Brigitte Collet - Maison de l'Emploi Bordeaux

Aimer les enfants était le critère principal pour exercer. ... métiers, en étant mieux connus, reconnus et rémunérés donneront l'envie aux hommes de s'y investir.
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Brigitte Collet - Adjointe au maire en charge de la petite enfance et de la famille et médecin pédiatre Pourquoi organiser ce forum (le seul salon d’information de la Maison de l’Emploi, spécifiquement dédié à un domaine d’activité) ? « La formation professionnelle ne constitue pas en soi une compétence municipale puisque cela revient à la Région. Le fort développement actuel des métiers de la petite enfance lié au fait que les femmes soit la catégorie la plus en recherche d’emploi nous a incité à les promouvoir à travers la création de ce salon, qui douze ans après continue de répondre aux besoins de la population ».

Le secteur de la petite enfance : en voie de reconnaissance ? « Durant de trop longues années, le fait de garder des enfants était considéré comme une seconde nature chez les femmes, pas vraiment une profession mais plutôt un service, le fameux « CARE » (s’occuper de). Les métiers d'aide à la personne permettaient d’effectuer cette activité depuis chez soi, tout en continuant à s'occuper de ses propres enfants. Ils ne requerraient ni compétences particulières, ni formation. Aimer les enfants était le critère principal pour exercer. Quant au salaire, un simple défraiement pouvait suffire (à la manière de l’argent de poche versée à la baby-sitter). C’était auparavant le statut, si l'on peut dire, des assistantes familiales. La reconnaissance que l’on leur accordait. Mais les parents sont devenus au fil du temps plus exigeants, plus soucieux de donner un vrai éveil à leur progéniture, d'autant que les connaissances en matière de développement psychomoteur, affectif, cognitif de l'enfant se développaient. Les diplômes se sont alors multipliés : de la filière médico-sociale (CAP petite enfance, auxiliaire de puériculture, infirmière puéricultrice, cadre de santé, …) à la filière socio-éducative (BEP sanitaire et sociale, éducatrice de jeunes enfants, …), sans oublier les psychologues, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, ... Ces métiers ont donc obtenu aujourd’hui une vraie valeur, ce sont de véritables fonctions mobilisant de plus en plus de connaissances et de compétences, une disponibilité physique et psychologique, un sens de l'humain, de l'accueil et de l'écoute ».

Quelles spécifiés pour ces métiers ? Ces métiers sont primordiaux car ils contribuent à la bientraitance d'êtres fragiles en devenir et accompagnent l'éveil et les acquisitions d'un enfant, lui permettant d’acquérir petit à petit son autonomie. C’est à cette période de la vie de l’individu que beaucoup de choses se jouent. Ces professionnels doivent alors apprendre à respecter et à s’adapter au rythme de chaque enfant, car chaque enfant est unique et par conséquent différent. Il ne s’agit donc pas de procéder exactement de la même manière d’un enfant à l’autre : savoir être patient, compréhensif et rassurant (et notamment auprès des parents) sont des qualités primordiales. Valoriser ces métiers contribuera aussi à promouvoir l’égalité homme-femme et la mixité professionnelle. Ces métiers, en étant mieux connus, reconnus et rémunérés donneront l’envie aux hommes de s’y investir.

Des évolutions de carrières sont-elles envisageables ? On constate effectivement la possibilité de se construire un vrai parcours professionnel. Certaines femmes commencent par demander leur agrément (60 heures de formations dispensées par le Conseil Départemental), puis obtiennent leur CAP Petite Enfance (via une formation ou par une Validation des Acquis de l’Expérience) et ainsi devenir Auxiliaire de Puériculture. Du nouveau-né à l’adolescent, de l'enfant en difficulté social à l'enfant handicapé : le champ d’intervention est vaste. Le taux de chômage y est moindre que dans d’autres domaines car la demande est forte, notamment dans une ville au solde migratoire positif comme l’est Bordeaux. Les Auxiliaires de Puériculture peuvent ainsi prétendre à des postes en maternité, en service de pédiatrie, dans des établissements d'enfants ou d'accueil du Jeune Enfant, MECS, des pouponnières, dans des crèches ou des halte-garderies … ou bien envisager le fait d’ouvrir ou d’intégrer une Maison d'Assistante Maternelle, etc.