Au rythme des vign

frairie et la cavalcade qui l'a rem- placée à partir de 1985 n'existent plus. Le club de foot non plus. «Ça animait le dimanche. On se retrou- vait chez le “pauvre ...
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Mérignac

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z Mérignac est un village de viticulture toujours égal à lui-même z Avec l’arrivée de nouveaux habitan sont maintenant une minorité z Le village s’enorgueillit de préserver le commerce, avec un multiple ru

Au rythme des vign

MÉRIGNAC

Situé à mi-chemin entre Angoulême et Cognac, Mérignac est accessible principalement par la nationale 141. La commune est répartie entre un bourg et dix hameaux, suivant le tracé des propriétés viticoles. Le village connaîtra des changements en 2015 avec l’ouverture d’un multiple rural de huit commerces.

REPÈRES FICHE D’IDENTITÉ Mérignac compte 754 habitants sur 1.850 hectares, dont 694 hectares de vignes. Le nouveau maire, élu en mars, est Jean-Christophe Cor. Il est viticulteur comme la plupart de ses prédécesseurs.

Alexandre GUÉRIN

C

’est en empruntant la départementale 18, en sortant de la nationale 141, la route qui relie Angoulême et Cognac, qu’on arrive habituellement à Mérignac. Passant devant une épicerie, puis la pharmacie et la mairie, la route débouche sur la place des Marronniers, derrière laquelle se trouve le bourg historique, avec son église, sa salle des fêtes, sa boulangerie, son salon de coiffure. Mérignac est un village de viticulteurs. Plutôt riche. Ce qui lui a permis de maintenir des commerces, une école de 80 élèves, des services, dont une maison médicale avec pas moins de deux médecins, un dentiste, un kinésithérapeute, un podologue et un cabinet d’infirmières. Pour ses 754 habitants, Mérignac n’est pas un désert. Par contre, la frairie et la cavalcade qui l’a remplacée à partir de 1985 n’existent plus. Le club de foot non plus. «Ça animait le dimanche. On se retrouvait chez le “pauvre Émile” où on en a fait des belles», se remémore Henri Chambaud, viticulteur désormais à la retraite et ancien maire. Ne restent plus que le méchoui du 14 juillet et des soirées dansantes ou des lotos à la salle des fêtes.

Le temps des vignes Jusqu’à la fin des années 70, Mérignac semble avoir connu la même vie paisible, une routine rythmée par les cycles du travail viticole. Aujourd’hui, il y a encore 25 viticul-

Un village paisible qui a su préserver ses commerces et attirer de nouveaux résidents. teurs dont une dizaine distille encore. «Le bouilleur de cru, c’est la plus-value», explique Henri Cham-

OÙ DÉJEUNER «L’Abri des Pains» propose un menu du jour à 13,50 euros le midi. Et le week-end, des menus plus élaborés entre 21 et 26 euros. On peut y acheter de la terrine de foie gras à emporter. Sur la route d’Angoulême, le restaurant routier «Le relais des vignes» est ouvert de 6h30 à 22h.

À VOIR Mérignac est la halte idéale pour les voyageurs de la N141. Une pause paisible. L’église SaintPierre est classée monument historique depuis 1925 et présente de beaux vitraux. Le long de la route du cognac, s’alignent les maisons charentaises typiques.

LA

Les façades aux grands porches racontent l’histoire viticole du village.

QUESTION

D’HIER

ET

D’AUJOURD’HUI avec

baud, maire de 1989 à 1995 et élu pendant 30 ans. Les vignes constituent près d’un tiers du terrain de la commune. Le vin blanc Cognac y est produit en majorité. À la mairie aussi, le travail administratif était rythmé par les vignes. «Il y avait une régie pour que les viticulteurs se déclarent et puissent transporter les vins, raconte Renée Armand, secrétaire de mairie de 1965 à 1996. S’il y avait des calamités, il fallait faire des dossiers pour avoir des aides ou des indemnités». Le village est jumelé avec Bousbach, en Moselle. Comme beaucoup d’autres communes charentaises, des habitants de la zone envahie par l’Allemagne nazie y ont trouvé refuge lors de la Seconde guerre mondiale. «Quand les Mosellans sont arrivés, ils étaient étonnés des propriétés entourées de grands murs. Ma grand-mère leur répondait que c’était pour cacher le nombre de

tonneaux que les viticulteurs possédaient», décrit Dominique Bouché, présidente du comité de jumelage et revenue il y a dix-huit ans dans la maison familiale. Mérignac semble appliquer la maxime: «Pour vivre heureux, vivons cachés». Comme ses trois châteaux, Villars, Mérignac et le logis de Lafont, que l’on ne peut visiter. Dans ce village «agréable à vivre» de l’avis de ses habitants, l’ambiance est paisible.

