Chaire « Eco-conception des ensembles bâtis et des infrastructures »

Dans le cadre de la chaire ParisTech Vinci « Eco-conception des ensembles bâtis et des infrastructures » ... Outre le problème du transport, puisqu'elles ne sont.
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Chaire « Eco-conception des ensembles bâtis et des infrastructures »

 

 

 

  Journée Stockage d’énergie dans l’habitat  21 octobre 2009, Marne la Vallée 

  Dans  le  cadre  de  la  chaire  ParisTech  Vinci  « Eco‐conception  des  ensembles  bâtis  et  des  infrastructures »,  la  journée  du  21  octobre  se  propose  de  faire  un  état  des  lieux  des  connaissances  au  niveau  national  sur  le  stockage d’énergie dans l’habitat.     Programme :     9h30‐10h30 :  Patrick  Achard,  Centre  Energétique  et  Procédés  CEP,  Mines  ParisTech,  Problématique  générale de l'emploi des matériaux à changement de phase dans le bâtiment   10h30‐11h30 :  Gilles  Fraisse,  Institut  National  de  l’Energie  Solaire,  INES,  Stockage  solaire  thermique  et  efficacité énergétique  11h30‐12h30 : Frédéric Kuznik, Centre de Thermique de Lyon CETHIL, INSA Lyon, Stockage de chaleur dans  les bâtiments à basse consommation  14h‐15h : Sandrine Pincemin, CSTB, Stockage d'énergie pour les bâtiments : les aspects électriques  15h‐15h30 : Olivier Baverel, UR Navier, Benoit Gars, Johanna Navarro, Ponts ParisTech, Stockage d’énergie  dans l’habitat par des énergies renouvelables (intermittentes)    Le  développement  durable  est  une  préoccupation  actuelle.  L’objectif  du  plan  climat  2004  en  France  est  la  réduction des émissions de gaz à effet de serre d’un « facteur 4 ». Or, le secteur du bâtiment représente 43%  de l’énergie consommée et 23% des émissions de CO2.   Dans ce cadre, le stockage de l’énergie est un enjeu très important. En effet, un des objectifs affiché suite au  Grenelle  de  l’environnement  est  le  passage  à  20%  de  la  part  des  énergies  renouvelables.  Or  ces  énergies  (éoliennes, solaires, …) sont des énergies intermittentes. Outre le problème du transport, puisqu’elles ne sont  pas  forcément  produites  là  où  on  en  a  besoin,  leur  stockage  est  un  enjeu  majeur,  puisqu’elles  ne  sont  pas  produites  forcément  quand  on  en  a  besoin  (exemple  du  solaire  produit  essentiellement  l’été).  D’autant  plus  que la production électrique en France par les centrales nucléaires n’est pas lisse. Un stockage permettrait un  lissage des pics de surconsommation et permettrait également d’envisager plus sereinement des périodes de  manque.     Les différents principes de stockage thermique ont été présentés. Tout d’abord le stockage par chaleur sensible  qui se base sur l’idée de conserver l’énergie thermique (agitation moléculaire) dans la masse d’un matériau par  accumulation, en évitant les transferts de chaleur. La capacité de stockage sensible est associée à la capacité  calorifique C [kWh/m3K].   Le stockage par chaleur latente, quant à lui est basé sur la conservation de l’énergie thermique en utilisant le  changement  de  phase.  On  cherche  ici  à  mobiliser  une  enthalpie ;  la  chaleur  latente  c’est  l’enthalpie  de  changement de phase.   Le  stockage  par  sorption,  pour  lequel  il  s’agit  de  conserver  l’énergie  thermique  en  utilisant  des  liaisons  intermoléculaires. Il est basé sur les réactions exothermiques d’adsorption dans des solides (zéolithes et gel de  silice) ou dans des liquides (LiCl et BrLi).  Enfin  le  stockage  chimique  consiste  à  conserver  l’énergie  en  utilisant  les  liaisons  de  valence  (recombinaison  exothermique de 2 solides ou liquides).   

