut toutefois être traitée. Mais la souffrance est immense. Claude Bilodeau en est l’exemple parfait. Il a tout perdu : sa femme, sa famille, ses amis, son logement, sa voiture, sa dignité, de même que sa santé physique et mentale. Ayant plongé dans les abîmes de la déchéance et de la détresse, il se retrouve au bord du suicide. Puis, il transforme son énergie destructrice en une volonté d’aider ceux qui sont aux prises avec le même problème. Voilà pourquoi il a ouvert le premier centre consacré au traitement du jeu compulsif, la Maison Claude-Bilodeau, à SainteMarie-de-Beauce et mis sur pied le mouvement des Gamblers anonymes, à Sainte-Foy. Claude Bilodeau est tombé dans le piège du jeu et s’est relevé. Mais

16

qui dévoilait le nom des lauréats omnipraticiens au cours de la cérémonie organisée par IMS Health Canada. Pratiquant lui aussi en psychiatrie à la Cité de la Santé de Laval, au CLSC-CHSLD Sainte-Rose-de-Laval et également à l’Unité de médecine familiale Dr Wilfrid Boivert de Verdun, le Dr Boivert a reçu un prix pour son texte Prescrire un antidépresseur. « Il s’agit d’un article qui explique en profondeur les différentes approches pharmacologiques disponibles dans le traitement de la dépression en fonction de la situation clinique du patient », a résumé le Dr Dutil. Les Prix IMS Canada ont pour but de souligner la contribution de pharmaciens et de médecins – omnipraticiens et spécialistes – à la formation de leurs pairs par la rédaction d’un article sur la consommation appropriée de médicaments. 9

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

ce ne fut pas facile. L’auteure de sa biographie, Suzanne Barre, trace le portrait de cet homme aux abois. Avec justesse et émotion, elle relate sa douleur et son combat. De rechutes en faillite, en passant par le centre de détention, la thérapie et les escapades clandestines aux tables de jeu, elle lui donne la parole afin qu’il raconte les hauts et les bas de son parcours infernal. Bouleversant, ce récit constitue un vibrant témoignage des difficultés qu’il a connues, tout en livrant un message d’espoir. Car, finalement, Claude Bilodeau a gagné ! Il a retrouvé sa vie et sa liberté. Très sensibilisé au problème du jeu compulsif, le Dr Renald Dutil, présidentdirecteur général de la FMOQ, signe la préface de ce livre qui, à son avis, pourra en aider plusieurs. 9 Éditions Saint-Martin, Montréal, Québec, 2005, 225 pages, 23,95 $.

(Suite de la page 16)

➤➤➤

Collège des médecins du Québec le Grand Prix est remis au Dr Mauril Gaudreault Francine Fiore Soulignant l’ensemble le rôle des médecins de de sa carrière, et famille en milieu particulièrement hospitalier, la son apport incontestable qualité des à la médecine familiale, soins qu’ils le Grand Prix du Collège prodiguent et des médecins du la nécessité Québec a été décerné au d’améliorer leurs Dr Mauril Gaudreault. conditions de Tant à Chicoutimi, pratique, le sa ville natale, qu’à Dr Gaudreault Sherbrooke où, comme doyen associé fut de tous les Dr Mauril Gaudreault de la Faculté de médecine, combats. « Il a il est chargé de développer fallu faire notre place, dit-il. l’enseignement au Saguenay, Grâce à l’amélioration de la le Dr Gaudreault a toujours fait formation continue, les médecins preuve d’un engagement total. de famille sont devenus plus Le Dr Gaudreault pratique la performants. Il faut prendre médecine familiale depuis plus soin de nous pour être de de 30 ans à l’Unité de médecine meilleurs soignants. J’ai fait de famille de Chicoutimi. ma petite part, mais je suis Professeur à l’Université encore et avant tout un médecin de Sherbrooke et directeur de de famille. » 9 l’enseignement universitaire, il va sans dire que la formation médicale se situe au centre de ses préoccupations. « Nous avons formé plus de 150 médecins de famille, dit-il. De ce nombre, plus de la moitié sont restés dans la région, dont des résidents de Montréal qui ont choisi de s’installer chez nous. » Désirant faire reconnaître

120

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

Nouveautés médicales Mise en garde Bextra retiré et Celebrex encadré Santé Canada a demandé le retrait du BextraMC (valdécoxib) et restreint l’emploi du CelebrexMD (célécoxib). L’organisme a pris sa décision après avoir analysé, dans le cas du valdécoxib, des données sur des réactions cutanées graves qui lui ont été associées et, pour le Celebrex, après avoir étudié l’innocuité cardiovasculaire des inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase-2.

