Bonjour à toutes et à tous, Je m'appelle Janaëlle, je suis ... - Crudivegan

manqué, je mangeais d'énormes salades vertes bien arrosées d'huile et de shoyou, .... rares pour l'électronique dont l'extraction se fait, trop souvent, dans des ... vingtaine d'olives, et avec le foie que j'ai, je sens tout de suite un excès de gras.
285KB taille 9 téléchargements 215 vues
Bonjour à toutes et à tous, Je m’appelle Janaëlle, je suis née en 1953 (je vous fais le calcul … ça fait 64 ans en 2017). Cela fait longtemps que je voulais partager mon expérience, mais je voulais avoir un certain recul, c’est pourquoi j’ai attendu d’avoir un peu plus de 2 ans de cru-fruits-sans gras derrière moi pour faire ce partage. Un petit retour en arrière pour commencer. Enfant, j’avais horreur de la viande et du poisson, au grand dame de mes parents qui croyaient dur comme fer, et maintenant encore, aux vertus « magnifiques » des protéines animales ! Pour être sûr que j’avale correctement cette saloperie, je devrais dire cette vacherie, il est même arrivé qu’on me la mélange à de la confiture ! Les jours de fête, devoir avaler des huîtres qui bougent encore et qui ressemblent à des molards, c’était un cauchemar ; quant au poisson, il y a toujours une arrête qui se coince et ce sentiment d’étouffement est affreux. Pour terminer avec mon enfance, mes parents ayant vécu dans deux pays d’Afrique, j’ai de 6 à 18 ans, en plus de tous les vaccins obligatoires en France, reçu ceux nécessaires à l’Afrique dont la fièvre jaune. Et pour couronner le tout, ayant été mordue par un chien errant, j’ai aussi reçu le vaccin contre la rage qui consiste en 21 injections qui doivent se faire sur le ventre (en lien direct avec tous les organes qui sont juste en dessous). Je vous raconte tout ça parce que ça explique, en partie, les difficultés digestives, en particulier au niveau du foie, que j’ai pu rencontrer par la suite. Ayant été bercée par les croyances erronées concernant viandes, poissons et produits laitiers, je n’imaginais même pas qu’il puisse y avoir d’autres solutions qui permettent de vivre sans carence. Étudiante, dans ma petite chambre de bonne à Paris, je me nourrissais principalement de saucisses de Strasbourg et de lait concentré sucré … pas mal, non ? jusqu’à ce que je rencontre Henri qui m’a fait goûter une tarte aux légumes sans œufs, sans lait, sans lardons, sans fromage ! Je n’en revenais pas. Il était donc possible de vivre sainement sans tous ces produits animaux ! Pour tout vous dire, la tarte n’était pas vraiment bonne, tout le monde n’a pas le sens de la cuisine goûteuse, mais le message végétarien qu’il m’a dit ce jour-là, lui, était vraiment bon, très, très bon ! Je suis donc devenue végétarienne illico et pour ma plus grande joie. J’avais 23 ans. Du même coup, j’ai compris l’importance des produits bio et je n’ai plus arrêté depuis. Donc, dans ce qui suit, mis à part certains restaurants, tout ce qui est dit sur mon alimentation est bio. Je me suis mariée avec Henri qui m’avait si tendrement éveillée au végétarisme et j’ai commencé à vraiment mener ma vie et mon alimentation comme il me convenait. Concernant les sous-produits animaux, dans les premiers temps, je n’utilisais ni lait, ni yaourt, ni fromage blanc, rien SAUF les fromages. Et malgré mes nouvelles compréhensions, il me restait qq craintes bien enfouies, concernant les fameuses protéines, qui justifiaient amplement l’usage immodéré de tous nos délicieux fromages français ! A 30 ans, j’ai eu ma première fille, et jusque là tout allait bien. Deux ans plus tard, j’ai commencé à avoir des crises de foie liées à des excès alimentaires (trop de chocolat ou trop de fromage par ex) ; et comme ça revenait de plus en plus souvent, j’ai fini par consulter un naturopathe qui m’a dit que j’étais intolérante aux produits laitiers ! Je lui ai dit : « pas possible, je mange bio ! » « ça fait le même effet » m’a-t-il dit. Je n’en revenais pas ! J’allais devoir supprimer les fromages … aïe, aïe, aïe ! L’info faisait mal, mais vivre les crises de foie était pire encore (nausées, céphalée intense, vomissement, au lit sans aucune énergie pendant 4 à 5 jours avec vomissement de bile plusieurs fois

