Arles, antique et toujours mythique

Il y a 2 jours - de la République. Menus abordables avec plats du jour de qualité sous une terrasse ombragée. La figure locale. Charlie Laloé,. « El lobo ».
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provence / l'été de La Marseillaise

u e i l n u , r u o j un

lundi 6 août 2018 / La Marseillaise

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Que faire ? Visiter l’une des innombrables expositions des Rencontres internationales de la Photographie organisées jusqu’au 23 septembre.

Que voir ? Une course camarguaise dans les arènes de la ville. Ça se passe tous les lundi, mercredi et vendredi à 17h30 jusqu’au 24 août.

Où manger ?

Au Bar à Thym à deux pas de la Place de la République. Menus abordables avec plats du jour de qualité sous une terrasse ombragée.

La figure locale Charlie Laloé, « El lobo » Férias, rencontres de la photo, courses camarguaises, festival de flamenco, Arles est du genre hyperactive. Photo mr

l Dans les arènes, on

l’appelait « El Lobo », le loup en VF. Charlie Laloé a été matador pendant 20 ans. Aujourd’hui, il travaille derrière le bar du Tambourin place du forum, géré par sa mère depuis 33 ans. Il est aussi professeur à l’école taurine d’Arles. « La tauromachie reste ma passion et je continue d’en vivre », raconte t-il. Aux murs, des affiches et des photos témoignent de ses succès passés. « On a de la chance, ici, la tradition autour des taureaux est respectée et défendue », détaille t-il. Né en région parisienne, il s’est installé à Arles à 6 ans et n’en est jamais parti depuis. « On est à 100km de la montagne, à 30km de la mer et à deux pas du Rhône, de quoi on a besoin  ? », fait-il mine de s’interroger. Et même s’il déplore le manque d’activité l’hiver, il ne partirait pour rien au monde. « Râler fait aussi partie d’Arles », s’amuse t-il. Marius Rivière

Demain retrouvez la Belle de Mai

Arles, antique et toujours mythique patrimoine Ville romaine classée au patrimoine mondial de l’humanité puis ville provençale, terre d’accueil des photographes du monde entier, ville phare de la tauromachie : Arles est tout ça à la fois.

S

i Marseille est le plus vieux port de la région, Arles en est le plus vieux comptoir. 500 ans avant JC, les Grecs avaient déjà saisi l’avantage d’un tel emplacement, en amont de l’embouchure du Rhône, les terres y sont fertiles. Si les Grecs l’ont fondée, ce sont les Romains qui vont laisser la plus grande empreinte. Plus de 200 ans plus tard, la ville présente toujours son aspect antique. Les arènes et le théâtre antique affichent fièrement leurs pierres millénaires. Il n’y a pas que les pierres qui soient éternelles, la cité

présente toujours une activité incessante. La place du forum en est l’illustration même. En plein été, les terrasses y sont pleines. Quoi que cette année, le compte ne semble pas tout à fait y être. « Avec les grèves SNCF, la pluie du mois de juin et la Coupe du Monde, j’ai jamais eu aussi peu de monde », se plaint Virgile, gérant du bar tabac de la place et arlésien « depuis 400 ans », précise t-il. Carrefour du Sud, il y fait toujours bon vivre. Se balader au son des cigales dans ses ruelles étroites est un délice auquel succombe beaucoup. Car Arles a su entretenir son attrait, enrichir ses atouts et vanter ses légendes. Un certain Vincent Van Gogh y a peint quelques uns de ces plus beaux tableaux et s’y est tranché l’oreille, provoquant un scandale dans toute la ville. Aujourd’hui, des touristes du monde entier se rendent à la fondation Van Gogh, installée dans un ancien hôtel particulier du XVe siècle. Depuis des dizaines d’an-

nées, la ville est le lieu d’accueil de nombreuses manifestations culturelles. Son patrimoine est mis en valeur au Musée d’Art Antique, flambant neuf à la sortie de la ville. Chaque année depuis presque 50 ans, elle accueille les photographes du monde entier pour les rencontres internationales de la photographie. La ville se transforme alors en galerie géante pour amoureux de la photo. « Arles attire du beau monde : des photographes, des peintres, des artistes en tout genre débarquent. C’est aussi eux qui font vivre la ville », détaille Camille, cuisinier au Bistrot Marin, un restaurant à la sortie de la ville.

« Toros y flamenco »

Comme si les influences provençales et romaines ne suffisaient pas, il flotte comme un air d’Espagne ici. Arles en a hérité quelques traditions. Ses pratiques taurines en premier lieu. Trois jours par semaine pendant tout l’été, la ville entière se rue dans les arènes pour admirer les raseteurs, ces

athlètes qui court détacher la cocarde (un ruban rouge) attachée aux cornes des taureaux. Début octobre, le Trophée des As est l’occasion de récompenser le meilleur raseteur de la saison. On pourrait penser que les aficionados du taureau ne se comptent plus que sur les doigts de la main. C’est sousestimer le pouvoir d’attraction des bêtes camarguaises. « Courir avec le taureau aux fesses, ça fait faire le cardio », rigole Pauline, arlésienne depuis 15 ans. « J’ai adopté les traditions camarguaises en deux temps trois mouvements », souligne t-elle avec un accent qui ferait oublier ses origines parisiennes. Et parce que la ville aime décidément célébrer, elle n’organise pas une mais deux férias. L’une en avril et la seconde, dite du riz, qui aura lieu les 8 et 9 septembre. Et si le taureau ne convainc pas tout le monde, Arles propose un festival de Flamenco les 11 et 12 août. Olé ! Marius Rivière