Santé Canada a demandé à Pfizer, le fabricant du Bextra, de lui fournir des preuves de l’innocuité de son médicament ainsi qu’une analyse risquesavantages montrant les bienfaits particuliers du produit. En attendant, l’organisme gouvernemental a demandé à la société pharmaceutique de retirer le valdécoxib du marché. En décembre dernier, Santé Canada avait déjà publié un avis sur des cas de réactions cutanées graves et potentiellement mortelles chez des patients traités par le Bextra. Santé Canada recommande aux

Nouvelles restrictions concernant l’emploi du CelebrexMD – Santé Canada

122

O

Les patients ayant subi une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, qui ont ressenti des douleurs thoraciques graves associées à une maladie cardiaque ou qui sont atteints de problèmes cardiaques graves, comme l’insuffisance cardiaque congestive, ne devraient pas utiliser ce médicament.

O

Les patients qui présentent des facteurs de risque accrus de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral devraient savoir que l’utilisation de ce médicament pourrait augmenter ce risque. Les facteurs de risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral sont l’hypertension artérielle (traitée ou non), la cholestérolémie élevée, le diabète et le tabagisme. Les patients qui présentent de tels facteurs de risque devraient consulter leur médecin et étudier la possibilité d’utiliser d’autres types de médicaments ou de traitements pour maîtriser la douleur.

O

On ne devrait prescrire ou utiliser ce médicament qu’à la dose minimale et pendant la plus courte durée possible.

O

Les AINS inhibiteurs sélectifs de la COX-2 ne devraient être utilisés que pour traiter la douleur et l’inflammation causées par l’arthrite et certains types de douleurs aiguës. Ces médicaments peuvent être utilisés pour traiter l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. CelebrexMD peut être utilisé à court terme (une semaine ou moins), par des adultes, pour la maîtrise des douleurs modérées à intenses causées par des entorses, des interventions chirurgicales ou des extractions dentaires. Dans le passé, CelebrexMD était utilisé pour traiter la polypose familiale (présence de multiples polypes dans le côlon). En décembre 2004, cet usage a toutefois été interdit, et un avis public a été diffusé.

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

personnes qui prennent du valdécoxib de communiquer avec leur médecin pour discuter de l’arrêt de leur traitement et d’une solution de rechange. Les patients devront remettre à la pharmacie les comprimés restants et ne pas les jeter dans la toilette ou le lavabo pour éviter de contaminer l’eau et le sol. En ce qui concerne le Celebrex, Santé Canada s’est intéressé de plus près à son innocuité quand le VioxxMD (rofécoxib) a été retiré du marché. L’utilisation prolongée de ce dernier avait été liée à un risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. À la suite de l’analyse des données disponibles sur les effets cardiovasculaires des inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2, Santé Canada a décidé de restreindre l’utilisation du célécoxib (voir l’encadré à la page 122). L’organisme conseille, par ailleurs, aux patients sous Celebrex de consulter leur médecin pour qu’il évalue les avantages et les risques associés au médicament en fonction de leur état de santé. 9

Des comprimés égarés dans les contenants d’autres médicaments La société Ratiopharm signale qu’un comprimé de carvédilol, un alphabloquant et un bêtabloquant, pourrait se retrouver dans des bouteilles de

124

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

Ratio-paroxétine. Le fabricant assure, toutefois, que la probabilité est faible. À quoi sont exposés les patients ? Le carvédilol, prescrit pour le traitement de l’insuffisance cardiaque, est contre-indiqué chez les patients atteints d’asthme ou de troubles bronchospastiques connexes. De graves cas de bronchospasmes ont été signalés chez des asthmatiques qui n’avaient pris qu’une seule dose. Selon Ratiopharm, il est néanmoins important que les patients continuent leur traitement par la paroxétine, car la possibilité qu’un asthmatique prenne par mégarde un comprimé de carvédilol est minime. Une autre entreprise pharmaceutique, GlaxoSmithKline, signale de son côté qu’il existe une infime possibilité que des flacons ou des plaquettes alvéolées d’Avandamet® (rosiglitazone et metformine), d’AvandiaTM (rosiglitazone), de Coreg® (carvédilol), de Paxil® (paroxétine), de Paxil® CR ou de Relafen® (nabumétone) puissent contenir un comprimé d’un autre produit. La société fait cet avertissement à la suite d’une inspection de contrôle de la qualité à son usine de Cidra, à Puerto Rico. « Les patients sont invités à vérifier l’apparence de leurs comprimés avant de les prendre et à communiquer sans délai avec leur pharmacien ou leur médecin s’ils découvrent une différence quelconque », recommande GlaxoSmithKline. 9 (Suite à la page 169) ➤➤➤