Des changements en cours et à venir Les viticulteurs sont dorénavant une minorité dans le village. Aujourd’hui, beaucoup de leurs enfants sont partis. Un exode facilité par l’ouverture de la 2x2 voies en 2003. Ils sont remplacés par des nouveaux habitants qui travaillent à Cognac ou Angoulême. Mais «ce n’est pas une cité-dortoir» affirme

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D’hier...

1905

... à aujourd’hui

2014

ÉVÉNEMENT

nts, les viticulteurs ural annoncé pour 2015.

À la recherche des ancêtres le 21 juin

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Renée Armand et Dominique Bouché entourant l’ancien maire, Henri Chambaud.

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Photo Phil Messelet

Jean-Christophe Cor, le nouveau maire du village. «Ça n’a pas beaucoup changé, à part l’aspect physique» reconnaît le maire. Depuis trente ans, la traversée du bourg a été refaite, ainsi que les alentours de l’église. Les petites propriétés viticoles ont été rachetées, l’élevage de vaches n’existe plus. Mais, Mérignac prépare aussi son avenir. L’ouverture d’un multiple rural est prévue pour 2015. En haut du village, avec les commerçants de la place des Marronniers qui remontent, notamment la coiffeuse et la boucherie. Il y aura une fleuriste et une agence postale. «Il y avait une demande des commerçants, explique Jean-Christophe Cor. Le gros de la vie du village se passe déjà là-haut, avec la pharmacie et la maison médicale». Le centre du village se déplacera. «On cherche à garder la vie et à pérenniser les commerces», plaide le maire.

LA

e 21 juin, des cousins et cousines éloignés par le temps et dans l’espace se retrouveront à Mérignac. Venues des quatre coins de la France, déjà 70 personnes ont répondu présent. À l’instar d’un certain «monsieur Bussac qui vit en région parisienne et dont deux des ancêtres ont été maires de la commune», dévoile Dominique Bouché. Elle et Renée Armand, sont des Mérignacaises passionnées de généalogie. Depuis trois ans, elles épluchent les archives du département et les vieux registres pour retracer les arbres généalogiques des six familles considérées comme les plus anciennes. A Mérignac, les traces des Bonjour, Bussac, Gontier, Herodeau, Martin et Matignon remontent à 1645. Déjà, Dominique Bouché considère qu’aujourd’hui, 65 à 70% des Mérignacais partagent la descendance de ces six familles historiques. Des patronymes que l’on retrouve sur les boîtes aux lettres et dans les noms des commerces, comme le boucher, Jean-Michel Matignon. Chaque famille sera représentée par un fruit pour permettre aux familles qui viendront, de se retrouver par ancêtres communs. Beaucoup d’entre eux font apparaître au moins deux familles en commun. La journée commencera par une réception à 10h à la salle des fêtes. Suivie par la projection de deux films sur l’histoire des familles de Mérignac. Après examen des arbres où seront affichés les fruits, les cousins qui s’ignorent pourront partager un pique-nique. «Il y aura un jeu de piste à travers Mérignac sur l’histoire de ces familles», annonce d’ores et déjà Dominique Bouché.

QUESTION

D’HIER

L’orgue fait son retour fin 2014

A

la fin de l’année, Mérignac retrouvera son orgue Mutin Cavaillé-Coll. Cet orgue, construit en 1923 par Charlin Mutin, est l’unique en Charente de ce type et de cette facture. Il est entre les mains du facteur d’orgues Jean-Pascal Villard depuis deux mois pour rénovation. En 1980, le père Esseau, curé de Mérignac, fait acheter un orgue pour l’église suite à une annonce de vente de l’abbaye de Chantelle, dans l’Allier. En 1981, l’instrument est installé sur la tribune par le facteur d’orgues Alain Thomas. En 2004, la municipalité dirigée par Guy Rougier devient propriétaire de l’instrument. L’objectif est de le restaurer et le mettre en valeur.

Soufflerie insuffisante, accord difficile, mécanique capricieuse et tuyauterie empoussiérée, façade en noyer attaquée par les vers, l’orgue de Mérignac avait bien besoin d’un coup de jeune. A force de persévérance, des subventions régionales et départementales et des aides privées ont été obtenues. En plus d’une souscription lancée par la Fondation du patrimoine et de l’appui de l’association des amis de l’orgue Mutin Cavaillé-Coll. Cette association, créée pour porter le projet de rénovation, organise quatre concerts par mois, les dimanches. Un récital du violoniste David Petrilk et du pianiste Laurent Martin est prévu pour le 18 mai à 17h à l’église de Mérignac.

LA PLACE

ET

D’AUJOURD’HUI

Jean-Christophe Cor, le nouveau maire du village, et deux de ses prédécesseurs, Guy Rougier et Henri Chambaud dans ce qui était il y a un siècle la rue du centre.

avec

La place des Marronniers du centre bourg de Mérignac n’a pas toujours été l’espace ombragé, si agréable en été, dont on peut profiter aujourd’hui. Qu’y avait-il à cet emplacement auparavant?