par jour, perte de 5 à 6 kg à chaque fois, et avec l’aide de qq remèdes homéopathiques, lente remontée sur 2 ou 3 jours … épuisant !) J’ai été très stricte pendant 2 ans, ce qui m’a bien nettoyée. Puis j’ai eu ma 2ème fille, qui d’ailleurs n’aime pas le fromage, alors que ma fille aînée, oui. J’avais 37 ans. Comme de loin en loin, je continuais à avoir des crises de foie, j’ai aussi soupçonné le gluten, que j’ai fini par supprimer. A cette époque j’avais entendu parler du cru, mais dans les années 80-90, il n’y avait pas autant d’infos que maintenant (et d’ailleurs internet existait-il vraiment ?), et puis, manger cru en plein hiver et ne plus profiter des bonnes soupes, ah, ça, Non ! Les années ont passé, mais comme je suis très gourmande, je me laissais tenter, lors de repas partagés, par une tarte aux légumes (avec fromage) ou un gâteau au chocolat, et boum, qq jours plus tard, crise de foie ! Jusqu’à ce qu’en 2010, à 57 ans, je rencontre une amie que je n’avais pas vu depuis plus d’un an. Elle était métamorphosée : elle avait perdu 6 à 8 kilos, elle rayonnait de partout et elle m’explique qu’elle mange tout cru depuis 4 mois, qu’elle s’est débarrassé d’un candida qui l’avait déjà fait atterrir 2 fois à l’hôpital, qu’elle est bcp plus calme avec ses enfants, qu’elle se sent claire dans sa tête et dans son corps … bref, sa joie et son expérience étaient enthousiasmantes. Un mois plus tard, sans aucune transition, je suis passée au cru-vert-gras en plein milieu du mois de novembre, comme quoi, quand c’est le moment, rien n’arrête, pas même l’entrée de l’hiver et la perspective des bonnes soupes chaudes ! Je n’ai jamais eu froid, les soupes ne m’ont jamais manqué, je mangeais d’énormes salades vertes bien arrosées d’huile et de shoyou, de blé et lentilles germées également bien assaisonnées et de crackers aux graines de lin, tournesol, sésame et légumes tout aussi variés et excellents les uns que les autres, des pâtés d’oléagineux germés absolument exquis. J’ai perdu les 10 kg que j’avais pris à la ménopause, j’ai vanté auprès de mes ami-es ce nouveau régime et surtout mes crises de foie ont cessé … victoire ! Quatre ans et demi plus tard, en 2015, j’ai recommencé à avoir des crises de foie et j’ai vu Henri qui, après une heure de travail au jardin, revenait totalement épuisé, devant s’appuyer sur les meubles pour me parler, presque au bord de l’inanition. Je me suis dit que qqch clochait. En 2015 internet nous permettait d’avoir toutes les infos voulues et je consultais souvent les sites de cru-vertgras, ce qui m’a amené à découvrir un site anglais sur le cru-fruits-sans gras ou le 80/10/10 et là j’ai tout compris : pourquoi Henri n’avait plus d’énergie et pourquoi je refaisais des crises de foie. Du jour au lendemain, on est passé de 20 salades par semaine à 35 kg de bananes par semaine (je simplifie) et notre vie a commencé à vraiment aller mieux. Nous avons tous les deux l’énergie qu’il nous faut, les repas se sont simplifiés et je n’ai pas regretté le temps où je pouvais cuisiner des heures à préparer des repas délicieux, mais inappropriés à notre physiologie d’être humain. La physiologie de l’être humain, c’est d’ailleurs ce qui m’a le plus convaincue. Nous, l’espèce humaine, nous avons une telle capacité d’adaptation que nous sommes capables d’ingurgiter presque tout et n’importe quoi et de continuer à « vivre » ; par contre, nous avons totalement perdu notre instinct. C’est pour cela que les animaux sauvages qui restent encore sur terre sont peut-être aussi là pour nous montrer le chemin. Même les animaux domestiques nourris aux croquettes, comme les chats, gardent leur instinct de chasseur et de carnivore, et quand on fait avaler des farines animales à des herbivores, ils deviennent fous ! C’est cette similitude entre notre physiologie d’humains et celle des grands primates qui m’a le plus convaincue du bien fondé du 80/10/10. Et puis d’autres détails comme le fait, par ex qu’à un-e grand-e blessé-e incapable de s’alimenter, on donne une perfusion de glucose, pas de protéines ! Ou que la période où l’humain a le plus besoin de protéines, c’est à partir de la naissance. Et que consomme-t-il, en principe ? Le lait de sa mère