Francine Fiore

Le deuil périnatal le vivre et l’accompagner

Le monde syndical

Livres

de Chantal Haussaire-Niquet Vivre un deuil n’est jamais facile. Et celui d’un enfant perdu en cours de gestation ou à la naissance est des plus douloureux. Comment faire le deuil d’un être inconnu, qui n’a jamais vraiment existé ? Plongés dans la plus profonde détresse, les parents voguent à la dérive. Pourtant, il existe des moyens de s’en sortir, car la bouée de sauvetage se trouve en eux. Mère de quatre enfants, dont deux bébés décédés, Chantal HaussaireNiquet, auteure de L’enfant interrompu (Flammarion), est psychothérapeute et formatrice en deuil périnatal. Afin d’aider les parents démolis par ce drame, elle propose de recourir à la psychosynthèse. S’inspirant des travaux de Carl Jung, de Sigmund Freud et du Dr Roberto Assagioli (psychiatre italien 1888-1974), cette technique permet à l’être humain de grandir en se séparant de ses multiples identifications inconscientes. Cette approche utilise la visualisation, l’évocation imaginative des sensations, la musique, le dessin, le mouvement, etc. Le thérapeute mise sur la diversité des moyens afin d’accueillir la personne dans sa globalité. L’objectif est de trouver un sens à l’épreuve à l’intérieur de soi et de lutter avec la souffrance et non plus contre. Afin de mieux illustrer son propos, l’auteure retrace le parcours de deux mères qui ont vécu la mort in utero de leur bébé et de deux autres qui ont subi des interruptions médicales de grossesse. Cet ouvrage est destiné aux parents et à leurs proches ainsi qu’aux intervenants qui désirent les aider à s’en sortir et à transformer la souffrance en un nouvel élan de vie. Éditions le Souffle d’Or, Barret-sur-Méouge (France), 2004, 158 pages, 29,95 $

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

129

Livres

Francine Fiore

L’apprenti Jean-Pierre Gagné Sous la blouse du chirurgien bat un cœur humain. Et pour mieux nous en convaincre voici les aventures tant professionnelles que personnelles d’un résident bien de son temps et de ses collègues. L’auteur, lui-même chirurgiengénéraliste, a puisé dans ses souvenirs et signe un roman captivant. Par l’intermédiaire de son héros, justement un résident en chirurgie générale, il ouvre toutes grandes les portes de ce bunker qu’est le bloc opératoire. Poursuivant son chemin, le jeune homme entrevoit son diplôme au bout du tunnel. Mais pour apprendre, il faut beaucoup de travail ainsi qu’une bonne dose d’humilité devant les grands patrons. Pas facile la vie de résident ! Souvent laissé pour compte, il est le valet de ses supérieurs. Son quotidien est tissé de petits riens et de petits points. Il doit se contenter de refermer les plaies, en oubliant les siennes. Avec réalisme, émotion et humour, cet ouvrage révèle ce qui se passe derrière les portes closes, les relations secrètes, les histoires d’amour qui naissent et s’évanouissent. En même temps, on y suit le cheminement d’hommes et de femmes lucides qui s’interrogent sur la société moderne et leur profession. Ils doivent faire face à la souffrance humaine et aux émotions les plus diverses, aux humiliations, à la rivalité entre collègues, à la fatigue, etc. Écrit dans un style moderne utilisant le langage de tous les jours, ce roman est ponctué de réflexions sur la profession médicale, le système de santé, les compressions budgétaires, les erreurs médicales, les rivalités entre confrères, les progrès technologiques, etc. Les Éditions JCI, Chicoutimi Québec, 292, pages 19,95 $.

