Boulezaï! - (CDC) de Sherbrooke

20 oct. 2017 - rencontrent des difficultés. « Je veux que la justice alternative soit connue et que les gens puissent y avoir accès partout. Je souhaite vivre.
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Octobre-Novembre 2017 No.1 Bulletin de la CDC Sherbrooke

Boulezaï!

Campagne à l’horizon Voilà. Nous y sommes. La campagne électorale municipale frappe à nos portes, littéralement. Au cours des prochaines semaines, les candidates et les candidats des 14 districts électoraux et à la Mairie de Sherbrooke iront à votre rencontre afin de solliciter votre appui dans l’urne. L’élection municipale ne fait pas courir les foules. En 2013, un famélique 42 % de la population sherbrookoise aura exercé son droit de vote. Il faut que ça change. Le gouvernement local est responsable d’enjeux relatifs à notre quotidien et notre environnement direct. De plus, avec l’adoption de la loi 122, les élu.e.s municipaux joueront un rôle accru et déterminant dans le développement social et économique de la Ville. Pour preuve, cette loi s’intitule : Loi visant principalement à reconnaître que les municipalités sont des gouvernements de proximité et à augmenter à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs. Nous reviendrons sur certains éléments contenus dans cette loi mais disons-le clairement, notre conseillère ou conseiller municipal.e prend une importance inégalée dans nos vies personnelles et collective. Faudrait peut-être s’en préoccuper un peu !

les organismes au coeur de la vie collective DANS CE NUMÉRO

Pourquoi aller voter La démocratie demeure un acquis fragile. Les lieux d’expression de la voix citoyenne sont de plus en plus rares et de plus en plus balisés. Ainsi, il me semble impératif de donner un sens à notre démocratie par l’exercice de notre droit de vote, qui sans être parfait, demeure néanmoins un fondement de notre société. Catalogne ? La campagne électorale Pour Sherbrooke, au moment d’écrire ces lignes, cinq personnes ont déposé leur candidature à la Mairie en plus des dizaines de candidates et de candidats dans chacun des quatorze districts électoraux. Quatorze districts ? En effet, la réalisation de la réforme de la structure politique et des services de proximité (2014) concrétise la diminution du nombre d’élu.e.s passant de 19 à 14. Cette diminution soulève également la question quant à la pertinence des partis politiques. La démocratie est-elle mieux servie par la présence d’entités politiques organisées ? La question mérite d’être posée.

« D’autres instances travaillent en collaboration avec le système de justice, le système de sécurité publique, les services sociaux » explique Pierre Marcoux, directeur général de l’organisme de justice alternative Le Pont.

Le Pont Vers l’épanouissement de la justice alternative Le règlement de conflits entre citoyens a bien évolué depuis l’avènement de la justice alternative. Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les tribunaux qui prennent les décisions.

Vol.1

Le Pont Vers l’épanouissement de la justice alternative p.1-2 Bulle et Baluchon Pour grandir en paix p.3 Pour les organismes communautaires Qu’en est-il des organismes communautaires ? Suite à la dernière campagne électorale, les organismes communautaires admis de la Ville de Sherbrooke ont pu bénéficier d’une hausse du financement lié à la vie associative. Cet engagement a été renouvelé par le Maire sortant. Pour le moment, aucun autre engagement précis concernant les organismes communautaires n’a été entendu. Le mouvement communautaire sherbrookois sera-t-il le grand absent de cette campagne ? Christian Bibeau directeur général de la CDC Sherbrooke Pour en savoir plus sur la vision des candidat.e.s à la Mairie Débat des candidat.e.s sur le thème Développement social et communautaire Mercredi 18 octobre prochain 19 h Musée de la nature et des sciences (225 Rue Frontenac)

ACTEUR DU DEVELOPPEMENT DE SON MILIEU

« Elles arrivent à faire de la justice de manière différente mais tout aussi importante que le système traditionnel ». Après s’être joint à l’équipe du Pont en 1989, à titre d’intervenant du projet AOT (Ateliers d’orientation au travail), dans le cadre de la Loi sur les jeunes contrevenants, Pierre Marcoux en est devenu le directeur onze ans plus tard, en 2000, et il continue aujourd’hui de voir s’émanciper la justice alternative.

1255 Daniel SHERBROOKE (QC) J1H 5X3 819 821-5807 [email protected] WWW.CDCSHERBROOKE.CA

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Octobre-Novembre 2017

Vers l’épanouissement de justice alternative (suite)