qui ne contient, par litre de lait maternel, que 10gr/L de protéines, 40gr/L de lipides et 70gr/L de glucides ! (source wikipédia) Que mange-t-on sur une semaine ? Du fait que nous avons un budget serré (entre 700 et 900 € par mois) en hiver nous mangeons essentiellement des bananes (environ 80%) et des pommes. En achetant les bananes par cartons entiers, je les paye 10 % moins cher. Quant aux pommes, je vais les chercher chez un producteur du Lot et Garonne et en prenant des fruits déclassés (tordus, piqués, mais pas en pourrissement) je les paye 1€ /kg. J’ai acheté, d’occasion, deux grands frigo armoire, j’ai rajouté des clayettes et je mets une dizaine de cagettes dedans. Ainsi je peux conserver mes pommes plusieurs mois. Dès que l’été arrive, on garde une base de bananes et on rajoute tous les fruits tempérés depuis les fraises, cerises, framboises, abricots, pêches, melons, pastèques, raisins, poires jusqu’aux kakis, chérimoyas, figues, kiwis et agrumes de fin d’automne/hiver. En général j’achète par cageots entiers de façon à ce que les fruits soient le moins manipulés et qu’ils se conservent plus longtemps (et en plus, j’ai toujours un pourcentage). Pour les légumes, en hiver salades, carottes, parfois courges, fenouil, parfois betteraves et même si ce n’est pas de saison, je prends quand même des courgettes ; en été, courgettes, concombres, poivrons, salades, tomates, etc. Combien ça nous coûte ? En fait, je ne regarde pas simplement le budget alimentation, mais le budget global. C’est vrai qu’au marché je paye plus qu’avant, MAIS, je n’achète plus rien en boutique, hormis fruits et légumes, je n’utilise plus d’électricité pour cuire, je n’achète plus de complément alimentaires, ni de super aliments (ce que je faisais bcp avec le cru-vert-gras comme de la lucuma, de la mesquite, des nouilles de kelp, de la spiruline et même de la klamath, du cacao cru sous toutes ses formes, de la farine de baobab, du guarana, etc, etc). Je n’achète plus non plus de produit vaisselle car il n’y a plus de gras à laver, un simple filet d’eau suffit, et en plus, même pas besoin d’utiliser de l’eau chaude puisqu’il n’y a pas de gras. Nous n’avons plus jamais d’angine, de grippe ou autre bronchite que nous avions au moins une fois dans l’hiver, donc, plus d’huile essentielles à acheter ni de thérapeute, souvent coûteux et non remboursé, à consulter. Plus non plus besoin de faire chauffer souvent la bouilloire pour se faire une tisane et le besoin de miel a totalement disparu. Un autre élément qui fait que je peux tenir le budget, c’est que j’achète en gros et si possible directement chez les producteurs. Nous habitons en Ariège et les producteurs de légumes locaux, en bio, sont bcp moins cher (environ 30 % de moins) que ce qu’on peut trouver en boutique à Paris. En été, j’organise mes déplacements chez ma fille, qui est en Dordogne, de façon à passer par le Lot et Garonne où je connais plusieurs producteurs qui ont très souvent du déclassé à bas prix. J’ai aussi une filière avec des producteurs Andalous, ce qui nous permet d’avoir des mangues sublimes. Certes, ces réseaux m’oblige à passer du temps de transport et de l’organisation de stockage, mais c’est mon choix de prendre le temps pour cela, d’avoir le bonheur de déguster des fruits délicieux tout en tenant mon budget. Un dernier point concernant les finances : il y a qq années, je regardais tous les prix et je nous rationnais en fruits plus coûteux, comme cerises, pêches & cie, même en pleine saison. Maintenant, j’ai compris que, dans mes choix d’achat, l’alimentation, c’est 70 à 80 % de ma santé (je ne parle pas ici de la qualité de l’air, de l’eau, ni du besoin de soleil, de sommeil et bien sur de sport) et je préfère avoir des fruits qui me font envie plutôt que d’avoir envie de craquer pour des biscuits ou de rêver d’une pizza !

