Aperçu économique des secteurs canadiens du bœuf et des bovins

Les prix au cours de la seconde moitié de 2017 et de la première moitié de 2018 devraient afficher une tendance différente. Selon les estimations de la ...
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Économie agricole FAC

Aperçu économique des secteurs canadiens du bœuf et des bovins Juillet 2017

Hausse prévue de 8 % des recettes monétaires du secteur des bovins au début de 2018* 12,0 9,8

$ CA (milliards)

10,0 8,0 6,0

6,1

6,3

6,5

6,8

2010

2011

2012

2013

10,5 8,6

9,0

9,3

2016

2017p

2018p

4,0 2,0 0,0

2014

2015

*Les prévisions relatives aux recettes monétaires agricoles présument que le dollar canadien se maintiendra en moyenne à 0,75 $ US en 2017

L’équipe de l’Économie agricole de FAC prévoit que les recettes monétaires du secteur des bovins atteindront 9,0 milliards de dollars en 2017, à l’échelle nationale, et qu’elles grimperont encore de 4,0 % en 2018 pour atteindre 9,3 milliards de dollars.

La croissance en 2017 des recettes monétaires dans le secteur des bovins sera attribuable aux prix et non pas à la production Une hausse des prix se traduira par des recettes monétaires agricoles plus élevées pour les producteurs de bovins en 2017. Les prix des bovins ont grimpé au début de l’année et se situent bien au-delà des attentes du marché établies à la fin de 2016. Les prix au cours de la seconde moitié de 2017 et de la première moitié de 2018 devraient afficher une tendance différente. Selon les estimations de la demande mondiale de l’USDA (WASDE, en anglais seulement) de juillet, les prix aux États-Unis des bouvillons engraissés diminueront de 4,1 % d’ici 2018. Les marchés à terme laissent croire que les prix des bovins d’engraissement aux États-Unis baisseront encore plus. Nous nous attendons à ce que ces prix faibles se stabilisent en 2018 et génèrent des gains de production plus importants, puisque la tendance à la baisse des poids en carcasse de 2016 semble vouloir s’inverser. En raison d’une légère hausse saisonnière des poids prévue au cours de la seconde moitié de 2017, toutes les ventes de poids en carcasse supérieurs contribueront à faire grimper la production en présumant que le volume d’abattage demeure stable ou légèrement plus élevé qu’en 2017. Selon les

Faits saillants du secteur : 12 prochains mois 1.  Hausse prévue des recettes tirées du secteur bovin 2. Accroissement des recettes monétaires attribuable aux prix et non pas à la production 3. Stagnation de la croissance des troupeaux de bovins canadiens 4. Rentabilité positive prévue pour le secteur 5. Vigueur soutenue de la demande de bœuf 6. Expansion des possibilités d’exportation

prévisions du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) (en anglais seulement), les exportations canadiennes de bovins d’engraissement chuteront en 2017 par rapport aux niveaux de 2016 parce que l’expansion des troupeaux se poursuit aux États-Unis. De plus, les parcs d’engraissement canadiens devraient demeurer des plus concurrentiels, ce qui leur permet d’offrir un prix élevé en raison d’une forte demande de bœuf au sein du marché canadien. Les prix des bovins ont connu une tendance à la hausse entre 2009 et 2015, soutenant ainsi une excellente croissance des recettes monétaires et une excellente rentabilité au sein de l’industrie durant cette période. Ce sont les facteurs de l’offre et de la demande qui expliquent ces augmentations de prix. En ce qui a trait à l’offre, un cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en 2003, au Canada, ainsi que des années de sécheresse aux États-Unis ont mené à une baisse sans précédent du nombre de bovins en Amérique du Nord,

baisse qui a duré toute une décennie. La vigueur de la demande de bœuf est demeurée constante même si les prix au détail élevés en 2014-2015 ont réduit la consommation. Les prix élevés des bovins ont commencé à chuter en août 2015 et ont atteint des niveaux qui n’avaient jamais été aussi bas depuis 2013. Cette chute s’explique par la forte croissance de la production de protéines animales au sud de la frontière. La force du dollar américain a aussi fait baisser les prix en ralentissant le taux de croissance des exportations américaines et en augmentant les importations, ce qui a fait croître les stocks de bœuf de l’Amérique du Nord. Avant 2016, les recettes monétaires de l’industrie avaient diminué.