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Patrick  Achard  nous  a  rappelé  que  la  problématique  de  l’intégration  des  matériaux  à  changement  de  phase  pour  un  usage  bâtiment  est  présente  depuis  1978  à  l’école  des  Mines.  L’intérêt  pour  les  matériaux  à  changement de phases (MCP), très marqué dans les années 1970, est complètement tombé en désuétude à la  fin des années 1980 avant de connaître un regain d’intérêt vers 2005.  Pour  cette  problématique,  l’eau  doit  être  vue  comme  un  matériau  de  référence  avec  une  enthalpie  de  changement de phase de 330 kJ/kg. Les différentes catégories de matériaux à changement de phase sont les  métaux (applications bâtiment limitées étant donné les températures d’usage), les hydrates salins (ex. sulfate  de sodium décahydraté ; peu cher mais intérêt limité par l’irréversibilité des CP), les corps organiques posant  moins  de  problèmes  de  réversibilité  mais  combustibles  et  plus  chers,  les  sels  pour  les  plus  hautes  températures. Il existe un certain nombre de problèmes à résoudre concernant ces matériaux et leur utilisation  potentielle dans le bâtiment : leur conditionnement mais également la difficulté de trouver une source froide  quand il fait chaud et qui fait que cela ne marche pas en statique. Mais il existe des solutions commerciales (par  exemple par BASF ou Energain® par Dupont de Nemours). Cependant, il est illusoire de chercher à identifier un  matériau  à  changement  de  phase  générique,  le  choix  d’un  MCP  dépendra  toujours  du  climat  local  et  de  l’application.  En  conclusion ces  matériaux  à  changement  de  phase  permettent  de  gagner  de  l’énergie  en  mi‐ saison et de contribuer à l’obtention de conditions de confort en participant à l’inertie notamment pour des  bâtiments légers.    Gilles Fraisse rappelle que les différents principes de stockage offrent des densités d’énergie disponibles très  différentes, sur des gammes de températures différentes ; ordres de grandeur : changement de phase (2.102  à  7.102 MJ/m3), sorption (5.102 à 2.103 MJ/m3), chimique (2.103 à 3.104 MJ/m3).   Les différents principes de stockage doivent être mis en relation avec les durées sur lesquelles le stockage est  envisagé : court terme (journée), moyen terme (semaine) ou long terme (saisonnier, 3 à 6 mois) ?  Il termine son exposé par la présentation de différents systèmes existants de chauffe‐eau solaire associant un  ballon  d’eau  chaude  stratifié  à  différents  dispositifs  de  captage  de  l’énergie  solaire :  panneau  solaire  thermique, capteur solaire à air, mur ventilé, etc.    Frédéric  Kuznik  a  présenté  les  différents  principes  de  stockage  en  mettant  en  parallèle  leur  intégration  au  bâtiment. Il a choisi  un bâtiment à architecture bioclimatique, 191m² de surface chauffée, 20m² de capteurs  solaires  thermiques,  situé  à  Paris.  Les  besoins  d’énergie  pour  le  chauffage  de  l’air  intérieur  et  l’eau  chaude  sanitaire  s’élèvent  respectivement  à  22kWh/m²/an  et  9kWh/m²/an.  Un  stockage  par  chaleur  sensible  nécessiterait 72m3 d’eau ou 130m3 de béton si ΔT=70°C ; un stockage latent, 55 m3 de matériaux à changement  de phase ; un stockage par sorption, 29 m3 de zéolite et un stockage chimique 2 m3 de sulfate de magnésium.     Sandrine  Pincemin  nous  a  présenté  les  réflexions  développées  actuellement  par  le  CSTB  sur  le  stockage  d’électricité. Au cours de la présentation, les différentes technologies de stockage ont été évaluées : batteries  au plomb, lithium, volant à inertie, super‐conducteur, piles à combustibles. Malgré un coût encore important,  les batteries Li‐ion apparaissent comme une piste prometteuse en raison de la densité d’énergie stockée, de la  puissance disponible et de leur durée de vie. Actuellement, deux pistes sont envisagées au CSTB. La première  concerne  l’utilisation  de  batteries  couplées  aux  panneaux  photovoltaïques  intégrés  au  bâtiment,  afin  de  favoriser l’autoconsommation (étude et comparaison de différents scenarii de gestion). La deuxième concerne  le  développement  du  couplage  habitat/transport  et  l’utilisation  du  véhicule  électrique  comme  un  stockage  mobile.    Johanna  Navarro  et  Benoit  Gars  (étudiants  de  l’école  des  Ponts  ParisTech)  nous  ont  présenté  un  travail  de  projet  réalisé  sous  la  direction  d’Olivier  Baverel.  L’objectif  de  leur  projet  était  de  concevoir  une  maison  relativement économe en énergie puis de la munir de moyens de stockage d’énergie disponibles sur le marché  pour la rendre énergétiquement autonome. Enfin ils ont cherché à évaluer la possibilité de rendre cette maison  à énergie positive sur différents sites (Nancy, Trappes, Rennes, Mâcon, Nice).  Pour ce faire, ils proposent des  énergies  d’appoint  renouvelables  (bois  de  chauffage,  incinération  des  ordures  ménagères  combustibles,  méthanisation des ordures ménagères putrescibles, …) et démontrent que dans de nombreux cas, l’autonomie  énergétique peut être atteinte par combinaison de différentes solutions.        

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Une  trentaine  de  personnes  ont  participé  à  cette  journée.  Deux  tiers  de  ces  personnes  étaient  issues  des  laboratoires  de  l’école  des  Ponts  (chercheurs  et  chercheurs  en  formation).  Des  industriels  ont  également  assisté à cette journée (issus de Vinci, EDF et consultant).   Ce type de journée offre des opportunités de croisement intersectoriel.   En  l’occurrence  autour  de  la  problématique  du  stockage  de  l’énergie  dans  l’habitat,  se  sont  retrouvés  représentants des matériaux, de la Construction/Génie civil et de l’énergétique.   

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