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« En tant qu’un des 23 organismes de justice alternative du Québec, Le Pont a toujours participé activement au développement provincial de la justice réparatrice au Québec. » L’organisme offre de l’accompagnement, des ateliers, de la formation, et participe à l’implantation d’unités de médiation citoyenne partout en Estrie. L’approche adoptée est toujours participative, et vise au règlement du conflit à la satisfaction des parties impliquées, et selon leurs critères. « Si on prend le système de justice traditionnel, on a le tribunal, avec les avocats et le juge. Quand tu fais appel à un avocat, c’est un peu comme si tu prenais ton conflit et que tu le donnais à l’avocat pour qu’il s’en occupe » illustre Pierre Marcoux. « De notre côté, on va faire en sorte que les gens, accompagnés par des médiateurs impartiaux, continuent de s’occuper de leur conflit. Ils vont cheminer dans le processus pour prendre leurs propres décisions », en cohérence avec la société de droit dans laquelle on vit, précise-t-il. C’est une culture de dialogue et de solidarité, plutôt que d’affrontement et de représentation comme dans le système traditionnel. »

La gamme de conflits abordés en justice alternative est vaste, allant de la chicane de clôture, littéralement, à des cas d’exploitation des aînés ou même d’agression sexuelle. Les conflits familiaux, de séparation et de divorce, traités par les notaires et avocats, sont l’exception à la règle, mais tout problème concernant le voisinage, le milieu de travail ou même un citoyen contre une institution peut trouver sa solution à travers cette approche. La collectivité gagnante Les avantages individuels et collectifs de la justice alternative sont nombreux. Dans certains cas, les conséquences de la judiciarisation d’un conflit ont un impact plus négatif que le délit luimême. « Il y a quelque chose là qu’il faut regarder comme société. Ça ne donne rien d’envoyer tout le monde devant un juge pour avoir des conséquences importantes comme un casier judiciaire. » La formation de citoyens au travail de médiateur amène aussi une nouvelle dynamique dans la collectivité. « Ça crée de petits groupes de gens qui portent la question de la justice dans leur communauté, ce qui va faire en sorte qu’on va mieux vivre ensemble, parce qu’ils participent à cette cohésion sociale par le citoyen, et pour le citoyen. »

Ben voyons donc ! Les troubles alimentaires atteignent femmes &

Au Québec, le nombre de médiateurs citoyens a dépassé celui des intervenants des organismes de justice alternative. Ils sont aujourd’hui 254 citoyens à oeuvrer bénévolement dans les 29 unités de médiation citoyenne, contre une centaine d’intervenants rémunérés. En Estrie, 21 citoyens se sont engagés comme médiateurs.

Une approche d’actualité Le contexte actuel est favorable à la justice alternative au Québec. L’arrêt Jordan, qui ordonne aux tribunaux provinciaux de rendre leurs jugements dans un délai maximum de 18 mois, pousse le milieu de la justice à trouver des solutions. D’ailleurs, depuis le 1er septembre, un nouveau projet-pilote de mesures de rechange pour les adultes, similaire au programme de sanctions extrajudiciaires offert aux adolescents, est en cours dans trois régions du Québec, dont l’Estrie. Le rêve le plus fou de Pierre Marcoux serait de voir la justice alternative briller dans toutes les dimensions où les gens rencontrent des difficultés. « Je veux que la justice alternative soit connue et que les gens puissent y avoir accès partout. Je souhaite vivre l’émancipation grandiose de l’affaire, mais sinon j’y aurai participé ! »

Pour en savoir plus : http://lepontoja.org

Vous avez des choses à dire ? Pour vos questions, commentaires ou suggestions de reportages, écrivez à [email protected] Ce bulletin d’information a pour but de mettre en lumière les organismes membres de la CDC Sherbrooke et l’impact qu’ils ont dans la collectivité, mais aussi de partager des réflexions sur la vie communautaire. N’hésitez pas à nous proposer un texte !

hommes sans discrimination. À lire le mois prochain !

DANS LE PROCHAIN NUMÉRO Arrimage Estrie Perdre 10 livres de culpabilité La Cordée Faire sa place en société

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Bulle et Baluchon Pour grandir en paix Il y a 25 ans, l’organisme de prévention de la violence contre les enfants Bulle et Baluchon s’appelait « Espace » et s’adressait aux 8 à 12 ans. Depuis ce temps, on a changé de nom, on a élargi la clientèle aux 4 à 12 ans, et on a développé de nouveaux ateliers. Mais ce ne sont pas les seules choses qui ont changé avec le temps… Selon Jacinthe Samson, directrice générale de Bulle et Baluchon, les enjeux autour de la violence envers les enfants ont beaucoup évolué, tout comme la façon de les aborder. Depuis la fondation de l’organisme, de nouvelles formes de violence ont émergé, la cyberintimidation se joignant aux déjà inadmissibles violences verbale, physique et sexuelle dont sont victimes nos enfants. La petite équipe de quatre employés formant Bulle et Baluchon développe des ateliers pour les enfants de 4 à 12 ans partout en Estrie. La grande majorité de ces activités se donne dans les écoles primaires, mais l’organisme trimballe son baluchon d’outils de prévention de la violence chez les enfants dans tous les milieux, les groupes de scouts comme les entreprises privées. « On donne des outils à ces enfants pour savoir quoi faire quand ils sont en situation de violence » explique Jacinthe Samson. « On regarde toutes les sortes de violence : verbale, physique, sexuelle, psychologique, taxage, intimidation cyberintimidation. Puis on aborde l’affirmation de soi, l’identification des adultes de confiance autour de soi, et finalement des trucs de prévention et de réaction aux situations de violence. »

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Les animatrices adaptent le discours selon qu’elles s’adressent à des enfants en CPE ou en 6e année. « Ce sont toujours les mêmes formes de violence qui sont traitées, mais différemment. » L’organisme s’adresse d’ailleurs également aux grands.