166

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

➤➤➤

Consultations médicales à l’urgence Francine Fiore En 2003, environ 3,3 millions de Canadiens âgés de 15 ans et plus, soit un sur huit, se sont rendus à l’urgence d’un hôpital pour leur plus récente consultation médicale. Une enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada révèle que les hommes fréquentent un peu plus ce service que les femmes, soit 14 % contre 12 %. Mais, plus étonnant, les jeunes de 15 à 24 ans s’y rendent dans une proportion de 20 %. Et, contrairement à la croyance populaire, la fréquentation de l’urgence de l’hôpital diminue avec l’âge et tombe à 11 % chez les personnes âgées. Par ailleurs, le revenu joue un rôle dans les visites à l’urgence. Ainsi, 13 % des personnes ayant des

revenus élevés y ont reçu leur plus récent traitement comparativement à 18 % des moins bien nantis.

Grands consommateurs de soins

Nouveautés médicales

(Suite de la page 124)

En général, la fréquentation de l’urgence est sensiblement la même partout au Canada : Manitoba et Colombie-Britannique (12 %), Alberta, Saskatchewan, Ontario, Île du Prince-Édouard, Terre-Neuve et Ontario (13 %), Québec et Territoires du Nord-Ouest (14 %). Les taux les plus élevés se retrouvent au Nouveau-Brunswick (18 %), en Nouvelle-Écosse (15 %) et au Yukon (19 %). Par ailleurs, les personnes qui utilisent les services de l’urgence pour se faire traiter sont de grands

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

169

Index des annonceurs Renseignements thérapeutiques

ALLERGAN Botox HH............................ 88 ...... 132-133 ASTRAZENECA CANADA INC. Symbicort ........................ 102 ...... 170-171 BAYER Adalat XL ......................... 106.............. 116 Cipro XL ............................. 87 ...... 137-138 BERLEX CANADA INC. Yasmin ......................... 40-41 ...... 174-176 BOEHRINGER INGELHEIM (CANADA) LTEE Micardis............................. 76.............. 151 Spiriva......................... couv. II ...... 167-168 BRISTOL-MYERS SQUIBB CANADA INC. Avapro ................................. 6 ........130-131 DALE-PARIZEAU LM ........................................ 100 GLAXOSMITHKLINE INC. Advair ................................ 84 ...... 117-120 Avandia ........................ 52-53 ...... 126-129 JANSSEN-ORTHO INC. Evra ................................. 104 ...... 143-146 Reminyl.............................. 26 ...... 163-166 LES PRODUCTEURS LAITIERS DU CANADA .................................. couv. III LUNDBECK CANADA INC. Cipralex........................ 10-11 ...... 134-136 McNEIL Tylenol pour enfants ........ 110.............. 172 MERCK FROSST CANADA & CIE Ezetrol........................ couv. IV ...... 147-148 NOVO NORDISK Vagifem ........................... 101.............. 173 ORGANON CANADA LTEE Marvelon............................ 94 PALADIN INC. Oxytrol ......................... 61, 63 ...... 154-155 PFIZER CANADA INC. Aricept ............................... 54.............. 125 Lipitor................................... 8 ...... 149-150 Relpax................................ 64 ...... 161-162 PURDUE PHARMA OxyContin .......................... 42 ...... 152-153 RBC – GROUPE FINANCIER Services........................... 108 SANOFI-AVENTIS Actonel............................... Adacel................................ Altace................................. Plavix .................................

15 ...... 32 ...... 12 ...... 31 ......

112-113 114-115 123-124 157-158

STIEFEL CANADA INC. Stieprox ............................. 97.............. 169 WYETH Alesse .................................. 4 ........121-122 Effexor (anxiété) ........... 74-75 ...... 139-142 Effexor (dépression) ..... 82-83 ...... 139-142 Prevnar .............................. 98 ...... 159-160

consommateurs de soins médicaux. Les patients ayant un médecin de famille s’y rendent autant que ceux qui n’en ont pas. Et même, plus on va chez le médecin, plus on fréquente l’urgence. Parmi les personnes ayant consulté un médecin plus de cinq fois pendant l’année précédant l’enquête, 21 % ont visité l’urgence presque deux fois plus souvent que celles (12 %) qui avaient vu un médecin plus rarement. La raison pourrait être un besoin de soins continus.