Pour en venir aux chiffres, nous dépensons environ 500 à 600€ par mois pour 2 personnes ; le reste nous sert essentiellement à nourrir la voiture :) Les combinaisons alimentaires : j’en ai entendu parler depuis très longtemps, mais c’était quasiment impossible à appliquer avec des repas cuits : les pâtes, on ne devrait pas les mangez avec de la sauce tomate parce que c’est acide/base, pas non plus avec de l’huile, du beurre ou du fromage parce que c’est gras/sucre. Bien évidemment, pas non plus de gâteaux, biscuits, pâtes à tartes parce qu’il y a du gras et des sucres rapides ou lents. Bref, les combinaisons alimentaires, j’avais fait une grande croix dessus jusqu’à ce que je consomme cru-fruits-sans gras, et là, bingo, c’est très simple. En simplifiant, on a des fruits doux (bananes, kakis, figues) des fruits semi-doux ou semi-acides (tous les fruits tempérés) et des fruits acides (agrumes, ananas, kiwis). Eh bien, on ne mélange pas les extrêmes (fruits doux et acides) et on mélange doux et semi-doux ou acides et semi-acides. C’est facile à repérer. 2ème combinaison à laquelle je fais attention : ne pas mélanger gras (avocats, oléagineux) et fruits doux. Donc, à éviter les smoothies bananes/oranges ou bien les smoothies bananes/oléagineux. Par contre les oléagineux se marient très bien avec tous les légumes. En fait, si je fais un paragraphe spécial sur les combinaisons alimentaires, c’est que bien souvent j’entends des gens dire : « oui, les fruits, j’adore, mais je ne les digère pas, ça me donne des aigreurs d’estomac, etc.» Tout cela est bien perçu, mais mal analysé. En effet, quand qqn mange « normal » il mange beaucoup de gras et les fruits viennent télescoper la digestion, qu’ils soient pris en dehors des repas ou pas. Mais au lieu de dire : « mon corps m’informe qu’il y a qqch qui ne va pas, regardons au-delà de la première apparence », la réaction première est d’accuser le dernier aliment ingérer sans réaliser que ces fruits, étant éminemment nettoyeur, font leur travail de nettoyage et d’alerte tout en donnant une expérience d’inconfort digestif. Et c’est la combinaison alimentaire indigeste, lipides/glucides, qui permet d’expliquer pourquoi tant de gens n’arrivent pas à digérer les fruits. Les obstacles qu’on nous oppose : Le premier, c’est quid de la soupe en hiver, ce à quoi je réponds que cru ne veut pas dire froid, mais simplement pas cuit ; c’est à dire qu’en hiver si j’ai vraiment envie d’une soupe chaude, je verse de l’eau à 60° environ sur mes légumes froids au blender et j’obtiens une soupe chaude (38 à 40°) et crue ! De toutes façon, au-delà de 40 à 45° on se brûle les papilles gustatives et on surcharge le travail de notre estomac qui devra rafraîchir cette nourriture brûlante avant de la digérer (de même en été avec des boissons glacées que le corps devra réchauffer) Le deuxième obstacle, c’est la question du « local » ! On me dit : « c’est bien beau ton histoire de fruits, mais tes bananes, elles viennent du bout du monde et c’est pas local. » Oui, c’est vrai ! Mais si, dans mon village ariégeois à 750m d’altitude, je voulais manger local, je devrais manger force viande et fromage et qq légumes (il y a sur ma commune de 200 habitants, 2 maraîchers, 1 éleveur de chèvres (viandes et fromage), un autre de moutons (viandes et fromage), un autre de porcs et plusieurs de vaches.) Et puisque nous sommes maintenant 7 milliards d’habitants, il a bien fallu s’écarter des tropiques et s’adapter à des températures bcp plus froides. Mais, imaginons un monde où les habitants, au lieu de courir