Les efforts en matière de remplacement de troupeaux au Canada semblent insuffisants par rapport à ceux des États-Unis Des poids en carcasse supérieurs ont contribué à stimuler une production bovine accrue au Canada. Ayant augmenté entre 2008 et 2012, les gains moyens annuels relatifs aux poids en carcasse des bouvillons ont diminué en 2013 et en 2014. Ils ont ensuite grimpé chaque année jusqu’en 2017, année où il est prévu qu’ils se stabilisent par rapport aux sommets inégalés atteints en 2016. Cela a contribué à contrebalancer la lente croissance du cheptel canadien. Bien que les stocks aient augmenté de 1,2 % entre 2015 et 2017, Statistique Canada a estimé les stocks de bovins canadiens, en date du 1er janvier 2017, à un peu plus de 10,0 millions, soit une baisse de 20,6 % par rapport à 2005. Le rythme d’expansion des troupeaux au Canada n’a pas suivi celui des États-Unis, où les troupeaux ont augmenté de 5,9 % entre 2015 et 2017 durant la même période. Puisque la taille de leurs troupeaux augmente, les États-Unis ont moins besoin des bovins canadiens. Les exportations de bovins canadiens enregistrent une tendance à la baisse depuis 2014; elles ont diminué de 14,0 % en 2015 et encore de 18,0 % en 2016.

La demande de bœuf devrait demeurer vigoureuse partout

Les marges bénéficiaires seront positives jusqu’en 2018 Il est prévu que les marges bénéficiaires des parcs d’engraissement demeureront excellentes tout au long de 2017 et jusqu’au début de l’année 2018, après un recul en 2016. Les coûts stables des aliments pour animaux ainsi que les prix des bovins d’engraissement légèrement à la baisse devraient marquer un retour des marges bénéficiaires à leur valeur moyenne d’ici la fin de 2017. Les marges bénéficiaires des entreprises d’élevage-naissage seront également positives au cours des 12 prochains mois. Les stocks mondiaux actuels de céréales fourragères sont élevés et à moins de problèmes de production de cultures imprévus en 2017-2018, ils permettront de maintenir les coûts à un faible niveau tout au long de la période de prévision. Selon les estimations de la demande mondiale de l’USDA (WASDE) de juillet pour 2017-2018, le prix moyen du maïs sera de 3,30 $ US et le prix moyen de l’orge sera de 5,55 $ US. La faiblesse du dollar canadien – dont la moyenne dans la deuxième moitié de 2017 devrait se maintenir à un niveau inférieur à 0,78 $ US – devrait soutenir les marges bénéficiaires. En dépit de la hausse du prix des aliments pour animaux, la faiblesse de la monnaie canadienne profite en général aux producteurs de bovins.

Les facteurs que nous surveillerons en 2017-2018 •  L’accès aux marchés d’exportation : – La mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne (AECG). – La renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). – Le renouvellement possible du Partenariat transpacifique (PTP) ou les nouvelles négociations sur l’accès au marché en Asie. • L’évolution du taux de change $ US/$ CA. Les tendances des prix du pétrole et les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis détermineront la valeur des deux monnaies. • Les conditions météorologiques et les perturbations possibles de l’offre de céréales fourragères. • L’expansion possible des troupeaux canadiens.

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Malgré des prix au détail élevés, la demande de bœuf sur les marchés intérieurs et étrangers est demeurée forte. La consommation de bœuf par habitant a diminué entre 2012 et 2015, mais puisque les prix au détail du bœuf ont baissé en moyenne de 4,5 % de juin 2016 à mai 2017, comparativement à la période de 12 mois précédente, la consommation canadienne globale a remonté. En réalité, la consommation de 2016 a enregistré la première hausse sur 12 mois au pays depuis 2012. Nous prévoyons que la consommation canadienne par habitant demeurera stable en 2017-2018, puisque les prix au détail du bœuf continuent de chuter, principalement en raison des pressions concurrentielles exercées par le secteur des ventes au détail.

Selon les perspectives de l’OCDE et de la FAO, la valeur des exportations canadiennes de bœuf et de veau grimpera de 8,4 % d’ici 2018. Le fait qu’il y a encore un fort potentiel de croissance des exportations vers la Chine, où la consommation de bœuf est 6,8 fois moins importante que la consommation de porc, devrait susciter un intérêt particulier chez les producteurs canadiens.