Nouveautés médicales

ALTANA PHARMA INC. / SOLVAY PHARMA INC. Pantoloc............................. 28 ................156

Variations régionales Mais en dépit de tout ce qui se dit sur les urgences, près des trois quarts (73 %) des répondants ont dit y avoir reçu des soins d’excellente ou de bonne qualité. Environ 16 % les ont qualifiés de passables et 11 %, de faibles. Dans l’ensemble du Canada, 20 % des résidants ont déclaré être assez ou très insatisfaits des soins prodigués à l’urgence. Toutefois il y a d’importants écarts régionaux sur ce plan. Le taux d’insatisfaction passe de 28 % à Terre-Neuve et au Labrador à 24 % en Ontario, à 15 % au Québec et à 11 % au Yukon. Partout au Canada, les habitants des régions rurales avaient plus tendance à se présenter à l’urgence que ceux des régions urbaines, soit 15 % contre 13 %. Chez les patients se rendant à l’urgence, les principaux problèmes étaient des blessures limitant l’activité (44 %), le diabète (13 %), l’asthme (18 %), l’arthrite (13 %), les maladies cardiaques (16 %), la bronchite chronique (19 %), un accident vasculaire cérébral (21 %), des troubles de l’humeur (20 %) et des troubles d’anxiété (19 %). 9

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005

171

Courrier des lecteurs Montréal, le 28 février 2005 Madame Louise Roy Revue Le Médecin du Québec Dans le numéro de mai 2004, M. Luc Dupont présentait une nouvelle machine sur le marché, le Coagucheck, permettant de mesurer le RIN en dehors des laboratoires de l’hôpital. Nous avons eu une mauvaise expérience avec ces appareils. Nous les avons achetés et expérimentés pendant une période de presque un an. Nous espérions que les infirmières que nous avions formées pour suivre un protocole d’anticoagulothérapie pourraient ajuster le traitement du patient au moment de la visite, évitant ainsi les délais liés à l’acheminement du prélèvement et à la réception du résultat. Nous avons finalement pris la décision de cesser de les utiliser. Les infirmières qui suivent le protocole se basent maintenant sur les résultats du RIN effectué à l’hôpital. Nous énumérons ci-dessous les raisons ayant motivé notre décision.

1- Fiabilité des résultats Un grand nombre de résultats obtenus avec le Coagucheck présentaient des écarts importants avec la valeur obtenue par ponction veineuse. Alors que la littérature montre un taux élevé de concordance, notre réalité était différente. Il nous a été souvent impossible d’expliquer ces écarts. Il faut noter que plusieurs écarts importants ont été obtenus par des infirmières ayant obtenu des résultats concordant au préalable. Nous pensons que le fait que le Coagucheck soit utilisé par de multiples utilisateurs et qu’il doive être transporté lorsque les infirmières se déplacent au domicile des patients diminue la fiabilité des appareils.

2- Difficultés techniques Il n’est pas facile d’obtenir une goutte de sang adéquate pour permettre à l’appareil de faire une analyse précise. Plusieurs détails doivent être surveillés. Lorsque la quantité de sang est insuffisante, une nouvelle bandelette réactive doit être utilisée, ce qui entraîne une perte de temps, de l’inconfort pour le patient et des coûts.

3- Sensibilité des appareils Les appareils Coagucheck doivent être calibrés tous les jours, une opération qui peut prendre une quinzaine de minutes. De plus, ces appareils ne supportent pas le froid, ce qui pose des difficultés aux infirmières effectuant des visites à domicile en hiver. Aussi, les bandelettes réactives doivent être sorties du réfrigérateur au moins 15 minutes avant leur utilisation, ce qui entraîne un délai inutile dans le cas où la détermination du RIN n’était pas prévue.

4- Perte de temps Alors que nous pensions gagner du temps grâce à cet appareil, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. En effet, les infirmières perdent du temps à calibrer chaque jour l’appareil, à obtenir une goutte de sang satisfaisante et à recommencer la technique à l’occasion.

5- Coûts Il s’agit d’une technologie coûteuse. Chaque appareil nous a coûté environ 800 $ et chaque bandelette réactive, environ 6 $. Les coûts doivent être assumés par le CLSC. En conclusion, nous estimons que l’utilisation des appareils Coagucheck lorsque l’accès à des analyses de laboratoire est facile, apporte finalement peu d’avantages et entraîne plutôt des coûts importants. De plus, selon notre expérience, l’utilisation de l’appareil Coagucheck par plusieurs utilisateurs ou le transport de l’appareil au domicile des patients rendent son utilisation moins fiable. L’utilisation généralisée de cette technologie dans les instances locales offrant des soins à domicile nous semble donc injustifiée.

D re Diane Roger-Achim CLSC des Faubourgs, Montréal

176

Le Médecin du Québec, volume 40, numéro 5, mai 2005