après les protéines animales, décidaient de courir après des glucides complets et simples à digérer ; eh bien on utiliserait notre technologie pour faire pousser des bananes dans nos pays tempérés et il y aurait tellement de producteurs de fruits que les prix diminueraient. Et enfin, parmi tous ces locavores, souvent carnivores, mais pas toujours, je leur demande s’ils consomment du thé ou du café, du chocolat ou des épices ? Tous ces produits consommés en grande quantité dans presque toutes les familles viennent également du bout du monde ; par contre on y est tellement habitués qu’on en oublie leur provenance et en plus ils font bcp plus de dégâts sur la santé que les bananes n’en font sur la mienne.

De plus, si on m’interpelle sur le locavore, c’est dans un esprit de protection de la planète et c’est très honorable de la part de toutes ces personnes d’y faire attention, c’est déjà ça. Or tous les carnivores et tout les végétariens/liens qui mangent cuit utilisent de l’énergie fossile pour cuire, qui non seulement vient de l’autre bout du monde, mais en plus pollue largement, mais on y est tellement habitué qu’on n’y prête pas attention. Si l’on consomme des animaux ou leurs sousproduits, les bêtes seront nourries avec des céréales qui viennent du bout du monde et qui, en plus, passent par le marché des matières premières, à Chicago, ce qui peut mettre en faillite, en un clic, des centaines de petits paysans. Si l’on est végétarien/lien, il faut savoir que, même en bio, par ex, les lentilles viennent du Canada, le tournesol de Chine, le sarrasin d’Estonie … pas vraiment local ! Et si l’on veut aller encore plus loin, les machines nécessaires à toute cette agriculture, ainsi que les machines qui fabriquent ces engins agricoles, sont fabriquées, en général très loin de chez nous, à partir d’extraction et de transformation minière (fer, cuivre, bauxite, etc, etc,), ainsi que des terres rares pour l’électronique dont l’extraction se fait, trop souvent, dans des conditions sociales, économiques et environnementales catastrophiques, humiliantes et inhumaines, pas très locavore tout ça ! alors le coût environnemental de mes bananes bio, éthiques et solidaires, même si elles viennent des Antilles, ça me paraît vraiment peu de choses comme empreinte par rapport à celles et ceux qui mangent carnivore ou végétarien/lien cuit. Et j’ai même pas mentionné la fabrication des bocaux en verre ou des boites de conserve que l’on n’utilise quasi plus avec le régime 80/10/10. Toute cette industrie alimentaire si dévoreuse de ressources aussi bien humaines qu’environnementales me montre vraiment à quel point l’industrie derrière les fruits utilise, certes, des machines, mais en quantité bien moindre. Les arbres offrent une abondante production, nourrissent le sol par leurs racines et leurs feuilles, attirent les oiseaux et la pluie, bref, les arbres, fruitiers ou non sont une bénédiction pour notre vie sur terre. Mes difficultés : j’en ai plusieurs : les repas du soir et les sorties. Ma première grande difficulté ce sont les repas du soir. Douglas Graham, auteur du 80/10/10 recommande de commencer son repas du soir par un premier plat de fruits, puis un gaspacho, puis une salade de crudités qui contient aussi des fruits. Or, au début, je ne faisais qu’une crudité le soir, sans fruits. Résultat, je faisais des sauces de plus en plus pleine de gras ou bien j’avalais une bonne vingtaine d’olives, et avec le foie que j’ai, je sens tout de suite un excès de gras. Quant à Henri, étant sur sa faim, il me demandait du starch (galettes de riz, cracottes de sarrasin, etc.) Donc pour ne pas courir après l’énergie sous forme de gras ou d’amidon, maintenant, on commence toujours le repas du soir par une bonne assiette de fruits, ça aide grandement ! Autre difficulté du dîner : les sauces salades. Pour tout vous dire j’ai encore du mal. Au début, je faisais les sauces avec ce qui me passait sous la main, mais le résultat n’était pas attrayant et mélangé aux crudités, c’était vraiment pas top. Heureusement, j’ai découvert le blog d’Anne Marie peu de temps après m’être mise au cru-fruit-sans gras. J’ai donc acquis plusieurs de ses livres de recettes et j’ai commencé à apprendre à crusiner sans gras. J’utilisais mon blender pour faire les sauces, mais il fallait que je rajoute de la quantité pour que la lame fasse son travail et ça ne donnait pas de bons résultats, jusqu’au jour où une amie m’a offert un petit blender et là, j’ai pu vraiment suivre les recettes d’Anne Marie et mes sauces sont soudainement devenues bien meilleures. C’est pas encore le top, mais ça progresse bien ! Ma deuxième grande difficulté concerne l’attrait de la nourriture végétalienne. Comme je vous l’ai dit, lâcher viandes, poissons, crustacés et produits laitiers (mis à part les fromages) a été très facile. Par contre, j’ai mangé végétarien/lien pendant 40 ans et je vois bien que je n’ai pas encore

totalement lâché l’envie d’une bonne assiette de riz, de pommes de terre au four, d’une tarte aux légumes ou d’une bonne tranche de pain tout chaud sorti du four. Quand je suis chez moi, pas de problème, je n’achète pas ces produits (je n’aurais d’ailleurs pas envie de cuisiner quoi que ce soit) ; le problème, c’est quand je passe une soirée chez des ami-es avec auberge espagnole. Comment résister à la salade de pomme de terre à la mayonnaise que fait mon amie allemande, ou la tarte à l’oignon qui sent si bon, ou même la salade de crudités arrosée d’huile/tamari, ou encore le fondant au chocolat et crème de marrons ! Donc je commence toujours par ma salade de crudités sans gras, puis je me régale quand même de ces bonnes choses cuites et grasses tout en faisant attention aux quantités. Je mets du bicarbonate dans mon verre d’eau pour aider à la digestion. A la suite de ces escapades alimentaires, je ne fais plus de crise de foie, ce qui est vraiment génial, mais ça a quand même du mal à passer. En général, je mets 8 jours à retrouver une digestion aisée. Au cours de ces 8 jours j’ai de forts ballonnements, des gaz, je passe de la diarrhée à la constipation, j’ai la bouche pâteuse au réveil et la langue blanche toute la journée et je flirte avec le mal de tête. Bref, c’est agréable sur le moment, mais les conséquences secondaires se font d’autant plus sentir que mon organisme est bcp plus sain qu’avant et que les signaux qu’il envoie sont très vite perceptibles et gênants. Pour l’instant j’en suis là, j’accepte la situation et je sais que je devrais attendre une bonne semaine après un repas starchy (starch en anglais, c’est l’amidon, donc toutes les céréales et les féculents) avant de retrouver un grand confort digestif. Si je dois aller au restaurant, je téléphone avant au resto pour vérifier qu’il est possible d’avoir des crudités crues (pour les restaurateurs « crudités » ça veut peut-être dire salade verte ou carottes rapées, mais, la plupart du temps, ça veut plutôt dire haricots verts, poireaux vinaigrette, betteraves cuites, poivrons cuits ou tomates séchées qui baignent dans l’huile, etc) il faut donc vraiment insister pour que les crudités soient crues. J’informe