07 Avril 2017
CAMEROUN : FLASH UPDATE
Monitoring de la frontière à Mbaimboum (Arrondissement de Touboro) Des alertes reçues le 4 avril à travers l’équipe humanitaire pays en République Centrafricaine indiquaient que selon le Sous-préfet de Ngaoundaye, les villes de Ngaoundaye et de Bang, proche de la frontière avec le Cameroun, sont toutes deux passées sous le contrôle des éléments de la coalition ex-Seleka et RJ/MPC. La population de ces deux localités, estimée à plus de 20 000 habitants, se seraient déplacée principalement vers le Cameroun. Pour vérifier ces informations une équipe de monitoring de la Sous délégation du HCR à Meiganga s’est rendue dans l’Arrondissement de Touboro le 5 avril afin d’évaluer la situation sécuritaire et apprécier les mouvements de populations civiles centrafricains vers le Cameroun, notamment à Mbaimboum. La mission a eu plusieurs échanges avec des autorités locales (Sous-préfet de Touboro, Commandant de Brigade et Chef de poste frontière de Mbaimboum), avant de conduire des entretiens avec les demandeurs d’asile retrouvés déjà installés en communauté.
Situation sécuritaire à Ngaoundaye et à Bang (RCA) Les entretiens avec les autorités administratives, sécuritaires et traditionnelles, et avec les ressortissants centrafricains ont permis de relever les points suivants :
Selon quelques témoins, aucun affrontement direct n’a eu lieu dans les localités de Ngaoundaye et à Bang ; seuls 03 coups de feu d’intimidation tirés par les ex-Selekas ont été entendus à leur arrivée. Aucune perte en vie humaine n’aurait donc été recensée.
Le dessein de ces assaillants était de s’emparer des postes de la douane, de la gendarmerie et de la police actuellement gérés par des auxiliaires de l’Administration centrafricaine.
Dans cette optique, souhaitant discuter avec le Sous- UNHCR. préfet de Ngaoundaye (CAR), les assaillants sont arrivés jusqu’au pont sur le Mbéré, frontière RCA /CMR qui était déjà sécurisé par les Forces de Défense et de Sécurité camerounaises alertées.
Entre temps, la MINUSCA serait arrivée à Ngaoundaye à la rencontre des rebelles assaillants, et après des pourparlers, ont convaincu ces derniers à regagner leurs zones de provenance; Paoua et Degaulle.
Par conséquent, un calme relatif règne depuis mercredi 05 Mars 2017 dans ces deux localités centrafricaines après la panique y ayant gagné les populations à l’arrivée du groupe armé ex-Seleka et notamment sa faction, le MPC.
Rencontre avec les nouveaux arrivés centrafricains à Mbaimboum.
Situation sécuritaire à Mbaimboum
La mission entrepris à la frontière sur le pont sur le Mbéré a permis de constater que celle-ci est fermée officiellement depuis mardi 04 avril 2017, ce qui a mené à un plus fort mouvement de population vers le sud du Tchad (1 135 personnes réparties en 362 ménages ont été recensées).
Selon les forces de sécurité rencontrées sur les lieux, c’est en exécution des instructions reçues des autorités pour des mesures conservatoires de sécurité, la défense de l’intégrité territoriale que la frontière a été fermée par les autorités Camerounaises suite à l’arrivée des demandeurs d’asile.
Bien que la frontière ait été officiellement fermée, certains civils ont pu rejoindre Mbaimboum avant sa fermeture et en passant par d’autres pistes qui existent le long du fleuve Mbéré.
La localité de Mbaimboum vit un calme relatif avec un retour témoigné d’un bon nombre des populations centrafricaines vers Ngaoundaye et Bang pendant que certains observent encore, et d’autres affirmant ne plus vouloir y retourner.
Identification des nouveaux demandeurs d’asile centrafricains
Le recensement conduit le 6 avril avec l’aide des leaders réfugiés de Mbaimboum a permis d’identifier formellement 80 demandeurs d’asile représentant 24 ménages. Tous ont été accueillis par des proches installés dans la localité depuis.
Les personnes ainsi recensées sont en grande partie constituée de femmes et d’enfants en bas âge.
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Recommandations
Maintenir les contacts avec Mbaimboum et ses environs pour le suivi de l’évolution de la situation.
Envisager le screening, l’enregistrement et la documentation des cas ayant éligibles au statut de réfugié.
Poursuivre le plaidoyer auprès des autorités en vue du respect absolu du principe de non-refoulement et d’autres principes fondamentaux de protection des réfugiés.
Pont « Mbéré »: point d’entrée principal entre la RCA et Mbaimboum au Cameroun. UNHCR.
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