En cas de doute ou de signalement sur des cas de violence envers les enfants, l’équipe de Bulle et Baluchon réfère vers les ressources adéquates. Les seuls cas où les animatrices font des rencontres individuelles avec des enfants ou des parents concernent l’intimidation.

« Chaque atelier donné à un groupe d’enfants a son correspondant pour les adultes. Quand on débarque dans un milieu pour rencontrer les enfants, on aime aussi rencontrer les éducateurs, les animateurs, les parents, les adultes qui sont en lien avec eux. »

En combinant les ateliers de groupes et ces rencontres, c’est près de 2000 enfants par année que rejoint l’organisme.

Elle cite l’exemple d’une école dont un petit groupe d’élèves regardaient de la pornographie en ligne à la maison, et ramenaient ensuite un langage et des comportements inappropriés à l’école. « On a monté un atelier pour les parents, parce qu’il faut les impliquer là-dedans. » Les nouveaux ateliers de Bulle et Baluchon sont d’ailleurs souvent construits à la demande du milieu. C’est à force de recevoir des appels de parents qui s’interrogeaient sur le comportement sexuel de leur enfant qu’est né l’atelier sur le développement psychosexuel des 0-12 ans. Jacinthe Samson souligne que la présence des enfants sur internet soulève beaucoup de problèmes. « Souvent les parents ne savent plus comment gérer ça, et ils oublient qu’ils ont le droit de décider. C’est comme une drogue. L’utilisation du téléphone dans les écoles, il est temps qu’on en parle. »

Un trait sur la violence Et pour arriver à intensifier ce trait qu’on souhaite mettre sur la violence envers les enfants, Bulle et Baluchon est présentement en campagne de financement. Le slogan « 2 par 2 mettons un trait sur la violence » invite les gens à faire des dons qui seront symboliquement convertis en une grande ligne de 2$ à la fin de la campagne. On peut y contribuer en visitant le site de Bulle et Baluchon, ou en passant en personne aux bureaux du 1255 Daniel, jusqu’au 20 novembre prochain. C’est en effet à la Journée internationale des droits de l’enfant qu’on dévoilera le montant amassé, et par le fait même la longueur de la ligne de 2$ qu’on aura réussi à tracer. Aux dernières nouvelles, la ligne faisait 6 mètres… on allonge ça ?

Pour en savoir plus : http://www.bulleetbaluchon.org/

Partenaires de la communauté Des entreprises engagées dans le milieu

« Chaque geste peut faire une différence dans le quotidien d’une personne dans le besoin. Le Marché Prospect essaie donc de faire sa part pour la lutte contre la faim. Nous essayons de cibler particulièrement les gens de notre quartier, un geste à la fois, parce que tous ensemble on peut faire la différence. »

Sabina Kapetanovic Gestionnaire du Marché Prospect Partenaire de Moisson Estrie

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SEMAINE NATIONALE DE

L’ACTION COMMUNAUTAIRE AUTONOME Du 22 au 28 octobre

C’est toi, c’est moi, c’est nous ! http://snvaca.rq-aca.org

ÉLECTIONS MUNICIPALES

Vote par anticipation dimanche 29 octobre Jour du scrutin dimanche 5 novembre Consultez la liste des candidat.e.s et trouvez où voter à : electionsmunicipales.quebec

Semaine sherbrookoise des rencontres interculturelles du 19 au 29 octobre

Pour consulter la programmation variée des organismes partenaires :

sherbrooke.ca/ssri

Lancement du calendrier ÊTRE et concours de air guitar

Arrimage Estrie Jeudi 23 novembre dès 17h Boquébière (50, Wellington Nord) [email protected]

SIMULATION D’UN CAMP DE RÉFUGIÉ.E.S Samedi, 28 octobre, entre 12h et 16h30 Départ toutes les 15 minutes

CEP de l’Estrie (311, rue Marquette) Info : 819-562-1466 poste 107

« Victime un jour… Est-ce pour toujours? »

La nuit des sans abris Vendredi 20 octobre 2017 ● 18h à 22h30 ●

1er & 2 novembre

À la place du MARCHÉ DE LA GARE

COOP funéraire de l’Estrie Jeudi 26 octobre, 9h

Concours d’abris de fortune Prestation du groupe Phonz Chili et soupe en soirée

Inscription : www.cdcsherbrooke.ca ♥

COLLOQUE

La Bouée (5400 Papineau, Lac Mégantic) www.labouee.com

CONFÉRENCE Le mouvement communautaire : quels défis pour la prochaine décennie ?