aussi qu’on ne mange ni viande, ni poisson, ni œufs et je vérifie s’ils peuvent quand même nous servir une assiette de riz/légumes par ex. La plupart des restaurateurs jouent bien le jeu et on s’en sort pas trop mal. Souvent je commande deux assiettes de crudités parce que c’est rare que les portions soient importantes et je demande que la sauce soit à part. Si on est dans une pizzeria je demande une pizza végétarienne SANS fromage et ça fait une différence énorme sur la digestion. Sinon, je demande souvent juste l’assortiment : pomme de terre vapeur, riz, etc. et j’utilise un tout petit peu de la sauce salade pour donner un peu de goût. Et le sport ? Oui, je sais que c’est important, mais j’ai jamais aimé ça. J’ai toujours été une femme active, mais pas sportive. J’ai commencé à me dire qu’il fallait que je fasse qqch quand, à 50 ans, j’ai eu mal aux genoux et le toubib m’a dit : « oui, vous avez les ménisques qui commencent à faiblir ; ça va encore, mais d’ici qq années, faudra vous opérer ! » M’opérer ? Pour des ménisques ? Pas question ! J’ai donc commencé à faire du sport doux pour soulager mes genoux, un quart d’heure tous les matins, et ça a très bien marché ; cela fait une quinzaine d’année que j’ai eu cette prédiction et mes genoux ne craquent plus. Faut dire aussi que la nourriture crue 80/10/10 a aidé au processus. Puis en découvrant le blog d’Anne Marie, elle insistait tellement sur le sport, que je me suis dit que je devrais en rajouter un peu, d’autant qu’à chaque année qui s’ajoute, il y a toujours des articulations qui marchent moins bien, le cœur qui s’essouffle plus vite, la marche, ou même le fait de courir, qui se ralentit, le dos qui se voûte un peu, etc. Donc, sa passion pour le sport et la course à pied m’a motivée et je fais maintenant de la marche nordique deux fois par semaine. J’aime ça et je sens que ça me fait du bien.

En conclusion, je vous dirai que même si toutes mes crises de foie ont été difficiles à vivre, elles m’ont aussi permis de bien mieux prendre en main ma santé et de trouver ce régime 80/10/10 qui me réjouis tous les jours ! Ah, croquer dans une pomme, une pêche, quel délice ! Goûter un melon, une pastèque par grande chaleur, quelle merveille ! Se gorger de raisins, de fraises, de cerises, que du bonheur ! Et la santé n’ayant pas de prix (plus on prend de l’âge, plus cette sentence prend du sens), je suis vraiment très contente du choix que je fais de choisir de maintenir ma santé et mon bien-être par mes choix alimentaires, même si, d’un point de vue comptable, mon budget strictement alimentaire est un peu plus important, mais ça en vaut tellement le coût ! Même si j’ai parfois envie d’un plat végétalien cuit, la plupart du temps, ça reste une envie et parfois je me dis : « encore un smoothie de bananes ! » et puis j’avale la première bouchée et là : waaaoouuuh, tout mon corps me donne un message de satisfaction profonde et l’envie, mentale, d’un ancien plat, disparaît. Je trouve cette expérience magique ! A chacune et chacun qui débutez dans cette démarche de santé par l’alimentation, je vous souhaite beaucoup de joie, de la ténacité pour passer les épreuves de la sortie des produits carnés, des céréales, du café, etc., de la compréhension pour vraiment analyser d’où vient le problème (aubesoin de prendre un RV avec Anne Marie car on a toujours besoin d’une aide compétente quand on choisi des chemins novateurs), et de l’amour, de la tendresse pour soi-même et pour les autres, quels que soient leurs choix alimentaires et de santé. Bien à vous, Janaëlle